" Euh, v-vous… " Tenta-t-elle vainement avant de céder au contact accompagné de la magie déchue. D'ordinaire forte face aux enchantements, ce sort-là frappa juste sur son esprit et elle se sentit comme obligée, par son propre corps, de répondre au baiser du mystérieux être.

" Comme si un Alfar qui s'abaisse à séduire l'Ultimage ferait un bon Amarante. " Elle entra dans le vif du sujet, et prit soin de se placer entre Lord et Eerah, de manière à faire rempart à Aëran.

" Du bon temps, Lord ? Répéta-t-elle avec un sourire brouillon, ses lèvres peinaient à ravaler ses pulsions. Tourner autour de l'Ultimage, c'est assez étrange. Je pensais plutôt que nos oreilles pointues lui plairaient davantage. Elle ne put réprimer un regard complice envers l'Amarante. Soit, disputez ses lèvres si vous le désirez. Après mûre réflexion, je pense que les miennes préfèrent celles de notre fringant Dædalus. Elle dévoila ses dents au Déchu ; il n'y a pas à dire, il était vraiment impressionnant à ses yeux, et pas uniquement à cause de son armure. Elle céda à une nouvelle gorgée – les effets commençaient tout doucement à ronger ses dernières forces – avant de reporter son attention sur Edwina et Aëran. En plus, ce concours pour ravir Edwina affaiblira mon cher Amarante, j'en profiterai pour l'attach— attaquer. Avec mes lianes. Mes hommes ! " Rectifia-t-elle par deux fois, maladroite, gênée. C'était donc fait : l'hypnotisante magie de ses collègues avait fini porter ses fruits.

Helly ignorait pourquoi elle avait agi d’instinct. Elle avait fait vaciller le fragile équilibre de sa double identité dans un fracas qui lui était revenu en plein visage lorsque l’inconnu lui avait rappelé qu’elle était seule fautive de cette situation.
La élua écarquilla ses yeux avant de froncer les sourcils. Certes, elle n’aurait pas dû se laisser aller et surement que la femme dont elle avait emprunté les traits ce soir aurait tenu une respectable distance due à son rang. Mais tout ceci n’était pas son monde. Les seules règles qui régissaient son univers étaient celles de la nature; Primaires, animales, plus anciennes qu’une succession de lois établies par les hommes pour tenter de refouler leurs vraies natures. La élua pencha sa tête sur le côté dans une longue inspiration. Tout ceci n’était qu’une triste mascarade. Autour d’eux, les convives semblaient flirter avec les bassesses de ces instincts qu’ils se plaisaient tant à dénoncer. Ils ne valaient surement pas mieux que les pauvres hères qu’ils dénigraient.
Son regard sombra brusquement révélant la nuance des couleurs de ses iris. Des éclats gris et de bleu-cobalt rappelant les remous des océans déchaînés qui se figèrent aux paroles chuchotées par l’homme masqué. Le coeur d’Helly avait loupé un battement à l’instant où l’inconnu avait prononcé son nom, la laissant sans voix, presque statufiée dans l’effroi. Elle pensait le connaitre mais c’était résignée, et pourtant il venait de murmurer son patronyme faisant exploser ses convictions. Il se jouait d’elle avec l’aisance et la décontraction propre à ce monde dont elle ignorait tout.
« Lord », il n’avait même pas daigné lui révéler son véritable nom, la confortant dans l’idée qu’il tentait de la manipuler. Elle ne pouvait ignorer qui était le monarque, la troublant presque un peu plus à l’idée qu’il pouvait s’agir d’un sorcier en face d’elle. Un admirateur, un disciple? Elle l’ignorait. Helly accompagna d’un mouvement de tête cette curieuse danse corporelle qu’il avait mise en place entre eux, étudiant ses mouvements et ses variations de voix, balayant son corps d’un long regard, mémorisant chaque détail qui aurait pu le confondre. S'ils ne jouaient pas avec les mêmes règles, elle apprenait vite. Leurs corps avaient beau se frôler, elle percevait le plaisir qu’il avait à la provoquer. Quant au sien, il n’était pas en reste. Les doigts dans le creux de ses reins l’avaient fait frissonner.
Puisqu’il l’avait percé à jour, puisque le jeu était consommé et qu’elle n’avait plus rien à perdre, Helly releva son regard dans le sien recentrant d’un geste un peu leste son attention en empoignant son menton.
Était-il déjà lassé de sa compagnie, pensait-il mener suffisamment la danse pour baisser sa garde?
Piquée au vif, elle venait de se trahir. Un petit rictus éclaira son visage avant de disparaitre subitement. L’éclat de malice qui venait d’éclairer son regard l’incita à lever son bras pour se mettre en position pour danser.
Elle s’éleva sur la pointe des pieds et fit glisser une à une les chaussures loin de la piste de danse sans rien ne perdre du regard de son partenaire qui la dévisageait à présent.
Droite devant lui, au milieu des couples affairait à danser, elle se tenait immobile et impassible.
Elle n’était pas celle qu’elle prétendait être, mais elle ne reniait en rien ce qu’elle était. Imprévisible et sauvage étaient les maitres mots qui régissaient sa vie. Celui qui l’enfermerait dans une de ces cages dorées n’était pas encore né. Sans même attendre qu’il se manifeste, elle emboita le pas, saisissant sa main et l’entrainant dans l’élan du ballet des danseurs tout autour d’eux. C’était comme si subitement, il venait de libérer une partie d’elle qui ne demandait qu’à s’exprimer. Elle leva son bras pour passer en dessous, jouant du contact de leurs doigts et de la proximité de leurs corps qui tendaient à se rapprocher. Elle s’exécutait à merveille, un simple coup d’oeil durant la soirée vers la piste de danse lui avait permis d’en mémoriser les pas. Elle termina son geste en se replaçant dans sa position initiale, dans le même regard débordant d’assurance.

- Mon choix est-il vraiment important? Souffla-t-elle en détournant les yeux pour observer les convives. Puisque vous semblez savoir qui je suis réellement, il n’y a plus qu’à vous méfier de mes réelles intentions… Vous concernant.
Helly ne savait plus trop s'il s’agissait d’une menace ou d’une invitation. Ses instincts de chasseurs venaient de se réveiller. Curieusement en éveil, le dénouement n’avait plus d’importance, seul l’instant comptait, dans ce décompte infernal marquait par le tempo de la soirée. Chaque pas, chaque geste, pesait et comptait pour au final les mener vers une fin inconnue. Exaltant moment qui la fit sourire alors qu’elle serra sa main dans la sienne pour le gardait captif. Alors qu’elle plantait son regard dans le sien, elle aperçut des silhouettes tirer une jeune femme nue vers les extérieurs. La élua fronça ses sourcils en apercevant les ailes blanches non moins reconnaissables entre toutes. « Mirra ?» Son coeur ne fit qu’un tour emmêlant ses pas. Elle recentra son attention et hésita un bref instant à vérifier que tout allait bien, avant de baisser ses yeux vers le sol. Son coeur balançait entre l’envie de poursuivre le jeu et de l’autre… Elle pinça ses lèvres en regardant l’inconnu et s’arrêta de danser.
Un large sourire se dessina sur ses lèvres dans un regard pétillant de malice. Laisser filer une proie n’était pas dans ses habitudes mais la chasse s’annonçait plus exaltante maintenant qu’elle s’était imprégné de son aura. Nul doute qu’il ait su piquer sa curiosité, le planter là n’était surement pas une bonne idée mais…
Elle s’inclina dans une petite révérence laissant apparaitre ses formes et se redressa avec nonchalance.

- Je dois prendre congé… Mais…
Au diable cette mission et les bonnes manières. Elle balaya tous ça en s’avançant vers lui, tirant sur son poignet pour lui permettre de se hisser jusqu’à son oreille.

- Merci…
Sa joue frôla la sienne dans une longue caresse, lui permettant encore une fois de se perdre dans son regard. Son coeur battait étrangement fort et son corps irradiait dans une indescriptible chaleur. La élua ferma ses yeux en penchant légèrement sa tête pour mémoriser son parfum qui troublait ses sens. Mélange subtil d’embruns et de quelque chose de plus sensuel. Ses doigts s’enroulèrent autour du poignet de l’inconnu alors qu’elle hésitait encore à se détacher de lui. Le rythme sourd de la musique rendait à l’écho des battements de son coeur cet étrange décompte qui annonçait le moment de leur séparation. Étrange sensation qui la rendait fébrile. Les yeux débordant du trouble qui l’habitait, elle frôla son corps dans une ultime étreinte, faisant trainer le bout de ses phalanges sur sa peau.Elle se recula et laissa les couples se refermer sur ses pas de recul. Elle se retourna vers le balcon en portant ses doigts à ses lèvres. Le gout du sel imprégna sa langue la faisant sourire.

- Un marin…
Elle se retourna une dernière fois avec la satisfaction d’avoir percé à jour un peu plus de cet homme qui tourmentait encore son esprit. Elle s’arrêta encore, seule, immobile parmi les danseurs et les rires exaspérants des invités enivrés par l’alcool.
Comment pouvait-il avoir une si forte influence sur elle?
À l'autre bout de la salle, il l’observait encore serrant son coeur pour libérer une décharge d’adrénaline. Si cela ne tenait qu’à elle, elle aurait traversé le hall pour se jeter sur lui et le dévorer aux yeux de tous, laisser s’exprimer tout ce qu’il lui inspirait à cet instant.
Un courant d’air en provenance des extérieurs s’enroula autour d’elle, la ramenait à la raison. Elle détourna les talons, le coeur lourd, avec la curieuse sensation de perdre une partie d’elle. Elle posa sa main sur l’encadrement de la fenêtre menant vers le balcon et souffla avec hésitation.

- Mirra?

Previously in La dernière nuit avant la fin du monde...:

「La dernière nuit avant la fin du monde」

RPPT

Les jardins commençaient à connaître un succès grandissant… Un homme, sans doute le roi des Elfes, compte-tenu de ses oreilles, ne se tenait pas loin d’eux, et visiblement dans un piteux état. Un autre groupe, deux femmes sortirent également visiblement un peu pressée. Néanmoins, l’attention de la pirate se reporta sur le petit groupe auquel elle s’était greffé : celui de cette jeune femme fragile et de Mirra. Le commentaire de ce dernier fit sourire la jeune orisha alors qu’elle dégageait les mèches de l’inconnue de son visage.

- Ah oui ? pas assez fort ? Dans ce cas… Pourquoi ne pas corser un peu le défi ? Vous avez l’air connaisseur, je suis certaines que vous devez bien avoir de quoi agrémenter cette soirée d’une liqueur plus à votre goût.

S’il ne lui avait pas menti, il devait avoir son fameux alcool Belua sur lui. De son côté, Lilith n’avait encore rien inhalé, peut-être un verre ou deux de jus de fruit, mais de toute façon… Elle avait une résistance qui était plus que bonne…
Mirra se justifia alors sur la raison pour laquelle il avait trouvé si vite son déguisement, paradoxalement, cela rassura quelque peu la pirate. Au moins… Elle n’était pas forcément la seule à ne pas visualiser précisément les souverains…

- La déduction est efficace quoi qu’il en soit, je ne peux que vous en féliciter. Lison.. Pour vous servir. Enfin… Il va de soit qu’il s’agit d’une façon de parler..

Son sourire se fit moqueur à ses propos, il fallait vraiment qu’elle perte cette détestable habitude de se présenter de la sorte… Enfin, le belua décrit le nom du souverain qu’il incarnait. Lord ? Un frisson remonta lentement le long de l’échine de la rouquine. C’était bien un nom qu’elle connaissait pour le haïr… Pour autant, il était vrai que l’idée d’avoir une représentation physique de sa personne ne lui avait pas traversé l’esprit.. Alors que sa mâchoire se crispa quelque peu, elle regarda de haut en bas son interlocuteur. Il rendait honneur à cet… Aucun mot correct ne lui venait à l’esprit, et il lui fallut bien une ou deux secondes pour se reprendre, arborant un sourire un peu forcé. Connaître son monde n’était pas une chose facile, cependant face à une telle méprise, l’ex-rouquine se rendait bien compte des limites qu’elle atteignait… Sa vie précédente en vase clos ne pouvait excuser une telle méconnaissance.

- Lord… Quelle scène étrange, n’est-ce pas ? Une ancienne souveraine en pleine discussion et sauvetage commun d’une jeune femme avec ce qui ne peut qu’être que le symbole de son pire ennemi.

Après tout, même en tant que Lison, elle pouvait largement se permettre d’exprimer ses opinons à ce sujet..

- Peut-être qu’un goût particulier pour les cobayes t… vous a incité à vous travestir de la sorte ?

Son regard était taquin, sans cacher pour autant la pointe de colère qu’elle ressentait. Celle-ci d’ailleurs avait pris le dessus au point de presque lui faire perdre le vouvoiement qu’elle s’imposait depuis le début de la soirée. Afin de ne pas le couper dans sa nouvelle diatribe à son encontre, elle usa du contrôle de ses émotions pour le plonger dans une douce euphorie. Sa magie n’était pas puissante, mais suffisante pour masquer un peu la rudesse de son attitude, et ne le plongeait que dans un état qui permettrait à Mirra de se relâcher..

- Donc vous voudriez me connaître davantage de façon à ce que je justifie l’état de votre costume ?

Lilith éclata de rire mais accepta bien volontiers la petite fiole qu’elle but sans hésiter avant de lui rendre. Sur un ton joueur, elle pencha la tête.

- Et de quelle façon cette robe aurait pu être déchirée par une orisha ? Je serais bien curieuse…

D’un coup, une frêle voix souffla le nom de son interlocuteur à quelques pas de lui… L’ex-rouquine esquissa un sourire, devinant qu’elle aurait sans doute peu de chance d’avoir une réponse à sa question.

- Eh bien ? Il faut croire que vous avez de nombreuses admiratrices, Lord… Si vous désirez prendre congé, afin de retrouver une connaissance commune, je resterai avec notre charmante inconnue, le temps qu’elle reprenne conscience.

Machinalement, Lilith s’était mise à jouer avec les cheveux de la belle endormie, sans que cette sensation de protection envers cette personne ne se soit envolée. Elle attrapa un verre de jus de fruit, ou du moins de ce qu’elle pensait être comme tel, pour le porter aux lèvres de cette dernière et tenter de lui faire reprendre conscience.

- Allez ma belle, il faut que tu te réveilles-là..





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771 Mots | Post 3

Résumé:

Le contrôle entre la Bête et l’homme était encore fragilisé par la mort de Kohei. La prise illégitime d’Aglakh résulté de la perte qui était dorénavant effective, mais aussi de cette crainte de perte qui se jouer actuellement sous mes yeux. Mon verre fut porté à mes lèvres afin de me donner un semblant de contenance. Si le baiser ne fut pas prolongé, ce fut assez pour agiter le Monstre dont les désirs sanguinaires étaient présentement exacerbés. Tandis que mon sang bouillait, tout autant envers Léto que ce prétendu Daedalus, mes expressions restèrent de marbre. Il ne fallait pas interrompre le jeu et j’étais bien trop habitué au monde Alfar pour me laisser piéger aussi facilement. Ses paroles résonnèrent comme une provocation à mes oreilles, mais je ne fis qu’esquisser un sourire. Qui que soit l’homme qui se tenait face à lui, à partir du moment où c’était un Alfar, sa phrase était juste. Tout être de ma race ne rêvait que d’une chose, s’écraser les uns les autres afin d’acquérir un pouvoir plus grand encore que celui qu’il possédait aujourd’hui. « L’actuel, Daedalus, tout comme ceux présents ici, je représente un Roi actuel. » La provocation avait été entendue, mais tue. Il n’était pas nécessaire de se dévoiler maintenant, pis de le faire dans une situation aussi dangereuse. Personne ne savait qui se cachait sous les masques.

Mon regard se porta alors sur Lord, dont la question raisonnait encore : « La vérité derrière le masque. C’est tout ce qui m'interesse ce soir. » Mon regard se porta furtivement vers Léto, un reproche qui lui était destiné. Quel secret cachait-elle derrière ce masque d’innocence qu’elle arborait avec moi, derrière ses omissions dont elle me faisait sans cesse le reproche. Une guerre silencieuse s’était doucement installée, croissant avec la haine d’Aglakh. Un verre fut instinctivement déposé dans ma main, me retrouvant présentement avec deux verres, sans savoir réellement quoi en faire. Ainsi, loyale à ma race, je déposais le verre de Lord sur un plateau de passage, croisant son regard comme énième provocation. Les Alfars étaient une race raciste qui savait qu’il fallait se méfier de tout, accepter ce verre aurait été une insulte à celle-ci. Lord fit alors deux choses qui le trahissaient : protéger l’Ultimage par complaisance et, de surcroît, lui demander la permission. Cependant, les mots de Léto me firent esquisser un sourire, et toute mon attention fut alors sur elle. Elle provoquait sans cesse, sans savoir à quoi s’attendre en retours. « Les ambitions de mon peuple sont restreintes si il reste seul. Supposé que nous ayons eu de quelconques alliés lorsque votre milice s’est attardée pour assister les Béluas, vous ne feriez pas partit de tous ces Rois. Vous n’auriez jamais pu monter sur le trône, parce que vous ne seriez sans doute jamais revenu de votre mission. » Il était dangereux pour ma part de sortir ainsi cette pensée, tout autant qu’innovant de la part d’un Alfars. Sans doute les membres de ma race se battaient-ils pour un pouvoir égoïste, et non pas pour leur peuple, mais si les Alfars possédaient une faiblesse s’était bien celle-ci. Certes prendre Drosera s’avérait compliqué pour les autres civilisations, mais s’étendre était également difficile pour nous qui étions seuls face aux autres, tandis qu’eux, possédaient des alliés. Mon regard croisa le sien, sans doute pouvait-elle dorénavant comprendre mes ambitions, ou du moins, comprendre que la politique de ma race était un sujet sur lequel mon intérêt se portait. Sans doute pouvait-elle dorénavant comprendre mon intérêt pour Edwina. Je n’étais pas ici pour m’en faire une alliée, mais du moins, essayer de ne pas m’en faire une ennemie tout de suite. Toutes opportunités étaient bonnes à prendre. Tandis que l’esprit de la blonde semblait divaguer vers le Daedalus puis vers moi, j’esquissais un sourire vers le pseudo-Seigneur d’Avalon. Quoi qu’il dise, je décelais quelque chose dans ses provocations qui m’indiquaient que, peut-être, j’avais affaire à quelqu’un que je connaissais.

Petit à petit, un parfum se fit de plus en plus sentir, rendant le contrôle d’Aglakh de plus en plus incertain. Mon regard trahissait mon état de plus en plus sombre et de plus en plus possessif. Mon désir n’apparaissait pas sans la bestialité qui le caractérisait. Léto pouvait comprendre ce regard plus que quiconque, ce sang bouillonnant qui était synonyme de destruction, mais également d’un appétit insatiable.

729 - Post II

Résumé:

En dépit des retardataires qui s'engageaient dans l'arène à des moments plus ou moins périodiques, l'incroyable profusion des hôtes n'excédait jamais le raisonnable. Ceci était dû en grande partie aux individus plus entreprenants qui n’hésitaient pas un instant pour se mettre à l’écart afin de ne pas s'exhiber devant les foules en délires. Le rictus pétillant du Démon lorsqu’il voyait les uns partir au loin approfondissait ses convictions sur la faiblesse du cœur. L’alcool étant copieusement distribué, ils furent nombreux à avoir viscéralement besoin du nectar pour ne plus aviser en fonction de la décence. Des couples se formeraient probablement à l’issue de cette veillée qui avait pour mérite de faire dépérir les masques. Non pas ceux qu’ils appliquaient sur leur visage, mais bien celui qui taisait la véritable profondeur de leur conscience. C’était peut-être le but désiré par le planificateur du rendez-vous, et dans ce cas le bonheur les gagnerait probablement autant que le vaudrait cette réception. En tant que Monarque, il aurait facilement pu défaire la tromperie en ajoutant le piment nécessaire au concept, mais même s’il était à découvert, il savait que personne — en dehors des plus exercés — ne pourrait confirmer s’il était le véritable ou non. En partant de ce principe, il n’était donc pas convaincu d’être le seul souverain présent. D’autres avaient dû se fondre parmi les convives, c’est pourquoi il ne pouvait pas agir avec une telle intrépidité.

Aussi, cette soirée ne lui déplaisait guère. Il se trouvait en charmante compagnie, plus éveillé par la découverte identitaire réelle de cette dernière que par les occupations frivoles de ses voisins. Et puis maintenant qu’il était lui-même, autant en profiter jusqu’au bout. « Pardonnez mon indiscrétion, Mademoiselle, mais puis-je vous demander ce qui vous a décidé à venir ici, au milieu de tous ces étrangers ? Vous, moi… les autres. Nous sommes tous différents tant sur le plan social que racial. N’avez-vous pas peur de deviner ce qui pourrait se cacher derrière cette seconde façade ? De plus, je vous ai vu à plusieurs reprises être passablement perturbé par quelque chose. Attendez-vous quelqu’un en particulier ? » Peut-être essayait-il de la corrompre au mal en lui indiquant qu’il était l’exact opposé de sa facette précédente, ou alors souhaitait-il simplement la convaincre qu’elle devait le regarder autrement qu’avec ses yeux ? Lui-même n’était pas totalement lucide quant à ce qu’il essayait de faire. Il se sentait juste un brin plus proche d’elle depuis le renoncement de ses traits féminins. Cette fiole n’avait pas exactement développé ses désirs comme il se l'imaginait tout à l'heure. Elle avait seulement revigoré cette parcelle qui ne faisait que reposer en lui. Avec sa main sur son torse, elle pouvait le sentir, son cœur battait à un rythme trépidant. Conséquence de l’alcool ? De la mixture ? Des deux ? Personne ne le savait d’évidence. Le fait est qu’il faisait sensiblement attention à ne pas la broyer quand il la harponna à lui, la piégeant de ses muscles comme pour la priver de toute évasion.

Profitant du fait que son masque n’était plus, il souleva légèrement son visage avec le pouce avant de s’empresser de sceller ses lèvres charnues sur sa délicate peau rosée. Le baiser se perpétua par la seule volonté du Démon qui descendit l’une de ses mains dans le creux de ses reins. Lorsqu’il en eut assez, ou du moins quand il s’était fait une idée bien précise de la saveur de ses lèvres, il suspendit le larcin en reculant sa tête. Il préserva malgré tout la promiscuité qu’ils avaient établie durant les derniers échanges. Zane respira son odeur fruitée tandis qu’il prit les doigts de la jeune femme avec douceur. D'un revers, il repoussa une mèche rebelle qui lui barrait le visage. « Maintenant que les filtres ne sont plus, j’aimerais apprendre à vous connaître davantage. Si vous le permettez, bien sûr. Je ne voudrais pas paraître discourtois alors que les réjouissances ne font que commencer. » L’ambiance euphorique qui se dégageait du confort anesthésiant lui procurait une certaine habileté romantique. S’il était toujours résolu à jouir de son charme pour découvrir qui se dissimulait sous le déguisement, ce n’était pas par vanité de remporter un pari qu’il s’était lui-même imposé, mais juste, car il en avait le besoin. « Et si nous nous éloignions nous aussi, par curiosité ? Tut tut tut ! j’insiste. » S'indigna-t-il avant d’entendre de quelconques protestations. Il tira de cette façon la main de sa cavalière puis la conduisit dans un lieu un peu plus posé. Même ainsi, ils pouvaient toujours voir les différents affairements des autres personnes. Le faciès songeur, l’homme se fondit dans le silence avant de défaire le pendentif accroché autour de son cou. Comme tout bon collectionneur qui se respecte, le Démon possédait des accessoires qu’il préférait à d’autres. Celui-ci en faisait incontestablement partie.

Il noua directement la chaînette en passant par la nuque de sa partenaire et posa immédiatement son index sur la lèvre de la demoiselle, ceci pour l’empêcher de broncher. « Les souvenirs permettent de renfermer les moments précieux en omettant tout le reste. Si la soirée devait tourner au vinaigre, ce présent pourrait vous servir à vous pencher sur les meilleurs côtés. » Il établissait les possibilités envisageables plus que des prédictions venues de nulle part. Les réunions publiques ne finissaient jamais bien. Maintenant plus que jamais, cette opinion aurait tôt fait de le contredire ou bien de le lui assurer par les faits. Quand bien même tout devait se répercuter par la suite, il tenait à la rassurer. En passant un bras aux abords de sa taille, il se rapprocha une nouvelle fois d'elle en plissant les yeux. « Je ne saurais vous affirmer si être tombé sur moi est une bénédiction ou un mauvais présage, mais pour vous remercier de m’avoir arraché à l’oisiveté, j’ai choisi d’être votre servant ainsi que votre protecteur jusqu’à l’aube. » Un Démon assurant des responsabilités, qui pouvait croire une telle sottise ? Le temps apprendrait qu’on pouvait parfois se fier à lui, et beaucoup s'amuser. « Tenez ! » Se désistant soudainement, il passa ses mains derrière son dos. Comme sorti de son chapeau – ou ses cheveux pour le coup – il exposa deux verres remplis d’alcool. Il garda le premier et lui tendit le second. Zane se posa ensuite sur le banc situé près d’eux. « Vous connaissez le jeu du "je n’ai jamais" ? Il est parfait pour apprendre de l’autre. Balancez une vérité en commençant par "je n’ai jamais". S’il s’avère que vous l’avez déjà fait, alors vous devez boire. C’est d’accord ? Alors je commence. Je n’ai jamais eu peur du noir. » Autant commencer en douceur.

Érina vit une lueur de déception dans le regard de son interlocuteur, fugace, mais bien présente. Cela l'attrista un peu de mettre quelqu'un dans cet état, même durant un instant, mais elle se devait de respecter ses leçons qui iraient au mieux avec le personnage qu'elle était. Bien que consciente de ne pas égalé Lady Lily-Lune en terme de prestance et de conversations. Un sourire vint néanmoins éclairer les traits de l'homme dissimulé sous son masque lorsqu'elle mentionna son amie imaginaire. Sans être pris au dépourvu ce dernier l'invita même à les rejoindre en regardant les alentours tout en buvant son verre. Songeuse, Érina demeura muette, autant que lui face à sa propre question. Que devait-elle lui répondre dans pareils cas ? Elle vit son regard sur sa silhouette, comme une mise au défi avant de regarder dans la foule et de revenir sur sa petite personne. Ces échanges visuels étaient plus expressifs que tout. D'un geste de la tête, il admit n'avoir personne pour l'accompagner au Bal, soulignant qu'elle ne le laisserait sûrement pas tomber. Sur ce point, il n'avait pas tort, mais Érina se garderait bien de lui dire dans l'immédiat. L'Ange lui rendit son sourire tandis qu'il lui fit la proposition de faire une visite des Jardins environnants, un peu plus calme que le reste de l'événement.

— Fort bien. Veillons ainsi à passer un agréable moment durant cette soirée, mais avant toute chose...

Elle fit un pas vers lui.

— Je ne me suis pas fait connaître. Je suis Lady Lily-Lune.

Une fraction de silence et Érina se mit à rire comme une petite folle devant sa blague qu'on démasquerait dans l'instant. C'était seulement pour le plaisir de voir la réaction de son interlocuteur, même dissimulé sous un masque.

— Pardonnez-moi ! C'est bien l'une des rares fois où j'assiste à un tel événement !

Son fou rire ne cessa pas pour autant et elle ne prenait pas garde à l'étrange flacon lancée au milieu de la foule, un peu plus loin. Fort heureusement, où son esprit aurait été court-circuité de voir des personnes se dévêtir sous ses étranges effets...

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Mancinia ne mit qu'une seconde à comprendre le sens de sa phrase, la personne qui lui adressait la parole devait être une Ange. C'était la seule explication plausible au fait qu'elle se tienne désormais à ses côtés. Lorsqu'un serveur s'approcha d'elles, l'Humaine ne se fit pas priée pour reprendre un verre d'alcool là où sa partenaire choisi la modération. Peut-être encore une certaine affirmation sur son identité raciale ? Bien que ce ne soit pas le plus important dans l'instant. Son interlocutrice lui répondit par l'affirmative, soulignant le côté mystérieux de l'événement. Elle demeurait silencieuse en l'écoutant, tandis que sa douce voix lui conseillait de se vider l'esprit.

— Vous avez sans doute raison.

Mancinia lui fit un charmant sourire. Pourtant, son esprit demeurait troublé et rien ne changerait. Elle avait tant vécu cette dernière année. Sans doute plus que dans toute son existence, alors comment pouvait-elle lâché prise alors qu'elle jouait peut-être sa vie en demeurant ici ? A moins qu'elle ne soit bien trop paranoïaque, ce qui n'était pas impossible. Reliquat d'une vie de persécutions. Peut-être lointaine et ancienne, mais toujours bien présente. Un silence s'installa et l'Humaine se dit qu'elle devait bien faire se premier pas. Un peu trop tard puisque son interlocutrice lui rendit son sourire avant de lui demander si elle était bien Ninon. Du moins, sa représentation.

— C'est exact. C'est bien Dame Ninon. Je m'interrogeais sur le vôtre, mais c'est l'évidence même. Vous êtes dissimulée sous les traits de Dame Violette, la première Reine des Humains, n'est-ce pas ?

En vérité, elle pouvait bien se tromper, car Mancinia ne l'avait jamais vue autre qu'en représentation. Elle ne connaissait qu'un régent à sa race et c'était le Roi Mikail. Violette lui avait toujours été un modèle, mais elle avait disparue depuis longtemps. D'un froncement de sourcils, elle vit quelques personnes s'amuser en tenue légère. La guerrière regarda son verre d'un oeil sévère. Ce n'était sans doute pas la plus endurante dans le domaine de l'alcool, mais elle savait en prendre quelques-uns sans se mettre à délirer devant la foule !

— Je ne crois pas. Certains s'abandonnent plus que d'autres aux effets de l'ivresse.

A vrai dire, c'était un comportement désolant. S'amuser, certes, mais avec modération. Mancinia fit une grimace : elle reprendrait bien un autre verre...

Post III | 730 mots

Résumé III:

Gains:

Déguisement:

Post # 1:

Jessy alias Takias avait poussé trop loin sa chance ou plutôt sa folie. Celle qui avait teint ses cheveux en noir pour l'occasion c'était retrouvé à embrasser une image après qu'un long frisson lui parcouru le corps. Les yeux clos, la bélua n'avait rien perçu, mais le froid l'avait gagné, moment où elle ouvrit les yeux. Constatant avec surprise que sa robe était couverte de givre tout comme la surface environnante. Sûrement son côté panthère des neiges qui  lui refusait toute panique, levant le regard vers celle qui était à la fois victime de sa folie et la responsable de ce froid dans cette soirées aux allures plutôt chaleureuses jusqu'à présent. Elle ne la défiait pas, au contraire ses pupilles exprimaient le regret, le regret de c'être laissé emporté par les effets d'un stupide liquide. Elle s'en mordait la lèvre d'avoir osée demandé si elle avait choquée, c'était pourtant une évidence suite à la réaction obtenue. Mais pourquoi avait-elle parlé de vampire ? Son esprit n'était décidément pas le plus clair mais un coup d'oeil aux alentours la rassurant, se disant qu'elle avait au moins encore sa tenue sur le dos. Celle-ci ayant lentement perdu son côté cristallisé à mesure que la magie de Yulenka s'estompait. Jessy tendit la main tout en douceur et finesse vers celle qui incarnant, comme plusieurs autres, Lily-Lune.

- Toute mes excuses pour mon insolence, votre réaction m'a agréablement refroidit et je vous en remercie. Ce vin semble faire bien plus effet qu'à l'habitude mais son goût est si exquis, un pur délice pour le palais.

Elle comprendrait si elle ne souhaitait pas engager de conversation voir même si il lui prenait l'envie de s'éloigner pour faire des rencontres moins désagréables. Jessy fuyait le regard bleuté de Yulenka, parcourant la salle et ses convives. Tant de monarque et gens de haut rang qu'elle ne reconnaissait pas, marquant son manque flagrant de connaissances sur la politique actuelle. Jessy en profitant pour essayer de voir si elle ne reconnaitrait pas les traits d'un visage sous un demi-masque. Jeux de provocation, discussions mouvementés, beuverie, dénudement, chutes, fuites, la soirée était déjà haute en couleurs et pourtant elle ne faisait que commencer. On en venait presque à penser que les hôtes étaient rien de moins que des démons de la luxure. Suite à son erreur de jugement, la bélua avait moins de confiance en elle sur ses qualités d'approche. Elle se risqua à poser une nouvelle question à la Lily-Lune devant elle.

- Dites-moi, votre état d'esprit et votre charisme étant sans l'ombre d'un doute plus digne que le mien, que diriez-vous de se balader dans cette foule et trouver discussion intéressante ? Deux demoiselles aux longs cheveux noirs comme les autres ne peuvent passer inaperçu, n'est-ce pas ?

Jessy gardait cette envie de s'amuser, se gardant pour le moment une certaine gêne quant à la suite des choses. Proposant ainsi à Yulenka de s'adonner ensemble à un peu de social, à la fois pour réchauffer le contact que développer quelconque liens. Après tout les masques empêchent de savoir qui est présent réellement à moins d'usage de magie pour le savoir.

- Il serait amusant de reconnaître une personne que l'on connait, soit par les mots ou les gestes distinctifs sans leur dire pour les faire bafouiller un peu, vous ne trouvez pas ?

3e message - 587 mots

Pour le plus grand plaisir de la vampiresse, "l'incident" n'alla guère plus loin, et la fausse Takias s'abstint de persister sur la pente savonneuse empruntée plus tôt. Elle eut même la bonne idée de s'excuser. Au moins elle ne recommencerait plus. Elle semblait même particulièrement gênée de son acte. Curieux, elle ne l'aurait pas cru au vu de ses déclarations sur sa capacité à être aussi.... Avenante. Et tandis qu'elle fuyait son regard, Yulenka se posa la question fatidique. Fallait-il fuir cet endroit au plus vite avant de vivre d'autres expériences indésirables, ou laisser une seconde chance à cette soirée ? Lorsque le regard se posait sur les autres convives, il fallait bien avouer que ce n'était pas pour l'encourager. Outre le fait que les vampires ne soient pas sensibles au plaisir de la débauche, l'ambiance alcoolisée des lieux ne lui disait rien qui n'aille. D'ici là à ce que ça dégénère et éclate en bagarre, il n'y avait pas non plus très loin. Est-ce qu'elle avait vraiment envie d'assister à cela, il fallait bien avouer que non. Des bagarres, elle allait en avoir à foison d'ici peu, et en avait même déjà eu il n'y avait pas si longtemps..

Mais l'aspirante Takias l'invita à se fondre davantage à la foule, et même à essayer de trouver des personnes qu'elles connaissaient pour les embêter. Il aura suffit à Yulenka d'identifier les auras des invités pour reconnaître celles qui lui étaient intimes, mais l'envie n'y était pas. Trop facile, et donc pas intéressant. Elle réprima un soupir, et se contenta de répondre.

-Je ne puis affirmer si mon état est plus digne, mais je vous laisse guider mes pas. Après-vous.

Il fallait rester dans le rôle de Lily-Lune, mais ce n'était pas simple. Le cœur n'y était plus vraiment. Il lui fallait trouver rapidement de quoi susciter son intérêt, quelque chose pour la divertir, sans quoi elle le savait, et elle le sentait, elle allait quitter les lieux rapidement ! Elle renchérit sur la remarque précédente de sa comparse vis-à-vis des connaissances qu'elles pourraient identifier.

-Reconnaissez-vous quelqu'un ? Sous ces déguisements et ces masques, ce n'est pas une mince affaire.

Elle en vint à se demander s'ils y avaient des souverains à cette soirée. Quoique, au vu du comportement de certains, il ne valait mieux pas que les vraies personnalités voient de quelle manière on pouvait ainsi salir leur image.... Autant certains monarques n'étaient pas susceptibles, et d'autres s'en seraient sentis flatté quoiqu'il arrive, mais ce n'était pas le cas de tous. Mais plus elle y réfléchissait, plus elle se disait que la majorité devait certainement se moqué éperdument de tout cela. Et elle n'allait pas leur donner tord. Ils avaient surement bien mieux à faire que de s'occuper de tout ça. Elle en vint à se demander elle-même si finalement, elle ne serait pas mieux et plus utiles ailleurs qu'ici.... La suite le lui dirait. Elle marchait aux côtés de Jessy, dont les pas semblaient les guider vers d'autres assimilés souverains. Pourvus que ceux-ci ne soient pas trop éméchés, elle n'avait pas envie de refroidir l'ambiance une seconde fois.

Le bal tournait plutôt à la festivité charnelle, l'orisha ne s'en plaignait pas outre mesure, certaine concordance avec son esprit de liberté. Trop peu de gens prenait place sur la piste de danse pour s'y déhancher au rythme de l'orchestre dont les notes flottaient au-dessus de la foule tel un nuage qui déverse ses gouttes de pluies sur qui veut bien prendre le temps de savourer. Ethan prenait un malin plaisir à provoquer les sens de la bélua, voir à quel point elle est en mesure de jouer son rôle ou de l'abandonner pour se laisser guider par ses instincts naturels.  Ayant bien perçu le frissons qui lui avait parcouru l'échine, dressant la mince pilosité présente sur les bras de celle-ci, ne pouvant s'empêcher d'afficher un sourire victorieux. Il fut heureux de voir qu'Helly se prêtait au jeu afin de danser et faire dévier la conversation l'espace d'un instant, non sans en dévier l'attrait par un autre jeu, celui de la provocation et de la proximité. La voyant tournoyer entre ses doigts, appréciant l'agilité dont elle fait preuve avant qu'elle ne se retrouve nez à nez avec lui à murmurer.  Son regard soutenait le sien, l'homme souriant sans gêne lorsque indiqua de se méfier de ses intentions.
- Me méfier ou avoir l'envie de vérifier ?
Alors que la danse semblait sur le point de reprendre, elle se ravisa pour s'inclinait dans une révérence et indiquer la nécessité de son éloignement, non venir lui murmurer à l'oreille. La retenant près de lui d'une main sur ses reins qu'il laisse glisser lorsqu'elle s'éloigne.
- Au plaisir...
Tout ce qu'il eut le temps de dire avant qu'elle ne soit trop loin suite à l'étreinte offerte, surprenante proximité auquel il ne s'attendait pas. La perdant de vue dans la foule qui se refermait derrière elle, espérant que la prochaine rencontre ne soit pas dans trop longtemps... elle avait piqué sa curiosité...

Un regard autour de lui pour tenter de retrouver ce parfum qui lui avait chatouillé les narines un peu plus tôt. Circulant parmi la masse, humant les odeurs environnante, cherchant dans son esprit d'où lui venait ce souvenir, à la fois si près et si loin dans sa mémoire. Il se rendit jusqu'à une fenêtre menant à l'air libre où quelques personnes s'y était déplacé, voyant au passage une course avoir lieu entre un Cocoon et une Vanille, cette dernière chutant au point d'en perdre son masque. Y reconnaissant le visage de Callidora qu'il avait déjà rencontrée en un autre événement mais n'avait pas eu le loisir de la revoir depuis ce temps. Après tout les continents sont vastes et le hasard ne pousse pas toujours les mêmes personne sur la route devant lui. Pour l'heure, ce n'était pas elle qu'il cherchait, retournant parmi la foule pour se frayer un chemin entre les serveurs et les convives ayant abusé un tant soi peu de la générosité des hôtes. Soudain le parfum lui revint, s'arrêtant net à la recherche de la porteuse, avançant pas à pas jusqu'à une silhouette qui lui semblait familière qui lui tournait le dos, celle-ci marchant bien plus droit que la majorité des invités, voyant le bas de sa robe bouger allègrement au fil de ses pas grâce à l'ouverture sur le côté..
- Serait-ce...
Bien qu'il se devait d'être dans la peau de Lord, il ne pouvait passer outre lorsqu'il reconnaissait quelqu'un sans même faire usage de magie. Il tendit le bras pour l'arrêter dans sa démarche, calculant mal sa distance et manquant son épaule qui avance juste avant d'y toucher. Riant de son manque d'adresse alors que l'agilité ne lui fait pas défaut en temps normal. Ethan avançant de quelques pas de plus sentant cette fois sa robe noire lui glisser entre les doigts. Décidément elle marchait d'un pas plus que décidé, obligeant Lord a emboîté le pas jusqu'à atteindre son flanc pour attirer son attention et la faire arrêter. Permettant de se tenir debout derrière elle et murmurer à son oreille.
- Mes hommages mademoiselle C...
Il omettait volontairement de dire la totalité du nom, espérant qu'elle comprenne qui il est.

Message #5 - Résumé:

「 La dernière nuit avant la fin du monde 」

Eärhyë ne parvenait plus à déterminer comment elle en était arrivée là, une main sur le torse de ce bellâtre. L’alcool brouillait ses sens autant que ses pensées et la jeune femme pourtant si réservée se laissait aller avec une facilité déconcertante. La présence de Mirra n’était plus qu’un vague souvenir, elle qui n’attachait à présent de l’importance qu’à cette distance qui la séparait de cette nouvelle apparence. Progressivement sa conscience intégrait la transformation qui venait d’avoir lieu et ce qu’il en résultait : la puissance magique de l’homme était telle qu’il métamorphosait son physique sans aucune difficulté. La Bélua aurait du en frissonner, elle ne fut que plus enchantée de passer sa soirée en pareille compagnie. Peut-être que cette attirance frôlant la bestialité se rattachait à son Esprit Totem, ce Lynx si sauvage, indomptable, rebelle. Peu habitué à supporter l’alcool, il devait influencer le comportement de ce qui fut y’a de cela peu de temps encore un simple réceptacle. La jeune femme ne maîtrisait pas encore toutes les facettes de son Totem et sa méconnaissance se ressentait cruellement.
Il lui fallait tout de même répondre. Elle ne voulait pas froisser ce nouveau visage, elle qui appréciait étrangement sa compagnie et qui comptait bien profiter a minima de cette dernière.

Il faut croire que j’étais venue pêcher un joli poisson, déclara-t-elle dans un sourire taquin. Les masques étaient tombés et la jeune femme ne voyait pas matière à poursuivre la mascarade davantage. Elle avait donc abandonné le parlé plus travaillé qu’elle imaginait convenir à la Suzeraine de l’Ordre d’Hébé, retrouvant sa gouaille habituelle, plus libre, plus drôle, plus directe. A bien y réfléchir, l’homme avait prononcé quelques paroles qui lui soutirèrent un sourire. Eärhyë trouvait sa façon de voir les choses amusante, en sachant que leur opinion divergeait. Vous dites que je devrais m’inquiéter de cette mixité raciale masquée par les déguisements, mais je trouve que c’est ce qui est le plus intriguant dans cette soirée. En général, on s’affiche sous les traits de celui qu’on voudrait être, c’est donc l’inconscient qui parle et cela en dit long sur l’individu masqué. Vous, par exemple, êtes apparu sous les traits d’une femme et… vu comment les choses s’emballent, c’est à croire que vous vous posiez quelques questions indiscrètes sur le corps féminin.

La Bélua ponctua sa phrase d’un sourire aimable d’où ressortait un brin d’amusement dans ses pupilles pâles. Sa théorie était probablement fausse mais il était bien plus amusant d’embêter cet homme, elle qui se voyait comme une enquiquineuse professionnelle, que de répondre quelque chose trop sérieuse. Quant à la réflexion sur la possibilité qu’elle attendait quelqu’un, elle ne voulait pas lui dévoiler la présence de Mirra, sans savoir si son ami accepterait d’être présenté dans son dos. Elle se contenta de s’excuser poliment si elle lui a paru distante le temps de quelques regards. Elle opta pour poursuivre sur la précédente question.

Votre curiosité laisse croire qu’il se cache de la noirceur en tout être. C’est le cas, aucun doute là-dessus. Seulement, certains se contentent de la recracher sur ceux qui le méritent, et non pas sur les innocents, comme moi-même.

De nouveau un sourire taquin à la limite du charme. Si Eärhyë se considérait encore innocente y’a peu de temps, ses futurs plans l’engageaient davantage sur un chemin plus sombre, périlleux et sans retour. Il faudrait qu’elle apprenne à vivre avec certains poids sur la conscience mais la Bélua ne regrettait pas, ou pas encore, le chemin sur lequel elle progressait allègrement.
Impossible de réfléchir davantage. Les sens effacés par l’alcool, elle découvrit le touché doux de ses lèvres charnues avant même de prendre conscience que son partenaire de soirée les avait déposées sur les siennes. Cette main au bas du dos ne put que la faire frémir et elle lutta contre son envie de se presser contre lui pour s’oublier. Sa nature combattive tentait encore de reprendre le dessus et c’est certainement cela qui lui permettait de garder un quelconque cheminement de pensées cohérentes. La fin du baiser ne lui laissa que le goût amer de cet abandon et elle préféra se contraindre à revivre ce moment euphorique où les cœurs, du moins le sien, s’arrêtent de battre. Pucelle jusqu’au bout des doigts malgré les revendications de certains voyageurs rencontrés en chemin, elle venait de connaître son premier baiser et regrettait déjà de l’avoir vécu dans un état si lamentable… Qui sait, peut-être cela lui avait-il donné un coup de pouce. Après tout, l’homme aurait sûrement reçu une gifle cuisante en guise de remerciements dans un tout autre contexte…
L’homme replaça une mèche de ses cheveux, la tirant de ses rêvasseries. Tout allait bien vite pour que son cerveau imbibé puisse imposer une quelconque volonté, un fait de résistance. Qu’il lui soutire ce qu’il voulait d’elle du moment que cela restait des mots, elle n’avait aucune chance de le vaincre dans ce combat contre les influences de l’alcool.

Des réjouissances qui ne font que commencer ? se contenta-t-elle de répondre dans un sourire qui masquait très mal son hilarité. Ne croyez-vous pas que vous vous avancez un peu vite sur la question ? Après tout, c’est bien lui qui venait de dire qu’on ne savait jamais à l’avance quelle personnalité se cachait sous un masque. Il ne faudrait pas qu’il se fasse surprendre par son propre jeu… Cela étant, la Bélua était mal placée pour le juger vu son absence flagrante de prudence.
La jeune femme se laissa donc conduire bon gré, mal gré, ne cherchant même pas à faire preuve d’une quelconque résistance, se concentrant surtout pour ne pas renverser quelques couples dansants ou plongés dans une grande conversation. Elle ne savait quelle surprise il avait en tête mais était curieuse d’en apprendre plus. Eärhyë n’avait pas vu le coup du présent venir et commença à ressentir un malaise l’étreindre. Selon ses explications, c’était un magnifique cadeau, qu’elle considérait comme un prêt, et la jeune femme détestait se sentir redevable. Toutefois elle ne put s’épancher sur le fond de sa pensée tout d’abord à cause du doigt posé nonchalamment là, ensuite pour les paroles sibyllines qui s’ensuivirent. Toute protestation oubliée, la jeune femme ne put qu’écarquiller vaguement les yeux avant de se reprendre.

En réalité, vous vous êtes arraché à l’oisiveté tout seul en raison de votre maladresse ou de votre propension à bousculer le premier idiot venu, déclara-t-elle dans un sourire presque réservé. La Bélua ne comprenait pas où il voulait en venir et commençait à se sentir mal à l’aise. Vous mettre à mon service, comme vous dites, pour si peu me gêne plus que vous ne devez le croire… Le remerciant, elle attrapa le verre en luttant contre son envie de faire passer la pilule en avalant le contenu cul sec. Hochant la tête à sa proposition dans un signe positif, elle sourit en entendant sa première phrase. Il n’allait pas être déçu, pour sûr… Elle avala donc une première gorgée sans même rougir. Je le confesse, j’ai eu peur du noir dans mes premières années. Je suis orpheline de naissance mais je n’ai jamais apprécié ceux qui ont tenté de remplacer mes parents… Alors avec l’absence de sécurité et d’amour, j’ai côtoyé et eu peur du noir dans ma jeunesse. Et pour aller plus loin, c’est en partie grâce à Mirra qu’elle avait combattu cette peur alors qu’il lui apportait ce qu’elle n’avait encore jamais connu : l’écoute et la joie de partager. Fixant son verre, Eärhyë s’efforça de quitter ses réminiscences pour relancer le jeu, caressant du bout des doigts le pendentif fraîchement offert. Mmmh… Je n’ai jamais eu peur de la mort… Un thème bien plus sombre mais qui lui permettrait d’en apprendre plus sur le tempérament de cet homme.

C'est alors que survint un individu qui n'avait pas du tout été prévu au programme. Comme le début de soirée, d'ailleurs... Malgré le long discours, Eärhyë n'avait entendu que la partie qui l'intéressait.

Une piètre adversaire ? Mais elle se prend pour qui, celle-là ?!

Voilà... Son naturel rebelle et insolent revenait au galop...

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