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 A l'ombre des morts. | Siruu [Quête]

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Ven 06 Mai 2016, 20:31

Énoncé de quête : "Rôde, petite ombre..."




A l'ombre des morts




A celle qui ne voyait rien, la route paraissait s'étendre à l'infini. La notion de temps lui était aussi lointaine que l'était désormais sa  terre natale. L'air n'était ponctué que de sons, de bourrasques plus ou moins fraîches – la nuit frappée de rêves tourbillonnants. Il lui arrivait de se ronger les ongles, ongles dont les extrémités étaient pleines de terre sèche.

Si elle avait pu observer son reflet dans un miroir, elle aurait vu son visage ingénu barbouillé, boueux, sa bouche marquée de sang séché. Elle aurait vu ses genoux frêles et khâgneux, ses jambes écorchées, ses cheveux roux sales, coupés courts et maladroitement au couteau. Emmitouflée dans une longue peau de Chanaren, celle qui n'était plus qu'une sauvageonne, qu'une exilée solitaire, subissait le contrecoup de la fatigue, elle qui avait voyagé de longues journées sans relâche. Où allait-elle ? Elle n'en avait pas le moindre embryon d'idée. On l'avait libérée, lâchée dans la Nature, on ne lui avait pas donné d'objectif sauf, peut-être, celui de se trouver enfin. Cette aventure, ce périple lui apporteraient peut-être un peu de cette lumière qu'elle attendait au bout du tunnel.

Jathu l'avait prévenue, ils ne tarderaient pas à atteindre les roches noires et abruptes de l'Antre des Damnés, roches drapées de ce qu'il appelait “brume”. Une épaisse couverture grise et suffocante, brouilleuse de sens, paraissait-il. Pas que ça change quoique ce soit à sa perception du monde, en somme. Selon le renard, ils étaient sur le point d'atteindre les terres les plus infâmes, les plus corrompues de ce monde et, au lieu de ressentir la peur que Jathu espérait lui infliger, Lorelaï se trouvait submergée par une curiosité des plus malsaines. Quelque chose la portait, l'attirait désormais vers ces étendues pourries, ces paysages baignés de ténèbres ; elle voulait rompre avec son expérience passée, la réduire en bouillie, la rendre insignifiante, ridicule. Elle avait soif de découverte. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la rousse recherchait le plaisir sale de la corruption, la transcendance de la magie noire.

Cela faisait quelques kilomètres que l'air se trouvait saupoudré de moisissure. Ses pieds, protégés par de fines chaussures qu'elle s'était procurées, n'avaient plus à endurer la brutalité naturelle de certains espaces. Ses oreilles, quant à elles, étaient secouées de murmures inaudibles. Elle entendait les rires tristes d'âmes égarées, perdues et partageait leur détresse. Emplis d'une compassion que l'on pourrait qualifier de macabre, ses fins sourcils roux se courbaient au moindre son. Elle ne se sentait pas différente, au contraire. Son esprit fusionnait étrangement avec la pénombre environnante, l'embrassait comme s'il s'était agit d'une évidence.

Son pied droit buta sur quelque chose de mou.

« Qu'est-ce que c'est ? » marmonna-t-elle, se penchant pour toucher la chose plus concrètement.

« Un cadavre. De femme décapitée. »
Jathu laissait apparaître ses babines, ravi de décrire la scène à son accompagnatrice.
« Il y en a partout. »


Effectivement. Des corps dont l'âme et l'esprit s'étaient échappés s'empilaient par dizaines sur le chemin, les yeux exorbités, les membres amputés. Hommes, femmes, enfants, aucun être ne semblait avoir été épargné. Lorelaï soupira.

« Oh. Il leur reste un peu de sang, tu penses ? » Sans attendre la réponse, elle se baissa et se mit à renifler les alentours. La roche qui bordait le cadavre était bel et bien recouverte de liquide rouge, et elle s'empressa de la lécher avec avidité.

« Tu me dégoûtes. »


Elle ne répondit pas, elle avait faim.

« Dépêche-toi, c'est dangereux par ici. Certains cadavres sont trop frais à mon goût. J'ai l'impression qu'il se trame quelque chose de pas net. »


Ces quelques traces de sang ayant éveillé la frustration de son estomac vide, Lorelaï se releva brusquement et déclara :

« Je veux qu'on retrouve celui ou celle qui est à l'origine de tous ces meurtres. »


« T'es sérieuse ? »
Jathu se mit à grogner, profondément énervé.
« T'es complètement inconsciente, tu cherches à mourir ou... »


« Tu fais ce que tu veux. Moi, je vais chercher. J'ai soif, Jathu. Très, très soif. »

Il s'avérait, d'ailleurs, que le sang de créatures humanoïdes la rassasiait davantage que le sang animal, sang qu'elle n'avait en bouche qu'en de très rares occasions. La faim la rendait folle. D'un pas assuré, elle se faufila entre les cadavres, à l'affût du moindre indice, l'oreille tendue. Ne pouvant se résoudre à la laisser seule et à briser le serment passé avec son ancien maître, Jathu finit par la suivre.

« Tu vas mourir, Lorelaï.... Tu vas mourir. Mais on ne pourra pas dire que je n'ai pas fait mon travail. »


Et sur le chemin, il ne cessa de lui réciter le poème de sa mort à venir.



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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Sam 07 Mai 2016, 23:59


A l'ombre des morts
Rôde, petite ombre



Siruu & Lorelaï



Le temps filait à une de ces vitesses dans cet endroit… L'antre des damnés. Il y avait toujours quelque chose d'amusant à faire dans ce lieu aussi mystique et attrayant qu'il était repoussant. Mais pour Siruu, c'était d'autant plus intéressant. Il sentait la brume caresser sa peau et un sourire se figeait sur son visage masqué. Pourquoi ? Il l'avait rencontré. Ce personnage mystérieux dont les gens parlaient. Les deux avaient fait ce que l'on appellerait un contrat et le sorcier allait avoir de quoi expérimenter. Vous ne comprenez toujours pas ? Alors je vais vous résumer la légende :
Les gens racontaient qu'un être légendaire fait d'ombres passerait son temps à pleurer et à souffrir. Il aurait d'incroyables pouvoirs, mais une malédiction l'empêcherait de s'éloigner du rocher sur lequel on l'avait assigné. Seule une personne capable de maudire elle aussi serait capable de le libérer, ou du moins de l'assigner à… autre chose pendant un temps indéterminé. C'était une simple fabulation pour le disciple crépusculaire… Jusqu'à ce qu'il rencontre cette personne. De quelle race pouvait-elle être ? Il n'en savait rien. Quoi qu'il en soit, Siruu usa de sa magie sur cette étrange créature, lui rendant sa mobilité par la même occasion, car oui, il se désigna comme pilier de ce monstre.
- Me libérer tu dis ? Beaucoup l'ont déjà fait. Une fois que les premiers rayons du soleil se seront montrés, je serait contraint de revenir sur ce rocher. J'espère que tu sauras m'amuser. Appelle-moi Sulno.
Cet étrange personnage était des plus sadiques et aimait embrouiller son monde. En fait, son manque de liberté le forçait à se déchaîner les peu de fois où il le pouvait, et, quand il était libre pendant ne serait-ce qu'une nuit, il créait un chaos sans nom dans l'antre des damnés. Le sorcier savait que, même si ce n'était que pour quelques heures, c'était dangereux et risqué. Mais, grâce à cela, il aurait un nombre incroyable de sujets d'expérience. La question de la conservation des cadavres se posait, mais dans le pire des cas il pourrait étudier leur fermentation.
Donc il marchait, à la recherche de victimes, ce même sourire sur son visage. Dans son ombre se cachait ce « Sulno » et, dès qu'ils croisaient âme qui vive, la créature d'une race inconnue aux yeux du monde l'éliminait et Siruu prenait les membres dont il avait besoin. Un cycle qui se répétait encore et encore jusqu'à ce que le disciple crépusculaire se fatigue et ne décide de s’asseoir sur une souche d'arbre. Ses sacs étaient remplis et il ne pouvait plus les porter. Au fond de lui, le sorcier n'en pouvait juste plus d'attendre et il vida une de ses besaces sur le sol, observant la tête d'une femme décapitée avec soin par Sulno qui attendait juste une nouvelle victime. Siruu notait ses observations sur un petit calepin en bois et il plongeait ses yeux dans chaque organe qu'il conservait.
- Les activités que tu favorises sont rebutantes, tonnait d'une voix rauque celui qui se cachait dans l'ombre du sorcier.
- Ce n'est pas moi qui ai tué ces gens. Je ne fais que donner un sens à leur mort.
- Non, ce n'est pas toi, effectivement, mais c'est de ta faute. Tu m'as relâché. Sans toi, il n'y aurait pas eu ce fléau.
Le disciple crépusculaire pouvait sembler fou de loin, à se parler à lui-même, mais il n'en avait rien à faire. Il allait juste étudier, apprendre, savoir, et ce sans ne rien devoir à personne. Il était libre. Cette sensation, il la chérissait, car il savait que ce ne serait qu'éphémère, qu'un jour sa vie le rattraperait. Après une légère réflexion, il tourna sa tête, regardant l'horizon caché par cette épaisse brume suffocante dont son masque le protégeait.
- Donc tu te considères comme un fléau ?
- J'ai toujours été maudit, avant même d'être relié à ce rocher.
- Et qu'est-ce qu'il se passerait si l'on le déplaçait ?
- Je bougerais avec, mais ce n'est tout de même pas très ergonomique… Mais, tu sais, à la base, il ne vient pas de l'antre des damnés, il a été téléporté ici pour me punir.
- J'aime bien l'endroit, moi. J'aurais été content à ta place.
- Ce n'est pas moi qui décide de tes goûts… Ou de ta sanité d'esprit. Bon, ce n'est pas tout, mais j'aimerais bien reprendre notre activité, moi.
- Laisse-moi respirer cinq minutes… Je suis suffisamment harassé pour ne pas disséquer les organes que j'ai en main alors que j'en meurs d'envie, c'est pour te dire. Enfin après, j'attends surtout de meilleures conditions de travail, car ce n'est pas vraiment l'endroit le plus équipé que je n'ai jamais vu, vois-tu ?.
- Ta conception de la normalité m'échappe mais... Bon, ce n'est pas comme si j'allais pouvoir partir sans toi.
Un léger rire se fit entendre, une de ces exclamations moqueuse qui en disait long sur la personnalité trouble du sorcier.
- Mais qui t'a dit que je trouvais ça normal ? Mes activités sont rebutantes... Mais je ne peux m'empêcher de faire cela. Je sens que je touche le savoir du bout des doigts.
Finalement Siruu continua de parler avec sa propre ombre pendant plusieurs minutes, laissant les feux-follets illuminer l'endroit où ils se trouvaient. L'antre des damnés n'était vraiment pas un endroit comme les autres, c'était l'apogée des âmes pour un mortel, l'endroit où la vie et la mort ne faisaient qu'un tout destructeur, où vos sens deviennent vos propres ennemis, bien plus que les aborigènes pourtant belliqueux. C'était un endroit à éviter pour les plus prudes, une source d'inspiration pour les cœurs les plus noirs de ces terres.

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Lun 16 Mai 2016, 15:47




A l'ombre des morts




L'instinct de survie s'érige parfois en porte-parole de la raison. Aveugle et affamée, la jeune femme qui, désormais, n'avait plus rien d'une magicienne, s'enfonçait sans regard en arrière dans les décombres les plus repoussants de l'antre des damnés. De temps à autres, elle s'arrêtait pour sucer le corps d'un mort encore chaud, coupait certains membres pour les vider de leur sang en chemin. Si d'apparence, Lorelaï était une jolie jeune femme, elle était, aujourd'hui, immensément repoussante. Pourtant faible et sans ressources, ce sang étalé sur son visage innocent produisait un contraste tel qu'elle pouvait donner l'impression à quiconque la croisait qu'elle était puissante, folle et cruelle.

Derrière elle, Jathu avançait doucement et commentait, de temps à autres, ses actions déplacées.


« Non.. Non... Me dis pas que tu vas te balader avec ce bras comme un enfant qui dégusterait une pâtisserie sur le chemin de l'école ? »


« Tu ne peux pas comprendre. »


« Si, je comprends très bien ce que c'est que d'avoir faim, je suis moi-même chasseur, je fais partie intégrante de la chaîne alimentaire. Mais je ne peux me résoudre à l'idée de manger des cadavres d'innocents qu'on a dû massacrer. »


Lorelaï ne répondit par rien d'autre qu'un « Slurp » évocateur.


« Redescends, s'il te plaît ! Tu as vu ce carnage ?  Est-ce que tu as un instant pensé à l'être sanguinaire qui se cache derrière tout ça ? Tu attends QUOI ? Qu'il t'accueille à bras ouverts et t'offre gentiment les jambes de la dernière grand-mère qu'il a achevé ? »


« Tu parles trop. »

Cela faisait plusieurs mois qu'ils parcouraient les terres du Yin et du Yang ensemble, qu'ils partageaient les mêmes expériences fortes en sensations et ils commençaient à bien se connaître. Si c'était Jathu qui se permettait de lui donner des ordres à l'heure où elle n'était encore qu'une pauvre créature apeurée, Lorelaï ne se laissait plus intimider. Quoiqu'il en soit, malgré son caprice, elle n'était rien sans lui. S'il n'avait pas été là, Lorelaï se serait jetée dans les bras de la Mort, abandonnée à elle-même comme le serait un nourrisson que l'on aurait posé dans un désert. Le renard, s'il était difficile à apprivoiser, était d'une serviabilité rare et, sans qu'elle ne sut pourquoi, il veillait à ce qu'elle ne manque de rien.

Un rire étrange vint percer le silence, et la tête de Lorelaï pivota instantanément vers l'origine du bruit. « Par-là ! » Et sans plus attendre, le bras dégoulinant toujours entre ses doigts, elle accéléra le pas vers le bruit – sans manquer de trébucher plus d'une fois. Arrivée à destination, elle constata la présence de deux voix masculines, et donc potentiellement de deux individus. Un frisson lui parcourut l'échine à mesure qu'elle réalisait qu'il était trop tard pour faire marche arrière et que si ces deux hommes voulaient sa peau, c'en était définitivement terminé pour elle.


« Malgré ce que te dictent tes autres sens, il n'y a qu'un seul homme. »
se mit à lui décrire Jathu, tandis qu'ils s'étaient dissimulés derrière de grandes roches.

« Cet homme discute pourtant bel et bien avec quelqu'un, quelqu'un qui semble être invisible. Il porte un masque. Il y a des... organes à ses pieds. Lorelaï c'est trop dangereux. Rebroussons chemin. »


Têtue, elle était têtue. Consciente qu'ils avaient fait trop de bruit en arrivant et qu'ils finiraient par être débusqués, Lorelaï préféra se hisser hors de sa cachette, jusqu'à monter sur le rocher.

« Mais tu es complètement cinglée, descends tout de suite ! »


Ne sachant pas vraiment où regarder, elle fixa un point au loin, espérant être dans la bonne direction.

« C'est vous qui avez fait ça ? » demanda-t-elle, agitant le bras qu'elle avait récupéré sur la route. « Apprenez-moi à tuer. » ajouta-t-elle, enfin, de sa voix raillée. « S'il vous plaît. »

« Mais qu'est-ce que je vais faire de toi... »
marmonna le compagnon, tandis qu'il se plaçait devant le rocher, prêt à bondir pour défendre la folle, si nécessaire.



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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Jeu 30 Juin 2016, 18:23


A l'ombre des morts
Rôde, petite ombre



Siruu & Lorelaï



Soupirant et commençant à ranger ses « affaires », le sorcier s'apprêtait à partir quand il vit une personne dont la voix permettait de déterminer son sexe. Cette fille ne le regardait pas, mais elle s'adressait à lui… Aveugle ? Le disciple crépusculaire avait l'habitude de converser avec ces gens, car après tout, il parlait très souvent avec Améthyn, celle qui était en droit de se considérer comme mère d'adoption du mage noir malgré son apparence juvénile.
Tournant légèrement sa tête vers sa propre ombre pour entendre l'avis de Sulno, le masqué regardait en même temps cette jeune femme qui semblait sauvage et effrayante… Que lui disait-elle ? Elle lui demandait de lui apprendre à tuer. Il distinguait ensuite quelque chose devant le rocher sur lequel s'était placée cette étrange femme : un animal.
Quoi qu'il en soit, la créature dissimulée à la race indéterminée n'était pas pour le meurtre de cette personne et de son compagnon canidé. Selon lui, elle serait intéressante, mais Siruu ne pouvait empêcher cette petite pointe d'appréhension de s'exprimer. Les aborigènes, si elle en était une, n'étaient pas réputés pour leur sagacité et leur calme. C'était dangereux de rester près d'une personne aussi énigmatique et potentiellement agressive, mais, au fond et malgré ses craintes et autres mauvais pressentiments, le sorcier était curieux. Cela lui avait déjà joué des tours et il le savait, mais c'était plus fort que lui.
Inspirant fort tout en réfléchissant à comment répondre convenablement à son questionnement, le disciple crépusculaire se décida à prendre la parole de façon cordiale.
- Hmm... salutations, madame. Oui, j'ai commis ceci, le masqué marqua une courte pause durant laquelle il se demandait quoi dire, ... en un sens. Mais je crains ne pas pouvoir accéder à votre requête. C'est... compliqué.
Il faisait traîner en longueur son discours ponctué de nombreuses marques de politesse futiles, mais c'était en soi un moyen de faire la discussion, de gagner du temps pour réfléchir plus encore à ce qu'il allait faire.
- As-tu fait cela sans aide ? Ce n'est pas bien de tirer la couverture vers soi ! blagua Sulno qui profitait du fait que Siruu n'était pas en position de lui répondre. Celui-ci pensait pendant ce temps à son interlocutrice : cette femme était mystérieuse… Peut-être pourrait-elle apprendre quelque chose à l'adepte des poisons, ou peut-être pas. Soupirant avec un sourire malicieux, celui-ci n'attendit pas de réponse et se mit à continuer son allocution.
- Mais il est envisageable que je te donne quelques-uns de mes sujets et que je t'apprenne à les conserver, voire t'apprendre ce que tu souhaites, mais seulement si vous me dites pourquoi voulez-vous savoir de telles choses, il n'était, les poisons ms à part, pas en possession d'une quelconque méthode de meurtre, mais peut-être que les points  vitaux seraient une leçon suffisante : c'était élémentaire, mais efficace.
Quoi qu'il en soit, c'est sûr qu'il pouvait faire le malin, avec une personne si puissante assurant sa sécurité, mais sans Sulno il n'aurait pas adressé la parole à cette femme, il l'aurait  même sûrement évitée.
En parlant de l'ombre capable de se mouvoir, celle-ci rigolait doucement dans le dos du sorcier qui s'approchait doucement du renard et de cette femme. Après tout, il n'avait qu'à arrêter de se dissimuler puis tuer froidement ces deux-là pour faire une blague d'assez mauvais goût au disciple crépusculaire, mais ce n'était pas du genre de la créature qui avait pourtant fréquemment des pulsions meurtrières. En effet, si la véritable identité de ce Sulno était encore brumeuse, ses intentions s'étaient très vite révélées : il rassasiait juste un besoin de mort, mais il n'avait pas réellement envie de faire ce qu'il faisait… Faut-il l'excuser pour autant ? Je ne pense pas, car après tout, ces actions irréparables, il les commettait, et ce n'est pas les remords qu'il pouvait ressentir qui ramèneraient ses victimes.
Cette culpabilité l'avait transformé et le mental de cette chose était divisé en deux : sa résipiscence d'une part et un brin de sadisme de l'autre. Ne pas pouvoir se repentir était une torture pour l'être fait d'ombre, mais celui-ci ne s'apitoyait pas sur son sort, comme s'il savait qu'il avait mérité sa sentence. Qu'est-ce que cet homme – si c’en était un - avait bien pu faire pour recevoir un tel traitement ?
Ces questions sont intéressantes, mais elles ne trouveront certainement pas de réponse, car il y a des secrets que l'on ne doit pas mettre à nu. Quoi qu'il en soit, une idée germait dans la tête de Siruu : il n'avait plus beaucoup de temps, mais peut-être pourrait-il trouver un moyen de libérer ne serait-ce qu'une partie de cet être qui l'avait aidé. Dans ce cas, cette femme serait utile, et il se devait donc de garder ses discours effrayants pour plus tard, car en sauvant Sulno, il gagnait un compagnon de poids – en admettant que cette chose garde sa puissance. En même temps, le sorcier avait commencé a apprécier, ou du moins à ne pas être dérangé par la compagnie de la créature avec qui il pouvait discuter librement de tous sujets, mais être plus apte à parler avec une créature brumeuse qu'à ses congénères ne le rassurait pas.

950 Mots







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Mar 09 Aoû 2016, 20:34




A l'ombre des morts



À sa grande surprise, la voix de l'inconnu eut un accent poli. Son éloquence mesurée trahissait une éducation passée, et si elle fut d'abord rassurée par sa clémence manifeste, elle n'en demeura pas moins attristée de voir sa requête refusée. Son visage se tordit en une moue des plus déçues. Elle voyait en cet être une perche tendue vers un tournant nouveau – elle sentait qu'elle n'en était qu'aux prémices de sa nouvelle vie et voilà que lorsqu'elle osait manifester un soupçon de courage, on la rejetait.

Or, elle eut tort de se laisser aller à ses premières impressions, puisque l'homme ou la chose ne tarda pas à nuancer ses propos, et à ces mots les yeux vides de Lorelaï s'illuminèrent d'étincelles semblables à celles que l'on aurait pu trouver dans les prunelles d'un enfant à qui l'on vient d'offrir un cadeau. Il lui redonnait la parole et, malgré l'excitation et l'adrénaline qu'elle avait ressenties plus tôt, elle se trouva à nouveau petite et sans défense. Insignifiante et non digne d'intérêt.

« Eh bien, je... Ma vie jusqu'à présent ne m'a pas satisfaite. Pire encore, elle m'a profondément ennuyée. Je sens, et je ne saurais vous dire pourquoi, que je suis faite pour quelque chose d'autre. De plus... intense. Je dois tracer mon chemin, et pour ce faire, j'ai besoin d'apprendre. »

Pourquoi apprendre à tuer, alors ? Lorelaï ne parvenait pas à trouver de réponse décente, elle-même assez perturbée par ce désir qui la tiraillait. C'était plus fort qu'elle – une énergie, une voix au fond de ses entrailles qui lui hurlaient d'agir et sans plus oser réfléchir. De suivre son instinct si étonnamment carnassier, de s'y perdre s'il le fallait. Ce changement aussi inattendu qu'incompréhensible lui plaisait.

« Je suis maudite. » enchaîna-t-elle, prenant un peu plus d'assurance. Elle voulait le persuader, l'aider à comprendre qui elle était, pourquoi leurs chemins devaient se croiser. « Je ne me nourris que de sang, mais ne suis pas vampire. Je n'ai jamais vécu, je n'ai fait que survivre, sans arrêt, sous la tutelle d'autrui. Vous comprenez ? J'étais dépendante. » Lorelaï marqua une pause et jeta ostensiblement le bras à ses pieds. « Je ne veux plus dépendre de personne. Apprenez-moi à jouer avec la vie sans plus m'encombrer de ces émotions inutiles qui me gardent dans le camp des faibles. »

Elle venait de s'ouvrir comme elle ne s'était pas ouverte depuis longtemps. Sa voix rauque et hésitante témoignait de cette distance qu'elle avait entretenu avec la civilisation. Se dévoiler ainsi, c'était mettre en péril le potentiel que la chose pouvait voir en elle. Peut-être ne verrait-il aucune raison valable de livrer ses « secrets » à quelqu'un qui gémit comme un enfant. Peut-être lui rirait-il au nez ou se jetterait-il sur elle pour lui arracher ses membres, lui apprendre une dernière leçon et la remettre à sa place. Mais elle n'en avait que faire de mourir. C'était maintenant ou jamais.

« S'il vous plaît, sire. Je n'ai rien à vous offrir pour le moment, mais je vous serai redevable. Je peux vous rendre un service. Demandez-moi ce que vous voulez. »

Lorelaï sauta de sa pierre et retrouva le contact du sol de pierre. Puis, lentement, s'agenouilla, tête baissée, en signe de respect. Ses sens lui permettaient maintenant de localiser l'inconnu avec précision. Si la jeune femme pouvait se montrer ainsi soumise sans hésiter, c'était bien parce que le péché d'orgueil ne l'avait pas encore dévorée, bien au contraire. Elle savait accepter ses faiblesses, avait été éduquée comme ça, avait grandi avec l'idée qu'elle n'était et ne serait jamais plus qu'une moins que rien. Aujourd'hui, elle sombrait peu à peu dans la phase première d'une folie sournoise et son inconscient la menait sur les pas dangereux de la plus froide des vengeances.

« Tu es sûre de ce que tu fais ? »
 s'enquit Jathu, une dernière fois. Puis, voyant que la rousse ne répondait plus, il abandonna et choisit de ne plus prononcer mot. Il avait compris. Il était trop tard. Il ne pouvait plus l'arrêter.




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