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 Meurtriés qu'ils nous ont appelé ....

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Ven 18 Mar 2016, 19:36

La nuit tombait lentement à l'orée du bois quand lequel je me promenais. Une légère brise sifflait à mes oreilles mais j'étais assez couverte pour ne pas ressentir la fraicheur de son souffle. Je voyageais toujours avec dans mon sac plein de choses très utiles, notamment le pardessus dont je venais de m'équiper. J'avais quitté l'océan quelques mois plus tôt certes, mais à force de cumuler ce genre de sorties je pris très rapidement le plis et j'emportais à présent de quoi subsister en cas de difficultés non programmées.
Une cime d'arbre fermement enracinée dans la terre s'offrait à ma vue, m'incitant à enfin prendre la pause diner que je n'avais dès lors pas encore consumé. Gaiement, je posais mon séant sur la surface lisse du tronc et je fouillais dans mon sac à la recherche de nourriture. Croquant dans une pomme juteuse, des cris arrivèrent jusqu'à mes oreilles. Je n'avais jusqu'ici croisé personne, ni même entendu le moindre animal. Cette pensée m'interpela : Je n'avais pas rencontré âme qui vive dans ce bois. Les cris s'intensifièrent et je cru reconnaitre une tonalité humain.
D'un bond, je me redressais à la recherche du danger. Le son de la plainte percutait les arbres et se réfléchissait en écho de part et d'autre du chemin. Au hasard, je décidais de poursuivre dans la direction dans laquelle je me destinais avant ma pause repas. Les sons se firent plus audibles mais l'intensité de la plainte diminuait. Je redoublais mes foulées, espérant arriver à temps pour aider cette pauvre personne qui me semblait, selon sa voix, être un homme.
J'entendais du mouvement lorsque j'arrivais à niveau de l'individu. Quelque chose avait pris la fuite, surement l'animal qui l'avait attaqué. Je me jetais à son chevet, arrachant un bout de tissus dans mon sac et le plaquant contre son cou. La plaie était petite, nette et précise, mais le sang qui en jaillissait m'empêchait d'en identifier la nature. Je le tenais fermement, l'épongeant du mieux que je pouvais mais le malheureux avait déjà perdu trop de liquide vital, je ne pouvais rien faire pour lui, je n'avais jamais été très bonne soigneuse.

"C'était quoi, ce qui vous a attaqué ?" demandais-je d'une voix nerveuse sans lui parler de son funeste destin.

Son visage pâlissait à vue d'oeil, il n'allait plus se battre très longtemps. Je sentais une de ses mains se fermer sur le bras avec lequel je tentais de stopper son hémorragie.

"...Nuit...." cracha t-il entre deux suffocations.

Le sang qui lui coulait du cou l'empêchait de s'exprimer correctement. Quelques jets émergeaient de sa bouche, il s'étouffait en plus de se vider de son sang, et en attendant je n'avais toujours pas compris le sens de ses paroles.

"Oui il fait nuit" répétais-je pour l'apaiser.

"Non... Un ... Nuit"

Il convulsait à présent si fort que maintenir la pression sur sa blessure me devenait difficile. Je tentais une dernière fois d'obtenir une réponse de sa part.

"C'est un animal qui vous a attaqué ? Il est parti maintenant, ça va aller".

"C'est la nuit" souffla t-il avant de relâcher ma main.

Il était inerte, je l'appelais, lui tapait légèrement sur le crâne, mais rien n'y faisait, il était décédé. Un animal avait du l'attaquer dans la nuit, mais il n'avait surement pas pu le voir à cause de l'obscurité.
J'étais couverte de sang et bousculée par la mort si brutale et affreuse, il faut le dire, de cet homme. Je me laissais choir en arrière, les jambes tremblant comme des feuilles. De larges feuilles d'arbres jonchaient le sol à côté de moi, j'en saisi plusieurs et me frottait vigoureusement les mains avec, espérant pouvoir me débarbouiller et en même temps me débarasser de l'horrible sensation qui m'envahissait. Même mes vêtements étaient souillés, certes bien moins que mes mains et mon visage, mais ma peau pouvait être purgée de cette saleté, alors que le tissus lui ne pouvait pas. Il me fallait trouver un cours d'eau et rejoindre la sécurité de l'océan.

"Il y a quelqu'un là-bas" hurla une voix derrière moi.

Je passais ma manche sur mon front et mes yeux afin de dégager ma vue de l'épaisse couche de sueur et de sang qui me dérangeait. Ce geste me permettait à présent de voir ce qui se tramait autour de moi. Il y avait beaucoup de petits points lumineux qui s'approchaient de nous, ils grossissaient à mesure de leur progressée. Je me relevais puis j'observais les premiers villageois arriver. Ils avaient du entendre leur camarade crier comme moi et ils avaient mis plus de temps à trouver le chemin menant à lui.

"Je suis désolée, je suis arrivée trop tard" bredouillais-je aux trois premiers individus qui se postèrent devant moi.

Je me tordais les mains tant j'étais nerveuse. Je n'avais rien fait de mal, mais je culpabilisais quand même de ne pas être arrivée plus tôt et de devoir leur annoncer le décès de leur voisin.
De longues secondes s'écoulèrent sans qu'un mot ne soit prononcé. Les trois hommes paraissaient furieux, une lueur de haine brillait dans leurs prunelles.

"Attrapons là"
cria le plus gros d'entre eux en s'élançant sur moi, suivi de ses deux acolytes.

Je fis un bond en arrière. Comment ça m'attraper ? Je n'avais rien fais. Je me reculais à mesure qu'ils avançaient et j'étais persuadée que mon regard trahissait ma terreur et mon incompréhension.

"Pourquoi m'attraper ? Je n'ai rien fais ! Il était agonisant quand je suis arrivée". Ma voix s'étranglait, ma gorge se serrait. Je tentais de rester calme.

"Menteuse ! Tu es couverte de son sang. Tu l'as tué !"

L'étau se resserrait autour de moi, d'autres villageois étaient apparus et m'avaient intelligemment encerlée. Je ne pouvais plus m'enfuir sans utiliser la magie, ou en tuer quelques uns, mais là n'était pas ma volonté.  Je décidais de réitérer ma déclaration d'innocence au plus grand nombre en espérant que cette fois-ci on me croirait.

"Je n'ai pas tué votre ami !" criais-je d'une voix forte pour être audible à tous. "Je l'ai trouvé agonisant, j'ai tenté de l'aider mais je ne pouvais rien faire, un animal l'a attaqué et a fuit lorsque je suis arrivée".

Aucune réponse, mais le cercle se refermait rapidement sur moi. Ils étaient tous à une dizaine de mètres de moi, prêts à me mettre en pièce. Je m'étais alors tellement éloignée du corps du mort qu'ils en avaient le libre accès. Une femme fendit le cercle pour se jeter sur le corps inerte. Elle criait, puis pleurait, puis criait encore. Elle se tournait vers moi, les yeux emplis qu'une telle haine que je sentis mille serpents grouiller dans mon ventre.

"Elle l'a tué ! Il y a un cheveux roux dans sa main ! Elle est coupable !".


Je n'avais plus de temps à perdre à les convaincre, il me fallait fuir pour ma vie.
J'entamais mon chant envoutant en courant d'où je venais avant de croiser le corps du défunt. Je ne désirais pas torturer les paysans qui me menaçaient, seulement les garder sous contrôle le temps que je m'éloigne d'eux. J'avais réussi à mettre une trentaine de mètres entre nous lorsque j'arrêtais de chanter, trop essouflée pour continuer.
Ne ménageant pas ma peine, je continuais ma course, m'éloignant le plus possible du groupe. Fatiguée et traquée, je décidais de me reposer dans les hauteurs d'un arbre afin de ne pas être vue.
Bien que je sois agile, la montée était périlleuse. La force m'avait toujours fait défaut et cette fois-ci ne faisait pas exception. Lorsque j'arrivais enfin à hauteur des feuilles, je m'assieds et me reposais. Je farfouillais à nouveau dans mon sac en quête d'un fruit, n'importe lequel, j'avais juste besoin de manger. Un petit morceau de chocolat se faufilla dans ma main par je ne sais quel procédé, m'incitant à le déguster. Je me sentais déjà mieux.
J'avais du m'assoupir sans m'en rendre compte parce que je reprenais brutalement conscience de ma situation lorsque j'entendais un long appel à l'aide, celui d'une femme sans hésiter. Etait-ce un piège pour m'attirer directement au bout des fourches des villageois ? Je grimpais plus haut dans l'arbre afin d'avoir une vue un peu plus dégagée.
Au loin je voyais, il me semblait, une tignasse blonde qui virevoltait à travers les arbres. Sa course était tout sauf paisible, elle trébuchait et se relevait sans cesse, hurlant à la mort. Mon regard se posa sur la bête qui la suivait. Je ne la discernais pas encors très bien mais tout deux semblaient se diriger droit sous mon arbre. Je ne pouvais pas laisser cette femme se faire dévorer. J'attendais le bon moment puis lorsque la créature se trouvait sous l'arbre, je lui sautais dessus.

Mes mains étaient agripées à un cou humanoïde. Le contact avec la peau de l'individu me glaça le sang, elle était aussi froide que le marbre. Je repensais à la plaie de l'homme rencontré plus tôt et je compris instinctivement à qui j'avais affaire. Cela avait beau être la première fois que je rencontrais un vampire, je ne pouvais pas me tromper.
Sous le poids de mon corps, il avait chuté lourdement, permettant à la fille de s'échapper. Je me tenais sur son dos, les deux mains encadrant sa tête de façon à bloquer tous ses mouvements faciaux, notamment les coups de dents.

"Lâche moi, vile créature !" grogna l'homme sur lequel j'étais juché.

Il n'en était évidemment pas question. Je ne pouvais rien faire d'autre que le tuer, sous peine de voir encore d'autres inocents mourir.

"C'est toi qui a tué le fermier tout à l'heure ?" demandais-je en refermant mon emprise sur lui.

"A ton avis, la gueuse !"

J'entendais les villageois rappliquer à nouveau autour de nous. Cette fois-ci, ils se pourraient pas ne pas me croire. Je saisi un de mes poignards soigneusement rangé dans ma ceinture et lui entamais doucement le cou avec pour lui faire comprendre que je n'hésiterais pas à le tuer s'il bougeait.
Ce dernier ne semblait pas s'en soucier et m'éjecta d'un coup d'un seul et pris la fuite. J'entamais alors mon chant envoutant, pénétrant sauvagement son esprit et le soumettant à une torture nouvelle pour lui. Deux paysans virent l'attacher comme un gigot avant de lui enfoncer un pieux droit dans le coeur.
Le corps du vampire tomba inerte sur le sol puis se dissolu en poussière.

Les deux hommes levèrent la tête vers moi, me regardant d'un air penaud.

"Nous sommes d'solés madame" qu'il bredouillait en tordant son vêtement dans tous les sens. "Nous pensions vr'ment que c'était vous qui aviez tué Lucas".

Le porte parole me serra la main puis me tournait le dos pour s'éloigner doucement d'où il revenait, accompagné de toute sa troupe à fourche.
Soulagée de ne plus être traquée et que la demoiselle ai retrouvé son père pendant les excuses du roturier, je reprenais plus sereinement la route.


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