Vanille soupira. Petite enfant turbulente et capricieuse, la Vampire s'était décidée à montrer les crocs et aboyait, vulgaire chien qui aspirait à un phrasé aussi éloquent que piquant mais qui parvenait tout juste à se ridiculer dans la perte de ses mots puérils dont l'impact était aussi puissant qu'une brindille tombant lamentablement dans l'immensité des mers et des océans. Elle riait, inélégante et médiocre. Avait-elle seulement compris ce qu'on lui avait dit ? Non, de toute évidence. Il devenait certain que les discours un brin rafinés étaient trop complexes pour son esprit qui se bornait à entendre ce qui lui plaisait, omettant le tiers des paroles prononcées pour se contenter de vociférer contre quelques mots sortis de leur contexte. Le sourire aux lèvres, amusée de la réaction démesurée et lamentable d'une fillette qui se voulait grande dame, la Sirène scrutait la théatrale Myrialuna qui s'enfonçait dans ses délires. C'était si pitoyable. La jeune femme ressentait presque une once de pitié pour cette fille, incapable de faire preuve de subtilités et dont la seule réponse était une attaque vive et brute. Fière et hautaine, elle devait se tenir en haute estime. Peut-être se croyait-elle impertinente et cynique. Savait-elle qu'elle donnait spectacle à qui le voulait d'une démente qui tapait du pied, bredouillant des jérémiades dignes des petites écoles dont les élèves pleurnichent et versent des larmes de crocodiiles ? Si Vanille s'intéressait à la Vampire, elle aurait presque pu être fascinée par une telle descente humaine. A bien des égards, cela devait être un cas intéressant pour les recherches. Il n'y aurait bien que les légistes et les psychiatres pour payer afin de profiter de sa présence. « Bien. » murmura simplement la Dame des Abysses quand les lamentations cessèrent enfin. « Je vais m'exprimer en des termes simples, pour être certaine que vous saississez ce que je vais vous dire. » ajouta-t-elle dans un petit rire moqueur quoique charmant. « Pour qu'une personne fasse l'Histoire, elle doit avoir une histoire. Un individu sans passé est une coquille vide. Point. » Elle fit un pas en avant, douce et aérienne. « Ne croyez surtout pas que j'ai dis que vous étiez quelqu'un autrefois pour une autre raison que celle-ci. Vous avez été une Fée insignifiante, vous restez une personne risible aujourd'hui. Votre règne a été si catastrophique, puisque vous étiez incapable de gérer qui ou quoi que ce soit, que vous étiez moquée par tous, jusque par les membres de votre propre gouvernement qui ne se privaient pas de démontrer leur mépris à votre égard. Vous etes tellement prévisible, tellement ignare. Vous ne pouvez vous défendre autrement qu'en hurlant et en rejettant la faute sur les autres. Assumez, ma chère. Vous me rappelez par ailleurs quelqu'un. Vous etes de celles qui croient que le mal ne s'exprime qu'à travers les discours criés et les mots impolis.» Elle sourit. Vanille était peut-être prétencieuse, mais au moins pouvait-elle se prévaloir d'avoir le talent nécessaire pour appuyer son orgeuil. Sa puissance était obscène et son savoir immense. Elle était l'une des plus grandes de ce monde. La Vampire pestait et rageait, sans avoir la moindre idée de la personne à qui elle avait face. « Redescendez sur terre, ma pauvre fille. »

Vanille n'avait pas bougé. Elle n'en avait pas l'utilité pour que ses dons se manifestent. De l'eau glacée tomba en trombe sur la jeune femme aux cheveux blancs, la trempant jusqu'aux os. Elle était presque plus attendrissante maintenant qu'elle avait des allures d'animal à demi noyé. La Dame des Abysses, immobile et souriante, attendait une quelconque réaction à cet affront. En réalité, elle savait très bien ce qui allait se dérouler. Comment pouvait-elle l'ignorer ? Elle avait la possibilité d'entrevoir l'avenir à chaque instant et elle acceptait sans peine les prochains instants. Elle ne sourcilla pas plus lorsque Kailyn se retourna, le regard noir. Lentement, elle tendit ses bras en croix vers la Sirène, riant sur des notes sombres digne des méchantes des contes de fées. Vanille, belle et d'allure innocente, était la princesse de l'histoire. A la fin de ces fables enchantées, la vieille maratre finissait toujours embrochée. « Oh ...  Allez ma belle, viens te battre ! Je t'attends avec pllaisir ! Soyons les meilleures ennemies de ce monde. Je t'accueille à bras ouvert. Amusons-nous. » Une avalanche de pêches s'effondra des airs et les fruits, poussés par le vent que contrôlait la Vampire, fondirent sur la Sirène. Cette dernière les évita à peine, prenant simplement garde à ce que son visage de poupée ne soit pas abimé. Elle aurait pu éviter le tout assez aisément, voir même retourner cette attaque sucrée contre l'envoyeur. Elle n'en fit rien. Ce n'était pas la peine. Elle n'en valait pas la peine. « Mais ça ne va pas ! Vous n'allez pas bien, dans votre tête ? Bande de folles ! » Ahuris, des hommes aussi grands que larges s'interposèrent entre les deux femmes. Sans ménagement et d'une poigne de fer, un groupe entreprit de contrôler l'une tandis que d'autres se chargeaient de la seconde. Ils ne leur laissèrent guère le choix. « Tâchez de vous éviter dans cette Forge, où nous serions contraints de vous faire quitter les lieux ! » Ils tirèrent les demoiselles dans des directions opposées. « Je n'ai pas tout compris. » souffla le Professeur une fois qu'il fut seule avec la Khaeleesi. Celle-ci, souriante, glissait ses longs doigts pâles dans ses cheveux emmélés. Lionne sauvage, elle avait été décoiffée par les pouvoirs de la Vampire. Cela lui conferrait un petit côté davantage insaississable et sensuelle, félin. « Est-ce que vous allez bien ? Vous vous êtes pris une nuée de pêches à grande vitesse. Pourquoi, par ailleurs ? Vous avez largement les pouvoirs de faire exploser ce Volcan, ne me faites pas croire qu'un fruit ninja vous a desarçonné. » - « Je vais avoir quelques hématomes. Qu'importe. Je ne suis pas précieuse, je ne vais pas m'appitoyer pour quelques bleus et une coiffure gâchée. Cocoon a eu bien plus de conséquence sur mon corps et ma chevelure et que je sâche, je n'en ai pas fait tout un plat. » Cole ne dit rien. Cette réponse ne lui plut certainement que très peu. Vanille ne s'en soucient guère. Pensive, elle songeait à la Vampire. Ainsi, elle désirait une ennemie ? Il y avait certains voeux qu'il ne valait mieux pas formuler à haute voix, sous peine de les voir se réaliser. Naram n'était plus là, plus comme avant. Vanille s'ennuyait. La Vampire était à mille lieues de pouvoir espérer être la chaussette de l'Ancien Marid. Elle pouvait cependant être une distraction ... passable. Pour peu qu'elle n'use plus jamais de son pouvoir de créations de fruits. Des pêches, franchement.

Spoiler:

La situation prenait une tournure assez... Spéciale. En effet, je sentais Takias s'embraser littéralement. Loin de moi l'idée de faire un petit jeu de mots concernant l'élémentale de feu mais... C'était bien le cas présentement. Elle fut glaciale à l'égard d'Eddie. J'écoutais de long en large tout ce qu'elle lui dit, ne bougeant pas d'un pouce. Puis quand elle eut fini son discours de fine justicière - et au fond elle n'avait pas tort - j'y allais de mon petit commentaire, ayant repris mon apparence habituelle, la blonde aux yeux bleus.

« Si vous ne saviez pas pourquoi Takias est une élémentale des flammes, soit l'élément le plus ardent et indomptable de tous, vous avez désormais votre réponse ! »

Je m'étirais, faisant un tour sur moi-même, ne sachant trop où me placer dans cette épineuse situation. Mon regard tomba soudainement sur le bras du jeune homme, qui comportait toujours la marque de la brûlure.

« Une colère si ardente qu'elle laisse des marques indélébiles... Une puissance que tu ne pourras jamais vraiment atteindre mon pauvre Eddie. Et même moi je ne peux y remédier. Les Génies sauraient cacher cela à leur manière. Toi, tu vas payer ton erreur pour un bout de temps. Sans doute jusqu'à la fin. »

Je reportais mon attention sur la jeune femme.

« Loin de moi l'idée de te froisser tu t'en doutes. Mais j'avais juste dans l'idée que tu ne l’amoches pas trop. Il serait idiot qu'il soit si défiguré, que sa fille, l'ayant à peine cerné, se trouve effrayé et déroutée face à un visage répugnant. »

Je m'approchais de la concernée, lui caressant gentiment la tête. Je me mis à rire en poursuivant :

« Néanmoins, je me fiche du reste. Fais ce que bon te semble Takias. Je pensais pouvoir trouver un arrangement, mais j'ai omis le fait qu'une colère dévastatrice comme la tienne ou même la mienne, ne sont pas monnayables d'une quelconque monnaie d'échange. »

Je me tus l'espace d'un instant, contemplant les armes que j'avais en mains. Les observant encore.

« Qu'importe qu'une bonne lame dans la main d'un empoté. Le jeune con avec une claymore de premier choix dans la main, ne viendra jamais à bout du vieux sage qui se bat avec un bâton. »

Je remis les lames là où elles étaient, contournant tout cela pour aller appuyer mon bras sur l'épaule de Saya-kan. Me massant la tempe de ma main libre, inspectant les alentours avant de reposer mon attention sur la tendue situation à laquelle j'avais malencontreusement pris part.

« Au risque de te paraître médisante ma chère amie, je ne sais pas ce que tu pourras tirer de lui. Le travail, c'est pas son truc... Il ne t'apportera que des ennuis si tu veux mon avis. L'idée de sentence douloureuse comme lui couper les mains étaient selon moi, bien plus saine et permettrait de bien mieux faire passer ta colère... Il bluffe très bien pour faire croire que perdre l'usage du bout de ses deux membres inférieurs ne lui fait rien. »

Je me baissais à la taille de la petite fille qui était mienne, lui souriant tout en m'adressant toujours aux autres :

« Qu'importe... Nataleen est comme sa mère. Il faudra bien qu'elle s'habitue à la dure cruauté de ce monde tôt ou tard. Le plus vite sera sans doute le mieux. »

Je me relevais encore une fois, optant pour une courte révérence vis-à-vis de la reine des lieux.

« Encore pardon d'avoir offusqué ton autorité. Je te laisse donc à ton aise choisir la sentence, et je ne m'immiscerais plus dans ce choix, ayant dit ce que j'avais à dire. Et s'il te reste un peu de patience et de temps pour une vieille amie un peu bornée, elle sera ravie de t'exposer ses envies. »

Infos:

Spoiler:

Depuis que notre élément était réunit, à mon arc et à moi même, la foudre ne cessait de passer entre nos deux corps. C'était si merveilleux et puissant à la fois. C'était bien la première fois que je possédais une arme aussi redoutable que puissante. C'était tout simplement incroyable.

Je posais mon regard bleu électrique sur Mircella. Cette dernière m'annonça qu'il ne fallait pas en faire trop, que c'était juste un combat amical. Je l'observais bander l'arc qu'elle tenait dans ses mains, elle le pointa en ma direction tout en me disant qu'elle n'allait pas me viser, mais qu'il serait bien drôle si je réagissais. Cela promet d'être assez instructif et marrant à la fois. Je sentais cette envie de combattre et de répliquer dans la Foudre qui m'unissait à mon arc lorsque l'Elfe lâcha la corde de son arc pour envoyer la flèche vers moi. Sa flèche était parfaite, elle se planta juste derrière moi. Un sourire illumina mon visage tout en déclarant à la jeune fille. « Ta flèche était tout simplement parfaite ! Ai tout simplement confiance en ton arc et en toi même. Mais attend de voir ce que je te réserve. » Je n'allais pas être dans un combat traditionnel, mais plus dans un combat de style et de magie, de quoi explorer et exploiter davantage les capacités du Tumultueux.

Elle s'approcha de moi pour s'arrêter et le mettre en position de tir juste en face de moi. Elle voulait que l'on compare nos arc en tirant en même temps, mais je ne pensais pas que ce soit une bonne solution. « Mircella, je pense qu'il serait plus sage d'abord de tirer sur une cible et non confronter nos deux arcs. Certes mon arc m'a choisi comme étant son possesseur, mais je suis encore loin de le maîtriser entièrement. Je pourrais le contrôler totalement d'un coup, ou mettre plusieurs mois avant d'y arriver. » D'un geste de la main, je créais des cibles en métal afin que l'on puisse s'entraîner à les viser. « Le mieux c'est de viser ces cibles pour un combat de démonstration de tir. Si tu l'accepte bien sûr. » En temps que Cheffe de la Brigade des Archers de l'Armée Elémentaire, j'aimais particulièrement mettre mes archers à toutes épreuves. Surtout lorsqu'il s'agissait de perfectionnement dans l'art de tirer les flèches pour les amener dans le centre de la cible mouvante, comme les cibles de métal que je venais de créer. Même parfois, je leur demandais de toucher la cible et de la détruire.

Je fermais les yeux, me concentrant sur le lien qui m'unissait à mon arc. Je respirais profondément tout en bandant mon arc et en ouvrant les yeux pour fixer une cible qui se situait tout en haut du dôme de la salle d'entraînement. Je lâchais  la corde, la flèche fila à toute allure vers le haut, laissant une traînée d'eau électrisante derrière elle qui se déversait tout autour de moi. Lorsque la flèche toucha la cible de métal, celui ci éclata. De nombreuses gouttes d'eau tombèrent en une pluie fine et scintillante suite à l'électricité que l'élément aqueux contenait. C'était tout simplement merveilleux ! Je contrôlais cette fine pluie scintillante afin qu'elle le tombe pas sur les personnes se trouvant dans la salle d'entraînement pour éviter de les électrocutés. Je me retournais vers Mircella avec un sourire de satisfaction sur le visage.

4/7:

Aaliah écouta les avertissements du garde contre l’arc et ses étranges pouvoirs. Il semblerait que ce dernier n’acceptât qu’un seul et unique maître. Tous les autres qui tenteraient de le toucher sombreraient dans la folie et un complexe d’infériorité. Un avenir peu recommandable pour survivre sur des terres aussi dangereuses que l’étaient celles du Yin et du Yang. Comme pour venir soutenir le dialogue du garde, des événements secouaient quelque peu le bon déroulement de la forge. L’Ombre se retourna en fronçant les sourcils, elle ressentait la colère qui régnait à présent dans la pièce. Un voleur avait tenté de dérober des armes et subissait le courroux de la maîtresse des lieux. Il y avait également deux autres femmes qui se disputaient, ce qui au fond ne la surprit pas tellement. Du moins, pas après avoir assisté à un conseil des chefs où tous avaient fini par se crier dessus comme des enfants. Elle regrettait même parfois de s’être laisser emporter durant celui-ci. L’Ombre leva les yeux au ciel devant la chute d’eau et le lancer de pêche… Décidément, le monde était parfois bien étrange, mais cette dispute l’arrangeait. Le garde s’empressait de rejoindre les autres pour éloigner les deux femmes capricieuses et Aaliah en profita pour tendre la main et retirer l’arc et les flèches de son présentoir. Elle disparut aussitôt dans les ombres pour ne pas croiser le garde dont elle entendait déjà les pas revenir dans sa direction.
« Toi, tu restes avec nos amis » ordonna-t-elle à sa fille avant de devenir brume.

La fillette n’eut pas le temps de répondre que sa mère n’était plus là. Par contre, il y avait un garde qui semblait la dévisagé et qui s’étonna devant l’étagère vide. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que la jeune femme, dont il avait pourtant pris la peine de l’avertir des méfaits de l’arc, s’en était emparée. Il se demanda cependant comme elle avait pu disparaître aussi vite.
« Où est ta maman ?
— Elle est… partie, répondit-elle en étant pas très certaine du terme à utiliser
— Partie ? Elle a osé quitter la forge avec une arme ! s’inquiéta déjà le garde en pensant que la jeune femme avait à son tour dérober une arme à sa reine.
Il imaginait déjà la colère encore plus grandissante de l’élémental lorsqu’il l’informerait de ce second vol. La jeune fillette comprit rapidement l’angoisse du garde et s’empressa de rectifier ses propos
« Mais non, elle a pas quitté la forge, sinon je ne serai pas ici. Elle m’a dit de l’attendre. Elle va revenir. Elle doit encore être dans la forge, mais je sais pas où. Peut-être en train d’essayer l’arc, elle semblait intéressée.
— Il faut que je prévienne ma reine
— Vous pourriez me présenter à elle ? Je suis une élémentale aussi, c’est donc ma reine et ma maman voulait que je la rencontre. Demanda timidement la fillette

Bien sûr, sa mère lui avait demandé de rester là, mais ce n’était pas la première fois qu’elle lui désobéissait légèrement. La dernière fois, elle avait voyagé sur les terres du Yin et du Yang sans son consentement et malgré le chaos qui y régnait. Elle avait, contre toute attende, survécu à ses aventures parfois étrange, alors elle devrait bien survivre à une balade dans la forge. Puis ainsi, elle ne gaspillerait pas son temps, car Lisseth savait que sa mère avait une sainte horreur de perdre son temps. Si elle lui confiait qu’elle avait entreprit de rencontrer la reine des élémentales en attendant son retour, elle ne pourrait qu’en être contente. Le garde la dévisagea un instant, puis, accepta qu’elle le suivît en compagnie de la louve et des dragons.. Elle l'accompagna à travers la foule et arriva auprès d’une des nombreuses dénommées Takias. La fillette en fut impressionnée et regretta presque sa demande. Finalement, la présence de sa mère l’aurait peut-être bien rassuré devant la puissance qui émanait de la reine. D’ailleurs, elle ne parvint pas à prononcer un mot et ce fut le garde qui expliqua la situation. Il parla de l’arc nommé Le Martial qui avait été emprunté par la mère de l’enfant et dont il ignorait si l’arme l’avait reconnue comme son unique propriétaire tout comme il ignorait si la jeune femme était toujours bien au sein de la forge. Le garde lui confia alors que la fillette avait souhaité lui parler. Lisseth leva timidement la tête vers la jeune femme.

« En fait, c’est maman qui voulait que je parle un peu avec vous, je suis Lisseth Z’Odra… commença-t-elle en jouant avec une mèche de cheveux pour ne pas avoir à regarder la reine en face. Parce que je suis une élémentale, elle voulait me présenter à vous. Ma maman s’appelle Aaliah et elle n’est pas partie avec l’arc, rajouta-t-elle pour défendre sa mère contre le garde qui semblait ne pas l’avoir cru lorsqu’il lui avait confier qu’elle n’avait certainement pas quitté la forge. Elle est seulement partie l’essayer…

Effectivement, la jeune femme avait repris une apparence normale dans la salle d’entraînement, l’arc à la main. Elle le détailla un instant, le caressant pour sentir le bois majestueux du chêne qui le constituait. Tout comme les flèches, il était recouvert d’or, ce qui lui donnait un côté noble et magistral. Aaliah avait rarement vu un arc aussi beau et il lui rappelait ses souvenirs d’enfant pauvre qui rêvait alors de prince charmant et de château. L’avenir qu’elle s’était imaginé jadis ne s’était jamais réaliser, mis à part le fait que l’argent n’était désormais plus un problème. Elle regarda l’arc qui semblait irrésistible à ses yeux et en ignorait pourquoi.

« Il paraît que tu peux rendre fou et donner l’impression d’être inférieur… » murmura Aaliah autant pour elle que pour l’arc.

Elle était déjà folle par moment, son caractère instable fascinant d’une situation à une autre. Par nature, l’Ombre était damnée, incapable d’éprouver des sentiments joyeux et condamner à errer éternellement… Aussi, le retour magique de l’arc ne l’effrayait pas. Il ne pouvait pas connaître pire que sa situation et décida de l’essayer. Elle chercha après un mannequin et de ses doigts agiles, banda l’arme pour décocher l’une de ses flèches. Elle n’eut pas l’impression de se sentir inférieure au monde qui l’entourait, ce fut même plutôt le contraire…

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Mots: 1041
Poste 4

Résumé:

~Premier Clone~

La tension baissa et Takias sentit la haine s'écouler doucement. Cela semblait s'arranger, le Démon en disait rien pour l'instant, même si l'enfant était encore accroché à lui. Takias la plaignait véritablement, avoir un père aussi ridicule et stupide ne lui aurait pas plu du tout mais bon, ce n'était pas à elle de le lui arracher. Elle avait bien trop souffert de la perte de ses parents pour l'infliger à une petite fille si adorable, même si le fait de perdre ses mains ne signifiaient pas la mort après tout... Mais la jeune Elémentale avait déjà pris sa décision. Elle fut reconnaissante à Sora de ne pas insister et au contraire de la laisser aborder la situation comme elle l'entendait, à savoir en obligeant ce vermisseau à fermer son clapet et à travailler dans l'Antre. La jeune Reine avait compris le raisonnement de Sora, et espérait pouvoir lui pardonner: la jeune femme avait agi uniquement dans l'intérêt de sa fille, puisque visiblement elle l'avait eu avec le Démon. Takias n'était pas là pour juger leur union bien au contraire, mais plutôt pour préserver l'enfant. Aussi réussissait-elle à comprendre un tant soit peu la réaction de la Reine des Génies. Elle se calma donc quelques peu avant de répondre en voyant Sora la main posée sur la petite fille:

"Je comprends ta réaction Sora, même si je ne l'approuve pas. La brûlure qu'il porte sur son bras sera la seule et unique marque que j'aposerais physiquement. Je ne priverais pas une enfant de son père, pas aujourd'hui, et pas ici. Mais je préviens néanmoins le père en question que si le travail demandé n'est pas exécuté, il existe des châtiments pires que la mort, et dont j'ai le secret. Merci de m'avoir prévenue de sa paresse, mais je puis t'assurer qu'il n'a pas intérêt à chômer. Je ne veux pas revenir sur ma décision avant de l'avoir vu à l'oeuvre, mais je serais ravie de trancher ses mains s'il s'avérait aussi peu actif que tu le dis. Ce qui serait en effet bien dommage pour la petite Nataleen..."

La jeune Impératrice posa ses deux grands yeux rouges sur la petite fille aux côtés de Sora avant de reprendre:

"Cette affaire est close, je t'écoute Sora pour tes demandes."

Elle se tourna encore une fois vers l'un des gardes en lui disant:

"Va me chercher Kaltos."

Le garde frappa de son poing sur sa poitrine et revit quelques instants plus tard avec un Elémental du Feu massif et puissant qui salua sa Reine et se mit au garde-à-vous.

"Monsieur le voleur, je vous présente votre nouvel "ami", Maître Kaltos, fils du Feu. Il sera chargé de vous faire travailler jusqu'à la fin de cette journée, auquel cas il vous amènera à moi, et je me chargerais de suivre le conseil de notre amie commune -elle indiqua Sora d'un geste de la main- et de vous imposer une sentence digne de ce nom."

Elle laissa le garde avec le Démon, et s'éloigna vers Sora pour en revenir à leur discussion, avant d'être gênées par cette affaire. Takias était encore échauffée, mais elle se contrôlait et voulait oublier ce gros incident pour le moment.

~Deuxième clone~

A un autre endroit, loin de ce remue-ménage qui lui déplaisait plus que tout, Takias vit un soldat accompagné d'une petite fille s'approcher d'elle. L'enfant était adorable: un petit bout de chou âgé de moins de dix ans aux grands yeux bleus. A peine les yeux rouges de la Reine se posèrent-elles sur elle, qu'elle sut qu'il s'agissait d'une Elémentale. Une fille de l'Eau sans aucun doute, d'après la petite aura fluide qu'elle dégageait et ses grands yeux bleus. Ses petites boucles blondes retombaient sur ses épaules et la voix fluette de l'enfant arriva bientôt à ses oreilles. Elle expliqua que sa maman avait souhaité qu'elle vienne voir l'Elémentale du Feu et se présenta sous le nom de Lisseth Z'Odra. Elle poursuivit en disant qu'elle était une Elémentale et que sa maman s'appelait Aaliah. Le coeur de la jeune Reine fit un bond en entendant ce nom. Elle avait bien sûr reconnu le nom de famille mais cherchait encore à qui il appartenait lorsque le nom d'Aaliah fut prononcée. Un large sourire apparut sur son visage aussi pâle qu'une poupée de porcelaine tandis que la petite Imprégnée poursuivait en disant que sa maman n'avait pas volé un certain arc, mais qu'elle l'essayait. Takias la laissa finir et congédia d'un geste le garde avant de poser un genou à terre, afin de se retrouver ua même niveau que l'enfant et de plonger ses grands yeux rouges dans les grands yeux bleus qui cherchaient à l'éviter.

"Je connais bien ta maman Lisseth. C'est une des premières personnes que j'ai rencontré après ma transformation, tu sais. Et jamais, jamais, je ne croirais que c'est une voleuse. Si elle a pris un arc, elle est certainement en train de l'essayer comme tu l'as dit, et je ne la suspecte nullement de commettre un acte aussi vil."

Takias sourit, essayant de croiser le regard de l'enfant timide. Il était impressionnant de voir à quel point elle ne ressemblait pas à sa mère. Son petit visage encadré de boucles blondes respiraient la joie, une joie que Takias n'avait jamais réussi à voir sur le visage de sa vieille amie. Elle effleura la joue de la petite Imprégnée et ferma les yeux pour observer quelques bribes de son histoire. Elle vit sa transformation à l'âge de six ans, et ses parents biologiques. Elle se ferma ensuite au don qu'elle avait développé au cours de son règne, et qui lui permettait de connaître l'histoire de ses sujets. Elle ne voulait pas violer indirectement l'intimité d'Aaliah, elle portait trop de valeur à leur amitié, qui était une amitié vieille et qui avançait doucement. La fille du Feu sourit un peu plus, espérant mettre en confiance l'enfant:

"Toi, tu es une fille de l'Eau, tu aimes cet Elément n'est ce pas? Tu te sens en sécurité, et tu aimes sa présence?"

Takias avait longtemps souffert de cette absence de connaissance de sa véritable nature, de ses dons et de son Elément après sa transformation. Elle ouvrit sa main découvrant sa paume devant Lisseth et fit apparaître un petit oeuf aquatique qui se craquela doucement, avant qu'un dragon beaucoup plus grand en sorte et prenne son envol en tournoyant autour de fillette. Elle était heureuse de rencontrer la fille adoptive de l'Ombre, qui après tout faisait partie de sa race et qu'elle savait en sécurité et ne manquant de rien auprès de la Faucheuse...

Spoiler:

" Oh, c'est vrai qu'elle est magnifique celle-là ! " Commenta la blonde en admirant l'arme choisie par la fée.

" D'accord, alors j— woh ! Elle faillit tituber en arrière en ramenant l'arme sur son épaule, éprouvant soudainement des difficultés à la soulever. C-C'est bizarre, elle est devenue… plus lourde qu'avant… "

" C'est vraiment génial ! Utiliser le bruit à pleine puissance, je n'ai jamais réussi à le faire avec autant de… Les dégâts la laissèrent de nouveau quelque peu silencieuse, s'en retournant alors vers la fée. Tu vas bien au fait ? Ça a fait un sacré boucan… Je vais tenter de l'empêcher d'absorber trop de sons avant de tout casser. Que dirais-tu d'essayer ton arme maintenant ? " Elle venait de faire sa démonstration, un peu trop en force certes, mais Léto demeurait curieuse de voir la magie que possédait l'arme de Rosée à l'œuvre. L'évènement se prêtait à l'amusement après tout.

Résumé:

Spoiler:

~ La Reine des Ombres observa ses deux camarades s'éclipser jusqu'à une salle d'entraînement, une assez proche de celle de Mircella et Alyska. Shiro se tourna vers Héliana, toujours à ses côtés. Il fallait faire un choix : ou rester ici, ou rejoindre leurs amis. La petite ombre sourit : « Bien, je pense que c'est mieux de rejoindre nos amis. Comme ça on se perdra pas de vue et puis, sûrement Mircella et Aly' ont-elles déjà commencer leur duel. Dépêchons-nous ! » Elle agrandit sons sourire avant d'entraîner doucement l'Ange avec elle. La fillette lévita et pénétra dans la grande salle où déjà, le Titan de Foudre et l'Elfe conversaient et s'apprêtaient à lancer les premiers coups. Shiro guida Héliana jusqu'à une place dans les gradins, la souveraine arrangeant brièvement ses deux couettes. Les deux jeunes femmes envoyèrent chacune une flèche dans des cibles, semble-t-il pour s'échauffer. L'Esprit de la Mort admirait les éclairs autour de son amie Alyska, quand elle revint vivement sur l'Elfe féerique. Celle-ci semblait se faire assiéger par une de ses camarades de route. Shiro fronça les sourcils devant l'offensive de la Dullahan, mais la couronnée se doutait bien qu'elle avait une idée derrière la tête. Néanmoins, Mircella se protégea à l'aide d'un bouclier magique, tandis que l'attaquante repartait jusqu'aux gradins. Ainsi, Shiro resta silencieuse et bien concentrée dans le duel, pensant à peine à ce que pouvait fabriquer le Démon et l'Humain dans la pièce à côté...

Entre leur obstacles de glace et de métal, les deux jeunes hommes se préparaient à livrer duel. Eyji esquissa un vif sourire : « Bien Kuro, alors on y va ! » Il dégaina la Forte Lame, assez habile pour ne pas la voir glisser entre ses mains. Il fronça les sourcils et fixa attentivement le Démon, qui sortait à son tour son katana dans un tintement métallique céleste. L'Humain savait pertinemment que son maniement des lames n'égalait largement pas celui de l'épéiste en face, bien plus vieux et aguerri que lui. Après tout, il n'était qu'un jeune homme de vingt-sept ans, le Tentateur avait plus de deux siècles à son actif. Le brun serra les dents, tandis que Kuro se mettait en position de combat, à bonne distance : *Ouais mon vieux, la différence est énorme... J'ai intérêt de gérer si je veux pas me retrouver en miettes ou tranché de partout...* Terminant sur ses paroles, les deux combattants se fixèrent. La tension montait déjà. Kuro déclara juste : « Tu veux qu'on autorise la magie dans ce duel ? » « Hmm... Soyons fous ! » Il étira un sourire éclair : « Comme tu veux. Dans ce cas... On va bien s'amuser. » Et le cornu débuta le combat.

Il se propulsa énergiquement à la rencontre d'Eyji et donna un premier coup frontal que son opposant para du mieux qu'il put. La superforce du Tentateur jouait en la défaveur du jeune homme, qui glissait déjà sous le poids de la confrontation. La friction des deux métaux créait de petites étincelles. Heureusement, la force brute et naturelle d'Eyji était plus importante que celle du Démon, ce qui lui permettait de justesse de tenir bon. Le Démon piqua, voyant qu'il gagnait du terrain : « Alors Eyji, on fatigue dès le début ? Je m'attendais à plus de la part d'un gros bras comme toi. » Eyji crissa des dents. Fumier ! Il redoubla d'effort pour résister, avant de se dégageait sur le côté droit dans un geste assez maladroit et en manque de souplesse. Kuro avait lu la déviation et repartit aussitôt à l'assaut, prenant appuie sur la jambe opposée à son tranchant latéral lancé. Eyji fit un pas en arrière et vit la lame lui passait de très près... Décidément, ce duel commençait fort. La couleur était annoncée !

Résumé + mots:

Rosée du Matin était curieuse et ses ailes papillonnaient d'une impatience enfantine. Elle avait hâte de découvrir la manipulation des épées et surtout, de pouvoir tester la sienne. Elle avait beau craindre quelque peu le résultat, elle voulait essayer. C'était comme un jeu et avec ses énormes yeux avides, elle regardait la jeune femme user de l'arme choisie. Cependant, Rosée ne put s'empêcher de penser la tête sur le côté, intriguée par la réaction de la dénommée Léto. Son épée s'était apparemment alourdit pour une raison inconnu et l'avait fait tituber. La petite fée resserra ses doigts sur la garde de son épée en espérant ne pas souffrir du même souci. Son épée était juste parfaite pour ses fragiles mains féeriques et elle se voyait mal manipuler une arme plus lourde. Elle vit un vol sur le côté afin de laisser la place à l'orisha pour qu'elle pût avoir tout l'espace nécessaire . C'était aussi une manière de s'écarter par sécurité... Elle comprenait à présent la réaction de son ami Fruits des Bois. Les armes, cela semblait demandé un peu d'adresse. Ce qui lui manquait un peu, elle devait bien se l'avouer.

Léto leva l'arme très haut, du moins, pour les yeux d'une fée qui dû pencha fortement la tête en arrière pour suivre le mouvement et l'abattit sur le pauvre mannequin. Par réflexe devant tant de violence, Rosée ferma les yeux et pour se rassura serra son épée à défaut d'avoir Fruits des Bois à proximité. Cependant, cela ne suffit pas à la protéger. Un boucan infernal s’éleva dans la salle et la fée fut secouer par les ondes sonores comme si elle se trouvait au centre du cloche q'un petit malin s'amusait à faire sonner. Déconcentrer, elle tomba sur les fesses tandis que ses yeux roulaient dans leur orbite, la tête encore secouer. Elle avait l'impression d'être sourde et d'avoir le mal de mer. Cela tournait tout autour d'elle et Rosée crut même apercevoir quelques petits oiseaux. Léto s'inquiéta de son épée tout en lui proposant d'utiliser son arme.

« Je... Je... crois... ça secoue tout ce bruit » répondit-elle en essayant de battre des ailes.

Elle tituba un instant, tentant de récupérer ses esprits. L'envie était plus forte que le désagrément subi. Rosée voulait tester son arme, tout en espérant vivement de ne pas produire le même son. Une fois lui suffisait largement. La fée regarda autour d'elle, cherchant après son ami souriceau. Ce dernier avait les yeux exorbité et le coeur affolé, surpris par le bruit assourdissant. Rosée se dirigea alors vers lui, inquiète.

« Fruits des Bois, tu vas bien? Tu as l'air tout paniqué
— Cruuuuuuuuuuuunh
— Ah bah oui, ça surprend, tu me regardes essayer mon épée? »

Pour toute réponse, l'animal déposa ses deux pattes sur les yeux et s'aplatit encore plus sur le sol. S'il avait pu entrer dans un trou de souris, qu'il l'aurait fait... Mais il n'y avait pas de trou. La petite fée le regarda, se demandant un instant si c'était raisonnable. La curiosité l'emporta sur le raisonnable et se dirigea vers le mannequin, ou du moins, ce qu'il en restait. Elle mordit ses lèvres et souleva son épée jusqu'au dessus de sa tête, la tenant fermement et à deux mains. Le poids de l'épée faillit l'emporter en arrière et elle tourbillonnait dangereusement sur elle-même pour tenter de récupérer un équilibre qu'elle ne retrouvait guère.

« Oh que c'est lourd... où qui l'est le mannequin... où j'dois taper »

Autant de mots prononcé avec une naïveté à faire peur, au point que Fruits des Bois grimpa sur l'épaule de Léto, préférant la hauteur au vue des prouesses de la petite fée qui manquait à plusieurs reprise d’érafler le sol. Une chance qu'elle eut opté pour une épée non pointue! Alors qu'elle cherchait vainement après sa cible, une centaine d'insectes sombres sortirent ci et là des interstices et se dirigèrent vers la petite fée. Quelques uns firent battre leurs ailes et grimpèrent sur ses fines jambes, la chatouillant et la déséquilibrant encore plus.

« Mais, vous sortez d'où? Hé, vous me chatouillez... 'tention, j'ai une épée en main, leur signalait-elle, évitant du mieux qu'elle put de faire des gestes brusques pour ne pas blesser un scarabée par inadvertance. Aiieuuh, on mord pas les fesses, c'est pas gentil.»

La petite fée se secoua tant bien que mal pour essayer de les décrocher gentiment, mais rien n'y faisait. Leurs six pattes chatouillaient toujours sa peau tandis que quelque uns la mordaient ci et là. Elle fit par battre des ailes et traversa la pièce en hurlant, emportant dans son sillage la nuée d'insecte, visiblement attiré par l'épée. Ce que la petite n'avait pas encore compris, puisqu'elle tenait toujours l'arme contre elle, rendant son vol bien plus chaotique et dangereux.

« Au secoooooour, j'ai plein d'insectes aux fesseeeeeeeees »

Elle pleura après son jardin d'amour et ses plantes qui auraient pu la protéger, zigzaguant comme elle le put entre les gens qui s’entraînait, se moquant bien pas mal des entraînements effectuer. Il faut dire qu'elle en voyait plus grand chose, certains insectes ayant réussi à se faufiler dans ses cheveux et pendant désormais devant ses yeux, eux aussi terrifier par la situation. La petit fée termina sa course folle dans un mannequin et dégringola sur le sol. Son épée suivit le même chemin, quelques centimètres plus loin et les insectes retournèrent d'où ils étaient venu.

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Mots: 893
Poste 5

Résumé:

Lorsque l’Ombre laissa la flèche filer, elle ressentit une étrange impression. Loin de la folie qui aurait pu l’envahir, elle sentait que l’arc l’appréciait. Son bois couvert d’or était agréable entre ses doigts et manier une telle arme lui donner une impression de supériorité étrange. La Gardienne était d’un naturel fier, parce qu’elle ne savait guère montrer ses sentiments profonds, déjà parce qu’elle ne le voulait pas, ensuite parce qu’elle ne le savait pas… Cependant, l’aura qui l’envahissait n’avait rien avoir avec une fierté mal placé. Elle se sentait plus grande et même le mannequin touché au cœur semblait la craindre. L’Ombre regarda l’arme intrigué. Contrairement à d’autres armes testées à proximité, la sienne n’avait pas fait des ravages extraordinaires ou visibles. Pas de foudre, de bruits ou… d’insecte ? Elle tourna la tête perplexe devant une chose ailé qui filait à tire d’ailes poursuivit pas des scarabées. Il y avait vraiment des armes aux effets étranges. Et Aaliah savait de quoi Takias pouvait être capable pour posséder aussi quelques armes aux pouvoirs inhabituels comme une épée qui lui permettait de faire venir des nuages. Aussi, elle hésita un instant de repartir avec l’arc. L’argent n’était plus vraiment un problème, sa nature lui permettant d’en gagner plus qu’elle n’en dépensait… Mais avait-elle vraiment besoin d’un arc au pouvoir si discret ? Pourtant, elle ne put s’en détacher, comme si ce fut l’arc lui-même qui demandait à rester dans sa main. Elle se résigna alors à retourner auprès de sa fille pour voir la forgeronne et connaître le prix de son futur achat.

La reine était aimable, ce qui rassurait quelque peu l’enfant, intimidée. Il fallait dire que c’était la première fois qu’elle adressait véritablement la parole à une tête couronne. Elle semblait connaître sa mère, au moins assez bien, pour savoir qu’elle n’était pas une voleuse. La fillette tenta un sourire tandis que la reine comprit rapidement qu’elle était une élémentale de l’eau. Lisseth émit un petit son impressionné, mais il ne fallait pas grand-chose pour étonner une enfant, même si elle était plutôt de nature réservé. Contrairement à sa mère, elle était capable d’exprimer des émotions sincères et de manière naturelle.

« Vous êtes forte ! s’exclama-t-elle en confirma ainsi qu’elle avait bien décelé sa nature. Oui, j’aime bien l’eau, mais je ne maîtrise pas encore très bien mes pouvoirs. Je ne suis pas très forte…»

Elle eut presque honte de le préciser devant sa reine. Pourtant, sa mère était la première à lui dire qu’il viendrait bien un jour où elle deviendrait elle aussi une grande élémentale. Il fallait juste savoir patienter et grandir progressivement. Cependant, la fillette avait envie d’être grande et forte de suite, pour pouvoir se défendre seule et afin que sa mère fut fière d’elle. Aussi, vainquant sa timidité, elle releva la tête pour s’adresser à la grande dame en face d’elle.

« J’aimerais bien devenir comme vous… Comment je peux y arriver ? J’aimerais bien que ma maman soit fière de moi…
— Je serai toujours fière de toi, répondit alors une voix reconnaissable par son ton à tendance glacial. Même lorsque tu ne m’obéis pas. Ne t’avais-je pas demandé de m’attendre avec nos amis ?»

La fillette avait légèrement sursauté, tout comme les dragons devant l'apparition de l'Ombre qui avait le don d'être silencieuse. Ils sursautèrent d'autant plus lorsqu'ils réalisèrent tous ensemble qui n'avait pas obéis aux ordres de la jeune femme. Les dragons avaient suivit la fillette qui elle, avait suivit le garde pour discuter avec la reine. Tous baissèrent la tête, quelque peu désolé. Rien avoir avec une peur qu'aurait pu leur instaurer l'Ombre, plutôt une gêne d'avoir ainsi été découvert. Lisseth se gratta la tête timidement, sachant qu'elle était l'unique à savoir parler pour justifier leur présence auprès de la reine et non plus auprès du présentoir de l'arc où Aaliah leur avait demandé de patiente.

« Bah si, mais, euh… nous avons un peu bougé» répondit-il dans un petit murmure.

Ce n'était pas loin de la vérité, puisqu'ils n'avaient pas bougé de beaucoup, du moins pas autant que le jour où la petite élémentale avait fait le mur pour vagabonder sur les Terres du Yin et du Yang en pleine période chaotique. La jeune femme ne répondit pas et posa sa main libre sur l’épaule de sa fille, tenant de l’autre, le précieux arc qu’elle venait d’essayer. L’Ombre n’était pas très bavarde, ni très expressive, mais la fillette avait appris à connaître la signification de certains de ses gestes. La main sur son épaule avait toujours été une manière de montrer son attachement envers elle. Aussi, la jeune Lisseth savait très bien que sa mère ne lui en voulait pas d’avoir été voir la reine des élémentals sans l’attendre.

«Je tenais à ce que Lisseth vous rencontre» dit-elle pour unique salutation. Elle usa cependant de son pouvoir d’illusion pour que sa voix parût plus chaleureuse.
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Mots: 811
Poste 5

Résumé:

Je ne disais plus un mot, laissant Takias appliquer sa loi avec ses valeurs auxquelles elle tenait tant. C'était compréhensible après tout. Je n'étais pas chez moi, même si j'essayais de défendre mes propres valeurs et les gens qui m'étaient chers dès que je le pouvais... Mais il était également vrai de dire que Eddie l'avait bien cherché. Je saluais d'un signe de tête le nouvel arrivant, et commençait de plus en plus à croire que trop de flammes allaient provoquer une catastrophe. Je m'approchais d'Eddie, lui donnant un coup de poing dans l'épaule, bien moins violent que la beigne qu'il avait reçu un peu plus tôt. Le fixant dan les yeux.

« Faut bien que tu payes tes conneries. Montres un peu l'exemple, et évites de faire le con... Toi face à un élémental de feu de ce rang... Tes flammes, c'est un amuse-gueule. Essayes de pas t'égarer parce que t'es en train de te perdre. et ça va te jouer des tours, je parle en connaissance de cause. »

Je passais mes doigts sur son front, dans un pression qui n'avait rien de doux.

« Sur commande, je peux, en un claquement de doigts, en un banal geste comme celui-là, te réduire à l'état d'humain inoffensif. Alors sois bien sage. »

Je tournais les talons, ne lui adressant point d'autre politesse, outrée par tout cela à vrai dire. Je dû prendre la main de Nataleen pour l'emmener loin de ce bordel, la forçant un peu. Mais moi je n'avais qu'une envie : partir loin de lui pour souffler cinq minutes. Avant de péter un plomb à mon tour. Ce que fit Takias, me poussant à m'éloigner avec elle, sans doute pour parler un peu, notamment de mes demandes. Je soupirais en repensant à cette situation idiote, voulant clore le sujet en étant le plus clair possible.

« Tu sais Takias... L'être dépourvu de sentiments que j'étais il y a des siècles me manque beaucoup. Je dépends de ceux-ci et je sens que ça me déchire entre beaucoup de choses. Et que si ça continue, je vais soit sortir de mes gongs, soit y laisser ma peau. Ce serait regrettable. »

Je fixais mes mains toutes pâles, poursuivant les yeux dans le vague. Avant de serrer les poings.

« Mais de toutes façons... On ne peut traîner derrière soi le boulet de la solitude éternellement à moins qu'on souhaite devenir dingue... Mais ce n'est pas mon cas. Même si on est sur la bonne voie. »

Je caressais les cheveux de la fillette à mes côtés qui fixait un point dans  la foule, dans le vide plutôt puisque elle ne regardait rien de précis. Je savais ce qu'elle essayait de distinguer à travers cet entassement de personnes. Mais on l'avait assez vu pour le moment celui-ci, du moins j'en avais ma dose. Qu'il assume les conséquences de ces actes ne pourrait que l'aider. Dans ma situation, je n'avais plus le temps d'apprendre les choses, je devais les appliquer et être un exemple. Point.

« En effet, pour revenir à un sujet plus actuel et joyeux, j'étais venue dans l'idée de te passer commande. Et ce de manière bien plus conventionnelle et légale que l'a fait une de mes connaissances. »

Je lui adressais un sourire gêné et confus, reprenant cependant calmement. Réfléchissant.

« J'avais pensé à une imposante vorpale, bien tranchante. L'air un peu déstructurée, effrayante... Comme un amoncellement de pics de glace. Je te connais cependant assez bien pour savoir que je peux te confier le devoir d'inventer une épée aussi puissante que maniable... Tu m'as déjà prouvé ta valeur et réputation n'est plus à faire. »

Je fis quelques gestes avec mes mains pour lui indiquer la forme, la taille. Avant d'ajouter un détail que j'avais omis précédemment, qui avait pourtant son importance :

« J'aimerais également qu'elle ai la capacité de contrôler l'air... Si tu voies ce que je veux dire. Je pense que le mouvement d'une lame associée aux aptitudes de l'air peut donner quelque chose de réellement intéressant, surtout si je place mes espoirs entre les mains du forgeron le plus talentueux et reconnu de ces terres. »

Infos:

« Vous ne possédez donc aucune arme, Professeur. » murmura Vanille, songeuse. Le Magicien rit. « Précisement, je trouve le potentiel de mort d'une lame assez déplorable et méprise cette façon d'agir. Ouvrir ainsi cette forge, laisser n'importe qui repartir avec la possibilité de tuer son voisin ... Cela me dépasse. Ce à quoi je sens que vous répondriez volontiers que ma magie est tout aussi susceptible de faire passer de vie à trépas. Je serai tout à fait d'accord avec vous. Une arme, à cet égard, ressemble à s'y méprendre à une forme de magie. Tant qu'elle est maniée par une bonne personne, ses actions ne visent guère à faire souffrir. » - « Je vois. Est-ce un reproche ? Je crains d'être votre parfaite antithèse en la matière. » Il sourit. « Je me garderai bien vous contrarier, Khaeleesi. » - « Ne mentez pas, il s'agit de votre passe-temps favori. » - « Oh la ferme, vous adorez ça. » La jeune femme laissa un petit sourire en coin étirer ses lèvres. Cole rit davantage, laissant s'égarer l'une de ses mains qui n'en finissait plus de glisser le long du dos de la belle. En cet instant, on aurait presque pu croire qu'ils étaient proches, intimes. Amis. « Un jour, je vous montrerai mon arme de prédilection. Je suis un grand adepte des arcs et le mien est tout particulier. Qu'avez-vous donc commandé à cette chère Misaalak ? Êtes-vous enfin décidée à me le dire ou préférez-vous toujours bouder en silence ? » Vanille soupira. « J'affectionne, au contraire de vous encore une fois, les armes qui permettent un combat au corps à corps. Celles de jet ne m'intéressent guère. » - « Vous avez tord. Bien utilisées, elles peuvent être encore plus redoutables que ce que vous pouvez penser. » - « Je n'en doute pas. Je vous ai déjà vu à l'oeuvre, manier vos dons psychiques. » - « Entendrai-je un sous-entendu ? Une volonté de combat, encore une fois ? » - « Vous avez bien compris. » - « Vanille. » Cole s'était arrêté. C'était la première fois qu'il l'appelait pas son prénom. D'une main, il retenait le bras de la jeune femme qui avait continué son chemin. Doucement, il la fit revenir auprès de lui dans une envolée de soierie pâle. La Sirène releva ses grands yeux verts sur lui, sans rien dire. Tout aussi silencieux, le Maître du Temps se contenta de faire glisser ses doigts sur les joues de l'Ondine avant de s'attarder sur son menton, pour relever son visage. Elle était si petite, frêle, presque fragile, en comparaison avec lui. « Je ne désire en aucun cas me battre avec vous. » souffla-t-il, à peine audible. « Je sais. » - « Alors pourquoi ne cessez-vous de demander cet affrontement ? » Elle sourit. « Une hallebarde. Voilà l'arme que j'ai demandé à Takias. »

Le manche était long et finement travaillé, décoré de pierres et de gravures. Chaque extrêmité était ornée d'une lame, tranchante. Vanille sourit. « Elle est magnifique. Takias est vraiment douée dans son art. » Elle fit courir ses doigts sur l'arme qui était destinée à être sienne. « A ce que je sâche, vous l'avez déjà payé. Alors partons. » Très certainement galant, le Professeur esquissa un geste, essayant de s'emparer de l'arme. Il retira vivement sa main, surpris. Lentement, il referma sa paume endolori, serrant les poings. Vanille, qui avait jusque là les bras croisés, dissimula ses lèvres avec ses doigts. Elle souriait. « Qu'est-ce que cela signifie ? » - « Oh ... Simplement que Takias fait bien son travail. Je lui ai fourni des instructions précises ainsi que l'obligation d'user de certains matériaux. Connaissez-vous le naicé ? » Cole dévisagea Vanille. « Vous êtes complétement folle. » - « Je suppose donc que vous savez de quoi il s'agit. » - « Êtes-vous consciente du fait que vous ne pourrez pas même manier votre arme  sans souffrir ? » - « C'était l'idée. Ne vous inquiétez pas pour moi. Je porterai des gants. » Elle en sortit d'ailleurs un dont ne sait où dans son kimono, qu'elle enfila à sa main droite avant de prendre son arme. « Puis-je savoir l'utilité pour vous de pareil artefact ? » - « Non, vous pouvez pas. » Alors que le Professeur sommait sa belle de prendre garde à ne bousculer personne, et à force de trop se préoccuper d'elle et pas assez de lui, il finit par manquer de faire tomber un jeune homme, qu'il rattrapa in extremis.

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