Thème:

Un nouveau test. Encore un prétendant qu’on m’envoyait, qui voulait gravir les échelons…et que j’allais certainement briser au point qu’il irait se terrer dans les jupes de sa mère. Ces jeux ne m’amusaient plus. Quand Zeina allait-elle enfin se décider ? L’attente devenait trop longue et le pouvoir des sorciers faiblissait, notre race n’était plus que l’ombre d’elle-même. Zeina avait pris le pouvoir pour changer les choses, mais pour l’instant, rien ne changeait. J’étais évidemment conscient qu’à elle seule, elle ne pouvait pas tout faire, qu’il lui fallait des sorciers fidèles pour la suivre dans son entreprise, mais les sorcières et sorciers qu’on m’envoyait n’étaient que des êtres fragiles, que la corruption n’avait que peu toucher. Aucun n’avait été digne d’appartenir à nos rangs. Je l’attendais, caché par un voile d’ombre, lorsqu’il apparut. Ma première impression fut qu’il s’agissait encore d’un jeune arrogant qui se prenait pour plus puissant qu’il n’était, pourtant, il y avait quelque chose dans ces yeux qui m’intrigua, une détermination que n’avait pas les précédents. Cependant, bien que ce soit un bon point pour lui, ce n’était pas suffisant. Je décidais de sortir des ombres afin de me présenter. Il fallait qu’il apprenne une chose essentielle. Je m’approchais donc de lui en laissant les ombres se détacher de moi, de l’extérieur, on aurait que je venais d’être créé à partir des ténèbres.

-Je me présente. Arkham. Comme tu t’en doutes, je suis un sorcier, un sorcier au service de la reine.

Je le laissais assimiler que j’étais bien celui qu’il était venu voir avant de reprendre.

-Je suis là pour te tester et toi pour te faire tester. Je ne peux te donner qu’un seul conseil : ne l’oublie pas.

Il ne fallait pas qu’il fasse l’erreur de croire que j’étais dans son camp. D’ailleurs, je n’étais dans le camp de personne. Je ne faisais tout que dans mon propre intérêt, ce n’était que pur hasard qu’ils coïncident avec ceux de Zeina. Je regardais le jeune homme dans les yeux lorsque je continuais.

-Première question : Qui est-tu ?

Il n’existe ni question plus simple ni plus compliquée que celle-là. La plupart de ceux qui viennent me trouver, échouent rien qu’à cette question. J’en attendais tout de même plus de lui, après tout, cette fois, c’était Zeina elle-même qui me l’avait envoyé, il avait donc du attiré son attention, et on attirait jamais l’attention de Zeina pour rien. Mon regard sans âme toujours planté dans le sien, j’attendais sa réponse en repensant au dernier sorcier qui était venu et qui n’étais jamais reparti. Ici, il n’y avait que deux issues, être à la hauteur de ce que la reine et moi désirions, ou finir comme ingrédient pour une quelconque potion…Quoique certains n'étaient même pas bon à ça, ils servaient alors de simple décoration.

Thème:

L’arrogance du jeune homme était tout simplement stupéfiante, et j’aurais pu le chasser, ou même le tuer, sur le champ. Cependant, ce que je voyais en lui lorsqu’il parlait, c’était aussi la haine qui rongeait son cœur. La haine, mais aussi l’amour, les deux étant intimement liés. Je l’écoutais, encore et encore, pendant qu’il me parlait de ses souffrances, des êtres qui avaient comptés pour lui, d’une manière ou d’une autre, comme si cela avait de l’importance. Je ne l’interrompis pas, n’affichant aucune émotion, d’ailleurs, l’aurais-je voulu que je ne l’aurais pas pu. Lorsqu’il finit sur une dernière pique arrogante, j’éclatais de rire, pas un rire chaleureux, non, un de ces rires cruels que l’ont préfère ne pas entendre, le genre de rire qui vous donne des frissons et fait passé ce que vous venez de dire ou faire pour de la pure bêtise.

-Ma vie ne te regarde en rien, c’est toi qui es testé ici et pas l’inverse, veille à te le rappeler. Quant au reste, tu as raison sur un point. Tu n’es rien !

Tout en parlant, j’utilisais l’une de mes capacités afin de créer une main de ténèbres immense qui vint plaquer le sorcier au sol. Je me rapprochai de lui afin de placer mon visage à quelques centimètres du sien.

-Tu crois que ta vie m’intéresse ? Tu crois que parce que tu es vieux, cela donne plus de valeur à ta vie qu’à la mienne? Tu crois que tes souffrances te rendent important ? Tout ce que tu m’as montré, c’est que tu n’étais qu’un jouet et que tes souffrances régissaient ta vie. Mais le pire, c’est que sans compter cela, tu as aussi quelque chose en toi qui me répugne au plus au point ! L’amour, une part de toi aime encore cette femme, et tu voudrais régner sur les sorciers ? Pathétique vermisseau !

Je m’écartai ensuite de lui. Ma petite mise en scène avait pour but de briser son arrogance. L’arrogance menait à l’imprudence et à l’échec et non pas au pouvoir, il fallait qu’il s’en débarrasse s’il voulait accéder au trône.

-Je te préviens, si tu me provoque encore, je ne serais pas aussi doux.

Doux, ce n’était pas le mot, car mon attaque aurait brisé les os d’un être de plus faible constitution, néanmoins, mon intention n’était pas de le blesser grièvement. J’avais à tester ses capacités, sa puissance, l’amocher avant n’aurait pas été très productif.

-Lorsque je t’ai posé cette question, je voulais savoir qui tu étais au fond de toi. Si tu me posais la même question, je pourrais te répondre que je suis le serviteur de Zeïna, je pourrais te dire que je suis un homme, que j’ai vécu de nombreuses années, et des tas d’autres choses. Mais non, ce que je te répondrais avant tout autre chose est ceci : Je suis sorcier.

J’espérais qu’il comprendrait ce que cela signifiait, et s’il ne le comprenait pas tout de suite, il le comprendrait lors de la suite de notre entretien.

-Bien, deuxième question. Tâches de mieux t’y prendre cette fois. Que cherches-tu ?

Spoiler:

Thème:

-Je suis bien évidemment au courant des faiblesses d’Orion, et cette femme n’était pas la seule.

Je le fixais intensément, me demandant ce que j’allais finalement bien pouvoir faire de lui. Etait-il idiot à ce point ou jouait-il la comédie ? Il ne pouvait pas décemment être aussi stupide après tout ce qu’il avait traversé.

-Quant à mes propres sentiments, j’ai connu l’amour en effet, ou quelque chose comme ça, mais ce n’est qu’un lointain souvenir. L’amour n’a pas sa place dans ma vie, il ne fait que causer la perte des êtres qui sont pourtant destinés à de grandes choses.

Je fis une pause, le fixant toujours de mon regard sans âme, me demandant si je devais tout lui dire, ou bien lui cacher l’essentiel… Cet homme était dangereux, dangereux et pourtant si faible.

-Effectivement, tu n’as pas peur, tu es bien trop idiot pour avoir peur, et c’est ce qui pourrait bien causer ta perte. Tu cherche à mener à bien des projets ambitieux, et pour être franc, mon but n’est pas de t’en empêcher, mon but est justement que tu réussisses. Mais tu es bien trop arrogant pour y arriver. Tu es si arrogant que tu en oublie d’être réaliste. L’arrogance, comme tu l’as souligné, est une caractéristique de notre race, et je le suis moi-même, je ne saurais le nier, mais cette vanité ne saurait m’empêcher de réfléchir convenablement pour éviter de commettre des erreurs. Pour la mort, ça ne risque pas d’arriver, n’oublie pas que je suis un sorcier moi aussi, je préfère largement faire souffrir mes victimes. Ne sous-estimes pas les autres simplement parce que tu penses avoir tous vécu, d’autres ont vécu des souffrances que ton pauvre intellect ne saurait imaginer.

J’entrepris de faire les cents pas, plongé dans mes réflexions à son sujet, cherchant un moyen de le rendre plus fort, plus apte à prendre le trône. Pour vaincre Zeina, il ne fallait pas seulement de la puissance, j’avais payé pour le savoir et s’il la sous-estimait, il était perdu. Pourquoi raisonner les idiots était-il si compliqué ? Je détestais les idiots, je n’avais qu’une seule envie les concernant : les étriper, les écarteler, les dépecer pour enfin brûler les morceaux.

-C’est donc là tout ce que tu veux ? Devenir un dieu ? Ce rêve pathétique qui a animé tant de pseudo-tyran avant toi ? Etre vénéré par de simples mortels ? Ce n’est…

Je m’interrompis soudain, une idée venant de germer dans mon esprit. Il pouvait le faire, j’en étais convaincu, avec de l’aide, certes, mais il pouvait le faire, il était peut-être le seul à pouvoir réellement le faire s’il se décidait à murir un peu.

-Soit. Si c’est ce que tu souhaites. Maintenant que tes motivations sont claires pour moi, et qu’elles me conviennent. Passons à la suite. Si tu réussis mon test, l’épreuve finale sera une faveur que tu me devras.

J’étais convaincu, que malgré son imbécilité apparente, il avait le mal en lui, il connaissait sa nature profonde. Si je l’aidais à vaincre la reine des sorciers, à prendre sa place, alors il pourrait peut-être régler mon problème…

-Bien, passons à la suite de ce test. Fini les questions, j’ai les réponses que je cherchais. A présent, je dois tester tes capacités. Au mais, rassures-toi, rien de bien compliqué pour toi.

J’avais pris soin de ne pas prendre de ton ironique, et pourtant, je l’étais. Je ne faisais que le flatter pour voir s’il allait encore se laisser avoir par sa vanité. J’invoquais alors quatre ombres : l’une armée d’un arc, un autre d’une faux, une autre d’une épée et la dernière, de deux petites dagues. Un combat physique à première vue, mes en réalité, toutes les capacités du sorcier allaient être mises à l’épreuve, et il allait vite comprendre que si je n’étais que le serviteur de la reine, ce n’était absolument pas par manque de puissance…

Spoiler:

Thème:

-Equité ? Egalité ? C’est loin d’être une question de nombre. Un combat entre le seigneur des démons et un enfant serait-il équitable s’il s’agissait d’un un contre un ? Bien évidemment que non.

Son passé d’ange avait laissé des traces, c’était certain. Une vision difforme de la réalité des choses, voilà ce que cette partie de sa vie lui avait laissé. Je n’en dis pas plus, attendant qu’il daigne se préparer et combat. Il sortit des armes et se vanta une fois de plus. J’aurais pu le briser là, sur le champ, rendre ses ombres plus puissantes et l’anéantir. Mais ce n’était pas mon but, j’attendais plus de lui, beaucoup plus, j’attendais qu’il s’élève par-dessus les anciens sorciers et les nouveaux. L’éliminer en cet instant aurait été une regrettable erreur de ma part, une erreur que je ne pouvais me permettre.

-La lâcheté n’est qu’un mot inventé par les faibles pour justifier leur défaite face à plus doués qu’eux et ainsi salir les vainqueurs et le courage une vanité inutile et enfantine. L’important c’est de gagner, peu importe face à qui et peu importe le moyen. Au final, le gagnant reste le gagnant quelle que soit la manière utilisée pour gagner.

Pendant que je parlais l’ombre à l’épée s’avança vers lui sans prudence, tel un bœuf qui charge tandis que celle à la faux et celles aux dagues le contournaient. La dernière ombre, celle armée d’un arc, restait en retrait, visant le jeune homme en attendant la moindre faille dans sa garde. L’attaque était grotesque, la technique pas très innovante bien qu’efficace et je ne doutais pas qu’il s’en sortirait relativement aisément. La complexité du duel ne résidait pas là. Chaque ombre avait, en plus d’une arme propre, une caractéristique unique qui allait rendre le combat beaucoup plus intéressant et la difficulté serait de trouver la particularité de chacune d’entre elles. Celle qui attaquait était Guerre, elle avait des aptitudes aux combats que peu pouvaient égaler lorsqu’elle était à son niveau maximum, elle était une attaque sans relâche et contre laquelle toute attaque physique était vaine. Celle qui tenait l’arc était Famine, être touché par l’une de ses flèches signifie perdre ses forces et toute attaque magique à son encontre est vaine. Cela en faisait des armes puissantes avec une certaine résistance mais mes préférées restaient les deux autres. Peste, l’ombre aux dagues vous infligeait des blessures qui s’infectaient instantanément et qui n’avait qu’un seul antidote et il en allait de même si on la touchait ainsi si on n’en venait pas à bout à distance, on était infecté et la mort survenant dans l’heure qui suivait. Quant à Mort, et bien elle était très fragile, mais un seul coup était mortel et la vie vous quitte peu à peu lorsqu’elle est à vos côtés. Des armes vicieuses et redoutables, parfaite lorsqu’on savait les utiliser. Mais bien sûr, pour le moment, Peste et Mort n’allait pas faire leur office, Peste se contentant d’infliger une paralysie légère au niveau de la blessure si elle en faisait une et Mort se contentant d’affaiblir imperceptiblement le sorcier.

Je disparus dans les ombres afin de ne pas être pris pour cible car ce n’était pas l’intérêt de ce test, et je ne prononçai plus un mort, le laissant trouver seul la solution de cette énigme.

Spoiler:

Le sorcier fit la preuve de son intelligence en utilisant ses capacités à bon escient pour venir s’occuper de l’archer, qui était non seulement la cible la plus facile à vaincre, étant isolée, mais également la plus menaçante car elle pouvait décocher une flèche à tout instant et surtout au moment le plus opportun, c'est-à-dire lorsque Jun aurait attaqué une autre ombre. La suite continua de me satisfaire, puisqu’il remarqua que l’ombre maniant l’épée était plus forte que lui dans ce domaine et utilisa donc sa magie pour en venir à bout. C’était tout simplement parfait. On pouvait voir qu’il était rodé au combat et utilisait sa tête pour mener la bataille de la meilleure façon possible.

Bien sûr, avec les deux autres ombres, les choses étaient bien plus compliquée puisqu’il fallait surtout réussir à comprendre ce dont elles étaient capables, même si je ne maitrisais pas à la perfection cet art secret que j’avais appris et que je ne pouvais pas l’utiliser à son potentiel optimal. D’ailleurs, même si je l’avais pu, je ne l’aurais pas fait, mon but n’était nullement de tuer ce sorcier qui pourrait m’être fort utile. Il s’adressa alors à moi, et ma surprise ne dura qu’un court instant. Il était intelligent et savait voir les chemins qui le mèneraient au pouvoir.

-J’ai déjà choisi mon camp. Crois-tu que je joue le petit toutou de Zélia pour le plaisir? Elle m’a piégé, car à l’époque j’étais bien naïf et me croyais supérieur à tout le monde. Mon arrogance a causé ma perte, voilà pourquoi je ne voudrais pas que tu commettes les mêmes erreurs que moi. Réussi ce test, et tu gagneras un précieux allié…En contrepartie de quoi tu devras me libérer de son emprise.

Bien sûr il y avait le risque que Jun le trahisse lui aussi, il n’en serait d’ailleurs que très peu étonné, mais il n’avait pas le choix puisqu’il lui était impossible de défier lui-même la reine. Mais il restait toujours la fin du test, si Jun n’arrivait pas à bout de cette épreuve, il n’aurait aucune chance face aux épreuves qui l’attendaient. Je renforçai alors le pouvoir de Mort, ce qui allait considérablement lui compliquer les choses car la faiblesse occasionné par cette dernière l’empêcherait certainement d’esquiver toutes les attaques de Peste, et une fois que celle-ci l’aurait touché, le combat deviendrait de plus en plus dur, rendant quasiment inaccessible la victoire au sorcier. S’il ne se chargeait pas de la faucheuse en premier, il aurait probablement de gros soucis.

Le sorcier s’en sortit plutôt de façon brillante. Il utilisa un sbire sacrifiable pour tester les aptitudes d’une des ombres, et en déduit laquelle l’affaiblissait. Ensuite, il ne commit qu’une seule erreur : s’approcher de cette dernière. Une erreur qu’il répara bien vite et il finit par s’occuper des deux ombres avant de se tourner vers moi alors que je venais de sortir du voile d’ombre dans lequel je m’étais enveloppé.

-C’est bel et bien terminé. Quant à l’emprise de Zélia sur moi…

Je m’arrêtai au milieu de ma phrase, ne sachant pas si je devais vraiment lui dire. Il ne me faisait certainement pas confiance, et je ne lui faisais pas confiance non plus. Il était un sorcier après tout, et ayant été piégée par une sorcière, je ne savais que trop bien de quelle fourberie les membres de cette race pouvaient être capables. Tout en réfléchissant je marchais de long en large, faisant les cents pas.

-…je n’ai pas toujours été sorcier, et à l’époque de ma rencontre avec l’actuelle reine des sorciers, je recherchais le pouvoir et je pensais que l’un des chemins vers le pouvoir était de devenir sorcier. Elle m’a donné le moyen de le devenir, mais évidemment, elle avait un dessein caché. Tout en me permettant de devenir sorcier, elle me vola mon âme, et depuis, je suis son esclave.

Je serai les poings, la colère m’envahissant au souvenir de cette trahison. Je n’en voulais pas vraiment à Zélia, bien entendu, pourquoi lui en aurais-je voulu de m’avoir trompé puisque telle était sa nature ? Non, celui à qui j’en voulais c’était moi, pour avoir été assez stupide pour me faire piéger de la sorte.

-Elle me laisse cependant une certaine liberté, comme tu peux le voir, sinon je ne pourrais pas te révéler tout ça, afin de mieux me torturer. Elle est persuadé que je ne pourrais jamais échapper à ma condition. L’arrogance des sorciers et sans borne et les conduits bien souvent à leur perte. Essaye de t’en souvenir une fois que tu seras sur le trône, ton parcours devrait te servir à ne pas faire les mêmes erreurs qu’elle.

Je m’arrêtai soudain de marcher et plantai mon regard sans âme dans le sien. Un regard d’aveugle, même si grâce à mes pouvoirs je ne l’étais pas tout à fait, qui en glaçait d’effroi plus d’un. Bien sûr, je ne pensais pas que cela allait effrayer Jun.

-Pour me libérer de son emprise, il faudrait retrouver mon âme, qu’elle a soigneusement cachée, puis la réintégré dans mon corps. Et on sait tous les deux ce que cela implique…

Thème:

-Tu n’es finalement pas un idiot irrécupérable alors. L’arrogance a perdu beaucoup d’homme, et c’est d’ailleurs peut-être ce qui perdra notre reine actuelle. Je te souhaite sincèrement qu’elle ne t’aveugle pas, pour le bon déroulement de tes grands projets.

Des grands projets qui étaient également les miens. Une idée germait dans mon esprit. Je n’étais pas spécialement un grand promoteur de l’entre-aide mais je sentais au fond de moi qu’une alliance avec cet homme pouvait nous être mutuellement profitable.

-Quant à l’utilisation de la force et de la magie, je ne peux pas te contredire, bien que l’une puisse compenser l’autre à certaines occasions, lorsque nous nous retrouvons à court de l’une ou dans l’incapacité de l’utiliser, nous sommes alors bien trop vulnérables.

Lorsqu’il me proposa à demi mot de m’associer à lui, je fus un peu surpris, me demandant pourquoi il voulait m’aider. Il devait avoir ses raisons, me trouver une quelconque utilité. Et quoi de plus normal au fond ? Moi aussi, j’allais l’aider dans un but précis, pour servir mes intérêts, comme je l’avais toujours fait, bien avant de devenir sorcier d’ailleurs. Il voulait me rendre mon âme, et bien que je doute de ses paroles –il aurait été bien sot de ma part de faire confiance à un sorcier – je ne pouvais qu’accepter puisque je ne pouvais me sortir seul de cette situation.

-J’accepte. En effet, t’amocher un peu plus serait peut-être utile, mais il ne faut pas que je t’abîme trop puisque visiblement ton plan est de la séduire…

Tout en parlant je tournai autour de lui, et sans prévenir, j’utilisai le pouvoir que j’avais utilisé un peu plus tôt pour faire apparaitre de nouveau une main de ténèbres, mais cette fois elle était griffue et infligea trois plaies sur le torse du sorcier. Situés sur son pectoral droit, elles étaient peu profonde et laisseraient peut-être des cicatrices mais ce n’était pas certains.

-Voilà qui est fait. Avec ça et la fatigue, ça devrait suffire. Pour ce qui est de mon âme, l’endroit où elle se trouve n’est pas un secret. Elle la garde en permanence autour du cou dans une pierre d’un blanc laiteux, tu ne pourras pas la rater.

Je tendis alors la main sur ma gauche, et un portail sombre apparut, un portail qui donnait l’impression de vouloir engloutir le monde.

-Bien, il est temps d’y aller à présent. Elle avait à faire, il est donc probable que nous ayons à attendre après notre arrivé au palais. Suis-moi veux-tu ?

Sans attendre de réponse, je m’engouffrai dans le portail. C’était comme plonger dans un liquide tiède pour en émerger l’instant d’après. Je me retrouvai alors sur le sol de la salle du trône. La reine était là, assise nonchalamment, comme si elle recevait des êtres sans importance. Je posai alors un genou au sol et baissai la tête en signe de soumission. Je m’en serais bien passé mais je n’avais aucunement le choix, en sa présence je devais me comporter selon les règles qu’elle avait établies et même avec toute la volonté du monde je ne pouvais m’y dérober.

-Votre Altesse Royale. Voici Jun Taiji, candidat au titre de Sorcier.

Je n’avais pas besoin d’en dire plus. Si je l’avais amené, c’est qu’il avait passé mon test, sinon il serait dans l’incapacité de se présenter devant elle. Ceux qui échouaient à mon test n’avait pas de seconde chance. La punition de l’échec était la mort.