✭ PROGRESSION

- Niveau II - N/A

✭ ARMES DE BASE

Lance ; Arc ; Dagues de Manche

✭ TITRES

- N/A

✭ TITRES NOBILIAIRES

- N/A

✭ TITRES HONORIFIQUES

- N/A

✭ RÉPUTATION

- N/A

✭ ÉCONOMIE

- N/A

✭ PATRIMOINE

- N/A

✭ ARMES

- N/A

✭ ARTÉFACTS

- N/A

✭ INTRIGUES

- N/A

✭ LIÉS

- N/A

✭ AUTRES

- N/A

Assis sur un tabouret en bois très inconfortable, Comestible essayait d'apaiser son coeur quant au fait de se retrouver seul avec une inconnue à l'aura, si redoutable, qu'il croyait s'évanouir à chaque respiration ; son anxiété lui susurrait à quel point elle l'aurait chassé au milieu du désert au moindre pas de travers. Face à cette femme, l'adolescent ne savait quel comportement adopter. C'était la première fois que celle-ci opérait à leur suivi médical du début de semaine ; elle savait tout d'eux, sans qu'ils ne sachent rien d'elle ... Et pourtant, Comestible l'avait déjà vue. Comment oublier une telle rencontre ?

— Tu as un nom ?

Sa voix semblait faire trembler le moindre de ses muscles. Il n'osait pas la regarder ; elle allait le pulvériser.

— Tu peux me répondre, sourit-elle, doucement.
— Comestible, expira-t-il, difficilement.
— Je pense qu'il va falloir en trouver un qui te correspond mieux.

Ce n'était pas un problème, l'on décidait tout pour lui depuis toujours. Ce n'était pas qu'il était perdu sans directives, uniquement qu'il voulait toujours désobéir, au risque d'être sévèrement réprimé. Pourtant, elle aurait pu choisir un nom encore plus absurde qu'il l'en aurait remercié ; elle était sa Sauveuse. En relevant ses yeux à mi-hauteur, il la vit tourner les pages d'une sorte de bottin, consultant une vaste liste. Ce n'était pas un choix hasardeux ; elle cherchait réellement.

— Lesley.

Ces notes résonnaient en lui. Elles lui plaisaient.

— Ce sera ton nouveau nom, s'il te convient.
— Je ... Oui ! Oui, il me plaît ... Merci, Madame !
— Je trouve qu'il te va bien, en effet.

Maintenant, il parvenait à mieux l'observer, comme détendu. Elle le scrutait, comme un aigle avec sa proie. Que cherchait-elle ? Le jeune homme aux cheveux longs, dont la couleur se confondait avec le sable, avait certainement attiré cette femme à cause de ses yeux aux curieuses couleurs ; du magenta et du cyan, avec des pupilles fendues noires. Résultat incongru d'une expérience réussie ? Peut-être, il ne s'en souvenait que vaguement ; la douleur avait été plus terrible que les propos de son Maître. C'est pour cette raison que de sujet de recherches, il était devenu le compagnon nocturne de certains individus ; les Mages Noirs étaient plus décoincés qu'on ne le pensait, surtout dans la perversion. Peut-être voulait-elle la même chose ? Elles voulaient toutes être payées au moindre geste de gentillesse, de toute façon.

— Est-ce que vous voulez quelque chose ?
— Ce n'est pas la peine.

Non ? Ah ... Il y avait ses collègues, pas loin. Peut-être était-ce pour ça ? Ou peut-être parce qu'il n'était qu'un déchet en comparaison de sa beauté. Il devait être présentable, au préalable, c'est sans doute pour ça qu'elle s'occupait de lui, désormais.

— La question étant réglée. As-tu d'autres choses à me signaler ?
— Non.
— Douleurs au niveau du visage, nota-t-elle, sans se soucier de sa réponse.

C'était certainement la première fois que l'on remettait en cause sa négation, mais inutile d'être un génie pour comprendre que face à une doctoresse, la moindre tentative de minimiser ses inconforts était futile.

— Tu sembles tolérer la nourriture que vous recevez. Nous allons passer à quelque chose de plus consistant, dans les prochains jours. Sinon, tout me semble en ordre. As-tu des questions ?
— Je ..., hésitait-il. Hier ... J'ai vu un homme avec des choses bizarres dans le dos ... C'est normal ?

Pendant un instant, elle réfléchit, avant de mettre la main dessus. Croyait-il que son collègue était une sorte de sujet, lui aussi ? Sûrement, mais celui des Aetheri.

— On nomme cela des ailes. Tu croiseras certains Humains avec cette spécificité.
— Oh. Des ailes ... D'accord.
— Tu peux y aller. N'oublie pas de revenir la semaine prochaine, le Docteur Greyam sera revenu.
— D'accord ...

Lesley se redressait, avant de se diriger vers la sortie, osant un regard en arrière. Il se détournait bien rapidement ; comment ses pupilles résisteraient-elles à un tel soleil ?

---

Astelle n'avait cessé de l'observer, admirative, résoudre une sorte de problème dont elle ne comprenait pas plus le sens que lui. Des chiffres. Depuis peu, il suivait des sortes de cours auquel il ne comprenait que la moitié, mais on ne cessait de le complimenter malgré ses résultats désastreux. C'en était vertigineux, au point de se demander si les Humains n'était pas facilement impressionnable. Ce serait peut-être plus simple que prévu que de vivre parmi eux ? Tout ce que voyait les autres, ce n'était qu'une personnalité soumise, mais aussi inventive, celle qui n'aimait pas la routine et a besoin de gérer le quotidien en y apportant des pointes relativement nouvelles. À la recherche de celles-ci, sa personnalité ambitieuse ne s'est retrouvé éveillée en croisant des personnalités fortes au sein des couloirs exigus de ces quartiers, de ce qui s'apparentait à une nouvelle prison à ciel ouvert, dans la chaleur et le sable. Rigoureux, Lesley se mettait au défi sans sourciller ; il était doué dans les casse-têtes et les stratégies sont pour lui un plaisir. Il a un air frivole et n'hésite pas à prendre des risques. Son sourire constant rend difficile pour les gens de discerner ses véritables sentiments. Autant son amie que les Gardes n'y voyait que du feu.

— Monsieur ? interpella-t-il.
— Oui ? Tu as un souci, gamin ?

Les Gardes patrouillaient très régulièrement, dans les environs. Ils interrogeaient aussi, longuement. C'était à lui de poser une question, lorsqu'il avait prit conscience que sa Sauveuse n'était plus là.

— Elle est où la docteur de ce matin ?
— Avec son mari, je crois.

L'homme voyait ses yeux ronds, cela le fit rire.

— Elle est mariée à un Ange.
— Un Ange ... qu'est-ce que c'est ?
— Ce sont des personnes avec des ailes.
— Oh.

Pourquoi avait-elle dit qu'ils étaient Humains ? Avait-elle la crainte qu'ils n'aient peur en les voyant dans les rues ? Elle était attentionnée, derrière sa dureté.

---

Dissimulé derrière une poutre en bois, tout ce qu'il voyait, assis sur ce muret recouvert d'ombre, ce n'était qu'un soleil irradiant, ajustant nerveusement des tresses de cuivre qui prenaient forme dans ses mains, le visage fermé et les sourcils froncés. À quels sentiments était soumis son esprit ? Lui qui l'avait suivi essayait de le deviner, mais c'était un abysse impossible à combler. Elle avait été interrompue par cet homme, dont les ailes blanche et noire étaient un contraste saisissant, comme s'il avait senti ses sentiments. Ils étaient mariés, c'est ça ? C'est pour ça qu'elle n'avait rien demandée lorsqu'ils avaient été seuls ? Pourtant, ce n'était pas ce qui retenait les femmes, d'habitude. Son regard croisait le sien. L'adolescent eu un sursaut de malaise. Allait-elle croire que ce dernier les espionnait ? Ce n'était pas tout à fait faux, mais ...

— Lesley ! l'interpella-t-elle. Attrape !

Elle lançait dans sa direction ce qu'elle fabriquait, surprit, il le réceptionnait mal et le bracelet rebondit sur le plat de sa main, avant de s'amortir dans le sable. Il se penchait rapidement pour le ramasser.

— C'est une décoration pour ton poignet ! reprit-elle, souriante. Considère que c'est le début de tes richesses !
— Je vous le rembourserais ... promis ! dit-il en le serrant contre son torse.
— Ce n'est pas la peine, tu sais ! Chaque pierre précieuse a une valeur unique et notre tâche est de faire en sorte qu'elles resplendissent dans le futur !

Parce que les adolescents comme lui incarnait tout ce que ces personnes désiraient protéger. Cela ne le surprenait plus vraiment qu'ils soient ensemble, puisque seuls les talents pouvaient s'attirer. Et s'il parvenait à les convaincre de le garder avec eux, est-ce qu'il pourrait lui aussi cultiver les siens et devenir une personne importante ? Devenir quelqu'un qui pourrait se préserver de toute l'impureté de ce monde, comme Astelle, tout en aidant une Cause en laquelle il croyait ? ... Si sa vie n'était qu'un investissement, alors autant que les enjeux soient élevés.