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Cerbère
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Cerbère
Ven 26 Jan 2024, 22:38


By Mojavia

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« Reste près de moi ce soir, Svana, jusqu’à ce que j’arrive à m’entretenir avec lui. » Un sourire entendu se dessina sur les lèvres de l’Alfare. En sous-vêtements, elle se déplaça jusqu’au cintre qui soutenait la tenue qu’elle avait prévu de porter pour la soirée. Elle la retira de son support et fit glisser le tissu soyeux sur sa peau. Ses épaules furent bientôt bordées de rouge, découvertes. Elle s’admira dans la glace, satisfaite de ce qu’elle y vit. La peau de son dos était visible, sa colonne vertébrale réhaussée par une chaîne d’or qui la frôlait à chacun de ses mouvements. Ses cheveux, relevés en queue de cheval, dansaient avec le bijou. Elle sentit sur elle le regarde d’Àlmos. Elle savait l’effet qu’elle lui faisait. Malheureusement, la réciproque n’était pas vraie. Son mari n’était pas répugnant mais il n’éveillait en elle qu’un ennui qui avait fait fuir depuis longtemps toute libido. Pire, Svana se sentait souvent partir loin de son corps, comme si sa vie ne lui convenait pas, ou plus. Pas à pas, Àlmos et elle réussissaient à s’élever dans la société alfare. Pourtant, elle ne se sentait pas en accord avec elle-même. La sensation était un refrain. Elle revenait toujours, dans des intervalles irréguliers. Plus le temps avançait et plus elle avait l’impression qu’ils se rapprochaient. Doucement, la petite mélodie de la mélancolie surgissait de nouveau. De plus en plus latente, elle l’accompagnait encore et encore, jusqu’à devenir la seule chanson audible pour la jeune femme. Elle déprimait et n’avait de consolation que son corps, beau. Cette beauté la sauvait quelque part. Elle était comme la seule chose qu'il lui restait, comme la seule chose à laquelle se raccrocher quand le reste se dérobait sous ses pieds. L’élévation sociale avait toujours fait partie de ses priorités mais, à présent qu’elle la vivait, elle avait la sensation d’être à genoux, le cou enfermé dans un carcan. Il lui semblait cependant être dans l’impossibilité de reculer. Elle se visualisait souris prise au piège. Qu’importât la direction dans laquelle elle regardait, elle ne percevait aucune possibilité salvatrice. Le temps passait et elle songeait parfois qu’elle ne vivrait plus jamais les premiers émois, que son existence resterait fade à jamais. Elle s’élèverait, gagnerait en popularité, obtiendrait la richesse mais, finalement, elle serait dépouillée de tout souffle de vie. La société la poussait dans ce traquenard et elle en souffrait en silence. La peur balayait souvent le reste. De temps en temps, elle pensait aux moyens de s’en sortir mais elle arrivait très vite à la conclusion que tous les sentiers qu’elle aurait pu emprunter ne menaient qu’à des impasses. Elle se voyait en marionnette, manipulée par des ficelles tenues par un monstre inconnu, un monstre qui la dépassait. Finalement, elle concluait qu’elle devait continuer à jouer car elle n’aurait aucun salut autrement. Sa vie éteinte était probablement mieux que celles de beaucoup d’autres. Ses émotions n’étaient peut-être que des caprices indignes. C’était ce qu’elle tentait de se dire. Au fond d’elle, pourtant, elle sentait un potentiel incendie, une toute petite flamme qui embraserait tout à la moindre occasion. Elle voulait se consumer mais son environnement étouffait le feu qu’elle aurait pu être ; le feu qu’elle aurait dû être.

Lorsqu’Àlmos disparut avec cet imminent X qu’il devait voir, Svana se retrouva seule. Jusqu’ici, elle avait servi de bijou à son mari. Elle l’avait magnifié pour qu’on le remarquât. Elle acceptait le rôle, malgré le trou béant dans sa poitrine, celui qu’elle ressentait lorsqu’elle devait jouer à n’être qu’un corps. La beauté était un cadeau empoisonné. Ses doigts attrapèrent une coupe de champagne, comme si tenir un verre la ferait paraître moins seule, comme si l’alcool pourrait rendre l’illusion de ses sourires plus réelle. Ses yeux se perdirent sur les danseurs. Ils l’hypnotisaient presque. Elle s’imagina un instant marcher sur la balustrade d’un balcon, en équilibre entre le plein et le vide, entre la vie et la mort. Et alors que son regard se promenait, elle croisa celui d’un autre, celui d’un pyromane. Sans le vouloir, sans le savoir probablement, il venait de souffler sur la flamme et de créer un incendie en elle.

684 mots



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Orphée Dasgrim
Lun 25 Mar 2024, 10:57



Unknown

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En duo | Svana & Cal


Note : Dans le passé.


« Père ! Regardez ! » Il leva les yeux du long coutelas incrusté de runes qu’il inspectait. Iryella tournait sur elle-même ; la jupe à volants qu’elle portait se déployait en un chatoiement de mauve et de violet profonds. « Comment trouvez-vous ma nouvelle robe ? » - « Plus belles que toutes celles que l’on vend à Port Dirælla. » Il quitta son assise et contourna son bureau pour se placer devant sa fille. Il exécuta une révérence amusée et lui tendit la main. Elle glissa ses petits doigts dans les siens, et se laissa entraîner dans une danse dont il faisait semblant d’oublier les pas, ponctuée des éclats de rire de la jeune Alfar.

« Je savais que je vous trouverai là. » Naya apparut dans l’encadrement de la porte et le jeu s’interrompit. Elle portait Saenor, vêtu d’un costume bleu nuit. Sa mère s’était coulée dans une élégante robe argent. « Il est bientôt l’heure de partir. Tu es prêt ? » demanda-t-elle à son mari. Il acquiesça. Elle s’approcha. Ses doigts caressèrent les cheveux de leur fille au passage, puis remontèrent vers le col de sa chemise pour le rajuster. Elle lissa le tissu de sa veste sur l’une de ses épaules. « Nos hôtes m’ont maintes fois signifié leur hâte d’en apprendre plus sur tes récentes découvertes. » Elle lui sourit. Il déposa un baiser sur sa joue, sa main libre enroulée autour de son cou.



Le voyageur rit à la plaisanterie du commissaire-priseur. Il détestait cet homme insipide qui ne trouvait de joie que dans l’accumulation déraisonnée de pièces d’or sans réelle valeur en échanges de biens d’une inestimable beauté. Mais avoir les pieds sur terre signifiait devoir faire preuve d’hypocrisie ; en mer, la vérité existait plus aisément, car aucun mensonge ne parvenait à s’ancrer durablement sur la houle. Son regard se promena brièvement sur la salle, sur la foule de danseurs qui se mouvait à la manière de l’océan – sac et ressac. Il focalisa à nouveau son attention sur ses interlocuteurs. « Je constate que mon épouse vous a brillamment vendu mes aventures. » Plus loin, Naya dansait avec un négociant duquel ils pouvaient espérer obtenir quelques financements. « Je me ferais un plaisir de vous présenter quelques-uns des trésors que j’ai pu ramener. Je sais pouvoir vous faire confiance pour leur trouver preneur. » Ses iris s’égarèrent à la recherche de sa femme. Parvenait-elle à convaincre sa proie ? Le chasseur scruta et, si accaparé par sa traque, ne vit pas le piège qui le fit trébucher. Son cœur manqua un battement. « Veuillez m’excuser. Tant parler m’a donné soif. » Il salua poliment les quelques convives qui l’entouraient, avant de faire mine de se diriger vers le buffet.

Le souffle court, il attrapa une coupe de champagne. Une distance honorable le séparait de la femme, pourtant, il sentait sa peau s’électriser comme si la sienne l’effleurait. Il pivota pour se tenir près d’elle, face aux valseurs. Le regard perdu sur cette écume de taffetas et de souliers, il dit : « J’ai toujours cherché l’incroyable au fond des océans. Si j’avais su qu’il me suffisait de lever les yeux pour le trouver, je me serais épargné bien des coups de soleil. » Un fin sourire ourla ses lèvres. Il tourna la tête pour l’observer. « J’aimerais trinquer aux trésors cachés. Et vous ? » Il détailla son profil, la délicatesse de ses traits, l’ourlet de ses lèvres, la finesse de sa mâchoire. Il comprit alors que l’ordre n’aurait plus jamais sa place dans son existence. Elle serait son chaos.



Message I – 600 mots


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Cerbère
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Cerbère
Mer 27 Mar 2024, 14:17


By Mojavia

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Svana ne détourna pas le regard lorsque celui de l’homme s’attarda dans le sien. Elle eut l’impression d’être aspirée par lui tout entière. Dans son bas ventre, un feu incandescent s’alluma. Elle n’en avait jamais éprouvé de semblable. Même les premiers instants passés avec Àlmos n’avaient su créer en elle un orage capable de tout faire trembler. Cet homme, en face d’elle, avait l’allure d’un tremblement de terre, d’un volcan dont la lave était impossible à éviter. Il lui sembla que l’Alfar était capable de tout emporter sur son passage, sans laisser la moindre chance de survie. La fuite était impensable ; alors quand elle comprit qu’il s’approchait d’elle, elle fit face. Elle plaqua ses iris sur les autres danseurs, comme s’il n’avait été qu’un divertissement éphémère. Elle n’était pourtant pas naïve : il avait senti le chaos advenir, lui aussi. À cet instant, venait de s’ouvrir la partition d’un requiem entêtant. La fin serait atroce, comme celle qui advenait dans la plupart des contes de Faes.

Svana joua une comédie qui ne trompa ni elle ni lui. Lorsqu’il lui adressa la parole, elle le regarda avec une pointe de surprise, comme si elle avait oublié jusqu’à sa présence avant qu'il ne se rappelât à elle. Ses sous-vêtements portaient pourtant déjà la marque de l’incendie qu’il propageait. Elle sourit. Elle avait entendu parler de lui, l’aventurier. Cet homme qui parcourait les mers, défrayait parfois la chronique et excitait les bouches jalouses de son succès naissant. Elle n’avait jamais cherché à savoir, étouffant sa curiosité par des occupations aussi soporifiques que son mari. À présent qu’elle avait le joyau de l’océan devant elle, l’envie de l’essayer s’immisça furieusement au creux de son ventre. « Cette salle est somptueuse, en effet. » répondit-elle, consciente qu’il parlait d’elle. Svana tourna la tête vers lui et l’observa à son tour. « Voyons… » Elle fit mine de réfléchir. Son index caressa sensuellement la courbe de son verre. « J’aimerais trinquer aux audacieux, à ceux qui ne ressentent aucun scrupule à arracher aux profondeurs les trésors qu’elles cachent. » Quand bien même ils appartiendraient à d’autres. Quand bien même elle appartenait à un autre. Elle avança son verre. Le tintement la ravit. « Si vos voyages ne vous ont pas fait oublier comment mener une danse, accepteriez-vous d’en commencer une avec moi ? » Une danse au milieu des convives ; ou une danse loin d’eux, dans l’intimité de n’importe quel endroit susceptible de cacher aux yeux du monde le tango endiablé de leurs deux corps liés. Svana était certaine de ne pas se méprendre. Il la désirait comme elle le désirait. Elle avait l’impression de sentir ses mains sur elle alors même qu’il ne l’effleurait pas encore. S’ils dansaient, elle se liquéfierait dans ses bras, comme il se tendrait dans les siens.  

457 mots



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Orphée Dasgrim
Ven 29 Mar 2024, 08:47



Unknown

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En duo | Svana & Cal



Jamais il n’avait été friand des mers calmes et des navigations tranquilles. Il vivait pour les dangers de l’aventure et le frisson du triomphe. Rien n’était plus exquis que la victoire et la réussite, car elles n’existaient qu’au regard de la possibilité de perdre, d’être mis en échec. Les ambitions n’avaient de sens et de valeur que lorsqu’elles s’auréolaient de difficultés. Il aimait les défis. Il les aimait même quand ils contrevenaient à ses plans, quand ils s’immisçaient dans les rouages d’une machine huilée depuis des années et s’apprêtaient à tout faire sauter. Il existait des explosions plus douces que des caresses. Il n’était pas raisonnable, ne l’avait jamais été, ne le serait jamais. Il scella cette idée lorsque leurs verres se rencontrèrent. « Aux audacieux et aux trésors, dans ce cas. » Le tintement se répandit dans tout son bras, jusqu’à son cœur. Elle l’avait touché là où jusqu’ici seules les merveilles de l’océan avaient su s’ancrer. L’envie sauvage de la parcourir comme il parcourait les mers lui mordit la poitrine. Il voulait l’explorer, contourner ses côtes, s’attarder sur ses rivages, plonger dans ses eaux. Il lui sourit. « Je vais vous faire une confession. » Il but une gorgée de champagne, puis posa sa coupe sur le buffet. « Non, en fait, deux. » Ses iris clairs plongèrent dans les siens. « D’abord, naviguer, c’est ne jamais s’arrêter de danser. » Il lui offrit son bras et, comme elle le prenait, il l’entraîna sur la piste de danse.

« Ensuite, sachez que je n’aime pas les inachevés. Si je commence, je me dois de finir. » Il passa un bras autour de sa taille. « J’ai l’espoir un peu fou que vous acceptiez de me suivre. » Ses pas s’accordèrent aux siens, et il l’entraîna dans la valse rythmée par l’orchestre. Son palpitant rivalisait de tempo avec la musique. Son corps enflammé anticipait les ardeurs de la danse avant même de les ressentir. Les tissus qui entravaient le contact de sa peau avec celle de la femme se faisaient tantôt oublier et tantôt créateurs de frustration. Leurs vêtements lui paraissaient trop étroits ; ils encageaient le désir qui brûlaient dans leurs yeux. Il scrutait ses prunelles, et plus il les sondait, plus il se sentait réagir tout entier à la proximité de l’Alfar. Elle l’incendiait. « Je ne vous demanderai pas de me suivre au bout du monde. J’ai encore un peu de raison. » Si peu. Il sourit. « Mais disons que… Imaginons qu’à la fin de notre danse, je quitte discrètement cette salle. Me suivriez-vous ? » Il voulait plus que cette valse, et il était certain que son désir s’accordait au sien. S’il se fourvoyait, l’échec le frapperait ; mais c’était le pari que prenaient tous les audacieux qu’elle avait voulu célébrer.



Message II – 467 mots


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Cerbère
Lun 08 Avr 2024, 09:39


By Mojavia

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Svana imita son geste. Sa main s’avança vers le buffet. Elle y posa sa coupe non encore vide. Ses doigts en caressèrent le pied avant de l’abandonner pour de bon. Ses iris revinrent s’attacher au visage de l’homme avec un intérêt non feint. Cependant, dans les salles de bal, mensonge et vérité se côtoyaient avec tant de délicatesse et d’ambiguïté qu’il était difficile de les reconnaître. Elle était convaincue qu’il ne mentait pas et avait conscience qu’il devait être certain de la réciproque. L’électricité qu’elle sentait dans son corps n’existait que pour amplifier celle du sien et être amplifiée à son tour par elle. Le phénomène se présentait en un cercle vertueux d’attirance fiévreuse. Elle prit son bras après un sourire. « J’ignorais que les aventuriers étaient aussi des poètes. » Ses paupières se fermèrent le temps de passer de la contemplation de son visage à celle de la salle. Si le contact de sa main sur son bras avait déjà attisé les flammes, elles furent d’autant plus difficiles à contenir lorsqu’elle sentit ses doigts dans son dos. Le touché appela la vision et ce qu’elle imagina se traduisit par des bruits de vêtements déchus et de gémissements incontrôlés. L’espace d’un instant, elle vit les lèvres de cet homme couvrir sa gorge de baisers, se promener sur ses seins et finir entre ses cuisses. Elle se vit parcourir son corps de la même façon, les doigts enroulés autour de lui, ses lèvres les imitant. Elle le vit l’acculer, la soulever et se coller à elle, se fondre en elle. Elle se sentit défaillir sous ses caresses et l’écho de la phrase qu’il prononça réellement ne fut qu’une énième preuve de ce qu’il se jouait entre eux. La valse lui arracha des frissons d’extase. Il était beau et son audace emportait tout le reste. Elle répondit à son sourire et le laissa détailler sa proposition, tout en la connaissant déjà. Il aurait très bien pu ne pas la prononcer tant il éveillait son désir. Son corps en était gorgé et, fou, n’attendait que les occasions de pouvoir frôler encore le sien. L’attraction était trop puissante, intense. Elle voulait le sentir glisser entre ses cuisses. Il n’y avait pas d’autres issues à ses yeux. Alors que tout en elle brûlait, elle réussissait tout de même à garder contenance aux yeux du public. S’ils avaient été seuls, les interminables minutes qu’ils vivaient actuellement – et qui contribuaient aussi à gonfler son avidité – ne seraient déjà plus que de l’histoire ancienne. Elle s’imagina le suivre. Elle s’imagina la suite, le reflet de cette dernière emplissant son regard d’une lueur incandescente. « Nous venons de trinquer aux audacieux. » lui dit-elle, avant de sourire. « Je vous prie d’essayer. Vous constaterez ensuite si l’audace paye ou non. » Elle pria pour qu’il essayât vite, avant que l’état dans lequel il la mettait ne gorgeât jusqu’à ses cuisses.

482 mots

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Mer 17 Avr 2024, 19:36



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En duo | Svana & Cal



Un sourire ourla les lèvres de l’Alfar. « Vous pensez donc que les plus beaux trésors valent la peine que l’on prenne tous les risques. » Ses iris gris la scrutèrent. En prenait-elle souvent, des risques ? Pour quels trésors ? L’envie soudaine de la sonder toute entière l’inonda. Il voulait plonger en elle et écouter tous les secrets que son corps murmurerait. Tous ceux qu’il crierait, fou de les avoir si longtemps cadenassés. « Vous prêchez heureusement un convaincu. » Une étincelle mutine brilla dans ses yeux, pourtant, il n’interrompit pas leur valse. Ses vêtements continuèrent d’effleurer les siens, de lancer sur ses courbes des envoûtements que seul un contact véritable et prolongé saurait apaiser. Il s’ensorcelait tout autant, se condamnait à la désirer toujours plus, à se brûler avec tant d’intensité que jamais il ne pourrait oublier la morsure des flammes. De toutes ses expériences passées, jamais il n’avait ressenti un tel empressement, un feu si ardent qu’il lui était impossible de l’ignorer, de passer outre, de continuer sa vie comme si de rien n’était. Il accéléra la cadence et se sentit presque perdre pied. Il lui avait suffi d’un seul regard pour révolutionner sa vie. La certitude que rien ne serait plus jamais pareil s’ancrait en lui. Ses yeux couraient sur les ciselures de ses traits, façonnaient sa peau à l’image de sculpteurs, mémorisaient chaque détail. Ils bondissaient de ses iris à sa bouche, s’interdisaient de descendre plus bas, mouraient d’envie de s’aventurer sous sa robe. Que rien ne leur résistât, que les flammes tournassent le tissu en cendres qu’il lui suffirait de souffler pour dévoiler les merveilles de sa peau sombre.

Lorsque la musique s’apaisa, ses pas retrouvèrent un rythme plus calme, jusqu’à s’arrêter tout à fait. Il observa autour d’eux, presque égaré. Malgré eux, l’instant se rompait. Il prit le temps de reprendre sa respiration avant de la regarder à nouveau et de lui dire : « Je ne vous ai pas répondu tout à l’heure. Les poètes et les aventuriers ne sont pas aussi dissemblables qu’il y paraît. C’est le voyage qui les anime, et ils savent aussi bien l’un que l’autre que tout voyage peut conduire au rêve comme au cauchemar. C’est la récompense qu’ils espèrent et le risque auquel ils consentent. Je remets ce choix entre vos mains. Livrez-moi au rêve ou au cauchemar, ma Dame : je saurai m’en démêler. » Il lui sourit, puis s’écarta. Il sentit une déchirure ouvrir sa poitrine mais résista à son immédiat besoin de la combler. « Je vous attendrai au fond des jardins, derrière les ronciers, là où personne ne va. » Il se détourna et se fondit dans la foule. Il s’y mêla, désireux de n’éveiller aucun soupçon, déjà fiévreux de l’attente qu’il s’imposait. Puis, au bout de quelques minutes, il prit le chemin indiqué. Parvenu au lieu de rendez-vous, il attendit, fébrile.



Message III – 480 mots


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Cerbère
Dim 28 Avr 2024, 21:27


By Mojavia

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Svana sourit sous la flamme du regard de l’inconnu. Elle ne répondit néanmoins pas. Il pourrait aisément deviner, comme elle était convaincue qu’il prendrait tous les risques pour elle. Leurs deux corps dansaient bien plus qu’une valse. À chaque effleurement, de longs frissons impétueux se frayaient un chemin jusqu’à son ventre. Chacun de ses sens se noyaient sous l’inondation qu’il provoquait en elle. Son sourire s’élargit. Elle avait envie de lui. À chaque fois qu’il articulait des mots, à chaque fois qu’elle voyait ses lèvres bouger, elle les imaginait contre elle. À chaque fois qu’il bougeait, à chaque fois qu’il la provoquait, elle l’imaginait en elle. Les sensations ne cessaient pas, pas plus que les illustrations des délices que leurs deux silhouettes liées pourraient engendrer. Elle s’entendait déjà gémir puis crier. Elle visualisait le balai de ses mains sur elle et la danse de ses lèvres sur lui. C’était entêtant, grisant. Chaque seconde qui passait était une torture. Elle voulait qu’il la touchât, qu’il se frayât un chemin entre ses cuisses pour la délivrer de la tension qui y résidait. L’envie devenait besoin, une nécessité aussi enivrante que dangereuse. Àlmos n’appartenait plus qu’à ces ombres informes que la nuit effaçait avec trop de facilité. Son partenaire de valse, lui, était un véritable incendie. Son regard transperçait l’obscurité. Il la transperçait elle, si bien qu’elle devait fournir un effort pour réguler sa respiration. Dans ses bras, elle s’affolait, elle s’approfondissait.  

L’Alfare égara son regard sur la salle quelques secondes avant de rejoindre le visage de l’audacieux. Elle l’écouta et le laissa s’éclipser avant de murmurer, les yeux fixés sur son dos : « Le rêve après le cauchemar ne paraît-il pas encore plus merveilleux ? » Elle s’avança vers le buffet, en songeant qu’elle avait encore le choix. Elle savait néanmoins que c'était faux. Qu’importassent les rêves ou les cauchemars et qu'importassent ses obligations maritales et parentales. Son corps réclamait le sien et là était la seule vérité qui comptât. Elle s’employa donc à faire semblant quelques minutes. Elle discuta avec quelques personnes importantes, l’humidité entre ses cuisses lui rappelant que trop bien à quel point le temps loin de lui était long. Les paroles qui résonnaient à ses oreilles ne valaient rien. Elle ne pensait qu’à lui et chaque vision accentuait sa torture. Elle aima la ressentir, jusqu’à ce qu’elle n’y tînt plus. « Je vous prie de m’excuser. »

Elle s’éclipsa discrètement. Sa silhouette s’enfonça dans la nuit, à la recherche de celle de l’aventurier. Elle contourna les ronciers. Ses iris s’accrochèrent à lui juste avant que sa silhouette ne rejoignît la sienne. Son corps contre le sien sentit chacune de ses formes. Les certitudes se renforcèrent. Elle sourit, proche ses lèvres, puis le sourire se transformât en baiser. Elle n’avait pas le temps. Elle ne voulait pas le prendre. Elle ne voulait pas attendre. Ses doigts se mêlèrent à ses cheveux et glissèrent dans son pantalon pour le caresser.

485 mots
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Lun 29 Avr 2024, 08:10



Unknown

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En duo | Svana & Cal


Note : Attention, ça n'est plus du tout jeune public 8D


Son empressement éradiqua tout doute et toute attente ; il fut comme une vague de flammes qui souffle tout sur son passage pour ne laisser s’installer que le renouveau d’une nature nourrie par la puissance du feu. Il aima cette impatience de la même manière qu’il avait tout aimé chez elle dès le premier regard, dès les premiers mots, dès les premiers pas de danse. Ses mains se refermèrent sur son corps dont il sentait les aspérités se marier aux siennes. Ce rapprochement appelait l’union ; il était satisfaisant et torturant à la fois, il donnait sans abandonner, et l’Alfar avait pour seul désir celui qu’ils se perdissent l’un dans l’autre. Son baiser le brûla, et il le lui rendit avec la même morsure incendiaire, rapidement redoublée par la sensation de ses phalanges entre ses jambes. L’une de ses mains se referma autour de ses cheveux d’argent, tandis que l’autre remontait avec empressement le tissu de sa robe. Ses doigts coururent sur la peau de sa cuisse, douce et chaude, pareille au sable inlassablement caressé par le soleil et la mer. Il glissa jusqu’à leur partie interne, là où l’océan exerçait ses droits, et le sentir si présent intensifia ses propres sensations. Il en explora les profondeurs, noya son visage dans son cou et y déposa quelques baisers pour s’y ancrer. Puis ses deux mains s’arrimèrent à ses hanches. Son regard plongea dans le sien. Il se sentit perdre pied, tituber comme un terrien qui embarque pour la première fois sur un navire. Il se décala d’un pas pour s’agenouiller devant elle et se soustraire aux vertiges qu’elle lui faisait subir. Ses doigts se faufilèrent sous sa robe. Ils remontèrent, écartèrent le tissu qui barrait l’accès à la grande mer, puis s’agrippèrent à ses fesses. Leur courbe épousait parfaitement ses paumes. Ses lèvres se promenèrent sur ses cuisses, avant de naviguer entre elles, guider par les avancées de sa langue qui s’harmonisaient avec le sac et le ressac de son bassin. Il voulait l’entendre gémir, crier, et plus tard, lorsqu’il serait en elle, jouir. Il avait oublié tout le reste, toutes les passions désastreusement fades qu’il avait pu connaître autrefois, toutes les obligations de mari et de père qui pesaient sur lui, toute la vie dont il devait mener la barre et que l’appel de l’océan effaçait immanquablement. « Dis-moi ton nom. » exigea-t-il, tandis que l’une de ses mains descendaient pour faire sauter les boutons de son pantalon et avant que sa bouche ne reprît son manège. Il voulait lui voler ses mots, son souffle ; la posséder toute entière et se laisser lui-même conquérir dans son intégralité.



Message IV – 433 mots


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Cerbère
Dim 21 Juil 2024, 13:29


By Mojavia

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Note : Pareil o/

La respiration enflammée de Svana heurta l’air trop calme des jardins avec violence. Elle imagina un instant les rosiers se consumer, à son image. Ses doigts se refermèrent dans les cheveux de l’inconnu. À sa demande, elle ne répondit que par un sourire. Celui-ci se déforma dans un gémissement lorsqu’il reprit son labeur. L’Alfare pencha la tête en arrière, dévoilant sa gorge aux ombres de la nuit. Elle ne voulait pas crier. Pas maintenant. Elle voulait avaler le monde, l’avaler lui. Elle ne voulait souffrir d’aucun répit, accentuer l’effort au-delà du raisonnable pour gagner cent bataille avant de laisser son corps se détendre. Dans son esprit, elle se sentit l’âme d’une guerrière. Cet homme, elle désirait le conquérir, devenir maîtresse de chaque parcelle de son être vagabond, jusqu’à la plus infime qui existât. Elle voulait que lorsqu’ils se sépareraient, il pensât à elle et que cette simple pensée suffît à le tendre douloureusement. Ses doigts se firent plus durs. Elle l’arracha d’entre ses cuisses et le regarda, avide de plus. Si un philosophe lui avait demandé la définition d’un incendie, elle aurait livré cet instant pour seule explication. Jamais auparavant elle n’avait ressenti une telle déflagration et elle doutait que beaucoup réussissent à l’éprouver un jour. Ce sentiment si fort, capable de tout emporter, cette envie à son paroxysme, digne des plus grands Déchus. Il éveillait tout en elle et le sentiment d’être vivante la talonnait autant que celui de la puissance à son état le plus primitif. Entre ses bras, elle se sentait Déesse enlacée par un Dieu, comme si tout devenait possible et bien plus encore. Ses doigts descendirent sur ses épaules et elle l’accula tant et si bien qu’ils se retrouvèrent ensemble à même le sol. Elle sourit, comme l’aurait fait le vainqueur de dix-mille joutes verbales s’apprêtant à en entamer une autre avec un adversaire hautement redoutable. À la hauteur, il l’était incontestablement. À quatre pattes, elle se rapprocha de lui prestement. Ses mains fouillèrent sa robe pour attraper ce qu’elle désirait et qui y avait été dissimulé par le jeu de leur proximité. Elle le caressa et le guida vers l’océan qui l’inondait entièrement. Elle le fit glisser là quelques fois, accentuant le plaisir qu’il avait fait naître chez elle par le jeu habile de ses lèvres et de sa langue. Ses yeux se perdirent dans les siens. Elle avait l’impression de devenir folle tellement elle le voulait, tellement la caresse superficielle qu’elle leur infligeait ne suffisait plus. Son regard retrouva son chemin et s’ancra en même temps que leur corps. Ses iris lui indiquèrent qu’elle ne lui laisserait aucune accalmie. Entre eux, il n’y aurait aucune entracte. Elle ne lui permettrait pas de reprendre son souffle, quitte à ce que leurs ébats durassent moins longtemps sous le feu d’une passion mordante. Les ondulations de son bassin prirent en vitesse sans qu’elle ne lâchât son visage des yeux. Elle voulait voir, le voir, tout voir. Elle avait la sensation de vivre en pleine tempête, d’assister à un tsunami qui ravagerait à jamais le rivage de sa vie. Pourtant, qu'importât la dévastation, elle savait qu'elle en voudrait encore, qu'elle ne pourrait plus s'arrêter, quitte à saccager Drosera elle-même.

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Dim 11 Aoû 2024, 21:52



Unknown

Nous nous consumerons

En duo | Svana & Cal


Note : Attention, ça n'est plus du tout jeune public 8D


L’amour était une chimère. Il appartenait au monde des rêves. Il se plaisait dans l’imaginaire. C’était ce qu’il avait toujours cru. Il n’avait jamais aimé, il n’avait jamais cherché à le faire ; il s’était consacré tout entier à l’océan et ses merveilles, l’océan et ses dangers, l’océan et ses mystères. Il n’existait rien qui égalât l’euphorie que faisait naître en lui la vue de la crête des vagues ou le parfum de l’embrun. Son cœur avait battu au rythme de la houle, sa respiration s’était calée sur la danse du sac et du ressac, et des jours il avait oublié l’importance pour vivre au rythme des marées. Pourtant, ce soir-là, ses convictions tremblaient. Un raz-de-marée inattendu venait de le frapper. Il était comme un navire perdu dans la tempête, un navire qui chavirait sans espoir de se relever. Ce que cette femme lui faisait ne partirait jamais. Chaque contact, chaque regard l’ancrait au plus profond de lui-même. Son diamant gravait la surface de sa peau ; et si elle avait tenté de se lever, il avait la conviction qu’il se serait agrippé de toutes ses forces à son organeau, ses anneaux de hissage ou son collet – à tout, tout ce qu’il aurait pu trouver pour ne jamais la laisser partir. Il l’aimait comme il avait aimé l’océan : au premier regard, sans concession, tout en passion.

Quand elle le poussa vers le sol, il ne chercha pas à lutter. Il lui rendit son sourire, assombri par le désir qui nimbait ses prunelles. Il voulait la faire sienne ; il voulait être sien. Qu’elle l’arrachât à lui-même et ne le lui rendît jamais tout à fait, qu’elle emportât une part de sa personne qu’il ne retrouverait qu’à ses côtés, qu’elle la conservât comme un monstre marin pouvait le faire d’un trésor ; car elle était monstrueuse, monstrueusement belle, monstrueusement attirante, monstrueusement aimable. Et l’existence sans elle serait d’une ignoble fadeur. Toutes ces croyances tyranniques se muraient en lui. Elles le transformaient. Cette nuit-là serait le début de toutes les autres.

Le jeu de la femme le priva de souffle. Il ne sut émettre qu’un râle impatient, qui se mua en gémissement quand il se sentit plonger dans ses abysses. Ses mains s’arrimèrent à ses hanches, avec la même ferveur que celles d’un naufragé raccroché à un rocher. Ses prunelles ne quittèrent pas les siennes, même quand elle accéléra. Il l’accompagnait, il la suivait comme le bateau suit la danse de l’écume. Ses doigts se faufilèrent sous sa robe pour caresser ses cuisses, ses fesses, son intimité. Il avait la sensation que ses gestes, d’ordinaire si maîtrisés, étaient dorénavant erratiques, instables, déséquilibrés. Chaque mouvement de la blanche le frappait d’étourdissement. Dès le début, il avait su que la tempête ne durerait guère longtemps car il ne pourrait lui résister, cependant, il fut surpris de se sentir déjà tout exhaler dans un cri. Ses coups de bassin se poursuivirent encore quelques secondes, puis il s’immobilisa. Sa poitrine se soulevait et s’abaissait rapidement. Il se redressa violemment et embrassa l’inconnue comme si elle avait toujours fait partie de sa vie, comme s’il la retrouvait enfin après des années d’absence. Ses lèvres dérivèrent contre sa mâchoire, jusqu’à son oreille, et il lui délivra le secret qu’elle lui avait refusé : il murmura son nom.



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Mer 28 Aoû 2024, 17:51


By Mojavia

Nous nous consumerons



Svana accueillit les lèvres de son amant comme un fou sur une jetée accueille le souffle de la tempête. Son visage glissa sur le côté pour mieux le laisser redécouvrir sa peau. Les yeux sur le paysage nocturne du jardin, ce dernier lui sembla soudainement cruellement vide de toute beauté. Son cœur, empli de sentiments exaltés, ne comportait pas assez de place pour y loger toutes les merveilles du monde. Pire, lesdites merveilles lui paraîtraient de plus en plus fades en l’absence de l’homme avec lequel elle venait de fauter. Les fleurs auraient beau être belles, elles ne feraient que lui rappeler l’horreur de son absence. Les pierres précieuses n’auraient bientôt plus de splendeur qu’entre ses doigts. Les robes dont elle habillerait son corps n’auraient plus de saveur que lorsque son regard se poserait dessus. Elle sombrait dans une passion démente, une passion emprunte d’une folie maladive qui ne pourrait jamais rien lui apporter de bon. Elle avait le sentiment qu’ils se consumeraient ; qu’ils se consumeraient jusqu’à ce qu’il ne restât plus rien d’eux. Entendre son nom ne fit que confirmer son impression. Ils se connaissaient déjà trop. Ce n’était pourtant pas assez. Ce ne serait jamais assez. Elle aurait dû fuir, le laisser là, prétexter que rien de tout ce qui venait de se dérouler ne s’était produit, qu’il était fou, vivait des fantasmes qui n’appartenaient qu’à lui jusqu’à se convaincre de leur réalité. Pourtant, depuis qu’elle l’avait rencontré, elle avait le sentiment que si sa vie devait s’arrêter maintenant, alors elle l’accepterait. Elle venait de vivre les instants les plus puissants de son existence, entre ses bras. C’était comme si le Destin lui-même l’avait poussée à le croiser, que son existence entière n’avait été façonnée que pour cet instant : pour sentir sa respiration se perdre contre sa peau et son cœur détaler à chaque mouvement de sa part. Ses doigts se mêlèrent aux cheveux de celui qui n’était plus un inconnu. Elle sourit, avança ses lèvres à la base de son oreille et y déposa un baiser. Elle voulait recommencer. Elle le sentait et cette impression d’être devenue insatiable d’un simple regard produisit en elle un vertige dépaysant. Jamais son mari n’avait réussi ce tour de force. Jamais il n’avait éveillé en elle cette autre qu’elle côtoyait à présent, une autre passionnée, libérée, décidée. « Je ne peux pas vous offrir mon nom maintenant. » murmura-t-elle. « Sinon, je perdrai votre intérêt. » Elle savait que ce n’était pas vrai. Elle jouait. Elle aurait pu craindre qu’il décidât de ne plus jamais la revoir mais elle était certaine que leur union était si profonde qu’elle ne se briserait jamais d’une décision de l’un ou de l’autre. Si elle devait se défaire, elle entraînerait bien plus qu’eux seuls. Elle se disloquerait dans une apothéose tragique. Elle en était certaine : jamais elle ne voudrait quitter cet homme ; jamais elle ne voudrait être séparée de lui. Aucune raison n’était entendable. Sa main glissa sur sa joue et elle l’embrassa. « Retrouvons-nous lors d’un prochain bal. » articula-t-elle avant de se lever pour mieux s’éclipser. Quelques pas plus loin, elle songea qu’il fallut qu’elle aimât se torturer pour étendre ainsi la distance entre eux. Il resterait pourtant avec elle, tant ses souvenirs ne voudraient lui laisser aucun répit. Ils la hanteraient, jusqu’à ce qu’ils s’en créassent d’autres qui ne feraient qu’accentuer son mal. Plus jamais son cœur ne serait terne et morne. À partir d’aujourd’hui, il battrait le rythme dévolu aux vents tempétueux, ceux avec lesquels l’océan déchainé aime danser.

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