-11%
Le deal à ne pas rater :
Smartphone 6.36 ” Xiaomi 14 (12 Go / 256 Go
641 € 719 €
Voir le deal

Partagez
 

 [Quête] - La Tour d'Ambre, le Cavalier Noir et le Fou d'Argent | Solo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4149
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Dim 09 Avr 2023, 18:11



La Tour d'Ambre



« Érasme. » Je m’approchai doucement, les mains jointes sur mon ventre. Derrière moi se tenait un homme à la chevelure rousse. Ses yeux bleus étaient d’une clarté qui ressemblait à celle de l’eau. « Princesse Eméliana. » me salua-t-il. Son regard me fit frissonner malgré moi. Sa magie traçait sur son cou des stries noirâtres. Je contractai ma gorge pour garder contenance. Jadis, mon ascendance sur le brun avait été véritable. À présent, nos forces étaient déséquilibrées. En analysant la situation, je me rendis compte qu’il avait probablement le pouvoir de me tuer. Pourtant, il semblait épuisé, sans que ce ne fût le fait de Lux in Tenebris. « Qui est-ce ? » me demanda-t-il. « Un cadeau. » répondis-je, le souffle court. Depuis quand était-il si magnétique ? J’envisageai un instant de tout lui dire, de rechercher son aide. Dans mon esprit, durant un moment bref, il y eut un « nous » possible. Néanmoins, nous avions grandi ensemble. Je connaissais la marque de ses mains autour de ma gorge, ses menaces sans voile. Je savais qu’il avait violé Réta plusieurs fois, malgré les réactions folles de celle-ci. Seul son Réprouvé le rendait à peu près aimable. Érasme était un monstre et la politique n’était pas un jeu au point de prendre des risques incommensurables. Un sourire princier et orgueilleux s’étala sur son visage. « Je n’ai pas besoin de cadeau ou alors… » Il s’approcha et colla ses lèvres contre mon oreille. « … tu pourrais peut-être écarter les cuisses. » chuchota-t-il. Je sentis un léger tremblement contaminer mes jambes. Ma gorge se contracta encore. « Dois-je te rappeler mon rang, et le tien ? Continue et je te ferai enfermer. » Il rit et s’écarta. « Ton rang ne pourra pas toujours te sauver. Tu es une femme. » Je dus prendre sur moi pour ne pas baisser les yeux. Sa magie jouait encore autour de mon corps, comme si son propriétaire tentait de me pénétrer à travers elle. « Je suis certaine que, malgré tes dires, tu n’éprouverais aucun intérêt à me voir faire ce que tu désires. Et puis, entre nous, tu devrais déjà t’occuper de la Princesse Sundara. Celle-ci se plaignait récemment à mon oreille de ne pas encore être tombée enceinte. » Ce n’était pas le cas mais le mensonge pouvait s’avérer être une stratégie efficace. « À moins que tu souhaites m’épouser, moi-aussi ? » « Pourquoi pas. » Ces mots sonnaient comme une menace. En eux, j’entendis la possibilité qu’il me cassât en deux, qu’il m’enchainât et qu’il me fît taire à jamais. Je pris encore une fois sur moi. « Oh, je vois. Dans ce cas, j’attends que tu obtiennes l’accord d’Elias. » Je souris. Évoquer Elias me donnait du pouvoir. Elias m’épouserait et Érasme ne pouvait rien contre son père. « Je me demande si Elias sait qu’un Magicien te tourne autour. » Lucius. Je déglutis. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » « Oh si. Tu devrais vite t’en débarrasser. » « Je ne le côtoie pas. » « Ce n’est pas ce qu’il se dit chez les Magiciens. Tu serais même venue lui rendre visite. Doit-on attendre un heureux événement d’ici quelques mois ? » Sa main se posa sur mon ventre. « Quel enfant aimerait grandir ici ? » s’interrogea-t-il. « Tu ne dois pas encore avoir tes menstruations, en réalité. Quel dommage de rater la base de ce que l’on demande à une femme. Tu serais stérile que ça ne m’étonnerait pas. » La fureur gifla mon visage. « Je suis menstruée ! » lui assénai-je. C’était une erreur. Une grossière erreur. En me défendant d’en avoir fini avec mon aménorrhée, je venais de me réduire moi-même au statut de reproductrice. Ça n’aurait pas dû avoir la moindre importance pour moi. Pourtant, au fond, cette incapacité à enfanter qui avait longtemps été la mienne m’avait valu de nombreux reproches, des reproches qui m’avaient blessée. À présent que j’étais devenue viable, la perspective d’une grossesse me glaçait le sang. « Vraiment ? » demanda-t-il. Son regard glissa sur moi comme si je n’étais plus qu’un objet de convoitise. Je me sentis sale. « Parfaitement ! » parvins-je à me reprendre. « Mais cela ne te regarde pas. » « Je pourrais t’engrosser. Tu échapperais au vieux comme ça. » « Il te tuerait. » « Me tuer ? Allons… je suis son fils et toi… tu es remplaçable. » Il me regarda des pieds à la tête, avant de s’approcher du rouquin. Il le détailla, lui prit le bras et scruta la marque des esclaves. « Tu n’es qu’un enfant adopté ! » lançai soudainement, après avoir tenté de me retenir. Il lâcha le bras de l’homme et tourna légèrement son visage vers moi. « Retire ça. » Sa voix était aussi tranchante qu’une lame de rasoir. Je serrai les dents et me mis à le fixer d’un air royal. J’avais la sensation de me trouver sur une pente glissante, tout en étant loin de mon enveloppe charnelle. La réflexion ne coulait plus dans mon cerveau. Il n’y avait que cette position à tenir. Je sentis sa main se resserrer sur ma gorge et la dureté du mur derrière mon dos. « Je vais te tuer. » souffla-t-il. Mes ongles s’enfoncèrent dans sa peau comme un automatisme. Je n’essayai pas de l’en empêcher verbalement. Je plantai mes yeux dans les siens. Il valait mieux qu’il me tuât maintenant parce que, demain, je le jurais sur Ethelba, ce serait moi qui le ferais plier. Il me lâcha lorsqu’un bruit retentit, plus loin dans le couloir. « Merci pour le cadeau. » dit-il, avant de regarder l’esclave. « Suis-moi. » Mes tremblements reprirent lorsqu’il tourna les talons, alors même qu’une quinte de toux m’empêchait de remarquer son léger boitement.

975 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4149
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mer 11 Oct 2023, 18:15



La Tour d'Ambre



Ma main se referma sur la bouteille de vin. L’homme qui se trouvait à mes côtés l’avait ouverte dans un silence surprenant. « Voulez-vous que je vous serve, Princesse Eméliana ? » « Ce ne sera pas nécessaire. » Je continuai mon geste. Mes yeux admirèrent le liquide couler dans le verre et le teinter d’un rouge sombre. Depuis que Val’Aimé m’avait ramenée à Amestris, je n’avais eu de cesse de songer au Bal de Seaghdha. J’avais obtenu l’identité du Vampire qui avait planté ses crocs dans mon cou. Si je ne me souvenais plus de la soirée, je me souvenais pourtant de lui, de ma méprise et des sensations qui avaient parcouru mon corps lorsqu’il s’était accroché à ma chair. Il m’avait aussi confondue avec une autre. L’erreur était partagée. Néanmoins, j’appartenais à la Couronne Noire et lui n’appartenait à rien du tout. Mon comportement avait bien plus de poids que le sien. Les conséquences pouvaient s’avérer désastreuses, bien que je me doutasse qu’il n’essaierait pas de me faire chanter. Ce serait une grave erreur. Je ne chanterais pas et lui ne chanterait plus. Il serait simplement mort. J’étais pourtant curieuse. Le soir, il me hantait. Je l’imaginais me blesser de nouveau et mon cœur se mettait à battre une frénésie malsaine. Ça n’avait rien à voir avec le désir charnel. C’était différent, comme lorsque je ne mangeais pas pendant quelques jours et étais au bord de l’évanouissement. Il y avait quelque chose d’inexplicable dans les sensations qu’un corps peut créer lorsqu’il se trouve aux portes de la mort. J’avais envie d’y goûter encore. Contrairement aux autres hommes, son statut tout particulier de Vampire rendrait une rencontre plus évidente. S’il se montrait dangereux contre mon gré, j’ordonnerais sa mort. La simplicité des choses était enfantine. Seul son refus de me voir pourrait contrecarrer mes plans. « Vous pouvez disposer, je vous remercie. » « Bien, Princesse. » J’amenai le verre à mes lèvres, goûtai le liquide et grimaçai. Je n’avais jamais compris l’appétence pour le vin rouge. Insatisfaite, je pris la plume que j’avais préparée pour répondre à mon courrier et dessinai une lettre brève à l’attention de mon agresseur.

Cher Monsieur,

Ma démarche vous surprendra sans doute mais, suite à notre rencontre au Bal de Seaghdha, j’aimerais vous revoir. Que diriez-vous d’un lieu neutre ? Je vous propose Basphel village une nuit à votre convenance parmi les dates listées dans le document ci-joint.

Son Altesse Eméliana Salvatore.

J’avais recopié minutieusement une quarantaine de dates, parfois espacées de plusieurs jours. S’il tardait à répondre, les créneaux risquaient de disparaître. Néanmoins, j’avais bon espoir qu’il ne se comporterait pas avec inconséquence à la manière de Laëth Belegad qui avait tardé à me répondre. Les Enfants de Réprouvés n’avaient décidément aucune manière.

Une fois que j’eus apposé le sceau des Salvatore, une couronne de ronces, sur l’enveloppe, je me levai afin de marcher un peu. Je devais réfléchir à ma réponse pour l’Ange. Avalon ne me convenait pas. Cet endroit était celui des Péchés. J’aurais pu lui proposer le Lac Bleu, puisqu’elle s’y était mariée récemment dans le vice le plus total, mais je ne désirais pas risquer de croiser Lucius. Aussi, je voulais qu’elle me prît au sérieux. Qu’importassent les circonstances, je désirais passer en priorité. Songeuse, je m’arrêtai et regardai par l’ouverture de la fenêtre. J’avais besoin d’elle, au moins au début. Ârès me soutenait officiellement mais je n’étais pas dupe. Il n’aidait que lui. De plus, il restait un homme. Je ne voulais pas faire preuve de crédulité. Je l’utiliserais mais l’abattrais comme les autres. Je voulais régner véritablement et pas n'être que la marionnette d’un énième mâle. Je voulais pouvoir penser par moi-même et prendre les mesures qui me sembleraient importantes. Enfin, je ne cessais de m’interroger sur mes sentiments vis-à-vis d’Elias. Il m’avait longtemps effrayée mais je savais aussi que, sans lui, je n’aurais pas eu le quart des compétences et connaissances que je maniais à présent. Je ne pourrais être l'alliée des deux. C’était soit l’un, soit l’autre. Celui que je trahirais voudrait me tuer et Ârès semblait être le plus dangereux. Pour l’instant. Je me détournai et retournai m’asseoir.

À l’attention de Laëth Belegad,

Je comprends les impératifs de votre emploi du temps. Je me dois néanmoins d’insister et vous prie de bien vouloir me rencontrer dès que possible. Pour le lieu, Avalon me semble inapproprié. Je préférerais que notre rencontre se déroule à Basphel. Vous trouverez mes disponibilités actuelles ci-jointes. Je pense que nous devons parler. Après tout, vous et moi avons un homme en commun. À ce sujet, je vous félicite pour votre mariage. J’espère que vous me retournerez les compliments lorsque je serai mariée à Elias Salvatore.

Bien à vous,

Son Altesse Eméliana Salvatore.

PS : J'ai en ma possession les vêtements que votre frère portait durant la guerre.

La réponse serait sans doute plus rapide ainsi.

801 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4149
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Jeu 04 Juil 2024, 22:22



Le Prince Sombre



Rps précédents :
- Bienvenue chez vous !
- Bienvenue chez eux !

« Je t’aime. » « Je sais. » J’inspirai. « Je serai toujours avec toi. » « Je t’aimerai toujours. » Je soupirai et plaçai mes index contre l’arête de mon nez. Coudes sur la table, j’étais immobile depuis plusieurs minutes. « Je serai avec toi pour l’éternité, même quand t’en auras tellement marre de moi que tu ne supporteras même plus d’entendre mon nom. » Je fronçai les sourcils. Les paroles que nous avions échangées n’étaient pas les seuls souvenirs qui me revenaient régulièrement. Comme des vagues incessantes, nos deux corps imbriqués s’imposaient à moi, effaçant immanquablement le reste. Lorsque j’y pensais, des sensations interdites s’invitaient dans mon bas-ventre. Ma concentration s’annihilait au profit de l’envie malsaine de recommencer. Pourtant, je savais que ce ne serait plus possible. Plus rien ne le serait entre nous. Je déglutis, en songeant à notre fuite à travers les ruelles malfamées de Sceptelinôst. Courir ensemble dans la même direction était synonyme de mort. Le risque ne m’empêchait pas d’apprécier ces rares moments où nous nous accordions dans la désobéissance et le déshonneur. Raisonnablement, je me savais néanmoins perdant. Je lui avais dit que je l’aimais. Il ne m’avait rien murmuré de tel. Ce qu’il m’avait répliqué sonnait davantage comme une malédiction et le désir de le détruire s’emparait de moi à chaque fois que je m'arrêtais sur ce détail. Ethelba devait me haïr. Elle devait me haïr d’autant plus que depuis mon retour, la rumeur d’un haut fait que je n’avais pas réalisé enflait dans la capitale. La nouvelle de la mort de l’Impératrice des Deux Rives courait sur toutes les bouches, à l’image de ma présence à Sceptelinôst. On m’y avait aperçu. Les deux éléments liés faisaient de moi le coupable idéal. Pour les Réprouvés, ma mort future était déjà actée. Pour les Mages Noirs, j’étais devenu un modèle, le digne élève de Val’Aimé Taiji et bien plus encore. Partout, chacun rappelait que j’étais aussi le fils d’Elias Salvatore et avais bénéficié de l’éducation de Sorciers éminents. Pour le peuple, mes actes supposés terminaient de prouver ma légitimité. La puissance de ma magie et l’aura qui m’entourait avaient fait le reste. Ils me voyaient à présent comme l’héritier de la Couronne. Les mauvaises langues s’étaient tues concernant Dastan. Quand bien même l’idée d’une idylle filtrait encore, nombreux étaient ceux à arguer que mes actes n’avaient été qu’une stratégie pour me rapprocher d’Erza. Selon la majorité, je m’étais servi du roux pour m’infiltrer en terres ennemies et porter le coup de grâce à la Reine de cette race de dégénérés. « Je t’aime. » « Je sais. » Mes doigts remontèrent sur mon front. Les mots étaient assassins. Ma main fila dans mes cheveux. Pourquoi m’en faisais-je pour lui ? Pourquoi en étais-je réduit à me demander si cette rumeur l’avait rejoint et s’il croyait que je m’étais servi de lui ? Il savait que je n’étais pas à l’origine de l’assassinat d’Erza. Il ne pouvait pas m’en vouloir pour ce que je n’avais jamais fait. Pourtant, il y avait tout le reste. Sceptelinôst en flammes, toujours plus de morts, la tempête, nos ébats. Je soupirai. Hydrangea n’était pas encore revenue. Elle ne reviendrait probablement jamais. Elle devait avoir péri. Un pincement s’attaqua à mon palpitant. Je savais que le Réprouvé était vivant. J’étais convaincu que s’il avait trouvé la mort, je l’aurais senti. Mon cœur aurait volé en éclats. Cependant, ne pas savoir ce qu’il s’était passé exactement me rendait irritable. Les versions différaient. On parlait de la ville plongée dans l’obscurité, de dragons et de mer de sang.

Je me levai avant qu’Armand ne frappât. « Entrez. » Sa haute silhouette apparut. Ses cheveux roux étaient attachés en queue de cheval par un nœud papillon. Le costume qu’il portait prouvait l’importance de la soirée à laquelle nous étions attendus. Je songeai à Niklaus et sa décision d’interdire les cheveux ambrés. Je le comprenais. Ces derniers me ramenaient inévitablement vers le Bipolaire. « Nous y allons ? » me demanda-t-il, tout en terminant de s’habiller. Si je le suspectais d’être à la botte de Val’Aimé, il faisait une parfaite distraction. Sa présence m’empêchait de ressasser. « J’ai hâte. » dis-je, d’une voix qui laissait clairement supposer que le bal auquel nous nous rendions ne provoquait chez moi aucun enthousiasme. Il me sourit. Il me surveillait déjà et le ferait encore dès que je m’approcherais des buffets. Je n'avais pas le droit de boire. « Tout ce que vous avez à faire c’est d’être présent. » « La Princesse Éméliana Windsor sera-t-elle là ? » Il haussa les épaules pour montrer son ignorance à ce sujet.

Lorsqu’on annonça mon arrivée, tous tournèrent le visage vers moi. Je ne souris pas et laissai mes yeux parcourir la foule comme si je m’apprêtais à l’écraser. Sur ma peau, les marques de Lux in Tenebris dessinaient des arabesques menaçantes. Je n’étais ni la Tour d’Ambre, ni le Cavalier Noir, ni le Fou d’Argent mais peut-être avaient-ils tous raison : peut-être deviendrai-je Empereur Noir.  

822 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4149
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Ven 16 Aoû 2024, 19:07



Les pions qui rêvaient de grandeur



« Tous les Chanceliers des Ténèbres devront tomber, bien évidemment. » Mes prunelles bronze se posèrent sur les doigts d’Evan Faust. Il était plus âgé que moi et connu dans l’armée. En l’absence de Val’Aimé, il avait pris l’ascendance sur les soldats. Je bougeai doucement la tête, de façon à caresser mes doigts liés devant mon visage avec mes lèvres. « Oui. Le problème reste que nous ne savons pas où sont certains des Chanceliers. Accuser les autres de les avoir assassinés risque de se retourner contre nous dans le cas où ils réapparaîtraient. Il en va de même pour Cyrius Windsor. » Prononcer le nom du Grand Chaos sans en éprouver une colère dégoûtée m’était difficile. Il avait osé truquer les enchères organisées par ma famille concernant Freyja Belegad. Dans l’Histoire, aucun Empereur Noir n’avait ainsi osé cracher à la figure des Mayfair. « Une fois sur le trône, nous aurons tout pouvoir sur le réseau d’espionnage. Nous pourrons déployer des Sorciers en nombre pour intercepter les survivants et les tuer avant qu’ils ne puissent revenir à Nementa Corum. Val’Aimé ne sera pas facile à éliminer mais le dégénéré qui nous sert actuellement de Roi devrait plier facilement. Quant à Lhéasse Taiji… Je connais quelqu’un qui serait heureux de l’achever. » « Nous ignorons également où se trouve Elias Salvatore. » « Peu importe. Lorsque nous aurons la main mise sur la presse, nous pourrons salir son nom sans efforts. Le peuple a beau être éduqué, il n’en demeure pas moins conditionnable. Les médias se chargeront de laver le cerveau des Mages Noirs en notre faveur. Quand bien même il voudrait revenir, il serait écarté du pouvoir. » Mon interlocuteur était optimiste. Il le fallait pour commander l’armée noire. Je ne partageais pas son sentiment. Certaines zones d’ombre demeuraient dangereuses. Si Cyrius était la marionnette d’Elias, comme certains bruits le laissaient entendre, alors le dernier était assez malin pour avoir quelques coups d’avance. J’avais également ouïe dire que Val’Aimé prévoyait de renverser Cyrius. Si c’était le cas, les deux hommes ne devaient actuellement pas être ensemble. La situation était inédite et j’avais également conscience que d’autres que nous devaient discuter d’un sujet similaire. Cependant, les autres n’avaient ni l’armée, ni mon réseau.

« Nous devrions faire disparaître Eulalie Solveig, épouse Windsor, et sa fille avant que l’une d’elles ne demande la régence en l’absence du Roi. » « Quand bien même elles en feraient la demande, elles ne l’obtiendraient pas. » « Je n’en suis pas certain. Eulalie a été la femme de trois Rois, et Eméliana est la fille de Niklaus Salvatore. » « Eméliana est trop jeune et sa mère… » Il soupira, sans finir sa phrase. « Rien ne sert de prendre des risques inutiles selon moi. Faire disparaître deux femmes ne sera pas difficile. » « Nous ferons ça sous peu alors. » « Bien. » Nous nous étions mis d’accord pour que la couronne me revînt. Il dirigerait l’armée et serait mon bras droit. « Je n’ai pas d’avis particulier sur Eulalie mais j’aimerais me réserver Eméliana. Loin des terres sorcières. La marque des Mayfair lui irait parfaitement. » J’avais quelques griefs à son égard. « Si je puis me permettre, la fougue de la jeunesse ne doit pas obscurcir votre jugement. Il vaut mieux la tuer. » J’acquiesçai sans approuver. « Reste le problème d’Érasme Salvatore. » « Il n’est plus Prince et n’a même pas encore obtenu son diplôme universitaire. » « Cela n’empêche rien. Il est puissant et populaire depuis son excursion à Sceptelinôst. Il est marié à une Princesse des Enfers et à cette enfant malaisante... » Je soupirai. Il reprit. « Le peuple pourrait également vous trouver trop jeune pour gouverner. Si vous vous en sentez capable, Érasme l’est tout autant. Il a été formé aux côtés de Sorciers importants et respectés, voire craints. » « Que devrions-nous faire de lui ? » « C’est une bonne question. Avant qu’il ne tue Erza, nous aurions pu utiliser les rumeurs concernant Dastan Belegad mais maintenant… L’acte est trop gros pour pouvoir l’étouffer facilement. C’est trop tard. » « Nous pourrions l’éloigner ? L’envoyer à Ranaghar ou à Lagherta le temps pour nous d’opérer ici ? Ou lui confier une mission longue en dehors de nos territoires ? Mon cousin ne pourra pas le tuer. Armand est puissant mais je le soupçonne d’apprécier Érasme, quand bien même il l’a trouvé baignant dans son vomi lors de leur première rencontre. » Peut-être pourrions-nous profiter de son attrait pour la drogue et l'alcool ? Personne ne s'étonnerait de le trouver mort, étouffé par ses propres fluides. « Nous devons y réfléchir mais, pour l’heure, y a-t-il d’autres opposants problématiques, hormis les Archimages que nous accuserons de conspiration ? »

755 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4149
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Sam 31 Aoû 2024, 12:23



Le Prince Sombre



Mes prunelles fixaient mon dessin sans le voir. Ce n’étaient pas mes traits grossiers qui occupaient mes pensées mais le modèle que je tentais de reproduire en vain. Je n’arrivais pas à dormir. Je posai le crayon lorsque mes sens m’indiquèrent une présence étrangère. Le parchemin se déforma sous ma magie, au point de ne devenir qu’une masse informe de papier qui brouilla totalement mes essais. Personne ne devait constater. On frappa à ma porte et mes pas me portèrent jusqu’à elle, non sans que je constatasse l’émergence d’un sentiment d’urgence dans ma poitrine. J’eus la certitude qu’il se passait quelque chose. J’ouvris et découvris le visage d’Éméliana. Tous les efforts qu’elle faisait pour avoir l’air imperturbable n’auraient suffi à cacher son trouble. « Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je simplement, sans chercher à ajouter quoi que ce fût de désagréable ou de menaçant. Elle se faufila dans mes appartement. « Ferme la porte. » me dit-elle précipitamment. Elle savait pourtant comme moi que les portes n’étaient que de maigres barrières. Je lui obéis cependant et m’appuyai contre le battant, comme pour empêcher un quelconque intrus d’entrer. « Ferme la mieux que ça ! » Je tournai légèrement la tête. Mes lèvres s’entrouvrirent et ma langue caressa mes molaires. Je n’aimais pas son ton mais sentais ce qu’il comportait d’urgent. Lux in Tenebris s’infiltra sous le bois. Quiconque s’approcherait risquait de le regretter amèrement. Le temps pour moi de demander ce qu’il lui prenait tout à coup, ses yeux dévisageaient déjà le papier déformé. Elle ne fit aucun commentaire à ce sujet mais je sus d’instinct qu’elle avait compris. Je soupirai. « Explique-toi. » « Ma mère a disparu. » me lâcha-t-elle. « Et alors ? Tu ne l’as jamais appréciée. » répliquai-je, agacé par les morceaux de phrases qu’elle me lançait sans qu’ils ne comportassent la moindre substance exploitable. « Érasme… Ne comprends-tu pas ? » Je commençais à entrevoir son propos. « On cherche à nous éliminer, ma mère et moi. Le Roi est absent, le Chef des Armées est absent, ton père est absent. Amestris est un champ de bataille politique à l’heure actuelle et… » Elle hésita, ce qui me laissa l’opportunité de placer mes pions. « On cherche à t’éliminer parce que tu pourrais demander la régence du trône en l’absence de ton père adoptif. » Je soufflai, mesurant ma supériorité dans cette affaire. Elle me demandait de l’aide sans l’avouer. La manœuvre devait affreusement lui coûter. Je m’approchai d’elle. « Si tu veux que je te porte secours, tu dois me dire tout ce que tu sais et tout ce que tu as fait. » « Je n’ai… » « Tu crois que je suis aveugle ? Tu crois que je n’ai pas d’espions ? Tu crois que je suis à ce point stupide ? » Je n’avais daigné utiliser les ressources à ma disposition que récemment, lorsque j’avais compris ce que ma nouvelle popularité et l’absence des grandes têtes dirigeantes signifiaient. Elle était dans le jeu politique depuis bien plus longtemps que moi, probablement parce qu’elle ne voulait tenir à personne et qu’elle ne désirait que personne ne tint à elle. Si elle se réfugiait dans une course impossible à la Couronne, il me semblait cependant improbable qu’elle concourût seule contre tous. De plus, j’étais convaincu qu’elle savait des choses que j’ignorais. Si elle voulait obtenir de moi quoi que ce fût, et elle était venue dans ce but, parce que mon succès était retentissant, elle devrait parler. « Dis-moi tout ce que tu sais Éméliana. » Sa fureur côtoya sa peur d’être fauchée par des mains encore inconnues. Elle pâlit et me souffla des mots pour me mettre en garde. « Ce savoir est dangereux. Quant au reste, tu ne dois pas prendre les choses à la légère. Ceux qui agissent dans l’ombre et qui ont enlevé et peut-être tué ma mère ne sont pas des débutants. Ils sont puissants. » Je restai interdit. « Dis-moi tout ce que tu sais. » répétai-je. Et je ne parlais pas que de la situation actuelle. Je parlais de ce qu’elle savait sur moi. J’avais remarqué ce changement dans ses iris. J’avais remarqué les contours grossissants de son orgueil. « Avec qui t’es-tu alliée contre l’Empereur Noir ? Qu’est-ce que tu sais sur moi ? » Elle serra les dents. « Tu te rappelles du Morlyä ? » Je tournai la tête vers une partie de ma bibliothèque. C’était un langage secret que je n’avais pas pratiqué depuis bien longtemps. J’en possédais néanmoins toujours un ouvrage sur mes étagères. Quand nous étions enfants, dans les rares moments où nous nous étions entendus, nous communiquions parfois ainsi. Elle avait dû parfaire sa maîtrise depuis. « Oui. » répondis-je. « Alors je vais te l’écrire et tu n’auras qu’à faire comme avec ton dessin lorsque tu en auras pris connaissance. » « Bien. »

Mes doigts pincèrent l’arête de mon nez lorsque j’eus fini. « Est-ce que c’est vrai ? » « Oui. » Cette fois, ce ne fut pas qu’un brouillage que le papier subit mais la morsure des flammes. Mon index frappa le bois de la table légèrement noirci par le feu. « Tu as raison. C’est dangereux. » Dangereux et bien plus encore. Je retins un juron et me frappai la tête de la paume de ma main. La rage se nourrissait des questions qui pleuvaient dans mon esprit. Les « Si » m’assaillaient et beaucoup de « Pourquoi » colériques foudroyaient ma pensée. Les réponses ne pourraient arriver que par une seule voix, celle d’un unique homme qui était, pour l’heure, absent. Je pris un autre parchemin et y notai en Morlyä : Lucius sait ? « Non. » Je me levai. « Qui sait ? » « Je ne sais pas. Nous deux et celui qui me l’a dit probablement. » « Cyrius sait ? Val'Aimé ? » « Je ne sais pas, Érasme. » insista-t-elle. « Tu vas aller à Caelum. » décidai-je. « Quoi ? » « Tu vas aller chez Lucius et tu vas y aller maintenant. » Elle protesta mais je ne l’entendais déjà plus. Je lui imposai ma vision des choses. « Ici, tu ne sais pas qui sont tes ennemis. Si tu restes, ils ne seront pas satisfaits. Le fait de t’éloigner fera de toi un problème moins préoccupant. » Je créai un portail en faisant couler mon sang et en le disposant convenablement. « Ne dis rien à Lucius. Si tu lui dis quoi que ce soit, je te tuerai moi-même. » « Et toi ? » « Moi je vais enquêter. » Elle ne put retenir un rire mauvais de sortir de sa bouche. « Tu te crois intouchable ? Ils veulent tous nous faire tomber ! » « Je me fiche de tomber. » « Et lui ? » « Il n’y a rien entre lui et moi. » articulai-je entre mes dents. Elle abandonna cette piste et s'écria : « En m’envoyant loin tu leur ouvres la voie vers le trône ! » Ce qu’il ne fallait pas entendre… « Non. En t’envoyant loin, je t’empêche de mourir. » lui assénai-je avant de la pousser fermement. Ma magie l’engloutit et je restai debout devant les longs filaments noirâtres et rougeâtres qui finirent par se calmer. Rien en moi, en revanche, n’était plus calme et je le constatai encore quelques minutes plus tard en écrivant une lettre à mon frère.

1209 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4149
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Dim 01 Sep 2024, 12:21



Le Prince Sombre



J’étais assis sur un rocher, Hydrangea à mes côtés. L’animal n’avait plus rien de géant. Il était même minuscule. Le soulagement m’avait envahi lorsque je l’avais su en vie. Les Réprouvés qu’elle avait tués et les maisons qu’elle avait détruites ne m’importaient pas. Rien ne m’importait véritablement hormis le Bipolaire. Je prenais plaisir en torturant autrui mais ce plaisir-là était fade en comparaison à celui que je prenais à l’observer. Ceux que j’avais éliminés ne venaient jamais me hanter. Je n’éprouvais nul remord lorsque des cris déchirants s’élevaient de la silhouette d’une personne que j’avais choisi de torturer. C’était dans l’ordre des choses. Le Chaos m’appelait et je lui répondais. Je n’étais pourtant plus tout à fait certain de me haïr moi-même pour ce que j’étais. Je n’étais pas non plus sûr d'encore désirer mettre fin à mes jours. La souffrance que j’éprouvais trouvait ses limites aux abords des fondations que nous avions construites ensemble, lui et moi. Je savais pourtant que rien ne serait jamais possible, rien de stable, rien qu’il assumât pleinement. Si je mentais à tous, je ne me mentais plus à moi-même. Quand bien même l’aurais-je souhaité, mes pensées m’en auraient empêché. Son image ne me quittait jamais. Son odeur non plus. Il me suffisait de laisser mes idées errer pour qu’elles me ramenassent sans cesse vers lui. Je me comprenais condamné, d’autant que j’étais certain que notre histoire impossible ne le plaçait pas dans un état similaire. D’autres considérations l’accaparaient. S’il ne dormait pas la nuit, ce n’était pas à cause de la vision imaginée de mon corps nu ou de mes rares sourires. S’il ne dormait pas, c’était parce qu’il devait souffrir de l’état des siens et de leur rejet. Il souffrait en partie à cause de moi mais, contrairement à jadis, je n’en tirais aucun plaisir malsain. Je m’étais souvent repu de l’idée que s’il endurait des tourments à cause de moi alors il ne pourrait jamais se débarrasser de ma présence. Je m’étais parfois affirmé que je préférais qu’il me haït plutôt que je l’indifférasse. À présent, je voulais simplement qu’il m’aimât. Cette volonté rendait mon cœur lourd d’une tristesse qui me semblait sans fin. Il ne m’aimerait jamais. Pas comme j’envisageais l’amour. Je devrais en porter le poids, le regarder évoluer sans moi, le savoir dans les bras d’autres, essuyer sa haine à mon encontre, combattre ses sautes d’humeur. J’étais sûr de l’aimer toujours avec la même intensité. J’étais certain que ça ne changerait jamais, en dépit de nos idées divergentes et de nos visions de l’avenir différentes. Je n’aimerais personne d’autre que lui. Là était ma malédiction et ma bénédiction. J'avais appris à l'accepter. Je n’étais pas né pour aimer et, en cela, le fait que j’y arrivasse était déjà miraculeux. Il était comme un éclat de lumière dans l’obscurité. Je l’avais honni si souvent pour ça lorsque je me mentais encore. À présent je ne faisais que l’aimer. Nous étions différents. Accumuler les morts dans mon camp ne me dérangeait pas, là où j’étais certain qu’il devait pleurer chacun des cadavres tombés au combat. Je trouvais normal que les Sorciers se sacrifiassent pour la cause d’Ethelba si les volontés de la Déesse étaient celles-ci. Je trouvais logique que mon peuple se sacrifiât pour moi. J’avais été élevé comme un Prince sombre, pas par mon père mais par ceux qu’il avait placés à mes côtés. Je soufflai, les lèvres serrées. Je n’avais jamais été orphelin et, pourtant, je connaissais très mal Elias. Kaahl. Je ris de dépit après avoir lancé un bout de viande à l’hydre qui se jeta dessus, ses têtes rivalisant pour obtenir leur dû. Ce n’était qu’une question de compétition car la créature n’avait qu’un estomac. Peu importait la mâchoire qui se saisissait de la proie. Depuis que je savais, j’alignais les hypothèses et les constats, je tentais de démêler le vrai du faux. Certains événements prenaient un sens différent. Je ne pouvais que reconnaître le génie de mon père, Ârès Taiji, qui avait réussi à tromper le monde entier et à se construire deux identités si opposées. Ainsi, la question qui revenait inlassablement me torturer était celle de savoir qui il était vraiment, ce qu’il aimait véritablement, ce qu’il haïssait et, surtout, quel était son réel but. Au-delà de ces questions, je ne pouvais m’empêcher de haïr Lucius davantage. Notre père avait dû passer bien plus de temps avec lui, lui expliquer des choses réservées aux Magiciens, comme le fait qu’il pouvait aimer qui il souhaitait, qu’importât son sexe. Il avait dû le rassurer lorsqu’il avait douté, peut-être trop, jusqu’à créer ce que mon frère était devenu : un crétin qui croquait égoïstement la vie à pleines dents. Je pensai longtemps à ce que je serais devenu si j’avais grandi à Caelum et non à Amestris, tellement que je n’entendis Armand arriver qu’à la dernière seconde.

810 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Quête] - La Tour d'Ambre, le Cavalier Noir et le Fou d'Argent | Solo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Quête] Le trou noir (Jingle solo)
» [XIX] – Tout n’est pas noir ou blanc | Solo
» [IX ; XI ; XXIX] Chroniques en noir et blanc | Solo
» Les prémices de la crucifixion de l'Empereur Noir | Solo
» Un lac noir [ Quète du topaze avec Mitsu ]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Océan :: Continent Devasté - Ouest :: Nementa Corum :: Amestris-