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 Une bouche en trop à nourrir (Solo)

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Dorian Lang
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◈ YinYanisé(e) le : 22/08/2022
Dorian Lang
Dim 25 Aoû 2024, 14:44



Une bouche en trop à nourrir
Eutropius ; Solo



Chronologie : Après le Bal du Vicomte Halloy

Une odeur de camphre flottait dans la chambre. Résistant à l'envie de se frotter le nez pour en déloger les effluves piquantes, Eutropius marcha jusqu'à la fenêtre qu'il entrouvrit. L'air d'Amestris était vicié, mais il le préférait à celui confiné qui plombait la pièce et promettait à ceux qui le respiraient une migraine précoce. Cette dernière, épinglée par la fatigue, chatouillait déjà ses tempes. Ils étaient rentrés tard du bal, le temps de faire le trajet jusqu'à la maison, mais Eutropius s'était naturellement réveillé à l'aube, par la force des habitudes. Résigné, il s'était levé.

Le silence régnait dans la maison et il ignorait si son père dormait ou s'il était parti tôt. Son travail requerrait qu'il travaille à des horaires peu séduisants afin de pouvoir publier le journal à l'heure prévue. En ces temps incertains, Balzain ne dormait qu'une poignée d'heures pour réussir à couvrir tous les sujets. Pour cette raison, Eutropius avait été étonné qu'il insiste pour venir à ce Bal en terres Magiciennes. Balzain avait toujours considéré ces soirées comme des pertes de temps et son opinion sur les Mages Blancs n'était pas celle de l'ancien Empereur. Il voyait dans le rapprochement avec cette "espèce", comme il aimait à les nommer, la pire des choses qui puisse arriver à leur peuple. Il considérait l'actuel Empereur comme à peine meilleur que son prédécesseur et scrutait avec la plus grande attention et non moins d'espoir les autres acteurs gravitant autour du trône.

Le bruit de draps glissant au sol sortit Eutropius de ses pensées. Il se détourna de la fenêtre pour se tourner vers la silhouette de sa mère. Ses paupières tressautées et de petits gémissements saccadés lui échappaient, comme si elle était sous l'emprise de mauvais rêves. Que ce soit cela ou la folie dont elle était victime, Euphémie était dans un état de faiblesse avancé. Elle ne sortait presque plus de ses cycles d'inconscience. Balzain avait contourné le problème en théorisant qu'elle redeviendrait elle-même avec le temps. Il n'avait tout simplement pas le temps, ni même l'envie, de s'occuper d'elle et trouvait de mauvais goût qu'elle n'ait pas pris les précautions nécessaires dans son travail pour leur épargner ces désagréments. Désormais un fardeau inutile, elle devenait une charge mentale et financière qui s'ajoutait à son lot quotidien. Eutropius n'ignorait rien de tout cela, mais il ignorait quoi en penser. Sa relation avec sa mère n'avait rien d'atypique. Elle était sa génitrice et leurs rapports étaient maigres. Enfant, ils avaient partagé des moments, lorsqu'elle le gardait auprès d'elle à son laboratoire. C'était là qu'il s'était sensibilisé à son univers et avait appris quelques petites choses, bien utiles aujourd'hui. Au début de son adolescence et de l'éveil de ses premiers émois sexuels, durant une courte période, Eutropius avait développé une sorte de fascination pour elle. Rapidement cependant, cette fascination s'était transférée sur sa cousine, qui présentait l'avantage d'être plus accessible et malléable. Il avait pu creuser sa curiosité assez facilement et s'était désintéressé de sa mère.

« Elle ne fait aucun progrès. » Eutropius tourna la tête et vit son père, dans l'embrasure de la porte. « Tu n'es pas au journal. » constata Eutropius. Il avait appris à éviter de lui poser des questions. « Je voulais te parler avant d'y aller. » Il avança et prit place dans un fauteuil. « À propos d'hier soir. J'ai été occupé et je n'ai pas eu le temps de m'occuper de toi et de te parler sur place. Je n'avais pas anticipé que ce bal serait d'aussi... mauvais goût. J'aurais préféré un autre cadre pour ce que j'avais en tête mais peu importe. Ce sera toujours utile d'en faire un article au journal. Mais c'est de mariage dont je veux te parler. » Eutropius leva un sourcil circonspect. Il n'était pas étranger à cette fatalité qui l'attendait. Mais ce jour lui semblait encore trop éloigné pour y accorder réflexion. En voyant sa tête, Balzain laissa percer l'ombre d'un sourire amusé. « Je ne parle pas du tien. Même si j'ai déjà commencé à y réfléchir. J'ai quelques pistes, et je t'en parlerai en temps voulu. » Comme Eutropius ne répondait pas, il hocha la tête, satisfait, et poursuivit. « Je veux te parler de moi. » « Tu vas prendre une seconde femme. » conclut l'adolescent en gardant sa voix la plus neutre possible.

Message I | 775 mots


Une bouche en trop à nourrir (Solo) O5u6
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Dorian Lang
Dim 25 Aoû 2024, 15:07



Une bouche en trop à nourrir
Eutropius ; Solo



Ça ne surprenait pas Eutropius. La pratique se faisait suffisamment dans leur société pour qu'il accueille la nouvelle sans sourciller. Il se demanda simplement si sa mère les entendait, depuis la profondeur de sa maladie. « Oui. J'envisage plusieurs partis. J'aimerais t'envoyer à l'université quand tu auras ton diplôme à Basphel, comme c'est ton souhait, naturellement. Je gagne suffisamment pour payer le droit d'entrée, mais il y a tous les à côtés, on n'est jamais trop prudent. Une éducation, ça n'est pas gratuit. D'autre part, la situation d'Euphémie dure depuis trop longtemps. C'est mauvais pour notre image, et surtout la mienne. Je sais que c'est un sujet à discussion au journal quand je ne suis pas là. Ses multiples fausses couches m'ont déjà porté beaucoup de tort. » Eutropius acquiesça lentement. Ça commençait à faire beaucoup sur la liste d'accusations à l'égard de sa mère. Elle n'avait su donner qu'un fils à Balzain, ce qui était visiblement un sujet de rancœur pour le journaliste. « En conséquence, j'attends de toi que tu ne me fasses pas défaut, comme ta mère. J'étais sérieux hier quand je t'ai dit de garder des relations au minimum courtoises avec tes camarades. » Il savait qui il entendait par camarades. Peu importait qu'Eutropius se créé des ennemis auprès d'Ygdraë ou d'Ondins. Il parlait de la Salvatore qu'ils avaient brièvement croisé, et des autres qui naviguaient dans leur cercle sociétal direct. « Entendu. Je n'avais pas prévu de te mettre des bâtons dans les roues. » rétorqua-t-il un peu sèchement. Cette conversation prenait un tour désagréable, où il avait le sentiment de recevoir des accusations injustifiées à son encontre. « Je le sais. Tu ne l'as jamais fait. » Le Sorcier scruta son fils de son regard perçant. « Tu ne dis pas souvent ce que tu penses. » observa-t-il avant d'ajouter en voyant l'expression de l'adolescent. « C'est une bonne chose. Ne te méprends pas. Mais tu peux me faire confiance. C'est toi, et moi. C'est nous deux qui définiront l'avenir de cette famille, ensemble, et je ne sais pas si tu en as conscience. Tu as aussi ton rôle à jouer. Tu es jeune, c'est vrai, et tu n'as rien prouvé car ton temps n'est pas venu, mais il faut que tu gardes ça en tête dès maintenant. » La discussion commençait à mettre réellement Eutropius mal à l'aise, comme chaque fois qu'il était question de lui. Il baissa les yeux sur son pantalon et s'aperçut qu'il triturait nerveusement un fil qui se décousait sous l'effet du jeu de ses doigts. Il cessa aussitôt pour poser ses mains à plat sur ses cuisses. « Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ? » « De la recherche. » répliqua-t-il aussitôt. « Oui, il m'avait bien semblé deviner que tu n'avais aucun désir de reprendre l'Aiguille. » Eutropius se figea, notant l'amertume dans sa voix. Conscient qu'il naviguait en eaux troubles, il pesa ses mots avec plus de vigilance. « Si c'est ce que tu souhaites, c'est ce que je ferai. » répondit-il prudemment. « Non. Je ne donnerai mon journal qu'à quelqu'un qui le mérite et qui serait prêt à tuer pour le diriger. Ce n'est pas ton cas. » Eutropius ouvrit la bouche pour protester mais Balzain leva une main. Il ne le regardait même pas, comme s'il était seul dans la pièce, en discussion avec lui-même. « Et je n'ai pas prévu de n'avoir que toi comme enfant. C'est vrai que je voudrais que l'Aiguille reste sous le nom de Dogma. Fort heureusement, je ne manque jamais de ressources. Il y aura bien une Sorcière pour me fournir un rejeton qui partagera mes ambitions. » Immobile et pâle, Eutropius resta silencieux. Il n'y avait aucune violence, mais il ne se serait pas senti différent si son père l'avait giflé. Il se sentait mis à l'épreuve et ignorait depuis quand il était examiné. « Et cette recherche, sur quoi portera-t-elle exactement ? » relança Balzain, impitoyablement. « Je... Je ne sais pas encore. » « Ne bégaye pas comme ça. Réfléchis-y sérieusement, et donne-moi ta réponse quand tu l'auras trouvée. » Comme Eutropius acquiesçait, Balzain inspira et se releva. « Il faut que j'y aille. On se voit plus tard. Je ne rentrerai sans doute que demain matin, j'ai pris du retard avec le bal. »

Message II | 767 mots


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Dorian Lang
Dim 25 Aoû 2024, 15:50



Une bouche en trop à nourrir
Eutropius ; Solo



Eutropius avait ruminé toute la journée. Troublé par sa conversation avec son père, une des plus longues qu'il ait jamais eue avec lui, même s'il s'agissait en majorité d'un monologue où il se contentait d'acquiescer aux moments opportuns, il n'avait de cesse d'y revenir, pour décortiquer certaines phrases prononcées. Par conséquent, il avait mis le double du temps habituel pour rédiger un devoir pour Basphel, sans cesse surpris le regard dans le vague à réfléchir à tout à fait autre chose que la géographie. Agacé, il avait tout rangé et songé qu'il devrait revenir dessus inévitablement avant de le rendre. Préoccupé comme il était, il doutait avoir écrit quoi que ce soit de pertinent et il ne souffrait pas d'obtenir de mauvaises notes. Basphel n'avait déjà qu'une réputation peu reluisante auprès de son peuple, y récolter de mauvais résultats était inenvisageable. Et après les reproches sous-entendus par son père, Eutropius sentait qu'il ne devait faire aucun faux-pas.

Pour se calmer, il était sorti se promener mais avait fini par rentrer assez rapidement, la foule d'esclaves et de passants l'irritant finalement plus qu'autre chose. Il aurait tout donné pour se retrouver à des milliers de lieues, dans un endroit désert où il pourrait enfin souffler et tout poser à plat. Planifier la suite. Tout ce maëlstrom cérébral n'avait pas été complètement inutile, et Eutropius finit la journée là où elle avait commencé, dans la chambre de sa mère. Ses yeux étaient désormais grand ouverts et fixaient le plafond. Comme statufiée, seul le mouvement de sa poitrine trahissait un semblant de vie dans cette enveloppe qui avait été sa mère. La conclusion de ses réflexions l'avait conduit, comme son père, à pointer le doigt sur Euphémie. Elle était la source de contrariété majeure de Balzain, ce qui rejaillissait sur lui en conséquence, de façon totalement injuste. Il n'était pas responsable des erreurs de sa mère. Jusqu'à présent, son père n'avait que rarement eu à lui faire le moindre reproche. Eutropius avait été calme aussi longtemps qu'il s'en souvienne, et surtout obéissant. Il était discret et tâchait de ne pas être trop bête ni trop ouvertement ambitieux. Son existence aurait pu s'effacer demain sans que ça ne trouble le cours du destin.

« La fumée dans la cheminée... » Le filet de voix qui s'éleva du lit s'acheva en marmonnement inintelligible. Eutropius s'approcha. Une moue boudeuse gonflait la lèvre inférieure de sa mère, lui donnant un air enfantin troublant sur son visage adulte. « Comment ? » Presque aussitôt, il se sentit idiot d'essayer de converser avec elle. « Pourri, pourri, comme la chenille et - pouffff... » Elle expira profondément. Eutropius secoua la tête. Il ne parvenait pas à maîtriser la colère qui l'assaillait, malgré ses efforts. La veille, il avait cédé. Il aurait pu tuer cette fille qui l'avait reniflé et lui avait sauté dessus comme une petite sauvageonne. Y repenser suffisait à embraser comme du bois sec son ire croissante. « La petite craie, elle tourne et tousse. » chuchota Euphémie sur un ton effrayé. Les lèvres pincées, Eutropius la dévisagea. Son visage se vida de toute expression et il retira machinalement l'oreiller qui soutenait la tête de sa mère. Après un dernier regard sur elle, le temps que leurs yeux se croisent mais sans qu'elle semble accuser réception de sa présence, il pressa l'oreiller sur la tête d'Euphémie. Il l'entendit essayer de parler contre le tissu et appuya plus fort, s'aidant de son coude pour appuyer de tout son poids, à moitié couché sur le lit. Il jeta un coup d'œil à l'horloge. Son père ne rentrerait pas avant plusieurs heures. Qu'aurait-il dit en le surprenant ? Le corps d'Euphémie tressauta, d'abord faiblement, puis plus violemment mais Eutropius tint bon, les dents serrées.




Au matin, Eutropius boucla son sac. Il repartait pour Basphel. Le bruit de la porte d'entrée l'alerta du retour de Balzain. Il s'attendait à ressentir une poussée d'adrénaline, un sursaut de peur. Il resta calme, et songea à son devoir de géographie qu'il allait devoir réécrire. Cette perte de temps l'ennuyait. Il quitta sa chambre, portant son sac à bout de bras. Avant de descendre dans l'entrée, il fit un détour par la chambre de sa mère. Son père y était déjà. Debout près du lit, il scrutait le corps roidi d'Euphémie, son visage bleui et terne sur l'oreiller crème. « Elle est morte. » Il leva un regard interrogateur sur Eutropius et le sonda. « Elle a dû mourir dans la nuit. » finit-il par dire, ne sachant pas quelle réaction était la plus normale. Il n'était pas certain d'avoir envie de cacher ce qu'il avait fait, et surtout doutait de sa capacité à le cacher à son père. Pour autant qu'il sache, il avait déjà deviné. Son métier l'avait rendu assez perspicace pour voir au delà des apparences. Il n'y avait donc nul besoin de se confesser. « J'imagine que oui. » articula-t-il lentement sans détacher ses yeux des traits inexpressifs d'Eutropius. « Tu as besoin que je reste pour les funérailles ? J'avais prévu de rentrer à Basphel. J'ai des examens. Ils pourront comprendre, vu la situation, que je ne me présente pas, mais j'aimerais éviter de passer par le rattrapage. » « ... » Balzain eut soudain l'air fatigué, comme si la nuit blanche venait de lui tomber dessus d'un seul coup. Eutropius le trouva vieux. « Non. Ce n'est pas nécessaire. Pars à Basphel. Je t'écrirai. Je m'occupe de tout. » « D'accord. » Il tourna les talons et quitta la maison avec un goût d'inachevé dans la bouche. Il avait espéré une autre réaction.

Message III | 980 mots

Fin !!! nastae


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