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 [Flash RD] Les Portes V - Le menteur

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Persée
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Persée
Mer 08 Mai 2024, 10:10

[Flash RD] Les Portes V - Le menteur U0d4
Les Portes V - Le menteur
Primaël & Ezémone



Chronologie : Plus de quinze ans avant La chute du Roi sadique

Ezémone d'Ecirava:

Bluette se pencha vers l'oreille d'Ezémone pour se faire entendre à travers la symphonie jouée par l'orchestre. « Est-ce que ça va ? Tu ne tiens pas en place. Tu as besoin d'intimité ? » Façon élégante de lui demander si elle avait besoin d'aller soulager sa vessie. « Mmh ? Ah, euh, oui, c'est ça. » mentit la violette en remerciant la pénombre de masquer l'incarnat de ses joues. « Mais le concert est presque terminé, je peux patienter. » Après avoir pressé la main de son amie pour la rassurer et la remercier de sa sollicitude, elle s'employa à maîtriser le tressaillement de ses jambes et s'absorba du mieux qu'elle put dans le concert. Donné en plein air au crépuscule, il se tenait sur une vaste structure en bois montée sur pilotis au dessus du lac, reliée à la barge par un ponton. Quelques lampions en papier bleu et doré conféraient au site une atmosphère féérique. Immanquable, l'évènement avait été sur toutes les lèvres dès son annonce. Il avait enthousiasmé Ezémone qui s'était empressée d'en parler autour d'elle pour que tous s'y rendent. Maintenant qu'elle y était, sa concentration ne cessait de lui glisser entre les doigts et elle n'écouta que distraitement le moment culminant où les musiciens tiraient des notes enflammées de leurs instruments pour emporter avec eux les spectateurs dans la fièvre de l'apothéose. Ses pensées ne cessaient de revenir sur lui. Il était assis juste derrière elle et ne pas se retourner était une torture qui durait depuis deux terriblement longues heures. Elle se rendait bien compte qu'elle divaguait en croyant sentir son souffle lui caresser la nuque mais son imagination avait pris le mors aux dents depuis la veille. Elle se rejouait tant la scène en boucle, cette seconde où leurs lèvres s'étaient effleurées alors qu'ils étaient seuls un bref instant, qu'elle se demandait si, victime d'une insolation, elle n'avait pas halluciné toute la chose à force d'en rêver. La violette sursauta quand les applaudissements éclatèrent autour d'elle, l'arrachant à cette vision qui l'avait tenue éveillée toute la nuit qui avait suivi. Avec retard, elle les imita et renvoya un sourire candide à Bluette qui l'interrogeait du regard. Comme aimantée, elle pivota ensuite de moitié son buste et sentit son cœur faire un violent écart en croisant les yeux de Lazarius. Sauvée par des années de leçons de bienséance, elle parvint à le saluer avec un hochement de tête et un sourire pas plus que poli.

Dans un brouhaha de conversations, les spectateurs se levèrent et commencèrent à échanger leur appréciation sur la virtuosité du chef d'orchestre en se dirigeant vers les rafraîchissements mis à leur disposition. Gracieusement, Ezémone se prêta à leurs bavardages mais n'attendait que le moment propice pour s'échapper de ce qu'elle adorait faire habituellement. De façon presque inconsciente, ses yeux voletaient autour d'elle pour scruter la foule, recherchant son visage, en vain. Était-il déjà parti ? Est-ce qu'il l'évitait ? Est-ce que cela signifiait qu'il regrettait la veille comme elle le craignait ? Déçue de ne pas le trouver, elle perdit tout goût à la discussion. « Oui, le solo de ce petit garçon était véritablement adorable, une belle surprise. Veuillez m'excuser un instant. » Une brève révérence plus tard, Ezémone s'éloigna des paquets d'invités pour aller vers l'espace derrière l'orchestre où le bruit des voix n'était plus qu'un faible bourdonnement. Elle sourit à un violoniste qui nettoyait et rangeait son matériel et s'appuya à la rambarde. Un gros soupir lui échappa, sans réussir à enlever l'enclume qui pesait dans sa poitrine. Une moue contrariée plissait sa bouche vers le bas alors qu'elle tripotait les décorations cousues sur un lampion. Elle se sentait idiote et laide. Ces dernières semaines, elle ne s'était sentie exister que lorsqu'il posait ses yeux sur elle. Telle une fleur, elle s'épanouissait face aux sourires chaleureux qu'il lui adressait et s'abreuvait à ses flatteries discrètes énoncées avec son accent étranger si charmant. Mais dès qu'il n'était plus là, la froideur du doute refermait ses griffes sur son esprit à coups cruels de « Et si ? » plus ou moins réalistes. Elle n'avait qu'une certitude qui la terrifiait autant qu'elle l'excitait, qui lui donnait envie de courir partout en criant : celle d'être tombée éperdument amoureuse.

Message I | 756 mots


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Orphée Dasgrim
Mar 14 Mai 2024, 08:20



Unknown

Les Portes – La naïve

En duo | Perséphone & Lazare


Rôle :


Sur sa rétine s’imprimait encore la nuque frissonnante d’Ezémone. Il aurait pu la dessiner les yeux fermés tant son regard azur s’était amusé à en sculpter les contours. Il avait surveillé chaque frémissement d’omoplates, chaque tremblement d’échine, chaque tressaillement de cuisses. Ses prunelles l’avaient caressé avec la ferme intention d’y ancrer une impression, une indicible sensation qui poussait à vouloir se retourner et qui laissait à l’esprit la peur d’avoir tout imaginé. Il fallait qu’elle pensât à eux, qu’elle devinât dans son cou l’effleurement de ses lèvres et qu’elle se surprît à les sentir descendre plus bas, d’abord sur son sternum, puis sur ses seins, son ventre, et plus en-deçà encore. Que son désir la consumât jusqu’à ne plus pouvoir souffrir d’attendre un mariage qui ne venait pas. Que l’impulsivité dominât la raison. S’il le fallait, que l’amour la fît tomber à genoux. « C’est bien la première fois que je ne vous trouve pas en compagnie de mademoiselle d’Ecirava. » Primaël tourna la tête vers la femme qui l’abordait. Il lui sourit. « Je crains de ne l’importuner si je me fais trop insistant. » La blonde lui rendit son sourire. « Vous enroberiez surtout trop de cœurs de jalousie. » Elle lui tendit le bras, il le prit. Elle commença à marcher, il accorda son pas au sien. « Je suis toujours curieuse de connaître l’avis des yeux extérieurs. Voudriez-vous me parler de vos impressions depuis que vous êtes arrivé parmi nous ? » Il s’exécuta.

Ici, Primaël était un vendeur d’illusions. Un papillon coloré dont chaque battement d’ailes projetait quelque poudre hallucinatoire dans les iris de ceux qui le regardaient. Un être éphémère, vif, rapide, qui passait au travers des vies comme un rayon de soleil entre deux nuages. Ses doigts s’enroulèrent autour de la rambarde et il se pencha doucement en avant pour capturer le regard d’Ezémone. Il lui sourit. « Vous vous cachiez ? » Ses prunelles malicieuses plongèrent dans les siennes. « Qu’avez-vous pensé de ce concert ? Ou ressenti, plutôt. Je ne crois pas que la musique soit faite pour être pensée. » Comme s’il était à la recherche d’un signe, d’un indice, il scruta les traits de son visage. Les siens se firent plus sérieux. « Je tiens à vous demander pardon si mes manières de la veille vous ont heurtée. » Il avait vu dans ses yeux qu’il n’en était rien. Il connaissait par cœur l’effet qu’il pouvait faire, aux femmes comme aux hommes. Au jeu du désir, il doublait toujours sa mise.



Message I – 422 mots

Ceci est un vrai flash et je n'en reviens pas moi-même.


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Jeu 16 Mai 2024, 16:37

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Les Portes V - Le menteur
Primaël & Ezémone



Ezémone d'Ecirava:

Le visage de Lazarius remplaça le cadre plutôt morose de la surface d'encre du lac. Dans ses yeux pétillaient des feux d'artifices qui se répercutèrent dans son ventre comme une nuée de papillons. « Et j'ai cru que vous ne me trouveriez jamais. » rétorqua-t-elle, son sourire retrouvé. Toutes ses noires humeurs s'étaient envolées comme par magie sur sa simple apparition. Un seul regard et son monde étincelait. Dès qu'il sortait du tableau, il devenait aussi froid et sombre que les eaux du lac à la nuit tombée.

« La veille ? » Ezémone fit mine de réfléchir comme s'il était difficile de se remémorer un quelconque évènement notable mais ses joues rougissantes la trahissaient. « Oh, vous voulez dire... » D'un mouvement de battements de cil étudié, elle admira le nœud de sa robe comme si la gêne l'empêcher de prononcer les termes interdits. Finalement, elle lui jeta un coup d'œil par en dessous. « Vous n'avez nullement besoin de vous excuser, Messire de Ruerre. Je n'attendais pas d'un étranger qu'il soit familier avec les codes qui régissent notre société. » Elle attrapa son éventail et le déplia pour lui faire fendre mollement l'air. Enfant, avec ses amies, elle s'était amusée à s'entraîner à en faire usage de façon à souligner la grâce et la finesse de son poignet. Ce qui les avait beaucoup fait rire naguère se révélait aujourd'hui des plus utiles. Depuis des semaines, elle déployait ses charmes avec la discrétion qui s'imposait juste pour que le regard de Lazarius s'attarde une seconde supplémentaire sur elle, comme si elle souhaitait capturer les saphirs de ses iris et ne les garder que pour elle. « C'est ce que j'aime chez vous. » ajouta-t-elle. Son cœur s'affola d'être si proche de confier la vérité et elle jugea opportun de changer de sujet avant de se confondre davantage. « J'aime la musique, naturellement, mais il y a quelque chose qui se passe lors d'un concert qui est difficile à expliquer. Il y a comme une énergie qui circule entre nous tous. Vous allez me prendre pour un de ces charlatans qui vendent de fausses pierres précieuses en leur prêtant des vertus magiques, mais cette émotion qu'on ressent lors d'un concert, celle qui nous traverse tous, c'est ce qui est plus beau que la performance en elle-même. Je ne veux pas diminuer le talent des musiciens, ou peut-être que si, un peu. Voyez-vous, en dépit de la sévérité de mes professeurs, je suis bien incapable d'exécuter la moindre partition au piano sans au moins une fausse note. J'ai de nombreux autres talents, mais celui-ci ne cesse de se dérober à moi. Je suis affligée d'une absence honteuse de sens du rythme. Maintenant que je vous ai confié mon plus grand complexe, c'est à vous de me faire une confession, et la plus gênante qui soit afin que j'en oublie cet impardonnable défaut que j'endosse comme un fardeau. »

Message II | 518 mots

Moi aussi je sais faire des flash [Flash RD] Les Portes V - Le menteur 2497878348


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Orphée Dasgrim
Jeu 23 Mai 2024, 08:11



Unknown

Les Portes – La naïve

En duo | Perséphone & Lazare


Rôle :


Le semencier étudia les réactions de la jeune femme. Son visage illuminé par son apparition, ses joues rosies d’émotion, ses yeux pétillants d’excitation. Le numéro auquel ils s’adonnaient, il l’avait répété maintes fois : c’était une comédie qu’il connaissait par cœur, et qui pourtant, à chaque fois, avivait ses sens. L’adrénaline s’enroulait autour de ses côtes et pianotait sur ses poumons, amusée et prête à tout. Il lui sourit, faussement penaud. « Ils divergent de ceux de chez moi, c’est vrai. Mais j’aurais dû mieux je renseigner. Je ne voudrais pas que vous me trouviez trop cavalier. » Ses iris s’accrochèrent à son éventail. Il les fit descendre le long des tiges parsemées de motifs, jusqu’à son poignet où ils s’attardèrent quelques brefs instants. Il les releva ensuite vers elle. Il la sonda, silencieux, comme si ses mots provoquaient mille remous dans sa poitrine. Il ne pouvait que les mimer ; les seuls élans qui l’animaient étaient ceux relatifs au jeu et à sa volonté de réaliser sa mission. Finalement, un sourire fendit ses lèvres. Il lâcha la rambarde et pivota pour y appuyer le bas de son dos, les mains à nouveau dessus. Son pouce en caressa distraitement une moulure, comme il aurait pu caresser le pli d’un coude, le creux d’une paume ou le renflement d’une cuisse.

Il l’écouta avec la concentration d’un prétendant amouraché. Ses yeux se posaient sur elle avec une délicatesse infinie, sur l’ourlet de ses lèvres ou le contour de ses paupières. Sa bouche ne pouvait empêcher un coin ou l’autre de s’étirer en sourire presque conquis, qui finit par se transformer en amusement franc quand elle avoua sa maladresse face à un piano. « Moi ? » Tandis qu’il tournait la tête pour embrasser du regard le paysage sur sa gauche, un esclaffement lui échappa. Il réfléchit quelques secondes, puis ramena ses prunelles dans les siennes. Il s’inclina légèrement vers elle, le regard étincelant d’espièglerie. « Il s’avère que je suis très doué de mes mains et que mon sens du rythme pourrait faire pâlir d’envie les plus grands chefs d’orchestre. » Un grand sourire décorait ses lèvres. « Je ne suis pas un professeur sévère. Peut-être que ma méthode vous conviendrait mieux, alors si vous le permettez et le souhaitez, je pourrais vous aider à déployer le potentiel de votre doigté et des notes qu’il peut faire résonner. » Il lui sourit. « Si vous acceptez, ma première leçon sera une danse. Il n’existe rien de mieux pour évaluer les difficultés à suivre le rythme. » Il se défit de l’appui de la rambarde. « Je crains malheureusement pour moi que vous n’ayez assisté à bon nombre de confessions gênantes que j’aurais pu vous faire, puisque je crois qu’actuellement, mon plus grand complexe est de ne pas savoir manier tous les codes de votre société. Mais peut-être pourriez-vous m’y aider en échange de quelques leçons de piano ? » Face à elle, il lui tendit la main. « Madame. M’accorderiez-vous cette danse ? » questionna-t-il, d’un ton plus sérieux. Au fond de ses yeux, pourtant, continuait de briller l’amusement.



Message II – 517 mots

C'est vrai ? Continue, éblouis-moi de tes flashs [Flash RD] Les Portes V - Le menteur 2075401333


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Ven 24 Mai 2024, 10:00

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Primaël & Ezémone



Ezémone d'Ecirava:

Ezémone rassembla ses sourcils pour feindre l'agacement. « Moi qui voulait cerner vos points faibles, vous vous vantez à la place. Vous êtes un fanfaron, Lazarius. » protesta-t-elle d'abord car une femme bien élevée qui se respectait n'acceptait jamais trop rapidement une proposition, aussi séduisante soit-elle. En elle pourtant, toutes les fibres de son être vibraient de concert sous la tentation. La violette avait toujours eu l'imagination galopante et cette fois ne fit pas exception. Elle se voyait déjà dans sa salle de musique, il s'assiérait sur le banc à côté et guiderait ses doigts sur les touches, son visage seulement à quelques centimètres du sien. Leurs genoux et leurs coudes s'effleureraient parfois. Seraient-ils seuls dans la pièce ? Il le faudrait, elle mentirait à sa chaperonne pour la chasser des lieux. Et quelle robe mettrait-elle ? La bleue, car c'était la couleur préférée de l'étranger comme elle l'avait appris au détour d'une conversation. L'embrasserait-il encore ? Plus longuement ? Les mouvements de son éventail s'accentuèrent pour apaiser la brusque chaleur qui montait de ses reins.

Les yeux baissés sur la main offerte face à elle, Ezémone sentit fondre toute sa façade, toutes ses résolutions de faire preuve d'un minimum de résistance. Des frissons la parcoururent toute entière quand elle s'en saisit. « En tant que fille de commerçant, j'estime qu'il s'agit là d'un échange honnête de services, surtout si vous êtes aussi virtuose que vous le prétendez. » Sa main débarrassée de son éventail rejoignit l'épaule de Lazarius. Elle attendit qu'il initie le premier le mouvement pour le suivre. En danse, la noble se savait douée. Sa participation active à tous les bals de la région couplée à ses leçons avaient rendu son pas confiant et léger. Elle ne désirait cependant pas qu'il rétracte sa proposition et n'avait pas cherché à le contredire. Espiègle, elle alla jusqu'à accélérer la cadence de ses mouvements pour briser le rythme qu'il avait instauré. Son équilibre volontairement rompu, elle fut forcée de s'accrocher plus fermement à Lazarius et sa poitrine effleura son torse dans sa maladresse composée. Sa propre audace la terrifiait autant qu'elle la galvanisait. Un petit sourire désolé sur les lèvres, elle reprit sa place. « Vous n'allez pas partir de si tôt, rassurez-moi ? Il faut que vous passiez absolument la saison à Lieugro, c'est terriblement excitant. Même les nobles dans la campagne rejoignent la capitale pour profiter des festivités. On m'a dit que la famille royale organisait une splendide fête d'anniversaire pour la princesse Garance, et qu'il y aura des feux d'artifice. En avez-vous déjà vus ? » Elle lui fit un clin d'oeil complice. « Je pourrais vous faire inviter, j'ai des contacts. »

Message III | 474 mots


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Mer 29 Mai 2024, 21:48



Unknown

Les Portes – La naïve

En duo | Perséphone & Lazare


Rôle :


Ses doigts se refermèrent autour des siens. Il l’attira vers lui avec délicatesse. « Je ferai tout pour être à la hauteur de ma vantardise. » sourit-il. Il la laissa se positionner, puis entama leur danse. Il la savait douée. Ils avaient déjà enchanté la piste ensemble, et avant cela, il l’avait observée. Leur relation avait débuté par un jeu de regards, un chassé-croisé d’intentions, des entrechats de curiosité. Une séduction d’apparence silencieuse, et pourtant si bruyante au fond des yeux. Les pas de la valse étaient aisés. L’herbe réceptionnait avec légèreté leurs pieds ensorcelés par une musique muette. Au bout de quelques mesures seulement, la noble impulsa une accélération à leurs mouvements. Il lâcha un sourire surpris et amusé, et poussa le jeu jusqu’à faire mine d’être à son tour déséquilibré par son initiative. Son corps se rapprocha du sien, l’effleura plus qu’il ne l’aurait dû, appela des désirs dont il savait déjà qu’ils régnaient sur elle. Vite, il retrouva sa place et sa cadence. « Vous m’aviez caché ce talent. Comment se peut-il que vous soyez si mauvaise au piano ? » la taquina-t-il, tandis que leur valse reprenait un rythme plus calme. Il lui sourit. « Feriez-vous cela ? » Ses iris céruléens plongèrent dans les siens. « J’adorerais que vous m’invitiez. » Ses doigts caressèrent sa taille, distraitement, comme s’il agissait avec un naturel d’une inconscience parfaite. « En fait, j’adorerais que vous m’invitiez à tous les bals auxquels vous voudrez bien me voir. » Ses prunelles s’embrasèrent. « Les affaires qui m’ont mené à Lieugro pourraient s’étendre jusqu’à la fin de la saison, au moins. » Elle n’avait qu’un mot à dire, mais il ne le lui arracherait pas. Elle devait le prononcer d’elle-même, dépositaire de son propre consentement dans son entièreté. Il n’était que vendeur d’illusions, marchand d’idées, commerçant de rêves. Il fallait que tout ce qu’elle promît, elle le promit d’elle-même. Il fallait que lorsqu’elle s’abandonnerait, elle le fit de son propre chef – car alors, il n’y aurait pas de retour en arrière possible, elle devrait plonger en totalité, se perdre fragment par fragment. Il jurerait lui offrir l’éternité, mais il savait déjà qu’il quitterait la piste ; il fallait donc qu’elle y crût pour deux. « J’ai bien peur que votre chaperon ne vous cherche. » Il sourit, à la fois penaud et malicieux, et ralentit leur danse, jusqu’à s’arrêter pour la lâcher. Sa main traîna dans la sienne, comme s’il la laissait à regret. « Je vais devoir partir, de toute manière. Mais écrivez-moi. Envoyez-moi cette invitation, s’il vous plaît. » Il lui sourit et exécuta une petite révérence. « À bientôt, mademoiselle. »



Ce soir-là, le château de Lieugro se gorgeait de faste. Primaël en observait les luxes en se souvenant de la première fois que Gao l’avait emmené dans le palais narfasien. À chaque fois qu’il foulait ces lieux, la misère qu’il avait connue lui sautait au visage. Il feignait de l’oublier et de se fondre dans la masse, mais dans ce moment-là, c’était avant tout à lui-même qu’il proposait des mensonges. Il n’appartenait pas à ce monde-là. Son regard parcourut la salle. Les invités masqués se succédaient les uns aux autres. La Princesse de Lieugro entretenait décidément un attrait pour les secrets et les jeux de dupe, bien que pour un œil avisé, il ne fût pas difficile de la repérer. Sa robe la démarquait aussi discrètement qu’élégamment des autres. Un néophyte n’y aurait vu que du feu, mais le semencier avait été habitué à décrypter ce genre de détails. Il était convaincu de trouver rapidement Ezémone. Peut-être la ferait-il languir pour exciter son impatience et son désir ?



Message III – 611 mots


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Dim 09 Juin 2024, 20:07

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Primaël & Ezémone



Ezémone d'Ecirava:

Sur une révérence, Ezémone quitta le petit groupe avec lequel elle avait tenu une discussion animée. Les joues rouges d'excitation par l'effervescence de la soirée, elle refusa néanmoins le rafraîchissement proposé par un domestique, sachant qu'elle serait mal avisée de laisser ses manières se détériorer à cause d'un verre de trop. À une telle réception, ce serait un suicide social. Mentalement, elle avait gravé dans sa mémoire ce qu'elle avait appris au contact des diplomates et ambassadeurs. Le sujet avait glissé des platitudes convenues sur la belle saison estivale qui profitait tant à l'humeur des sujets qu'à l'éclosion d'ambitieux projets pour entrer dans un débat ouvert sur les règlementations commerciales, et en particulier les relations qui unissaient le royaume de Lieugro à celui de leur voisin, nettement plus belliqueux. La paix entre les deux pays s'expliquait aisément : on disait de Judas d'Uobmab et de Montarville de Lieugro qu'ils avaient été proches, dans leur jeunesse.

Aussi passionnée par les ragots que par la politique, Ezémone adorait ces réceptions où elle pouvait s'enrichir intellectuellement auprès de personnalités influentes. Ainsi, entre quelques valses, elle joignait l'utile à l'agréable en élargissant son cercle de connaissances. L'agréable à cette soirée, cependant, n'offrait pas la satisfaction attendue. Malgré sa nouvelle robe bleuet qu'elle prenait plaisir à exhiber pour l'occasion, malgré les décorations somptueuses qu'elle ne se lassait pas d'admirer, et les nouvelles rencontres, tout lui était fade et vide de sens. Son absence lui coupait l'appétit. Cela faisait plusieurs jours déjà qu'elle ne faisait que jouer pensivement avec les aliments dans son assiette, à ne manger que du bout des lèvres, comme si le métronome qui ne cessait de s'accélérer dans sa poitrine finissait par lui donner le mal de mer.

Les quelques danses qu'elle avait pu déjà exécuter s'étaient faites aux bras d'hommes qui la laissaient indifférentes alors que quelques mois auparavant, elle se serait enthousiasmée sans fin en se demandant lequel oserait lui demander sa main, et lequel serait le meilleur parti pour elle. Désormais, Ezémone espérait qu'ils n'en feraient rien, qu'ils attendraient encore un peu. Et pourquoi ? C'est à peine si elle osait répondre à cette question. Pour un jeune étranger qu'elle ne pouvait décemment pas envisager d'épouser, et qui ne montrait même pas le bout de son nez alors qu'elle l'avait invité ? Résignée, elle allait s'approcher d'Eléontine et de Madeline avec qui elle aimait échanger quelques ragots quand son profil accrocha son regard. Aussitôt, ses yeux s'illuminèrent et ses pieds modifièrent le chemin qu'ils empruntaient pour s'orienter vers lui. « C'est à votre tour de vous cacher ? J'ai eu peur que vous ne veniez pas, Lazarius, ou qu'il vous soit arrivé malheur. » L'air fâchée, ses sourcils se froncèrent. « J'ai eu le temps de bavarder avec au moins la moitié des invités et de danser avec l'autre moitié. C'est à peine s'il me reste de l'énergie pour vous. » mentit-elle. Le voir l'avait comme ranimée et elle ne put finalement s'empêcher de lui sourire. « Avez-vous vu la princesse Garance ? Elle est ravissante, n'est-ce pas ? Je lui ai souhaité son anniversaire tout à l'heure, et elle m'a conseillé de me rendre au balcon à un salon à l'étage, ce serait le meilleur point de vue pour admirer les feux d'artifice. Mais c'est un secret, les invités ne sont pas supposés aller à l'étage. Il faudra faire preuve de discrétion, sauf si vous voulez être arrêtés par la garde royale. »

Message IV | 624 mots


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Orphée Dasgrim
Jeu 13 Juin 2024, 08:15



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Les Portes – La naïve

En duo | Perséphone & Lazare


Rôle :


En musique comme en danse, tout était question de tempo. Avec Ezémone, il composait une partition dont il possédait la majorité des clefs, une valse dont il guidait les pas avec une délicatesse et une fluidité telle qu’elle devait parfois croire en être la cavalière la plus dirigiste. Quand il était gamin des rues et qu’il effectuait quelques menus travaux, juste avant de rencontrer Gao, il avait plusieurs fois travaillé pour un éleveur de chevaux, qu’il entendait souvent répéter, lorsqu’il dressait des poulains : « il faut que mon idée devienne la sienne ». Cette phrase l’avait marqué au point qu’avec les femmes, Primaël n’opérait pas différemment.

Depuis le début de la soirée, il avait enchaîné les danses, jamais sans s’éloigner de la violette. Peu à peu, il la guidait jusqu’à lui, il refermait l’entonnoir, ne lui laissait d’autre échappatoire que de croiser son regard. Quand elle le reconnut, un sourire illumina son visage à demi caché par le masque. « Je vous avais promis que je viendrai. » répondit-il, amusé par son air piqué. « Je n’ai simplement pas voulu vous déranger dans toutes les grandes conversations que vous entreteniez. Et j’avoue que j’étais un peu curieux de savoir combien de temps vous mettriez à me trouver. C’était un peu long et, franchement, presque vexant. » Un sourire étirait pourtant toujours ses lèvres. « Mais cette attente était si agaçante que je pense avoir suffisamment d’énergie pour deux. » Il regarda sur sa droite, là où s’était tenue Garance quelques minutes plus tôt. Elle était désormais sur la piste, à danser avec son frère, Montarville. « Alors c’est pour cela que vous ne me trouviez pas, car vous n’aviez d’yeux que pour la Princesse de Lieugro ? » la taquina-t-il. « Difficile de vous blâmer, toutefois. » Ses iris céruléens revinrent sur elle. Elle n’avait absolument pas conscience du piège qui se refermait peu à peu autour d’elle. Elle y fonçait tête baissée. Il y avait à la fois quelque chose de risible et de triste à cela. Mais la Princesse devait s’en féliciter, et si elle était satisfaite, alors Gao le serait aussi. Il pensait souvent à lui, le soir, avant de s’endormir. Il lui manquait.

Une étincelle malicieuse imprégna ses yeux. « Moi qui vous croyais sage. » lui lança-t-il avec espièglerie. « Je pourrais presque croire que vous rêvez de vous retrouver enfermée dans une cellule collée à la mienne. » L’amusement remonta le coin droit de ses lèvres. « J’espère que cela ne vous portera pas préjudice, car je vais être obligé d’accepter. Depuis que je suis arrivé, je meurs d’envie de visiter ce château. » Il regarda par-dessus l’épaule d’Ezémone, avant de revenir à elle. « Avez-vous un plan pour vous introduire dans ces appartements privés ? Je crains qu’il ne faille nous dépêcher, car vous avez mis tant de temps à me trouver que le feu d’artifice devrait bientôt être tiré. » Il lui décocha son plus beau sourire.



Message IV – 496 mots


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Ven 14 Juin 2024, 18:34

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Les Portes V - Le menteur
Primaël & Ezémone



Ezémone d'Ecirava:

« Grands dieux, qu'osez-vous sous-entendre ? Je suis très sage, et certainement plus que vous. » Sa protestation formulée sur un ton amusé ne devait tromper personne. Ezémone n'avait jamais été sage, et ce depuis enfant. Bien élevée, certainement, mais elle s'était très vite révélée experte pour échapper à l'armée d'adultes chargés de compenser l'absence de ses parents. À l'adolescence, ces escapades avaient perdu peu à peu en innocence et plusieurs arbres avaient été témoins de baisers échangés avec la gent masculine, attrapés comme des papillons dans un filet à coups de battements de cil, de sourires en coin et autres charmes. Des mains s'étaient égarées aussi, parfois sous son jupon mais elle avait toujours pris soin de ne pas se compromettre. Ses partenaires de crime avaient toujours gardé le silence et cibler des ressortissants étrangers comme Lazarius présentait une garantie supplémentaire sur la préservation de sa réputation.

« Vous avez raison. Venez par ici, nous allons nous éclipser discrètement. Vous voyez l'escalier derrière la grande plante ? Prenez-le et tournez à droite. C'est la troisième porte. » Elle connaissait bien ce salon, ouvert à un petit groupe de nobles, amateurs des arts et mécènes, qui se réunissaient pour rencontrer les talents prometteurs de Lieugro, poètes, musiciens, chanteurs ou conteurs dont le succès futur était souvent décidé lors de ces rassemblements. « Je vous suis dans un instant, il ne faut pas que nous soyons vus à quitter cette salle ensemble, ce ne serait pas sage. » Elle lui fit un clin d'œil et tout naturellement, pivota vers une de ses connaissances qu'elle happa au passage pour l'entraîner dans une conversation creuse où elle n'avait pas à réfléchir. Du coin de l'œil, elle vit le jeune homme quitter la salle. Dès que l'opportunité se présenta, elle tapota aimablement le poignet de sa compagne et prit congé en prétextant un besoin pressant après avoir sans doute trop consommé cet excellent cru que la famille royale servait aux invités. Ezémone mentait facilement, et avec beaucoup d'habileté, ayant tôt appris que le secret résidait dans la conviction qu'on mettait dans son propos.

Avec une certaine fébrilité, Ezémone referma en douceur la porte en bois massif dans son dos. Plongé dans la pénombre en grande partie, le salon paraissait plus petit qu'il ne l'était. Les torches plantées dans les jardins et en contrebas éclaboussaient de rais de lumière le balcon aux fenêtres grandes ouvertes. La silhouette de Lazarius se découpait sur ce cadre et Ezémone le rejoignit jusqu'à pouvoir mieux distinguer ses traits, bien qu'elle se sache capable de fermer les yeux et de pouvoir les décrire à la perfection. Son visage la consumait jour et nuit, et tout lui rappelait l'étranger. Elle le reconnaissait dans les poèmes qu'elle aimait lire, comparait le bleu de ses yeux au velours aigue-marine de la méridienne dans la bibliothèque, pensait à lui en entendant des anecdotes amusantes qu'elle souhaitait lui répéter. Il n'y avait plus une pensée qui lui appartenait, elle les lui offrait toutes, comme elle aurait voulu lui abandonner chaque minute pour les passer avec lui. Sa main trouva la sienne et elle sentit la chair de poule remonter le long de ses bras jusqu'à sa gorge. Le cœur palpitant plus follement que jamais, elle entrelaça ses doigts aux siens. « Vous êtes beau. » murmura-t-elle. C'était loin des élans lyriques dans lesquels son imagination s'envolait quand elle se projetait à lui confier ses sentiments, et réducteur de surcroît, mais c'était la première chose qui lui était venue.

Message V | 610 mots


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Lun 17 Juin 2024, 21:19



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Les Portes – La naïve

En duo | Perséphone & Lazare


Rôle :


Les manières des Lieugrois l’amusaient. Ils jouaient à se créer des secrets, comme si les attirances pouvaient rester muettes quand même les yeux hurlaient le désir. Leur rapport à l’amour et à la sexualité était bien différent de celui des Narfasiens ; conséquemment, on ne se faisait pas la cour de la même façon. Tous ces nouveaux procédés le divertissaient et le maintenaient en alerte. Il se plia donc sans broncher à la requête d’Ezémone, qui souhaitait presque trop ardemment apparaître sage sous le regard d’autrui. Cela ne durerait pas. La Princesse Garance voulait qu’elle tombât enceinte parce que cet état la discréditerait aux yeux de tous. À Narfas, le fait qu’elle ne fût pas mariée et l’absence du père de l’enfant n’aurait pas posé problème. La crise démographique sans précédent que traversait le pays occupait autant les pensées de chaque citoyen que les utérus de toutes les femmes. Là-bas, sa semence n’aurait jamais rien d’une punition ; elle contenait des espoirs, des souhaits, des folies. Si elle produisait suffisamment de filles, elle serait une richesse. Ils vivaient dans deux mondes opposés.

Appuyé contre la rambarde du balcon, Primaël traçait du regard la découpe des jardins en contrebas. Les torches projetaient sur les silhouettes des arbres ou des invités des lumières changeantes, déformant les irrégularités de l’écorce ou les courbes d’un visage. Quand le cliquetis de la poignée résonna à ses oreilles, il se redressa et pivota pour faire face à la porte. Ses iris tombèrent sur la jeune femme avec une expression fébrile, comme s’il avait douté du fait qu’elle pût venir, comme s’il s’en était soucié, comme s’il redoutait ce moment autant qu’il le désirait. Ils étaient seuls, et ils savaient tous les deux ce que cela signifiait. En parfait miroir, il enroula ses doigts autour des siens, puis il s’avança d’un pas, un petit pas qui disait toute son envie d’elle et à quel point cette envie luttait contre la décence. À sa révélation, il eut un petit rire, bref. Il serra avec douceur sa main dans la sienne. « Ne vous vexez pas. Je ne me moque pas. Je vous trouve… » Un sourire adorable ourla ses lèvres. « Vous êtes belle aussi. » C’était vrai, elle était plutôt jolie. Il lui sourit plus encore. « Votre sourire pourrait m’arracher d’indécents soupirs. » récita-t-il. Elle aimait la poésie ; il s’en était fait fin connaisseur. Il lui avait demandé qui étaient ses poètes préférés, quels poèmes touchaient son esprit, lesquels faisaient vibrer son cœur, et lesquels savaient tinter jusque dans son âme.

Sa main libre remonta doucement vers la tempe de la jeune noble. Avec délicatesse, son index écarta une mèche de cheveux qui tombait sur sa pommette. Ses doigts filèrent sur sa mâchoire, puis se logèrent dans son cou. Sa peau était chaude mais, surtout, il y sentait son pouls. Affolé, drogué d’attente, confirmation épatante – s’il en était besoin. Il se pencha vers elle pour cueillir ses lèvres des siennes. Il y distilla d’abord de la tendresse. Ses phalanges mêlées aux siennes se pressèrent contre sa peau, et celles qui jouaient sur sa nuque s’aventurèrent dans sa chevelure. Il se rapprocha encore ; l’effleurement se fit plus sincère, plus franc, et quand leurs corps se rencontrèrent, l’affection offrit davantage de place à la passion.



Message V – 549 mots


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Mer 19 Juin 2024, 11:35

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Primaël & Ezémone



Ezémone d'Ecirava:

Ezémone se savait amoureuse. Avec un certain recul, elle constatait le délitement de tous ses sens, un à un fauchés par le charme dangereux de Lazarius. Il avait l'odeur de l'interdit, la beauté exotique de ces fleurs carnivores que ses parents avaient ramené, aussi belles que redoutables, et la langue aussi affûtée que son esprit. Il n'en fallait pas autant pour bousculer le cœur de la jeune femme. L'amour était une douceur aussi addictive que les sucreries dont elle raffolait, et elle aimait à se laisser tenter du premier comme des secondes. Désirer et être désirable étaient les deux faces d'une même pièce dont Ezémone était volontairement dépendante. Le matin lorsqu'elle se préparait, elle prenait du plaisir à choisir les parures et les coiffures qui plairaient à sa cible du moment. Elle adorait échafauder des mises en scènes qui se concluraient par des rapprochements et être récompensée de ses efforts par des compliments et des cadeaux. Mais Lazarius n'avait rien d'une amourette amusante, elle le sut dès qu'il obéit à sa supplique silencieuse. Sous ses lèvres, elle s'épanouit et cru que son cœur allait éclater d'allégresse. Si le doute n'existait pas sur leur attirance mutuelle, elle se risqua à espérer qu'il éprouve des sentiments, lui aussi. Jusqu'ici, ils n'avaient fait que jouer, s'attisant l'un l'autre mais Ezémone n'osait pas en demander trop. Des autres, elle recevait les confessions d'amour avec grâce et ravissement, mais sans que ça n'aille plus loin car elle rêvait d'un mariage qui mêle amour et raison. De lui, elle craignait de se briser s'il ne l'aimait pas aussi. Elle se savait ridicule. Il n'était que de passage, sa vie n'était pas ici, et peut-être même avait-il une amante qui l'attendait là d'où il venait et elle ne pouvait envisager d'entremêler leurs avenirs respectifs. Et pourtant, sottement, insidieusement, elle se l'imaginait. Était-elle prête à quitter Lieugro pour lui ? Elle espérait que non. Elle avait tout construit ici, ses amis, ses ambitions, ses espoirs. Elle s'enorgueillissait de son réseau influent. L'idée d'un jour pouvoir conseiller le Roi lui-même l'exaltait. Tout lui souriait, elle n'aurait pas pu trouver un seul nuage duquel se plaindre.

Soudain, une déflagration déchira le ciel et fit sursauter Ezémone. D'autres suivirent, défiant la nuit à grand coups d'éclairs crépitants de couleurs. Confuse, la respiration hachée, elle détendit la prise qu'elle avait sur la nuque de Lazarius et fit glisser sa main sur son épaule puis son bras. Elle s'était abandonnée si vite et si complètement dans ce baiser qu'une pointe de timidité émergea et lui fit baisser les yeux. Pendant plusieurs secondes, elle avait tout oblitéré et le feu d'artifice la ramenait brutalement sur terre. Sans lui, elle se demanda avec inquiétude si elle se serait arrêtée. Pressée contre lui, elle avait senti sa peau sous sa robe devenir incandescente. « Ah oui. Le feu d'artifice. » dit-elle avec un petit rire bas. « Je l'avais oublié. » Là dans ce salon, la violette laissait tomber le masque qu'elle portait en société. Ici avec lui, elle était libre d'être elle-même. « Viens. » lui enjoignit-elle en l'attirant d'une pression de leurs mains jointes à se rapprocher des fenêtres. Là, elle se plaça dos à lui et s'appuya contre son torse, savourant sa chaleur et sa proximité autant qu'elle se l'autorisait. Doucement, elle caressa ses phalanges, puis les veines sur le dos de sa main en admirant le spectacle. « Qu'est-ce que ça t'inspire ? » Elle tourna la tête et leva les yeux vers lui. Avec un sourire espiègle, elle ne put se retenir et étira son cou pour venir embrasser le coin de ses lèvres.

Message VI | 655 mots

J'ai jamais écrit un truc aussi cheesy.


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Mer 26 Juin 2024, 20:44



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Les Portes – La naïve

En duo | Perséphone & Lazare


Rôle :


Tandis que la jeune femme s’appuyait contre son torse, les bras de Primaël l’entourèrent et ses mains embrassèrent les siennes. Il caressa délicatement leur dessus, la peau fine sous laquelle couraient les os et les tendons, avant qu’elle ne prît le relais. La course de ses doigts sur son épiderme éveilla des frissons jusque sur sa nuque, soulevant avec une douceur de brise les racines de quelques fins cheveux cachés par l’épaisseur de ses mèches brunes. Ses iris quittèrent les boucles d’Ezémone dont le parfum lilas, suave, habitait ses poumons et retraçait dans son esprit le contour échancré des fleurs. Il plongea ses yeux dans la nuit noire que déchiraient les feux d’artifices. La sensation de ses lèvres l’imprégnait encore. Il devinait que les siennes avaient aussi laissé leur marque. « Ce que ça m’inspire ? » Il scruta les cieux et les myriades de couleurs qui s’y enchaînaient dans un orchestre tonitruant. En sentant son baiser, il sourit et raffermit avec tendresse sa prise sur ses mains, appuya un peu plus sa silhouette contre la sienne, frôla le haut de son crâne de sa joue. Jouer l’amour était facile. Ça n’engageait à rien d’autre qu’une performance. C’était comme monter sur les planches d’un théâtre et endosser, pour quelques heures, un rôle qui n’était pas soi. Aimer vraiment était plus difficile ; l’être tout entier s’investissait dans cette passion, l’âme tombait en pamoison, le cœur perdait la raison. Quand il aimait Gao, Primaël se sentait chuter à chaque avancée – c’était l’équivalent de bonds successifs et répétés dans le vide, à l’infini. Lorsqu’il jouait à aimer Ezémone, il savait d’avance où poser chacun de ses pieds, il progressait avec une assurance terrible, sans jamais se détourner de son but. Il n’y avait pas de distraction, pas vraiment de sentiments, pas de place pour les émotions. L’apprécier ne changerait rien à la finalité. Et en regardant le feu d’artifice, en repensant à ses lèvres près des siennes, il songeait à tout cela, il songeait comme les palpitants crépitaient parfois et comme il aurait fallu d’un rien, cette nuit-là, pour que tout explosât. « C’est comme si l’on essayait de rajouter au ciel des milliers d’étoiles. » souffla-t-il. Il posa doucement son menton contre la tempe de la jeune femme. « Ça m’inspire la démesure de l’humain, je crois. » Il sourit, entre l’amusement et la mélancolie. « Penser à soi comme à des Dieux, vouloir les tutoyer. » Il inspira tandis que les feux tonnaient au-dessus des jardins. « Et parallèlement, pourtant, ça m’inspire la vie. Un éclat puissant, vif, bruyant, et néanmoins fugace. Chaque détonation… » Il détacha l’une des mains d’Ezémone de leur quatuor et la monta avec diligence jusqu’au côté gauche de la cage thoracique de la violette, où il la posa en la recouvrant de la sienne. « … est comme un battement de cœur supplémentaire. Elle répand dans le cœur une vibration qui lui rappelle ses propres notes. » Du bout du nez, il effleura le lobe de son oreille, avant de se redresser. « Peut-être que les deux sont liés et que l’on s’égare dans les plus grandes folies juste pour sentir cette décharge entre nos côtes. » Il sourit, puis glissa ses doigts entre ses phalanges et ramena progressivement leurs mains vers celles qu’ils avaient délaissées. « Et toi, qu’est-ce que ça t’inspire ? » Il marqua une pause, brève. « Est-ce que tu te sens davantage vivante quand tu côtoies la démesure ? »



Message VI – 580 mots


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Dim 07 Juil 2024, 20:46

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Les Portes V - Le menteur
Primaël & Ezémone



Ezémone d'Ecirava:

À chaque éclosion fulgurante dans le ciel, le cœur d'Ezémome était comme giflé. Le son de chaque naissance colorée rebondissait sur ses côtes, frémissait sur sa peau, transperçait son corps de mille épingles invisibles sans que rien ne soit douloureux. Mais ce n'était pas sur ce tableau aussi fantasque qu'éphémère que son attention s'ancrait. Les lèvres de Primaël recelaient d'autres trésors, autrement plus fascinants, autrement plus accessibles, mais sans doute également éphémères. Pour cette raison, Ezémone voulait, devait profiter de chaque seconde dans ses bras. Les jours avec lui étaient comptés, elle s'autorisait toutes les illusions sauf celle de croire qu'il resterait. Peut-être était-ce ça aussi, qui la séduisait tant. Savoir qu'il ne lui appartiendrait qu'un instant, si bref sur l'espace de toute une vie, mais intense et éclatant comme ces feux qui éclipsaient les milliers d'étoiles.

« Pas la démesure, non, sauf si c'est ton second prénom. » dit-elle d'un ton taquin. « Est-ce que tu l'as ressenti, tout à l'heure, à travers ma main ? » Cette fois, c'est la sienne qui emmena celle de Lazarius pour la plaquer sur son buste. Immanquablement, son cœur trébucha au contact étranger directement sur sa peau avant de s'élancer dans une cavalcade folle. « Là, tu vois ? Je me sens vivante. » Elle pivota, pour le retrouver dans son champ de vision. Ses mains remontèrent se caler de chaque côté de son cou et elle se pencha vers lui pour caresser ses lèvres des siennes. « Là, encore plus. » murmura-t-elle. « Quand les feux d'artifice éclatent, l'écho de mon coeur m'assourdit les oreilles. Mais là, je n'entends plus rien, pas même les feux. Et je voudrais ne plus jamais rien entendre. » Elle chercha de nouveau ses lèvres et le fit reculer jusqu'à un mur. Très tôt, elle avait su se montrer entreprenante, même lorsqu'elle ignorait tout et n'avait aucune expérience pour l'épauler. Improviser était à la portée de tout le monde. Rien n'était réellement impossible. Cette fois ne faisait pas exception. A mesure que son esprit se complexifiait et s'aiguisait, qu'elle mûrissait et grandissait, Ezémone commençait à comprendre qu'il fallait agir pour obtenir ce qu'elle désirait. Si elle attendait, si elle n'osait pas, tout lui passerait sous le nez, son existence défilerait, ignoblement fade et sans intérêt aucun, rien qu'une série d'échecs qui lui reviendraient sous forme de remords à l'âge où l'on faisait le point sur sa vie. Accordées sur ces principes, ses mains étaient remontées entre eux pour entrouvrir la chemise de Lazarius. Elle l'avait tant imaginé qu'elle craignait d'être maladroite dans ses caresses mais il n'en était rien. Avec lui, c'était toujours parfait. Elle s'interrompit juste sur la bande qui retenait son pantalon sur ses hanches, marquant juste une seconde d'hésitation avant d'y glisser ses doigts. « Si vous ne m'arrêtez pas, je risque de vous dévorer. »

Message VII | 511 mots


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Mar 09 Juil 2024, 13:13



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En duo | Perséphone & Lazare


Rôle :

Note : Que personne ne rentre dans cette pièce et que Nicodème ne lise jamais ce rp.


Les phalanges de Primaël s’ancrèrent une à une aux côtes d’Ezémone. Son regard, plongé dans les cieux, s’ensorcelait d’étincelles aussi crépitantes que les feux du dehors. Quand elle se retournerait, il faudrait qu’elle y crût. « Je le sens. » répondit-il, la voix ourlée de douceur, avant de la laisser pivoter entre ses bras. La pulpe de ses doigts effleura le tissu de sa robe, sans la retenir, sans l’empêcher. Tant qu’il en ferait sa prisonnière, elle devait se penser libre. Lorsqu’il la libérerait, alors elle pourrait discerner les fers qui l’avaient maintenue jusque-là, elle pourrait peser la masse de ses chaînes, percevoir les limites de sa geôle. Comme s’il ne pouvait souffrir la distance qu’elle leur imposait, ses lèvres cueillirent les siennes, et ses mains pressèrent brièvement ses hanches avant qu’il ne se redressât. « Plus rien ? Pas même mes lectures de poème ? » la taquina-t-il. Puis leurs bouches se retrouvèrent, ses jambes obligées reculèrent jusqu’au mur, la surprise maintint ses sourcils levés quelques instants ; et alors il abonda dans le sens de la jeune femme, il ceintura sa taille, la rapprocha de lui, remonta une main dans son dos et de l’autre défit habilement les épingles qui retenaient ses cheveux. Ses caresses brûlaient sa peau et fortifiaient son désir. Il sourit et attrapa son visage entre ses mains pour l’embrasser. Il y mit de la ferveur, de la passion, une fièvre amoureuse criblée d’impatience. Il pensait à la vérité, à ce qu’il ressentait quand c’était Gao à la place d’Ezémone, à l’exquise douleur qui lui comprimait le cœur et alertait tous ses sens, à la fébrilité qui s’emparait de ses muscles jusqu’à devenir une force jusque-là insoupçonnée. Il n’y avait qu’à répéter, reproduire, mimer. « Et si tu attends trop, je risque de me refroidir. » Ses lèvres souriantes dévièrent sur sa mâchoire, puis dans son cou. Il le parcourut de baisers. Elle l’amusait, à passer du vouvoiement au tutoiement, avant de revenir à ce « vous » qui eût pu paraître plus sage s’ils n’avaient pas déjà balayé les limites de la décence. Ses mains descendirent sur les hanches d’Ezémone et affermirent leur prise dessus pour inverser leurs positions. Derrière lui, les feux d’artifice poursuivaient leur spectacle coloré. Il se recula légèrement pour se débarrasser définitivement de sa chemise. Sa bouche revint naviguer le long de la gorge de la jeune femme, tandis que l’une de ses poignes s’employait à remonter l’épais tissu de son jupon. Ses doigts suivirent le galbe de sa cuisse, s’égarèrent sur le pli de celle-ci, descendirent vers son genou, tout contre son intérieur brûlant, avant de rompre le contact. Ils se fixèrent sur sa taille, puis remontèrent sur la dentelle de ses côtes, tutoyèrent la courbe de son sein. Sa paume en épousa la forme, et il se redressa pour plonger son regard dans le sien. « Dis-moi si jamais ta faim est apaisée. » Une lueur de malice traversa son regard et il ne put retenir un sourire de fleurir sur ses lèvres. Il lui vola les siennes comme il comptait voler son cœur – avec une désastreuse légèreté. « J’ai envie de te découvrir toute entière. » lui murmura-t-il au creux de l’oreille, en laissant la pointe de son nez s’aventurer dans les fins cheveux qui soulignaient son lobe. Avec douceur, il attrapa sa main et la guida entre ses cuisses, avant d’amener sa propre paume entre les jambes de la belle. À travers les tissus, il devinait les formes et, comme un artiste, s’amusait à les resculpter. « Allonge-toi sur la méridienne. » Ses iris céruléens remontèrent vers les siens.



Message VII – 603 mots


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Dim 21 Juil 2024, 14:11

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Primaël & Ezémone



Il faut se dire que tout ça est bénéfique pour Nicodème, au moins Ezémone savait quoi faire nastae

Ezémone d'Ecirava:

Les yeux clos pour mieux savourer les sensations, la tête d'Ezémone bascula en arrière. La passion était une entité indécise, aussi capricieuse qu'Ezémone pouvait l'être dans ses mauvais jours. La première fois qu'elle avait laissé un garçon l'embrasser, le désir était retombé sitôt que les lèvres mouillées s'étaient posées sur les siennes. Le souffle haletant de son amoureux comme son impatience et sa maladresse avaient tôt fait de balayer toutes les belles idées préconçues dont elles s'étaient truffé l'esprit en lisant les sornettes romantiques et édulcorées lues dans les livres. Ce n'était qu'en recommençant plus tard, après plusieurs tentatives, que la violette avait senti quelque chose se passer, cette chaleur dans le ventre, l'envie d'avoir plus que cette pression des lèvres et d'aller plus loin. Ce n'était pas non plus qu'une question de talent. Lorsqu'elle s'amourachait véritablement, un simple effleurement, aussi hasardeux soit-il, pouvait faire naître les pensées les plus indécentes. À présent, les plus novices ne l'ennuyaient plus autant. Lorsque leur égo arrivait à supporter de se laisser guider par la violette et qu'ils n'en devenaient pas désagréables, elle les trouvait charmants et adorables, attachants comme ces petits chiots patauds qui ne demandaient qu'à être aimés. Ezémone aimait facilement, souvent, chaque fois différemment. Elle ne concevait pas sa vie dans la solitude qui aurait pu être la sienne, dans sa demeure trop souvent délaissée par ses parents.

Lazarius ne tombait dans aucune des catégories qu'elle avait pu établir sur ses expériences. Quelques uns de ses regards avaient suffit à la troubler pendant des heures. Ses sous-entendus l'avaient hantée pour des jours entiers, mais surtout la nuit. Sa bouche comme ses doigts n'étaient pas moins habiles, à œuvrer de concert pour trouver avec une précision presque chirurgicale les zones qui enfiévraient ses joues et déconstruisaient la rythmique de sa respiration. Il était doué. Avec lui, la passion n'était plus joueuse, elle était dévorante et implacable, elle exigeait et voulait tout, tout de suite. Elle ne faisait qu'enfler, prenait toute la place, si bien qu'Ezémone se demandât s'il était possible d'en périr, si sa poitrine n'allait pas tout simplement éclater.

Ses yeux se rouvrirent à l'invitation. Jusque là incapable de lui répondre, elle jeta un coup d'œil vers ledit meuble, puis sur le salon dans sa globalité, en plein rappel brusque de la réalité. Dehors, le feu d'artifice avait cessé sans qu'elle s'en aperçoive. « Toi, va t'allonger. » lui ordonna-t-elle, d'un ton aussi malicieux que le sien. Sa main qui le caressait à travers son pantalon revint près d'elle alors qu'elle se glissait sur le côté. Rapidement, elle traversa la pièce avec des jambes dont elle félicita la stabilité, attrapa un fauteuil qu'elle tira jusqu'à la porte et fit basculer afin de bloquer le mécanisme de poignée. « Je n'ai pas l'intention d'être interrompue, j'ai une réputation à tenir, et tu ne me dévergonderas pas. » Pas officiellement du moins.

Revenue auprès de lui, elle grimpa sur la méridienne au dessus de lui et reprit brièvement possession de ses lèvres. Pas moins inactifs, ses doigts firent jouer l'ouverture de son pantalon. Elle tira dessus pour le lui enlever et libéra ce qu'elle n'avait fait que tourmenter légèrement plus tôt. Les battements de son cœur qui s'étaient calmés cavalèrent de plus belle à l'idée de ce qu'ils faisaient. Irait-elle jusqu'au bout ? Pour le moment, elle était en terrain connu, aller au delà était risqué et contrevenait à toutes les recommandations. Ses parents lui faisaient confiance, la jugeant assez mature pour être capable de prendre ses propres décisions et elle ne les avaient jamais déçus. Pouvait-elle jouer avec les limites ? Qu'en sauraient-ils ? À plusieurs niveaux, elle était déjà une adulte. Une amie lui avait confié l'avoir déjà fait mais avait refusé d'en dire plus quand Ezémone l'avait pressée de questions. Ses doutes ne ralentissaient en rien sa progression. Depuis la mâchoire de Lazarius, elle avait tracé une ligne de baisers jusqu'à l'os saillant de sa hanche. Sa bouche se rapprocha vers l'intérieur. Elle ne l'avait fait qu'une fois et n'avait pas été convaincue. L'adolescent, surpris par son initiative, avait joui vite et sans la prévenir. L'audace de Lazarius lui avait remémoré cet épisode, elle voulait elle aussi lui montrer ce dont elle était capable, et lui tirer ces mêmes gémissements qu'il avait réussi à lui voler plus tôt. Ses phalanges se refermèrent sur lui et elle l'entoura de sa bouche, les yeux fermés pour se concentrer et se laisser porter par son instinct.

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