Zébella est la sœur et la fiancée de Merlin. Elle éprouve pour lui tout le dégoût du monde et s'est durement entraînée pour devenir plus forte que celui qu'elle considère comme une sorte de déchet. Fonder une famille avec lui ? Plutôt mourir. D'ailleurs, elle ne désire pas fonder de famille tout court. Pas le temps. Zébella pratique énormément de sports différents et est capable de battre au bras de fer tous les hommes de son âge de son Royaume d'origine. Elle est en perpétuelle recherche de nouveaux défis et de compétitions sportives et espère bien réussir à faire plier le Roi pour qu'il en organise. Même si elle connaît les crimes de son frère, celui-ci ne lui fait pas peur. Elle séjourne au palais en compagnie de Merlin. S'ils sont arrivés il y a peu, elle a déjà croisé Clémentin et son charme renversant. Elle est certaine qu'il ferait un bon adversaire. Peu après que Judas ait assassiné Montarville puis donné le trône de Lieugro à Merlin et Zébella, elle est assommée dans la tempête ayant frappé Lieugro. Elle est alors prise en otage par la famille de Lieugro et les suit contre son gré à Narfas. Elle en veut à Clémentin de lui avoir désobéi au bal de ne pas avoir tué Merlin comme le prévoyait leur marché. À Narfas, elle apprend être tombée enceinte suite au viol de Déodatus. Elle profite de la soirée masquée chez Primaël et de la garde relâchée pour fuir Narfas sur un bateau et revenir à Lieugro faire elle-même le travail.
Zébella mit pied à terre et lança ses rênes au palefrenier. Les rénovations des écuries après l'incendie qui les avaient ravagées avançaient vite. Elle ne regrettait pas le coup de sang qui l'avait poussée à y mettre le feu, en fait, elle n'y pensait plus du tout. Poussée par des problèmes plus urgents, sa rancune contre Clémentin s'était laissée mourir. Elle n'avait pas le temps de penser à lui, ou à ce qu'il avait pu devenir. Narfas abritait des démons autrement importants à ses yeux, comme Garance, ou Placide qu'elle ne pouvait laisser grandir jusqu'à l'âge adulte. « Vous venez ? » L'invitation lancée par dessus son épaule s'adressait à Gustave. Ils revenaient d'une partie de chasse qui avaient blanchi d'écume les flancs de leurs montures. Elle n'avait pu s'empêcher de penser à Merlin et à sa passion pour cette activité. Il le faisait pour le plaisir d'achever les bêtes et revenir couvert de leur sang, Zébella pour se défouler. Elle adorait sentir l'adrénaline se transmettre de ses cuisses à son cheval, avaler dans un galop foudroyant les pistes étroites allongée sur l'encolure pour éviter les branches basses et la victoire enivrante quand ils piégeaient leur victime.
Arrivée au salon, la Reine retira ses gants et les jeta au sol, habituée à avoir des petites mains dans son ombre pour remédier à sa nature désordonnée. À Uobmab comme ici, sa chambre n'avait jamais été synonyme d'ordre. Sa discipline d'acier se traduisait ailleurs. Elle passa ses doigts dans ses cheveux emmêlés par la sueur et leur cavalcade dans le bois et s'approcha d'une petite table où un domestique prévenant avait disposé une cruche d'eau fraîche et des verres. Elle servit deux verres et indiqua le second à Gustave en silence avant d'avaler le sien. Très vite, Zébella avait abandonné le formalisme avec ses conseillers les plus proches, réduisant au minimum les courbettes et formules d'usage. C'était par les actes qu'elle les voulait assujettis, pas sur leurs genoux, les yeux au sol. « Comment est votre nouvelle demeure ? Vous avez terminé d'emménager ? » Une fesse installée sur l'accoudoir d'un fauteuil, Zébella prit enfin le temps de regarder en face le diplomate. Il n'avait guère brillé lors de sa première impression, mais c'était un autre homme qu'elle avait revu plus tard et elle avait révisé son jugement. Peu friande d'interminables réunions à rester assis des heures durant, confinés dans une pièce où l'air prenait l'odeur de leurs aisselles ne la séduisait aucunement, lui faisant plutôt l'effet d'un somnifère particulièrement puissant.
« Ce cerf était énorme. » Elle faisait référence à leur trophée de chasse, que le personnel devait être en train de déplacer jusqu'aux cuisines avec le reste du gibier. « Je ne vois aucune raison de vous en priver, vous le méritez autant que moi. » Un petit sourire malicieux releva le coin de ses lèvres. « Je vous le laisse si vous gagnez contre moi. Trois manches, comme d'habitude ? » Cette habitude était née par hasard un jour où ils parcouraient ensemble des rapports venus des frontières du Royaume et où, par ennui, elle l'avait défié. De façon inattendue de cet homme dont elle ne savait finalement que peu de choses, Gustave s'était révélé un adversaire idéal. Elle avait craint qu'il la laisse gagner, et peut-être les premières fois l'avait-il fait. Puis la façon expansive que Zébella avait de savourer ses victoires avait peut-être piqué la fierté du de Tuorp car c'était ensuite son poignet qui s'était couché sur la table. Depuis, ils tenaient scrupuleusement le compte de leurs victoires et défaites.
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Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1949 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Depuis peu, la nouvelle vie de Gustave était redevenue agréablement familière. Les balades au grand air, l’odeur des chevaux, les aboiements et l’excitation des chiens en pleine course, les poumons revigorés après une longue chasse qui s’était conclue par une belle prise. Gustave adorait ces sensations. Il avait grandi dedans, ces activités simples et sereines qui rythmaient la vie de tout homme de son rang. C’était son père qui lui avait tout enseigné, lui-même ayant tout appris de son propre père. Le de Tuorp avait ensuite transmis cette tradition familiale à son fils Ludoric, avec la même passion qu’on lui avait donnée. Mais ce n’était avec personne de tel qu’il s’était aujourd’hui adonné à l’un de ses loisirs favoris.
Plus discipliné que la Reine, Gustave confia ses propres gants au domestique qui s’était précipité à la suite de Zébella pour recueillir ceux qu’elle avait jeté par terre. Le diplomate suivit cette dernière jusqu’à la table où l’attendait deux verres pour se rafraîchir.
-Fabuleuse. Il reste quelques aménagements à revoir, mais c'est déjà particulièrement confortable.
L’homme récupéra le contenant sans pour autant s’asseoir. Il fit quelques pas jusqu’à se poster face à la fenêtre. Il n’y avait rien de particulier à voir au-dehors, mais après les quelques heures qu’il venait de passer, il ne pouvait pas simplement se vautrer. C’avait été lui, certes ; mais plus maintenant. Par ailleurs, se tenir ainsi faisait toujours son effet et le rendait davantage charismatique.
-Une très belle prise.
Il leva son verre en leur honneur, puis le but d’une traite. On avait toujours soif après pareille sortie. D’autres auraient préféré l’alcool, mais une pratique saine requérait malheureusement des boissons plus saines. Son attention se retourna sur Zébella, ses yeux scrutant la Reine avec défi et l’ombre d’un sourire sur le coin des lèvres. Son sourcil levé se voulait aussi complice que provocateur.
-C’est un honneur que vous me faites.
Il n’y avait rien de meilleur que la viande que l’on rapportait soi-même dans son assiette. Répondant à sa malice, Gustave rebroussa les quelques mètres qui le séparaient de la monarque sans la quitter des yeux. Les mains sur les cuisses, il s’assit face à elle, puis posa son coude droit sur la table, sa main ferme offerte pour le duel.
La première fois où Zébella l’avait mis au défi l’avait surpris. Aucune femme n’avait jamais cherché à le confronter de la sorte. Il avait à peine caché un rire la première fois. Cependant, passé la phase où il la laissait gagner par courtoisie, puis celle où il la battait à plate couture, la Reine s’était petit-à-petit transformée en une créature capable de lui donner du fil à retordre. Le jeu s’était alors franchement insinué entre eux, et c’était là que Gustave avait compris que Zébella n’était pas seulement une femme qui essayait de ne pas faire comme les autres. Par bien des aspects, elle s’approchait d’un homme, sans pour autant en être tout à fait un. Dans le doute de trouver une explication plausible à son comportement atypique, Gustave avait décidé d’en rester là et d’accorder son exception à son sang royal, ce qui lui avait valu davantage de son respect. Leur petite activité était par ailleurs devenue une raison parmi d’autres d’entretenir quotidiennement sa forme physique.
-Une simple chasse ne jouera pas en ma défaveur, si c’est ce que vous espérez.
Leurs poignes se joignirent dans une étreinte puissante et les muscles de leurs bras se bandèrent.
Zébella est la sœur et la fiancée de Merlin. Elle éprouve pour lui tout le dégoût du monde et s'est durement entraînée pour devenir plus forte que celui qu'elle considère comme une sorte de déchet. Fonder une famille avec lui ? Plutôt mourir. D'ailleurs, elle ne désire pas fonder de famille tout court. Pas le temps. Zébella pratique énormément de sports différents et est capable de battre au bras de fer tous les hommes de son âge de son Royaume d'origine. Elle est en perpétuelle recherche de nouveaux défis et de compétitions sportives et espère bien réussir à faire plier le Roi pour qu'il en organise. Même si elle connaît les crimes de son frère, celui-ci ne lui fait pas peur. Elle séjourne au palais en compagnie de Merlin. S'ils sont arrivés il y a peu, elle a déjà croisé Clémentin et son charme renversant. Elle est certaine qu'il ferait un bon adversaire. Peu après que Judas ait assassiné Montarville puis donné le trône de Lieugro à Merlin et Zébella, elle est assommée dans la tempête ayant frappé Lieugro. Elle est alors prise en otage par la famille de Lieugro et les suit contre son gré à Narfas. Elle en veut à Clémentin de lui avoir désobéi au bal de ne pas avoir tué Merlin comme le prévoyait leur marché. À Narfas, elle apprend être tombée enceinte suite au viol de Déodatus. Elle profite de la soirée masquée chez Primaël et de la garde relâchée pour fuir Narfas sur un bateau et revenir à Lieugro faire elle-même le travail.
Une expression sincèrement ravie se peignit sur les traits de la souveraine. Dans ces moments, sa jeunesse refaisait surface et c'est l'enthousiasme d'une adolescente face à ces défis qu'elle aimait tant qui s'exprimait. Souvent à Uobmab, elle avait voulu coincer son père, l'adversaire ultime, dans ses compétitions mais il n'était que trop souvent indisponible, occupé, absent. Merlin, lui, avait des bras semblables à des jambes de poulet et une force qui ne méritait pas son respect. Sans attendre, elle descendit de son perchoir pour venir s'installer face au diplomate et positionna sa main dans celle du noble. « Ni en la mienne. » répliqua-t-elle avec un sourire de prédateur. Elle adorait cette parade introductive qui précédait le réel effort. Ses yeux plantés dans ceux du de Tuorp, les muscles de tout son bras devinrent acier coulé. Elle gaina ses abdominaux et planta fermement ses pieds dans le tapis. « N'ayez pas peur de me faire transpirer, j'ai déjà prévu de me laver après notre chasse. » lança-t-elle avant de prononcer à voix haute le décompte. Aussitôt, elle décocha toute sa puissance pour faire reculer le poing de Gustave. Leurs yeux étaient aussi verrouillés entre eux que leurs doigts l'étaient et elle avait perdu son sourire. Zébella prenait toujours les compétitions à cœur. Le sérieux était le minimum de respect à avoir face à un adversaire qui en valait la peine. Il n'y avait que les freluquets qui récoltaient qu'elle leur rît au nez. Les dents serrées, la bleue grimaça et invoqua avec son mental quelques ultimes forces. En sentant la main de Gustave trembler, un vent de triomphe souffla sur ses efforts et elle accompagna le mouvement jusqu'à lui plaquer le bras sur la table. Poussant un cri exalté, Zébella sauta sur ses pieds et leva les bras comme pour étreindre le plafond dans sa joie victorieuse. Son exclamation sortit ses chiens de leur torpeur. Allongés dans la flaque de soleil près d'une des fenêtres, ils levèrent dans un même ensemble leur tête épaisse au poil gris. À sa demande, ils avaient été transférés d'Uobmab jusqu'ici pour retrouver leur maîtresse, quelques jours auparavant. Contaminé par l'humeur de Zébella, Volcan se redressa et se mit à danser autour de la table, la langue pendante et les yeux comme deux orbes brillants, n'ayant manifestement pas épuisé toute son énergie lors de la chasse. Il finit par s'arrêter près de Gustave, le regarda avec attention, comme s'il se demandait ce qu'il attendait pour lui aussi sauter sur place comme sa maîtresse. Une caresse ferait aussi l'affaire.
Zébella se rassit et frotta ses mains entre elles. « Prêt pour la revanche, ou vous voulez souffler un peu ? » Un sourire attendri illumina son visage en voyant son chien posté près du diplomate. « Ils sont magnifiques, n'est-ce pas ? Vous avez des chiens ? Il faut que je ramène d'autres chiens d'Uobmab afin d'avoir mon propre chenil ici. Si ça vous tente, j'enverrai un chiot chez vous, ça vous fera de l'animation après le départ de Ludoric. » À moitié sérieuse, à moitié à plaisanter, Zébella se demandait comment le noble vivait la trahison de son fils. À première vue, il le vivait mieux que le roux.
Message II | 558 mots
Plouf plouf a décidé que Zébella gagnait la première manche
Ses chiens sont de la race des Dogues allemands !
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Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1949 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
L’air s’échappa de ses narines alors qu’il appliquait davantage de force dans son bras. Quand il se trouvait ainsi au cœur du duel, Gustave ne pouvait plus nier que Zébella avait pris en force. Lui aussi, mais en comparaison, ça n’était pas assez à son goût. A chaque fois qu’il éprouvait de la difficulté face à elle, il se le répétait. Son bras frémit et le diplomate reprit une inspiration pour redoubler d’efforts, mais il était trop tard : la reine avait déjà pris l’avantage et elle le coucha dans les secondes qui suivirent. Gustave laissa échapper un râle, tandis que son adversaire exprimait bruyamment sa joie.
-Vous avez eu de la chance, c’est tout.
Bien qu’il se fût fait une raison depuis qu’ils avaient commencé à s’affronter, Gustave ressentait toujours une pointe de vexation l’étreindre à la suite de ses défaites. Alors qu’il étirait son poignet pour détendre ses muscles, l’un des chiens de la reine vînt se poster devant ses genoux. Il tendit sa main pour lui offrit une caresse vigoureuse sur le haut du crâne. Les oreilles du dogue se balancèrent de part et d’autre de sa large tête et Volcan ouvrit la gueule en guise de contentement. Brave bête. Gustave aimait bien ces trois lurons.
-Qui vous a dit que j’avais besoin de souffler ? Provoqua-t-il d’une voix grave. Il s’adossa à sa chaise. Zébella ne lui avait pas laissé le temps de se remettre en position pour engendrer la conversation. J’en ai quelques-uns pour la chasse, mais pas d’aussi bien battis comme les vôtres. Il marqua une pause, nostalgique. Éléontine ne voulait pas que ceux-là n’entrent dans la maison. Elle avait d’autres préférences en termes de race. Elle voulait un petit bichon, à prendre sous le bras comme un sac à main… Je n’ai jamais compris ce qu’elle leur trouvait.
Il balaya l’anecdote d’un geste de la main. Le temps dans son ancienne demeure lui paraissait déjà être issu d’une autre vie. Il ignorait si celle-ci lui manquait. Par bien des aspects, c’était le cas. Mais la position actuelle de Gustave avait aussi des avantages qu’il n’avait pas eu auparavant, aussi considérait-il avoir réussi à tourner la page. Cela avait pris du temps à son goût, mais certainement moins que pour d’autres. Pour autant, il n’éprouvait pas de culpabilité à avoir balayé tout cela. Au contraire, il se trouvait digne. Le diplomate préférait regarder où il allait plutôt que par-dessus son épaule.
-Je vous avoue que je ne pourrais pas refuser ce cadeau. Du moment que celui que vous m’offrez est aussi beau que les vôtres.
Il passa sous silence la remarque à propos de son fils, trop surpris pour répondre, peut-être, ou encore une fois, trop détaché de son ancienne vie pour vouloir brasser tout cela à nouveau. Au moins, l’un d’entre eux ne finirait pas par le fuir en grandissant, songea-t-il. Il rit à sa propre plaisanterie, mais aussi pour titiller Zébella.
-J’ai le sentiment que vous cherchez la conversation pour vous remettre de notre première manche. Si c’est vous qui avez besoin de souffler, vous n’avez qu’à me le dire, plutôt que de faire passer la faute sur moi. Vous savez que cela ne sortirait pas de cette pièce. Il reposa ses avant-bras sur la table. Par ailleurs, vous savez qu’il n’est pas toujours judicieux de déployer toutes ses forces au démarrage, si vous ne voulez pas vous effondrer en bout de course.
Sur ses mots, il présenta à nouveau son bras. Un instant plus tard, ils avaient repris leur petite compétition d’astreinte. Cette fois-ci, le diplomate fit preuve de davantage de vigilance, maintenant une pression plus forte et constante qu’à la manche précédente. Le duel dura une longue minute de plus de plus qu’avant. La mâchoire serrée, Gustave décida que c’en était assez. Prenant une inspiration, il puisa un peu plus dans ses réserves, qui eurent finalement raison de la monarque. Satisfait, il s’écarta en relâchant son souffle.
-Il ne faut jamais crier victoire trop vite, votre Altesse.
Zébella est la sœur et la fiancée de Merlin. Elle éprouve pour lui tout le dégoût du monde et s'est durement entraînée pour devenir plus forte que celui qu'elle considère comme une sorte de déchet. Fonder une famille avec lui ? Plutôt mourir. D'ailleurs, elle ne désire pas fonder de famille tout court. Pas le temps. Zébella pratique énormément de sports différents et est capable de battre au bras de fer tous les hommes de son âge de son Royaume d'origine. Elle est en perpétuelle recherche de nouveaux défis et de compétitions sportives et espère bien réussir à faire plier le Roi pour qu'il en organise. Même si elle connaît les crimes de son frère, celui-ci ne lui fait pas peur. Elle séjourne au palais en compagnie de Merlin. S'ils sont arrivés il y a peu, elle a déjà croisé Clémentin et son charme renversant. Elle est certaine qu'il ferait un bon adversaire. Peu après que Judas ait assassiné Montarville puis donné le trône de Lieugro à Merlin et Zébella, elle est assommée dans la tempête ayant frappé Lieugro. Elle est alors prise en otage par la famille de Lieugro et les suit contre son gré à Narfas. Elle en veut à Clémentin de lui avoir désobéi au bal de ne pas avoir tué Merlin comme le prévoyait leur marché. À Narfas, elle apprend être tombée enceinte suite au viol de Déodatus. Elle profite de la soirée masquée chez Primaël et de la garde relâchée pour fuir Narfas sur un bateau et revenir à Lieugro faire elle-même le travail.
Zébella rejoignait son avis. Ces petits chiens au poil mousseux ne présentaient aucun intérêt. Pire que ça, leur gabarit les rendaient faciles à oublier et il s'en fallait de peu pour trébucher sur eux et provoquer un accident idiot. Leur inutilité était totale et leur aspect mignon laissait la Reine parfaitement indifférente. Volcan en aurait fait une bouchée et aurait encore eu faim après.
« C'est entendu alors. » conclut-elle, satisfaite. Gustave de Tuorp n'était pas un sujet contrariant, et pour ça, elle appréciait qu'il soit assis à la table de son conseil. Avec tous les irritants à gérer et les absurdités à traiter chaque jour, pouvoir s'appuyer sur des hommes tels que lui ou Nicodème et Childéric valait son pesant d'or et elle savait s'en montre reconnaissante. En cette période d'instabilité, chaque allié comptait.
Piquée au vif par son sous-entendu, Zébella retroussa mieux ses manches et fit claquer sa main contre celle de Gustave avant d'enrouler ses doigts autour des siens fermement. « Toutes mes forces ? C'est à peine si j'ai fait un effort. Je n'étais pas loin de m'endormir. » Elle fit mine de bailler. « En réalité, je pense que je pourrais vous battre dans mon sommeil, Monsieur de Tuorp. » railla-t-elle.
Quelques minutes plus tard, le visage congestionné par la pression, Zébella réprima un grognement quand la tranche de sa main cogna sur la table. Plusieurs fois, elle déplia ses doigts pour les libérer de leur engourdissement. La poigne du noble ne valait pas celle de Childéric, mais elle avait pu sentir la dureté de l'acier dans son poing. « Moi qui craignais que vos muscles se soient ramollis. Mes peurs se sont révélées infondées. Il aurait fallu que je me trouve un nouveau partenaire, ça aurait été dommage. » Étirant ses bras au dessus de sa tête, la bleue planta ses yeux dans ceux du brun. « Je vous retourne votre conseil. Il nous reste encore une manche il me semble. »
Une troisième fois, leurs mains s'unirent. Zébella inspira pour faire le vide dans sa tête. C'était devenu chose impossible dernièrement. Il y avait trop à penser, trop à anticiper. Son cérébral n'avait jamais été autant soumis à de tels vents et il ne se passait pas un jour sans qu'elle pensa avec nostalgie à l'époque où sa vie se résumait à persécuter Merlin et à prouver par tous les moyens qu'elle était la meilleure. À présent, elle n'était plus une enfant. Ses responsabilités ne souffraient pas qu'elle le reste. « Allons-y. » articula-t-elle. Sa main frappa de nouveau la table, plus vite que précédemment. « Tss. » Elle se leva en se massant le poignet. Au moins ne faisait-il pas semblant. C'était pour cette raison qu'elle aimait ces parenthèses, mais l'échec restait toujours difficile à accepter. « Ce cerf est à vous. J'espère que vous le savourerez comme il se doit. Quant à moi, je dois redoubler d'acharnement pour ne pas perdre la face la prochaine fois. Je ne compte pas vous laisser gagner à chaque fois. »
Message III | 524 mots
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Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1949 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
-Ne vous inquiétez pas, je ne permettrais pas de vous le donner si je ne l’appliquais pas à moi-même. Répondit Gustave alors qu’elle lui suggérait d’écouter ses propres conseils.
Il avait appris à faire avec la persistante insolence de la bleue et s’était pris au jeu, d’abord par orgueil, ensuite par un amusement réciproque. C’était ce qui lui avait permis d’être plus à son aise avec la monarque, au point où parfois il se demandait s’il ne dépassait pas les bornes. Cependant, tout prêtait à croire que non. Zébella ne se serait pas embêtée à le lui faire savoir autrement que par une confrontation directe.
Gustave trouvait que Zébella passait plus de temps à tenter de l’intimider, qu’à l’impressionner par la démonstration d’un bras de fer bien viril. En toute logique, la première méthode aurait davantage dû être son domaine de prédilection à lui, en bon diplomate qu’il était. Quant à la Reine, on attendait à ce qu’elle eût une approche plus pratique des choses. Gustave tâcha de le lui rappeler en remportant la troisième manche. Ceci fait, il s’adossa à sa chaise, toisant Zébella avec la satisfaction de lui avoir prouvé qu’encore une fois, il était plus fort qu’elle.
-Vous vous êtes bien battue.
Son bras était endolori par l’effort. Sa pratique de l’exercice physique allait encore devoir s’intensifier s’il ne voulait pas finir par perdre plus souvent que l’inverse. Il n’était pas certain de savoir rester de bonne composition si cela se mettait à arriver. Gustave inclina la tête et se leva à son tour. Il n’avait pas oublié que l’honneur n’avait pas été la seule chose en jeu lors de cette altercation, et il en avait l’eau à la bouche. Il n’y avait rien de tel que de rapporter une bonne pièce de viande à la maison.
-Si vous tenez à le goûter, sachez que vous êtes la bienvenue à ma table. Le mérite vous revient tout autant pour la chasse, après tout. Ainsi, vous pourrez également constater ma bonne installation.
Le diplomate glissa sa main dans sa poche, qui réapparut avec en sa possession un étui en cuir. Il le suréleva afin d’en proposer à Zébella, avant de lui-même s’emparer d’un cigare et de le placer entre ses lèvres.
-Accordez-vous encore un peu d’entrainements et bientôt, je vous donnerai raison : vous aurez toutes les prétentions de me battre dans votre sommeil. Mais ce sera dans vos rêves, votre Altesse.
Celle-ci était la plus osée de la journée. Gustave toisa la Reine plusieurs secondes, un sourire en coin fiché sur les lèvres, surveillant l’effet de sa raillerie.
-A présent, si vous me le permettez, le devoir m’appelle. S’entendit-il poursuivre, parmi l’ensemble des répliques qui lui auraient permis de prendre congé.
En sortant, il alluma son cigare au chevet d’une chandelle.
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Zébella mit pied à terre et lança ses rênes au palefrenier. Les rénovations des écuries après l'incendie qui les avaient ravagées avançaient vite. Elle ne regrettait pas le coup de sang qui l'avait poussée à y mettre le feu, en fait, elle n'y pensait plus du tout. Poussée par des problèmes plus urgents, sa rancune contre Clémentin s'était laissée mourir. Elle n'avait pas le temps de penser à lui, ou à ce qu'il avait pu devenir. Narfas abritait des démons autrement importants à ses yeux, comme Garance, ou Placide qu'elle ne pouvait laisser grandir jusqu'à l'âge adulte. « Vous venez ? » L'invitation lancée par dessus son épaule s'adressait à Gustave. Ils revenaient d'une partie de chasse qui avaient blanchi d'écume les flancs de leurs montures. Elle n'avait pu s'empêcher de penser à Merlin et à sa passion pour cette activité. Il le faisait pour le plaisir d'achever les bêtes et revenir couvert de leur sang, Zébella pour se défouler. Elle adorait sentir l'adrénaline se transmettre de ses cuisses à son cheval, avaler dans un galop foudroyant les pistes étroites allongée sur l'encolure pour éviter les branches basses et la victoire enivrante quand ils piégeaient leur victime. 
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