C'est ouvert !
Min & Astriid

RP lié: Fraises et tournesols

☙ Emma Peters - Multicolore

Astriid se noyait. Personne ne l'avait prévenue de la colossale montagne de tâches à régler lorsqu'elle avait décider de monter son propre commerce. L'aide de Mancinia avait été précieuse, mais elle n'avait pas pu passer à côté de plusieurs lourdeurs administratives, sans parler des imprévus de livraisons, de l'état de ses économies qui fondaient comme neige au soleil, avalées par la bouche avide de ce projet, qui semblait pourtant simple sur le papier.

Sa mémoire lui permettait de ne rien oublier de la liste qu'elle avait établi. Les tirets se multipliaient mais les heures ne suffisaient pas pour tout faire. Sa voisine adorée, une petite Magicienne aux rides autour des yeux comme les rayons des soleils dessinés par les enfants, lui avait prêté son petit-fils pour l'aider dans les rénovations de la boutique. Plus que la paire de mains, certainement utiles pour les tâches manuelles, Astriid était surtout reconnaissante de sa paire d'oreilles. Avoir quelqu'un qui l'écoutait l'aider à mieux réfléchir, à mieux s'organiser. Sa motivation était sans bornes. Au bout de quelques jours, le local commençait à ressembler à ce que l'Ygdraë avait en tête.

Pendant que Parfait repeignait le comptoir dans une chaleureuse teinte sablée, elle s'affairait dans le jardin. L'accès à la boutique se faisait après avoir franchi un petit portail en bois repeint en lavande, par un chemin de terre qui sillonnait un petit nid de verdure. Les nombreux bourgeons promettaient de diversifier les nuances vertes par plusieurs couleurs et Astriid espérait qu'une Fae serait intéressée pour s'y installer. Elle se savait capable de tenir son jardin, mais avec une des petites ailées au caractère souvent mutin, c'était tout de même plus simple, et ça lui ferait de la compagnie.

Le lendemain, avec une émotion qui la prit aux tripes, l'Elfe retourna le panneau sur le portail pour annoncer l'ouverture de la chocolaterie. La matinée se déroula sans le moindre client, mais ne fut pas calme pour autant. Loin de se laisser abattre, Astriid en profita pour avancer sur les détails. Sachant que l'excitation repousserait le sommeil, elle avait passé la nuit dans l'atelier à essayer de nouvelles recettes. Désormais, elle s'amusait à installer les petits carrés chocolatés de façon avantageuse dans les vitrines qui gardaient les produits à basse température, terriblement coûteuses mais indispensables. Trop de fois pour en faire le compte, elle fit aussi l'aller et retour entre la boutique et le portail, sortant parfois dans la ruelle dans l'espoir de happer ses premiers clients. Une petite pancarte dans la rue adjacente plus animée prévenait les passants de l'existence de son commerce, mais personne n'avait encore eu la curiosité de pointer son nez jusqu'à elle. En attendant, armée d'un pinceau trempé dans une teinture mauve, elle se mit à peindre un réseau de violettes sur l'arcade séparant la boutique de l'atelier à l'arrière. Avec un sursaut, sa main dévia brusquement quand le carillon du portail la prévint d'un nouveau venu. Poussant un petit cri suraigu, elle planta son pinceau dans son chignon et s'essuya avec hâte les mains sur son tablier. « C'est ouvert ! » lança-t-elle à la volée, bondissant par dessus le comptoir. Par la porte, elle vit une tête blonde se frayer un chemin à travers la végétation. « Bonjour ! Bienvenue chez Choco - Choco ! »

Message I | 574 mots

La boutique n'est pas encore tout à fait finalisée, il doit rester des trucs dans les coins comme un escabeau, du matériel de bricolage et ça sent très probablement autant la peinture que le chocolat. Bref, c'est un peu chaotique /sbaf

C'est ouvert !
Min & Astriid

“Le sucre est le secret du bonheur” constituait l’expression préférée de Xue, la petite sœur de Min. La brune était repartie sur ses terres d’origines et elle lui manquait terriblement. Son rire cristallin résonnait encore à ses oreilles et il imaginait ses petits yeux émerveillés en découvrant des belles choses. La vie était plus belle à ses côtés… et à ceux de Wao, son meilleur ami encore disparu. Chuan, son autre moitié, avait également quitté Caelum pour partir à sa recherche. Elle avait refusé qu’il l’accompagne et le blondinet se sentait affreusement impuissant. En attendant, ses dernières rencontres avec des Aisuru potentiels avaient été des catastrophes et il n’osait pas prendre contact avec celui qui l’attendait dans la Cité des Magiciens. Pour ne rien arranger, tante Mei avait gâché sa matinée en lui envoyant une lettre criante pour lui adresser des remontrances devant toutes les autres Orines au petit déjeuner où elle lui reprochait d’avoir outrepassé le budget de la famille.

Min trouvait tout cela très injuste. Il déambulait dans les rues à la recherche de réponses, un sourire collé aux lèvres qui ne faisait pas écho à son regard mélancolique, quand quelque chose attira son attention. « Ouverture de la boutique Choco-choco, vingt pas sur la droite… » lit-il tout haut. Cette pancarte lui apparaissait comme un signe. Si Xue était avec lui, elle aurait agrippé son poignet et tiré de toutes ses forces pour l’attirer dans la rue de la boutique. « Très bien, Xue… je peux faire une entorse à mon budget pour toi… et t'envoyer de jolies sucreries », murmura-t-il tout haut, comme pour invoquer son souvenir. L'Orine tourna les talons et se dirigea vers l'échoppe. Après avoir passé un tailleur, son regard s'arrêta sur un portail en lavande qui correspondait à l'échoppe. La peinture était encore brillante, certainement récente, si bien qu'il n'osa pas le toucher de peur de se tâcher les doigts. « Il y a quelqu'un ? » Ce dernier avança sa tête à travers les haies pour chercher une aide, mais n'en trouvant pas, il décida d'avancer. Après tout, Xue ne se serait pas posée de questions, quitte à se mettre de la peinture partout sur les mains.

L'Orine poussa le portail sec et s'avança dans le jardin, le tissu de son hanfu vert se mêlant à l'herbe fraîche du matin. Un carillon annonça sa présence et une voix lointaine lui répondit. En avançant lentement, Min prit le temps d'admirer l'échoppe. Il remarqua une forte attention portée aux détails. Les murs avaient été peints avec amour et le jardin entretenu avec bienveillance, mais tout en simplicité. Il appréciait les couleurs apaisantes qui avaient été choisies. Cette boutique était-elle la consécration du rêve d'une magicienne ? L'Orine dessinait les contours de l'histoire de la boutique, soudainement inspiré. Un sourire réapparut dans son regard alors qu'il se posait sur la chevelure rousse de la vendeuse à travers la porte, prête à l'accueillir. Min saisit délicatement la poignée et entra dans la boutique.

Une odeur de peinture lui chatouilla les narines mais il ne laissa point paraître sa surprise, désireux de ne pas vexer celle qui semblait être la propriétaire, une fierté étincelant dans ses prunelles. Son regard s'attarda sur elle et son aura joyeuse. « Je vous remercie ! Je suis Min Shào, enchanté » , répondit-il d'une voix joviale. Dans sa famille, il était coutume de se présenter à tout inconnu. Il joignit ses mains devant lui et sautilla vers elle. « Je suis ravi de découvrir cet endroit ! Voyez-vous, j'ai une envie furieuse de chocolat. » En s'approchant, le blond remarqua son tablier tâché de peinture fraîche et de terre, témoignant du travail abattu avant son arrivée. « La devanture est très jolie. Cela a dû vous demander un sacré travail, n'est-ce pas ? » Poursuivit-il en penchant la tête sur le côté, ses mèches s'écoulant sur son front. « Quels types de chocolats vous pouvez me proposer, dites-moi ? » Le gourmet qui était en lui était prêt à céder, au prix du contenu de sa besace. *Bien bien, tante Mei... je commencerai à faire des économies demain*, songea-t-il distraitement.

Message I | 681 mots

Min va être un très bon client. xD

C'est ouvert !
Min & Astriid

☙ Emma Peters - Multicolore

En un clin d'œil, Astriid identifia son premier client. Il n'était pas difficile de reconnaître une Orine. Leur style vestimentaire était reconnaissable entre mille, et il y avait leurs manières à nulles autres pareilles. C'était un peuple aussi poli que les Mages pouvaient l'être, mais différemment. En miroir, elle déclina son identité à son tour. « Enchantée également ! Je m'appelle Astriid Cëlwùn ! Vous avez trouvé facilement ? Vous êtes au bon endroit en tout cas ! » En même temps qu'ils échangeaient, elle le scrutait, un sourire plus pensif sur les lèvres. Elle n'avait jamais tiré ces parallèles avant le bal donné par le Vicomte Halloy, et peut-être ce dernier lui était-il monté à la tête, mais cette Orine lui rappelait l'adolescent qui rêvait de devenir navigateur dans le premier conte de Lieugro. Mentalement, elle songea que la passion d'Ikar avait dû se transférer à elle. Penser à lui lui rappela qu'elle n'avait pas encore donné suite à sa lettre. Reçue entre deux livraisons de meubles, elle l'avait rapidement lue avant de la fourrer dans sa poche pour y revenir plus tard.

« Ce n'est pas vraiment du travail quand on s'amuse ! Et puis, c'est un peu mon bébé. C'est la première fois que je me lance dans un véritable projet, c'est si excitant que je n'ai pas dormi depuis deux jours ! » confia-t-elle joyeusement, apparemment peu ennuyée par ses insomnies. « Et vous avez vu l'encadrement de la porte ? C'est un ami Ygdraë qui vit à Caelum qui l'a fait, c'est un ébéniste. Je suis si admirative de son art ! Si vous connaissez des ébénistes dans votre entourage, on pourrait les mettre en relation, ils feraient des choses formidables ! » Il était connu que partout où les Orines se rendaient, la beauté fleurissait et l'inspiration emportait les cœurs. « Venez avec moi, je vais vous montrer ! »

Retirant le pinceau de ses chevaux pour s'en servir comme d'une baguette, elle désigna la première vitrine. « Là, ce sont les classiques ! On ne s'en lasse jamais vraiment, c'est parfait pour une consommation régulière de chocolat. » Des rangées de chocolats en forme de gouttes se succédaient, d'un noir mat qui paraissait absorber la lumière. Elle se décala pour montrer cette fois des lignes plus variées de sucreries. « Là, c'est les associations plus fantaisie. Il y au coco, à la praline, aux amandes, au piment, il y en avec des arômes de fruits et de fleurs aussi ! Et juste plus loin, il y a ceux plus amusants en formes d'animaux pour faire des cadeaux, pour d'autres ou pour vous-mêmes d'ailleurs ! » Elle lui adressa un clin d'œil puis se redressa. « Qu'est-ce que vous diriez d'une dégustation ? Ça peut aider dans la prise de décision, ou pas ! »

Message II | 484 mots