-18%
Le deal à ne pas rater :
Aspirateur balai Dyson V15 Detect Absolute (2023)
659 € 799 €
Voir le deal

Partagez
 

 Les châtiments | Faust

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 212
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Lun 17 Juin 2024, 13:31

Les châtiments | Faust Tt1p
Les châtiments
Faust & Persée



RPs liés : Le temps des dragons & La voleuse

Quand Perséphone m'appela, je ne m'étais toujours pas décidé sur l'apparence que j'allais prendre. Je voulais en prendre une toute nouvelle au lieu du petit garçon qu'elle avait associé à moi, sans jamais remarquer que je ne vieillissais pas alors qu'elle-même grandissait. Je voulais lui faire comprendre que je n'étais plus à elle, qu'elle m'avait abandonné et qu'elle ne retrouverait jamais son ami, que tout était fini et que c'était de sa faute. Ça avait été une accumulation de choses, à commencer par tout ce qu'elle m'avait dissimulé, mais qu'elle ait pu m'abandonner aux mains de n'importe qui comme si j'étais un morceau de fourniture avait brisé mes dernières intentions de lui pardonner. Le tissu immatériel bleuté qui me composait finit par se solidifier, en apparence, et prit les contours de la Sorcière elle-même. Elle pâlit et sa prise sur mon habitacle fit grincer ses ongles sur le métal terni par le temps. Avec une indifférence toute factice, je m'installais sur la chaise près de son lit et ne lui fit pas le plaisir d'ouvrir une conversation que j'avais eu le temps d'imaginer dans ma tour. « C'est Marie-Jane qui t'a rapporté. » Je fis mine de regarder la chambre. Naturellement, la Sorcière avait attendu que ses colocataires partent pour m'invoquer. « Vous avez parlé ? Elle t'a rencontré ? » Lentement, mon regard revint sur elle. J'espérais que le cauchemar que j'avais tissé pour elle et son petit brun les tourmentait tous les deux. Dans tous les cas, ce n'était que le début. « Pourquoi tu ne réponds pas ? » s'impatienta-t-elle. « Je n'en ai pas envie. » rétorquai-je avec froideur. « ... » J'évitais son regard. Elle avait changé, et de ne pas l'avoir vue pendant plusieurs semaines me le fit réaliser d'autant plus douloureusement. La fille squelettique au regard éteint et au teint maladif avait disparu. Je remarquai même des couleurs peu naturelles sur ses lèvres et ses joues, des bijoux sur ses lobes d'oreille. C'était à cause de lui. « Il y a un problème ? » L'audace de la question troubla mon enveloppe physique. « À toi de me le dire. » « Qu'est-ce que tu as ? » « Rien. » Et c'était vrai. Je ne possédais rien. « Dans ce cas, tu peux repartir. J'ai des choses à faire. » Des choses à faire. Depuis qu'elle était dans cette école, c'était comme ça. Au début, je n'avais rien dit, j'avais même été heureux de la voir s'éveiller, je l'avais rassurée car tout était nouveau et l'effrayait. Puis elle avait eu "des choses à faire" et j'avais cessé peu à peu d'exister. « Parfait. Moi aussi. » Sur cette note intentionnellement menaçante, je m'évaporais sous son regard surpris.




Cette conversation m'avait convaincu que je devais passer à l'étape supérieure. Assaillir les nuits de Faust de multiples cauchemars avait suffit à apaiser les bouffées de haine qui me prenaient chaque fois que je pensais à eux ensemble. Mes rêves étaient brouillons, répétitifs, remplis de scénarios où il mourait dans d'affreuses souffrances ou sous la torture. Je les voulais terrifiants de réalisme, varier les décors pour faire naître de nouvelles peurs, tout en prenant en compte qu'il était un Démon et que potentiellement, ça ne l'affectait pas comme cela aurait pu affecter une race bénéfique. Sur le côté, je m'étais renseigné sur lui. Sous diverses identités, j'avais cerné ses camarades de classe et avait appris tout ce qu'il y avait à savoir. Son tempérament belliqueux, notamment avec Susannah, son curieux intérêt pour le tricot, le fait que sa mère soit récemment venue pour un conseil de discipline, où il passait ses vacances. Ces renseignements n'avaient pas été évidents à obtenir, et j'avais vite compris que le Démon ne cumulait pas les amis et n'exposait pas sa vie à tout le monde. C'était sa ressemblance avec un personnage de Conte qui avait commencé à étendre sa popularité.

Muni de tous ces détails, je réfléchissais à la suite. Les cauchemars n'avaient été qu'un passe-temps gratuit, une réaction impulsive de ma part. Mon objectif était simple, il devait cesser de fréquenter Persée. Je détestais l'influence qu'il avait sur elle. Je ne la reconnaissais plus. Perséphone était amoureuse, c'était une certitude, et il fallait briser ça, et préférablement que ce soit parce que le Démon l'avait déçue. Alors j'avais commencé à répandre des rumeurs. Elles ne prenaient pas vraiment. Pas du tout même. Ceux à qui je parlais oubliaient souvent ce que je leur avais dit. J'avais si longtemps cultivé mon insignifiance que j'ignorais comment faire pour changer ça. On ne me croyait pas quand je chuchotais à des filles que Faust m'avait confié s'intéresser à elles. Si j'avais pu, j'aurais placardé partout des affiches sur l'infidélité de l'adolescent mais tous mes efforts pour attraper une plume et une feuille se soldaient par des échecs cuisants. À Somnium, on se moquait de moi. J'avais trop longtemps baigné dans la médiocrité, ne désirant pas le pouvoir comme eux. Je commençais à changer d'avis. J'étais trop restreint. C'est en passant devant un tableau d'affichage qu'une idée avait germé. Sans attendre, je m'étais rendu à la salle où officiait l'AAAP. Plutôt bêtement, j'avais dû attendre que quelqu'un ouvre la porte pour pouvoir y entrer naturellement sans traverser la matière. Sous les traits de Faust, je m'avançai vers la fille assise derrière un bureau. Sur le petit écriteau était indiqué ce que je cherchais précisément. Le bureau des cœurs, agrémenté d'un petit cœur rose parfaitement ridicule. « Bonjour ! Faust, c'est ça ? » « Ouais. » fis-je en fourrant mes mains dans mes poches. J'avais beaucoup étudié son comportement. « Ça me surprend de te voir ici ! Ou tu viens pour un ami timide peut-être ? » « Non. C'est pour moi. » « Ah ! C'est pour... Mince, comme elle s'appelle déjà... » À ces mots, la colère fit vibrer mon enveloppe. Heureusement, la fille ne parut pas s'en apercevoir. « C'est pour Melissandre. » l'interrompis-je. « Hein ? L'Humaine bizarre ? Mais je pensais que tu étais avec - » « C'est un peu compliqué. Bref, tu m'aides ou non ? » « Pas la peine de prendre ce ton-là, je vais le faire. Tu veux quoi exactement ? » « Vous pouvez lui faire passer le message qu'elle m'intéresse ? » « Oui ! On peut t'aider à faire ça bien, avec un poème dans le journal si tu veux ! » « Ce serait parfait. Je te laisse choisir le poème, c'est pas trop mon truc. » « Aucun souci ! On est là pour ça ! Tu veux garder l'anonymat ? » « Pas la peine. » « Tu as du courage, c'est bien ! Tu es sûr de ne pas vouloir aller le lui dire toi-même ? On a des prospectus coaching et - » « Je préfère pas. » « Comme tu veux ! Une seconde, tu veux ? » Elle se retourna le temps de fouiller pour prendre une pile de recueils. « Voilà, comme ça on va choisir ensemble le poème, c'est tout de même mieux et - hein ? » Elle parlait toute seule dans le bureau.

Message I | 1225 mots


Merci Jil  Les châtiments | Faust 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1737
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Mar 18 Juin 2024, 22:49

Persée & Faust
Les châtiments
Falling in Reverse - Zombified


Plongé dans le chahut habituel qui sonnait l’heure du déjeuner, Faust avait rejoint des camarades de classe pour faire la queue. Les conversations de leur groupe allaient bon train, entre les blagues sur le cul terreux de Hildorf, la fille de Réprouvé qui s’était assise à côté d’Aurus pendant l’heure d’économie, et les critiques sur les compétences d’enseignements de leur professeure, en passant par les dernières prouesses de Redj au Puffball. Ils passèrent l’entrée du réfectoire où ils purent se procurer quelques exemplaires du journal de l’école, mis à libre disposition des étudiants. Quelques minutes plus tard, les Charbons déposaient leurs plateaux sur une table qui venait tout juste de se libérer. Alors que Faust s’attaquait aussitôt à son assiette fumante, Aurus ouvrait la gazette et en feuilletait rapidement le contenu. Parmi les articles plus sérieux, on trouvait des rubriques populaires comme les bruits de couloir, les déclarations quelconques ou encore l’horoscope bidon qui se trouvait généralement dans les dernières pages. Erégor, penché sur l’épaule de leur camarade, se mit à ricaner. Faust n’y prêta tout d’abord aucune attention, jusqu’à ce que le papier se mît à circuler entre les mains et que les rictus ne fissent le tour de l’assemblée.

-T’es plus avec Perséphone, Faust ?

-Si. Pourquoi ?

Des ricanements percèrent dans le groupe. Le gloussement dans son dos, qu’il assigna immédiatement à Peniel, l’obligea à relever complètement son attention.

-Quoi ? Demanda-t-il, la bouche à moitié pleine.

Il avala, le temps pour lui d’arracher le papier des mains moqueuses. Il parcourut la page jusqu’à trouver son nom, inscrit tout en bas d’un encart joliment décoré. Il était précédé d’un court texte rédigé avec la typologie que l’on assignait aux articles niais de l’AAAP.

Au détour d’un couloir, de mois de désespoirs,
Mon cœur solitaire ne broyait plus que du noir,
Mais plongeant dans ton regard, je repris espoir.

Au détour des méandres, sans pouvoir se méprendre,
L’école s’illuminait de tes manières tendres,
Reine de l’internat, ma chère Melissandre.

Au détour d’une nuit, pris d’étrange insomnie,
Je ne pus qu’être sûr, mon adorée Meli :
Je cèderais ma vie pour que le destin nous lie.

Faust

Le Démon manqua de s’étouffer avec le bout de pain qu’il avait mordu.

-Putain, c’est quoi cette merde ?

Peniel, à l’instar des autres, continuait de pouffer comme un con. Il sonda chacun d’entre eux pour déterminer qui était à l’origine de cette vaste blague. Melissandre, sérieusement ? Il ne la connaissait même pas. Il ne lui avait parlé que cinq minutes dans sa vie tout au plus, et elle n’avait rien d’intéressant.

-Qui a fait ça ?

-C’est pas toi ? Rétorqua Aurus.

-Ta gueule toi. Tonna le brun en lui assénant une claque dans la nuque.

Il pivota sur sa chaise. Quelques regards curieux se tournaient en sa direction. Chez certains, la nouvelle s’était répandue dans le réfectoire comme une traînée de poudre. Faust réfléchit. Ce n’était pas une simple blague. Que Mélissandre ou l’une de ses amies fut désespérée au point de vouloir la caser lui paraissait stupide et inefficace. Celui ou celle qui avait fait ça savait qu’il était déjà en couple et cherchait à le faire chier. Il ne connaissait pas très bien, pour ne pas dire pas du tout, les camarades de Persy. De son côté, Faust n’avait pas non-plus d’ennemi au point de…

-Putain…

Ses cheveux auraient pu se hérisser sur son crâne à ce moment-là tant la réponse qui paraissait si absurde et si évidente à la fois. Il n’y avait qu’une personne pour lui faire un coup pareil. Pour autant, jamais il n’aurait cru qu’elle pût se rabaisser à un tel niveau de médiocrité et de débilité.

-C’est cette grosse pute de Susannah, putain.

Tant pis pour son casier : il allait attendre cette baudroie à la sortie de la cantine et lui faire bouffer le gravier une deuxième fois.

647 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34531-kitoe
 

Les châtiments | Faust

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Nope | Faust
» [Speed-dating] - Aucun sens... | Faust & Melissandre
» Une petite fixette | Faust
» Rencontre impromptue | Faust
» Délit de faciès | Gustavo & Faust
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Basphel-