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 [EVENT Février & Mars] - La nature reprend toujours ses droits

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Mitsu
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Mitsu
Sam 04 Fév 2023, 15:23


Image par un artiste inconnu mais vraiment cool o/

La nature reprend toujours ses droits



« Tu en es sûre ? » Alteïs lança un regard en biais à Clauswitz, le genre de regard qui voulait dire qu’elle ne s’amuserait pas à articuler pareils propos si elle n’en était pas certaine. « Je désirais trouver des alliés pour notre petit projet. » justifia-t-elle, pour appuyer ses dires. Il la laissa continuer, jusqu’à ce qu’elle répétât ce qu’elle venait de lui confier. « Asyavvar est vide. Aucun Vampire ne vit plus là-bas depuis longtemps. » Le Seigneur de Thanos porta son poing à ses lèvres. Il mordilla sa première phalange quelques secondes. « Ce n’est pas possible Alteïs… L’Empereur s’en serait aperçu. Et nous avons vu l’Iskahrin Zul Gabor il n’y a pas longtemps… S’il avait changé de territoire, nous l’aurions su. » « Ce n’est pas tout Clauswitz. Il y avait des corps et il ne s’agissait pas de corps lambdas. Il s’agissait de Vampires. » « … » Les sourcils du blond se froncèrent. « Tu voudrais dire qu’ils auraient été exterminés ? » « Exterminés ou qu’ils seraient morts d’une autre façon. Ils vivaient de façon reculée. Depuis quand n’as-tu pas croisé un Gabor ? Hormis l’Iskahrin ? » « Trop longtemps. » articula-t-il, en se dirigeant vers l’imposant miroir qui était accroché au mur du salon. Son reflet n’y apparut pas, ce qui ne l’empêcha pas de fixer l’espace qu’il aurait normalement dû occuper. Clauswitz était un homme intelligent qui n’oubliait jamais ses objectifs. « Nous avons un problème puisqu’il semblerait que notre peuple possède un ennemi inconnu qui a réussi à éradiquer une partie de sa population. » « Les Gabor ne sont pas une grosse perte. » fit remarquer Alteïs, qui comptait à la base bien plus les utiliser comme chair à canon que comme de véritables alliés. « Peut-être mais nous pourrions utiliser leur disparition pour monter les Lignées les unes contre les autres. » Il sourit. Il allait utiliser la même technique que Jun Taiji lors de l’Ère du Chaos du Cristal. Il disséminerait des preuves de culpabilité ici et là afin que les Vampires devinssent méfiants les uns vis-à-vis des autres et qu’une Lignée finît par en payer le prix. Durant le premier temps de la stratégie, pendant que les Enfants de la Nuit seraient bien trop occupés à se disputer, il aurait le champ libre pour mettre à exécution bien d’autres projets.

« Je pense à ton ami, celui qui est capable d’empoisonner les Rêves afin d’y insérer des visions… » « Oui, Manehal. » « Manehal, voilà. Si tu es d’accord avec moi, je pense que nous devrions faire appel à lui pour empoisonner les Rêves des Vampires afin de leur montrer l’état actuel d’Asyavvar. » « Les Vampires sont nombreux et son service ne sera pas gratuit. Il est cher. » « Je trouverai bien quelques personnes à sacrifier pour la cause. » « Tu condamnerais ces dernières à une souffrance sans commune mesure. » Il sourit. « Je suis prêt à tout que les choses changent. » « D’accord. J’irai le voir et reviendrai avec son prix. » « Parfait. Je vais demander à mon épouse d’organiser un bal gigantesque et d’y inviter la plupart des Vampires. Quelques étrangers aussi. Cela fait longtemps que nous n’avons pas chassé. » « Tu feras tuer ces étrangers ? » « Non. Je compte simplement leur rappeler qu’accepter une invitation de la part du peuple vampirique ne se fait jamais gratuitement. Mais nous ne leur prendrons pas tout leur sang. Néanmoins, si nous jouons correctement, nous pourrions faire condamner les grands pontes d’une Lignée ou d’une autre, pour le génocide des Gabor. Le mieux serait que l’ordre vienne du Roi. » « Le Roi oui… » murmura-t-elle, pensive. « Je suppose que tu as remarqué l’anomalie, toi-aussi ? » « Oui. L’Empereur actuel n’est ni Lord Lochlann Deslyce ni même un Vampire. Pourtant il réussit à maintenir le lien de subordination pour une raison qui m’échappe. La sensation est juste différente et l’efficacité bien moins effectif. » Ils avaient bien des mystères à résoudre. Qui était l’homme à la tête des Vampires aujourd’hui ? Qui avait éradiqué la Lignée de Gabor ? Qu’annonçait la gemme qui était apparue au-dessus de leur territoire ? Toutes ces questions demandaient des réponses. Il était sûr qu’elles viendraient en temps et en heure.

723 mots




Explications


Bonjour à tous et bienvenue dans les prémices de la réforme des Vampires, une réforme dans laquelle les Lignées vont se mettre sur la gueule et seront probablement scindées/fusionnées pour donner moins de Lignées afin d'avoir un jeu cohérent et plus aisé pour vous, les joueurs ! Il y aura des changements dans la race également mais nous verrons ça en temps et en heure. Pour le moment, on s'échauffe les papattes !

Je le dis tout de suite mais cet événement est ouvert à tout le monde. Il est beaucoup tourné Vampires mais je vous donnerai d'autres pistes à explorer concernant l'Ère des Prophètes (oui parce que ça continue et il faut bien en parler 8D).

Mais, tout d'abord :

Que se passe-t-il de façon générale ? : Suite à >> Ce rp << Clauswitz et Alteïs, qui sont deux Vampires Niveau V, respectivement de la Lignée Thanos et de la Lignée Douria, ont décidé de comploter afin de faire bouger les choses. De leur point de vue, l'hégémonie de l'Empereur de la Nuit, Lord Lochlann Deslyce, est intolérable (Il y a un lien de subordination chez les Vampires et le Roi est tout en haut, donc contrôle tout le monde). Ils désirent donc faire advenir le chaos entre les Lignées et changer les choses.

Que se passe-t-il maintenant ? : Alteïs, en se rendant à Asyavvar (Il s'agit de la région de la Lignée Gabor, en haut à droite de >> la carte <<) afin de voir s'il y avait moyen de coopérer avec les Gabor dans le chaos général, s'est retrouvée devant un endroit totalement désert, recouvert par la nature. Là-bas, de nombreux cadavres de Vampires jonchaient le sol, ce qui ne veut dire qu'une chose : les Gabor qui vivaient là ont été tués ou sont morts (il peut y avoir des Gabor encore vivants ailleurs dans le monde, pour informations, mais très peu). Le massacre semble dater. Trois constats :
- Quelqu'un ou quelque chose a exterminé les Gabor
- Le Niveau V Gabor n'en a pas parlé (ce qui veut dire que c'est un traître ou qu'il est responsable)
- C'est une opportunité pour Alteïs et Clauswitz de mettre le bazar tant espéré.

Pour les Vampires : Alteïs va demander à une connaissance à elle, Manehal, d'empoisonner les Rêves des Vampires afin de leur faire avoir la vision d'Asyavvar dévastée. Votre personnage l'aura aussi. Bien entendu, cela va poser question, des recherches vont être effectuées et les Vampires vont tous comprendre que les Gabor ont été exterminés. Clauswitz va également distiller des preuves de culpabilité et des motifs qui auraient pu pousser telle ou telle Lignée à exterminer les Gabor. Les Lignées vont donc devenir méfiantes les unes vis-à-vis des autres ; d'autant plus que si une Lignée a exterminé la Lignée de Gabor, elle pourrait être tentée d'en exterminer une autre.

Pour les non-Vampires : Votre personnage va finir par être au courant de l'extermination de la Lignée Gabor. À lui de faire des théories sur le pourquoi du comment.

Pour tout le monde : Peu avant la nouvelle de l'extermination des Gabor, votre personnage va recevoir une invitation à un bal gigantesque (le bal se déroulera à Seaghdha et fera l'objet du prochain événement), de la part du peuple vampirique et plus particulièrement de Clauswitz Eorgor (pour ceux qui ont joué le RD d'Amsès, votre personnage peut déjà connaître Clauswitz 8D). Il peut accepter ou refuser l'invitation, bien entendu. À noter tout de suite (mais je le redirai dans le prochain événement) que si votre personnage accepte, il terminera probablement sous perfusion puisque les Vampires lui ponctionneront forcément du sang à un moment ou à un autre. Il y aura 95% de Vampires au bal donc aucune chance d'échapper à la succion, quelque soit le niveau du personnage en question.

Autres pistes : N'hésitez pas, en plus, à parler dans votre message des autres événements liés à l'Ère des Prophètes (qui se trouvent >> ici <<), au RD du conte, au Fessetival ou aux événements mondains tels que le mariage de Mancinia et Neah par exemple.




Gains et dates


Pour 900 mots minimum : 1 point de spécialité OU Le pouvoir d'ancrer des visions brèves dans les Rêves des individus
Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots : 1 point de spécialité supplémentaire

Dates : Début le 1er février 2023 et fin le 31 mars 2023

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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
Adriæn Kælaria
Mer 15 Fév 2023, 16:15

[EVENT Février & Mars] - La nature reprend toujours ses droits 4yi9
Image par Inconnu
La nature reprend toujours ses droits



Læn relut la missive qu’il avait reçu. Quelques minutes plus tard, alors qu’il se demandait toujours pourquoi est-ce qu’il était invité à un bal, il sentit un souffle d’air sur le côté de sa tête et sursauta. « Putain, tu vas arrêter de faire ça ! » éleva-t-il la voix, les sourcils froncés. Sympan ricana. Il aimait bien s’approcher discrètement des autres et respirer dans leur cou jusqu’à ce qu’ils se rendissent compte de sa présence. Néanmoins, ça ne plaisait pas au bleu. « Qu’est-ce que tu fous ? T’as pas mieux à faire ? » « Hum… Il y a toujours mieux à faire mais je voulais te parler. » « De quoi ? » « Huuuumm… » Il s’installa à côté du faux Magicien et sortit plusieurs feuilles, qu’il étala sur la table, juste devant Læn. Toutes comportaient les mêmes informations mais elles étaient différentes au niveau de la mise en page. « J’ai un grand projet. » déclara-t-il. « Et j’ai besoin de toi pour choisir l’affiche qui te paraît être la plus parlante… » « Moi ? » « Ouais. » « Bon… C’est quoi ce projet ? » « Lis et tu sauras. » répondit l’Ygdralfar. Læn soupira. « Tu m’emmerdes déjà avec ton projet… Et avant que je lise, est-ce que t’as reçu cette lettre ? » « Une lettre ? » « Ouais… Un certain Clauswitz Eorgor qui m’invite à un bal… » « Curieux. C’est le nom d’un Vampire. » « Non sans blague… » s’agaça le destinataire de la lettre. C’était un bal vampirique, c’était noté noir sur blanc. « Ouais, mais ce n’est pas n’importe quel Vampire. » déclara Sympan. Il était bien plus cultivé que son compagnon ronchon. Il leva l’index en l’air. « Savais-tu qu’il s’agissait de l’Iskahrin Zul Thanos ? J’ai fait un exposé sur lui. » « Ah ? Iska… » « Iskahrin Zul Thanos, autrement dit, le Seigneur de la Lignée de Thanos. T’as l’Empereur de la Nuit, là. » Il mima une hauteur avec sa main. « Et tu as l’Iskahrin Zul Thanos là. » Il plaça son autre main juste en dessous. « Il est super vieux. Il a même été, durant de nombreuses années, le régent des Vampires durant la période où il n’y avait ni Roi ni Reine. C’est le seul Seigneur a avoir réussi à fédérer les autres et à avoir obtenu leur confiance. » « Ouais ok… » fit Læn, faussement peu intéressé. En réalité, il était tout ouïe. Sympan s’en aperçu et continua. « Il a aussi aidé à la construction d’Utopia en allant frontalement à l’encontre de la position de l’Impératrice de la Nuit de l’époque. Il y a des labyrinthes sous Utopia d’après ce qu’on dit. Ce serait lui qui les aurait construits. Et, à l’époque où les châteaux des seigneurs n’étaient pas si éloignés les uns des autres, ont dit qu’il aurait fait la même chose : des labyrinthes en dessous. C’est si vieux qu’on ne sait pas exactement à quoi ça lui aurait servi, hormis la célèbre histoire qui raconte qu’il aurait plus d’une fois traversé le labyrinthe reliant son château à celui du Seigneur des Jolan pour aller rendre visite à l’épouse de ce dernier. Le Seigneur Jolan se vantait beaucoup, apparemment, au sujet de sa dulcinée. Quelques mois après avoir commencé ses navettes, l’épouse du Seigneur en question est devenue celle de Clauswitz. Ça a été le début d’une inimitié millénaire entre les deux Lignées. » « Ah ouais… » « L’Histoire ne dit pas comment elle a disparu. Par contre, ça fait un sacré moment qu’il est marié à Edelwyn Taiji, qui est un clone d’une descendante des deux Grandes Reines. » « Deux Grandes Reines ? » « Ouais… Enfin là, ça remonte trop loin dans l’Histoire pour que je t’explique en cinq minutes. T’es inculte en fait… Comment ça se fait que t’es à Basphel ? Tu vas en cours parfois ou… ? » Læn fixa Sympan un instant. « On verra si je suis inculte quand je t’en aurai collé une. » plaisanta-t-il à moitié. Sympan ricana. « Bref. Le fait que Clauswitz t’invite, c’est… curieux. Mais si on revenait plutôt à mon projet ? » « Ouais allez. De toute façon, tu ne me lâcheras pas la grappe avant que je t’ai aidé. » Sympan sourit.  

« Donc… Hum… Non vraiment je ne comprends pas ce que tu veux faire… Un quartier général ? Et tu vas envoyer ça à qui ? » « T’es long à la détente. Bon ! L’expérience c’est de voir jusqu’où on va en s’entraidant entre mecs. » Læn attrapa ses cheveux, noués en queue de cheval et laissa glisser sa main dessus. « L’objectif c’est qu’on devienne tous des Rois… enfin, sauf moi. » « Pourquoi pas toi ? » « Je préfère ne pas être sur le devant de la scène. » « Et ça concerne qui ? » « J’y ai réfléchi en fonction de nos rencontres récentes. Pour le moment, je vais envoyer ces lettres à quelques personnes. Adriæn, toi, Pieris, Dastan, Érasme, Tekoa… même si je ne sais pas où il habite celui-ci… Lucius. Et je crois que c’est tout. Le but de notre groupe, ce sera que personne d’autre ne puisse entrer dedans sans avoir été parrainé par un membre et dument testé. Il faut que ce qu’il se passe dans le groupe reste dans le groupe, d’où l’importance du quartier général. » « Tu veux que Pieris devienne Roi ? Il passe son temps à roupiller dans mes draps… Et je ne connais pas Tekomachin moi… » En fait, il n’était pas sûr de savoir qui était la plupart des derniers noms cités et il ne pouvait pas envisager un seul instant que Sympan invitât l’ancien Prince Noir. « Et puis je n’ai pas envie d’être Roi non plus, merci bien. » Sympan lui sourit et posa sa main sur son épaule. En réalité, il se moquait complètement de son avis. « Qu’importe, oublie cette idée de royauté. Le but, c’est de s’entraider pour réaliser nos rêves ! En mettant nos forces en commun, on relativisera nos faiblesses. Mais, d’abord, il faut qu’on décide de notre quartier général et de nos autres objectifs. D’où cette première réunion ! Et puis… on pourrait se donner des défis… » « Quel genre de défis ? » « Le premier à embrasser une fille ciblée ou… » Læn fronça les sourcils. « Non mais sans parler de filles. Y a tout un tas de défis qu’on pourra se lancer, pour devenir meilleurs. » « Ouais, admettons. Et si je veux pas venir ? » « Si tu ne viens pas, tu ne seras pas un membre fondateur de notre groupe. Faudra que quelqu’un t’invite une prochaine fois – d’ailleurs il faudra qu’on fixe le prochain rendez-vous lors de la rencontre – et tu subiras l’épreuve d’entrée. Donc… même si tu n’as pas l’intention de rester, vaut mieux que tu viennes une première fois. Mais attention parce que tu devras promettre si tu restes. » « Promettre quoi ? » « De garder tout ce qu’il se passera entre nous secret. » « Bon… » « Aloooors quelle affiche ? » « Celle-là. Elle n’est pas trop mal… » « D’accord. Merci. Tu recevras ta lettre bientôt. » Læn passa de nouveau ses doigts sur sa queue de cheval. Le lieu de rendez-vous était une auberge de Basphel, la ville. Tout le monde pourrait donc s’y rendre sans encombre. La lettre précisait à chacun de réfléchir à ce qu’il pouvait proposer en termes de quartier général. Il fallait un endroit discret, sur le territoire d’un peuple qui n’excluait personne, grand de préférence. Le bleu n’avait rien de tel à proposer.




À la cafétaria, quelques jours plus tard, Læn entendit les bribes d’une conversation. « Il n’y avait plus personne. » « Sérieux ? » « Ouais… Je crois que c’est un coup des Sorciers. Ils ont forcément besoin de cobayes pour des expériences ou des potions… » « Mais quand même… Si c’est si vieux, ça aurait dû être remarqué. » Une troisième fille opina. « Ouais… Va savoir quel autre groupuscule a disparu encore… C’est peut-être le début de quelque chose de plus grand, du même genre que ces gemmes là… »

1390 mots



[EVENT Février & Mars] - La nature reprend toujours ses droits 4p2e
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Susannah
~ Sirène ~ Niveau I ~

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Susannah
Jeu 16 Fév 2023, 20:31

[EVENT Février & Mars] - La nature reprend toujours ses droits Pzvg
La nature reprend toujours ses droits



Titouan se figea en sortant des vestiaires. Susannah marchait droit sur lui. Elle le vit aussi, mais ne ralentit qu'en arrivant à son niveau. Un silence flotta entre eux, enfla jusqu'à devenir gênant à la limite du supportable. L'Ondine croisa les bras, refusant d'être la première à le briser. Elle leva le menton pour compenser la différence de taille. Ça ne changeait quelque chose que dans sa tête. Finalement, il fronça les sourcils et céda, conscient qu'elle était bien plus têtue que lui.

« Pourquoi t'es là ? » « Tu ne m'as pas apporté de goûter aujourd'hui. » Observa-t-elle, la voix dangereusement calme. Elle lui avait laissé une chance de se racheter, c'était plus que ce qu'il méritait mais elle voulait bien la lui accorder en vertu de ces quelques semaines passées ensemble. Même s'il ne faisait pas battre son cœur, une certaine affection à son égard s'était développée et il lui arrivait même parfois de se laisser aller à des marques de tendresse de sa propre initiative. Il planta son regard dans le sien. Quelque chose avait changé dans la façon dont il la regardait, une détermination d'acier qui la troubla. Habituellement, il baissait les yeux. « Ouais. T'as qu'à aller te les chercher à partir de maintenant. » Lâcha-t-il d'un trait, comme s'il avait répété sa réplique auparavant. Elle haussa un sourcil. Elle était partagée entre une envie de rire et une envie de lui envoyer un coup de pied dans l'entrejambe pour l'audace avec laquelle il se permettait de lui parler. N'était-il pas un peu tard pour tenter de prouver qu'il avait une virilité et essayer de s'imposer dans leur relation ? Ce qui était certain, c'est qu'elle ne le laisserait pas faire. « Pardon ? » Il inspira profondément. « Écoutes, au début je le faisais parce que je t'aimais bien mais c'est franchement inégal. J'ai rien en retour. Tu fais jamais rien pour moi. Je ne suis pas ton esclave. Non, attends avant de parler, je n'ai pas fini. Je m'en fiche que ce soit comme ça qu'on t'a éduquée. T'es pas chez toi, ici, et tu devrais t'être rendue compte depuis le temps que ta façon de penser ne s'accorde pas du tout sur celle des autres. Déjà, tu devrais être plus sympa avec les garçons. Même avec les filles. Claer n'est vraiment pas méchante et c'est nul ces vacheries que vous vous faites et j'aime pas quand tu l'insultes ou que tu cherches à lui faire du mal. Je pense que c'est cette Lana. Elle a une mauvaise influence sur toi. T'as jamais été aussi difficile à supporter que depuis que vous traînez ensemble. »

« Tu as fini ? » Articula-t-elle, glaciale. Ses poings s'étaient fermés à mesure qu'il parlait et elle avait manqué lui en coller un dans l'abdomen sur la fin. Comment osait-il insinuer que quiconque, même Lana, pouvait l'influencer, elle ? « Ouais, précisément. J'ai même tellement fini que ce que tu diras ensuite ne changera pas ma décision. J'en ai assez de jouer au petit chien pour te faire plaisir. Il va falloir t'en trouver un autre. » Le choc fit pâlir ses joues. De toutes les configurations possibles, celle-ci ne lui avait jamais traversé l'esprit. Ce n'était pas à lui de choisir de partir. Il faisait tout à l'envers.

« Je ne voulais plus de toi de toute façon. » Se braqua la bleue en se félicitant de ne pas avoir la voix qui tremblait. « Ouais, je m'en suis bien aperçue quand j'ai entendu que t'étais allée à cette réunion ridicule de l'AAAP. Tu te fous bien de ma gueule. T'as même pas essayé de te réconcilier, comment t'as pu aller voir ailleurs ? » Agacé d'entendre ce qui ressemblait de plus en plus à des geigneries, elle souffla par le nez, les sourcils rejoints en une ligne ombrageuse. Elle leva fièrement son nez en l'air. « Et j'ai bien fait d'y aller. Je me suis rendue compte qu'il y avait bien mieux que toi dans cette école. » Mentit-elle. Il ricana sans prendre en compte son regard meurtrier. « Comme qui ? Pieris ? Il est encore plus efféminé que toi. C'est ça que tu aimes ? J'ai appris que tu le laissais te mordre. C'est dégueulasse. Je parie que tu vas même accepter d'aller au bal organisé par les Vampires puisque t'aimes tant ça. » « Et alors, si j'y vais ? Je parie, moi, que t'as trop la frousse pour y aller. » « Non, c'est du pur bon sens de ne pas y aller ! » « Réveille-toi, l'invitation vient de l'Iskahrin Zul Thanos, Clauswitz Eorgor lui-même. Il faudrait être un imbécile pour laisser passer une telle occasion ! » « C'est toi l'imbécile de pas voir que c'est juste un énorme piège ! Ce sont des suceurs de sang ! Des monstres ! » Elle roula des yeux et se gaussa. « Oh, je t'en prie. Comme si j'avais peur d'eux. Ce n'est jamais rien qu'un peu de sang. Je ne te savais pas si chochotte. Depuis quand tu as peur du noir ? » « Et si tu meurs ? » S'emporta Titouan, son agacement au paroxysme de la voir s'esclaffer face à l'évident danger. « Je ne vais pas mourir ! C'est un bal ! Je resterai avec les autres élèves et tout se passera bien. Je me demande si le buffet sera à base de sang... J'ai toujours été curieuse de savoir le goût que ça avait mais je n'ai jamais eu l'occasion. » Elle rit de l'air horrifié du Lyrienn. « Ce que tu peux être nul. Finalement, c'est pas plus mal que ce soit fini. Je ne vais pas rester avec un peureux, c'est trop la honte. » « Quoi ?! » Éructa-t-il, les yeux exorbités. L'éventualité de la frapper le séduisit mais elle n'attendit pas qu'il concrétise son impulsivité. Tranquillement, elle le contourna pour se diriger vers les vestiaires.

Décontenancé, il la héla. « Tu fais quoi ? » « Je vais me changer, pourquoi ? » « Tu... Tu vas devenir une Puff-Puff Gueurl ? » « Mais non, voyons, ne sois pas ridicule. Je ne suis là pour acclamer personne. C'est moi qu'on devrait acclamer. » Un sourire de requin étira ses lèvres. Elle avait hâte. « Je passe les sélections pour intégrer l'équipe de Puffball. » Avoua-t-elle d'un ton bien trop satisfait. Elle savourait son expression tétanisée comme un bonbon. « Et puis, on ne sait jamais, je vais peut-être me trouver un de tes potes comme nouveau petit ami. Tu en as que tu conseillerai ? » Demanda-t-elle, faussement innocente. Bouche bée, le Lyrienn resta coi. « Non ? Oui, j'imagine que tu ne les vois pas comme ça. J'irai me faire ma propre idée, ça ne fait rien. Bon après, je sais qu'il y a des péquenauds comme Zeryel alors je me méfie. Je ne comprends même pas qu'il ait été accepté ce blanc-bec. Il ne faut pas être un peu musclé pour jouer au Puffball ? » « Il faut bien débuter quelque part et il est plein de bonne volonté. » « Tiens, tu le défends ? Tu lui lèches les fesses parce que c'est un Belegad ? » « Non ! Peu importe son nom ! » « Bien sûr que ça importe. Il n'y a que ceux qui ont un nom que personne connaît pour dire le contraire. » « Que... Bref. Depuis quand tu te passionnes pour le Puffball ? » Elle haussa les épaules. « Ce n'est pas vraiment le Puffball en lui-même. J'aime tout ce qui est compétitif. » « C'est pas à cause du Conte qui est sorti ? Celui avec la fille, euh la princesse là, qui te ressemble un peu ? Tu cherches à faire pareil ? Je trouve que t'as changé depuis que tu l'as lu. C'est perturbant. » « Que ce soit vrai ou pas, je ne vois pas où est le mal de vouloir faire plusieurs sports. T'as peur que je sois meilleure que toi et que je prenne ta place ? Ne crois pas que je vais modérer ma force juste parce que c'est toi. Je crois même que tu devrais commencer à regretter dès à présent tout ce que tu m'as dit. » Elle fit mine de réfléchir. « Peut-être que si tu t'excuses de façon assez convaincante, je consentirai à ne pas trop m'acharner sur toi. Je te laisse y réfléchir, je vais être en retard. À bientôt la flippette ! Rentre vite, il va bientôt faire nuit ! » Son gloussement résonnait encore aux oreilles de Titouan quand elle claqua la porte.

Message unique | 1477 mots



[EVENT Février & Mars] - La nature reprend toujours ses droits 7qoc
Merci Jil  [EVENT Février & Mars] - La nature reprend toujours ses droits 009 :
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Zeryel
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Zeryel
Sam 18 Fév 2023, 20:33

[EVENT Février & Mars] - La nature reprend toujours ses droits Efpv
La nature reprend toujours ses droits



Les pieds bien parallèles, le fessier pointé vers l'arrière, Zeryel descendit aussi bas que possible, les bras pliés devant lui pour essayer de conserver son équilibre. Ses cuisses tremblèrent et il remonta, puis redescendit en tâchant de conserver un rythme régulier. Il jeta un coup d'oeil à Alcide à quelques pas de lui qui faisait de même. Ils étaient nombreux sur le terrain et l'entraîneur passait entre eux pour guider leur échauffement. L'Ange monta son pouce en l'air et un sourire illumina son visage. « Tu t'en sors bien ! » Le félicita-t-il alors qu'ils avaient à peine commencé, mais il croyait aux bénéfices des encouragements et il ferait tout pour qu'Alcide réussisse ces sélections. Il les voyait déjà, portés à bout de bras par leur équipe, chacun étreignant la poignée d'une coupe dorée, en route pour célébrer leur victoire. Il priait aussi pour que la pimbêche échoue, si possible en se ridiculisant. Il ne voulait pas d'elle dans l'équipe, et ne se voyait pas une seule seconde jouer avec elle. Plutôt s'arracher les ailes. Elle était devant eux, sa tresse pendant jusqu'au milieu de son dos, ne leur prêtant pas un gramme d'attention. Il serra les mâchoires et détourna le regard. Par pure paranoïa, il se persuadait qu'elle n'était là que pour lui nuire.

Les mains calées sur ses hanches, Zeryel fit dessiner à son bassin de larges cercles dans un sens puis dans l'autre. « T'as entendu parler de cette invitation ? Celle au bal des Vampires. » Précisa-t-il. « Quand je l'ai lue, j'ai cru à un canular. Puis j'ai entendu tout le monde en parler. C'est bizarre, non ? En plus on entend de drôles de choses ces derniers temps de leur côté. » Très professionnel, l'apprenti journaliste se faisait un devoir de se tenir au fait de tout ce qu'il se produisait dans le monde et il passait ses soirées à dévorer des articles en espérant un jour être aussi publié à grande échelle. Récemment, les journaux théorisaient sur d'inquiétantes disparitions. Les Enfants de la Nuit étaient certes un peuple mystérieux, néanmoins, la disparition massive de toute une Lignée ne passait pas inaperçue et interrogeait les curieux et enflammait les complotistes. « Enfin, je suppose que ce n'est pas plus mal. Le monde se porterait sûrement mieux sans ces suceurs de sang. Mais n'empêche, j'aimerai savoir comment on peut tuer autant de Vampires, s'ils sont véritablement morts parce que je crois qu'on n'a pas vu de corps. Ils ont peut-être brûlé au soleil ? Ils deviennent des cendres non ? J'aimerai bien voir ça, un jour, juste pour voir comment ça se produit. Tu penses qu'ils sont de nouveau en train de s'entretuer comme à l'époque ? » Son nez se tordit de désapprobation. « Je ne comprend pas que personne n'y mette de l'ordre. Ce n'est pourtant pas très compliqué. » Déclara-t-il avec assurance, sans toutefois avoir la moindre idée de ce qui devrait être fait. Sur un coup de sifflet de l'entraîneur, il se mit à terre et grimaça sur une pompe, qu'il exécutait genoux au sol. Il nota que ce n'était pas le cas de Susannah et rougit, autant de honte que de l'effort fourni pour se soulever. Heureusement, il lui restait un muscle qui ne se fatiguait pas si facilement. « Bref, je ne sais pas quoi faire de cette invitation. Je ne crois pas que ce soit une bonne idée d'y aller. Enfin, ce n'est pas que j'ai peur ou quoi que ce soit, parce que ce n'est pas le cas, mais c'est bizarre. » Il n'osa pas ajouter qu'il trouvait que c'était dangereux, même en se sachant entouré de professeurs. Même s'il savait qu'Alcide ne l'accuserait jamais de pleutrerie, il ne voulait pas que l'idée lui traverse l'esprit. « En plus, il paraît que - » « Oh l'Oisillon ! Tu pompes ou tu causes ? » Beugla l'entraîneur en plantant ses pieds de chaque côté de sa tête. Immédiatement, Zeryel se tut, les oreilles violacées d'embarrassement. Il n'aimait pas être repris si vertement, prenant les critiques si personnellement qu'il y songeait parfois pendant plusieurs jours à ressasser en boucle ce qu'il avait pu mal faire et ce qu'il aurait fait s'il pouvait remonter le temps. Il visait l'irréprochable. « Baisse tes fesses. Et gaine. » L'entraîneur s'était déplacé et avait plaqué son pied contre le ventre de l'Ange qui s'appliqua pour faire de son mieux, les joues gonflées. « C'est mieux. Maintenant respire au lieu de parler. Si j'entend encore le son de ta voix, je colle ton cul au banc jusqu'à la fin de ta scolarité. »

Un peu plus tard, ils étaient séparés en deux équipes. À son grand plaisir, Alcide avait été mis avec lui et, comble de la chance suprême, Susannah était dans l'autre. Il sentait son regard venimeux depuis l'autre bout du terrain, elle lui donnait l'irrépressible envie de lui rentrer dedans pour effacer ce sourire satisfait perpétuellement perché sur ses lèvres. Il s'approcha du blondinet et lui enfonça amicalement son coude dans les côtes, renonçant à passer son bras par dessus ses épaules, faute d'être assez grand pour le faire. « Tu te rappelles ce que je t'ai dit ? » Plus tôt, il avait enfermé son ami dans une salle de classe vide pour l'abreuver d'une liste de conseils longue comme le règlement de l'école, puis, prenant très au sérieux son rôle de mentor auto-attribué, il avait dessiné plusieurs schémas sur le tableau pour expliquer les différentes règles du Puffball et les formations les plus connues. « T'inquiètes, je te couvre ! Je te ferai des belles passes ! » Au coup de sifflet, les joueurs s'animèrent. Ce fut plus chaotique les entraînements habituels, certains candidats n'ayant pas appris les règles avant de venir. C'était scandaleux, selon Zeryel, mais son point de côté l'empêchait de leur dire sa façon de penser. La sueur dessinait des sillons dans ses cheveux et roulaient dans ses yeux. Il gardait toujours un oeil sur le blond pour surveiller que tout se passait bien. Réceptionnant la balle, il cria pour attirer son attention. Il lui envoya la balle. Son exclamation ravie s'étrangla dans sa gorge quand il vit une tornade bleue talonner Alcide dès qu'il obtint la balle. Ses yeux se plissèrent quand il la vit avancer ses paumes de mains pour le pousser violemment vers l'avant pour le déséquilibrer. « C'est d'la triche ! » Hurla-t-il, les veines sur son cou ressortant. Un voile rouge étouffa sa vision et tous les sons s'éteignirent au profit des palpitations de son coeur qui martelèrent ses tempes. Quelque chose craqua en lui et il fonça tel un boulet de canon, droit sur Susannah. Celle-ci s'était arrêtée de courir en le voyant. Elle plia les genoux pour se préparer à l'impact mais, au dernier moment, fit un pas de côté tout en laissant son pied traîner délibérément dans le chemin de l'Ange qui, entraîné par la vitesse, fit un vol plané. Il mordit l'herbe et gronda, possédé par une colère que le choc n'avait pas réussi à apaiser. Dans son dos, il l'entendit prendre une voix sucrée. « Oh mince alors. T'as pas volé ton surnom toi, l'Oisillon, c'est ça ? Je comprends mieux pourquoi, joli envol. Je trouvais ça ridicule au début, pour ne rien te cacher, mais en fait c'est a-do-rable. » Il se figea en sentant le contact de sa main entre ses omoplates. « Attends, je vais t'aider à te relever. » Ajouta-t-elle aimablement avant de se contredire en le plaquant fermement contre le sol. « T'es mort le piaf. Tu ferais mieux de quitter l'équipe avant que quelque chose de plus grave ne se produise. » Glissa-t-elle à son oreille. La pression dans son dos se relâcha et elle attrapa une poignée de son maillot pour le relever. « Fais attention, la prochaine fois. » Chantonna-t-elle et Zeryel serra les poings, prêt à lui enfoncer l'un des deux sur le nez. Il se détendit en voyant l'entraîneur arriver à grands pas sur eux. « J'allais justement lui expliquer quelle faute elle venait de commettre, monsieur. » Il l'ignora et pris la Sirène à part pour s'en charger lui-même. Réjouit de l'humiliation de son ennemie, son moral remonta en flèche. « Hé, ça va ? » Demanda-t-il à Alcide tout en essuyant la terre maculant son visage et le devant de son haut.

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Adriæn Kælaria
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Sam 18 Fév 2023, 22:21

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La nature reprend toujours ses droits


Adriæn observait Pieris dans la pénombre grandissante. Il finit par se décider et s’approcha doucement du lit où le Vampire dormait encore. Il se baissa, sentant par là-même l’haleine du dormeur. Le côté gauche de sa lèvre supérieure se souleva en une mine de dégoût. Néanmoins, il ne recula pas. Il avança et monta à califourchon sur celui qui ressemblait bien trop à une fille. L’Enfant de la Nuit ouvrit les yeux, alors que l’Ondin venait de lui attraper les poignets pour les coller au-dessus de sa tête. « Adriæn ? » fit-il, encore pâteux, visiblement pas inquiet des suites que le blanc allait donner à leur petite entrevue. Il avait longtemps eu un rapport particulier avec ses fans. Il avait l’habitude qu’on le harcelât ou, plus communément, de faire des choses pour satisfaire les autres. Il espérait simplement que l’Ondin ne lui ferait pas la même chose que ce qu’il faisait à Johannês. La Sirène se pencha sur lui, un air neutre sur le visage. « Pieris ? » « Hum ? » « Qu’est-ce que tu fais encore dans le lit de Johannês ? » l’interrogea-t-il, d’une voix qui n’avait rien d’aimable. « Je ne t’ai jamais dit pourquoi je venais dormir là ? » Pieris se méfiait tout de même un peu d’Adriæn. Il était bien plus impressionnant que Sympan. Ce dernier était bizarre mais n’avait pas d’aura. Lorsqu’il était immobile, il pouvait presque oublier sa présence. « Non, mais tu vas me le dire. » « J’aime son odeur. » « Ah oui ? » « Oui… » Le silence s’installa. Pieris tenta quelque chose. « Tu sais que je t’aime, Adriæn ? Gros comme ça ! » Il ne pouvait pas le montrer, puisque ses mains étaient liées, mais le cœur y était. Sa voix, rocailleuse, le rendait étonnement sensuel. L’Ondin finit par le lâcher et par s’asseoir sur le bord du lit. « J’apprécierais que tu arrêtes de dormir ici. » « Pourquoi ? Il n’est pas là la journée. » « Parce que tu as raison, Johannês sent bon et tu ternis son odeur avec la tienne. » « Oh… » fit Pieris, en amenant son avant-bras à son nez. Il ne trouvait pas qu’il puait, bien au contraire. Il prenait vraiment soin de lui. Néanmoins, il pouvait concéder que son odeur n’avait rien à voir avec celle de Johannês. Le faux-Magicien – parce qu’il était clair qu’il n’était pas un Magicien – avait une senteur plus boisée, un peu sauvage mais douce d'un même temps. Il y avait aussi son sang qui venait rehausser le tout. Il avait une odeur particulière, d’eau de rivière. Pour Pieris, Johannês était une sorte d’arbre lors de la saison automnale. Il perdait ses feuilles, se situait au bord d’un lac et quelques-unes de ses branches venaient frôler l’eau. Il sentait bon, le chaud, quelque chose de plaisant. Les rires, les écharpes, les tas de feuilles mortes.

Le Vampire, toujours dans son lit, était dans une position absolument pas naturelle. On aurait dit qu’il posait, un bras toujours au-dessus de sa tête, ses longs cheveux étalés à côté de lui. Il regarda Adriæn un instant puis il finit par murmurer. « Tu le savais, toi, que Johannês n’était pas un Magicien ? » Le blanc tourna son visage vers le brun. Il y eut un silence. « Quoi ? Comment ça, ce n’est pas un Magicien ? » Sur le faciès d’Adriæn, il y avait une sorte de calme plat. Cependant, ses yeux cherchaient la signification. Il se demanda si le concerné n’avait pas fini par rejoindre les rangs du mal. Ça se pouvait. Apparemment, il avait frappé une fille lors du Fessetival. « Ce n’est pas un Magicien, c’est tout. » « Comment tu le sais ? » « Son sang. C’est… différent. » Pieris n’était pas sûr mais il suspectait Johannês d’être soit un Ondin, soit un Eversha. « Je lui en parlerai. » lui fit savoir Adriæn, qui venait de se fermer au sujet. Pieris se demanda pourquoi mais ne chercha pas plus loin. La Sirène ne lui en laissa pas l’occasion. « Tiens ? Tu as reçu cette lettre aussi ? » « La lettre de Clauswitz Eorgor ? Oui. » répondit le concerné, après avoir suivi le regard de son colocataire. « Tu vas aller au bal ? » « Peut-être… » murmura l’ancien modèle. « Tu ne m’as jamais parlé de ta transformation… » susurra Adriæn, comme s’il y songeait sans forcément vouloir savoir. « Il n’y a pas grand-chose à raconter… et tu ne m’as jamais parlé de ta relation avec Johannês. » « Ce serait trop long. » À ces mots, Pieris se redressa. Assis sur son lit, il replia ses jambes pour s’asseoir en tailleur à côté de l’Ondin. « Je suis éternel. » continua-t-il, plus proche de son oreille. Parfois, le Vampire avait envie de charmer les autres, de les faire écouter le son de sa voix et de les manipuler pour qu’ils fissent tout ce qu’ils voulaient. Son interlocuteur coupa néanmoins court à l’intimité qu’il essayait d’instaurer en se levant.

Après quelques secondes, Adriæn se tourna vers Pieris. « Tu sais qu’il parait que la Lignée de Gabor a été exterminée ? » « Exterminée ? » Pieris ne suivait pas l’actualité vampirique et cela faisait bien trop longtemps que sa Créatrice ne lui avait pas rendu visite. Il se sentait un peu délaissé, bien que Basphel constituât un vivier de sang infini. « Oui… » souffla le blanc avant de se retourner et de laisser ses mains s’enfoncer dans le matelas. Il se retrouva nez à nez avec le Vampire. « Ce qu'il t’arrivera aussi si tu continues à dormir dans le lit de Johannês. Compris ? » Pieris n’aimait pas vraiment son ton mais il avait l’habitude d’opiner. « Oui Adriæn. » susurra-t-il, avant de choper ses lèvres avec les siennes. L’autre blêmit. « Qu’est-ce que tu fais ? » « Je te montre que je t’aime. » articula le garçon efféminé, avant de faire des cœurs avec ses doigts. Il y eut un silence, avant que l’Ondin ne s’exprimât de nouveau. « Tu veux me montrer que tu m’aimes ? » questionna-t-il. « Oui. » « D’accord. Alors je compte sur toi pour me dire quand ma sœur a ses règles. » Pieris fit la moue. « Pourquoi ? » « Ne t’occupe pas. »




Adriæn prenait des notes. Il avait regroupé un grand nombre d’articles sur les récents événements. Il ne le faisait pas par empathie pour les Gabor ou pour son propre peuple. Ses desseins étaient d’un autre genre. Il voulait se tenir informé afin de pouvoir mimer l’empathie qu’il n’arrivait pas à ressentir. S’il était au courant des drames, il pourrait s’exercer à mimer la terreur ou la peine. En effet, le fait que les Ondins fussent bloqués à la surface ou dans les profondeurs ne provoquait rien. C’était… un élément factuel. Ça ne le touchait pas personnellement et il pensait que la plupart des femmes de son espèce seraient bien plus utiles mortes que vivantes. Il y avait peu de choses qui l’agaçaient mais ce sujet, en particulier, avait le don de resserrer ses mâchoires. Il fonctionnait par contrôle et frustration. Il était possessif également.

Il centra son attention sur les Vampires. Plusieurs enquêtes avaient été diligentées par la race mais aucun résultat concluant n’avait été apporté. D’après les articles qu’il parcourait, plusieurs pistes étaient néanmoins évoquées. Certains journalistes écrivaient également que la piste d’une Lignée n’avait toujours pas été écartée. « Sympan. » articula l’Ondin, lorsqu’il sentit de l’air chaud dans son cou. « Je vois que tu t’intéresses aux Vampires toi aussi… » « Pas spécialement… » avoua-t-il. Cela faisait longtemps que le blanc ne faisait plus semblant d’être gentil avec le scientifique. « Est-ce que tu as été invité au bal ? » « Oui. » L’Ygdralfar fit la moue. « Je ne comprends pas… Tu as été invité, Johannês aussi… et pas moi ! Tu ne voudrais pas me donner ton invitation ? Je pourrais me faire passer pour toi ! Je veux ab-so-lu-ment y aller. » « On peut s’arranger… » murmura Adriæn. « Je ferai tout ce que tu voudras ! » « Je vais réfléchir. »

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 25 Fév 2023, 14:47



La nature reprend toujours ses droits


« L’Empereur Noir ne désire pas que l’on se préoccupe de la question des Vampires. » dis-je, à l’attention de Dyonis. « Il estime que les récents événements ont largement contribué à l’instabilité du peuple et qu’il est préférable de se concentrer sur… la culture. » Je l’avais presque craché. Le Grand Chaos était un crétin, un incapable. Sa dernière lubie avait été de composer un énième Requiem, le Requiem des Réprouvés cette fois. Les répétitions se tenaient à ciel ouvert, au beau milieu d’Amestris. Le génie machiavélique de Cyrius forçait l’admiration mais effrayait également les Mages les plus faibles. Ses spectacles étaient toujours sanglants et il était hautement déshonorant pour un Sorcier d’être choisi pour incarner un Bipolaire. La fictivité du rôle ne pouvait laver l’affront. Néanmoins, personne n’osait s’en prendre au Roi. « La culture peut être un moyen d’établir une cohésion. » « Non. La culture n’est qu’un à-côté. La culture ne pourra jamais surpasser d’autres préoccupations. Les travaux suite aux dégâts de la chute de la Lune Noire sont achevés dans les quartiers riches mais de nombreuses familles se sont retrouvées dans un état de pauvreté particulièrement dégradant pour des nobles. Avoir à demander un hébergement a dû être couteux. La popularité du Roi est en déclin et beaucoup s’accordent à dire qu’Elias continue de diriger dans l’ombre. Néanmoins, l’absence de ce dernier depuis le procès de Laëth Belegad pose de nombreuses questions. Le fait qu’il ait perdu la propriété de l’esclave tout en la défendant interroge également. » « Tu penses donc qu’il perd également en popularité alors même qu’il a manœuvré la guerre ? Tout le monde sait qu’il était aux commandes. » « Non. Sa popularité reste forte. C’est Cyrius le problème. Certains commencent à accuser le Grand Chaos d’avoir été bien trop laxiste dans son jugement, de ne pas connaître le droit et d’avoir détourné l’avis des Mayfair. » « L’a-t-il fait ? » Je fis apparaître un document, ainsi que l’enveloppe qui contenait encore la décision finale des esclavagistes. « Oui. » répondis-je, avant de sortir les liasses de papier qui constituaient le document explicatif quant à leur choix. « Jun Taiji n'arrivait qu’en deuxième position. Sa proposition leur semblait intéressante, d’autant plus qu’elle permettait aux Sorciers de gagner un grand nombre d’esclaves après les Jeux de Sahōdara, en plus d’un rapprochement qualitatif avec les Démons. » Je me fichais de me rapprocher de ces derniers. Leur position était à peine plus enviable que celle des Anges et l’Enfer représentait un terrain complexe à appréhender. La dernière excursion en son sein avait privé le peuple noir d’un Chancelier des Ténèbres et aurait pu le priver d’un deuxième si Lhéasse n’avait pas été sauvé in extremis. Je serrai les dents. Cyrius avait été inconséquent et cette action stupide ajoutait à la longue liste des griefs que les Sorciers avaient contre lui. « Néanmoins, Elias a été désigné par les Mayfair pour plusieurs raisons. Son rang, bien entendu, le contenu de son offre et l’argent conséquent qui y était attaché, la primauté de la demande mais également parce que choisir Jun Taiji signifiait faire un retour au passé qui n’a pas été jugé pertinent. Certes, la défaite des Réprouvés a été totale symboliquement mais ce renvoi à des temps anciens n’était pas souhaitable par les Mayfair, du fait de la stratégie mise en place par l’ancien Empereur Noir. » Cette stratégie que je honnissais et qui consistait à un rapprochement de tous les Mages. Cependant, je préférais encore suivre un Roi qui avait pour idée d’établir un lien entre de potentiels Sorciers et nous, plutôt que de suivre un Roi qui n’avait aucune connaissance de la politique ou même de l’économie et qui passait son temps à composer avec un air fou sur le visage. Cyrius était puissant mais sa puissance n’avait d’égale que son instabilité. « C’est un problème. » susurra Dyonis. « Oui. Les Mayfair n’ont pas objecté et ont obéi mais, en interne, le fait que le Roi ne suive pas leur décision, alors même qu’ils ont la mainmise sur l’esclavage depuis des siècles et qu’aucun Empereur n’a osé aller à l’encontre de leur décision sans les informer au préalable en leur proposant une juste compensation, a dû avoir un grand retentissement. Il s’agit d’une des familles les plus importantes et influentes. » Je laissai le silence s’installer. Il n’y avait pas besoin d’être bien malin pour comprendre ce que je désirais faire. J’étais le Chef des Armées et le Bras Droit de l’Empereur. Ces positions faisaient de moi l’homme le plus puissant en termes de hiérarchie après ce dernier. Il était de mon devoir d’agir et de faire tomber le Roi avant qu’il n’aggravât la situation. Qu’importât qu’il ne fût qu’une marionnette. Je n’étais même pas certain qu’il le fût réellement. Il était bien trop imprévisible pour qu’Elias fût certain de sa docilité. L’erreur stratégique de mon frère était criante. Je ne comprenais pas les fondements de cette décision. Qui était la véritable marionnette entre les deux ? C’était la question que je me posais depuis un certain temps. « Si tu deviens Rois, tu devras aussi remplir d’autres fonctions moins aisées pour toi. » Mes yeux se posèrent sur Dyonis. Il n’eut pas besoin d’expliciter. « Je remplirai toutes mes fonctions. » Qu’importât le moyen. La magie faisait des miracles. « Et Elias ? » « Nous verrons. »

Après quelques instants, je repris la conversation sur les Vampires. « Concernant le bal, il paraît nécessaire d’y envoyer au moins une figure importante. Si l’Empereur accepte, il pourrait s’y rendre. Après tout, il s’est bien rendu aux frontières de nos terres pour y raccompagner les Humains. » Un rictus se dessina sur mon visage. « Il acceptera probablement l’idée de se rendre chez les Vampires sans se soucier des conséquences éventuelles. » « Tu vas le tuer ? » La réponse était évidente, si bien que je ne pris pas la peine de répondre. « Concernant les Gabor, en revanche, je suis mitigé. Il est évident que nous ne sommes pour rien dans leur extermination mais peut-être serait-il plus opportun de laisser les doutes se distiller dans les esprits, quitte à démentir ultérieurement. La crainte est un moyen de pression intéressant. Néanmoins, si nous restons silencieux, il est certain que le gouvernement Magicien sera bien plus frileux à nous accorder sa confiance. » Et, bien entendu, la rupture entre les deux peuples allait dans mes intérêts. « Que nous démentissions ou restions silencieux, dans tous les cas, les doutes continueront d’exister. Les doutes se portent toujours sur les mêmes. » « Précisément, même si nous avons toujours pris le soin de démentir les accusations jusqu’ici. » Même lorsque la culpabilité nous appartenait pleinement.

Alors que nous allions évoquer les sujets de l’alliance entre les peuples et des étranges phénomènes recensés, la silhouette d’Érasme Salvatore s’invita, sans même avoir été annoncée. Mon regard fendit la pièce en sa direction. Ma magie fit de même, attirée par la sienne. Sur son cou, des stries noirs semblaient vouloir gravir sa mâchoire. Deux secondes s’écoulèrent, avant que je ne me levasse. Lentement, je marchai dans sa direction. J’étais son mentor depuis peu mais il n’avait fait que m’échapper. Qu’il fût chez moi signifiait deux choses : la première c’est que j’allais pouvoir commencer à le former véritablement, la deuxième c’est qu’avant de le former, il allait me falloir le punir. « J’en avais presque oublié votre existence, Érasme. » lui dis-je, pour toute forme d’introduction. « J’espère que l’air du Berceau Cristallin vous a fait du bien. D’après ce que je sais, il semblerait qu’il vous ait fait prendre quelques libertés abjectes mais, ne vous inquiétez pas, nous allons avoir tout le temps nécessaire pour discuter de vos déviances et y remédier. » Son regard avait la saveur de l’insolence mais ses mains tremblaient. Il avait une certaine prestance mais son mental était pliable à souhait. Quant à sa magie, elle devenait féroce. « Dyonis, tu devrais aller t’occuper de ta chose. » dis-je, à l’attention du Sorcier. Tekoa lui prenait du temps mais je l’avais sommé de prendre une décision : soit de s’en débarrasser, soit de lui apposer la marque des esclaves. Laisser un étranger vivre sous mon toit ne me plaisait pas. Ma main droite se leva jusqu’à la gorge d’Érasme que je saisis violemment. « Nous verrons si vous tenez vraiment à votre Réprouvé lorsque nous aurons fini. » sifflai-je.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 26 Fév 2023, 15:04



La nature reprend toujours ses droits


J’épluchai le courrier une énième fois, à la recherche d’une éventuelle lettre de Laëth Belegad. Rien. Je me râclai la gorge et redressai un peu plus mon dos. J’aurais aimé pouvoir discuter avec l’Ange. J’aurais également aimé gagner les enchères aux fins de la voir devenir mon esclave. Je trouvais hautement curieux que son cas fût à ce point problématique. Avait-elle un secret ? Un secret qui la rendait désirable aux yeux d'un trop plein de puissants ? Je plissai les miens. Au moins, mon espion avait retrouvé sa trace. Elle se trouvait chez Adam Pendragon, à Avalon. C’était curieux. Mon index caressa discrètement mon menton. J’étais occupée mais avais néanmoins assez de temps pour réfléchir à des sujets qui me concernaient de près ou de loin. N’importe quel individu n’étant pas à ma place n’aurait probablement pas poussé le projet aussi loin. Cependant, je sentais quelque chose d’anormale ou, du moins, quelque chose m’échappait, que ce fût sur elle ou sur la situation autour d’elle.

Je sortis un porte-documents de mon bureau et relus les rapports qui m’avaient été faits. D’après eux, le Duc Kaahl Paiberym et l’Ange n’étaient plus en couple pour une raison qui avait échappé à la vigilance du réseau d’espionnage. Ceci aussi, était curieux. Plus je me renseignais sur l’homme, plus il me semblait que les Sorciers effectuaient un travail bâclé à son sujet. À présent que j’étais certaine qu’il était à la fois le père d’Érasme et de Lucius, il représentait l’un de mes nombreux points d’intérêt. Je pris une feuille, négligeant pour le moment de traiter l’invitation au bal vampirique ou même de prendre acte de l’actualité. Je traçai plusieurs carrés, correspondant chacun à un individu. Kaahl Paiberym était précédemment en couple avec Laëth Belegad et leur rupture datait d’après le procès, juste après le procès. L’Aile d’Acier avait séjourné chez son Altesse Jun Taiji en tant qu’esclave, avant d’être libérée de sa condition de façon mystérieuse. La question était celle-ci : pourquoi est-ce que Jun Taiji avait candidaté ? Pour symboliquement écraser les Réprouvés une nouvelle fois ? D’après mes sources, il ne s’était pas déplacé sur le champ de bataille. Une personne de sa stature et d’un état d’esprit similaire l’aurait fait. Son Altesse Elias Salvatore avait défendu Laëth Belegad, par opportunisme quant à sa demande d’appropriation. Il était tout aussi étrange que les Mayfair n’eussent pas répondu favorablement à son offre. J’écrivis une note, afin de penser à convoquer un Mayfair d’importance. Il me fallait des réponses à ce sujet. Il était tout aussi étrange que, malgré les rumeurs sur la relation entre Adam Pendragon et Kaahl Paiberym, l’Ange trouvât refuge chez le premier. Ses rumeurs me semblaient plus que véridiques. Pourquoi ? Et pourquoi Érasme, s’il était le fils de Kaahl, avait-il été élevé par Elias ? Le Magicien était connu pour adorer les enfants et n’aurait, de ce fait, jamais abandonné l’un de ses fils. Pourquoi garder Lucius dans ce cas ? Pourquoi clamer à l’adoption ? Enfin, pourquoi est-ce que l’Empereur Noir actuel ne cessait d’inviter le nouvellement Duc sur Lagherta ? D’où lui venait cette amitié étrange pour le Mage ? Pourquoi Elias m’avait-il sauvée sur la Terre Blanche ? Pourquoi avait-il réagi ainsi face au Monarque Démoniaque ? Les questions tournoyaient sans qu’une réponse satisfaisante ne pût y être apportée. J’avais quelques pistes, et certaines relevaient de la folie, mais aucune preuve tangible. Je ne pouvais baser ma conclusion sur des impressions et des pressentiments. Le jeu politique des Mages était complexe et, si je me trompais, personne ne me le pardonnerait. Au-delà des autres, j’avais soif de connaissance avant tout pour moi, par opportunisme. M’allier à Elias, en devenant son épouse, ne serait pas assez. Mon regard se tourna vers l’armoire dans laquelle j’avais dissimulé les vêtements de Dastan. Je les avais lavés. Ils pourraient m’être utiles à l’avenir.

Je rangeai mon dessin et les documents que j’avais réunis, pour l'instant. D’autres dossiers, nombreux, se trouvaient dans mes tiroirs. Ils constituaient plusieurs enquêtes, que je tentais de résoudre en parallèle. Une fois le meuble fermé, j’amenai ensuite vers moi les actualités du moment. J’avais refourgué Styvan aux Mayfair. Il ne me serait d’aucune utilité. Il me faudrait un esclave plus aguerri, plus capable. Ce garçon semblait défectueux et sa qualité de Vampire était en réalité un défaut qui ne pardonnerait pas. Sa faible force et son manque de savoir-faire risquaient de le tuer dès sa rencontre avec Érasme. Il n’y avait qu’avec son Réprouvé adoré que le Sorcier était aimable. Je savais que le Chef des Armées ferait bientôt cesser cette vaste farce mais je le suspectais également de vouloir mettre un terme à une autre comédie, au plus haut sommet du gouvernement. « La lignée de Gabor exterminée. » lus-je. Plusieurs hypothèses étaient avancées : une guerre intestine, la propagation d’un virus ou encore une attaque extérieure. Les Sorciers n’avaient aucun intérêt à s’en prendre aux Vampires, bien au contraire. Qui, donc ? Avais-je seulement envie de me pencher sur la question ? N’était-ce pas trop tôt ? Surtout, je n’avais toujours pas répondu à cette invitation que j’avais précédemment. Devais-je me rendre à Seaghda ? Alors même qu’une Lignée entière venait d’être retrouvée dans un état de mort avancée ? Les squelettes n’étaient pas là d’hier. Soit un animal ou un virus quelconque s’était attaqué aux Vampires, soit cela faisait plusieurs années qu’ils étaient dans cet état. Le fait que personne ne s’en fût aperçu plus tôt me semblait étrange. Je pris la décision de suivre ce dossier. J’ouvris donc le carnet qui ne me quittait jamais et trouvai une place dans ma liste de priorités à l’enquête envisagée. D’autres problématiques étaient bien plus urgentes mais il ne me fallait pas négliger les affaires extérieures pour autant.

_____

La salle du trône était déserte et j’étais bien trop élevée dans la hiérarchie pour que les gardes me refusassent l’accès. J’étais la fille de son Altesse Niklaus Lord Salvatore, demeurait l’élève de son Altesse Elias Salvatore et, à présent, qu’il le voulût ou non, la fille du Grand Chaos. Contrairement à Érasme, le titre de Princesse m’était resté. En cela, je lui étais supérieure. Mon regard se planta sur la chaise royale. Doucement, mes pas m’y conduisirent. Je pris mon temps, afin de profiter du voyage jusqu’à ce dernier. Il était l’objectif que je visais. Depuis combien de temps une femme n’avait-elle pas régné ? Depuis combien de temps une femme n’avait-elle pas été influente d’une manière officielle, sans que le nom de son mari ne fût systématiquement attaché à ses prouesses ? Je voulais être la femme, celle qui réussirait à se hisser sur ce trône, quitte à devoir traverser ce même chemin sur une montagne de cadavres. Je savais pourtant que je ne pourrais pas y parvenir sans utiliser les hommes, sans faire semblant d’acquiescer. Elias, quant à lui, me semblait être un partenaire de plus en plus fiable. J’aimais penser que je pourrais le tuer mais il y avait chez lui des manières qui ne me laissaient pas indifférente. J’avais eu peur de lui longtemps, et j’avais toujours peur, mais il me semblait déceler dans sa façon d’être avec moi bien plus de tolérance et d’encouragement que de mépris et de désintérêt. Il m’avait fourni des moyens que personne avant lui ne m’avait mis entre les mains. Il était à l’origine de mon admission à Basphel et, bien que j’aimasse clamer le contraire, j’avais conscience que l’école m’avait apporté jusque là bien plus que ce que l’éducation sorcière seule aurait pu accomplir. Je n’étais cependant pas encore prête, pas assez forte pour faire face à tous les ténors de la politique sorcière. Je devais devenir meilleure, pour que jamais l’un de ces horribles mâles pût prendre définitivement l’ascendance.

Une fois devant le trône, je me tournai vers la salle. Je la regardai quelques minutes, me plaisant à imaginer un instant grave où, enfin, la Couronne Noire serait placée sur mon crâne. La visualisation me sembla presque réelle. Au sommet de ma gloire chimérique, alors que mon cœur battait dans ma poitrine, je décidai de m’asseoir sur le trône interdit. Je ferais bouger les lignes. Je les forcerais à bouger. Je serais Reine. Je serai Reine, pensai-je, avant que mon attention ne fût déviée par une magie pernicieuse. Devant moi, un homme venait d’apparaître et, cet homme, ressemblait trait pour trait au Duc Paiberym. Il me fixa et me sourit. « Bonsoir, Princesse Eméliana. Je me nomme Ârès Taiji et il me semble que je possède quelques réponses à vos interrogations. Je serais enchanté de vous aider. »

1440 mots

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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Stanislav Dementiæ
Dim 05 Mar 2023, 13:09


La nature reprend toujours ses droits
Thessalia

« Je suppose qu'on ne t'a jamais appris à danser convenablement, dans le chenil d'où tu viens ? » lança Lullaby d'un air hautain, tout en plissant le nez comme si l'odeur émanant de sa sœur lui piquait les narines. A croire que l'odeur de chien mouillé d'Oana n'avait jamais vraiment quitté Thessalia. Cette dernière grimaça, agacée par la provocation de la rousse. Parfois, quelques restes de son instinct animalier lui donnait envie de relever les babines, mais cette action lui valait constamment des réprimandes de la part de Lavinia, qui était installée à quelques mètres de ses filles. La Blanche se contenta de visser ses prunelles accusatrices sur son aînée. « Nous dansons régulièrement. » se contenta-t-elle de répondre entre ses dents serrées. L'ancienne sorcière éclata d'un rire cristallin désopilant, cachant sa mine dédaigneuse derrière une main qui mimait la pudeur et les bonnes manières. « Non, je ne parle pas des espèces de feu de joie autour desquels vous courrez nus. » se moqua-t-elle. La Louve ferma les poings, tremblante de rage : elle détestait qu'on se moqua ainsi de ses origines, dont elle ne s'était pas totalement détachée. Elle avait envie de sauter à la gorge de cette peste et de lui arracher la carotide. Dans son ancien clan, l'affront se serait réglé par un combat. Le problème restait que la rousse était plus puissante que la nouvelle-née. « Je parle de véritable danse. C'est un savoir élémentaire si l'on prétend se rendre à un bal vampirique. » Thessalia croisa les bras sur sa poitrine. Elle n'avait même pas envie de s'y rendre, à ce stupide bal. C'était sa Mère, qui avait insisté. Sentant le regard de son Enfant glisser vers elle, Lavinia réitéra son argument : « Ce sera un bon moyen de voir ton progrès. Vérifier si tu parviens à te contenir. Bien qu'il y aura une majorité de Vampires, il y aura également quelques invités étrangers. » « Mère, êtes-vous certaine que ce soit une bonne idée ? Il s'agirait de son entrée officielle dans notre monde et... Thessalia est encore très instable. » La véritable raison était qu'elle détestait que cette soi-disant sœur pu voler la vedette à sa propre création : Viktor avait été complètement éclipsé aux yeux de Lavinia, celle-ci trop occupée par l'éducation de sa nouvelle progéniture. « Je serai là pour la surveiller. » trancha simplement la Mère. Elle plia le journal qu'elle avait lu et le reposa sur la table à côté de la méridienne. « D'ailleurs, si je ne m'abuse, Esther et Viktor ne sont pas plus éduqués que ta Sœur, en ce qui concerne nos danses. » rappela la Glaciale. Pressentant l'ordre qui allait venir, Lullaby se raidit. « Ils sont déjà deux et - » « Tu superviseras l'apprentissage de Thessalia. Je compte sur toi. » Autrement dit, si la Blanche se ridiculisait en ne sachant pas danser convenablement, la rousse serait tenue pour responsable. La Noire grimaça et darda son regard venimeux sur la Louve. Elle fulminait de devoir subir cette corvée. « Tu as intérêt à t'impliquer sérieusement pour ne pas ridiculiser Mère. »



Le Palais était plongé dans une pénombre lugubre - même pour une Vampire. La bâtisse était envahie par une nature retournée à l'état sauvage, rongeant les murs, s'infiltrant à travers la moindre faille, se frayant parfois elle-même un chemin. Les portes s'ouvrirent et les corps jonchant le sol frappèrent de plein fouet la Blanche. Elle s'approcha, comme pour examiner l'une des dépouilles : ils étaient tous morts. Mais ce qui la troubla vraiment, ce fut de constater qu'il ne s'agissait pas de l'une des victimes de ses frères et sœurs. Non : il s'agissait d'autres Infants de la Nuit.

Thessalia ouvrit les yeux, émergeant subitement du sommeil. Presque surprise d'être de retour dans son lit, elle cligna des yeux, essayant de maintenir ses paupières ouvertes. Elle fut prise d'un mauvais pressentiment, bien qu'elle ne parvenait pas à saisir toutes les informations disséminées dans le songe qu'elle venait de partager. Une chose était sûre. Des Vampires étaient morts, et ce n'était pas le résultat d'un processus naturel. Un frisson la secoua, et la Louve ne put s'empêcher de regarder autour d'elle, comme si elle craignit qu'on put l'observer dans sa propre chambre. Cette sensation d'être au centre d'un danger imminent ne la quittait plus vraiment, depuis qu'elle s'était échappée in extremis du cauchemar infernal. Nerveuse, la Louve se leva et quitta sa chambre.



« Les Gabors sont morts. » expliqua Lavinia. « Ils ont été exterminés. » Thessalia acquiesça, comme si elle comprenait. Elle réfléchissait encore à ce qu'elle avait vu dans ses cours particuliers : les Gabors était une lignée plutôt autarcisé... Mis à part cela, elle ne parvenait pas à rassembler d'autre souvenir. « Le château que vous avez vu en rêve est celui d'Asyavvar. Et les corps qui jonchaient le sol... Ses anciens habitants. » « Exterminés... » répéta Lucian, d'un air pensif. « L'Œuvre d'une autre lignée ? » demanda-t-il en se tournant vers leur Mère. « Si c'était le cas, le silence de l’Iskahrin serait étonnant. » Bien sûr, il pouvait y avoir d'autres raisons. Peut-être que le représentant de la lignée Gabor n'avait pas souhaité répandre les rumeurs sur leur état afin de préserver le peu de ses descendants qu'il lui restait. Peut-être aussi était il impliqué dans un complot dont les contours étaient encore à peine perceptibles. « Mais ça reste l'explication la plus plausible. » insista Lullaby. Malgré sa transformation, l'adoratrice d'Ethelba ne pouvait s'empêcher de voir les choses sous le prisme du chaos. « L'état des corps laissent penser ça ! » « Une attaque animale pourrait également expliquer leur état. » nia Aubrey. « Quel genre d'animal serait capable de décimer une lignée entière ? » rétorqua la rousse. « La barrière de sauge a engendré des mutations un peu partout. Peut-être que certaines d'entre-elles sont parvenues à remonter jusqu'à Asyavvar. » « Une attaque de cette envergure aurait peut-être engendré davantage de riposte, tu ne penses pas ? » intervint Lucian, pour couper court à l'animosité de la rousse. « Une attaque d'une lignée ennemie en aurait créé tout autant. » « Certes... Un poison, peut-être ? Ca aurait pu les affaiblir. Les attaquants n'auraient plus eu qu'à terminer le travail... »

Un long silence pensif suivit ces théories qui, de toute manière, ne trouveraient pas de réponse. Thessalia ne comprenait pas réellement le bouleversement des autres Novikov. La perte d'une famille ne l'émouvait pas - sans doute parce que son antipathie envers sa nouvelle Race n'avait pas disparu, ou parce qu'elle ne connaissait aucune des personnes concernées. Sans doute aussi parce que les guerres territoriales chez les Evershas n'étaient pas rares et conduisaient parfois à l'extermination d'un clan.

« Pourquoi ? » reprit finalement Lucian, s'attirant le regard des femmes présentes dans la salle. « Pourquoi attaquer maintenant ? » demanda-t-il en se tournant vers Lavinia. Celle-ci esquissa un rictus. « Je suis moins préoccupée par le pourquoi que par le quand. » Thessalia lui lança un regard perplexe. « Quand attaqueront-ils de nouveau. » Les yeux pourpres de l'ancienne Lyrienne allèrent à la rencontre de sa plus jeune enfant. Et si l'invitation au bal n'était qu'un guet apens pour mieux anéantir le reste des Lignées ? La Glacée n'avait pas peur pour la sécurité de ses aînés mais la plus jeune ne serait pas apte à se défendre seule si une attaque venait à éclater. Elle n'était pas assez stable. Elle risquait de perdre le contrôle et de se jeter sur le danger plutôt que de le fuir. La Comptable détestait cependant l'idée de quitter sa Fille, même pour la laisser à la sécurité de son domaine. Depuis l'altercation avec les fanatiques de Lubuska, elle craignait de la laisser hors de sa vue. Sa disparition avait duré plusieurs jours et lorsqu'elle l'avait enfin retrouvé, la Rahzden avait été aux portes de la mort. « Une investigation sera montée, non ? » « A moins qu'elle ne soit une coopération entre les lignées, personne n'en croira la conclusion et, même ainsi, le doute planera toujours. »



Merci Kyky  nastae
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Eiko
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Eiko
Dim 05 Mar 2023, 19:02


La nature reprend toujours ses droits
Bae & Eiko

« Qu'est ce que c'est ? » demanda Eiko en se jetant sur la silhouette de Bae. Le blond s'était installé à la table pour lire ses missives, qu'il avait délaissé depuis son retour à Onikareni. « C'est une invitation. » répondit l'adolescent en rattrapant la fillette pour pas qu'elle ne se fit mal. Habitué à son énergie, il la laissa s'installer sur ses genoux et commencer à fureter à travers ses papiers. « Une invitation ? A un goûter d'anniversaire ? » Elle était en train de préparer le sien, et n'avait plus que cela à la bouche. Elle réfléchissait à la liste des invités - elle avait décidé d'envoyer une lettre à Madame Mancinia et ses enfants, et bien sûr à Aurel et Shasha, sans oublier Papa Jun, en plus de ses copines du village. Elle avait espéré pouvoir retrouver Min et Chuan, aussi. Akiko l'avait mise en garde : ses aînées avaient quitté la capitale depuis longtemps maintenant et revenir ne serait peut-être pas possible - il en était de même pour les Humains auxquels elle s'était attachée. Le désert était bien loin de leurs terres et effectuer tout ce trajet uniquement pour une journée d'anniversaire semblait irrationnel. Recevoir une invitation pourrait cependant leur faire plaisir : elle serait le témoin des pensées qu'elle leur portait. « Ou bien une invitation pour un spectacle ? » continua l'enfant, des étoiles brillant dans ses yeux à cette possibilité. Elle adorait être spectatrice du travail de ses aînées.

Bae laissa un rire lui échapper devant l'excitation de la brune. « Non, malheureusement, il ne s'agit ni d'un goûter d'anniversaire, ni d'un spectacle. » Quoi que. Ce genre de festivité pouvait être hypnotique à observer - elles le seraient d'autant plus que leurs hôtes seraient des Vampires. « Il s'agit d'un bal. » expliqua-t-il. « Oh, comme à Lagherta ? » Bae haussa les sourcils. Il oubliait parfois à quel point la petite Orine avait voyagé. Elle était chanceuse, de pouvoir découvrir le monde dans lequel elle vivait au dehors des frontières de sa nation natale. Elle avait probablement plus voyagé que certaines personnes ne le feraient jamais dans toute leur existence. « Oui, comme ce bal-ci... Sauf que celui où l'on m'invite n'est pas organisé par les magiciens et les sorciers. » Et qu'il ne se déroulerait pas au même endroit. « Ah oui ? C'est qui alors ? » « Ce sont les vampires. » « Oh. » Eiko se figea un instant, avant de relever le visage vers son grand frère, sa bouille innocente posant ses yeux sur lui. Puis, soudainement, elle porta ses indexes recroquevillés pour former de longues dents de chaque côté de sa bouche. « Grr grr. » fit-elle. Son imitation arracha un éclat de rire à Bae, qui ne s'était pas attendu à cette réaction. Il serra affectueusement la Hitoka, déposant un baiser sur le sommet de son crâne. « Est ce que je pourrai venir moi aussi ? » demanda-t-elle. Elle avait aimé le bal précédent, ainsi que le mariage de Mancinia et Neah. En d'autres termes, elle aimait l'idée de pouvoir danser. C'était une activité plaisante. « Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée, Koko... » « Pourquoi ? » voulut savoir la fillette. « Parce que... Ce serait dangereux, pour une si petite fille. » essaya d'expliquer le plus grand. Bien que leur peuple bénéficia d'une immunité auprès des autres races, il ne fallait pas jouer avec le feu. Emmener une fillette en bas âge aurait été imprudent. Le bal de Lagherta avait eut cela de rassurant qu'il s'agissait d'une coopération entre les mages. Ici, les Vampires opéreraient seuls. « Je ne suis pas petite. Je suis grande. » répliqua, têtue, la danseuse, ce qui fit sourire le plus âgé. « Oui, tu as raison, excuse-moi. » fit-il. « Mais tu sais, les Vampires peuvent parfois être un peu... » Il n'aimait pas ternir la réputation d'une race - encore moins celle de son Aisuru - mais il était important de mettre la brune en garde contre les danger qui restaient malgré tout existants. « S'ils ne font pas attention, ils peuvent te faire bobo sans faire exprès. » déclara-t-il. La mine de la fillette se fit inquiète. « Tu sais Bae, s'ils te font bobo, il faut me le dire. Je te ferai un bisou magique pour te guérir ! » Le Yamada esquissa un sourire tendre. Il ne redoutait pas la morsure - il l'anticipait avec excitation et impatience. Bien sûr, il n'accepterait que celle du Lang, et n'était pas à l'abri d'une attaque d'un Vampire moins précautionneux. « Heureusement que vous êtes là pour me protéger, Super-Koko ! »



« Morts ? » Bae suspendit son geste, troublé par la révélation que venait de lui faire Dorian. « Et... Tu penses que cette vision était réelle ? » demanda le blond, suspicieux. De ce que lui avait raconté le brun, tous les membres de sa race avaient partagé ce songe étrange... Et s'il s'agissait d'une machination pour tromper les rêveurs ? Fronçant les sourcils, l'Orine reprit son mouvement initial, venant caresser les cheveux du buveur de sang. « Et vous ne savez pas ce qui a pu être à l'origine de ce carnage ? » demanda-t-il. Il pressentait la réponse d'une guerre intestine mais la craignait tout autant. Car en l'état des choses, il n'y aurait aucune preuve pour accuser le coupable et, dans ce climat de méfiance, les têtes pouvaient tomber facilement. Peu importait les autres lignées : du moment que les descendants de Douria n'en pâtissaient pas, la Hanatsu serait soulagée. « Et... Ne penses-tu pas que cela peut avoir un rapport avec cette étrange pierre qui est apparue au dessus de vos terres ? » Il faisait référence à la gemme de Myngrimu. « On ne sait toujours pas ce qu'elles signifient, n'est ce pas ? Peut-être qu'elles ont eu un impact sur ce qu'il s'est passé là-bas... Un phénomène qu'on ne connaîtrait pas encore... » C'était peu probable. Pourquoi viser une lignée qui ne vivait même pas sous ladite gemme ? Pourtant, les signaux non-décodés avaient ça de pratique qu'il était aisé de leur faire porter tous les malheurs de l'univers. « D'ailleurs, j'ai entendu dire qu'une alliance inter-raciale allait être montée d'ici peu de temps. » continua le blond, sur le ton de la conversation. « Pour étudier tous ces phénomènes étranges, ayant lieu depuis le début de l'ère. » Dorian en avait sans doute aussi entendu parler, mais cela n'empêchait pas son Orine de continuer à jacasser sur le sujet. « Ils vont avoir beaucoup de travail. J'ai une amie, prêtresse de Kēxué, qui souhaite y participer. » informa le garçon. « C'est une grande scientifique - je pense que tes pairs pourraient être intéressés par elle, d'ailleurs - alors j'imagine qu'elle saura se rendre utile. J'ai hâte qu'elle me raconte toutes ses découvertes. » Il ne faisait aucun doute pour le blond que sa camarade serait bénie par la grâce de leur Aether. « En plus de ça, j'ai vu passer une drôle d'annonce, dans les gazettes. Une histoire de collocation, proche de la cité qui accueillera la coalition. » Bae se pencha en avant, de sorte à ce que son visage se retrouve au dessus de celui de son Aisuru, qui s'endormait peu à peu sur ses jambes. « Ca ressemble à un véritable château de conte de Fae. » informa-t-il avant de retrouver une position plus naturelle, sa main continuant à frôler le cuir chevelu de l'enfant de la nuit. « Et en ce qui concerne le bal... Penses-tu que je devrais porter un Kimono ou une tenue plus... coutumière de ce genre d'endroits ? » La pipelette leva les yeux en l'air, réfléchissant. « J'ai été invité pour faire partie de la délégation de mon peuple, alors il serait normal que je vienne dans une tenue traditionnelle. Mais ceci dit, j'ai aussi envie de me mêler à la foule. Et puis... Il faut que nos tenues soient accordées. » C'était le genre de détails auxquels il tenait, comme une valeur symbolique pour témoigner de leur Lien nouvellement créé.
1375 mots



[EVENT Février & Mars] - La nature reprend toujours ses droits B6vi

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Mar 07 Mar 2023, 10:49

[EVENT Février & Mars] - La nature reprend toujours ses droits L06r
La nature reprend toujours ses droits
Eutropius



Les yeux maquillés de cernes violettes, Eutropius jeta un regard dégoûté à la nourriture. Les nuits blanches lui coupaient toujours l'appétit. Douce n'avait pas meilleure mine. La ligne de ses épaules était tendue et sa peau prenait l'aspect de papier mâché. Il n'eut pas besoin de lui demander quoi que ce soit, elle aimait trop se plaindre pour ça et possédait un talent certain pour faire la conversation pour deux. « Je crois que j'ai trop bu hier. » Geignit-elle, comme il s'y attendait. « ... » « J'ai mal partout. » Soupira-t-elle en se massant la nuque en grimaçant. « Tu m'as ramenée dans mon dortoir ? Je crois que je me suis endormie quand tu faisais tes trucs avec ce lapin. » « Oui, tu étais ivre, alors ça ne m'étonne pas que tu ne t'en souviennes pas. » Dit-il d'un ton dégagé. Elle enfouit son visage dans ses mains et gémit comme si cela pouvait chasser le brouillard qui pesait sur son esprit. Peut-être avait-il légèrement forcé la dose, ou bien l'alcool accroissait les effets du somnifère ? Il n'avait pas voulu prendre le risque qu'elle se réveille alors qu'il retroussait sa jupe. Il n'était pas très musclé et cela n'avait pas été facile de manipuler son corps devenu mou et lourd dans l'inconscience dans le cagibi étroit mais il avait fini par réussir. Si elle avait été éveillée et avait lutté, il ne serait arrivé à rien. Y penser suffisait à raviver l'envie dans son bas-ventre. Agacé de ne pouvoir maîtriser les élans de ses hormones, il se rembrunit et essaya de penser à autre chose.

« Et tu y es arrivé ? » Demanda la blonde, sa fourchette effleurant ses légumes. Elle non plus n'avait pas trop d'appétit. Il se tendit. Avait-elle surpris le fil de ses pensées ? Il tâcha de conserver un masque neutre. « À quoi ? » « À ressusciter ton lapin. » Un sourire faillit déformer son masque impassible. Dès qu'elle s'était évanouie, il n'avait plus réussi à se concentrer sur ce qu'il désirait faire à l'origine. Son corps offert sous son nez avait été bien trop tentant. Au final, il avait jeté le cadavre du lapin sur le pas de la porte du dortoir de Becca, qui avait dû passer une bien mauvaise matinée. « Ah. Non. » Il piqua une pomme de terre et la mâcha lentement. Ils étaient assis face à face dans une salle de classe vide. Eutropius n'aimait guère les endroits où la foule s'amassait, sans parler du brouhaha qui lui donnait vite mal à la tête. Il ne comprenait pas comment quiconque pouvait apprécier son repas dans ces conditions. Chez lui, on observait toujours un silence religieux à table, à peine rompu par quelques commentaires sur les récentes nouvelles agitant le monde. « Dommage. T'y arriveras mieux la prochaine fois. » « ... » « Tu boudes ? » Il cligna des yeux. « ... Non ? » Elle haussa un sourcil, dubitative. « Je réfléchissais. » « À quoi ? » Eutropius reposa sa fourchette et fixa le paysage par la fenêtre. « J'ai reçu une lettre ce matin. » « Une confession d'amour ? » Douce s'était penchée en avant, les yeux luisant de curiosité. « Non. Une invitation. » « Oh. » Fit-elle, déçue. « Une invitation à quoi ? » « À venir à Seaghdha. Pour un bal. » Les sourcils de son amie se plissèrent. « Seaghdha, c'est pas... Les Vampires ? Tu en connais quelques uns ? » « Non. Je pense que c'est un canular, pour être honnête. L'invitation provient de l'Iskahrin Zul Thanos. » « Clauswitz Eorgor ? » « Mmh. » « Ce doit avoir quelque chose à voir avec ce qu'il se passe en ce moment. » « Les rumeurs sur les disparitions de plusieurs de leurs membres ? Quel rapport ? » « Je ne sais pas. Ils cherchent peut-être à regarnir leurs rangs si une Lignée entière a été exterminée ? » « On n'en est pas vraiment sûrs. Comment serait-ce possible ? » « Querelles intestines ? Ce ne serait pas la première fois que les Lignées se déchirent. La paix ne dure jamais bien longtemps. » « Peut-être. » « Je suppose qu'il n'y a qu'un moyen de le savoir. Y aller. » « Oui. Seaghdha est une cité très intéressante, de ce que j'ai pu lire à ce sujet. » « Tu t'intéresses tant que ça aux Vampires ? » « Je m'intéresse à tout. Et tu devrais aussi, si tu veux sortir d'ici diplômée. » « Pas la peine de me sermonner, j'ai déjà des parents... »

Le silence tomba entre eux, boudeur du côté de Douce, indifférent du côté d'Eutropius qui s'était remis à manger. Finalement, la blonde parut ravaler sa rancœur. « Je vais voir si je peux trouver une façon d'y aller. » « Toi aussi, tu t'intéresses aux Vampires ? » « Pas particulièrement, j'aime juste les bals et j'ai envie d'y aller avec toi. » « Tu es sûre d'être véritablement une Sorcière ? » « Arrête, ça ne me fait pas rire. » « Moi non plus. » Admit-il. « D'ailleurs, tu sais danser autre chose que la valse ? » « Oui, bien sûr. Mais on sait ce que dansent les Vampires ? » « Bonne question. Je ne vais pas trop danser de toute façon... » Marmonna-t-il. « Tu vas faire quoi ? Profiter du buffet ? » Gloussa-t-elle. « Non, c'est l'occasion de parler avec eux. C'est toujours bien d'avoir un réseau. » « Il y a des Vampires ici, tu sais. » L'informa-t-elle. « Oui mais, je parle de vrais Enfants de la Nuit, véritablement ancrés dans leur culture. Ici, ils sont des étudiants comme les autres, avec une tendance à vouloir mordre les autres. » « Je ne vois pas ce que les vrais Vampires ont de plus intéressant. » « Ils sont éternels pour commencer. Tu imagines tout ce que tu pourrais faire si tu avais toute la vie devant toi ? » « Et ne plus pouvoir sortir en plein jour ? » Il haussa les épaules. « C'est un léger sacrifice en comparaison. » « Attends, tu es sérieux là ? Tu voudrais en devenir un ? » « Je ne sais pas encore. Je ne me ferme pas de portes, c'est tout. Et si les choses sont en train de bouger chez eux, c'est peut-être le bon moment ? Mais il faut voir si ça bouge dans le bon sens ou dans le mauvais sens. Si leur race court vers l'extermination, je crois que je préfère rester ici. Je verrai déjà au bal ce qu'ils auront à dire sur le sujet. » « Tu crois qu'ils vont t'en parler à toi ? » Sourit-elle, condescendante. « Je ne sais pas. Au moins j'aurais tenté. » « Tant que tu me réserves une danse. » Il haussa un sourcil. « Montre-moi si toi tu aussi, tu sais danser. » Elle se leva et lui prit les mains pour le mettre debout. Non sans réticence, il suivit la blonde au milieu de la salle. « Qu'est-ce que tu fais ? » « Je danse avec toi. » « Je n'en ai pas envie. » « Je ne t'ai pas demandé ton avis. » Il soupira et pris sa taille dans une main. « Bon, très bien. » Il pouvait bien lui accorder ça après la nuit dernière.

Après quelques secondes, l'ancienne Magicienne pouffa. « C'est un peu bizarre sans musique. » « Tu n'as qu'à chanter. » « Idiot. » « C'est toi l'idiote. » Rétorqua-t-il, agacé de tourner en rond avec elle pour rien. « Ne sois pas désagréable. Et va moins vite, je t'ai dit que j'avais mal partout. » « C'est toi qui veux danser, non ? » « Oh, tais-toi. » Elle avança soudainement ses lèvres dans sa direction et Eutropius recula tout aussi brusquement et cessa de les faire tourner. « Qu'est-ce que tu fais ? » Empourprée, elle le fusilla du regard. « J'allais t'embrasser mais tu as tout gâché. » « Pourquoi tu voulais faire ça ? » « Pour te faire taire ? Parce que j'en avais envie ? Pas toi ? » « Non. Ne refais plus ça. » Elle rougit un peu plus et la colère plissa les coins de sa bouche vers le bas. « C'est quoi le problème, tu aimes les garçons ? » Il contracta sa mâchoire. « N'importe quoi. » « Alors quoi ? » « Je n'ai pas envie de t'embrasser. C'est tout. » Il l'avait lâchée et il tourna les talons pour revenir à leur table où il reprit son repas comme si de rien n'était. « T'es vraiment trop con. » Cracha-t-elle avant de tourner les talons aussi. La porte claqua derrière elle.

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[EVENT Février & Mars] - La nature reprend toujours ses droits O5u6
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Mar 07 Mar 2023, 14:21

[EVENT Février & Mars] - La nature reprend toujours ses droits 8v4v
La nature reprend toujours ses droits



Je m'arrêtai au sommet d'un tertre. En contrebas, la lande baignait dans une mer de brume épaisse comme de la poix. Le soleil s'était couché depuis quelques minutes et une clarté maladive conférait à l'endroit une atmosphère spectrale. Le silence était le plus choquant. De temps à autre, le cri d'un animal fendait l'air avant d'être étouffé aussi vite. Je ressentais la gravité au plus profond de moi-même, la mort avait frappé, à grande ampleur et sa signature saturait l'air d'une odeur âcre de charogne qui asséchait ma gorge alors que je pénétrais dans la brume. Momentanément aveugle, c'était à peine si je voyais mes mains en les levant face à mon visage. Quand je trébuchais pour la troisième fois sur des racines, je ralentis ma marche. Alors seulement, le paysage se découvrit à moi, lentement, à travers un filtre grisâtre. Les contours de l'horizon se précisèrent et je pus enfin apercevoir le sol. Je tombai nez à nez avec le regard privé de vie d'une femme. Mangés par les bêtes nécrophages, ses yeux avaient disparu, et deux cavités me rendirent mon regard. Ses lèvres avaient depuis longtemps été rongées, laissant apparaître à l'air libre une mâchoire qui ne laissa pas le moindre doute sur sa race d'appartenance. Je reculai et vis à quelques pas seulement un autre cadavre, dont le bas du corps se faisait engloutir par un fourré hérissé de ronces. Je déglutis péniblement en comprenant que ce n'étaient pas sur des racines que je perdais l'équilibre depuis tout à l'heure. La brume s'était dissipée désormais, m'offrant le sinistre tableau d'un champ semé de cadavres. Un vent frais se leva, charriant une odeur riche de terre fertile. Elle se nourrissait avidement de ce terreau funeste et la nausée me sauta à la gorge, si forte que je me pliais en deux en retenant une exclamation. Désorienté, je fixai le mur opposé de ma chambre, luttant pour m'extirper des lambeaux du cauchemar.




La tête calée sur les cuisses de l'Orine, les yeux à demi clos, j'acquiesçai. « C'est ce que Laysa dit. Elle a eu la même vision, ainsi que Selyne et d'autres que nous connaissons. Ça l'inquiète énormément. » Mais tout inquiétait Laysa, alors je la laissais se faire du mauvais sang, sans mauvais jeu de mot, et je décidai d'attendre de voir la suite. Je ne pouvais pas faire grand chose à mon niveau. « Il y a des chances. Réelle, ou bien une prémonition ? Une menace ? Laysa est partie sur Fjörd sur le champ pour en parler avec le reste de notre famille. Magnus en sait peut-être un peu plus, il a plus de contacts avec le haut de la pyramide. » Je préférais quand elle était loin de moi. J'avais ainsi davantage l'occasion de passer des moments privilégiés avec Bae et ces moments étaient toujours trop rares à mon goût. J'aurais voulu qu'il soit toujours à mes côtés, plus proche encore que mon ombre, mais c'était impossible. L'animosité de ma Créatrice à son égard était palpable et seule la nature sacrée du blond l'empêchait de s'en prendre frontalement à lui. Je me doutais qu'elle fomentait, pas si discrètement que ça d'ailleurs, pour nous séparer mais je l'ignorais autant que possible. Ce n'était pas toujours évident. Lui désobéir n'était pas envisageable. « Quant aux coupables, ça me paraît évident qu'il s'agit du travail d'une autre Lignée. Nos relations ne sont pacifiques qu'en apparence. Ce n'était qu'une question de temps avant que la première offensive ne soit lancée. » Tant qu'elle n'était pas sur Douria, je m'estimai heureux. « Ça pourrait être n'importe qui, n'importe qui cherchant à se rapprocher du pouvoir. Je ne crois pas qu'une autre race en soit l'initiatrice. Nous avons fait peu de vagues ces dernières décennies, certains doivent même se dire que nous sommes relégués dans les oubliettes, asséchés quelque part dans une cave. » Cette vision des choses m'allaient, elle sous-entendait une tranquillité à mon égard qui n'était pas pour me déplaire. Plus on oubliait mon existence, et mieux je m'en portais. J'aurais aimé que ce soit aussi le cas des Faes qui avaient cru amusant de prêter mes traits à un personnage de leur Conte, Conte qui avait eu du succès un peu partout. J'avais refusé de le lire, par principe. Je n'attachais aucune importance à ces sornettes, encore moins à ce personnage qui me ressemblait physiquement.

« Ah oui, la gemme ? Aucune idée, elle est apparue un peu partout de ce que j'ai cru comprendre non ? Je crois que des scientifiques sont en train de les étudier. Tiens d'ailleurs, tu savais que dans ma Lignée, nous avons tous une tendance aux sciences ? C'est comique non, étant donné que j'ai cessé de m'y intéresser en devenant un Vampire. » Mon ton blasé démentait le côté comique que je prêtais à l'information. « Je continue de m'instruire, pour ne pas transformer ma cervelle en légume, mais j'ai perdu l'envie de pratiquer. À Fjörd, ils sont nombreux à pratiquer de drôles d'expériences mais je n'y vois aucun attrait. Je ne connais même pas l'objet de leurs recherches et je crois que je ne suis de toute façon pas invité à leurs petits séminaires. » Je n'étais pas très populaire et je ne faisais rien pour changer les choses. Je n'avais guère envie de me joindre à eux.

Je fermai totalement les yeux. Le jeu de ses doigts dans mes cheveux me décrispait de toutes les tensions. Il avait ce pouvoir de créer une bulle où même parler de sujets susceptibles de m'irriter ne m'atteignaient finalement pas. Rien ne pouvait briser cette capsule suspendue dans le temps. Nous en parlions comme s'il cela ne nous touchait pas et ne nous toucherait jamais. « Ah ? » Je le laissais parler, il avait l'air enthousiaste de cette alliance et je ne tenais pas à lui apprendre à quel point cette alliance m'était indifférente. J'aimais aussi laisser sa voix me bercer et mes pensées dérivèrent lentement, s'arrêtant parfois le temps que je grommelle une réponse, de plus en plus inintelligible. J'ouvris cependant les yeux à la mention de la colocation. « Tu vas y aller ? » Je fronçai les sourcils. « Si c'est un château que tu veux, je peux essayer de voir. Je ne connais pas avec exactitude le patrimoine réel de ma famille mais il doit bien y avoir quelque part quelque chose qui, une fois rénové, pourrait te convenir ? Une colocation, c'est... Tu ne sais pas sur qui tu pourrais tomber. Et je préfère te savoir avec moi quand tu n'es pas avec tes congénères. » Avec un peu de retard, je m'entendis parler et mon regard se fit fuyant. Je n'aimais pas sonner comme un enfant possessif. J'avais appris à accepter les risques pris par Bae lorsque nous nous étions liés, mais il était difficile de chasser mon naturel. « Tu veux venir au bal de Seaghdha ? » Cette seconde mauvaise nouvelle me sépara définitivement du berceau de sommeil qui m'attendait. « Ah... » Je retins l'évidence. Evidemment qu'il savait que c'était dangereux, et malgré sa jeunesse, il avait suffisamment grandi pour ne pas avoir besoin de me l'entendre dire. Je levai une main pour prendre l'une des siennes. Jouant avec ses doigts, je plongeai mon regard dans le sien. « Sache juste que je le prendrai très mal si tu te fais mordre. Pour le reste... » Il pouvait bien venir affublé d'un sac à pomme de terre, c'était du pareil au même pour moi mais je devinai à son expression qu'il ne partageait pas mon avis sur le sujet. « Je suppose que Laysa me demandera de mettre mon costard, le même qu'à celui du bal à Lagherta. Il ne sera pas très original tu sais, il est noir et blanc. » Je marquais une pause le temps de réfléchir plus sérieusement à sa question. « C'est vrai que je ne t'ai jamais vu porter autre chose que tes morceaux de tissu en soie. » Je souris, pris d'une idée. « Tu veux que nous allions en ville t'acheter de quoi avoir l'air d'un ravissant Vampire lors du bal ? » Je me moquais un peu de lui, mais si ça lui tenait à coeur, je pouvais éventuellement faire un effort. « Mais à une condition. » Délaçant mes doigts des siens, je menai sa main jusqu'à ma bouche. « J'ai besoin de force, tu comprends ? » Dis-je en prenant un air faussement innocent.

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Mar 07 Mar 2023, 20:06

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La nature reprend toujours ses droits
Zelphaba ; en co-écriture avec Myrddhin



« Qui d'autre a été envoyé pour enquêter ? » « Karze et Merfinn. » « Papa ! Papa ! Papa Papa Papa ! » Une veine battit dangereusement sur la tempe de Drand qui invoqua des trésors de patience pour ne pas rétorquer avec une simple, mais efficace, gifle. « Je discute avec maman de choses importantes, Zelphie, va jouer ailleurs. » La fillette le regarda par en dessous, son casque lui tombant un peu en dessous des sourcils. « Vous discutez de quoi ? » « Des Vampires, puceron. » « Pourquoi tu lui en parles, elle est trop jeune pour comprendre. » Protesta Mrin. « Dis pas n'importe quoi, si on ne lui dit jamais rien, elle saura jamais rien cette pauvre gamine. » « Ça veut dire que si vous me parlez des Vampires, je pourrais aller à Basphel ? » S'enthousiasma Zelphaba, les mains jointes dans l'espoir d'entendre la bénédiction sortir des lèvres de ses parents. « Non. Essaie déjà d'écrire ton prénom sans faire de fautes et on en reparle. » « Mais je sais comment on l'écrit ! Z - E - L - » « Arrête d'insister, tête de mule, c'est non. » « Trop nul. Pourquoi vous parlez des Vampires d'abord ? » « Il paraît qu'ils sont nombreux à avoir été exterminés, et personne s'en est rendu compte avant un moment. C'est louche donc on investigue. » Zelphaba plongea dans un silence de réflexion intense, les sourcils froncés et les bras croisés. « Mais... C'est une bonne chose, non ? » « Mathématiquement parlant, oui. » Répliqua son père avec un sourire féroce. « Mais comme on ne sait pas qui sont les fautifs, ça reste inquiétant. Je n'aime pas savoir que plusieurs paquets de gens peuvent mourir sans qu'on en sache la raison, ni d'où ça vient. » « Ils étaient peut-être juste nuls ? Moi j'ai pas peur des suceurs de sang de toute façon. Il suffit de leur péter les dents. » « Sûrement, mon coeur. Mais ce n'est pas une raison pour tuer n'importe qui. » « Ah bon ? » « Non, sinon, tu serais déjà morte. » Se moqua Drand. « Mais ! » « Allez, va jouer maintenant pendant qu'on parle. » « Mais je voulais que tu viennes t'entraîner avec moi. » « Plus tard, Zelphie, je suis occupé. » Têtue, la bleue se suspendit à l'avant-bras du Réprouvé et se mit à geindre dans ses oreilles. Son calme se fendit en une fraction de seconde. Il se leva et la secoua si bien qu'il l'envoya bouler au sol. « J'ai dit non, espèce de crotte de Goled ! » Zelphaba se remit aussitôt debout, frappa le sol à plusieurs reprises de son pied en poussant un hurlement de frustration puis quitta la pièce comme une tornade.

Une fois dehors, la bleue dégaina son couteau, se mit en garde contre un ennemi invisible, et se mit à esquisser un combat qui se déroulait dans son imaginaire et son combattant ressemblait étrangement à son père, et il était aussi étrangement facile à battre. Dans le noir, à peine éclairée par la lumière provenant des fenêtres de l'auberge et par le ciel dégagé, la bleue sautait et tournait sur elle-même, déchaînant toute sa colère dans un enchaînement maladroit de figures. Peu à peu, la fraîcheur nocturne couplée à la sueur ruisselant sur ses membres réussit à la calmer, un peu, jusqu'à ce qu'elle entrevit une silhouette qui se découpait dans l'obscurité. Son visage s'éclaira quand elle devina à la taille de celui-ci qu'il s'agissait d'un enfant. Aussitôt, elle enfonça son casque sur ses yeux, arrima ses doigts sur la poignée du couteau et beugla dans le dos du nouveau venu. « En gaaaaarde ! » Comme elle avait l'habitude de faire avec le dragon de sa mère, Zelphaba fonça tête baissée droit sur l'enfant pour lui rentrer dedans, casque en premier. Elle roula ensuite à terre et se releva prestement, la lame de son couteau jetant des éclats argentés entre eux. L'adrénaline hachait sa respiration. Ses yeux se plantèrent dans ceux du garçon. « T'es qui ? » Aboya-t-elle d'un ton impérieux. Ses yeux se plissèrent. « T'es trop nul de t'être laissé surprendre comme ça. » Et d'après sa récente compréhension... « T'es un Vampire ? »




Une flamme de colère embrasa les prunelles de Zelphaba. « Nulle ? » Ce freluquet devait nourrir le désir de téter son couteau. Ses doigts blanchirent sur la poignée de l'arme qu'elle voyait déjà enterrée dans sa gorge. « Ah ouais ? Bah viens, essaie pour voir ! » Eructa-t-elle, le menton dressé de défi. Ses pieds s'écartèrent et ses talons se plantèrent fermement au sol pour soigner sa garde comme on le lui avait appris. Le garçon la torpilla et aussitôt, elle répliqua. Son bras s'enroula autour de son visage et elle allait abattre son couteau sur son cou mais perdit l'équilibre dans un râle. Sa lame sauta de sa poigne et elle ne chercha pas à la récupérer dans le noir. Ses poings feraient autant de dégâts, elle ne craignait pas ce rejeton de la nuit, ni ses quenottes. Ses jambes entourèrent son adversaire pour le prendre en pince. Il remuait beaucoup inutilement et Zelphaba s'apprêtait à lui fourrer le visage dans le gazon chargé d'humidité quand il se rendit. Figée par la surprise, son poing resta suspendu en l'air comme un point d'interrogation. Ce fut la mention Orine qui lui fit lâcher prise et elle recula sur les genoux pour le laisser se redresser, les yeux écarquillés. Même si son éducation laissait à désirer, le caractère sacré des Enfants des Arts était l'un des fondements de base et elle se mordit la lèvre. Ça allait barder pour elle si on apprenait qu'elle venait de rouer de coups une Orine.

« Pourquoi tu voudrais devenir un Vampire ? » Lui demanda-t-elle enfin comme s'il avait perdu la tête. Son regard se riva à ses poings. Est-ce qu'elle avait frappé trop fort ? Ce qu'il disait n'avait pas le moindre sens, donc ça semblait être l'explication la plus plausible. Elle se releva et lui tendit une main pour l'aider à faire de même. « Ecoute, je regrette de t'avoir tapé. Tu promets de pas le répéter ? Je veux bien t'aider en échange, t'as l'air perdu mais mes parents sauront quoi faire de toi, peut-être même qu'on pourra te ramener chez toi, c'est sur les terres d'Emeraude, non ? » Devoir plaider sa cause auprès de ses parents l'ennuyait, ils râleraient forcément et ce serait elle qui supporterait le blâme. L'idée de le cogner à nouveau pour voir si ça pouvait lui remettre les idées en place était tentante mais elle la repoussa au fond de son casque. « Au fait, je m'appelle Zelphaba, mais tu peux m'appeler Zelphie. » Fit-elle en lui offrant un premier sourire, comme s'ils ne venaient pas de rouler ensemble dans l'herbe en essayant de se prendre à la gorge. « J'ai pas envie d'aller voir des morts, ça pue et c'est pas intéressant. » Déclara ensuite la fillette en faisant la moue. « En plus, je suis pas censée parler aux inconnus, encore moins les suivre. » Encore une raison qui s'ajoutait à celles qui ferait qu'elle se coucherait certainement sur des oreilles cuisantes ce soir si cet épisode remontait jusqu'à ses parents. « Tu as mentionné un bourreau, c'est qui ? Je peux te protéger. Je suis très forte, même que je monte des dra - » Elle plaqua ses mains sur sa bouche en prenant un air horrifié. Parler des dragons lui avait été formellement interdit mais Zelphaba parlait souvent sans réfléchir. S'autoflagellant mentalement, elle poursuivit d'un ton dégagé. « Bref, je peux t'en débarrasser, facilement. En plus, y a des récompenses non si je te défend comme t'es une Orine ? »

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Kyra Lemingway
Mer 08 Mar 2023, 16:19


La nature reprend toujours ses droits

Fragile par (Yuumei) Wenqing Yan

You Never Ask | Melody Gardot
Allongée sur le lit, accoudée à l'oreiller, la tête penchée sur le côté et l'œil rivé sur la peinture murale, Oriane traçait distraitement de l'index les lignes des abdos du Déchu à ses côtés. Toujours pas. Elle trouverait quand même. Elle s'en faisait un devoir. Elle mettrait toute la lignée Taiji à nu s'il le fallait. Quitte à employer la force pour les plus récalcitrants. Il lui suffirait de descendre au Cœur Verti pour savoir en réalité. Mais elle ne voulait pas. Elle avait prit trop à cœur ce défi pour réclamer la réponse à cette énigme. Elle ne se leurrait cependant pas. Elle était bien consciente que même son éternité ne l'aiderait pas pour ça. D'autant qu'elles étaient nombreuses ces personnes changeant régulièrement de visage et de morphologie. Rien qu'à Avalon, elle était persuadée que quatre-vingt dix-neuf pourcent de la population ne ressemblait pas à leur premier physique. « À quoi tu penses ? ». La Tentatrice leva le visage vers Jan. « C'est une question dangereuse que tu poses. » rit-elle. À moitié toutefois. Car si en l'état actuel ses pensées étaient tournés sur l'identité du modèle affiché à son mur, il valait mieux pour la santé mentale des autres qu'ils demeurent loin de son esprit lorsqu'elle se mettait à repenser à ses rêves, à ses cauchemars, à ses échanges avec Jun, à ses rencontres avec Elias. Surtout à eux d'ailleurs. « Je me demandais si, en couchant à minima trois fois par jour avec un membre, proche ou éloigné, de ta lignée, j'arriverais à trouver à qui appartiennent ces muscles — elle accentua sa caresse sur le corps du Déchu —, ce torse — elle remonta la main jusqu'à la zone nommée —, ces mains — elle la redescendit pour mêler ses doigts aux siens —, cette mâchoire — elle s'installa à califourchon sur lui, caressant du bout des doigts la forme de son visage —, ces lèvres... » conclut-elle dans un souffle, sa bouche suspendues à quelques centimètres de la sienne. « Et comment tu sais que c'est un Taiji ? » la questionna-t-il ensuite, toujours curieux, sans céder aux avances de la Luxurieuse, bien qu'il y répondit de ses mains sur ses fesses. « Je l'ignore. ». Elle l'embrassa. « Je le suppose juste. ». Elle réitéra, plus longuement. « Si c'en est pas un, je regarderais du côté des Pendragon. ». Et elle continuerait ainsi à procéder par élimination. « Et pourquoi tu supposes ça ? ». Elle frissonna au contact des doigts dans son dos. « Parce que c'est Jun Taiji qui a dessiné ça. ». L'énonciation, si sobre, du nom de l'ancien Empereur Noir mit à terme à toute montée de libido chez le Déchu. « Attends, pause, trente secondes. » fit-il en se redressant comme il repoussa Oriane, mettant un terme au jeu de séduction pour ouvrir une conversation sérieuse. « T'es en train de me dire que t'as couché avec Jun Taiji ? » - « Quoi ? Non. » rétorqua-t-elle avec une moue amusée, sur le ton de l'évidence. « Pas encore. » ajouta-t-elle en se levant de la literie, comprenant que c'était fini pour aujourd'hui. « Alors qu'est-ce qu'il vient faire dans cette histoire ? ». La Luxurieuse haussa les épaules comme elle enfila une chemise longue. « Est-ce que ça a tant d'importance que ça ? ». Elle jeta un regard par la fenêtre lorsqu'elle passa devant. Autrefois elle avait une vue magnifique sur les côtes de Maübee. Aujourd'hui elle donnait sur cette gemme géante. Elle marqua un temps. « La dernière fois qu'il est venu, il m'a dit qu'il y aurait une chute de météorites. » fit-elle, immobile, face à la fenêtre. « Quelques temps après, il y a eu ces pierres qui sont tombées du ciel. » continua-t-elle en se remettant en mouvement, prenant la direction de la salle d'eau. « C'est assez curieux d'échanger avec lui. » continua-t-elle en se saisissant  d'une brosse qu'elle passa vivement dans ses cheveux. Chaque fois il s'agissait de révélations à demi-mots, à peine dévoilée et juste suggérée. Elle était certaine que si elle n'avait pas insisté, elle aurait apprit les fils du Destin bien plus tard. Dans une autre vie même, peut-être. Elle suspendit son geste un instant. Aujourd'hui encore, lorsqu'elle y pensait à tête reposée, elle en avait des vertiges. C'était là ce genre de pensées qui pouvait être dangereuse. Elle se tourna vers le Déchu, toujours assit dans le lit. Il la fixait avec un mélange d'amusement et d'ahurissement. « Dooonc, en fait, c'est un peu comme un... ami ? ». Oriane pouffa. « Un ami ? » répéta-t-elle, presque hilare. « J'essaie de comprendre ta relation avec ce type, c'est tout. Comme de loin ça a pas l'air d'être un amant, qu'il ne semble pas être un plan cul... Je fais par élimination. » justifia-t-il ses mots en commençant à rassembler à son tour ses affaires et remettre son pantalon. Il se figea quand, relevant le nez, il constata Oriane à moins d'un pas de sa position. Un rictus taquin ornait la commissure de ses lèvres. « Crois-moi, tes suppositions te mèneront à une impasse. » souffla-t-elle en passant ses mains dans la nuque de son partenaire, interrogatif. Elle se hissa sur la pointe des pieds pour s'expliquer dans le creux de mon oreille. « Il est mon Orine. ». Elle ponctua la révélation par un baiser dans le cou avant s'écarter en sautillant, se rassasiant de la surprise de son amant. « C'est pas un Sorcier ? » - « Un Magicien. » rectifia-t-elle. « Et depuis quand les Magiciens peuvent être des Orines aussi ? » - « Jamais. Je sais pas du tout comment il fait son compte. ». Un jour peut-être elle lui demandera. Pas encore. Elle avait apprit que le temps était nécessaire entre deux interactions de ce genre pour ne pas virer fou. Elle retourna dans la salle d'eau pour finir sa toilette expresse, avant sortir un coffret où y était rangés des bijoux aussi divers que varié. « T'as déjà entendu parler d'une femme se faisant appelé Reine ? » questionna-t-elle le Déchu en passant le bracelet que cette dernière lui avait offert. « Ça me dit rien, non. ». Voilà qui était contrariant. La blonde et son animal de compagnie semblaient comme des fantômes. Ce qui avait de quoi être étonnant. « Pourquoi ? C'est qui ? » questionna le Déchu, depuis la chambre. « Pour rien. C'était juste pour savoir, c'est tout. ». Un peu comme la peinture de sa chambre. Elle demandait jusqu'à trouver une réponse satisfaisante, se contentant de réponses négatives pour l'instant. Ses doigts glissèrent sur l'enveloppe qu'elle y avait rangé, et une idée lui vint à l'esprit. « Dis-moi. » commença-t-elle en se rapprochant de l'homme. « Tu es déjà allez à Seaghdha? » - « Seaghdha ? C'est pas un patelin qui appartient aux Vampires ça ? ». La Luxurieuse opina du chef. « Tu as déjà entendu parler de Clauswitz Eorgor j'imagine ? » - « Pourquoi ? » - « Figures-toi que cette figure emblématique du peuple Vampire m'a cordialement invité à un bal organisé chez eux. » expliqua-t-elle en se rapprochant pour agiter la missive sous le nez de son amant. « Une invitation ? En quel honneur ? » - « Dois-je te rappeler que je suis Zegrath Lubuska ? » - « Oui, je l'ignorais. Je sais même pas ce que ça veut dire. » - « Ça signifie que j'ai réussi leur épreuve de survie de la Coupe des Nations. ». Un "Oh" muet répondit à l'explication qu'elle donna. « Et tu vas y aller, c'est ça ? » - « C'est exactement ça. » affirma-t-elle en allant reposer le message. « Et pourquoi tu m'en parles ? » - « Parce que tu as l'air curieux de vouloir entrer dans mon monde. Il n'est pas fait que de Lumière, et cette invitation en est un excellant rappel. » - « Si tu cherches à m'effrayer, c'est pas encore ça. » rétorqua-t-il, cynique. « Eh bien tant mieux alors ! » répliqua Oriane en retournant vers le Déchu. « Parce que je comptais te demander de m'y accompagner. ». En même temps qu'elle révélait ce qu'elle avait en tête, elle le força à reculer jusqu'à rencontrer le lit sur lequel elle le fit se rasseoir. « Tu as déjà eu l'occasion de te faire mordre par l'un d'eux ? » l'interrogea-t-elle en se mettant à califourchon sur ses cuisses. « Il y a longtemps, oui. ». Elle devina dans son regard que l'expérience n'avait pas été mauvaise pour lui. « Il n'y a pas meilleur occasion pour réessayer, tu ne crois pas ? » ajouta-t-elle en agrippant ses cheveux. Elle avait envie de lui, encore. A moitié nue, elle devinait à la bosse sous son bassin qu'elle n'était pas seule dans cette situation. Elle n'avait pas le temps pour, malheureusement. « Je te laisse réfléchir avant de me donner une réponse. » souffla-t-elle après un long baiser avant de se relever, un peu à contrecœur. « Une dernière question : qu'est-ce que tu dis de ce surnom, l'Attrape-Rêve ? »
©gotheim pour epicode


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Zeryel
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La nature reprend toujours ses droits
Lorcán & Perséphone



Allongé sur son lit, une main derrière la tête, Lorcán relut l'invitation une deuxième fois, pour le plaisir. Il dégustait chaque mot comme s'ils étaient enrobés de miel. Il s'y voyait déjà, à évoluer tel un cygne sous les lustres luxueux, entourés de Vampires à l'apparence froide et figée. Ils lui envieraient tout ce qu'ils n'étaient pas. Et s'il se faisait mordre, c'était tout à fait normal, n'était-il pas à croquer ? Un petit rire affecté traversa ses lèvres, attirant sur lui l'attention de Zeryel, l'emplumé qui partageait son dortoir. « Qu'est-ce qu'il y a ? » « Il y a que j'ai été invité à un bal à Seaghdha, par une illustre figure des Enfants de la Nuit, qui plus est. Une aubaine, même si c'est tout naturel. » Ses noms s'écrivaient en lettres dorées dans l'histoire, même si certains incultes ne connaissaient rien aux plus grandes familles d'Alfars, que Dothasi les pardonnent. « Je vais enfin pouvoir côtoyer du beau monde. » Murmura-t-il pour lui-même, vibrant d'un plaisir anticipé et il réfléchissait déjà à ce qu'il y porterait pour éblouir la haute société des suceurs de sang. C'était une sous-race, oui, mais certains étaient sophistiqués et il ne doutait pas que les sales bestioles incapables de se retenir à la vue d'une goutte de sang seraient refoulés à la porte.

« Ah ouais. Moi aussi j'ai reçu ce truc. » Fit alors le faux blond. « Pardon ? » Incrédule, Lorcán détacha son regard de l'invitation pour fixer l'Ange. Celui-ci terminait d'enfiler ses chaussures de sport dont l'odeur réussit à faire palpiter de dégoût les narines de l'Alfar. « Tu ne devrais pas y aller. C'est dangereux. » Déclara-t-il très sérieusement. Il n'était pas sûr d'apprécier son compagnon de dortoir, ils avaient trop peu en commun, mais Zeryel ne souhaitait pas non plus voir Lorcán vidé de son sang. « Mais pourquoi tu as été invité, toi ? » Insista-t-il en se retenant de rire nerveusement. La croyance d'être l'un des privilégiés, l'un de ceux dont le célèbre Clauswitz aurait pu percevoir la valeur, le potentiel, la grandeur, se morcelait en comprenant que ce miséreux crotté de Stenfek ferait partie des effectifs. « Bonne question. Sans doute une erreur. » Haussa-t-il les épaules. « À plus tard ! » « Sûrement une erreur, oui. » Lâcha-t-il dans le silence d'un ton écœuré.




Lorcán pénétra dans la salle d'un pas royal. Un pantalon du même rouge vif que ses cheveux enserrait ses longues jambes. Des chaussures vernies, neuves, luisaient à ses pieds. Il épousseta une poussière invisible sur sa chemise en soie noire et décocha un sourire étincelant aux autres élèves présents. Beaucoup lui rendirent un regard interloqué, voire légèrement moqueur. La plupart étaient restés dans leur uniforme. L'Alfar prenait pitié de leur manque d'intérêt pour le style, mais au fond, ça l'arrangeait, ça ne l'en rendait que plus visible. Il y avait une perle dans la mare aux cochons, et ce n'était pas sa faute s'il n'avait pas la queue en tire-bouchon.

La porte claqua dans son dos et il rejoignit les élèves qui s'étaient réfugiés près des murs où avaient été repoussées les tables. La professeure ne perdit pas de temps et après s'être introduite à ceux pour qui c'était le premier cours, elle organisa prestement les élèves par binôme. « Toi, quel est ton nom ? » « Lorcán Belvarrian-Eraishah. » Susurra-t-il d'une voix douce. « Quel est ton niveau en valse ? » Il carra les épaules et colla ses talons. « Plutôt bon. Je viens ici pour ne pas me rouiller à force de ne pas pratiquer. Mon professeur à Drosera disait souvent que j'étais très gracieux naturellement et - » Elle le coupa d'un claquement de doigts impatient. « D'accord, va avec Perséphone, c'est une débutante, tu pourras la guider. » Elle lui désigna une fille blottie dans un coin de la pièce qui semblait vouloir disparaître dans l'ombre. « Très bien. » Il glissa d'un pas léger jusqu'à la fille qui le fixa avec de grands yeux impassibles. Il sourit, attendri. Il comprenait qu'elle soit impressionnée de voir un si beau garçon venir si près de sa modeste personne. Elle devait ne plus savoir où se mettre. Il se promit de rassurer ce pauvre faon craintif. La venaison était un de ces plats favoris.

« Bonjour. Je m'appelle Lorcán Belvarrian-Eraishah. Enchanté. » Il exécuta une courbette et releva les yeux pour surveiller sa réaction. « ... » Son expression n'avait pas bougé d'un iota. La pauvre devait être timide, en conlut-il. Il prit sa main, lui arrachant un premier sursaut. Elle récupéra vivement sa main, les lèvres pincées et le reproche latent au fond de ses prunelles océanes. Une vraie créature sauvage. « Et toi ? » L'encouragea-t-il en prenant le ton qu'on prendrait avec un enfant, comptant sur la gentillesse pour sortir la fille de sa coquille. « ... Perséphone. » Souffla-t-elle. « Juste Perséphone ? » Elle hocha la tête. « Puis-je prendre ta main, Perséphone ? Ce sera plus simple pour valser. » « Ah. D'accord. » Elle tendit sa main et la lui abandonna mollement. Lorcán comprit en l'attirant vers lui qu'il n'était pas tombé sur le mouton le plus vif du troupeau. Il n'était même pas sûr de déceler la moindre lueur d'intelligence dans son regard terne. Loin de dévoiler le fond de ses pensées, l'Alfar lui sourit avec chaleur. « Alors c'est ta première fois ? Ne t'en fais pas, tu n'as qu'à me laisser faire. C'est au garçon de guider dans cette danse. Tu auras juste à suivre le rythme. Fais-moi confiance. » « ... » Sa main descendit sur sa taille et il perçut toute la raideur de Perséphone à ce contact. « Tiens, regarde mes pieds, il faut que les tiens fassent pareil en miroir. » Il commença à se mouvoir. Il aurait pu commencer doucement le temps de lui laisser le loisir de comprendre l'ordre dans lequel elle devait bouger mais il y avait des limites à sa prévenance. La violette baissa le nez sur leurs pieds sans émettre une plainte, concentrée sur les pas. Cette vision était plus que bienvenue pour cesser de dévisager le danseur. Avec sa peau d'un bleu qui tirait sur le violet, les arabesques dorées dessinées sur ses paupières, les bijoux se balançant le long de ses oreilles effilées, le parfum qui l'entourait, il y avait de quoi la distraire suffisamment pour lui laisser la bouche ouverte bêtement si elle n'était pas tant occupée à ne pas trébucher et tomber.

Quand, après lui avoir écraser les pieds à plusieurs reprises, Perséphone parvint à trouver un simulacre de rythme, elle s'autorisa un petit soupir et retrouva suffisamment confiance en elle pour relever le nez. Lorcán, qui attendait ce moment pour assouvir sa curiosité, raviva aussitôt la conversation. « Tes cheveux sont très beaux. C'est une teinture ? » « Non. » L'Alfar grimaça en constatant que son compliment était passé lettre morte. Ordinairement, les filles étaient sensibles à ce qu'il note ces petits détails. Il le savait car lui-même se rengorgeait dès qu'on lui en faisait un et souvent, ses questions n'avaient pas d'autre but que d'inciter l'autre à lui retourner la question. Il crut comprendre que le stratagème ne fonctionnerait pas avec elle. À peine daignait-elle s'empourprer. Un peu déçu, mais non découragé, il reprit d'un ton amène. « Et tes boucles sont naturelles ? » « ... Oui. » Fit-elle, un peu perplexe, se demandant pourquoi l'adolescent faisait une telle fixette sur ses cheveux. « Quelle chance ! Je dois boucler les miens tous les matins. » « ... »

« Et qu'est-ce que tu es ? » « Une Sorcière. » Cette fois, la surprise se peignit sur le faciès de Lorcán. « Et tu ne sais pas valser ? » « Non. » Rétorqua-t-elle avec une légère pointe de défi dans la voix. « C'est étonnant. Ta famille ne t'a jamais appris ? » « Manifestement. » Lâcha-t-elle du bout des lèvres, se rembrunissant à vue d'oeil. « Ah. Une famille compliquée ? » Dit-il, compatissant. « On peut dire ça... » « Ne t'inquiètes pas, tu vas apprendre en un rien de temps. Je peux t'aider à t'entraîner en dehors du cours si tu le désires. » « Non, ça ira. » Il fit comme s'il n'avait rien entendu et la rapprocha de lui de quelques centimètres. Elle fronça les sourcils mais se laissa faire. « Je compte bien déployer tous mes talents de danseur lors du bal. » Le rouquin avait pris un ton mystérieux et son sourire s'élargit quand il vit enfin un soupçon de curiosité éclairer le visage morne de sa partenaire. « Un bal ? » « Oui ! » Se réjouit-il. « Organisé par Clauswitz Eorgor lui-même ! » « Je ne sais pas qui c'est. » « Tu plaisantes ? » « ... » Lorcán commençait à être sincèrement désolé pour cette fille. Elle était manifestement complètement et irrémédiablement paumée. Il patienta quelques secondes dans l'espoir qu'elle l'inonde de questions, car qui n'était pas émoustillé à la mention d'un bal ? Une fois encore, il fut déçu. Peut-être manquait-elle des facultés intellectuelles pour réagir normalement. Il commençait à envisager de demander à la professeure d'être mis avec une autre fille, un peu plus vivante.

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Lorcán & Perséphone



« Est-ce que tu veux deviner chez qui ce bal aura lieu ? » Demanda Lorcán, malicieux, en totale opposition avec l'expression totalement désintéressée de la Sorcière. Perséphone commençait à se lasser de son partenaire et de ses questions sans fin. Ne comprenait-il pas qu'elle n'avait aucune envie de parler ? C'était déjà suffisamment difficile de suivre ses mouvements, réfléchir en même temps était un talent qu'elle n'avait pas suffisamment affûté. Il lui avait paru aimable au départ, mais se révélait aussi insistant et ennuyeux qu'une épine sous son pied. Le parfum dont il s'était aspergé la prenait à la gorge, l'étouffait. Elle ne comprenait pas d'où sortait cet énergumène aux couleurs si outrageantes. Tout chez lui était trop, là où elle se sentait comme un parchemin vierge sans fioritures ni texte ou schémas pour le rendre intéressant. « Pourquoi ne pas me le dire tout de suite ? » Suggéra-t-elle, espérant qu'il abandonne son idée de jeu. Il secoua la tête de gauche à droite à sa consternation. « Non non, ce n'est pas drôle. Tu ne t'amuses pas souvent, n'est-ce pas ? » Il n'attendit pas sa réponse, sachant qu'elle observerait à nouveau un silence détaché. Elle aurait pu tout aussi bien être muette. « Allez, essaie ! Je te donnerai des indices. » Promit-il. « Les Magiciens ? » « Ah ! Ça pourrait, ils sont incapables de passer une lune sans avoir les pieds qui frétillent. Mais non. Essaie à nouveau ! » « ... Les Sorciers ? » « Mmh mmh, ce n'est pas pratique de danser entre les décombres de leur ville détruite. » Se moqua-t-il. « Sans vouloir t'offenser. » Ajouta-t-il sans en penser le moindre mot. Au moins la provoquer aurait le mérite de donner quelques couleurs à cette fille trop lisse. « Elle n'est pas détruite. » Ne put s'empêcher de corriger Perséphone. « C'est pareil. De toute façon, Amestris est aussi moche qu'un pustule, c'est une bonne chose ce qui lui est arrivé. J'espère qu'ils ont embauché de meilleurs architectes pour rebâtir. Mais ce n'est pas le sujet. Alors ? » « ... Je ne sais pas. » Perséphone n'avait plus envie de jouer. Elle n'avait plus envie de danser non plus. Lorcán l'épuisait, le son de sa voix lui écorchait les oreilles. Elle priait qu'il soit prit de mutisme pour retrouver le plaisir rassurant du silence. « Un indice alors ? » Offrit-il, percevant l'agacement croissant de la Sorcière. « Oui. » Soupira-t-elle en se retenant de lever les yeux au ciel. Elle cherchait la professeure du regard, espérant lui faire parvenir un appel au secours silencieux mais cette dernière était occupée à corriger la position d'un couple à l'opposé de la salle. Ainsi, elle ne vit Lorcán se rapprocher qu'au dernier moment, trop tard pour le repousser. Il fondit sur le côté de son visage qui avait blêmit et il déposa ses lèvres contre son cou. Perséphone avait cessé de danser, statufiée et trop choquée pour réagir. La main de l'Alfar s'aventura dans son dos et il rapprocha son corps du sien. Au même instant, il mordit son cou, brièvement, mais sans douceur et un petit bruit de respiration aspirée précipitamment s'échappa de la violette qui fixait le plafond de ses yeux écarquillés. Son esprit avait cessé de fonctionner en même temps que ses membres, tout son être à l'arrêt comme si le temps lui même retenait son souffle.

Une seconde plus tard, Lorcán reprenait leur position initiale et l'invitait à reprendre leurs figures, un sourire impertinent flottant sur ses lèvres violines. « Alors, tu as deviné ? » Fit-il, comme si de rien n'était. « C'était pour quoi ça ? » Murmura Perséphone, encore interdite. Lentement, ses pensées rattrapaient leur retard mais la machine était éraillée. Un grand froid avait rigidifié ses nerfs et ses mouvements étaient aussi raide que si du plomb avait remplacé tous ses muscles. Son cou pulsait d'une chaleur désagréable là où il l'avait mordue, cuisante comme si ses lèvres avaient été de la lave versée sur sa chair pour mettre à nu des souvenirs refoulés profondément. Ce qu'elle tenait tant à oublier, son corps se souvenait avec une acuité douloureuse. Tendue, la Sorcière entendit à peine la réponse du danseur coloré. « C'était mon indice. » Chantonna-t-il, aux anges. « Je... » Lorcán était grandement amusé du trouble de la violette, qu'il confondait avec un émoi tout autre. Il se demandait comment elle réagirait s'il venait à effleurer ses fesses en feignant une soudaine maladresse. Rougirait-elle ? Il avait presque envie de s'y essayer tout de suite. C'étaient les filles de son genre qui le voulaient le plus, il était persuadé que s'il collait son oreille contre son coeur, il l'entendrait battre follement comme un oiseau sauvage aux prises avec une cage. « Tu veux un autre indice ? » Il riait à moitié. « Non. » Répliqua aussitôt Perséphone. S'il la touchait à nouveau, elle allait le brûler ici même. En quittant Amestris, elle s'était fait la promesse de ne plus jamais laissé quiconque poser la main sur elle. Cette période était révolue, enterrée avec les ruines de sa maison éclatée par la Lune Noire. « Je n'ai pas envie de jouer. » Articula-t-elle froidement. « Bon bon. Il s'agit des Vampires ! Franchement, mon indice aurait du te faire deviner... » « Les Vampires ? » « Et oui ! Mon colocataire aussi a reçu une invitation et j'ai entendu entre temps qu'on était nombreux à avoir reçu une invitation. » Ça le chiffonnait beaucoup, il avait cru être spécial le temps de quelques minutes. « C'est pour ça que j'ai repris les classes de danse. » Précisa-t-il. « Tu vas peut-être recevoir une invitation aussi. On pourra danser de nouveau ensemble, comme ça. » « Je crois que je m'en passerai. » Rétorqua-t-elle fraîchement. Elle avait la rancœur tenace. « Je vais plutôt aller me renseigner sur eux. C'est étrange qu'ils organisent un bal quand une de leurs Lignées a disparu. Soit ils ont un sens de l'humour morbide, soit il y a quelque chose qu'on ne sait pas. » Dit-elle, réfléchissant à voix haute. « Comme tu voudras. » Marmonna-t-il. Il n'était pas sûr d'avoir envie de la recroiser. Ces Sorciers étaient décidément les êtres les plus frigides et assommants qu'il lui soit permis de connaître, et Perséphone était peut-être la pire. Il ne comprenait pas qu'on puisse être à ce point pénible et continuer à avoir l'envie de vivre.

« Pourquoi apprendre la valse au fait si ce n'est pas pour le bal ? » La relança-t-il dans un soupir. L'Alfar commençait à s'épuiser, non pas de leurs rondes, mais des efforts à fournir pour entretenir la conversation, d'autant plus maintenant qu'elle s'était braquée. « J'ai dit à ma conseillère que j'avais envie de connaître mes centres d'intérêt. Comme je ne savais pas par quoi commencer, elle m'a suggéré d'essayer la danse. Que c'était un moyen de renouer un peu avec mes racines. » Il l'écoutait avec une grande attention, ses sourcils se haussant imperceptiblement à la mention d'une conseillère. C'était bien ce qu'il soupçonnait depuis qu'il l'avait abordée plus tôt, il faisait face à une handicapée sociale. Basphel en était infestée, c'était assez triste, mais guère surprenant selon lui. Certains peuples ne savaient pas doser leur éducation. C'était soit trop, soit pas assez et les enfants se retrouvaient démunis lorsqu'ils devaient faire face à la vraie vie. « Et alors, tu aimes danser ? » Perséphone se plongea dans une intense réflexion. « Pas vraiment, non. » Avoua-t-elle enfin en tordant le nez. « Pourquoi ? » « Je ne savais pas que danser impliquait de tenir une conversation, ni de se faire agresser. » Leurs regards se croisèrent et elle constata que le sourire accroché aux lèvres violines de l'Alfar avait perdu en sincérité. Elle en profita pour interrompre leur danse. « J'espère que tu te feras mordre à ce bal. Ce ne serait que justice. » Elle tourna les talons sans attendre sa réaction, désireuse de s'éloigner de ce volatile dérangeant.

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