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 [RD] Le roi est mort, vive le tyran !

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Babelda
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Babelda
Dim 29 Jan 2023, 20:42


Image par Fernanda suarez.
Les portes - Chapitre V
Babelda

Rôle:

Montarville s'approcha du tableau, où le portrait de Délisea le toisait d'un air bienveillant. Pourtant, cette fois-là, ce ne fut pas l'habituel sentiment de soulagement qui l'étreignit en observant le visage de sa défunte épouse. La culpabilité le rongeait, masquée par un effroyable sentiment de vide - comme s'il s'était approché d'un gouffre et qu'il ne faisait qu'attendre la première brise pour basculer dans un ravin sans fin : le vertige, celui qui nous recouvre lorsque l'on est trop dépassé par les évènements, balayait la tempête de ses émotions qui valsait furieusement dans sa poitrine. « Ai-je été un bon roi ? » demanda-t-il à l'objet. Il cherchait des réponses, mais redoutait que l'on réponde à ses questions, craignait qu'on affirme sa responsabilité. « J'ai toujours pensé être un homme juste et bienveillant. Un souverain respecté et apprécié de ses sujets. » C'était le règne dont ils avaient toujours rêvés, tous les deux. Il avait souhaité être un monarque humble et pacifique mais tout de même puissant, et c'était leurré durant des années en croyant avoir atteint son objectif. S'était-il bercé dans ses illusions durant toutes ces années ? Ou les chose avaient-elles simplement changé récemment ? La réalité actuelle, en tout cas, était bien loin de ce qu'il avait envisagé pour son temps. « Le bal a été un véritable désastre. » Les coups avaient été portés bas. Un viol, une tentative de meurtre sur son fils, l'assassinat de l'un de ses sujets, l'enlèvement de sa fille et future héritière du trône... Quand à son dernier enfant, Adolestine, elle était à priori sauve mais s'en était allée, l'abandonnant et l'accablant plus encore dans son désœuvrement - mais l'inquiétude l'étreignait et il ne pouvait chasser le doute d'une énième manigance orchestrée par les Uobmab : Merlin avait-il gardé un grief contre son refus initial de l'accompagner au bal ? Le naïf ne parvenait pas à imaginer comment les choses auraient pu dégénérer davantage, bien qu'il se douta que Judas aurait pu trouver une nouvelle façon extravagante d'agrémenter diaboliquement cette soirée déjà tragique. « Est-ce le destin qui me puni ? » s'apitoya-t-il. Etait-ce un moyen de venger la traitrise qu'il avait commis envers son âme-sœur ? Non : si cela avait vraiment quelque chose à voir avec une punition de Délisea, la mère n'aurait pas châtier ses enfants pour les agissements du père.

Le De Lieugro n'était plus que l'ombre de lui-même - c'était dire à quel point il était morose, la gaité l'ayant déjà quitté depuis la perte de sa femme, il ne l'avait jamais vraiment retrouvé mais en cet instant, il paraissait particulièrement lugubre. Comme s'il essayait de puiser un reste d'énergie dans la représentation de sa femme, Montarville leva le bras dans sa direction, avant de le laisser retomber lorsque des coups furent donnés à la porte. Il ferma les yeux une seconde, puis se retourna, la mine grave. « Entrez. » fit-il. La silhouette de Judas entra. Le regard du souverain se fixa sur le tyran ; il était sévère, presque haineux. Il détestait qu'un être aussi abjecte puisse exister ; pourquoi les gens s'efforçaient-ils toujours à promulguer la violence et le funeste, plutôt que la bonté et l'espoir ?

Un léger silence s'immisça entre eux. Le roi avait des exigences mais son opposant n'y répondrait pas bien sagement. En cet instant, il aurait souhaité avoir le soutiens de Lambert, mais le conseiller avait été missionné pour essayer de retrouver sa nièce, en compagnie de Childéric. Le chef des armées avait d'abord été la cible de la colère de son monarque : il avait été accablé des drames, tenu responsable de son manque de vigilance. Pourtant, Montarville avait fini par prendre conscience de sa propre mauvaise fois et, lutant contre elle et sa colère, avait ordonné à son sujet d'accompagner son meilleur ami pour essayer de sauver la princesse. Garance, comme à son habitude, avait été un pilier sur lequel son frère s'était appuyé : il comptait désormais sur elle pour l'épauler pour régler les affaires du royaume, tandis que son esprit était tout tourné sur ses enfants. La blonde avait également pour charge de s'assurer qu'Adolestine n'avait pas été la cible des Uobmab, comme le craignait terriblement le père. Il restait encore une montagnes de choses auxquelles penser - Clémentin et sa parenté avec la lignée royale ; Placide et les rumeurs d'une relation interdite qui planait sur lui ; Madeline et la relation qu'elle avait exigé de lui ; Adénaïs et la perte de son fils, aussi exécrable Déodatus eut-il été, sa mère ne méritait pas qu'on la laissa seule face à son sort. Toutes ces choses, cependant, n'étaient que secondaires et il était trop préoccupé pour y songer pour l'instant.

« Tu as une aura dévastatrice. » commenta finalement Montarville. Il laissait tomber les titres honorifiques : peu lui importait, il ne s'exprimait pas de monarque à monarque mais d'homme à homme - il n'avait pas conscience qu'à ce jeu là aussi, il perdait face au diable. « Partout où tu t'avances, tu sèmes le chaos. » L'avait-il toujours été ? Sans doute. Montarville espérait que non. Ils s'étaient côtoyés, dans leur jeunesse, et s'il y avait pu avoir une quelconque forme de sympathie ou d'affection, cela aurait dû signifier que cette pourriture qui transparaissait désormais n'avait pas rongé le cœur du maléfique à l'époque. « Une calamité qui semble héréditaire, puisque tes très charmants enfants en ont hérité. » La fille comme le fils, quoi qu'un voile de désolation recouvrait l'amertume au sujet de Zébella. « Votre présence n'est désormais plus tolérée sur mes terres. » annonça-t-il, bien que cela ne fut en aucun cas une surprise. « Vous serez tous trois raccompagnés jusqu'à vos frontières. Une fois que tu m'auras rendu ma fille. »
753 mots


Merci Kyra nastae

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 29 Jan 2023, 22:50



Le Roi est mort, vive le Tyran



Je haussai un sourcil lorsque les mains du garde descendirent le long de mon ventre. « Allons. Vous n’allez pas me fouiller ici aussi. Ça risque de me faire bander. » Je le fixai et, lorsque je lus sur son visage un trouble certain, un sourire insolent s’épanouit sur mes lèvres. Je lui tapotai l’épaule comme l’on titille la croupe d’un bovin et l’écartai de mon chemin. Je frappai à la porte et attendis que l’on répondît par-delà le battant avant d’entrer. Je m’avançai tout en jetant un coup d’œil discret au décor. À plus faible distance de Montarville, mon regard le détailla. Il ressemblait déjà à un fantôme. Devant moi, il n’y avait aucun Roi. Il n’y avait qu’une ombre du passé, à l’esprit tourmenté. J’avais parfois imaginé lui murmurer toutes les misères que je lui avais fait endurer sans qu’il n’en sût rien. J’y avais d’abord trouvé une certaine satisfaction. Pourtant, cette satisfaction n’était plus qu’une lointaine chimère. Elle aurait été tirée du fait de m’en prendre à un homme encore vaillant et fort. Or, il n’était plus rien de ce qu’il avait été. Lui enlever femme et enfants n’était plus ni un défi ni un exploit. Il n’était plus capable, et ce depuis longtemps, de protéger ceux qu’il aimait. La mort de Déliséa en avait fait une lavette et je regrettais le temps où sa femme était encore en vie, sans que ça n’eût rien à voir avec ma queue encastrée dans son vagin et mes mains fermement agrippées à son ventre arrondi. Il m’avait longtemps été plaisant de penser qu’il était probable que Placide eût ressenti ma frénésie sur le haut de son crâne. À présent, je songeais simplement que Montarville était indigne de recevoir mes confidences, que ce fût sur sa femme, sur Placide ou encore Coline. Avait-il besoin de savoir que je me tapais le Petit Orage ? Non. Il n’y avait aucun intérêt à l’aveu. Bien que je pensasse à éveiller sa rage en nommant l’innommable, la perspective d’un regain d’énergie en provenance de cette vieille carcasse ne me procura aucun plaisir. C’était bien trop tard. Il n’était qu’une cruelle déception, une déception que j’espérais ne plus jamais ressentir vis-à-vis d’un être. Il était vieux sans l’être véritablement, déjà mort alors même que son cœur battait encore. Par respect pour ce qu’il avait été, je consentis toutefois à l’écouter parler. Peut-être y avait-il un quelconque espoir dans mon entreprise, celui de déceler une étincelle de vie, autre que ce masque accusateur et mécontent. Que croyait-il ? Que me disputer comme un adolescent surpris à fumer en cachette allait me faire trembler ? Que me regarder durement allait me convaincre de lui obéir bien sagement ?

« Je suppose qu’il s’agit là d’un compliment ? » dis-je, alors qu’il m’accusait presque d’être le Chaos personnifié. Ses allégations étaient grotesques. L’hérédité n’avait rien à voir là-dedans. Merlin n’était pas mon fils. Il s’était néanmoins montré bien plus expéditif que Zebella durant la soirée du bal. « Charmant. Cependant, je crois avoir une bien meilleure idée pour régler nos problèmes… »

_____________

La tête de Montarville dans une main, ma lame dans l’autre main, je sortis de la salle. Je fixai le garde un instant avant de lui montrer le sang sur l’acier, puis la tête. « Inutile de gesticuler. » précisai-je, en essuyant le liquide sur son haut. Puis, une fois qu'elle fut propre, je lui indiquai le dessous de sa ceinture avec la pointe de mon arme. « Toujours vérifier chaque zone. Vous le saurez pour la prochaine fois. » Je replaçai l’aiguille dans le fourreau discret qui se mêlait au tissu intérieur de mon pantalon. « Ne vous en voulez pas. Je l’aurais tué dans tous les cas. » Je tapotai de nouveau son épaule, faisant fi du liquide qui coulait de ses yeux et de son nez et des sanglots qu’il ne cherchait même pas à cacher. Au moins ne tentait-il pas le stupide comportement consistant à chercher à me tuer au beau milieu d’un couloir désert par vengeance. « Je n’ai que faire de ce Royaume. » Celui d’Arthur m’était d’une plus grande utilité. Surtout, le Monarque déchu n’avait pas encore été retrouvé. Il me tardait de lui mettre la main dessus. Il était bien plus vivace que son homologue brun que je tenais par les cheveux. Je souris. La situation actuelle de Montarville rendait l'affirmation particulièrement inutile. « Allez chercher mes enfants et dîtes leur que je leur offre. Ils co-régneront. » Pour le moment. Je n’écartais pas la possibilité qu’ils pussent s’entretuer ou perdre la terre si facilement acquise. Dans le dernier cas, néanmoins, ils auraient un bien plus gros problème à gérer : ma colère. « Oh et rhabillez le corps de l'ancien Roi avant. La position dans laquelle je l'ai laissé n'est vraiment pas décente. » Je souris. La décence était le dernier de mes soucis. Pour le lui prouver, j'attrapai la tête du brun à deux mains et embrassai ses lèvres mortes devant le jeune homme qui en recula d’effroi. « Je la garde. » déclarai-je avant de partir, sans préciser à quoi elle me servirait. Il valait mieux que certaines choses restassent secrètes.

828 mots
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