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 [Flashback] Dix ans pour naître

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Taj
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Taj
Mer 26 Avr 2023, 22:22

Taj
Dix ans pour naître
Kalandra - Slow Motion


Je n’avais jamais su ce qu’il s’était passé exactement, ni pourquoi. On ne m’avait rien dit. J’ignorais qui était au courant de quoi, mais je pensais que ma mère et ma plus grande sœur savaient. Ça se voyait sur leurs visages. Surtout maman. Depuis qu’on était venu chercher papa, elle n’avait plus le même visage. Elle s’était murée dans le mutisme, pensant probablement nous protéger d’une vérité que nous n’étions pas capables d’entendre. Moi, j’avais trouvé son silence glaçant. Sans pouvoir m’en empêcher, je l’avais détestée pour ça. J’étais peut-être un peu jeune lorsque c’est arrivé, mais malgré mon âge, j’avais eu besoin de savoir. Il n’y avait rien de pire que d’être maintenu immobile par l’incompréhension alors que le monde suivait le cours du temps. On se sentait affreusement seul. Inutile, aussi. Comme si j’avais eu l’interdiction de faire, et de participer au deuil familial. On ne réparait rien sans mastic pour recoller les morceaux.

Papa avait été un homme calme. Maman disait que nous nous ressemblions beaucoup lui et moi, pas physiquement, mais en caractère. Nous nous entendions bien. J’étais studieux, sérieux à l’école. Je voulais être comme lui et devenir médecin, puis chirurgien. Je l’admirais beaucoup. Il était intelligent. Cela m’impressionnait particulièrement lorsque j’étais plus petit et que je posais tout un tas de questions. A mon échelle, il avait des connaissances de savants, si élevées qu’elles touchaient presque le plafond nous séparant des divins. C’était peut-être vrai mais ce que j’avais appris plus tard, c’était que ces connaissances étaient accessibles : je pouvais les collecter dans des ouvrages ou auprès de pairs. Il me suffisait de travailler suffisamment fort pour les obtenir et m’en rendre digne.

Ma mère était une femme qui ne parlait pas beaucoup par nature. Il avait néanmoins émané d’elle, avant que papa ne disparût, une autorité qui marquait le respect et l’aura chaleureuse d’une mère aimante. Elle avait perdu de ces qualités après l’événement. En se refermant presque totalement sur elle-même, elle s’était mise à m’effrayer, car je n’avais plus été capable de décrypter ses émotions. J’avais craint que des coups de colères, que des pulsions de folie incontrôlables n’éclatassent. J’avais été en revanche capable, mieux que je ne l’avais jamais été, de décrypter ses pensées. Celles-ci étaient toutes tournées vers papa. J’étais certain qu’il n’y avait pas une heure où elle ne pensait pas à lui.

Lorsque papa avait été incarcéré, je m’étais posé beaucoup de questions sur sa relation avec maman. Je m’étais demandé s’ils avaient encore été amoureux lors des années passées, notamment les deux dernières. Je m’efforçais à penser que oui, mais ils n’avaient pas exprimé d’affection débordantes d’un envers l’autre. Du moins, pas lorsque nous, leurs enfants, étions là. Avec le recul, j’aurais pu me douter que leur distance avait eu un lien avec ce qu’il s’était passé par la suite, mais j’étais à cette époque trop jeune et immature, et aucun de mes aînés n’en avait jamais fait mention. Quoi qu’il en fût, leur relation ne m’avait pas affecté ; c’était comme ça et cela ne changeait en rien la doctrine de notre famille, celle de se soutenir mutuellement. Ça n'avait pas nécessairement d’importance. Quelles que fussent nos affinités, nous étions sans arrêt là pour l’autre. C’était tout ce qui comptait.

Lors de ses jours de repos, papa avait passé son temps à jouer avec nous. Malgré sa fonction enviable, nous avions vécu plutôt modestement. Maman avait commencé à avoir quelques problèmes de santé, une douleur au bras, mais dont elle ne parlait jamais. La disparition n’avait fait qu’augmenter son mal et elle en souffrait encore aujourd’hui. Nos conditions de vie avaient drastiquement baissé. Je pensais qu’elle avait peur de se blesser en se démenant de trop. Heureusement ma grande sœur Sushma l’aidait beaucoup. Même fiancée, puis mariée par la suite, elle venait régulièrement à la maison pour faire les tâches quotidiennes et prendre des nouvelles de tout le monde. Elle s’occupait particulièrement de Mori, notre plus jeune sœur, et maman pouvait alors aller se reposer. Je savais que je n’aurais pas dû avoir ce genre d’idées, mais je pensais que maman mourrait jeune. Ça me rendait assez triste. Je ne connaissais pas très bien sa jeunesse, mais j’avais le sentiment qu’elle n’avait pas profité de sa vie comme elle l’aurait voulu, qu’elle avait consacré beaucoup de son temps pour nous, ses enfants, et qu’elle avait dû abandonner des projets personnels pour se consacrer à nous. Peut-être que si son corps le lui avait permis, elle aurait trouvé un travail ou aurait pu partir en voyage. Après tout, maman était originaire de Babelsba. Elle avait quitté le commerce de ses propres parents pour suivre les élans de son cœur. Elle avait dû beaucoup aimer papa à l’époque, pour avoir tout quitté pour lui. Mais maintenant que le drame s’était abattu sur nous, je me demandais si elle regrettait. S’il ne passait pas une heure sans qu’elle ne pensât à lui, j’avais toute la liberté de me demander ce qu’elle ressentait à présent à son égard. J’avais tellement peur que ce fût de la haine.

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Taj
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Taj
Mer 03 Mai 2023, 22:09

Taj
Dix ans pour naître
Lana Lubany - POINT OF NO RETURN


J’avais tout juste dix ans lorsque les ennuis ont commencé. C’était le soir, nous étions en train de manger. Maman avait cuisiné un kefta, le plat préféré de mon frère, Ahim, quand soudain, on avait frappé à la porte. Elle avait été surprise car d’habitude, personne ne venait nous rendre visite aussi tard sans que ce ne fût pour une fête. Mais ce soir-là, aucune fête n’avait été prévue. Maman avait froncé les sourcils. Elle s’inquiétait rapidement et cette fois-ci, sans qu’elle n’en sût encore la raison, n’avait pas fait exception. Elle s’était levée et avait ouvert la porte. Nous nous étions tous plus ou moins arrêtés de manger pour la suivre des yeux. Le battant avait grincé, le froid s’était engouffré dans la maison et je m’étais mis à frissonner.






-Fahama Abhijit ?

-C’est moi. Bonsoir. Répondit-elle, grave.

Je vis l’expression de son profil se durcir. De là où j’étais, je ne savais pas à qui elle s’adressait. Je pouvais seulement dire qu’il s’agissait d’une voix d’homme. Je découvrirais après qu’ils étaient deux.

-Votre mari, Ihja Abhijit, est-il ici ?

Là, maman ne répondit pas tout de suite. Je vis son visage se crisper davantage et ne compris pas pourquoi. Je sentais simplement que quelque chose n’allait pas. Peut-être était-ce à cause de mon père, assis à côté de moi, qui s’était immobilisé. Maman lui jeta un coup d'œil.

-Oui, pourquoi ? Il y a un problème ?

Au mouvement en arrière de ma mère, je devinai que les hommes souhaitaient passer, mais ses pieds ne décolèrent pas du sol. Elle restait campée aussi fermement qu’elle le pouvait afin de les empêcher d’entrer. Fahama était une femme méfiante par nature. Elle défiait peut-être l’autorité, au prix d’une crainte qui se lisait malgré elle sur son visage, mais elle voulait une explication. Céder facilement n’avait jamais été une option chez elle.

Tout s’accéléra soudain. Ma mère fut bousculée et elle s’exclama en protestation. Je me redressai et sentis mon frère et mes sœurs en faire autant. Mon père, quant à lui, tressaillit. C’était peut-être minime, mais le mouvement était différent du nôtre. Je tournai la tête en sa direction tandis que deux hommes armés s’engouffraient dans notre maison et se dirigeaient vers lui. Ce n’étaient pas des bandits, ni aucune autre racaille de la sorte comme je l’avais envisagé au départ. Il s’agissait des forces de l’ordre. J’offris à mon père des yeux ronds, luisants d’une incompréhension vide. J’étais malgré moi détaché de ce qu’il se passait. J’étais jeune et peut-être encore trop lent d’esprit pour saisir que l’heure était grave. Ou alors, j’étais simplement en plein plongeon dans un profond déni. Je fus frappé par le manque de réaction de mon père. Il suivait les soldats du regard. Son visage était crispé. Je ne l’avais jamais vu ainsi. Je l’avais connu au pire sérieux s’il n’était pas joyeux, mais jamais aussi… froid. Cela traduisait-il de la peur ? Je n’en savais rien. J’ignorais comment se traduisait la peur chez les adultes.

-Papa ! Le cri de Nur m’arracha à cette espèce de torpeur confuse qui m’avait enveloppé.

Les gardes le saisirent par les épaules et je le vis se presser sous leur poigne. Papa ne se manifestait toujours pas. Il ne se dérobait pas non plus. Il se laissait emmener, sans un mot, le port de tête dressé.

-Ihja, que se passe-t-il ? S’écria maman, affolée.

Ma plus grande sœur quitta la table pour faire opposition aux gardes et soutenir ma mère. Elle fut balayée aussi aisément qu’une miette d’un revers de bras. Ce fut au tour d’Ahim de se lever. Mes deux petites sœurs, quant à elles, s’étaient mises à pleurer.

-Hé ! Lâchez-le !

Sushma savait que ses protestations étaient vaines, et pourtant elle protestait. J’eus peur que son entêtement ne la perdît : personne ne la retenait. Nous avions tous été élevés comme ça, la justice comme flambeau. Néanmoins, nous n’étions pas du genre à en venir aux mains. Surtout pas avec l’autorité, quelle qu’en fût la raison. Était-ce pour cela que papa se laissait faire ?

-Pourquoi l’emmenez-vous ? Tenta Sunniva.

Même elle essuya un silence glaçant. Du moins, j’imaginais qu’il s’agissait d’un silence, car en réalité le bruit dans ma tête était omniprésent. Je regardais mon père. Il échangea un regard bref avec moi, mais le détourna rapidement. Plus tard, je compris que papa savait pourquoi on l’arrêtait. Il savait qu’il avait fait quelque chose de mal, mais ne nous en avait jamais parlé. Il nous l’avait caché. A nous. Sa famille. Celle en qui j’avais toujours accordé une confiance aveugle. Celle à qui j’avais, personnellement, tout dit. La franchise, cela avait été, selon ma conception, une règle fondamentale au sein de notre foyer. Les murs de mes croyances s’effritaient autour de moi, mais à ce moment-là je m’efforçais de ne pas les regarder. Je me tenais fermement à l’idée qu’il y avait une erreur ou un malentendu, et ce malgré l’inaction de papa face à son destin, malgré les accusations des gardes qui l’avaient malmené et insulté d’assassin.

Notre père disparut dans l’encadrement et la porte se referma brutalement. Le claquement résonna dans toute la maison, tuant par ailleurs nos protestations et le déluge assourdissant de mes pensées.


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Taj
Dim 13 Aoû 2023, 17:49

Taj
Dix ans pour naître
MEG MYERS - CHILDREN OF LIGHT II


Les jours suivants avaient été silencieux, comme si cette porte claquée nous avait chacun isolés dans une cellule noire et hermétique. J’avais eu cette impression nette que nous étions figés dans le temps. Nous évoluions sans conviction, le regard vide, dans un état d’abasourdissement perpétuel. Nous avions seulement l’énergie d’agir mécaniquement, afin de mener à bien les tâches du quotidien. Nous nous déplacions comme des fantômes. Je n’avais jamais vu aucun membre de ma famille ainsi. Je n’avais pas compris pourquoi aucun d’entre nous ne protestait. Où était la colère de Sushma et le zèle de Sunniva ? La détermination d’Ahim ? Ma mère n’avait pas pleuré une seule fois. J’aurais cru la voir faible et inconsolable. A la place, je l’avais trouvée fermée et tendue. J’avais espéré discerner des émotions de sa part mais je n’y étais pas parvenu. Elle s’était murée dans un silence particulièrement lourd. Anjali, elle, n’avait pas cessé de pleurer à cette époque. C’était elle qui, a priori, s’était comportée le plus normalement avec Mori. Moi, j’avais été placé dans un entre-deux. J’étais en capacité de comprendre que le problème était plus vaste qu’une simple arrestation pour des motifs brumeux. Mes aînés en savaient davantage, et j’avais volontairement été repoussé dans le groupe des petits. Cela avait piqué mon égo.

Ma patience à ce sujet n’avait duré que quelques jours. Alors que nous étions dehors, j’avais fini par demander des éclaircissements à mon grand frère. C’était celui avec lequel j’avais eu le plus de chances d’obtenir ce que je voulais : cohésion masculine, en plus de son caractère plus léger que nos sœurs, obligeait.




-Maman ne veut pas que tu saches. Elle dit que t’es trop jeune. Répondit Ahim.

Je serrai les poings. Il faisait cela pour me protéger, mais il ne réalisait pas à quel point c’était insultant. J’avais le droit de savoir. Nous avions tous droit de savoir.

-C’est n’importe quoi. Je ne suis pas trop jeune.

-Je sais. Ahim soupira.

-Si tu sais, pourquoi tu ne me le dis pas ? Je croisais les bras. J’étais vraiment en colère. Si tu sais, tu aurais déjà dû me le dire.

Il prit un air coupable. Il savait que j’avais raison. Je compris qu’il allait céder, mais lui laissait le temps. Nous marchions dans la rue et il m’invita à m’asseoir sur un banc, comme si celui-ci allait nous isoler de la foule passante.

-Moi aussi j’ai dû tirer les vers du nez de maman et Su.

Su était le surnom de Sushma. Pour Sunniva, c’était Sunni. Je ne quittais plus mon frère des yeux. Je me fichais pas mal de ce qu’il avait dû faire pour savoir. L’important était qu’il savait. Ahim se pencha légèrement. Il n’avait pas dû s’en rendre compte, mais il l’avait fait, comme s’il était sur le point de me révéler un secret honteux dont personne ne devait avoir connaissance.

-Il paraît que papa a fait un Pacte avec des Démons.

Je ne réagis pas à cette révélation et clignai plutôt des yeux. J’étais persuadé qu’il se payait ma tête. C’était complètement absurde. Comment papa aurait-il pu ?

-Qui est-ce qui t’as dit ça ? Lui reprochai-je, grave.

Je ne pouvais pas le croire. Il inventait en pensant que je lui ficherai la paix ensuite.

-Sushma. Elle a accompagné maman quand elle a voulu voir les autorités. C’est le chef d’accusation qu’ils ont soulevé. Apparemment, plusieurs de ses patients sont morts dans des circonstances douteuses, et…

-Et quoi ?

-Je ne devrais pas te dire, t’es trop jeune.

Je me levai sous le coup de la rage. Je ne supportais pas ces mystères et je me sentais capable d’encaisser n’importe quoi. De toute manière, ce qu’il racontait était probablement faux. Jusqu’où comptait-il m’emmener avec ces ignominies ?

-Dis-moi !

Mon frère se frotta la nuque.

-Il manquait des organes à certains d’entre eux.

Mon sang pulsait de plus en plus vite dans mes oreilles. Pourtant, j’étais calme en apparence. Les déclarations de mon frère me choquaient tellement qu’elle m’empêchaient de réaliser la gravité de la situation. J’avais envie d’être plus en colère que je ne l’étais vraiment pour lui crier qu’il était un menteur, mais je n’y arrivais pas.

-Et papa, il a dit quoi ? Il s’est défendu, non ? Il a dû leur dire que c’était faux.

-Il n’a pas dit un mot apparemment.

Je me tus. Il n’avait rien dit non-plus ce soir-là. A aucun moment papa n’avait nié. A quoi jouait-il ? Pourquoi lui était-il aussi difficile d’expliquer aux autorités qu’il était innocent ?

-Ça l'incrimine encore plus. Appuya Ahim.

Je détestai qu’il dît ça, parce qu’il le disait avec un ton qui rendait sa version réelle. Ça paraissait logique, mais je m’y refusais. Il devait exister tout un tas d’éléments pour l’innocenter. Je n’avais juste pas les cartes en mains pour le faire. Il me suffisait de les trouver.

-Tu penses qu’on pourrait aller le voir en prison ? A nous, il nous dirait. Il nous expliquerait et on pourrait l’aider, il doit y avoir un malentendu !

Ahim haussa les épaules. Je n’aimais pas son absence d’enthousiasme non-plus. C’était pourtant évident. Papa nous parlerait. Il le faisait toujours.

-Je ne sais pas. Peut-être. Il se leva. Tu ne diras pas aux filles que je t’ai dit, hein ?

-Je dirai rien.

Je n’en fis pas la promesse. On ne s’était pas disputé et pourtant, je n’avais jamais autant détesté mon frère. Ahim dit qu’il allait rentrer. Je refusai de le suivre. Je ne voulais plus le voir pour le moment.


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