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 Un piètre chasseur [RP Solo]

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Styvan Khanis
~ Vampire ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 148
◈ YinYanisé(e) le : 16/01/2022
Styvan Khanis
Ven 04 Fév 2022, 00:20

Image par JadrienC
Quand est-ce qu'on arrive ?



Objectif / Intrigue : Apprendre les bases de la chasse à Styvan.


« Lilia, on ne peut pas s'arrêter ? C’est vrai quoi. On vient seulement de revenir sur la terre ferme. J’ai encore la tête qui tourne à cause du mal de mer. J’en ai déjà marre de marcher. » ronchonna le jeune garçon encore nauséeux, les bras ballants, très loin d’avoir l’endurance de sa vagabonde mère adoptive. « Tu plaisantes Titi ? On ne marche que depuis trois petites heures. Le soleil ne va pas nous attendre pour se lever. Allez on continue. À moins que tu veuilles finir dans un cendrier. » répliqua la voyageuse expérimentée. « Trois petites heures, trois grandes heures oui. Trois, c'est déjà énorme pour un gringalet comme moi. Je ne suis pas un monstre de muscle comme toi. Je sens plus mes jambes à force. » marmonna-t-il dans son duvet, à peine visible, d’adolescent en pleine puberté. « Qu’est-ce que tu as dit ? Articule un peu mieux pour voir, j’ai du mal à te comprendre. Allez viens. » répliqua-t-elle en lui attrapant la main. « Oh rien Lili, je parlais tout seul. ».  Même si le garçon savait clairement que c’était une question rhétorique qu’il avait traduite par « Tais-toi et continue ou je t'assomme », il était tenté de redire sa phrase, peut-être qu’avec un peu de chance, après l’avoir assommé, elle le portera jusqu'à Myngrimu. Pour la défense du bonhomme, il est vrai qu’un voyage du continent naturel au continent dévasté n’était pas de tout repos, tant physiquement que mentalement. Épuisant physiquement par la distance. Les deux voyageurs étaient partis du village des Terres du Lac Bleu depuis quatre mois. Le fait de ne pouvoir voyager que la nuit ne les avait pas aidés à raccourcir leur épopée. Quand ils n’avaient pas de chevaux, les malheureux étaient bien obligés de continuer la route d’une manière ou d’une autre et le plus souvent, c'était avec leurs petons. Trois mois à se pavaner sur le continent naturel puis un mois entier sur les océans des terres du Yin et du Yang. Océans affreusement longs et éprouvants, surtout quand on additionne les kilomètres à la soif et le peu de source de sang sur un bateau. Boire du sang de rat pendant un mois était un calvaire. Le jeune transformé aurait sûrement préféré jeûner. Si en plus de cela on cumule, la fatigue et la découverte du mal de mer du vampire qui avait passé sa croisière à vomir le peu de sang de rongeur ingurgité dans un sceau qu’il vidait une fois la nuit tombée, l’adolescent paraissait tout de suite moins feignant et râleur.

En plus de l’épuisement physique, il y avait la fatigue mentale. Notamment à l’arrivée, dû à la différence d’ambiance des deux continents. La désillusion d’un monde à l’antonyme d'où il avait pu grandir. En même temps, il y avait de sacrés indices, à commencer par : dévasté. Avec un nom pareil à quoi pouvait-il s'attendre d’autre, il n’allait pas être accueilli par des belles sirènes aux courbes envoutantes.  Pour faire simple d’un point de vue descriptif. Le continent naturel, d’où ils étaient partis, comme son nom l’indiquait, était un magnifique territoire boisé, fleuri, avec des lacs et des rivières. Un environnement idyllique pour quiconque voulait s’y installer. Un endroit où il faisait bon vivre et où on avait envie de se réveiller le matin avant de pique-niquer près d’un étang. Le continent dévasté, comme son nom l’indiquait également, était tout l’opposé. Cette zone, donnant la chair de poule et des bons coups de blues, avait tout l’air d’être un endroit ayant vécu plusieurs éruptions volcaniques à en juger par la roche sous les pieds de nos globes trotteurs. L’ambiance était plutôt malsaine, aucun doute que ce n'étaient pas des gentils magiciens qui habitaient ces régions, surtout des démons, des satanés sorciers et des adorables suceurs de sang. Le Zvezda regarda autour de lui avant de soupirer d'ennui devant la régularité insipide des décors qu’il pouvait voir à l’horizon. Pas de grande forêt, pas de lac, rien. « On est bientôt arrivé ? » demanda-t-il. « Non. » soupira-t-elle en réponse.

Voilà maintenant deux heures de marche de plus dans les guiboles des deux tourtereaux. À présent il n’y avait plus qu’une enveloppe corporelle sans vie, tirée par la main de sa créatrice. Tous les kilomètres le garçon sortait de son silence pour demander quand est ce qu’il arrivait. Peut-être que le sang de Lilia l’avait transformé en zombi GPS plutôt qu’en vampire et que les effets secondaires venaient seulement d'apparaître ce jour-ci, 6 mois plus tard. « On est…  » « Styvan je te jure. Pose-moi encore une fois de plus cette question et je te nourris de lapin jusqu’à la fin de ta vie. » « … bientôt arrivé ? » la femme furieuse se retourna, les yeux bleus devenus noirs, prêt à lui passer le savon de sa vie puis se calma et esclaffa de rire en voyant l’état de son enfant. Le pauvre gosse avait les yeux fermés et la bouche ouverte. Le garçon était entré dans un profond sommeil. En se concentrant on pouvait presque entendre quelques ronflements discrets venir du fond de sa gorge. Depuis plusieurs dizaines de minutes il avançait seulement parce qu’il était tiré par sa mère sinon il serait sûrement resté derrière et se serait fait dévorer par des bêtes sauvages. « Styvan ! C’est bon ! On est arrivés ! » cria-t-elle. Les nuages dans le ciel s’étaient écartés et le visage de sa descendance s’était éclairé d’une lumière divine. Des flammes ardentes étaient presque sur le point d'apparaître dans ses iris. Il essuya le léger stock de bave qui avait commencé à se former au coin de ses babines puis un sourire gigantesque se dessina sur sa gueule d’ange. En quelques secondes, il était passé du mort vivant errant à la représentation physique la plus pure de la joie. « C’est vrai ?! » « NON ! » elle entra dans un fou rire qu’elle n’arrivait plus à contrôler, les larmes de rire cachaient le visage empli de haine de son fils. Malgré la frustration qu’il pouvait ressentir, le boost d’adrénaline dans le corps du vampire lui avait au moins permis de se réveiller et de reprendre un peu le contrôle sur sa fatigue. Même si le prix à payer pour, ça était de devoir entendre sa mère, pas peu fière de sa blague, pouffer de rire toutes les dix secondes en regardant sa tronche rancunière. Elle se retourna, de nouveau vers son enfant boudeur qui ne répondait plus à rien depuis sa blague. « Je te taquine, on est plus si loin. Allez suis-moi. » En effet, le garçon vit une dense masse de faune qui commençait à se dessiner au loin. Il pensa à la douceur d’un oreiller en plume d’oie et aux longues heures de repos à se trémousser dans des draps de soie qu'il allait enfin pouvoir passer. Que nenni son entraînement allait surtout bientôt pouvoir commencer.



Post I.  1201 mots.

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Styvan Khanis
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Styvan Khanis
Sam 05 Fév 2022, 20:00

Image par Marco Valencia

C'est… Génial.


Les deux vampires avaient continué leur chemin jusqu’à l’orée de la forêt. Tant mieux, car la boule de plasma tant craint par les suceurs de sang allait bientôt prendre le relais de l’astre de la nuit qui avait fini sa garde du soir. Heureusement pour les aventuriers, ce territoire ne laissait passer aucune lumière extérieure, donc il n’y avait aucune chance de pouvoir bronzer sous monoï sur une petite serviette, les panards enterrés dans le sable avec un petit cocktail d’hémoglobine. De toute manière, ils étaient loin d’être sur une plage paradisiaque, il n’y avait ni plage, ni paradis en ces terres. Le garçon, toujours immobile devant l’immensité des arbres, regardait l'entrée angoissante de ces bois. Une arche de branche, des piliers d’écorce et de feuillage formaient une grande porte naturelle imaginaire dans son esprit. L’antre de ces craintes. Même si pendant le trajet il avait pu imaginer plusieurs croquis de Myngrimu, aucun de ces derniers ne ressemblaient à cette horrible vision qui se tenait devant lui. Sa vieille amie l’angoisse était à deux doigts de préparer les couverts tant son intuition lui disait de faire demi-tour quitte à cramer sous les rayons du soleil. Le Zvezda, en entrant dans le sentier, se rendit compte qu’il avait clairement sous-estimé la dangerosité de ces bois. Depuis qu’ils étaient éloignés de l’entrée, les deux vampires étaient plongés dans une obscurité inhabituelle, même les grottes ou la cale du bateau qui leur avaient servi de planque n'étaient pas aussi sombres. Après plusieurs inhalations, sa vue se troubla, sa gorge se resserra à cause d’une impression d’oxygène qui se faisait rare. L’air respiré était comme non filtré depuis des années, un oxygène qu’une centaine de personnes avaient expiré avant lui. C’était comme s'il respirait la poussière d’un vieux livre de recette de pâtisserie qu’on venait d’ouvrir devant son petit groin. L'environnement était envahissant, de la verdure très loin d’être rassurante absolument à chaque endroit ou le curieux regardait. La probabilité qu’il trébuche sur une des nombreuses et longues racines jonchant le sol, était d’au moins quatre-vingt-dix-neuf pourcents. Le garçon avait également remarqué plusieurs animaux sauvages, sûrement pas herbivores, les scrutant derrière les larges buissons les entourant. « Nope, certainement pas. Pas pour moi. » dit-il en commençant à rebrousser chemin désespérément. « Il doit faire jour là. Arrête tes sottises. » répondit-elle, non surprise par le courage inexistant de son enfant, gloussant discrètement devant la scène du gosse qui revient la tête baissée. « Allez suis-moi je vais te montrer où nous allons vivre. » ces paroles avaient permis au jeune vampire de retrouver un peu d’espoir dans sa vie si chamboulée. Une église ? Un château ? Un manoir ? Une forteresse gardée par des chauves souris géantes ? Il faut croire que le penseur avait dû lire les mauvais livres sur les vampires, sa créatrice était très loin d’être Yulenka. « Ne regarde pas, on arrive bientôt ! » des paumes de mains se posèrent devant les yeux du surexcité. On aurait dit qu’elle le menait tout droit vers une fête surprise pour son anniversaire, mais, à la place d’une foule de proches qui hurlait « surprise ! » il y avait les cris des proies qui se faisaient chasser par d’autres vampires non loin d’eux.

Impatient de découvrir cette gigantesque résidence, le garçon souriait niaisement en se faisant guider dans la forêt par sa créatrice. Les lits de rois, les draps de soie tout doux sur ses guiboles fraîchement lavés dans une baignoire savonneuse, la longue table avec chandelier et serviteur. Pour sûr, l’imagination débordante du vampire était sans fin. Il attendait patiemment le feu vert pour ouvrir les yeux et enfin être émerveillé par sa nouvelle maison. Les mains s’étaient maintenant retirées du visage du blondinet. « Et voilà ! C’est notre maison ! Je venais ici avec mon créateur pendant les jeux de Lubuska »« Un cabanon ? » dit-il déçu par la différence de taille entre ses attentes et la triste réalité de la vie. Le garçon était un peu de mauvaise foi, la maison était plus proche du chalet que du cabanon, mais, à l’échelle de ce qu’il imaginait, puis en ajoutant le temps de voyage, le terme cabanon paraissait tout de suite plus légitime. C’était une demeure poussiéreuse en planche de chêne sombre superposée horizontalement, avec un petit préau où il y avait un rocking chair. La porte était verrouillée mais, au contact du bois et de la peau de Lilia, cette dernière s'ouvrit délicatement, laissant place à une simple pièce avec une cheminée, deux lits et une petite bassine d’eau comme mobilier. Des effluves dégueulasse de poussière et d'humidité, odeur propre à une pièce enfermée depuis beaucoup trop longtemps, avaient envahi les narines du nouveau locataire.  Ses yeux cherchaient éperdument une fenêtre afin d’aérer cet enfer, mais il n'y en avait aucune. Il soupira. « C’est toujours mieux qu’une grotte. Au moins il y a un lit » dit l’optimiste en s’asseyant sur le bord du sommier, le poids de son corps sur le matelas avec éjecté encore plus de particule de poussière qu’il n’y en avait déjà, combien de tonne d'acarien y avait-il ici ? « Demain on fera un petit peu le ménage puis on commencera ton entraînement ? Tu n'as pas oublié pourquoi on est venu hein ? ». Sa mémoire de poisson rouge lui avait de nouveau fait défaut. Il avait totalement oublié et même s'il s’en doutait, de par le cadre de vie, il n’était pas en vacances.




Post II. 955 mots
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Styvan Khanis
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◈ YinYanisé(e) le : 16/01/2022
Styvan Khanis
Dim 06 Fév 2022, 18:47

Image par Smekalov

La vision du chasseur (première partie)


Des contractions musculaires semblables à des crampes effectuaient depuis plusieurs heures un semi-marathon tout le long du corps de Styvan. Il faut croire que le peloton de tête venait de franchir la ligne d’arrivée qui se situait sûrement dans ses avant-bras vu la douleur qu’il ressentait dans ses longs supinateurs. La chaleur générée par l'effort répétitif et interminable des tâches ménagères avait fait tomber sa chemise depuis un long moment. De la sueur coulait abondamment sur ses discrets, mais maintenant présents, abdominaux. Ses biceps un brin tracés par la congestion avaient fini, avec le temps, par devenir un peu plus imposant. À croire que depuis sa transformation en vampire, les longs trajets à porter des charges lourdes, du moins lourdes pour le gringalet, l’avaient un peu sculpté. Bon, il avait toujours gardé la force physique d’une mouche, mais il y avait du progrès sur le paraître. Lilia, sa fainéante de mère, le regardait finir ses corvées assise sur le rocking chair comme une examinatrice des travaux finis. Parfois, elle s’adressait à lui pour lui indiquer, à l’aide de son index, des endroits à frotter qu’il avait oublié tel un mauvais domestique. Après plusieurs heures d’astiquage, l’homme de ménage pouvait être fier de lui tant la pièce brillait. S’ils en avaient, ils auraient quasiment pu voir leurs reflets dans le bois fraîchement lustré. « Voilà ! Enfin terminé, tout beau tout propre ! » dit le garçon en s’essuyant le front avec sa chemise en boule. « Très bien p’tit loup. Allez suis-moi. Je vais t’expliquer ce qu’on va faire » il enfila cette même chemise et suivit sa mère dans la forêt.

« Je vais commencer par entraîner ta vue. C’est important si tu veux repérer et chasser une proie future. Il va falloir courir, suivre ta cible des yeux tout en prenant compte de ton environnement afin de prendre la meilleure décision de trajectoire. »« Je vois. » « Pour ce faire, je vais être ta première proie. » « Ahahah oui oui bien sûr, je vais plutôt nettoyer la maison à nouveau. » « Ne t’inquiètes pas, je vais volontairement être moins rapide et moins intelligente dans ma prise de décision. J’améliorerai ma course selon tes progrès petit à petit. » « Ok on va essayer. Quand commence-t-on ? » « Tout de suite. Je vais me cacher dans le coin et dès que tu me trouveras on jouera à chat. Allez, ferme les yeux et ouvre-les dans vingt secondes. »

Pendant l’arrogant et insignifiant compte à rebours qu’elle lui avait donné, la chasseuse aguerrie, amusée d’être pour la première fois une proie, trouva une cachette assez facile à repérer pour son enfant débutant. C’était un simple tronc d’arbre mort qui dissimulait à peine sa silhouette pourtant sacrément fine.  Le Zvezda était à présent seul au milieu de ces bois. Il avait presque oublié l'atmosphère pesante de cette forêt. Oubli évident, surtout quand on est camouflé derrière les murs sûrs de sa maison avec une mère forte et protectrice à ses côtés. Même s'il était sûr que sa créatrice gardait un œil sur lui, il ne se sentait pas spécialement à l’aise à l’idée d’être seul. Le fait de tuer de ses propres mains afin d’extraire le sang de sa victime à l’aide de ses crocs acérés ne l’enchantait pas non plus. Peut-être que c’était pour cela qu’elle avait mentionné un jeu de chat au lieu d’une partie de chasse, mais il n’était pas bête, pas à ce point en tout cas. Le nouveau-né commençait à connaître le plaisir qu’avait un vampire pour la chasse. Ce sourire sadique qu’il apercevait sur le visage de sa créatrice à chaque fois qu’elle cherchait puis trouvait une proie. C’était indéniablement dans ses gènes, il ne devait plus garder cette rengaine envers sa nouvelle nature. Alors il ferma les yeux, respirant calmement, déterminé à arrêter de subir sa propre existence, et pour cela, la chasse allait devoir devenir son passetemps favori. Une fois les yeux de nouveau ouverts, ses sombres pupilles dilatés scrutaient l’obscurité à la recherche d’une anomalie dans le décor boisé devenu presque un terrain de jeu dans son esprit. Avec la concentration d’une partie de « Où est Charlie ? », le garçon éplucha à l’aide de ses mirettes autant de troncs, buissons et branches qu’ils pouvaient.

« Trouvé ! Derrière le tronc mort ! » cria-t-il en courant jusqu’à sa proie qui n’avait toujours pas quitté sa pathétique cachette. La jeune brune, prise dans son rôle de la femme sans aucun talent, se mit à courir. Enfin, si on pouvait appeler cela courir. La vampire fuyait son ravisseur comme le stéréotype de la pauvre demoiselle, en talon haut, sans défense pourchasser par un monstre voulant l'étriper. Évidemment, il était clair que cela ne représentait seulement que l'échauffement de sa formation de chasse pour débutant. Plus il se rapprochait et plus la poursuite prenait un autre ton. Lilia était passée de la pimbêche à une athlète amateur en une fraction de seconde. Quand elle courait lentement, ce n’était pas dur de la poursuivre sans se cogner ou risquer de trébucher, mais maintenant que sa foulée paraissait correcte, le garçon peinait à faire les deux choses à la fois. S'il se concentrait sur sa cible, il se cognait contre des troncs et des branches lui fouettaient allègrement le visage. Ces saloperies de racine, comme il l’avait prédit, étaient infernales et il risquait de se casser la gueule à chaque pas. Pourquoi fallait-il que les arbres s'avèrent si invasifs ? Et pourquoi dans une forêt ? Une plaine ça aurait été parfait. pensa le grincheux pendant sa course. En revanche, lorsqu'il se concentrait sur l’environnement, laissant sa quête principale dans un coin de sa tête, sa proie le distançait. « Regarde plus large ! Pense instinctivement ! » conseilla la fausse victime. Conseil utile, qui aurait pu cependant être humiliant dans un contexte plus officiel. Comme si une gazelle cessait sa fuite pour aviser le lion qui la poursuivait sur ses appuis pas assez ancrés dans le sol au moment des changements de direction. La fierté du garçon, conscient de la gentillesse des paroles de sa mère, était tout de même atteinte. Le chasseur tenta une accélération en suivant les mots de sa tutrice à la lettre. Grâce à sa recommandation, il voyait la scène plus précisément à présent. L’apprenti se faufilait plutôt facilement dans la verdure imposante de Myngrimu et il arrivait presque à garder un œil sur sa proie en même temps. L’écart se resserrait, et le Zvezda avait remarqué un arbre écroulé sur le sol qui allait pouvoir lui servir d’appui pour sauter et rattraper la distance qui le séparait de sa mère. Alors dans un triple saut, il prit un large élan et s’appuya de tout son poids contre le tronc. Cependant, le bois était beaucoup trop fragile et ses pieds s’enfoncèrent dans l’écorce effritée par des siècles d'existences. Sa petite bouille s’écrasa la première sur une pierre et le garçon perdit connaissance.




Post III. 1205 mots
Oui il s'évanouit beaucoup.
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Styvan Khanis
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Styvan Khanis
Jeu 10 Fév 2022, 23:09

Image par chanpalok

La vision du chasseur (deuxième partie)


La symphonie des branches écrasées par les appuis lourds des deux vampires résonnait dans une bonne partie de la forêt, faisant fuir par la même occasion les volatiles les moins téméraires ayant fait des hauteurs de certains arbres leurs nids. Les bruits de pas servaient de mélodie de base en tant que percussions rythmées par la foulée du duo de coureur. Les caisses claires étaient représentées par les feuilles émiettées sur le sol piétinées par deux Zvezdas depuis maintenant beaucoup trop de session de chasse. Accompagné par des respirations fortes servant d’instruments à vent sifflant parfois du plus profond de la gorge de Styvan qui avait tout l’air d’un flûtiste. Les rires de Lilia et de son enfant  servaient de vocals tel un échange de ligne dans un couplet de musique urbaine. Ce concerto provenait d’un énième entrainement de traque opposant l'institutrice et son élève. L’adolescent, qui avait une bosse énorme encore gorgée de sang sur son front, paraissait plus confiant, moins hésitant dans ses prises de décision. Tout comme la première chute d’un gamin après que ses parents aient enlevés les stabilisateurs sur son vélo, la première défaite cuisante du jeune garçon lui avait servi de leçon. À commencer par celle du regard plus large. La vitesse donnait souvent l’impression que l’angle de vue se rétrécissait, mais elle lui avait bien expliqué que se concentrer était important afin de regarder la scène sous tous les angles. Même si Styvan s’était amélioré, en partie grâce à son mentor, dans énormément d’aspect de la traque, sa foulée n’avait pas augmenté d’un seul kilomètre heure. C’était sûrement la seule raison qui faisait qu’il n’avait toujours pas réussi à toucher ne serait-ce que l’aura de sa créatrice qui elle fusait dès que le danger pouvait se faire ressentir. Encore une fois le poursuivant n’était pas si éloigné de sa proie qui courrait en s'adaptant à la forme physique de son prédateur. La faune et la flore qui pouvait se tenir devant lui ne le faisait plus trembler d’un poil. La peau visqueuse à cause de la sueur, le corps se tortillant dans tous les sens afin d’esquiver les obstacles, depuis son premier entrainement le chasseur avait tout l’air d’une anguille se pavanant dans les eaux douces. À plusieurs reprises le bras du garçon se tendit pour essayer d’attraper le chandail de sa mère. Cette frustration des légers centimètres qui le séparait de son but le faisait réfléchir de manière plus efficiente sur les trajectoires qu’il devait prendre. Lilia faisait de temps en temps des erreurs de parcours volontaires pour lui laisser une chance de l’attraper, mais la pression énorme de la consécration proche faisait que généralement, cela était suivi d’une erreur de son fils qui criait de frustration à chaque fois qu'il ratait sa cible.

Le vampire coursait toujours sa créatrice. Pendant sa course, il se baissa de justesse pour esquiver une branche, familière, bien balèze qui aurait eu sans l’ombre d’un doute aucun mal à l’envoyer dans un coma profond pour quelques jours. Il s’était ensuite faufilé au milieu d’un buisson, tout autant familier, épineux qui lui arracha un peu de lambeau de peau lors de son passage. Il sauta au-dessus d’un maigre tronc presque en miette sur le sol, Lilia venait de prendre à nouveau appui sur ce dernier. Ce n'est pas la première fois qu'on emprunte ce côté de sentier et qu’elle prend appui sur ce tronc, on tourne en rond depuis tout à l’heure j’en ai marre ! Une illumination dans l'esprit du suceur de sang, depuis le début sa mère le faisait courir sur un même et seul parcours. Pendant son saut, il décida de ralentir sa course et d'atterrir de toutes ses forces sur le tronc pour lui infliger des dégâts supplémentaires, ce gros bâton était de toute manière condamné à dépérir seul au milieu de cette forêt. L’asthmatique continua de suivre Lilia des yeux, tout en attendant le moment fatidique où son piège allait pouvoir se refermer sur elle. Surexcité par son plan, et même s'il était essoufflé, le sadique jubilait d’avance. Le chemin sur lequel les vampires s’entrainaient et tournaient en rond n’était pas gigantesque. Les coureurs n’allaient donc pas mettre des heures à revenir sur ce nouvel allié que Styvan avait fraîchement abattu d’un double chassé sauté bien placé au milieu du thorax. Après un virage bien négocié par le louveteau grandissant de jour en jour, l’écart avec sa mère louve n’était plus si grand. Il discerna au loin le fameux enchaînement qu’il avait affronté difficilement sans s'en rendre compte pendant toute la traque, la branche, le buisson puis son allié agonisant sur le sol. Chaque trajectoire était parfaite, il n’avait jamais fait cela en un mois et demi de temps. Je peux le faire ! pensa-t-il.

La scène de Lilia s’envolant jusqu’au tronc afin de se propulser pour continuer sa course paraissait ralenti dans l’esprit du chasseur. Le craquement gigantesque du tronc se séparant en deux sous la pression de la force physique de la proie devait avoir été entendu dans tout Myngrimu. La jeune femme surprise par sa perte d’équilibre se rattrapa de justesse à l’aide d’une sorte de galop à quatre pattes peu gratifiant pour une femme si charismatique. La pauvre biche jeta un œil derrière elle, son fils, tellement fier de son plan réussi, était déjà en train de lui plonger dessus.  En voyant le regard de son enfant, elle se sentit pour la première fois réellement comme une proie. Résignée à utiliser toute sa force physique pour se sortir de cette situation, elle accepta de garder l'élan de sa chute pour effectuer une roulade qui lui servira surement à éviter de perdre de la vitesse. Sa décision avait été fructueuse, le garçon était écroulé sur le sol, surement abattu par une nouvelle défaite à ajouter à son lourd palmarès. Il regardait dans la direction du ciel caché par les épais feuillages.  Sa mère s’approcha. « Bravo ! Ce n'était pas loin. » L’enfant souriait, son bras levé vers le visage de son mentor. « Je t’ai eu ! Ahahahah enfin ! » il tenait dans sa main une bouloche provenant du pull de Lilia. Elle n'en revenait pas. La vampire comptait quoi qu'il arrive lui dire que son entrainement visuel était fini, mais il avait dépassé ses attentes, il l'avait touché. « Tu vas être un chasseur hors pair p'tit loup ! » cria-t-elle en enlaçant d'excitation son protégé.



Post IV. 1129 mots
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Styvan Khanis
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Styvan Khanis
Sam 12 Fév 2022, 19:55

Image par Gunel Gasanova

Coffret, pisse et navet.


Une bouloche comme trophée après tant de jours d’acharnement et de fatigue, cela pouvait paraître dérisoire, mais cette petite boule de laine si insignifiante aux yeux des autres comptait énormément pour le jeune vampire. Il était assis devant la cheminée allumée de leur petite demeure qu’il avait appris à apprécier. Seul, puisque Lilia était partie chasser pour le dîner que son enfant avait bien mérité, il scrutait l’amas de fibre sous tous ses angles tel un trésor dont il essayait d’en estimer le prix. Avec une bonne étoile, et surtout du culot, il pourrait peut-être tomber sur un marchand aveugle et totalement dépourvu de cellule grise, il en tirerait ainsi quelques pièces d’argent. Tulras? C’est bien ça la monnaie des vampires je crois ? Avec un peu de chance… pensa l’avare qui abandonna, aussi vite qu’il était apparu, son plan voué de toute manière à l'échec. Il rangea la minuscule sphère de textile dans une petite boîte à souvenir qu’il remplissait de tout ce qu’il lui rappelait un moment précis de sa vie. Dans ce minuscule récipient, il y avait : un galet avec lequel il avait battu sa grande sœur au ricochet à l’âge de sept ans, une petite maryse qu’il utilisait avec Charles lors de ses activités pâtisserie, une broche appartenant à sa mère qui lui avait donné avant de partir pour sa dernière mission, quelques petites babioles de jours vraiment spéciaux et sa nouvelle acquisition. Passe-temps étrange, mais qui n’en avait pas ? Il y avait bien des gens en ces terres qui collectionnaient des animaux empaillés, ou même des oologistes et personne ne leur disait rien.

Le fumet du gibier fraîchement capturé par Lilia arriva jusqu’aux narines du jeune vampire qui venait tout juste de refermer son coffret secret. « Du sanglier ! » cria-t-il en humant les yeux fermés afin de tenter d’affiner son odorat. « Bravo, première fois que tu devines correctement de la semaine, c’est ton jour aujourd’hui ! Allez à… » le garçon s’était déjà jeté sur l’animal posé sur le sol. Sa soif le contrôlait toujours autant que depuis le premier jour. À chaque fois, c'était comme un trou noir dans son esprit, il suffisait d’une effluve d’hémoglobine pour que le dégénéré perde la tête et se jette sur la source de ses pulsions. Comme souvent, l'excitation était telle que sa vessie ne pouvait plus contenir la moindre goutte d’urine. L'odeur de l'ammoniaque possédait au moins la particularité d’avoir une puissante odeur qui réussissait à lui faire reprendre un semblant de raison. « Encore ? Je me déteste quand je suis comme ça. Un vrai monstre. » soupira-t-il tout en se déshabillant machinalement pour aller laver ses vêtements dans la rivière non loin de leur maison. « Ça viendra, on y travaille. Demain on continuera ton entraînement. Cette fois, ce sera l’odorat, pour commencer à repérer et traquer une proie grâce à notre meilleur atout. » dit-elle en le suivant. Les atouts à l’air, ce qui ne dérangeait pas le garçon très loin de se décrire comme une personne pudique, il frottait allègrement dans l’eau les zones souillées par le liquide organique honteusement versé plus tôt. « Qu’est-ce que tu sens là ? » demanda la mère reniflant l’air environnant. « À part ma pisse ? Rien » le garçon n’était pas d’humeur à faire le chien renifleur, mais peut-être aurait-il dû ? Une odeur inquiétante d’un loup se promenait dans les alentours.

Lilia avait assez insisté pour que le garçon renifle les odeurs autour d'eux, une odeur de bête sauvage inquiétante rodait. « Retiens cette effluve, demain tu vas t'entraîner à trouver et suivre une proie. Je ne veux pas que tu ailles dans la direction de ce que tu sens là. C’est une race de loup, presque aussi dangereuse qu’un vampire, qui vit dans ces bois. Si on tombe sur une meute, même moi je ne sais pas si j’arriverai à m’en débarrasser tout en te protégeant. » « D’accord. Je ferais de mon mieux Lili. » « Allez au lit. Demain sera une longue journée. » ordonna-t-elle en lui tapant son petit derrière aussi blanc qu'un navet. Une race quasiment aussi dangereuse que des vampires ? Le garçon en avait dégluti de peur. Un loup de la taille d’une carriole  ? Un loup à trois têtes comme cerbère ? À quoi pouvait bien ressembler cet animal qui avait l’air d'inquiéter sa puissante mère ? Après un petit saut dans la bassine savonneuse, il sauta dans son lit prêt à faire de magnifiques cauchemars sur la faune de cette fichue forêt. « Tu penses que je serai bientôt prêt à revoir ma sœur et ma grand-mère ? » demanda le garçon, aux portes du sommeil, emmitouflé dans sa couette. « Je ne sais pas, cela peut prendre plusieurs années. Pour l’instant en six mois, tu te débrouilles déjà très bien. On verra. ». C’était rare d’entendre le garçon parler de son ancienne vie depuis le soir de la découverte de la tombe. D’ailleurs il avait l’air d’avoir oublié cette soirée. Le choc ? La magie ? C’était peut-être mieux ainsi, la transformation jouant déjà énormément dans la santé mentale d’un jeune vampire, il n’y avait aucune raison d’y ajouter la perte d’un être cher.



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Lun 14 Fév 2022, 17:18

Image par Marco Valencia

Entrainement olfactif (première partie)


Des bêtes ayant tourné toute la nuit autour de la maison des deux amis. Nul fut son sommeil, toujours fatigué à son réveil. Le grincheux transformé en zombi était dépité à l’idée de sortir de son lit. Malheureusement son confort ne pouvant être éternel, il essaya avant de finir à la poubelle. Sa mère, maintenant réveillée, regardait son fils d’un regard énervé. Peut-être en avait-elle marre de le voir rêvasser au lieu de travailler. « Tu arrêtes de faire le poète ? Je t’entends, je lis dans tes pensées je te rappelle ! Allez debout ! » dit-elle les sourcils froncés. La couleuvre coupa le couplet du couillon couinant voulant se recoucher avant d’être c… « STYVAN ! » cria-t-elle en jetant un seau d’eau sur le lit de son fils. Le vampire venait, à sa grande surprise, d’émerger trempé de la tête aux pieds. C’était une scène fréquente dans le quotidien de la mère du jeune Zvezda, ce dernier était rarement apte mentalement quand il sortait du lit. Peu conscient de ce qu’il pouvait faire, il incarnait un nouveau personnage, même si le plus fréquent était le mort vivant dysphasique, chaque matin. Aujourd’hui, c’était une matinée rare ou le mangeur de chair était resté dans le fond de son esprit, laissant place à un poète débutant. Ceci dit, cela ferait un bon pitch de pièce de théâtre, un petit garçon qui chaque matin incarne un nouveau personnage. En attendant qu’il devienne un futur scénariste de génie, il allait devoir s'entraîner durement afin d’éviter de saigner toute une équipe de production avant même le premier clap de la toute première scène. Les séances d’ophtalmologie qu’il avait enduré pendant deux semaines lui permettaient de poursuivre une proie, maintenant, restait-il encore à la trouver. Son distinctif petit groin était devenu l’un des radars olfactifs les plus méticuleux de toutes les races des terres du Yin et du Yang, ce serait triste de ne pas l’utiliser à son avantage lors d’une traque. Mais comment ?

L
e désavantage d’avoir un odorat si précis était que lorsque l’on devait discerner un arôme parmi un paquet d’autres. Sans entraînement, il en était pour ainsi dire invraisemblable. De nombreuses fois le jeune vampire avait eu des migraines à cause d’un trop grand nombre d'informations envoyées dans son cerveau à la suite de multiples effluves inidentifiables. Cette forêt en regorgeait, du moins quand le vent arrivait à se frayer un chemin dans les épais feuillages des arbres. Une nouvelle zone, une nouvelle faune, une nouvelle flore, la moindre petite brise glissant jusqu’aux narines du Zvezda était comme une explosion de découverte dans des capteurs sensoriels prépubères. « On va profiter qu’il n’y ait pas de vent pour te faire cibler une odeur, une proie. On va devoir trouver un endroit ou une bête a marqué son territoire. ». En d’autre terme le fiston allait devoir suivre une odeur d’urine infâme ou de défécation fraîchement déposée sur le sol pendant plusieurs heures, l'entraînement visuel était compliqué physiquement, il n’en faisait aucun doute que celui-là allait être particulièrement dur mentalement. L’enfant suivait sa mère qui avait l’air de très bien savoir ou elle l’emmenait, à croire que son pif était une arme d’espionnage vu la distance à laquelle elle était capable de détecter une odeur. Lui commençait seulement à la distinguer. S'il devait personnifier cette puanteur, disons qu’elle serait sûrement toute petite, le cou comprimé sur son buste, moche, avec un duvet piquant quand elle embrasse. Peu gratifiant en effet, mais compréhensible vu à quel point l’odeur semblait insupportable à renifler. « On doit commencer par une odeur assez forte, plus tard tu deviendras capable de suivre un animal par le fumet qu’il laisse derrière lui-même des heures après son passage.  » « Je vais vomir. » « Oh j’en suis sûre, j’avais vomi pratiquement toutes mes tripes à cet entraînement, mais si tu vomis, tu vas perdre l’odeur que tu dois suivre, vu que tu auras des morceaux dans le nez. » dit-elle avec un sourire sadique. Charmant, vraiment. Son but était-il de se venger de l'entraînement que son créateur lui avait fait subir ? Après tout c’était compréhensible, Styvan fera assurément la même chose une fois son enfant sous sa garde. Lui allait bien ramer alors pourquoi pas sa future progéniture ?

L’étron et le garçon étaient en pleine baston de regard, ce dernier se tenait à distance de peur de prendre un K.O instantané. Petit à petit, il s’approcha tel un félin curieux devant un papillon de nuit, même si lui n’allait certainement pas titiller l’objet de sa curiosité avec ses pattounes ni même essayer de le manger après avoir sympathisé. Le garçon respirait par la bouche, de peur de prendre le moindre uppercut surprise dans la mâchoire par la monstruosité se tenant devant lui. Sa vision lui suffisait amplement pour comprendre que renifler cette chose avait la capacité de le faire redevenir magicien dans l'au-delà. Une main se posa devant sa bouche comme pour le forcer à inspirer par le nez, un rire était venu chatouiller les oreilles du vampire. C’était Lilia, qui avait décidé qu’il était beaucoup trop long à se bouger. Un combat était en cours entre l’enfant qui comptait bien rester en apnée le plus longtemps possible et sa mère qui n’allait pas attendre indéfiniment que son enfant commence son entraînement. De toute manière elle n’allait pas le tuer asphyxié, si ? La fierté du garçon lui permettait de demeurer encore un peu conscient sans respirer, mais il sentait bien que son thorax lui suppliait de prendre une inspiration. Son regard se troubla, ses pupilles se croisèrent comme s'il était atteint de strabisme. Légèrement, mais suffisamment sa narine se dilata et aspira un peu de l’air ambiant. Horrible, abominable, infecte, il y avait un grand choix d’adjectif pour définir ce que cette chose dégageait. Un coup de coude dans le ventre, voilà la sensation que lui produisit cette odeur. La voie de son diaphragme venait de changer le sens du flot intestinal, sa mère retira sa main, consciente de ce qui allait se passer. Le nauséeux était en train de vider l’entièreté de ce qu’il pouvait avoir dans ses intestins, un mélange de bile et de sang sortant par les orifices par lesquels ils étaient capables de se faufiler. Les larmes aux yeux par la violence des coups que son adversaire était en train de lui infliger, le garçon se retourna vers sa mère. « Je te déteste, j’en ai dans le nez. »



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Sam 19 Fév 2022, 18:02

Image par uwzm21

Entrainement olfactif (deuxième partie)


Cela faisait déjà plusieurs longues minutes que le pauvre chamboulé nettoyait son visage, plus particulièrement son nez, aux abords d'un ruisseau proche de son nouvel adversaire. Un si médiocre opposant avait réussi à chambouler tout son système immunitaire. Son intestin en alerte rouge expulsait tout ce qu’il pouvait afin d’éliminer les potentiels virus qui auraient pu s’infiltrer via sa cloison nasale. Les hauts de cœur ne cessaient guère. Le vampire avait l'impression d'être installé dans le wagon d'une montagne russe construite par une personne vicieuse qui avait uniquement ajouté des loopings dans le cahier des charges avant la construction. L’appréhension de devoir y retourner afin de poursuivre son entrainement était grande, mais était-elle plus importante que celle de décevoir sa mère ? Certainement pas. Alors, dans un élan de courage, il se leva puis se retourna dans la direction de la source de son dégout, déterminé à ne plus flancher devant un être aussi faible et répugnant que pouvait être cet étron. Il avança, disposé à se battre une fois de plus, les poings serrés et les narines les plus écloses possibles. Après une grande et longue expiration pour purger l’intérieur de son thorax, il se rapprocha dans le but de prendre l’inspiration la plus démesurée possible comme pour se venger et prendre une victoire tant méritée. Il s’agenouilla et absorba de l’oxygène jusqu’à ne plus pouvoir prendre le moindre milligramme d’air. Le garçon avait aspiré une quantité nécessaire pour alimenter au moins une douzaine de poumons. L’arôme était toujours aussi répugnant, mais son cerveau avait l’air de l’avoir apprivoisé. Fier, mais blanc comme son derrière, il se redressa. Une nouvelle odeur venait d’être ajoutée à son bulbe olfactif. « C’est bien, maintenant essaye de sentir où perdure l’effluve. » conseilla-t-elle « Je vais essayer » répondit-il.

Impossible de retrouver l’odeur avec la source de cette dernière à ses côtés, aucun doute que Lilia l’avait déjà surement détecté vu qu’elle était plus expérimentée que le jeune Zvezda et son nez de nourrisson. Après plusieurs minutes de frustration à tourner en rond comme un chien après sa queue, il avait même tenté de déposer des fleurs au-dessus de la déjection pour changer l’arôme, un peu bête. Sans surprise, cela n’avait absolument pas fonctionné, mais au moins il aura essayé. Ce débile, après mûres réflexions, avait enfin eu une idée logique qui avait émergé dans son esprit. Il n’avait qu’à couvrir cette monstruosité avec quelque chose qui permettra de la camoufler. Après un balayage du regard, il avait trouvé une écorce d’arbre courbée légèrement en forme de bol, cependant elle n’était pas assez isolée pour dissimuler l’odeur. Il fallait un isolant naturel, à base de terre et d’eau qui durcit avec le temps, de la boue par exemple. Alors, il retourna près de la rivière et récupéra la terre humide ressemblant à de la vase pour l’enduire sur son bol d’écorce. Lorsqu’il posa sa création sur la puanteur, cette dernière s'était atténuée. « T’en as mis du temps pour un plan si anecdotique. » se moqua-t-elle « J’ai mal dormi je te rappelle. » ronchonna-t-il. Non il n’avait pas mal dormi à ce point, mais son intelligence était juste quasi nulle.

Un chemin se discernait dans l’immensité du sentier. Son nez et ses yeux travaillaient main dans la main, comme deux fiers compagnons, dans le but de faire apparaitre une fumée représentative de l’effluve qu’il devait suivre. Cette dernière, à peine perceptible même si inexistante pour un homme lambda, était si récente que le garçon sentait bien qu’il n’allait pas mettre longtemps avant de retrouver le monstre qui avait déposé cette bombe nucléaire sur le pauvre petit sol de cette planète qui n’avait rien demandé de tel. Ce dernier méritait bien de se faire vider de son sang, quel inconscient pourrait à ce point détériorer sa propre planète. C’était ce qu’on appelle la sélection naturelle. Le jeune homme marchait à quatre pattes, reniflant le sol jonché auparavant par la proie qu’il était en train de traquer. Sa mère s’était volatilisé dans les hautes branches des arbres de Myngrimu afin de laisser son enfant se développer seul tout en gardant un œil sur lui. Après tout c’était tout ce qu’elle pouvait faire à présent. Maintenant qu’elle lui avait montré les bases de la chasse, c’était à lui de les approfondir avec de l’exercice pratique. L’odeur devenait de plus en plus forte, la cible n’était plus si éloignée. Le garçon, devenu canin, enleva son museau du sol humide et renifla l’air aux alentours. Cette posture, cet instinct, ce plaisir qu’il ressentait, il ne faisait aucun doute que plus les jours avancèrent et plus il ressemblait à un prédateur qui y prenait du plaisir. Cette progression rendait réellement heureuse sa mère, fière du travail qu’elle avait fait jusqu’ici. La vampire avait de quoi l’être, peu sont les jeunes Zvezdas fraichement transformés à survivre plusieurs mois alors accomplir ce qu’elle a accompli relève du miracle.

Soudain une odeur appétissante cogna avec une violence inouïe le nez du vampire, une odeur de sang, la seule odeur capable de lui faire perdre raison, qui avait d’ailleurs réussi à lui faire perdre cette dernière. Il accéléra, toujours comme un chien, mais maintenant enragé par la faim. Était-ce sa proie ? Une nouvelle odeur venait d’apparaitre. Qui était-ce ? Un autre chasseur ? Le vampire s’était désormais relevé, énervé d’imaginer la proie qu’il suivait depuis tout à l’heure en train de se faire attaquer par un fumier d’opportuniste. Après avoir passé un buisson, le garçon vit un jeune vampire en train de vider un sanglier, sûrement celui après lequel il courrait depuis plusieurs heures. Il fonça sur ce dernier, le poing tellement serré qu’il aurait pu se briser ses propres phalanges s'il avait eu de la force, la bave sur le coin des babines, prêt à l’assommer et lui voler son repas. « Styvan ! » cria sa mère derrière lui. Sa créatrice avait été interrompue par un semblable. Son fils n’entendit rien, il sauta sur l’autre garçon qui avait l’air d’avoir son âge. Une bagarre éclata, aucuns mots n'étaient prononcés. Uniquement leurs grognements permettaient d'imaginer un semblant de communication. L’autre vampire était légèrement plus fort, mais moins rapide. Les coups étaient inefficaces des deux cotés, à cette allure le cadavre allait pourrir avant qu’un des deux combattants gagne. Ils ressemblaient à deux louveteaux se battant pour un bout de carcasse. Épuisés, les lutteurs se regardèrent, puis regardèrent le sanglier, cet échange valait mille mots. Ce dernier avait permis aux deux fous de faire une trêve dans le but de se ressourcer. Ils partageaient maintenant le repas comme deux amis d’enfance.



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Styvan Khanis
Lun 28 Fév 2022, 18:09

Image par Marco Valencia

La famille s'agrandit


L’appétit satisfait, la panse bien remplie et le ventre gonflé par le sanglier entièrement vidé de son sang, c’était ainsi que ce qui avait ressemblé à une bagarre de deux bébés vampires s’était interrompue. Une fois les babines barbouillées par l'hémoglobine du gibier essuyée, le garçon regarda à nouveau son acolyte de repas. L’esprit bien allégé par les signaux de satiété qu’envoyait son estomac à son cerveau qui avait enfin pu éteindre toutes les alertes internes qui faisaient siffler les oreilles du garçon. Ses mirettes étaient à présent aptes à capter et enregistrer des informations. Ces dernières arrivaient à discerner plus précisément les traits du visage de l’adulescent qui était assis paresseusement devant lui. Il était blond avec la même longue et insupportable tignasse que lui. Néanmoins, en ce qui concernait l’étranger, les côtés de sa frimousse étaient rasés, laissant apparaître un tatouage de dragon sur le flanc gauche de son crâne. Pour sûr, sa coiffure était plus approfondie que celle de la serpillère sur patte qu'était le petit vampire. Lui soignait une longue natte à l’arrière, évitant à sa chevelure de partir dans tous les sens. Confronté à la coiffure de l’adolescent qui lui donnait une apparence de plumeaux à poussière, l’inconnu, grand gagnant du concours de coiffure, paraissait tout de suite plus classe et soigné. Seule une maigre mèche rebelle résistait toujours et dégringolait à l’avant de son visage, dissimulant par la même occasion son œil droit noir qui était également en train d’inspecter scrupuleusement la personne se tenant devant lui. Le bonhomme, enfin à en juger par sa taille : la montagne, se leva, tendant la main à son partenaire de dîner dans le but de l’aider à se relever. Le front du rejeton de Lilia arrivait à peine aux pectoraux du colosse, qui lui le regardait posté en haut de sa falaise qui lui servait de corps.

« Putain, mais t’es p’tit. » affirma l’inconnu d’un air un peu ahuri. « Vraiment ? Je ne m’en étais pas rendu compte. Mais attends voir ? Peut-être que c’est toi qui es trop grand non ? » « J’suis pas trop grand. C’est toi qu’es trop p’tit. » le nain plaqua son front contre le torse du titan. « Tu te moques de moi là ? Tu es approximativement aussi grand que cet arbre. » le vampire, d’une mauvaise foi unique sur ces terres, pointa du doigt un tronc démesurément grand. « T’es quasiment aussi p’tit que cette pierre. » répondit-il avec un sourire narquois, peut-être que sa mauvaise foi n'était pas si unique finalement. « Désolé grande perche » « Pas grave gamin. », les rictus des Zvezdas attestaient de la tension palpable qui se baladait dans l’atmosphère. Depuis cette dernière raillerie, un long et ridicule duel de regard avait débuté. Les deux orgueilleux, toujours pas épuiser de se fixer stupidement sans même savoir pourquoi, essayèrent de terrer du mieux qu’ils pouvaient le début de sourire qui commençait à apparaitre sur leurs poires. Ils avaient tous les deux décider de ne plus respirer afin de ne surtout pas rigoler. L’apnée leur avait donné une apparence rougeâtre plaisante à regarder pour les deux responsables des descendants. Les géniteurs du duo de tomate, apparemment habitués à l'idiotie respective de leurs nourrissons, débattaient dans leurs coins en attendant que la situation s'apaise d’elle-même. La respiration coupée n’avait pas réussi à corriger la situation, au contraire ils n’avaient jamais été aussi proche de péter le peu de cellule grise qu’ils détenaient. Alors dans un laisser-aller commun, plutôt pour éviter de mourir la cervelle implosée, ils acceptèrent leur destinée et scellèrent leur rencontre peu commune par un esclaffement aux bords des larmes. Après un long fou rire, l’étranger se calma et regarda à nouveau le vampire. « Jt’aime bien t’es rigolo. Je m’appelle Herman Khanis. » dit-il en essuyant les gouttelettes d’eaux au bord de ses prunelles. « J’avoue t’as l’air cool. Moi c’est Styvan. Styvan Kha.. nis ? » répondit-il, bouche bée par le nom de famille de son nouvel ami.

Lilia et l’homme avec qui elle discutait depuis le début de la dispute des deux gamins s’étaient approché des vampires. « Styvan, je te présente mon frère ainé, Niklaus Khanis. C’est le créateur d’Herman. Ce qui fait de vous des … » Lilia n’eut à peine le temps de finir sa phrase que l’homme avança devant lui, coupant par la même occasion la parole de sa créatrice. « C’est donc toi que cette stupide personne à décider de transformer. Choix aberrant, qu’est-ce qu’elle te trouve ? Tu es tout petit, regarde ton corps frêle. T’as croissance s’est conclue à 8 ans ? Ta mère est misérable comme l’était notre créateur qui a choisi d’en faire ma frangine. » dit-il, hautain au possible, avec le regard dédaigneux d’un aristocrate qui juge un mendiant en train de bouffer les restes des repas balancés dans les poubelles des hauts quartiers. « De quoi ? Qu’est-ce que t’as dit sur ma mère ?! » le garçon, identifiant verbalement pour la première fois Lilia comme sa mère, lança un regard noir à l’arrogant qui venait de manquer de respect à la femme qu’il glorifiait le plus sur ces terres. « Tu n’as alors aucune bonne manière ? Ne me regarde plus jamais comme ça si tu ne veux pas que je te cogne toi et ta débile de mère. » « Niklaus, ça suffit. » « Pardon ?! » l’homme devenu faussement enragé essaya de gifler sa créatrice, mais sa paume percuta la face du louveteau qui s’était bravement, mais niaisement interposé. Le choc avait eu pour effet de projeter le garçon à une vingtaine de mètres. « Styvan ! » gueula Lilia en galopant jusqu’à son descendant paralysé sur le sol. « Il s’est interposé ?! Il est incroyable ! Oh je voulais dire.. je suis navré, je comptais arrêter mon geste avant ! » « Quelle idée stupide encore !  Pourquoi je t’ai laissé faire ? Mon pauvre garçon, regarde le, on dirait qu’il louche ! Ne me dis pas que tu as mis toute ta force ? » « Toute ma force ? Tu plaisantes ? Il se serait éclipsé jusqu’au continent mystérieux si je l’avais fait. » « Je me disais bien que c’était bizarre, tu n'arrêtais pas de me parler de ta sœur » « Gme chen pas bjien » tenta-t-il d’articuler. « Ça va aller mon p'tit loup » répondit-elle en lui caressant les cheveux.



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Styvan Khanis
Mer 02 Mar 2022, 17:52

Image par Marco Valencia

L'aboutissement ?


Pianotant à répétition avec réticence sa subtile mâchoire anesthésiée afin de s’assurer qu’elle était toujours bien à l’endroit ou elle avait l’obligation de se tenir, le jeune Zvezda, encore complètement éreinté par la copieuse brutalité de la beigne précédemment reçue, donnait le meilleur de soi-même dans le but de regagner un léger soupçon de conscience. Le simple fait que cet impact ne paraissait représenter qu’une pichenette à l’échelle de la puissance de son oncle rendait la situation encore plus abracadabrante pour le vampire à présent assommé depuis plus d’une vingtaine de minute. Le convalescent ouvrit laborieusement ses pesantes paupières de quelques imperceptibles millimètres, laissant se dessiner, dans un brouillard visuel le plus total, trois formes l'examinant avec apitoiement comme s'il était un pauvre chiot agonisant récupéré dans une décharge publique. « Ça va mon petit ? Tu reviens d’entre les morts ? » balança le fautif de l’état lamentablement discutable du jeune garçon. « Je te promets Niklaus. Si tu as rendu mon seul et unique enfant demeuré à jamais, je t’égorge. » rétorqua la mère d’un ton imposant. C’était à se demander si elle était véritablement la petite sœur. À en juger par le regard détourné de l’ainé qui contemplait un champignon pourtant relativement ordinaire, cela ne faisait aucun doute sur la nature de leur lien. « Tu devrais voir ta tête Styvan, on dirait que tu viens de te réveiller d’une sieste interminable » se moqua le cousin ricanant en arrière-plan. La longue frimousse blonde, positionnée par-dessus les silhouettes des deux adultes, auscultait scrupuleusement son semblable. Ce n’était manifestement pas pour prévenir d’un quelconque traumatisme qui pourrait survenir en résultat d’un tel coup, mais assurément pour ne louper aucune seconde de ce spectacle relativement hors du commun. Le garçon tenta à mainte reprise de relever sa lourde tête qui tenait absolument à dégringoler en arrière pour lui briser la nuque, mais l’épuisement était tel que la bataille était perdue d’avance. Il était affalé sur la terre telle une baleine échouée sur le sable d’une plage.

Jugeant que l’endroit n’était en aucun cas le plus adapté pour un enfant dans un état second, sa génitrice se pressa de transporter son nourrisson jusqu’à leur foyer. Herman et Niklaus accompagnèrent sans essayer de moufter Lilia jusqu’à la baraque en bois. « Ah cette bonne vieille maison. On y a passé du temps petite sœur. Je ne savais pas que tu étais du genre à faire perdurer des traditions. ». Le comateux était couché au chaud sous la couette, son cousin veillait sur lui installé dans l’angle du sommier, l’oncle quant à lui reniflait avec nostalgie l’air de la salle pendant que Lilia lissait la couverture du jeune vampire. « Ça me fait vraiment bizarre de revenir ici après tout ce temps. Depuis que père est mort, je n’avais jamais réussi à avoir le courage de revoir ce côté-là de la forêt » « J’y suis attachée à cette maison. Le confort laisse à désirer, mais je l’aime bien. Comparé à ton chez-toi c’est dérisoire, car j’ai appris que Mon-sieur Khanis a construit son manoir grâce à la rentabilité de sa scierie. Il faudrait que tu me le fasses visiter un jour. » dit-elle tout en mimant des grands airs d’aristocrate. Grattouillant frénétiquement la paille asséchée qu’il lui servait de tignasse pendant son roupillon, l'avare, même si assommé, esquissa un futile sourire lorsque sa mère articula le mot « manoir ». Un détail qu’Herman assis sur le lit n’avait pas raté. Alors il s’approcha de l’oreille du beau au bois dormant puis lui susurra. « Argent, manoir, riche, noble, château. » l’inconscient esquissa cinq petits sourires à la suite en réponse. Le jeune cousin pouffa de rire en douce afin de ne pas se faire repérer par les adultes puis récidiva en lui chuchotant à l’oreille. « Tu verrais comme il est grand. Peut-être que si tu te réveilles tu pourrais venir dormir dans notre MA-NOI-REUH ». Les globes oculaires du revivifié jaillissaient pratiquement de leurs orifices devant la proposition aguichante du marabout qui avait guéri ses maux à l'aide d'une simple phrase. « Un manoir ? Probablement qu’une nuit là-bas me fera oublier la gifle que ton frangin m’a donné. » prononça-t-il tel un centenaire sur le point de mourir demandant une dernière faveur « Oh il est fort le nain. » murmura à nouveau Herman à son oreille.

« Non, je te connais Styvan, si tu as un tel confort tu vas plus avoir envie de sortir et ce sera fini la chasse. Ton entrainement avant tout. » commanda sa mère intransigeante. « Il n’avait pas l’air si mauvais pour traquer une proie, tout comme Herman d’ailleurs. Cela dit, j’ai une idée. » il marqua une pause en scrutant les deux jeunes vampires attendant nerveusement la suite. « Vous allez chasser la même proie, si Styvan l’attrape en premier, vous pouvez venir dans mon manoir. Ça nous permettra de savoir si l’entrainement de nos enfants à porter ses fruits en même temps. Je choisirai la cible. » proposa-t-il en frottant ses mains d’un air malicieux. « C’est envisageable, mais mon enfant n’est pas en état, laisse lui une ou deux nuits de repos. Je te préviens, ton fils n’a aucune chance. » répliqua-t-elle fièrement sans même voir que son rejeton louchait encore un poil. « Perso, j’m’en fiche. » « Pareil. Ça me va. » « Alors on se dit à dans deux jours. Tu viens fils, nous rentrons. ». Herman tapota l’épaule de Styvan avant de rejoindre son créateur à l’extérieur. Le blondinet se rallongea, c’était à se demander s'il était vraiment lucide lorsqu’il avait consenti à la suggestion de son oncle. En tout cas, dans deux jours l’entrainement du vampire, qui avait duré deux mois, allait peut-être prendre fin.




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Styvan Khanis
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Dim 06 Mar 2022, 17:23

Image par kxzu

Une aire de jeu


Pendant le vulgaire sursis de deux jours que son oncle lui avait accordé, le jeunot, suceur de sang intrépide à en devenir, n’eut pas la moindre occasion de s’améliorer ni même de conserver les agréables impressions de la traque à l’aide de quelques entraînements supplémentaires. Ce dernier, à cause de la volée reçue, avait passé l’entièreté de la première journée à faire en sorte de reprendre un soupçon de contrôle sur son organisme qui n’arrivait même plus à subsister sur ses deux petons. À chaque fois qu’il sollicitait ses étroites guiboles en entreprenant un début de marche à pied, une foulée ressemblante plus à celle d’un octogénaire en déambulateur qu’à un être surnaturel dans la fleur de l’âge, son cerveau s’empressait de lui exposer sa vision des choses en lui faisant pirouetter son petit minois. Reste couché idiot, tu  ne vois pas que t’es quasi mort là ? Voici ce que lui beuglait à la gueule sa satanée voix intérieure lorsque cette hystérique ne le gonflait pas avec son irrésistible envie de s’enivrer d’une cuvée à la robe pourpre bien désaltérante. Le deuxième jour, à l’aide de Lilia qui lui avait apporté une abondante quantité de gibiers de petite taille à son chevet, le garçon avait réussi à rapatrier un semblant de force physique. Cette dernière lui avait permis de se lever et de se promener dans un ridicule sentier de forêt. Sans spécialement s’entrainer pour autant, sa force physique avait en vérité bien manquée au jeune vampire qui s’était fait la promesse de ne plus essayer de s’interposer dans un affrontement de monstre comme celui de ses deux supérieurs hiérarchiques.

Le miraculé, ne voulant pas désapprendre son expérience dans le domaine de la chasse avant son affrontement contre Herman, avait tenté du mieux qu’il pouvait pendant ses flâneries de crayonner dans son esprit des simulations de traque dans la dense forêt qui l’entourait. Il imaginait les différentes réactions qu’il devrait avoir si une proie fuyait dans des endroits qu’il ne pouvait pas côtoyer. Par exemple : Comment pouvait-il réagir face à une victime qui plonge dans un lac alors que ses talents en natation se limitait à faire la planche par manque de force et espérer que le courant puisse l’emmener non loin d’une rive. Ou même, comment pourchasser quelqu’un qui escalade tel un alpiniste un colossal arbre de Myngrimu alors que lui souffrait d’acrophobie et une fois que ses pattes se retrouvaient à la hauteur de sa tête le poltron était pris de violents vertiges. Ses deux jours lui avaient permis de se rendre compte qu’être un vampire vagabond dans ce monde n’était pas de tout repos. Le danger pouvait débarquer de nulle part. Par chance, la dernière fois ce n’était que son boute-en-train d’oncle qui avait feinté une offensive envers sa mère, mais si un jour un vrai obstacle contraignait sa créatrice à devoir le laisser sur le côté, qu’allait-il pouvoir bien faire avec ses ridicules petits muscles lyophilisés et son courage digne d’un mouton ? Et encore il était possible de trouver des bovidés plus téméraires que lui. L’adolescent le savait, il avait l'obligation d’évoluer physiquement et mentalement pour survivre et protéger sa mère. Du moins c’était la raison qu’il s’efforçait de rentrer dans sa caboche, en réalité la frustration de voir ses victimes s’échapper lors des simulations de traque qu’il avait imaginé était crispante. Il n’osait pas se l’avouer, mais en son for intérieur, bien enfouie en dessous d’une montagne de pensée mensongère, son amour pour la chasse commençait à se frayer un chemin et venait susurrer à son petit cœur à quelle point elle était capable de le combler de bonheur. Le confort du manoir, les possibles entrainements avec sa mère, son oncle et son cousin pouvaient le rendre meilleur. Il avait la responsabilité de remporter ce duel. C’était avec cet état d’esprit de triomphateur qu’il chaperonna sa maman jusqu’au lieu du défi contre Herman.

Plus les tourtereaux se rapprochaient du lieu de rendez-vous et plus une légère effluve de sciure de bois se discernait parmi les innombrables informations olfactives perçues par le fin museau du jeune vampire. « Le salaud, j'en étais sûre. Titi prépare-toi bien, il a dû agencer un terrain de chasse dans une de ses scieries. » « Je m’en doutais aussi, il avait l’air de préparer un sale coup. Ne t’inquiètes pas Lilia, je suis prêt, je ne te ferais pas honte. Je vais gagner. » sa créatrice gifla délicatement l'arrière du crâne de son rejeton. « Idiot, ne te mets pas autant de pression. » il gloussa « C’est vrai, désolé, les derniers événements m’ont juste un peu secoué » sa mère haussa brièvement les sourcils, quelque chose était en train de se passer dans l’esprit de son garçon, mais avant qu’elle ne puisse lui demander qu’est-ce qu’il lui arrivait, la voix de son frère vint la couper comme à son habitude. « Regarde Herman, ton adversaire est arrivé !  Ma chère sœur, mon cher neveu ! » son cousin se retourna, le regard empli de la même inébranlable détermination qu’avait son opposant. « Salut Styvan, j’espere que t’es prêt ? » il obtint un hochement de tête vertical en réponse. Son oncle avait investi et pris le temps de construire un long parcours du combattant en bois dans un diamètre démesurément volumineux, des haies, des poteaux, des cordes, des murs, des tunnels, des étangs, il y avait tout ce dont le garçon avait besoin dans le but de s’entrainer. Ses yeux brillèrent d’émerveillement, la chance qu’avait Herman de s’entrainer dans un milieu aussi qualitatif. Il devait être un bon chasseur amateur lui aussi, son envie de l’affronter ne faisait que de croître petit à petit. « Herman ? » « Hm ? » le blondinet tendit son poing « Bonne chance, mais je vais gagner. » « Ahahah j’aimerais bien voir ça » le grand gaillard entrechoqua son poing avec celui de son adversaire comme pour sceller le début d’une belle rivalité.



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Styvan Khanis
Ven 25 Mar 2022, 23:11

Image par Marco Valencia

Ch'ai gagné ?


Les bruyants esclaffements des deux jeunes compétiteurs escortaient en rythme le bordel de leurs courtes foulées respectives. Le tant attendu duel avait fraîchement débuté, mais la complicité fusionnée à la contradictoire rivalité des deux vampires sautaient aux mirettes des deux arbitres qui les fixaient avec plaisir et assiduité. Les règles de l’affrontement étaient simples : tous les coups étaient autorisés pour mettre la main sur la créature humanoïde qui fuyait le duo de Zvezdas. Cette dernière, mesurant un mètre quatre-vingt environ, ressemblait à un mannequin en bois que les dessinateurs exploitaient lors de leurs crayonnés dans le but de se familiariser avec les mouvements du corps. Certes, cette chasse n’était pas la plus foudroyante que ces terres aient connus, les participants avait réussi l’exploit d’inventer la fable de l’escargot et de la tortue sans en avoir l’intention. Cependant, les quelques coups bas que les deux concurrents s’attribuèrent avaient au moins le mérite de rendre cette dernière soutenable à regarder et même, à certains moments, plutôt divertissante. Aucune animosité ne se dégageait de leur duel, même lorsqu’une perfidie était tentée par l’un des deux poursuivants la victime rigolait. Ils avaient l’air de se connaître depuis une éternité, aucun doute qu’ils s’étaient bien trouvés. Lilia avait beau ressasser l’intégralité de son parcours avec son enfant depuis cette nuit ou il a été attaqué. Elle n’avait aucun souvenir d’une telle scène. À aucun moment elle n’avait pu observer un si large sourire sur la si délicate frimousse de son garçon qu’elle estimait tant. Il en valait de même pour Niklaus qui avait les yeux qui brillaient à la vue de la joie de son fiston. « Est-ce que tu as la même sensation que moi sœurette ? » « J’ai l’impression qu’ensemble ils peuvent faire de grandes choses. » « Je suis du même avis. » la brune posa sa tête sur l’épaule de son frère tout en gardant un œil sur l’affrontement.  « C’est une bonne chose que tu m’aies envoyé cette lettre pour me dire que tu serais à Myngrimu avec ton enfant. Je ne suis pas la meilleure des mères alors je ne suis pas contre un peu d’aide. » « Je voulais surtout te revoir, tu es bien la seule sœur que j’aime à ce point, comparé à nos autres frangins. Après, si nos deux fils s’entendent bien, c'est encore mieux. Et puis je suis sûr que tu es trop dur avec toi-même. Il est en vie, c'est déjà un exploit en soi. » « Ça je suis bien d’accord. Toi aussi il a essayé de sortir en plein jour ? » « J’en faisais des insomnies. Si tu rajoutes à ça les crises » « d’angoisses ? » interrompit-elle « Ne m’en parle pas, puis l’urine quand il boit aussi. » « Quoi ? Il se pisse dessus ? Ah non le mien, il fait pas ça.  » « Ah.  On va dire que j’ai eu le gros lot alors. » les deux adultes gloussaient, mais le duel, lui, commençait à arriver à son paroxysme.

Une énième béquille d’Herman frappa la pauvre jambe mutilée de Styvan. Sa guibole tout comme son corps était recouvert de légères ecchymoses qui lui donnait une teinte azuréenne. Son cousin n’était pas ménagé non plus par les marques des sévices livrés par son vil opposant qui rendait les coups reçus sans la moindre once d’hésitation. Malgré la douleur, les deux Schtroumpfs continuaient leur bataille sans schtroumpfer d’un poil. Le Schtroumpf colosse avait depuis le top départ un retard sur le Schtroumpf petit qui, grâce à sa vitesse légèrement supérieure, n’avait pas eu trop de mal à tenir une distance de sécurité avec son adversaire. Ce dernier ne pouvait le rattraper uniquement lorsqu’ils devaient escalader un mur ou monter à une corde, il fallait bien qu’il soit meilleur dans un domaine, sinon ce ne serait pas un affrontement intéressant. C’était donc une bagarre semi-équilibrée que le duo “d’athlète” offrait à leurs géniteurs. L’agréable révélation de la concurrence avait intégralement éclipsé le but de cette chasse dans l’esprit de Styvan. Celui-ci ne jetait un simple coup d’œil évasif que de temps en temps vers l’objectif à cramponner, se centralisant simplement sur le fait de se trouver devant son adversaire. Peut-être était ce une espèce de fierté inopportune ou éventuellement la peur de chagriner sa créatrice qui le faisait agir de cette manière. Une chose était sûre, la situation commençait à profondément irriter Lilia ne reconnaissant pas son rejeton qui l’avait habitué à une certaine discipline lors de ses précédentes traques. Alors après une éternelle et majestueuse inspiration, une sorte de calme avant la tempête, sa mère aboya de toutes ses tripes. « Styvan ! Tu peux me dire à quoi tu joues ?! Bouge ton cul à la fin ! T’aurais pu l’attraper depu.. » elle marqua un temps de pause, sûrement dans le but de reprendre un peu d’oxygène « oh purée…. ATTRAPE LE !! »

Même la vitesse de la lumière était insuffisante pour décrire la rapidité à laquelle la frayeur avait envahi l’esprit de Styvan. Un électrochoc frisquet traversa le jeune vampire des petons jusqu'à la pointe de ses cheveux étrangement relevé, lui donnant un air de hérisson. Anxieux, il tourna progressivement sa tête vers l'emplacement de sa mère sans pour autant oser la regarder. Le coin de son iris suffisait amplement à comprendre qu'elle était en train de le dévisager avec un regard aussi sombre que le vantablack. « Désolé Herman, mais il va falloir que je la gagne celle-là, sinon je pense que je suis un homme mort » souffla-t-il avec l’éloquence d’un asthmatique devant regagner son souffle après avoir prononcé trois mots. Herman lui accorda un semblant de rire saccadé, victime de la même carence de souffle qui asséchait son adversaire, en réponse. L'endurance n'était certainement pas le point fort des deux concurrents qui commençaient à avoir les poumons qui pompaient du sang. La foulée fluide du départ s’était déconstruite petit à petit en une course de robot aux articulations rouillées. La situation était frustrante étant donné l’écart ridicule de quelques mètres qui séparait les deux chasseurs de leur gibier qui courrait à leur allure, doucement, se retournant de temps en temps, comme s’il se moquait d’eux.

Les points de côtés cognaient durement l’abdomen creusé du vampire. L’interminable affrontement allait quoi qu’il arrive finir en un match nul ridicule si aucun des deux opposants ne se résignaient pas à tenter quelque chose de différent dans les prochaines minutes. L’adolescent, à bout de souffle, était conscient du dénouement qui les attendait. Alors, même s’il était têtu comme une mule, il prit la décision d’être l’opportuniste de ce combat quitte à perdre et avait mis fin à sa foulée, laissant le colosse et le mannequin disparaitre petit à petit de son champ de vision. Cette pause allait lui permettre de réfléchir à une stratégie. Son cerveau n’avait pas la capacité de s’occuper d’un plan tout en étant distrait par le mannequin et son cousin. Maintenant qu’il pouvait cogiter, sa vigilance refusait de coopérer. Elle était beaucoup trop occupée à lui rappeler toutes les douleurs que son corps ressentait. Heureusement, un de ses alliés ne l’avait jamais trahis depuis sa transformation, son petit groin. Une légère effluve de sueur provenant certainement du débile qui lui servait de cousin chatouilla ses capteurs olfactifs. En obstruant les détails sur l’odeur, cela avait au moins le mérite de l’aider à situer sa cible dans l’espace. Son objectif était de se faire oublier et d’attendre le moment opportun pour se jeter sur sa proie. Il attendait patiemment, accroupi derrière un muret, que le mannequin bondisse par-dessus. Les bruits de pas ne mirent pas longtemps à se faire entendre, le chaton était prêt à patouner le bois de sa victime. La foulée était à seulement quelques mètres du chasseur patient. L’odeur de la sciure de bois qui se soulève sous le poids des appuis des coureurs, le bruit du souffle court de son cousin à deux doigts de s’effondrer, les cris des parents encourageant leurs marmots. Toute la scène paraissait comme ralenti à travers les mirettes du garçon. C’était le moment, s’il ratait cette opportunité, il pouvait dire adieu au confort du manoir d’un riche vampire. Sans réfléchir, il se releva graduellement, laissant sa tête apparaitre au-dessus de la paroi, mais quelque chose était déjà en face de ses yeux : un genou. L’os en bois du mannequin boxa le jeune vampire entre les deux yeux. Celui-ci avait quand même réussi à agrippé ce qui ressemblait à une cuisse avant le choc.

L’articulation du pantin escorta le visage du vampire jusqu’au sol, appuyant tel un marteau sur un clou. Ses muscles raidis par réflexe refusaient de lâcher prise et tenait fermement la cuisse de la marionnette. Il avait réussi, par miracle certes, mais c'était un succès quand même. Soudain, le poids qui était jusque-là toujours sur son joli minois s'était éclipsé. Le sifflement strident qu'il entendait et sa vision trouble ne lui permettait même pas de discerner le moindre trait du visage d'Herman qui était en train de le féliciter tel un bon perdant. L’adolescent, les lèvres engourdit par le choc, tenta de poser une question simple : « Ch’ai gagné ? ». Se relever semblait impossible, mais son cousin l'avait bien compris. Il le porta sur son dos comme un fier combattant revenant victorieux d'un champ de bataille sous les acclamations de leurs deux mentors. Le garçon endormi avait bien mérité le confort d'un lit douillet.



FIN
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