Le Deal du moment : -24%
-24% Sac de 8kg de briquettes de charbon WEBER
Voir le deal
12.99 €

Partagez
 

 À trois, je t'étrangle | Laëth

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4087
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mar 25 Jan 2022, 20:56



À trois, je t'étrangle


La table d’harmonie du violoncelle résonna discrètement, aussi discrètement que la vibration produite par le léger mouvement des cordes à mon passage. Mon regard s’arrêta sur les partitions maintenues sur leur pupitre. Je les feuilletai pour deviner les mélodies que l’Aile d’Acier jouait. Je n’avais pas besoin de m’emparer de l’archet pour me figurer l’air. J’entendais chaque note écrite se déployer dans mon esprit. Je pensai que je ne lui avais jamais demandé de jouer pour moi. J’aurais aimé qu’elle le fît. J’aurais cherché à la déconcentrer.

Mes pas étaient discrets, furtifs. Mon reflet se dessina brièvement dans le miroir. J’étais vêtu de noir, aussi sombre que la nuit. Les volets de sa chambre étaient entrebâillés. Une faible lueur éclairait l’intérieur de la pièce, assez pour que je pusse constater les quelques vêtements qui trainaient sur le dossier de la chaise de son bureau. L’envie de les ranger m’assaillit mais je me retins. Les ranger ou les réduire en poussières : je devais oublier l’idée. Il me semblait avoir déjà morcelé son cœur. Peut-être l’aimais-je en charpie ? Je n’en étais pas certain. J’aurais pu ne jamais venir. J’avais pensé ne jamais venir, en réalité. Pourtant, j’avais fini par céder.

Mes doigts s’emparèrent des quelques feuilles qui traînaient sur son bureau. Décidément. Lutter contre mon désir d’annihiler le désordre était complexe. Le parquet, sous mes pieds, lui, restait silencieux, complice de mon effraction. J’étais ici comme une ombre, un démon de passage. Peut-être hanterais-je ses cauchemars, comme un mauvais Génie ? J’aimais m’inviter dans ses rêves. J’étais sûr qu’elle ne se souvenait pas de la moitié de mes visites nocturnes. Le matin, lorsque l’amnésie ne la frappait pas, elle devait estimer qu’il ne s’agissait là que de songes. Combien de fois lui avais-je fait l’amour en rêve ? Combien de fois l’avais-je prévenue sur des événements à venir ? Combien de fois l’avais-je traumatisée ? J’aimais quand son corps se cambrait, de plaisir ou de douleur. Parfois, les deux à la fois. Je ne voulais pas que tout se terminât. Je n’étais pourtant pas certain de pouvoir lui octroyer de l’énergie. Mon emploi du temps m’en empêchait. La place qu’elle occupait dans mes réflexions était une place perdue pour le reste. Elle était une pensée parasite, un refrain obsédant. La tuer était peut-être l’option la plus viable pour ma santé mentale. Je pouvais. L’envie manquait la majorité du temps. Et ce soir ?

Mes yeux finirent par se poser sur elle. Je trouvais le sommeil dangereux. Depuis longtemps, les insomnies me gagnaient, parce que mes pensées ne s’arrêtaient jamais mais également parce que dormir m’angoissait. Je m’approchai. Sa peau m’attirait. Son odeur aussi. Ses cheveux, surtout. Un jour, j’avais lu dans un ouvrage que les Anges étaient d’autant plus beaux lorsque la tristesse ravageait leur cœur. Était-elle plus belle ? Non. Son rêve effaçait le coup de poignard que j’avais enfoncé dans sa poitrine. Mes doigts caressèrent la couverture puis son épaule dénudée. Je savais qu’elle dormait nue. La pudeur ne l’étouffait pas. En ouvrant les yeux, je la soupçonnais d’être capable de me sauter à la gorge, peu importât son accoutrement. D’autres femmes seraient restées tétanisées par ma visite. Le silence aurait scellé leurs lèvres. J’aurais pu faire n’importe quoi sans qu’aucun cri ne franchît leur bouche. L’Ange se défendrait si je me montrais trop aventureux. Les bouts de mes ongles parcoururent sa clavicule et remontèrent sur son cou. L’impression de ne pas avoir parcouru ses formes depuis une éternité m’enserrait. Je savais que j’avais négligé notre relation. Mes mensonges et mes omissions l’avaient brisée. Adam avait fait tomber le miroir sans teint que me cachait à sa vue. Cette révélation changeait tout et rien à la fois. Comme elle l’avait dit, elle me savait Sorcier depuis longtemps. Mes infidélités étaient très loin d’être mes pires atrocités. Elle devait en avoir conscience. Elle aimait un monstre. M’aimait-elle vraiment ? C’était aussi la raison pour laquelle je ne lui avais jamais rien révélé, ou si peu. Aimait-elle un mirage ? Me pardonnerait-elle ? Voulais-je seulement qu’elle me pardonnât ? Peut-être était-ce mieux que nous en restassions là.

Mon pouce caressa doucement ses lèvres avant que ma main se plaçât sur sa gorge. « À un, je te dis que je t’aime. À deux, je t’embrasse. À trois, je t’étrangle. Alors réveille-toi vite. » Je l’observai. « Un. » J’approchai mes lèvres de son oreille. « Je t’aime, peut-être pas comme tu le voudrais mais je t’aime. » D’un amour de Sorcier, tempéré par sa magie angélique. Je n’étais pas fidèle, j’étais un menteur et j’étais lâche. « Deux… » J’admirai la peau de son cou, caressée par la Magie des Ténèbres. La Couronne du Savoir Sans Avenir adoucissait ses conséquences. Malgré les circonstances, j'avais envie d'elle. Je sentais presque la peau de ses seins au creux de mes paumes. C'était idiot. Seul le rejet me cueillerait. Le rejet, les cris, les injonctions, les larmes peut-être. Nous n'avions jamais cessé de nous disputer. Je craignais que ce fût la dernière fois.

787 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3923
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Mer 26 Jan 2022, 12:07



Unknown

À trois, je t’étrangle

En duo | Laëth & Kaahl


RP précédent : L’engrenage.


L’Ange ramena la couverture sur son épaule dénudée. Un courant d’air froid l’avait caressée, jusque dans le creux de son cou. Elle aurait dû fermer son volet. À mi-chemin entre le rêve et la réalité, elle préféra se replonger dans le songe. Cette fois, ce n’était pas un cauchemar. Enrobé de douceur, il se peignait de paysages colorés et de visages aussi bienveillants que familiers. La guerre n’existait pas. Les trahisons non plus. Un soupir d’aise glissa entre les lèvres de Freyja. Il fut brisé par un violent frisson, qui la tira tout à fait de son sommeil. Elle se retourna vivement et se retrouva nez à nez avec un homme, celui dont elle connaissait si bien la façade vernie. Le souffle coupé, elle le fixa, aussi réveillée qu’en plein jour. Les morceaux de son cœur tambourinaient. Ils produisaient un bruit cristallin qui se répercutait à travers tout son corps. Il devait le sentir, avec sa main posée sur sa gorge. Sa silhouette, assise sur le lit, la surplombait. Elle fronça les sourcils. Il la tenait comme une proie. « Maintenant que je sais, tu es venu te débarrasser de moi pour que je ne révèle pas tes petits secrets ? » le provoqua-t-elle. Chaque seconde passée au creux de son regard lui déchirait la poitrine. L’éclat noisette assombrit par la nuit lui rappelait la puissance de ses sentiments et l’ampleur de sa souffrance. Tout gagnait en intensité. Sa tristesse et sa colère aussi. Elle tremblait, comme si elle était sur le point d’exploser. Et quand tout devint trop insupportable, quand son âme déborda tout à fait, ce fut ce qui se produisit.

Son poing vola jusqu’à la joue du Sorcier et s’y abattit. Le retour qui la frappa lui enflamma la pommette. Elle jeta un regard noir à son adversaire et se contorsionna pour échapper à son emprise. Ses ailes se déployèrent et la bataille leur arracha quelques plumes. « Lâche-moi ! » Elle essaya de placer des coups de pied et de genou dans son abdomen pour le forcer à reculer, mais il était à la fois plus fort et plus agile. « Lâche-moi, putain ! » Autour d’elle, sa magie crépitait. Soit qu’elle fût trop désordonnée pour concentrer ses attaques, soit qu’elle craignît trop la noirceur vorace de la sienne, elle s’épuisait en efforts inconséquents. Le métal coulait sur sa peau en taches qui s’évanouissaient aussitôt. De petites ondes de choc pulsaient au bout de ses mains, trop faibles pour repousser autre chose que l’air ou les draps. Les illusions auditives la touchaient au moins autant que son assaillant. Surtout, les émotions s’éparpillaient autour d’elle avec le fracas des choses qui se brisent, et le Sanctuaire d’Ahena regardait ce désastre avec toute l’impuissance du monde. Un couteau apparut dans sa main : sa lame découpa la peau fine qui soulignait l’œil de Kaahl, puis elle se retrouva plaquée contre la gorge de la guerrière, immobilisée par la poigne et le poids de l’homme. Elle lutta quelques secondes, à la manière des bêtes qui se savent déjà condamnées, puis ses muscles se relâchèrent. La morsure de l’arme blanche faisait couler sur sa peau des gouttes vermeilles. Pourtant, ses prunelles brûlaient toujours. Elle le foudroya du regard. Sa poitrine se soulevait sous la cadence de sa respiration agitée. « C’est tout ce que tu méritais. » cracha-t-elle. Sa voix vibrait des mêmes émotions qui rendaient son enveloppe si fébrile. Tout menaçait de s’écrouler. Il l’avait rendue comme ça. Lui, ses mensonges, ses trahisons. Ils avaient fait d’elle cette carcasse de douleur mal contenue. Cette grande colère comme une plaie béante. Celle qui avalait sa tristesse pour mieux haïr. « Je te déteste ! » Ce n’était pas vrai. Ce n’était pas seulement ça.

Elle se souvenait du soulagement qui avait étreint son palpitant lorsqu’elle avait appris qu’il avait survécu. La peine que lui provoquait cette délivrance, aussi. Elle aurait dû ne plus se préoccuper de lui. Elle aurait dû le faire sortir de sa vie. Elle aurait dû souhaiter sa mort et elle aurait dû mettre plus de détermination à le tuer, ce soir. Il l’avait trahie, bafouée, maltraitée. Il allait massacrer son peuple. Ses parents, ses frères, ses amis, ses connaissances, et tous ces inconnus dont le sang chantait une mélodie similaire à la sienne. Le laisser vivre, c’était accepter de les voir mourir. Elle ferma ses paupières sur ses yeux humides. La vérité, c’était que ce soulagement puisait sa source dans son amour. C’était que l’amour ne partait pas comme ça. Qu’on ne pouvait pas s’en débarrasser juste en le décidant. Qu’elle n’était pas certaine de vouloir s’en défaire. Qu’elle n’était pas non plus certaine d’aimer l’homme qui se tenait au-dessus d’elle. Le connaissait-elle seulement ? Il avait tout gâché. Pourtant, son cœur restait cramponné au sien. Son corps appelait sa peau, ses mains, ses baisers, ses assauts. Elle était incapable de l’oublier, incapable de lui tourner le dos sans un dernier au revoir, tout comme elle avait été incapable de laisser la bague de Lagherta au pied de son bureau. Elle était posée sur sa table de nuit. Parfois, le soir, elle la regardait et s’endormait en pleurant. Ses rêves se peuplaient de cet homme qui savait si bien se faire haïr mais qu’elle avait tant de mal à ne pas aimer. Elle rouvrit les yeux. Une larme solitaire fila contre sa tempe et se noya dans ses cheveux. « Qu’est-ce que tu veux ? » souffla-t-elle.



Message I – 911 mots




À trois, je t'étrangle | Laëth 1628 :


À trois, je t'étrangle | Laëth 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4087
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mer 26 Jan 2022, 19:46



À trois, je t'étrangle


La lame se disloqua petit à petit. Sa matière fut rongée, jusqu’à n’être plus qu’un souvenir. L’odeur de son sang appelait mes lèvres et ma langue. Je la maintenais fermement et demeurais immobile. Je luttais contre des pulsions brûlantes. Je la fuyais depuis longtemps lorsqu’elle perdait de l’hémoglobine. Je savais que le Vampire en moi avait envie de la dévorer. Le liquide me faisait l’effet d’une drogue. Plus je le reniflais, plus il m’obsédait. Sa tristesse ne suffisait pas à calmer ce désir-là. Ma bouche s’entrouvrit et mon visage initia un mouvement vers l’avant. Je le stoppai et clouai mes lippes, avant de m’écarter d’elle. Sa question était restée suspendue dans l’air, comme sa détestation. Je me rassis, les coudes sur les genoux. Mes mains vinrent se poser sur mes paupières et je restai un instant ainsi, sans parler ni bouger, avant de les abaisser et de les joindre. Je n’avais pas la moindre envie de me faire l’avocat de ma propre cause. Je ne pouvais pas la qualifier de naïve.

Je laissai échapper un semblant de rire, un souffle bref qui se tut pour laisser de nouveau le silence régner. Avant l’aveu d’Adam, elle savait déjà que j’étais un Sorcier. Elle savait déjà que je mentais. Elle avait connaissance de mes infidélités. Était-ce l’amour que je portais au Déchu qui la dérangeait ? Ou était-ce l’éclatement de son propre déni ? Elle savait. Elle n’avait simplement pas voulu voir. À qui en voulait-elle réellement ? À moi, pour être ce qu’elle savait déjà que j’étais ? Ou à elle-même, pour avoir attendu d’être placée en face de la vérité de force ? La situation mise en lumière par le regard d’Adam, elle ne pouvait plus continuer à l’ignorer.

Je soupirai, me levai et me tournai vers elle. La plaie, sous mon œil n’existait plus. Je l’observai un instant avant de porter mon regard sur sa table de chevet. La bague de ma mère s’y trouvait. Je la pris et la passai à mon doigt. « Je la confisque. » dis-je, sur un ton autoritaire, sans répondre à sa question. À quoi bon ? Je n’étais pas ici pour voler son violoncelle. J’étais dans sa chambre pour la voir, avec l’espoir illusoire d’arriver à la convaincre de s’abstenir de participer à la guerre en préparation. Je savais pourtant que si je le lui demandais comme une faveur, elle serait tout à fait capable d’y aller simplement pour me défier, moi le connard de Sorcier qui la faisait tout le temps pleurer. Sa détermination à n’en faire qu’à sa tête frôlait la folie.

Je la quittai des yeux et me déplaçai dans la pièce. J’attrapai l’archet et fis tourner la vis pour tendre la mèche. Je m’assis et amenai le violoncelle entre mes cuisses. Je pinçai les cordes pour en vérifier la justesse avant de jouer une gamme. Le son était plus grave mais le principe était fondamentalement le même que celui attaché au violon. « Tu peux t’en aller si je te dérange. » articulai-je, avant de commencer à étudier les tonalités de l’instrument par intermittence. J’enchainai, sans préciser que j’avais condamné toutes les sorties. Elle pouvait partir, en théorie. En pratique, elle devrait contrer ma magie. « Il y a eu un incident lors du siège d’Arcadia. » commençai-je, avant de reprendre mon travail de découverte. Je savais qu’elle était au courant. « La Thur de Sceptelinôst a attaqué le Chancelier des Ténèbres… » Je m’arrêtai et ajustai l’une des chevilles du violoncelle. « Je disais donc que la Thur de Sceptelinôst a attaqué Val’Aimé Taiji. Son cheval, pour être précis. Il cherchait Érasme, qui se trouvait justement sur le champ de bataille avec ton plus jeune frère. Le point qui m’a été rapporté et qui m’a intrigué, loin d’être anodin, est le suivant : les deux portaient une armure fabriquée pour l’occasion par, semble-t-il, la même personne. » Je jouai quelques notes. Le son résonna, plus juste que précédemment. « Je me demande qui peut bien être cette personne qui protège à la fois un Sorcier et un Réprouvé. Ce n’est pas courant. » Aucune enquête n’avait été diligentée sur cet élément. Laëth était surveillée et les espions me l’avaient signalé. Je souris et manipulai l’instrument. « La guerre semble inévitable, à présent, et je suppose que les Réprouvés ne saisiront pas mon invitation à la paix. » J’avais en tête une mélodie qui serait parfaite pour cette soirée. « C’est pourquoi je confisque cette bague. Sa place n’est nulle part ailleurs qu’à ton doigt et, si le pire se produit, je n’ai pas envie d’avoir à la chercher dans la montagne de cadavres du camp adverse une fois que la bataille sera terminée. » Mon regard rejoignit son visage. « Pour le reste, je n’ai pas mille options à te proposer : soit tu me demandes de partir et on en reste là, soit tu acceptes mon invitation à dîner au beau milieu de la nuit et on discute. La troisième option est que tu trouves toi-même une solution à notre problème. Je ne compte pas me battre contre ta volonté. » Cette fois, je me mis à jouer. Cet instrument, je le lui avais offert.

845 mots
Il joue cette musique À trois, je t'étrangle | Laëth 943930617

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3923
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Mer 26 Jan 2022, 23:06



Unknown

À trois, je t’étrangle

En duo | Laëth & Kaahl



Peut-être que tout devait se terminer ce soir. À cette pensée, il lui sembla que son cœur se brisait encore un peu plus. Sa colère enfla. Elle se haïssait de l’aimer encore. Assise et silencieuse, elle le regarda s’éloigner du lit, la bague de Lagherta au doigt. Elle se haïssait de se sentir peinée par son action. Elle aurait dû se réjouir de le voir reprendre toute la matérialité qui l’attachait à lui. Pourtant, les grappins ne paraissaient pas se décrocher de son palpitant : il tirait, et sa poitrine vomissait des lambeaux ensanglantés. Sa main passa sur son cou et fit disparaître la plaie que la lame avait tracée. Elle ne prit pas la peine d’essuyer le sang, mais ses doigts glissèrent sur sa tempe pour défaire le chemin de la larme. « Tu es chez moi. » répondit-elle, soudain lasse. Ils auraient pu se battre. Régler cette histoire comme des Réprouvés. Mais Kaahl n’était pas un Réprouvé et il ne se battait pas. Il était comme son père : il ne répondait pas aux questions et il changeait de sujet. Elle détourna le regard, sans savoir si elle devait être agacée ou fatiguée. Elle renifla et ferma les yeux, puis se laissa retomber sur le lit, dans le désordre des draps. Sur le côté, elle ramena ses jambes contre sa poitrine. « J’aurais peut-être dû laisser ton fils crever la bouche ouverte. Ça aurait évité que ton abruti de chancelier ne déclenche une guerre. » Elle y avait pensé. Elle n’y était pour rien, et pourtant, c’était un peu de sa faute. Si Priam et elle avaient décidé de laisser le Prince Noir à son sort, Shezira ne serait probablement pas morte. Néanmoins, elle l’avait aidé, parce qu’elle aimait Kaahl et qu’elle savait que la perte de l’un de ses enfants lui causerait trop de peine. Parce qu’elle croyait, aussi, que Dastan, Érasme et Lucius partageaient un destin commun. « C’est un mensonge et une insulte, pas une tentative de paix, et tu le sais très bien. » Elle s’exprimait avec laconisme. Même son ton traduisait cette absence d’investissement. Rien de ce qu’il dirait ici ne pourrait changer le cours des événements. Ils se battraient, et ils mourraient.


Lorsqu’il mentionna la bague, Freyja se redressa et planta son regard dans le sien, les sourcils froncés. Un rictus amer tordit ses lèvres. Sa lassitude la quitta aussitôt : tous ses sens lui revinrent brutalement, en même temps que cette souffrance qu’il lui faisait endurer. Elle aurait dû essayer de le tuer. Maintenant. Elle n’en fit rien. « Ce n’est pas qu’une question de volonté. » La jeune femme fit glisser ses jambes contre le matelas et s’assit au bord du lit. Elle ne l’avait pas quitté des yeux. Lorsque la première note vibra, elle frissonna. « Tu es un tricheur. » Il connaissait parfaitement l’instrument, puisqu’il était celui qui lui avait offert. Les effets qu’il produisait n’avait de secret ni pour son esprit ni pour ses mains, elle en était certaine. Durant de longues secondes, elle observa la danse de l’archer contre les cordes. Puis, elle reprit : « C’est une question de respect et d’amour. » Elle se leva et attrapa un pull négligemment posé sur sa chaise de bureau. Elle l’enfila, dégagea ses cheveux du col, puis tourna à nouveau la tête vers lui. « Personne n’aime être pris pour un con. Et c’est d’autant plus douloureux quand on est pris pour un con par la personne que l’on aime le plus au monde. » Ses yeux verts suivirent le tracé fluide des mèches brunes qui tombaient sur son front. L’envie de faire courir ses mains dedans s’empara d’elle. « Je crois que ça l’est encore plus quand on découvre que justement, on n’est pas la personne que l’autre aime le plus au monde. » La fille de Réprouvés marcha jusqu’à la fenêtre. La musique l’appelait vers lui mais elle ne voulait pas céder. Elle s’installa dos à celle-ci et croisa les bras. « Tu peux baiser tes Dames Noires, je m’en fous. Tu peux baiser qui tu veux, j’en ai rien à foutre. J’ai toujours su que ça se passait et peu importe. Le sexe, ce n’est pas de l’amour. » Elle ferma les paupières. « L’amour, c’est différent. Surtout quand il concerne Adam et qu’il est né bien avant que j’apparaisse dans le décor. Ça fait de moi… quoi ? » Elle rouvrit les yeux et le scruta. « Une espèce d’alibi pour que tu puisses niquer et espionner en toute tranquillité ? » Peu importait qu’il l’écoutât ou non. Il n’était pas idiot. Sous ses airs indifférents, il devait bien avoir cerné le cœur du problème. Parfois, on parle simplement pour vider le corps des maux qui l’encombrent. Parfois, on n’en parle qu’à moitié. Ce n’était pas juste Adam, le problème. C’était tout ce que ça signifiait. « Tu comptais mentir jusqu’à quand ? Jusqu’à ce qu’on se marie ? Jusqu’à ce que je tombe enceinte ? Pour toujours, peut-être ? » Sa gorge se serra. « Tu n’as pensé qu’à toi. Ni à moi, ni à Adam. Tu as été égoïste, lâche et cruel. » Elle renifla. Son dos se décolla de la fenêtre et ses pieds la guidèrent naturellement devant lui. Les notes la happaient. C’était une mélodie à la fois sensuelle et mélancolique. Elle lui rappelait des instants qu’ils avaient vécus. De simples regards, son bassin entre ses reins, ses mains sur ses hanches, sa bouche contre ses cuisses ou des mots brûlants. Malgré elle, ces souvenirs réchauffaient son ventre. « Tu m’as brisé le cœur, et toi, ce que tu dis, c’est que tout dépend de ma volonté ? » Elle secoua la tête. « Pas d’excuses, pas d’explications ? Rien ? Je suis censée dire « c’est pas grave, mon chéri, je t’aime quand même » et tendre l’autre joue ? Ou juste me barrer en claquant la porte ? C’est ta volonté à toi, ça, que je me barre en claquant la porte ? » Des larmes bordaient ses iris. Il n’aurait pas choisi ce morceau si c’était ce qu’il désirait. À cause de lui, elle avait envie de se jeter dans ses bras et de le serrer contre elle. À cause du reste, elle avait envie de lui arracher la gorge et de la jeter au feu. L’Aile d’Acier attrapa le manche de l’instrument et l’écarta de l’épaule du Mage. Elle sentit ses jambes plier et ses fesses se poser sur ses genoux. Ses bras s’enroulèrent autour de sa nuque et son buste se pressa contre le sien. Son visage se glissa dans son cou, là où il avait l’habitude de se blottir et de déposer des baisers. Son cœur battait un tempo rapide, une mélodie de tristesse, de haine et d’amour. « Je me fiche que tu sois un Sorcier, ça n’a plus aucune importance. » Elle ferma les yeux. Il lui semblait qu’elle pleurait, mais elle n’en était pas certaine. Elle se sentait à moitié hors d’elle-même. « Mais je ne peux pas t’aimer si tu n’es pas toi, et si tu n’es pas toi, je ne veux pas aimer quelqu’un qui n’existe pas. Je ne peux pas t’aimer si tu passes ton temps à me manipuler pour que je t’aime, avec des mensonges, des silences ou un violoncelle… » Ses ongles s’enfoncèrent dans la peau de sa nuque. Elle voulait lui faire ressentir ce mal qui la hantait.



Message II – 1244 mots




À trois, je t'étrangle | Laëth 1628 :


À trois, je t'étrangle | Laëth 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4087
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Jeu 27 Jan 2022, 12:02



À trois, je t'étrangle


Bien sûr que j’étais un tricheur. Elle n’était pourtant pas la seule que j’ensorcelais. La musique me fit frissonner à mon tour et, lorsque je fus certain d’appréhender les distances correctement, je me permis de ne plus uniquement regarder l’instrument et le parcours de mes doigts sur lui. La vibration aurait dû couvrir le son de sa voix mais je l’entendais. Je la voyais aussi. Un frémissement remonta le long de ma colonne vertébrale. Quelques notes plus loin, j’eus l’impression étrange que les palpitations de nos cœurs suivaient le même rythme. Un sourire en coin s’inscrivit discrètement sur mes lèvres. Je l’écoutais mais ne me défendais pas. Mes yeux, parfois, se perdaient dans un monde d’onirisme et je voyais son corps nu se tordre de plaisir au passage de mes mains. Je la remplissais d’un désir trop longtemps contenu. Je cherchais l’union des corps la plus aboutie et profonde. Je fermai les yeux, pour rester concentré sur ses reproches. Ce fut pire. Les échos du violoncelle me ramenaient, par le touché et le son, à des scènes chaudes et douces. Mes paumes accaparaient ses seins et mes doigts ses cheveux. Le délice était un supplice.

Je relevai les yeux, quittant l’illusion pour la réalité. Ses jambes se terminaient dans les tissus de son haut. J’aurais pu le faire disparaître, lentement. Je la laissai venir et lâchai l’instrument et l’archet qui se posèrent délicatement sur le sol. Mes bras se resserrèrent dans son dos, jusqu’à ce que je sentisse la morsure de ses ongles. Là, ma main droite s’enroula doucement autour de ses cheveux que je tirai, avec une lenteur teintée de symétrie. Plus elle enfoncerait ses doigts dans ma nuque, plus je lui arracherais ses boucles brunes. Je cherchai ses yeux et y planta les miens. « Je suis un Sorcier. Je passe ma vie à manipuler mon entourage. » Ce n’était pas propre aux Mages Noirs. C’était simplement renforcé chez eux et, par mon histoire, dupliqué chez moi. Mes lèvres cherchèrent les siennes sans les cueillir. « C’est vrai. Tu étais un alibi au début. » avouai-je. « Ce qui ne veut pas dire que je ne te trouvais rien d’intéressant. Je pensais juste que tu pourrais être heureuse avec moi, même sans amour de ma part, et que tu pourrais aussi m’apporter de la joie, au-delà de la légitimité que je retirerais d’une relation avec une Ange. » Ses ongles dans ma nuque provoquaient une douleur contre laquelle j’essayais de me battre. J’aurais pu écarter ses doigts, les tordre même. « Il n’y pas que l’amour au sens où tu l’entends. Il y a des relations qui fonctionnent autrement. Plus stables. Et si je ne t’aimais pas d’amour au départ, c’est venu vite. » dis-je, en posant ma voix pour empêcher la douleur d’y résonner.

Ma main libre remonta jusqu’à sa gorge. Je la caressai et frôlai l’os de sa mâchoire jusqu’à atteindre son oreille. La pression exercée sur ses cheveux maintenait sa tête vers l’arrière. L’odeur des restes de son sang m’obnubilait. « Je n’ai pas d’excuses et si tu veux que je sois franc : je ne regrette pas. J’ai fait ce qu’il me semblait le plus en adéquation avec ma mission et avec le temps à disposition. Je ne voulais pas te perdre, je ne voulais pas me battre durant des heures. À quoi bon te parler d’Adam dans ces conditions ? Je sais que c’est égoïste et je sais que tu en as souffert. Tu n'es pas la seule. Mais je ne suis ni un Ange ni le tavernier du coin de la rue. Je gère tous les taverniers, tous les bouchers, toutes les armées, tous les diplomates. Je gère un peuple et je suis loin d’être parfait. Je fais des erreurs, justement parce que je me laisse distraire par mes sentiments. » Je déglutis. L’odeur du sang était trop tentante. Son tracé était juste sous mes yeux, mis en exergue par la position de son cou. La fragrance du mien, qui s’échappait de ma nuque, se mélangeait au sien. Ça me faisait l’effet d’être dans un autre monde, un monde de sens où les paroles n’avaient aucune signification. « Je vais arrêter de mentir. » soufflai-je, en obligeant ses doigts à cesser de martyriser mon cou. Ma prise sur ses cheveux se relâcha légèrement mais pas assez pour lui permettre de baisser le menton. Mes lèvres s’approchèrent de sa gorge. Ma langue vint happer l’hémoglobine. « On verra si tu m’aimes encore ensuite. » Je lâchai ses cheveux et descendis mes mains dans le bas de son dos. « Laisse-moi juste boire ton sang. »

768 mots
C'est un drogué, c'est tout À trois, je t'étrangle | Laëth 943930617

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3923
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Jeu 27 Jan 2022, 13:51



Unknown

À trois, je t’étrangle

En duo | Laëth & Kaahl



La douleur qui émanait de son cuir chevelu la raccrochait à la réalité. Celle-ci, et celle qu’il plantait dans son cœur. Plus il lui faisait mal, plus ses ongles s’enfonçaient. Son autre main dessinait les contours de sa clavicule, cachée sous ses vêtements sombres. « Alors je n’étais pas la seule à être naïve. » souffla-t-elle. Comment avait-il pu croire qu’elle serait heureuse, sans amour et sans promesse ? Comment avait-il pu croire qu’il pourrait simplement l’épouser, fonder une famille et prospérer parmi les Magiciens ? Comment avait-elle pu croire, elle, à tous ces mensonges ? Comment avait-elle pu tomber dans ce piège quand l’amour était la dernière de ses préoccupations ? Il l’avait ensorcelée. Lui, ses yeux noisette, son regard à la fois sombre et brillant, ses mains de pianiste, sa voix chaude, ses cheveux couleur corbeau. Lui, son intelligence tranchante, sa possessivité enrageante, ses mensonges blessants, sa patience éprouvée, sa dévotion familiale, sa douce violence. Ses plus belles qualités et ses pires défauts. Il avait emprisonné son cœur et détruit la clef. À cet instant, tandis que ses prunelles se noyaient dans les siennes, elle se demanda si elle pourrait un jour s’échapper. Regarder le soleil se lever et courir vers lui, plutôt que de poursuivre la nuit et ses ténèbres clairsemées d’étoiles. En avait-elle envie ? Après avoir été manipulée, trahie, piétinée, ne souhaitait-elle pas s’enfuir, le quitter, le détruire ? Elle n’en était pas sûre. C’était à la fois une torture et un soulagement. Existait-il encore de l’espoir auquel se cramponner et de l’estime de soi de laquelle se délester ? Probablement pas, et pourtant, elle cherchait la moindre faille par laquelle son amour aurait pu se faufiler jusqu’à lui. Là, maintenant, elle avait le sentiment qu’une séparation serait une amputation. Priam lui aurait répondu que parfois, il est nécessaire de trancher les membres malsains, mais Priam n’avait jamais aimé quelqu’un comme elle l’aimait lui : de toute son âme, sur les rives de la folie.

Ses yeux remontèrent vers le plafond. Elle ferma les paupières. Parfois, elle espérait des choses qu’on ne pouvait pas lui accorder. Parfois, elle aurait voulu qu’il abandonnât toutes ses prétentions royales, juste pour elle. C’était impossible. Elle passerait toujours après ce projet d’une vie, et la vérité, c’était qu’elle le ferait presque toujours passer après ses propres objectifs et valeurs, lui aussi. Si elle s’était effacée à son profit, elle n’aurait pas cherché à aider les Réprouvés – peu importait à quel point leur cause était perdue. Si elle avait souhaité le faire passer avant tout, jamais elle n’aurait envisagé de combattre à Amestris. Jamais elle n’aurait exprimé l’envie d’avoir un Humain. Elle se serait pliée en quatre pour satisfaire tous ses désirs et tous leurs projets communs. Ce n’était pas ce qu’elle faisait, et ce n’était pas seulement par esprit de contradiction. Elle suivait ses aspirations et ses convictions, comme lui. « J’aurais quand même préféré l’apprendre de toi plutôt que de lui. » répondit-elle simplement. Ça n’aurait pas été plus facile, mais le goût de la trahison aurait sans doute été moins âpre.

Lorsque Freyja sentit ses ongles se détacher de sa chair, elle rouvrit les yeux et les baissa pour mieux voir son visage. Son palpitant s’était emballé : il tambourinait dans sa cage thoracique, à la recherche de celui de son amant. Il sauta un temps quand elle sentit la chaleur de sa langue dans son cou. Le prochain battement répandit un frisson passionné dans tout son corps. Sa main ensanglantée glissa contre sa mâchoire, puis caressa son torse. Sous le vêtement, elle devinait les courbes de ses os et de ses muscles. Elle aurait dû partir, comme cette fois, chez lui, où il l’avait traitée d’espionne et avait failli la tuer. Comme toutes les fois suivantes. Pourtant, comme toutes les fois précédentes, elle n’en avait pas envie. Elle s’agrippait à lui avec toute la démence de l’amour. Ses doigts se faufilaient entre les boutons de sa chemise, encore guidés par les notes du violoncelle. « Quoi ? » Comme il avait lâché ses cheveux, elle redressa la tête et le scruta. La surprise imprégnait son regard. Une sorte de rire, empreint d’embarras, ricocha dans sa gorge. « Je ne savais pas que tu étais un Vampire. » Elle se remémora la première et unique fois que l’un d’eux avait essayé de la mordre. C’était à Omi’Ake et elle avait eu terriblement peur. Les choses étaient bien différentes, à l’époque.

L’Ange se pencha vers le Sorcier et effleura la peau de son cou du bout des lèvres. « Tu aurais dû venir pendant mes règles, ça aurait été plus simple. » s’amusa-t-elle. Son odeur embrumait ses pensées. Son corps voulait accueillir le sien. D’un mouvement de bassin, elle se rapprocha un peu plus de lui. Sa bouche inscrivit un baiser à l’arrière de son oreille. « Tiens. » Elle fit glisser entre ses doigts la lame affutée d’une dague. Saturé par une impression de danger, un frisson d’excitation ravagea sa peau.



Message III – 834 mots

Elle aussi, je crois... Ce personnage est complètement ravagé maintenant. On se demande à cause de qui À trois, je t'étrangle | Laëth 2497878348




À trois, je t'étrangle | Laëth 1628 :


À trois, je t'étrangle | Laëth 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4087
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Jeu 27 Jan 2022, 19:26



À trois, je t'étrangle


Je souris dans son cou. « Il y a plein de choses sur moi que tu ignores. » chuchotai-je. « Mais je vais combler tes lacunes. » Entendre ma voix lui promettre des révélations sonnait comme un jeu. Je me reculai, pour la regarder. J’allais lui dire tout ce qu’elle rêvait d’entendre et bien plus encore. J’allais lui faire part de mes rêves et de mes fantasmes, même ceux qu’elle refuserait d’écouter, même ceux qu'elle aurait préféré ignorer.

Je la laissai venir, la gorge de plus en plus sèche. Mes lèvres s’élargirent. Je ne l’évitais pas pendant cette période pour rien. « J’y penserai. » répondis-je, pourtant conscient que le flux serait bien trop lent pour me satisfaire. J’avais besoin d’un sang abondant, parfaitement liquide et fluide. L’odeur, elle, restait très alléchante. Elle réveillait d’autant plus l’instinct du Vampire en moi et il m’avait fallu apprendre à composer avec. Je ne pouvais pas me cacher derrière une prétendue pudeur sorcière lorsqu’une partie de moi était presque animale, tout comme il m’était impossible d’ignorer les envies du Réprouvé de la pilonner sans relâche. J’étais un monstre aux multiples visages et ma seule marge de manœuvre consistait à museler les désirs profonds que les Artefacts avaient fait naître en moi. Les museler, lorsque je le pouvais. Mes envies de sang, elles, se renforçaient au fur et à mesure que je buvais celui de Cyrius.

Mes yeux se posèrent sur la lame. Vraiment ? Je lui pris l’arme en l’observant. Un sourire en coin apparut sur mes lèvres. Peut-être que je l’avais sous-estimée, oui. Je la savais déjà entreprenante, sinon nos deux bassins n’auraient pas été autant collés. Elle devait parfaitement sentir l’état d’excitation dans lequel elle me maintenait. L’inverse était réciproque. Je pouvais très bien me figurer les formes de son entre-jambe, malgré les tissus. « Je vais te faire mal. » susurrai-je, avant de resserrer mes mains sur ses fesses, de me lever et de la porter vers le lit. Je m’effondrai sur elle, mes lèvres retrouvant le chemin de sa gorge sans difficulté. Ma bouche la caressa et mes dents se refermèrent sur son épiderme au point d’y laisser de légères traces rectangulaires et blanches. Ma main libre se déplaça sous son pull et attrapa l’un de ses seins. La sensation fut exactement la même que celle qui m’avait saisi lorsque je l’avais regardé dormir, plus tôt. C’était étrange, presque prophétique. En plaçant de nouveau mon visage en face du sien, mon regard chercha ses prunelles. J’embrassai ses lèvres et me redressai pour prendre une position stable. La lame de la dague se faufila entre deux mailles de laine qu’elle coupa. Je n’arrêtai mon geste que lorsque l’acier eût atteint son bas-ventre. Mes doigts écartèrent les pans du vêtement. Je n’aurais pu nier : j’aimais ce que je voyais et je n’allais pas pouvoir m’en passer, quitte à l’enlever et à l’enfermer dans ma chambre à Amestris.

Je positionnai la pointe de la dague entre ses deux seins et la descendis doucement sans qu’une seule goutte de sang ne perlât sur sa peau. Une fine trace blanche s’y créa pourtant, dans un bruit léger mais plaisant. J’arrêtai l'arme à la naissance de ses poils pubiens. « Tu devrais fuir. » l’avertis-je, sur un ton joueur. « Mais je préférerais que tu restes immobile. » Parce que je voulais son sang et qu’il me serait difficile de me restreindre maintenant.

Lorsque la dague se posa une nouvelle fois sur sa peau, ce fut pour lui entailler l'intérieur de la cuisse. Le sang se mit à couler, à la manière des larmes qu’elle versait sans cesse dès que ma médiocrité venait ternir notre relation. Le filet tacha légèrement le drap mais fut récupérer par mes lèvres. Bouche contre sa peau, je me mis à aspirer le liquide. Mes pupilles se dilatèrent d’un plaisir indescriptible et mes mains se firent bien plus pressantes sur elle. Mes doigts l’agrippèrent. J’avais besoin de sentir ses formes se remodeler sous ma poigne et m’appartenir. La possibilité de calmer mon ardeur me semblait être une idée bien lointaine. Le sang rassasiait le Vampire mais excitait le Réprouvé. Sa vigueur guerrière me poussait doucement vers un imaginaire charnel brutal et moite. J’avais envie d’elle, de la bouffer entièrement, si bien que je finis par délaisser la blessure au profit d’une tout autre zone de son anatomie, légèrement plus haute. J’attrapai ses hanches pour la positionner d’une façon adéquate. J’écartai ses cuisses avant que ma langue ne s’engouffrât entre elles sans préavis. L’idée de la laisser seule lorsqu’elle serait au bord de la jouissance me fit rire contre elle. Celle de l’envisager se finir attisa, quant à elle, d’autant plus mon désir. Ce soir, elle aurait une raison supplémentaire de m’en vouloir. Alors que  je lui promettais l'extase, j'allais lui offrir la frustration.

784 mots
Je m'auto-mandate pour sa défense et plaide non coupable  À trois, je t'étrangle | Laëth 943930617

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3923
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Jeu 27 Jan 2022, 22:14



Unknown

À trois, je t’étrangle

En duo | Laëth & Kaahl



Un rire échappa à Freyja. Un rire insouciant, un peu défiant, qui ne croyait rien de ce qu’il avait entendu. Il s’épanouit en sourire, puis sombra dans un soupir. Elle voulait brûler sa peau contre la sienne. Son pull la gênait ; elle n’avait plus froid et il n’était plus qu’une barrière entre eux. Comme toutes celles qu’ils avaient fait tomber en quelques minutes, elle ne résisterait pas – pourtant, l’impatience dévorait l’Ange. Elle ne l’avait pas serré contre elle depuis trop longtemps. Ses mains n’avaient pas coulé d’infinies caresses sur ses épaules et ses hanches, son torse et ses cuisses, ses fesses et ses bras, depuis une éternité. Son amour n’avait pas pu l’envelopper dans ces passions haletantes. Il l’avait détesté, maudit, exécré ; et il le haïssait sans doute encore. Aurait-elle toujours envie de l’aimer, le lendemain ? Et le surlendemain, et les jours suivants ? Se languirait-elle de ses regards, de ses lèvres, de ses étreintes et de ses sentiments ou les honnirait-elle ? Elle l’ignorait. Son cœur valsait sur un fil suspendu au-dessus d’un gouffre. Ça n’avait pas d’importance. Ce soir, elle ne tomberait plus.

Avec fièvre, l’Ailée défit la chemise du Sorcier, craquant un ou deux boutons au passage. Sa bouche contre la sienne vibrait de mille mots d’amour. La présence de la dague la faisait presque trembler. S’il avait voulu la tuer, il aurait pu. Il aurait pu dans tous les cas, d’un coup de magie ou peut-être même d’un coup sur sa nuque, mais l’arme lui rappelait le vertige de l’existence. Elle lui avait ri au nez, plus tôt ; pourtant, il avait vraiment la possibilité de lui faire mal. La pointe de métal piqua son sternum et descendit, dans une déchirure lente. Elle bruissait doucement, comme la brise entre les blés. Son sillon traçait un frisson d’horreur, d’appréhension et d’excitation mêlées. Freyja regarda Kaahl. « Ça, c’est ce que j’aurais dû faire il y a très longtemps. » s’entendit-elle répondre. Elle se sentait perdre pied. Elle aurait dû refuser. Elle aurait dû le repousser. Qui se plaisait à boire le sang des autres, sinon les Vampires ? Possédait-il un artefact capable de le métamorphoser en enfant de la nuit ? Le portait-il ? Impossible.

La douleur qui ceignit sa cuisse l’arracha à ses pensées. Elle retint une plainte en se mordant la lèvre inférieure et en serrant les poings, l’un autour du poignet du Mage, l’autre sur les draps. Des souvenirs de Lumnaar’Yuvon l’assaillirent. Elle se rappela avoir entendu autant de cris de plaisir que de souffrance. Elle se souvint des coups distribués au milieu d’ébats dont elle n’aurait probablement pas dû être témoin. De chaque marque d’amour qui couvrait aussi son corps d’enfant : ces hématomes plus larges que ses paumes, ces coupures qui lui griffaient la peau, ces égratignures qui ne réussissaient jamais à durcir son cœur. Tous les mots qui hurlaient entre ses oreilles, toutes les insultes qui tourbillonnaient dans sa tête, tous les reproches qui martelaient ses épaules. La violence avait toujours eu sa place au creux des bras de la tendresse. Elles n’avaient jamais existé l’une sans l’autre. Il n’y a pas d’amour sans douleur.

Elle s’offrit sans pudeur. Elle n’avait rien à cacher, rien à masquer, tout à donner. Ses mains s’agrippèrent aux cheveux du brun, descendirent dans sa nuque, effleurèrent ses oreilles, appelèrent encore ses mouvements. Son bassin ondulait contre lui ; il était comme la grève qui réclame sans cesse les caresses de l’écume. Sous le rythme de sa langue, sa respiration haletait, et par instant, sa bouche entrouverte laissait filtrer des gémissements de plaisir. Elle le voulait pour elle, toute la nuit, et les suivantes aussi. L’aimer, se blottir dans ses bras, lui parler, l’aimer encore, et recommencer jusqu’à l’épuisement total des corps ou des esprits. Vivre mille petites morts et célébrer deux fois plus la vie. Ses doigts se resserrèrent autour de ses cheveux, puis autour du néant. L’Ange sursauta et se redressa vivement. La chambre était vide. Le souffle court, elle papillonna des yeux. Fébrile, sa main s’étendit sur les couvertures. Elles étaient encore imprégnées de la chaleur de son corps. Il était parti. « Nutaar’kra… » chuchota-t-elle. Elle se laissa retomber en arrière. « Putain mais… » Elle pinça l’arête de son nez, les yeux fermés si fort que ses paupières formaient un amas de stries. « Mais quel connard ! » Elle frappa le matelas du poing, le regard rivé sur le plafond. La nuit serait longue, mais pas comme elle aurait voulu qu’elle le fût ; et il lui avait fait mal, mais pas comme elle aurait préféré qu’il le fît.

FIN À trois, je t'étrangle | Laëth 3298876942



Message IV – 772 mots

Ma justice le condamne À trois, je t'étrangle | Laëth 1628




À trois, je t'étrangle | Laëth 1628 :


À trois, je t'étrangle | Laëth 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

À trois, je t'étrangle | Laëth

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Q] - La vulnérabilité (Laëth)
» La rencontre | Laëth
» [X, IX] - Nos racines | Laëth
» Une bûche, ça se cuisine | Laëth
» | Priam & Laëth Belegad & co |
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Terres du Lac Bleu :: Jardins de Jhēn-