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 [Couronnes] - La Crucifixion

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 19 Jan 2022, 21:00



La Crucifixion


Je fixais Amestris depuis l’une des fenêtres des appartements de Cyrius. « Je sais mais il s’agit de la loi. » dis-je, après un silence. Il soupira et l’enfant l’imita. « Arrête, petite chose. » s’agaça-t-il. Elle lui sourit. « Tu pourrais au moins me débarrasser d’elle… » « Je ne suis plus Roi. » « Je n’ai pas envie d’être Roi ! » « C’est temporaire. » lui précisai-je, pour la énième fois, en observant les rues. « Trois lunes, alors que la Lune Noire n’est plus visible que par magie, ça risque de durer une éternité ! » Tout le monde avait été ravi de constater que l’astre n’avait pas disparu totalement. En réalité, nous n’en savions rien. Le constat avait été fait qu’un minuscule point noir était apparu dans le ciel après deux nuits de recherches infructueuses, deux nuits de vide. La panique avait immobilisé les habitants d’Amestris. Perdre la Lune Noire revenait à perdre le soutien d'Ethelba. « Hum… » « Qu’est-ce qu’il y a ? » « As-tu eu les premiers résultats concernant cette poussière ? » Cyrius fit la moue et revint à son sujet principal. « Tu vois bien que je ne suis pas l’Empereur Noir ! J’ai la Couronne mais c’est toi qui décides ! Tu pourrais faire abolir cette loi. Ou… Peut-être que je le pourrais ? » Il sembla ravi de son idée, comme un enfant aux allures d’épouvantail macabre. Je continuai. « Dis-moi, lorsque tu les auras. Quelque chose me dit que nous pourrons utiliser cette matière à l’avenir. » Je me détournai de la fenêtre et le regardai un instant sans rien dire. « Cette Couronne te va bien. » Très bien, même. J'eus envie de le mordre. « C’est la tienne. » « Elle est au Grand Chaos et ce n’est pas moi. » Tout sourire disparut de son visage. Je savais que je l’agaçais. J’aimais bien le voir dans cet état, frileux.

Je me tournai de nouveau vers la fenêtre et admirai les travaux de reconstruction de certains bâtiments. Val’Aimé fit son entrée à ce moment-là. « Les Mayfair sont mécontents concernant les Humains ! » affirma-t-il. « Tu devrais saluer ton Roi. » dit Cyrius, avec un regard soudainement acéré. Le Chef des Armées s’arrêta, le fixa de bas en haut et nous fit le déplaisir du son de son rire. « Je préférerais embrasser un Réprouvé plutôt que de te considérer comme mon Roi. » répondit-il, avant de reporter son attention sur moi. « Oui, les Humains… » murmurai-je, pour éviter qu’ils se chamaillassent. « Je trouverai de quoi dédommager les Mayfair lorsque le temps légal se sera écoulé. Quoi d’autre ? » « Notre stratégie de propagande fonctionne à la perfection. Le peuple est favorable à l’extermination des membres actuels de l’Ordre des Justes. Il est convaincu, hormis quelques détracteurs, que les événements qui se sont déroulés sont de leur fait. En cherchant à crucifier le Roi, Élu d’Ethelba, cette dernière a plongé Amestris dans le chaos. Le supplice de la croix qui se tiendra d’ici deux jours sera un bon exutoire. » « Et les artistes ? » « Au risque de vous décevoir, il semblerait que le dragon emporte la course aux représentations comportant un sujet unique, avant Votre Majesté sur la Croix. Cependant, la quasi-totalité des tableaux dépeignent la Lune Noire en morceaux, que vous soyez représenté ou non sur les toiles. Le Chancelier Windsor et l’enfant sont également très illustrés, comme mon intervention et celle du Prince Érasme. Nous faisons le nécessaire pour faire disparaître les œuvres qui évoquent la mort de la Reine ou de la Princesse Délilah. Bien évidemment, la presse présente ces crimes comme le fait des religieux dévoyés, ce qui ne fait qu’éveiller un peu plus la haine du peuple envers eux. » « Bien. » articulai-je, avant de reprendre sur un tout autre sujet. « Il nous faudra discuter du cas des Réprouvés. » Le rictus sur le visage de Val’Aimé s’accentua légèrement. « Sauf votre respect, je ne crois pas qu’il faille discuter de leur cas. Ces sauvages écervelés risquent de se noyer en mer bien avant d’arriver à Amestris s’ils décident d’attaquer. » « Ils vont attaquer. » assurai-je. « J’enverrai l’armée les exterminer, dans ce cas. » « Il ne s’agit pas de les sous-estimer. » « Je crois les estimer correctement. » dit-il, implacable. Je souris. « Peut-être. Cependant, il vaut mieux mettre au point une stratégie. Plus nous les éliminerons rapidement, mieux ce sera, surtout après ce qu’il s’est passé ces derniers jours. Notre puissance ne doit faire aucun doute pour quiconque mais nous devons, d’un même temps, nous assurer de passer pour les plus mesurés. Nous devrons donner l’occasion aux Réprouvés de renoncer, les prévenir à plusieurs reprises. » Je laissai passer un temps. « Voyez avec le Kamtiel, qu’il se renseigne sur l’avancée des préparations du côté des Réprouvés. Faites inviter des agents diplomatiques à Amestris. Prenez n’importe quel prétexte : le couronnement de Cyrius, les nouveaux bâtiments, des accords économiques. Je veux qu’il y ait des témoins de cette guerre, si elle a lieu. » « Vous avez dit qu’elle aurait lieu. » « Je le pense mais j’ose espérer qu’un soupçon de lucidité viendra éclairer l’esprit des Bipolaires entre temps. » « Vous êtes bien le seul. » « Moi, j’espère qu’ils vont venir et qu’on va tous les massacrer. » La voix enfantine contrastait avec les propos tenus.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 20 Jan 2022, 20:36



La Crucifixion


Cyrius s’avança dans l’allée centrale. Val’Aimé et moi l’entourions. Le Negrim marchait derrière nous, le visage neutre. La magie qui se dégageait de notre groupe semblait ronger chaque particule d’air. Sur le crâne de l’ancien Chancelier Merlfide, la Couronne Noire trônait. Sur son front, une lune chaotique copiait celle que je possédais. J’avais décidé de laisser apparentes les marques de la Magie des Ténèbres. L’Elzagan et moi étions recouverts de veines noirâtres des pieds à la tête. Mon corps comportait, en plus, les arabesques propres aux Enfants d’Ethelba. Entre nous, le Chef d’Orchestre semblait avoir une peau de nouveau-né. Il était si pâle qu’il m’était possible d’observer ses veines bleutées parcourir son épiderme. Alors que les gémissements et les cris d’agonie des membres de l’Ordre des Justes résonnaient, je n’avais en tête que l’image de mes doigts suivant ces chemins sur son corps. L’envie de le mordre me prit et l’odeur du sang qui s’élevait à cause des clous qui avaient été enfoncés dans la chair des religieux ne fit qu’accentuer mon désir. Il tourna les yeux vers moi. Il savait. Il émit un petit rire qui aggrava le rictus qui s’illustrait sur le visage de Val’Aimé. Ils se détestaient. Sans moi, ils se seraient très certainement entretués. Pour moi, ils le feraient peut-être.

« Les règles sont simples : vous serez attachés pendant cinq jours. Les survivants seront considérés comme graciés par Ethelba. » Autant dire qu’il n’y aurait pas. « Si l’un de vous utilise sa magie, il sera décapité. » ajouta Cyrius, avec un sérieux qu’il lui coûtait de garder. En réalité, je savais qu’il trouvait cette expérience particulièrement réjouissante. La veille, nous avions composé, ensemble, les débuts d’une œuvre musicale qu’il espérait de grande ampleur. Ses idées fusaient, inarrêtables. Ses émotions emballaient son corps et, surtout, faisaient pulser le sang dans ses veines.

Nous prîmes place devant la croix qu’occupait le Masskinn. Il avait été jugé responsable de la décadence de l’Ordre. Il devait subir le même châtiment. Du champagne nous fut servi. Cyrius sourit. « Brisez-lui les jambes. » ordonna-t-il, en désignant l’un des Sorciers qui lui avait tenu tête durant ma propre crucifixion. Il but et je l’imitai en me penchant vers lui. « Je préférerais que tu ne finisses pas ton verre. » murmurai-je à son oreille, avec le sérieux d’un homme qui parle de politique. L’alcool gâcherait son sang et rendrait incertain son jeu. Sa perfection se morcellerait et il n’y avait que moi qui devais avoir le privilège de la briser, de la troubler, de le troubler. « Nous garderons les cadavres. Si les Réprouvés attaquent, ils seront utiles. » articula Val’Aimé, las de nos messe-basses. S'il restait incertain sur la nature exacte de notre relation, il se doutait que nous étions proches, ce qui faisait ressortir ses propres frustrations.

Plus tard, mon frère me rejoignit dans mes appartements. « Nous devons discuter. » « Certes. » Nous avions beaucoup de choses à préparer. « J’ai commis une erreur avec Sundara, comme vous le savez. En tant que fille du Monarque Démoniaque, j’ai préféré ne pas la tuer mais il n’est pas trop tard pour changer d’avis. » « Non. » Il sembla déçu mais continua. « Je lui ai proposé de l’épouser dans le cas où vous ne survivriez pas. » déclara-t-il. « Vu les circonstances actuelles, il serait judicieux de ne pas la faire douter davantage quant à sa survie. La panique peut provoquer quelques comportements dangereux, même si elle est surveillée assidument. » « Hum… » Il me fixa. « Vous allez bien ? » « Je suis fatigué. » avouai-je. La magie avait eu beau me soigner, être crucifié était une épreuve qui ne pardonnait normalement jamais. Il n’y avait pas qu’elle. La Couronne du Savoir me faisait souffrir. Ma vision était troublée par des particules colorées et des fondus incompréhensibles. Des migraines violentes martelaient mon crâne et j’avais parfois l’impression d’être observé par des formes mouvantes. Le ciel me semblait vivant, vertigineux. Les étoiles m’effrayaient. Je n’arrivais pas à dormir et la nausée me prenait dès que j’essayais de m’alimenter. Il me fallait, cependant, continuer à prendre des décisions. « Érasme est en âge de se marier. » dis-je. « Je ne vous apprends rien en avançant que sa première épouse ne peut être qu’une Sorcière. L’enfant pourrait convenir, avec certains aménagements. » proposa-t-il. L’Oracle. « Il serait judicieux de se pencher sur cette question, en effet. L’enfant n’est pas encore menstruée. Le mariage serait illégal en l’état, c’est vrai. Nous pouvons cependant préparer un contrat avec condition suspensive et effet rétroactif. Il n’aura ainsi cours que lorsqu’elle sera en âge de se marier, ce qui permettra à Érasme d’épouser Sundara, en deuxième épouse. » « Et vous ? » « Hum. » « Je peux éventuellement demander au Negrim de trouver une loi portant sur le veuvage. Avec quelques manipulations, celle-ci pourrait vous laisser le temps de la réflexion. Cela dit, si je puis me permettre… » « Oui ? » « Viviane étant décédée, si vous ne voulez pas heurter Son Altesse Niklaus, vous devriez envisager d’épouser une autre de ses filles. Puisque vous avez transféré votre mariage avec Eulalie à Cyrius, vous pourriez épouser Eméliana. » « C’est… une solution. » murmurai-je. Stratégiquement, elle était parfaite. Pour le reste, l’envie de vomir me reprit.

879 mots
Fin

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