-39%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC incurvé gaming – MSI Optix G27CQ4 E2 (Dalle VA, 170 Hz, ...
169.99 € 279.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 [Q] - La Force qui est mienne | Solo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1074
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Mer 29 Sep 2021, 20:26



~ Le RP se passe en parallèle à Un dernier thé pour la route ~

Partenaire : Me, myself and I ♪
Intrigue/Objectif : Isley devient officiellement instructeur militaire de la Nith-Haiah.


« Passez une belle journée à Caelum! J’espère que vous vous amuserez bien », leur souhaitais-je en leur adressant une discrète salutation de la main.

Faisant volte-face, les Orines me gratifièrent toutes deux d’un sourire resplendissant, un « Bonne chance! » traçant son chemin jusqu’à la barrière de leurs lèvres, vœux de réussite et d’accomplissement pour la longue journée qui se profilait devant moi. Un léger mouvement auprès d’elles incita subitement mon regard à converger jusqu’à mon frère. Fidèle à lui-même, Isiode ne formula aucune parole, n’étira aucun véritable sourire, se contentant plutôt de m’offrir un signe de tête, calme et non moins chaleureux. Comme nos deux amies, il ne semblait douter de mon succès aujourd’hui. Pour savoir cela, je n’avais pas besoin d’écouter ses mots, juste de soutenir l’œillade dont il me couvait tranquillement, le reflet bleuté qui dansait au cœur de ses mires parlant silencieusement pour lui. À ce constat, un rire apparu sur les traits de mon faciès, affectueux et délicat, un dernier compliment leur étant adressé du même fait. Alors qu’ils me tournaient le dos un par un et que leurs pas les éloignaient de l’entrée, seulement, à cet instant, me permis-je de baisser ma main et de la reposer sur mon flanc.

Je restais un long moment sur le seuil de la porte, paralysé et muet, à fixer un point qui se perdait au milieu de l’environnement qui m’entourait. Toutefois, dans mon for intérieur, agité, mon esprit se laissait secouer par une centaine de réflexions. La nervosité infectait une grande majorité d’entre elles, se malaxant à certaines de mes idées comme pour les noircir et limer ma certitude, pourtant solidement fortifiée. Cependant, l’optimisme que m’avait insufflé les sourires de Muramasa et de Sunano suffit à adoucir l’impact de l’anxiété sur mon humeur. Charmant, il me berçait au creux de cette félicité dans laquelle je m’étais plongé, me faisant réaliser la chance qui m’était donnée en ce jour; la seconde chance. Cette fois, j’espérais pouvoir faire les choses correctement, rattraper ces dernières années de peine et de tourments pour redorer mon estime et ma confiance en soi. Ils m’avaient failli – je les avais volontairement abandonné – pendant tout ce temps, incapable de m’arracher à la culpabilité engendrée par mes échecs, par ma propre faiblesse. Lentement, je pris une inspiration, car aujourd’hui, tout allait bien se passer, n’est-ce pas Araya? Même si je ne pouvais la distinguer, la toucher, lui parler de vive voix, je savais qu’elle était présente à mes côtés, protectrice et vigilante. J’avais changé. Je n’étais plus le même qu’autrefois, à passer mes journées à me morfondre, à me torturer, à broyer du noir jour et nuit. Certes, je redevenais profondément mélancolique dès que l’une de mes pensées lui était adressée, mais j’avais compris que je n’avais pas à avoir honte de ma vulnérabilité, de mes erreurs, de mes défauts. Ce dont je devais avoir honte, c’était de m’avoir complu dans cette faiblesse durant toutes ces années, alors que j’aurais dû continuer à me battre et avancer… Maintenant, c’est différent. Maintenant, je pouvais marcher vers le futur sans craindre d’être arrêté par les chaînes du passé. Mon cœur eut un soubresaut précipité, incapable de retenir ses pulsions les plus fougueuses, impétueuses. Cette unique pensée parvint à arracher les voiles d’anxiété qui m’étranglaient. Je recommençais à sourire calmement. Refermant soigneusement la porte dans l’encadrement, je me permis alors de prendre une nouvelle inspiration, la relâchant après une poignée de secondes seulement.

« Il n’y a plus que vous et moi », murmurais-je en tournant mon visage dans la direction de Raclette et de Pepito.

Si le matou se toilettait sans se préoccuper du reste du monde, au contraire, la chèvre se mit à bêler joyeusement en prenant conscience que je lui portais enfin un peu d’attention. En quelques sauts allègres et légers, elle se rapprocha de ma position. Sa tête rencontra bien vite mon tibia, qu’elle s’appliqua à caresser dans un frottement insistant. Me penchant à sa hauteur, je la gratifiais de quelques douceurs du bout des doigts, effleurant tendrement la zone entre ses deux yeux. Elle adorait qu’on la masse à cet endroit.



« Bonjour, Soldats. J’espère que vous allez bien en cet après-midi. »

Comme un seul homme, nous confirmâmes ses dires d’un hochement timide de la tête. Certains, intimidés par sa prestance, préférèrent ne pas croiser l’intelligence et l’acuité de ses prunelles, tandis que d’autres contemplaient avec admiration la finesse et la grâce de ses traits. À cette attention, un sourire lumineux fleurit aux lèvres de l’Orine, qui reprit la parole d’une voix profondément sereine :

« Je suis ravie de pouvoir enfin mettre des visages à vos noms. »

En y portant quelques réflexions, il est vrai que nous n’avions jamais eu la chance de croiser Dame Kyuma tout au long de notre formation, et il semblerait que la réciproque soit tout aussi vraie. Pourtant, la jeune femme aux longs cheveux tressés nous étudiait avec cet éclat de fierté dans les yeux que nous pûmes aisément décrypter. Il s’agissait peut-être de la première fois que nous nous croisions ainsi, mais elle paraissait déjà mesurer et deviner le potentiel de notre cohorte. Ce qu’elle y apercevait lui plaisait grandement.

« Certains d’entre vous avez une boule dans l’estomac, pas vrai? Je n’en doute pas, puisque les prochaines évaluations détermineront de votre avenir parmi nous. Pénétrant ses mains à l’intérieur des grandes manches de son kimono, l’Orine se pencha profondément. Mais tout d’abord, permettez-moi de me présenter officiellement. Je suis à la tête de l’équipe de formation et d’instruction des Aspirants de la Nith-Haiah, Missendei Kyuma. Enchantée de faire votre connaissance, futurs instructeurs. »

Elle nous gratifia d’un sourire bienveillant en se redressant et tous en chœur, nous honorâmes solennellement sa présence. Une quinzaine de voix s’éleva ainsi dans la salle, saluant la célèbre Orine, tandis que nos bustes basculèrent promptement vers l’avant. Profitant de cet instant, l’Artiste des arts martiaux extirpa ses mains de ses manches, nous laissant alors distinguer une petite pile de papiers qu’elle avait rassemblé. Les feuilletant tranquillement un certain temps, elle finit par reposer l’intensité de ses iris sur nos épaules.

« Tout au long de votre formation, vous avez eu la chance d’acquérir les connaissances et le savoir-faire de notre équipe. Aujourd’hui, il est maintenant temps de nous prouver que l’enseignement qui vous a été transmis saura répondre aux besoins que nous recherchons pour la formation de nos Aspirants. Une fois de plus, son regard paru nous pénétrer. Pour rappel, vous avez également eu l’opportunité de réaliser des entraînements pratiques avec d’actuels Aspirants de la Nith-Haiah. Sachez que nous considérons ces exercices comme l’équivalent de stage. Par conséquent, chacune de vos interventions avec une future Recrue a été évaluée par l’un des membres de l’équipe d’instruction et de formation, et ce, même pendant les formations non-officielles. Autrement dit, des yeux avaient constamment été posés sur nous. Bien entendu, nous prendrons en compte cette expérience dans votre évaluation finale. Attendant quelques réactions au sein de notre petit rassemblement, Dame Kyuma poursuivit : En ce qui concerne l’horaire d’aujourd’hui, vous aurez deux évaluations. Une première où vous devrez mettre en pratique votre savoir acquis en fonction d’une situation que moi et mes collègues ci-présents avons choisi pour vous. Vous serez séparés en six équipes de deux et une équipe de trois, et nous vous assignerons votre problématique dès que nous aurons terminé de nous préparer. Le but de cette évaluation était on ne peut plus clair et la Muse sauta directement sur le second sujet. La deuxième évaluation, quant à elle, consistera en un simple examen écrit. Vous aurez droit à deux heures et demie pour répondre aux questions – qui sont principalement des questions de mise en contexte – ainsi que pour réviser vos réponses. »

Ayant visiblement terminé ses explications, la Kyuma distribua quelques feuilles à ses coéquipiers avant de reporter ses grands yeux dans notre direction. Nous étions restés silencieux tout au long de son monologue, personne n’ayant réellement osé l’interrompre. Consciente de cela, l’Orine nous fit un léger signe de tête, nous invitant ainsi à enrichir la discussion en posant les interrogations qui nous taraudaient l’esprit.



À des kilomètres de là, à l’extrême ouest de l’île, une nouvelle commission faîte par l’Armée Céleste arrivait au Port d’Orhmior. Ordonnée et transportée depuis les Jardins de Jhēn jusqu’à la région militaire par téléportation, il avait suffi d’une poignée de minutes seulement pour que l’ensemble de la livraison arrive entre les mains des quelques employés du Port, qui avaient été mandatés à la tâche. Ces derniers encerclèrent bien vite la marchandise afin de s’assurer que rien ne manquait à la commande et, comme le protocole l’exigeait, ils vérifièrent également l’intégrité de son contenu. Caisses remplies de boucliers et de bâtons de combat, cette livraison se joignait aux autres commissions qui avaient été faites par la Nith-Haiah afin d’améliorer ses équipements et ses services auprès des soldats.

« Contente de te revoir, Charles! »

Comme de fait, l’interpellé se tourna vers l’employée. Les deux se connaissaient depuis des années.

« Salut, Renfri. Comment tu vas?

- Je suis revenue de vacances, hier, et les sources thermales de Melohorë me manquent déjà! Qu’est-ce qu’elle ne ferait pas pour se laisser tremper de nouveau dans les eaux chaudes de la province enneigée? Et toi? Avant de partir, j’ai appris que tu avais mis les voiles sur le Continent Dévasté pour rejoindre Megido. »

Son ami confirma d’un signe de tête, lui racontant qu’il avait livré une importante cargaison de marbre angélique vers la cité des Libérés. C’était, il semblerait, pour la préparation à une exposition ou quelque chose dans le même style.

« Je suis ravie de savoir que les affaires continuent à te sourire! Le sien, par ailleurs, s’élargit lorsqu’elle tapa trois coups de crayon sur la liste qu’elle tenait en main. En tout cas, comme toujours, tout est en règle! Vous pouvez les téléporter jusqu’à l’Avant-Garde maintenant. »

Comme des fourmis vaillantes, les employés se mirent aussitôt au travail.

« D’ailleurs, est-ce que t’as entendu ce qui se dit sur l’Ordre d’Hébé récemment? La jeune femme reporta son attention sur son camarade, un sourcil relevé lui offrant la réponse qu’il attendait. Il semblerait que les Chevaliers se soient mêlés à quelques affaires pas très nettes.

- Pas très nettes? L’employée du Port pouffa avec légèreté. Qu’est-ce que tu veux dire?

- Quand j’étais aux Jardins, j’ai discuté avec des voyageurs qui revenaient de Stenfek et ils disaient que… … »

Un court récit sortit de sa bouche.

« … Sérieusement?

- Oui! Et ils n’étaient pas les seuls. J’ai parlé avec un couple, par la suite, qui m’a raconté une histoire similaire et–

- Ne laisse pas quelques rumeurs te retourner comme ça l’esprit, voyons. Cette fois, l’employée paraissait plus lassée qu’autre chose. Pourquoi l’Ordre aurait fait ça de toute manière? C’est ridicule.

- Et je le sais bien. Mais il y en a de plus en plus, des rumeurs de cette espèce. Je me demande sérieusement ce que c’est.

- Il y en a qui se croit vraiment tout permis de nos jours. Je ne comprends pas pourquoi cela amuse les gens de diaboliser ainsi l’Ordre, après tout ce qu’ils ont fait… Elle soupira, se rappelant l’aide qu’avait apporté les Chevaliers aux Immaculés lorsque les rescapés de la Terre Blanche affluaient sur les territoires angéliques. Ce sont sûrement des brigands qui se font passer pour les Chevaliers d’Hébé. Ce ne serait pas la première fois que des voleurs et des pileurs revêtissent des armures lustrées pour cacher la vilenie de leurs desseins. Elle secoua la tête. Dans tous les cas, leurs actions ne resteront pas impunies, ça, c’est certain. »


1 952 mots | Post I



It's a little price to pay for salvation
Thème I | Thème II | Thème III | Thème IV | Thème V

[Q] - La Force qui est mienne | Solo Signat20
Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34283-isiode-isley-entr
Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1074
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Lun 04 Oct 2021, 01:46



L’immense terrain occupé par le Quartier des Apprentis n’était plus qu’à quelques centaines de mètres désormais. Le bruit de nos talons sur la chaussée se perdait à travers le tumulte de la ville, qui semblait avoir repris un nouveau souffle de vie dans cette clameur suranimée. En pleine heure d’effervescence, alors que les employés, les étudiants – et… presque tout le monde en réalité – quittaient peu à peu leur poste pour manger un morceau de leur déjeuner, nous marchions pourtant à contre-courant, allant vers les bâtiments qui composaient la structure de l’école de formation. Côte à côte, nous cheminions tous les trois dans un écho pétillant, la rumeur de notre conversation suivant la course de notre progression à travers les édifices du quartier. Cependant, nous rompîmes le flot de notre discussion dès l’instant où notre évaluatrice nous offrit de nous distraire brièvement avec un petit jeu afin de sélectionner qui, d’entre mon binôme et moi-même, serait amené à conduire et animer les deux cours qui nous avaient été assignés pour notre évaluation. D’emblée, elle nous proposa ainsi de tirer un dessert entre le gâteau aux carottes et la crème glacée à la mangue. Hormis son choix quelque peu surprenant en matière de sélection aléatoire, nous finîmes par choisir rapidement ce que nous souhaitions :

« Je choisis la crème glacée!

- Je prends le gâteau aux carottes, dans ce cas. »

Elle hocha de la tête, séparant alors ses documents en deux.

« Soldat Medford, vous dirigerez donc le cours de Manipulation de la Magie Blanche, qui se tient à la dernière période, tandis que vous, Soldat Yüerell, avez choisi le cours de Cartographie et Géopositionnement. Je l’avais compris dès que mes yeux s’étaient posés sur le plan de cours qui venait de m’être fourni, notre évaluatrice continuant de me fixer. Vous vous occuperez donc des deux premières heures de la classe. »

Nous acquiesçâmes promptement, des sourires dansant allègrement à la commissure de nos lèvres alors que nous reprenions notre route, mon regard allant et venant sur mes compagnons. August Medford et Marina Lawrence. Le premier était un Immaculé aux longs cheveux de cendre et au regard aussi perçant que celui des oiseaux de proie. Provenant de l’Escadron Boadicēa, il avait choisi de devenir instructeur après avoir pris sous son aile plusieurs Recrues depuis son propre adoubement. Aujourd’hui, ses anciens élèves étaient désormais de loyaux et vaillants soldats pour la Nith-Haiah. La jeune femme qui nous accompagnait était également une Ange, aux cheveux roux et courts, le tout encadrant un visage magnifié par deux grands yeux couleur noisette et quelques taches de rousseur qui perlaient sur son nez. Elle était, quant à elle, celle qui nous évaluerait pour notre premier test.

« Vous avez moins de deux heures pour réviser la matière du cours que vous conduirez aujourd’hui. Une fois de plus, nous hochâmes de la tête, attentifs et étrangement silencieux, la jeune femme captant immédiatement la source de notre nervosité muette. Il s’agit principalement de cours d’introduction, alors ce ne sera pas trop compliqué. Je vous ai souvent vu pratiquer et exercer auprès des Aspirants pendant votre formation. Vous êtes bons. Vous n’avez pas à vous inquiéter. »

Nous la remerciâmes pour ses compliments, notre trio s’engageant alors à l’intérieur de l’école, pour rejoindre un bureau qui avait été laissé vacant pour l’occasion. Sans perdre une seconde de plus, nous nous installâmes sur les chaises, prenant connaissance de la matière et des supports qui nous avais été fournis pour la classe. Rapidement, la pause du midi s’acheva et nous pûmes entendre le chahut des Aspirants remplir les couloirs de l’école. C’est à ce moment précis que Marina nous fit signe de la suivre. Comme un seul homme, August et moi prîmes une grande – très grande – inspiration. C’est parti, Isley. Pour éveiller mon esprit, je claquais discrètement mes deux mains contre mes joues. C’était le moment de vérité.



Petit à petit, je reprenais mes esprits, le tremblement terrifié de mon cœur contre ma cage thoracique diminuant drastiquement du même fait. La portion théorique du cours avait été absolument affolante, mais plus je parlais et progressais dans la matière, plus le poids qui avait pesé dans mon estomac s’était allégé pour ne plus être qu’un mauvais souvenir du passé. L’approche indécise et balbutiante des premières minutes de présentation avait bientôt laissée place à une assurance renouvelée, l’œillade partagée avec la Lawrence m’indiquant que j’étais sur la bonne voie. August aussi, qui s’était tenu tout au fond de la classe, n’avait cessé de m’étudier en silence, ses bonnes ondes, ainsi que celles d’une connaissance que j’avais reconnu au milieu des élèves, m’ayant rappelé ce pourquoi j’étais ici, ce pourquoi il ne me fallait plus hésiter désormais. L’important n’était pas de donner mon cent pourcent. Bien sûr, il fallait que je fasse de mon mieux, mais l’essentiel était de faire en sorte que ces nouvelles recrues maîtrisent leurs matières, développent certains intérêts et parviennent à trouver leur propre voie parmi tous les chemins qui s’ouvraient à eux… C’est vrai. Je souhaitais enseigner non pas seulement pour moi, mais également – et surtout – pour eux, m’assurer qu’ils aient tous les outils en main pour qu’ils puissent être fiers de ce qu’ils étaient et de ce qu’ils deviendraient. Je leur apprendrais ainsi à ne pas avoir honte de leurs faiblesses; je leur apprendrais alors qu’il n’y avait pas qu’un seul chemin à emprunter, et que la curiosité et l’exploration n’étaient pas de mauvaises choses à admirer, bien au contraire. Car, souvent, c’était devant une impasse que nous comprenions un peu mieux qui nous étions, ce que nous désirions. Parfois, il fallait se blesser ou expérimenter ce que l’on aime le moins pour revenir sur la bonne voie, revenir plus fort et meilleur. Et j’espérais être présent pour les supporter dans la poursuite de leurs rêves et ambitions.

À présent que les Aspirants s’étaient divisés pour l’atelier pratique, j’allais et venais entre les bureaux des étudiants, répondant volontiers aux questions qui m’étaient formulées. En soutien, le soldat Medford m’avait également rejoint, sous recommandation de Dame Lawrence.

« Soldat Yüerell? »

Je me retournais prestement, croisant presque instantanément l’œil ambré de l’Aspirante qui venait de m’interpeller. À sa vue, j’étirais un sourire, me rapprochant d’elle et de son coéquipier.

« Une question, Recrue Evris? »

Dès que j’avais été présenté à la classe par Marina, j’avais reconnu cette jeune Aspirante à qui j’avais déjà partagé une séance d’entraînement.

« Oui. C’est à propos de la localisation d’objets sur la carte, à partir de la grille de référence. Pourriez-vous nous faire une nouvelle démonstration, s’il-vous-plaît? Nous n’arrivons pas à déterminer correctement la longitude et la latitude des repères que vous nous avez fourni… »

Je me postais à côté de leur poste de travail, leur demandant de me montrer comment ils réalisaient la tâche. Attentivement, les deux Aspirants répétèrent les étapes que je leur avais montré précédemment, mais presque aussitôt, je remarquais leur erreur.

« Vous mélanger les valeurs de vos latitudes et de vos longitudes. Vous me permettez? »

Sans demander leur reste, les étudiants me laissèrent leur place et je leur fis une nouvelle démonstration.

« Lorsque vous voulez localiser votre repère, n’oubliez pas que les valeurs de latitude sont indiqués sur les axes est et ouest de la carte, tandis que les valeurs de longitude figurent sur les axes nord et sud.

- Mais les valeurs de latitude représentent la coordonnée Nord-Sud, non?

- C’est exact… Je compris soudainement la méprise. Observez bien les axes est et… Je me repris aussitôt, changeant ma formulation pour que l’explication soit plus claire. Les axes verticaux de la carte. Comment varient les valeurs?

- Elles augmentent plus on monte sur l’axe.

- Donc, les coordonnées géographiques augmentent plus on se rapproche…

- Du Nord, compléta Adèle, un soudain éclat explosant au fond des yeux.

- Et diminuent plus on descend de l’axe, donc…

- Quand on se rapproche du Sud! »

J’opinais d’un signe de tête, leur montrant que la même logique s’appliquait aux valeurs de longitude. Si elles étaient inscrites sur les axes horizontaux de la carte, c’était pour que l’on puisse observer la variation des valeurs en fonction du méridien d’origine.

« Je comprends maintenant! »

Rapidement, la jeune Adèle Evris reprit le crayon en main, estimant la position du premier repère à l’aide du rapporteur de coordonnées que je leur avais cédé. Toutefois, je l’arrêtais tranquillement lorsqu’elle se mit à retranscrire les coordonnées sur la feuille de réponses.

« C’est incorrect. Il faut toujours écrire les coordonnées de latitude en premier, suivies des coordonnées de longitude. Contemplant les deux apprentis à tour de rôle, je leur partageais une petite astuce, fort simple : Rappelez-vous simplement qu’en ordre alphabétique, la latitude vient avant la longitude. De même, on écrit toujours leurs coordonnées dans cet ordre.

- D’accord! Merci beaucoup! »

Je me redressais enfin, les couvant d’un regard bienveillant.

« S’il y a quoi que ce soit, n’hésitez pas. »

Ils me répondirent avec enthousiasme, poursuivant l’atelier. De mon côté, la période continua sur la même lancée, les Aspirants ayant besoin d’un coup de main appelant soit mon nom, soit celui du Soldat Medford. Cependant, à une vitesse étonnante, la séance de cours se termina sur l’explication des différentes réponses de l’atelier, que je m’étais permis de réaliser devant toute la classe, avec la participation des différentes équipes qui s’étaient formées au cours de l’exercice.

« Très bien tout le monde, et encore merci pour votre participation! C’est l’heure de la pause. Vous avez tous fait du bon travail et si vous avez encore des questions, vous pouvez venir me voir avant le prochain cours. »

Les bleus se sauvèrent presque aussitôt, bien contents de pouvoir dégourdir leurs jambes et profiter de cet instant de répit cérébral. En les observant partir ainsi, mon sourire se raffermit, mon cœur frappant un nouveau coup surpuissant contre ma poitrine. Est-ce que ce ressenti m’indiquait que j’avais emprunté le bon chemin? Peut-être. Je ne saurais le dire précisément, mais sur le moment, je me sentais dans mon élément.

« Bon travail. Dame Lawrence me gratifia d’un sourire, se tournant rapidement vers August. À votre tour. Préparez-vous pendant que les Aspirants profitent de leur pause. »

Nous échangeâmes ainsi nos places : August à l’avant de la classe et moi, complètement à l’arrière, observant sa performance.



Sur les quinze candidats qui avaient réalisé les examens aujourd’hui, mon nom fût appelé en sixième par la responsable de l’équipe d’instruction et de formation, Dame Kyuma elle-même. D’un bond, je quittais l’assise de mon siège, croisant sur mon chemin les encouragements silencieux de mes compagnons de formation. Nous nous échangeâmes dès lors certains regards, certains sourires en coin, persuadés que tout se passerait bien. Après tout, les cinq premiers Soldats étaient sortis des bureaux des formateurs aussi légers que des plumes, des étoiles plein les yeux. Une œillade en particulier attira subitement mon attention, et j’adressais un discret remerciement à August, qui patientait avec les autres. Cependant, sa jambe tressautait légèrement sur le plancher, signe de son agitation intérieure. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Pendant la première évaluation, je l’avais trouvé absolument extraordinaire avec les Aspirants, ces derniers buvant ses paroles avec grand intérêt. Il avait l’éloquence et la prestance, le sourire et l’humour. Lorsqu’il avait présenté devant la classe les différentes applications que l’on pouvait réaliser avec la Magie Blanche, les futures Recrues s’étaient montrées particulièrement réceptives à son enseignement. Il fallait les voir, à essayer de copier ses gestes quand il invoquait ses pouvoirs pour démontrer ses dires. Alors pourquoi tant de nervosité? Peut-être était-il anxieux en raison de l’examen écrit? Doucement, je me détournais de sa vision, respirant une grande bouffée d’air pour étouffer plus encore l’affolement endormi. C’est à mon tour, me motivais-je, rejoignant finalement le bureau d’un pas assuré. En repoussant la porte devant moi, je fus aussitôt enveloppé par l’aura apaisant de la Muse de Kennocha.

« Enchantée, Soldat Yüerell. Comment allez-vous?

- Mieux qu’au début de la journée, me confiais-je en lui adressant un petit sourire, ce à quoi elle me répondit par un rire similaire avant de se lever de son siège et de me tendre l’une de ses mains.

- Sur une note d’un à dix, comment pensez-vous que vous avez performer aujourd’hui? »

Calmement, avec un brin de tremblement, mes doigts vinrent chercher les siens, qu’ils serrèrent chaleureusement dans la poignée.

« … Je me donne un sept.

- Pourquoi un sept? » Murmura-t-elle.

Je fis mine de réfléchir pendant quelques secondes, lui énonçant simplement ce qui m’était apparu comme évident au cours de la journée. Les émotions que je vivais présentement me l’indiquaient clairement : j’aimais ce que je faisais et étais fier de ce que j’avais réalisé. Malgré cela, j’étais persuadé que je pourrais faire mieux, beaucoup mieux : parler moins vite, corriger la prononciation de certains mots, mieux utiliser le matériel mis à ma disposition… Bien entendu, je ne m’attendais pas à atteindre un niveau semblable à celui d’August ou de Sharlène – qui, semblerait-il, aurait eu une note presque parfaite pour ses évaluations – simplement en ayant la foi. Néanmoins, je savais qu’il y avait place à amélioration et j’étais prêt à recevoir tous les commentaires qui me permettrait de progresser sur ma nouvelle voie. À cette mention, Dame Kyuma ferma brièvement les yeux.

« Que vous ayez conscience de vos faiblesses est déjà un grand pas en soi : le reste s’arrangera au fur et à mesure de vos expériences, j'en suis certaine. »

En relâchant nos mains, elle en profita également pour me présenter l’attestation qui certifiait de ma réussite et de ma nouvelle fonction au sein de l’Armée Céleste.

« Et vous avez su nous convaincre de votre détermination à aller de l’avant, Soldat Yüerell. Félicitation. Vous faîtes désormais partie de l’équipe de formation et d’instruction des Aspirants de la Nith-Haiah. Il me tarde de travailler en votre compagnie. »

Aussitôt, ma main alla s’accrocher à l’un des coins du papier, que j’entrepris de suspendre sous mon nez. Je pus y lire mon nom, encadré par des arabesques fines et simples, ainsi que mon titre désormais officiel : instructeur militaire. Immédiatement, un soupir de soulagement couru sur mes lèvres, alors que mes yeux se reposèrent sur la Muse. À sa vue, mon regard s’éclaira et un sourire s’étendit doucement sur la commissure de mes lèvres, escaladant mon faciès pour effleurer le lobe de mes oreilles.

« Si vous le souhaitez, vous pourrez prendre rendez-vous avec l’un de mes collègues pour passer en revue vos évaluations. J’hochais vivement de la tête, ravi. Dans tous les cas, soyez fier de vous : vous êtes celui qui vous a mené jusqu’à ce certificat. Une fois de plus, félicitation.

- Merci beaucoup, chuchotais-je tout en baissant mon buste devant elle, à la manière des militaires. Merci infiniment, Dame Kyuma! »

Lentement, je reconsidérais mon certificat d’un œil lumineux tout en reculant jusqu’à la sortie, saluant et me recourbant, encore, devant elle avant de refermer la porte derrière moi. En me voyant sortir du bureau, mes compagnons ne purent empêcher un sourire de danser sur leur visage. De nouvelles acclamations coulèrent sur mes épaules jusqu’à ce qu’une nouvelle personne soit appelée dans le bureau de la Kyuma. En finalité, sur les quinze candidats, onze sortirent de l’édifice avec leur attestation en main. C’était un nouveau départ pour nous tous; les premiers pas d’une nouvelle aventure.


2 572 mots | Post II | FIN



It's a little price to pay for salvation
Thème I | Thème II | Thème III | Thème IV | Thème V

[Q] - La Force qui est mienne | Solo Signat20
Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34283-isiode-isley-entr
 

[Q] - La Force qui est mienne | Solo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Tu seras mienne, ma fille | Solo
» [EVENT solo Partie IV - solo] Rétablir un semblant de vie
» [Q] La force calme
» [Drejtësi forcë - Zgjodh]
» | Sarina - Æther de la Force |
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer Miroir :: Île d'Orhmior-