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 [Q] - Tsurugi | Isley & Isiode

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Wakiya
~ Orine ~ Niveau I ~

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Wakiya
Sam 04 Sep 2021, 18:18



Partenaire :
Intrigue/Objectif : Wakiya bénéficie d'un entraînement martial grâce à Isley, peut-être bien de la part de Ren et Isiode aussi.

~~~


" … "

Ses petits yeux en amandes la firent passer pour un chiot. Tout s'était enchaîné si vite, entraînée par l'enthousiasme non masquée de Muramasa. Wakiya s'était souvenue d'avoir ri jaune, lorsque le katana et la wakizashi furent révélés aux yeux de tous les résidents de la demeure ; même Raclette et Pepito furent témoins ! Aucune échappatoire. L'absurdité de la scène ne pouvait être que relevée : la plus jeune Muse, toute timide et réservée, douce comme un agneau, cachait une pile de kimonos sur un ensemble d'arsenal. Puis, de facture Orine, ces lames démontraient qu'elle se les était acquises bien avant de les rencontrer à Aïkisu. Cernée, Wakiya ne put que s'expliquer en tordant ses doigts entre eux.

Encore aujourd'hui, à des lieux et des océans de sa terre natale, la Sunano continuait de penser à Yesane. Monsieur Hibou l'avait sauvée, tirée des horreurs de l'humanité. Il auréolait d'une lueur salvatrice et réconfortante, comme s'il fut son soleil rien qu'à elle. Pourtant, poussé par un devoir qu'elle n'arrivait pas à lui soutirer, l'Eversha s'était contentée de lui offrir le minimum syndical pour se défendre à l'avenir, dont cette fameuse paire de lames qui, l'on contait, servait aux Artistes de la Guerre. Quand bien même, posséder un bouclier ne garantissait pas une protection optimale. Wakiya ne s'était jamais destinée à se défendre, même en guise de prévention. Elle n'aurait jamais imaginé que cela deviendrait une nécessité, tant l'atmosphère chez les Anges d'Orhmior lui intimait vigilance et prudence. Si c'était le cas, pourquoi les mères de Maëlith ne leur enseignaient pas les bases ? Pourquoi les lâchaient-on dans la nature sans avertissement ? Les aînées étaient expérimentées, certaines beaucoup plus que d'autres, cet aspect du monde extérieur ne pouvait qu'être connu… à moins que – et ceci devait être l'explication la plus logique – Wakiya n'eut tout simplement pas de chance. Cette vérité la peina car elle lui obligea à conserver les offrandes de Monsieur Hibou ; d'une part pour bel et bien avoir les outils en main, d'autre part pour conserver un reliquat de leur trop brève rencontre. Un jour, lorsqu'elle aura suffisamment appris, elle les lui rendra et le remerciera.

" Vous êtes sûrs que c'est une bonne idée, San (Monsieur) Isley ? "

Isley terminait juste de l'aider à enfiler les dernières protections, les sangles bien serrées dans son dos. La protection du torse et du ventre était composée de lamelles de bambou surmontées de cuir. Selon les dires de l'Ange, c'était l'armure d'entraînement la plus légère qu'ils avaient sous le coude ; et surtout la plus adaptée à sa physionomie. Wakiya n'appréciait point d'être couverte de la sorte : elle avait l'impression d'être enfermée dans une cage en métal, ce qui n'avait rien à voir avec son Art ancestral. Elle soupira aux encouragements du Yuërell et soutint du mieux son regard azuré. Ren lui avait expliqué qu'il allait bientôt devenir instructeur militaire. En cet instant, Wakiya comprenait enfin pourquoi. Et aussi, pourquoi il avait insisté pour l'aider au moment où ses cachotteries furent révélées au grand jour. Eh oui, puisque ce n'était pas juste l'engouement de sa consœur qui l'avait poussée à tenter l'exercice, mais aussi la proposition d'Isley en tant que son instructeur personnel, sans retenir la promesse d'une potentielle leçon plus poussée avec le terrible Isiode. L'Orine pourrait presque se croire dans un livre où elle était l'héroïne, face aux antagonistes plus dangereux les uns que les autres.

Isley lui montra le chemin jusqu'au terrain d'entraînement. Sur ses pattes, l'Archontesse se confondait à son ombre. Depuis son apparition, Nakir s'était faite plus présente, limite envahissante. Malgré tout, la Sunano ne s'en plaignait pas : la Dame Rose l'inspirait, la poussait à entretenir son Art et à le perfectionner d'autant plus, comme une Muse. Elle était spéciale, Wakiya ne pouvait clairement rien y faire. Mis à part subir, de temps en temps, ses commentaires plutôt… déplacés.

" Que ça va être ennuyeux. À moins qu'il finisse par trancher ton haut au niveau de la poitrine. Là… Une lueur rosée illumina ses prunelles. Là ce sera à croquer. " Voilà. Depuis, Wakiya s'était faite experte en stoïcisme. Au moins, elle porte encore son kimono.

Le verdoyant de son regard s'éclaira lorsque l'Orine entrevit le fameux terrain dédié à leurs sessions armées. Le terrain fut privatisé, du moins c'était ce qu'il lui avait dit car la présence de Ren et d'Isiode ne lui échappa pas. Wakiya leur fit un coucou guère rassuré, elle ne pensait pas être l'objet d'un spectacle, même ce devait être la vocation de toute Orine de ce nom. La jeune femme se planta sur son bout de terrain, enjointe par son professeur du jour. À sa ceinture pendouillaient les lames de Yesane, sous son bras la partie d'armure qui lui protégera la tête et les épaules. Elle se sentait chargée, trop. Le décor semblait idyllique, comme juchés au sommet d'une colline, aplati par des pavés parfaitement égaux. C'était un sentiment singulier de désir être ici mais de ne pas se sentir à sa place. Mais quand il fallait y aller…

Soutenue par l'instructeur, Wakiya enfila son ultime pièce d'équipement par-dessus les épaules, la protection optimale pour une débutante. Elle porta ensuite sa main au manche du katana et le fit sortir assez gauchement de son fourreau ; elle ne s'attendait pas à autant de résistance lors du dégainage. Fascinée par le reflet sur la lame, elle en oublia presque la raison de sa venue durant un court instant.

" Je n'ai vraiment aucune expérience. Corrigez-moi si je faute… "

Il ne manquait plus qu'à entamer la première leçon : comment bien tenir une arme.


999 mots ~


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Jeu 09 Sep 2021, 16:36



« Isley? Qu’est-ce que tu fais encore debout? »

J’avais soulevé mon regard, loin des papiers et de l’encre que mes yeux parcouraient depuis une bonne heure déjà. Sur le balcon, s’arrachant à son observation céleste, Isiode avait distraitement tourné son visage en direction du salon, remarquant la présence de l’Orine aux cheveux de flamme. Elle venait de se planter devant moi, droite comme un piquet.

« Vous avez décidé de jouer aux oiseaux nocturnes?

- J’ai déjà dormi hier, avait justifié mon frère ce qui, dans son cas, était un argument imparable, mais Ren, à la manière d’une mère mécontente – ou d’un juge à l’attente d’une plaidoirie –, avait convergé toute son attention sur mes épaules.

- Je continue d’étudier pour la séance d’entraînement de demain. »

Comme preuve, je n’avais fait que lui présenter brièvement la couverture de mon bouquin, reportant mes pupilles sur les illustrations. Cependant, Muramasa n’avait pas bougé d’un pouce, continuant de nous regarder tour à tour avant d’exhaler un soupir.

« Vous n’êtes pas possible… Avait-elle soufflé, visiblement exaspérée mais résignée, se dirigeant d’un bon pas jusqu’à la cuisine, où elle avait entrepris de se remplir un verre d’eau. Mais promets-moi de te coucher bientôt. Tu ne seras pas en forme demain, autrement. »

Je le lui avais promis dans un sourire, lui assurant que je ne tarderais pas à rejoindre mes couvertures, moi aussi. De fait, j’avais simplement envie d’en connaître davantage sur l’équipement que Wakiya avait ramené depuis chez elle. Si les deux armes m’étaient familières, pour les avoir vu à la ceinture et aux poings de guerriers ou bien encore au cours d’exposition militaires, je ne m’étais jamais véritablement renseigné sur leur histoire, sur leur maniement en général. L’arrivée de Wakiya et ma proposition de lui enseigner l’art du combat furent ainsi des occasions de remplir mon cerveau de ces connaissances et de constater, par moi-même, de mes habiletés à enseigner un nouveau type d’armement en un temps si court. Je possédais des épées, une faux, des dagues et poignards ainsi qu’une hache de combat et une lance. Sans prétendre mon expertise dans le maniement de chacune de ces armes, je pouvais au moins réaliser les bases avec chacune d’entre elles. Toutefois, le style de combat qui jumelait les coups puissants du katana et les ripostes du wakizashi était bien différent de mon style martial habituel. C’est pourquoi j’étudiais et lisais beaucoup depuis quelques jours, afin de lui enseigner un art martial qui se rapprocherait de celui que les Orines appelaient le nitōjutsu, l’art des deux épées. Il fallait m’adapter.

Et, à présent, tout en ajustant la dernière sangle à son tour de taille, je me remémorais les différentes lectures que j’avais réalisé ces derniers jours, tendant distraitement l’oreille à sa voix chevrotante, légèrement incertaine. Son hésitation me fit sourire.

« Je ne sais pas. Est-ce une bonne idée, d’après toi? Je me redressais finalement pour lui faire face. Je ne t’apprendrais pas l’art du combat si ce n’est pas ce que tu souhaites. Mon but, de toute façon, n’était pas d’en faire une guerrière ou un soldat : je désirais simplement lui donner les outils nécessaires afin qu’elle puisse se protéger par elle-même. Si tu veux connaître mon avis, je pense que cela ne te fera pas de mal de savoir te défendre, au moins pour t’éviter les plus gros ennuis. Je retins son regard dans le mien. Ici, tu es en sécurité. À Maëlith, tu étais en sécurité. Tu as toujours eu quelqu’un pour te protéger, pour veiller sur toi, mais un jour, il se pourrait que tu te retrouves complètement seule, sans allié, sans personne derrière qui te réfugier… Laissant un battement fou assujettir mes paupières quelques secondes, je finis par relâcher un rire nerveux, frottant ma nuque. Désolé, désolé! Je ne voulais pas te faire peur. Seulement, j’aimerais te savoir en sûreté, où que tu sois. Ça m’évitera de m’inquiéter inutilement pour toi. Je vérifiais une dernière fois la mise en place de son armure, hochant de la tête de manière satisfaisante. Nous sommes bons pour y aller! Engageant les premiers pas vers le terrain d’entraînement, je me permis un regard sur son faciès, étirant un sourire malin. J’espère que tu as été attentive lorsque je t’ai aidé à enfiler ton armure parce que la prochaine fois, tu devras le faire par toi-même. »

Petit à petit, il fallait la familiariser avec son nouvel environnement, l’aider à ne dépendre de personne. De fait, j’étais parfaitement conscient qu’elle n’avait pu enregistrer tous les gestes et ajustements que j’avais réalisé pour assembler l’armure sur son corps, mais les entraînements étaient faits pour cela : apprendre et avancer, un pas à la fois. Et cet entrainement, il fallait lui faire comprendre qu’il avait déjà commencé, et ce, bien avant qu’elle ait dégainé son épée. Je l’avais observé faire, attentivement, oubliant brièvement la présence de mon frère et de Muramasa. Au son de sa voix, je partis à la recherche de ses yeux.

« Deux choses dans ce cas, lui indiquais-je en lui adressant un sourire. La première : tu sais que tu peux me tutoyer, n’est-ce pas? »

Cela faisait déjà un certain temps que nous vivions tous les quatre sous le même toit. À mes yeux, il était d’autant plus normal que nous puissions nous adresser les uns les autres de manière plus familière.

« Quant au deuxième point, je te propose de rengainer ton katana. Nous allons commencer par le véritable commencement : bien dégainer ses armes. Avant qu’elle ne le replace à l’intérieur de son fourreau, je lui demandais de me passer son katana, histoire de l’étudier un instant. Tu dois sûrement le savoir, mais l’exécution d’une technique ne dépend pas uniquement du travail d’une jambe, d’un bras ou d’une articulation. Ton corps est une machine et tous tes membres sont les engrenages qui permettent à cette machine de travailler et d’agir comme nous le souhaitons. Tu l’as senti tout à l’heure – pas vrai? – cette résistance dans ton fourreau, lorsque tu as dégainé ton arme. Je lui remis son sabre, posant la paume de ma main sur le pommeau de ma propre épée. C’est parce que tu n’as pas utilisé l’ensemble de ton corps durant l’enchaînement. Vas-y, réessaye pour voir… … Tu sens bien cette limite dans ton mouvement, n’est-ce pas? Tu perds de la vitesse, de la précision en ne sollicitant que ton bras. Maintenant, une petite démonstration. »

Je me plaçais de profil, ma main cherchant le manche de mon épée. Puis, dans des gestes lents, comme une chorégraphie, je reculais ma jambe, déplaçais mon bassin vers l’arrière, baissais mes épaules, tout en emportant mon fourreau dans le mouvement. Wakiya le remarquera bien vite, mais durant toute l’exécution, l’épée s’était à peine déplacée, et ce, jusqu’à ce que je la saisisse fermement dans ma main dominante.

« Tu as bien vu? Il existait plusieurs variantes dans le dégainement, mais toute quémandaient le même travail, réalisaient plus ou moins les mêmes mouvements. À ton tour! Je vais t’aider à prendre position. Me rapprochant de sa hauteur, je me plaçais derrière elle, la guidant dans ses gestes et son jeu de pieds. Plus bas, les épaules, et utilise ton autre main pour faire reculer ton fourreau, comme… ça. Je conduisis sa main à l’endroit voulu, réitérant plusieurs fois le geste entre mes doigts afin qu’elle puisse comprendre l’enchaînement. Enseigné de cette façon, cela doit te paraître ridicule, mais avec de la pratique, tu verras, tout sera bien plus naturel. »

Car à l’instar de notre mémoire, notre corps aussi se souvenait.



« Béé! Bêê!

- Miaaaw!

- Bêê!

- Miaw! Miaaw!

- Pour la énième fois : pourquoi les avons-nous amené avec nous? »

À mes côtés, Muramasa se mit à rire franchement, caressant le crâne de Raclette.

« Tu ne trouves pas que ça ressemble à une sortie familiale? Elle et ses idées parfois… Est-ce que tu comptes les observer pendant toute la séance? »

Je jetais une œillade par-dessus mon épaule, croisant l’iris de Muramasa. L’opale de ses mires s’était ancré sur mon faciès, intense et concentré.

« Je ne sais pas. À moins que tu ais quelque chose à proposer? »

Elle avait visiblement quelque intention.

« Est-ce que tu pourrais m’apprendre la prise de la dernière fois? Celle que tu pratiquais à notre dernier entraînement. »

C’est tout? Sans vraiment réfléchir, j’opinais d’un signe de tête, étudiant le terrain d’entraînement afin de nous trouver une zone qui ne serait déranger la pratique entre mon frère et Dame Sunano. Seulement, en posant mon regard sur le coin parfait, tout mon corps se tendit, alors qu’il décroisait les bras. Un sourire fendit son faciès lorsqu’il comprit que je l’avais reconnu. Toutefois, aussi vite que son apparition inopportune, la satisfaction qui venait de fleurir à ses lèvres s’obscurcit et se fana. Il était à bonne distance et pourtant, je pus entendre le rugissement qui vrombit dans sa gorge.

« Qu’est-ce que cette salope fait ici! »

L’œil battant, je finis par suivre la direction de son regard. Il fixait Dame Sunano.


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It's a little price to pay for salvation
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[Q] - Tsurugi | Isley & Isiode Signat20
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Wakiya
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Wakiya
Sam 16 Oct 2021, 17:26




" O-Oui… Isley. "

En voilà une faute bien bête, effectivement. Si Wakiya se montrait aussi familière avec Ren, ce ne fut bien qu'à cause de leurs nombreuses similitudes. La plus jeune se sentait moins à l'aise en compagnie des étrangers, alors qu'elle était censée être l'inconnue en territoire non familier. Les Anges étaient de loin de bonnes personnes, les jumeaux l'ayant acceptée dans leur cocon avec une telle déférence. Ce n'était alors en rien singulier de les traiter avec respect. Malgré tout, Isley avait raison : ils vivaient sous le même toit, pour encore un bon moment, certainement. Elle pouvait se montrer plus ouverte, plus encline à tisser une réelle amitié avec eux. Avec Ren, ce fut d'une facilité déconcertante, d'autant plus que la rouquine faisait preuve d'une jovialité hors du commun. Avec Isley, Wakiya ressentait une profonde sympathie. Avec Isiode, la tâche s'avérait un peu plus rude, mais point insurmontable. D'une certaine manière, les jumeaux se ressemblaient plus qu'on ne pouvait le croire. La brune devait juste apprendre à relâcher la pression, détacher ses nœuds pour mieux les refaire.

Studieuse, la jeune Muse entama le mouvement pour rengainer le fameux katana, avant de se raviser au bout de quelques essais infructueux pour la confier aux mains de son professeur attitré. Se séparer de l'offrande de Yesane ne lui fit rien, elle partait même du principe qu'une lame sera entre de bien meilleures mains auprès d'un soldat. De multiples questions lui brûlaient la langue lors de l'inspection du Yuërell ; entre autres, l'Orine se demandait si ce type d'armes lui évoquait quoi que ce soit. Un maniement particulier, des techniques, une légende ou une anecdote. Être à l'écoute d'Isley la plongeait dans un état poussé de plénitude, car malgré elle, elle inspirait l'Ange. Ce dernier se laissait porter par les émotions propres à l'Art de la Guerre, ce dont Wakiya était bien incapable de lui procurer, là où elle imaginait bien Ren exceller. Il ne devait trouver de l'intérêt que dans l'originalité du duo des lames. Une inspiration plus tard et l'Orine se promit de rendre grâce à cette occasion. Échouer serait comme ne pas rendre hommage à son protecteur. La Hanatsu acquiesça aux explications de son instructeur, assimilant le moindre engrenage de cette machine qu'il décrivait. Visualiser le phénomène l'aidait à comprendre et coordonner ses muscles, en vain puisqu'un détail important lui fit défaut : l'expérience. D'une belle et remarquable démonstration, Isley lui montra la marche à suivre et mit l'accent sur un détail, LE détail.

" Je… je pense avoir bien vu. " Elle lui sourit, un peu plus confiante à chaque minute.

Ne s'étant pas attendu à être "manipulée" par l'Immaculé, l'Orine se laissa malgré tout conduire par les fameux rouages de la mécanique. Docile et surtout observatrice, la Sunano obéit aux directives, jusqu'à que le frottement du fil contre le fourreau tonna ce long et singulier chant ferrique. L'éclat du katana se renforça au contact du soleil, libéré par les mains éprouvées de la Nawashi.

" Ce n'est pas ridicule à mes yeux. Elle tourna à moitié sa tête en sa direction, cherchant à s'ancrer à au bleuté de ses pupilles. La première et dernière fois que mes mains ont brandi cette arme, elles tremblaient. Avec v— toi, c'est plus facile. S'en retournant sur la lame qu'elle rengainait, une nouvelle interrogation lui vint alors. Est-ce que le sens a une importance ? Elle tourna de l'autre côté le fourreau. Si je la dégaine ainsi… Ce qu'elle fit. L'angle de la lame est tourné vers le ciel… Wakiya se retourna encore vers lui. Serait-ce pour contrer une attaque aérienne ? "

Elle parlait. Elle parlait et parlait, car elle devait faire taire cette voix envahissante.

" Fais en sorte de reculer d'un coup pour coller tes fesses à lui. Il est laaargement plus grand que toi, mais ça devrait quand même lui faire de l'effet. " Wakiya ignorait du mieux qu'elle pût absolument tous ses commentaires, ce qui était l'attitude la plus sage à adopter.

Sa chouchoute n'était pas bien coopérative. De ce que Nakir avait pu comprendre, elle devait encore être vierge. Quelle tristesse, quelle lamentable erreur d'avoir choisi celle-ci. Comment une maîtresse du bondage pouvait être encore pure ? Elle était certes jeune, mais de bien plus petites jouvencelles se faisaient dépuceler. Enfin, ce n'était pas bien grave : grâce aux tentateurs murmures de la Perverse, l'innocente Wakiya finira par enfin embrasser sa voie, la meilleure possible : celle de la dépravation.

" Qui m'appelle ? Son kimono flotta au gré de son pivotement, elle avait l'air de comme flotter dans de l'eau. Ses prunelles rosées et pétillantes s'écarquillèrent à la tignasse reconnaissable du Dévoué. Oh, c'est la couille molle ! "

Sa silhouette s'embrasa d'une lueur divine, avant d'éclater en une pluie de petits cœurs magiques qui se dissipèrent au contact du moindre obstacle. Sa chevelure avait doublé de longueur et lui servit comme seul apparat. Ainsi nue, on reconnaissait bien la Perverse, libérée du carcan de la pudeur. A cette vision, Wakiya fit tout pour rester concentrée sur Isley, bien heureuse que sa stature la dominait entièrement. Kennocha, préservez-moi.

" Till, Till, Till… Elle lévita jusqu'à lui, un grand sourire étirant ses traits. Ils le savaient tous : ses mèches ne permettront pas de tout masquer. Tu ne peux vraiment plus te passer de moi. Je pensais qu'on en avait assez parlé ? Son index alla lui gratouiller le menton. Enfin, c'est plutôt toi qui as décrété que nous n'avions plus rien à nous dire. Elle tournoya autour de lui, tel un feu follet. Entre nous, tu sais très bien que cela ne sert à rien. Par contre, si tu ne veux pas partir, je veux bien écarter les cuisses pour que tu puisses me présenter tes arguments. Elle s'arrêta face à lui. Je. Serai. À. L'écoute. "

Étrangement, le Dévoué ne sembla pas plus réagir à ses provocations. Elle ne finit par tilter correctement que lorsque son attention se porta sur Isiode Yuërell. À ce moment-là, elle éclata de rire et s'accrocha à l'épaule de Till.

" Sérieusement ?! Quelles étaient les chances ?! Elle repartit dans l'ivresse de l'hilarité, avant de se reprendre face au sérieux pompeux de son homonyme divin. Quel drame, nos Élus se fréquentent. Ses iris s'illuminèrent, imaginant ces deux-là emprunter la même voie que leurs Archontes. Tu penses quoi de ma chouchoute ? Elle serait trop mignonne avec le gentillet. Mais honnêtement… si elle parvenait à ne serait-ce que faire bander ton chouchou, ce serait merveilleux. "

Elle parle à quelqu'un ? Pourtant, il ne semblait pas y avoir de réelle interaction par là-bas, même si elle n'entendait pas très bien d'ici. Elle ne capta même pas l'œillade que lui envoya Isiode, ne souhaitant pas qu'Isley prit mal son manque de concentration.


1191 mots ~


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Ven 29 Oct 2021, 18:58



Remarquant le soin et l’effort qu’elle appliquait aussi bien dans l’enchaînement de ses mouvements que pour entretenir un ton plus familier à mon égard, je ne pus retenir le rire qui fleurit à la commissure de mes lèvres, répondant avec grand enthousiasme à ses interrogations. Entre mes deux oreilles, les différentes informations dont j’avais gavé mon cerveau ces derniers jours émergeaient une à une au creux de mon esprit. Les renseignements se frappaient et s’emmêlaient, se perdaient et se retrouvaient, mais je parvins néanmoins à creuser et extirper ce qui, pour l’instant, comptait vraiment.

« Sache que rien n’est laissé au hasard dans les arts martiaux, lui confiais-je en conservant le contact de ses yeux dans les miens. En fait, lorsque le tranchant de ton katana est dirigé vers le haut, il serait plus aisé de le dégainer, plus naturel de réaliser le mouvement en somme. Évidemment, qui dit confort dit précision et rapidité. Par conséquent, ce n’est qu’une autre habitude qui s’est développée chez les combattants afin de réduire la gêne que le dégainement de leur arme pourrait leur causer en situation de combat. Voyant qu’elle me portait une attention intense et soutenue, je poursuivis sur ma lancée, enchanté de constater que le sujet semblait sincèrement l’intéresser. Cela dit, ce qui m’a beaucoup surpris en faisant mes recherches, c’est d’apprendre que la grande majorité des sabres d’inspiration orine se portent habituellement avec le tranchant tourné vers le bas. Or, traditionnellement, le katana est dé…gainé… autrement…? »

Plus j’observais Wakiya, plus l’énergie de ma voix s'amenuisait au fond de ma gorge. Je prenais conscience de quelque chose, le rouge enflammant progressivement mes joues alors que la réflexion se renforçait dans mon cerveau. Rigolant avec embarras, je me rapprochais de son fourreau, l’empoignant pour le tourner de nouveau – le tranchant vers le bas.

« Je suis désolé. Depuis tout à l’heure, je n’avais pas remarqué que tu gardais ta lame dans le mauvais sens! Cette fois, je le retournais du bon côté, tranchant vers le haut. Ceci est le bon sens pour porter un katana. Désolé. J’aurais dû le remarquer plus tôt. »

Mon cœur battait à tout rompre, bruyant et violent. Première leçon et déjà une erreur de ma part. J’avais honte, mais tentais de gommer le sentiment en reprenant mes explications. Mes lectures m’avaient aiguillé sur les quelques raisons qui avaient amené, au fil du temps, les combattants à tenir leur katana, tranchant vers le haut. Bien entendu, il y avait le confort de la posture. Ensuite, le port du sabre dans le sens inverse – tranchant vers le bas – était surtout observé chez les cavaliers. Étant plus haut sur leur monture que l’infanterie, l’efficacité n’en était que plus importante, il semblerait. Le fait que ce type de port gêne moins le cavalier – une main à son arme et l’autre tenant les rênes de son cheval – avait également été soulevé par certains auteurs. M’offrant une pause dans mes commentaires, je repris après une respiration :

« Puis, l’un des avantages d’avoir le tranchant de son arme vers le haut réside aussi dans l’efficacité de l’action, puisqu’en tirant ainsi ton katana, tu dégaines et tu tranches dans le même mouvement. Ton coup en est d’autant plus puissant, car au lieu de forcer tes muscles à envoyer ta lame dans les airs, afin que ton tranchant se porte à ton adversaire, tu l’abats, de tout ton poids, vers le bas, t’aidant de la gravité pour renforcer ton coup, le rendre plus lourd et destructeur. Cette fois, je laissais courir mon regard à la surface de sa lame. Cela étant dit, il n’est pas impossible, à mon avis, que tu doives, un jour, utiliser ton arme pour contrer un adversaire volant ou un ennemi à pieds même avec le tranchant de ton arme tourné vers le sol. Dans ce cas, peut-être que la précision et la vitesse de ta frappe seront moindres, mais tu toucherais tout de même ta cible, suffisamment pour la surprendre, voire la blesser. Cependant, pour mesurer si ton coup sera puissant et juste, il faudra d’abord s’assurer de ta maîtrise de l’arme. Je lui partageais un grand sourire. Dans tous les cas, dégainement et attaque : en portant ainsi ton katana, tu fais d’une pierre deux coups! »

Je ne savais pas ce qui pouvait bien traverser son esprit, mais pendant quelques secondes, je l’imaginais se dire que je devais ressembler à un enfant obnubilé par les armes. En tout cas, c’est ce que Muramasa m’avait avoué, un jour, après m’avoir gentiment rit au nez, comme quoi je pouvais vraiment être intense lorsqu’un sujet me passionnait. Cette réflexion seule me freina subitement et, comme un réflexe, je me râclais la gorge, gêné.

« E-Encore désolé. Je me suis laissé emporter. Frottant ma nuque un instant, je finis par claquer mes mains entre elles, résolu. Aller! Retournons à nos moutons. Ton entraînement, donc! Lui tournant brièvement le dos, je l’approchais du mannequin qui avait été mis à notre disposition pour les besoins de nos exercices. Maintenant que tu comprends un peu mieux le principe, essayes de dégainer en même temps de porter un coup à ce mannequin. Comment ferais-tu? Quel enchaînement tu réaliserais? »

Me décalant légèrement sur le côté, je lui laissais le champ libre. C’était entre elle et le mannequin désormais. Cependant…

« Wakiya? »

La jeune femme était ailleurs.



Et je connaissais mieux que quiconque la raison de cet égarement. En la voyant se rapprocher de ma position, mes poils s’hérissèrent; en l’entendant prononcer mon prénom, ma langue claqua violemment contre mon palais.

« C’est exact : nous n’avions plus rien à nous dire à l’époque, et surprise! C’est toujours le cas aujourd’hui. Mes pupilles tombèrent brièvement sur la naissance de sa poitrine, jusqu’à remonter vers le galbe de son faciès. Pars, avant que je t’y force. »

D’un mouvement sec, je repoussais sa main sur le côté, alors qu’elle reprenait de l’altitude, valsant telle une Fae moqueuse dans le confort aérien. Elle me parlait, mais je me permettais de faire la sourde oreille, cherchant surtout à savoir pourquoi diable elle se trouvait ici. Cependant, mon regard ne put échapper au sien bien longtemps, son visage se suspendant à quelques centimètres à peine du bout de mon nez.

« Arrête tes conneries… Mes pupilles s’illuminèrent, prisonnières d’une flamme iridescente de colère, au milieu d'une tempête de cyan froid et austère. Si tu avais besoin de quelqu’un pour se soulager en toi, t’aurais pas fait le voyage jusqu’à moi. »

J’en avais terminé avec cette salope de bas étage. Et à moins qu’elle s’ennuyât tellement de son côté, qu’elle souhaitait désormais me casser les pieds, je ne voyais pas pourquoi elle avait fait le déplacement. Distraitement, mon œillade se perdit sur les épaules de mon Élu. N’avait-elle rien de mieux à faire que de… … Je réalisais soudain. Et en quelques secondes, c’était comme si l’hilarité de Nakir confirma mes craintes.

« Quelles étaient les chances?!

- … Quoi? »

Mon esprit se bloqua instantanément.

« Quel drame, nos Élus se fréquentent, s’amusa-t-elle en étirant un sourire mutin.

- … C’est une malédiction, murmurais-je faiblement dans le creux de mes mains, accablé, la laissant blablater sans avoir la force de l’arrêter. Pourquoi? Fut le seul mot que je parvins à expirer ensuite. C’est une blague, j’espère. Pourquoi tu n’es pas allée te lier à l’une de ces dépravées sexuelles d’Avalon? Qu’est-ce que tu veux faire de cette… Je fixais la concernée avec attention, un sourcil se soulevant. … de cette pucelle? Vraiment? T’as plus d’humour que je le croyais. »



« Isiode? »

L’Immaculé était ailleurs, mais au son de sa voix, il reporta immédiatement le bleu de son regard sur son visage.

« Est-ce que… tu es prêt? »

Silence, jusqu’à ce qu’il daigne hocher de la tête. Pourtant, il était loin d’être concentré, et l’Orine en avait conscience. Elle le connaissait suffisamment bien pour le savoir, parce qu’à présent, il ne la transperçait pas de son regard, comme il le faisait d'habitude. Au lieu de quoi, il semblait la regarder, mais sans la voir. Intriguée, la rousse resta muette avant de faire comme lui et de se mettre en position, incertaine.

« Tu es sûr que tout va bien?

- Excuse-moi. J’ai un moustique qui ne cesse de bourdonner à mon oreille. »

Elle jeta un bref regard sur son épaule. Pourtant, elle n’apercevait aucun insecte… Et un moustique pouvait-il réellement l'irriter à ce point?


1 402 mots (Sans les paroles de Nakir) | Post II



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Wakiya
Sam 13 Nov 2021, 19:20




Se concentrer aussi intensément s'avérait bien trop compliqué. C'était comme vouloir lire un livre en se faisant taper derrière la tête à plusieurs reprises. Wakiya avait beau verser tout l'émeraude de ses prunelles dans le céleste des siennes, la brume de son esprit s'épaississait sous chaque injonction de l'Archontesse. Du peu qu'elle parvenait à capter, l'Orine ne comprenait toujours pas à qui Nakir parlait. Elle avait l'air d'une folle à lier ; encore plus d'ordinaire. Toutefois, la brunette se souvenait d'un détail important : rien ni personne ne pouvait voir ou entendre la divinité, à part elle. Cela ne l'aidait pas à décrypter davantage la situation, mais ce devait être lié. Sur le point de céder à la tentation, son regard s'abaissa petit à petit, mais revint aussitôt sur l'Ange lorsque celui-ci remarqua leur erreur commune. Wakiya garda la bouche toute ronde, effectivement abasourdie par un détail aussi minime et pourtant très important. Elle décomposa à nouveau le mouvement dans sa caboche et imagina bel et bien que c'était la bonne configuration. Pratique et efficace à la fois. Avec une telle posture, il lui suffirait de n'avoir qu'à dégainer le katana pour repousser le danger, puis profiter de l'écart creusé et de la confusion engendrée pour s'enfuir. Ou amorcer le prochain mouvement… Malgré tout, l'Orine préférerait surtout se défendre et s'éloigner de la menace. D'autant plus qu'elle manquait encore de force.

" Ce n'est pas bien grave, Isley, j'aurai dû faire attention aussi. Elle le laissa corriger le sens de la lame et du fourreau, et le darda à nouveau. Tu es attentif. " Elle aussi d'ordinaire. Avec Nakir, c'était moins évident.

Fort heureusement, lorsque le jumeau s'élançait dans les leçons, aussi concises que précises, il parvenait à retenir la jeune femme. Il n'était pas aussi impressionnant que son frère, mais à l'échelle de l'Orine, il demeurait un grand soldat. Surtout, lorsqu'il discourait de la sorte, la Muse parvenait à ressentir toute l'énergie qui l'animait, celle qui le poussait à brandir son arme au nom du Bien. En somme, l'Artiste le voyait telle une œuvre, captivante.

" Je pourrais t'écouter pendant des heures tant ta passion me fascine. Puisqu'il ne semblait pas entièrement comprendre où elle voulait en venir, elle tint à apporter son explication la plus sincère : Tu es Inspiré par les armes, ce doit être pour ça que tu penses t'emporter, alors qu'en réalité : tu ne fais que t'exprimer avec naturel. Pour moi, tu n'as pas à en avoir honte. " Dans le même temps, elle se demandait quelle pouvait être l'Inspiration d'Isiode.

Il fallait retourner à leurs moutons, son instructeur attitré avait bien raison ! Et au moins comme ça, cela lui évitera d— Mince, en pivotant vers le mannequin d'entraînement, la position de celui-ci était telle qu'elle avait une vue imprenable sur l'Archontesse en train de virevolter sur place, toute nue, et de déblatérer dans le vent. Wakiya aurait bien préféré une autre cible, mais les autres ne lui serviront pas plus étant donné la configuration linéaire. L'Orine pensait les Ætheri respectueux de leurs créations, bien qu'elle ne comprît pas encore très bien ce que Nakir était, ni si elle ne disait que la vérité pure et dure. Une dame partout aussi magnifique, bien que dévergondée, ne devrait pas être aussi machiavélique.

" Wakiya ? "

" Isley ? "

Elle avait répondu du tac au tac, se rendant compte soudainement de toute son étourderie. Un rire nerveux franchit ses lèvres et elle n'osa plus trop soutenir ses yeux.

" Pardon, je… j'ai un peu la tête ailleurs. Son attention vogua vers Nakir, et un peu plus loin. Elle était coutumière au mensonge. J'ai juste vu Ren et Isiode. " Elle se racla la gorge et se mit en position.

La main sur le pommeau du katana, la Hanatsu prit tout son temps pour préparer son attaque. Cela prendrait le temps qu'il faudra, comme lors des préliminaires à ses attaches. Elle était une femme patiente et en quête de la perfection. Il valait mieux réfléchir davantage lorsque le temps lui était alloué, plutôt que de se retrouver démunie et indécise quand le véritable danger se présentera à elle. Inspirant et expirant, l'apprentie se focalisa autant sur le mannequin que sur ses muscles, avant de dégainer la lame à vitesse dosée. Le tranchant traça son arc de cercle à hauteur de la cible et termina sa course lorsque la demoiselle bloqua son corps entraînant le mouvement. Malheureusement, même si l'enchaînement paraissait plutôt correct, la Sunano évalua mal la distance la séparant du mannequin et surestima la longueur du katana ; ainsi, son attaque ne l'effleura même pas.

Aussi dépitée qu'embarrassée par cette grossière erreur, l'Orine se redressa et baissa la tête, un sourire mitigé sur le visage. Ce qui apporta son lot de coloris à ses joues, en revanche, n'avait rien à voir avec l'entraînement actuel.

~~~

Une lueur vilaine, très vilaine, apparut dans les iris de la Perverse, comme si elle avait attendu ce moment depuis si longtemps. Elle n'avait pas imaginé se confronter aussitôt à Till, mais il était un parfait choix pour s'échauffer. Il ne captait pas ses choix et il galèrera à la suivre, parce qu'il n'était que dévoué à ses propres idéaux sans saveur. Ce devait être bien pour cela qu'ils n'arrivaient plus à être aussi compatibles ; d'un autre côté, dommage, puisque son surnom en disait long sur ses efforts à lui faire plaisir.

" Pourquoi, dis-tu ? Ce serait trop facile, voyons ! Ces poufiasses n'ont pas la moindre considération pour le Sexe véritable. Tu pensais me trouver dans les bas-fonds de la Luxure, mon cochon, mais tu devrais savoir que je sais viser juste. Dit-elle en passant sa langue sur sa lèvre inférieure, très lentement. Certes… Elle se tourna vers la Nawashi. Cette petite a son lot d'imperfections. Mais je te l'assure, elle est à ça – elle décrivit une courte distance entre son pouce et son index – d'être un trésor inestimable. Nakir tissa le suspense, toujours aussi proche et bien avenante auprès de Till. Elle se focalisa alors sur ce que décrivait ses doigts et éclata de rire. Hé regarde, c'est la queue de Riardrul le Rebelle ! " Elle repartit de plus belle.

Et il insinuait qu'elle n'avait pas assez d'humour, quelle mauvaise foi ! De toute manière, à l'époque, ce n'était pas sa malice qui l'intéressait tant, mais plutôt sa bouche, ses seins, son cul, peut-être un peu de tout en fait. L'Archontesse se fit plus sage en se posant aux côtés de son homologue, cherchant à ce que leur proximité l'obligeât à humer son parfum tentateur.

" Si tu veux tout savoir, cette Orine a un Art secret : elle pratique le Shibari. Quand je l'ai découverte au beau milieu des moineaux du Bien, j'y ai décelé autant le génie que la sottise. Elle sourit grandement. Ainsi, elle m'a plu. Quant à toi, je m'attendais à ce que tu jettes ton dévolu sur un Ange, mais pourquoi celui-là ? Il était trop coincé, il devait y avoir une mascarade là-dessous. En parlant de dessous, son appétit revint au galop et elle se fit violence pour ne pas avoir à se lécher les babines. J'attends avec impatience que ma petite chouchoute attache ton poulain. Si elle y parvient, on pourra considérer que… Sa main fila sur la fesse du Dévoué pour la presser. J'ai gagné. S'attendant à ce qu'il la chassât, elle exécuta une rotation inverse afin de porter sa main à son engin. Attrapé, Nakir lui fit face et ses longs cheveux s'animèrent pour imiter des cordes tout autour de Till. Ça ne te rappelle pas un de nos jeux, par hasard ? "


1344 mots (sans les paroles d'Isley) ~


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Isiode et Isley
Dim 14 Nov 2021, 07:00



Au rire qu’elle échappât, dans le même temps, je croisais les bras; il était nerveux et embarrassé. Sûrement qu’elle se sentait coupable d’avoir été prise la main dans le sac, à rêvasser. Cependant, en prenant conscience de la source de ses distractions, mon visage s’altéra pour arborer des traits surpris.

« Ren et mon frère? »

À mon tour, je portais mon œillade dans leur direction. Tiens, ils avaient choisi de s’échauffer un peu, eux aussi, au lieu de rester sur le banc de touche, à nous observer. Ils s’étaient mis en position de combat, face à face, prêts à s’affronter il semblerait. Les deux se jaugeaient en silence, un mouvement de la part de Muramasa m’indiquant qu’elle serait très certainement celle qui initierait le duel… Hum. Une idée venait de me traverser l’esprit et je me retournais aussitôt vers Wakiya.

« J’ai une proposition à te faire. Croyant qu’elle serait intéressée en raison de sa visible inattention, je me jetais à l’eau : Quand tu auras réussi à entailler le mannequin au moins cent fois avec ce katana, nous prendrons une pause et nous pourrons aller voir comment ils s’entraînent de leur côté. »

Après avoir entendu la réponse de la jeune femme, j’hochais énergiquement de la tête, lui laissant à nouveau la scène. Elle se concentrait, cette fois, pleinement. Je ne la pressais pas, la laissant avancer à son rythme, mais lorsqu’elle faillît, j’intervins presque immédiatement.

« Ne t’en fais pas, rate et tu pourras recommencer autant de fois qu’il le faudra. C’est à ça que servent les entraînements : cibler nos erreurs pour mieux les corriger, la réconfortais-je en lui partageant un sourire. De toi à moi, la première fois que Père nous a entraîné avec des mannequins, j’ai donné un coup si faible que mon épée a rebondi sur le tissu. Je ne suis même pas parvenu à lui faire une égratignure et j’ai terminé les deux fesses dans le sable et la poussière. À ce souvenir, je me permis un esclaffement, l’invitant à réitérer l’exercice, sans embarras. Hormis la mauvaise évaluation de ta distance, l’enchaînement me semble être suffisamment rapide et fluide. Cela étant dit, fais attention à ne pas trop débalancer ton centre de gravité lorsque tu envoies ton offensive. J’ai remarqué qu’en manquant ton coup, tu as instinctivement voulu rapprocher ta lame du mannequin pour réduire la distance. Déséquilibre ton poids, et il suffirait à ton ennemi de frapper ton épée pour te déstabiliser et te faire tomber tête première au sol. En tapant sur l’épaule de l’homme empaillé, je lui conseillais alors ceci : Si tu fausses, la décision la plus prudente serait de creuser le plus rapidement possible la distance entre toi et ton adversaire. Le temps qui lui sera nécessaire pour te rattraper te permettra de te repositionner et de songer à une contrattaque. »

Pour des épéistes plus expérimentés, il était tout à fait possible de camoufler son faux-mouvement dans un enchaînement rapide, précis et oppressant, dans l’optique de fermer toutes les failles qui auraient pu être ouvertes dans ce faux-pas. Cependant, Wakiya n’était pas encore à ce stade et lui bourrer le crâne de mille et une informations pour son premier entraînement n’était, également, pas une bonne idée. Nous avancerons à son rythme, sans empressement. Néanmoins, avec cette nouvelle motivation, j’espérerais qu’elle puisse se réfugier dans sa bulle et focaliser toute son attention sur l’adversaire rembourré.



J’évaluais la petite au loin ainsi que la mollesse des coups qu’elle portait à ce pauvre mannequin.

« Laisse-moi douter de cette justesse dont tu te vantes, déclarais-je en cillant à peine. Tu te tires une flèche dans le pied avant même d’avoir amorcer la course. »

Malgré tout, Nakir semblait confiante des aptitudes de sa favorite. Elle y décelait un potentiel que je ne réussissais simplement pas à voir ou à comprendre. À mes yeux, sa « chouchoute » n’était qu’une perte de temps, un déploiement d’efforts vainement consumé, là où mon Élu marchait déjà sur sa voie, un chemin sur lequel il me faudrait le ramener de temps en temps pour que, plus jamais, il ne s’en éloignât : un chemin vers le Dévouement absolu et parfait. Rien que d’y penser, un frisson impatient me submergea, mais je me contentais de rester stoïque, immuablement droit, puisque ce ne serait pas long avant que cette effrontée pense que je m’excite en raison de notre proximité. Quoi qu’il en soit, si l’Archontesse désirait sincèrement gagner, elle aurait mieux fait de parier sur un cheval de course mieux paré. À quoi songeait cette sotte de toute façon? Qu’avec l’espoir, sa petite saurait gravir tous les échelons? Cette femme n’était en rien une héroïne de conte ou de roman, alors quoi? Nakir faisait tout cela pour la compétition ou souhaitait-elle simplement emmerder une autre personne avec son existence? La Perverse comprendrait rapidement que ce n’était plus le moment de s’amuser et c’est pourquoi je détournais, ennuyé, le regard de sa mesure approximative de l’engin de Riardrul. Étonnant, cela dit, de constater que celui-ci avait un appareil inversement proportionnel au niveau d’agacement qu’il m’inspirait.

« Tiens donc, ta petite pratique le Shibari? Ses doigts doivent la démanger de ne pas pouvoir pratiquer son Art autant qu’elle le veut, coincée sur cette île », m’exclamais-je d’une inflexion suffisamment forte pour qu’IL puisse m’entendre, un sourire arrogant dansant à la surface de mes lippes, écartées par la moquerie.

En biais, je captais aussitôt la lueur de son regard, aussi bleu qu’électrique. Une courte confrontation s’engagea, mais j’y mis fin en reportant mon attention sur la Rose, qui voltigeait allégrement. Si son visage restait inchangé, j’avais tout de même réussi à distinguer quelques éclats intéressants dans l’océan de ses yeux. Il s’interrogeait.

« Je l’ai choisi parce qu’il est sur la bonne voie, contrairement à ta pouliche égarée. J’haussais des épaules, trouvant tout aussi ironique qu’elle le fait qu’une pratiquante du Shibari se soit retrouvée sur l’une des terres de la Vertu. Lorsqu’il comprendra que je suis ici pour l’aider, et non pas pour le hanter ou le manipuler. À cet instant précis, j’étais assez content de savoir que le concerné ne pouvait entendre Nakir. Alors, nous pourrons tous deux mener à bien notre mission. »

Je me fichais de l’expression dont elle me gratifiait, je me fichais de jouer avec les ambitions et la loyauté de cet homme. Le Dévouement d’une personne pour une autre, pour une cause, ne se trouvait pas dans la sincérité, encore moins dans la gentillesse ou la bonté qu’il était possible d’offrir à un tier parti. Tout était bon pour servir ce Dévouement : mentir, briser des amitiés, briser des amours, briser ses intérêts et sa propre vie s’il le fallait. Nous n’avions pas à nous préoccuper des autres. Nous devions simplement avoir les yeux rivés sur une seule chose : elle deviendrait alors la raison qui nous pousse à nous réveiller le matin, qui nous pousse à respirer, qui nous pousse à avancer, un pas à la fois, dans cet Univers. Elle deviendrait alors toute notre existence et… et… Mon visage se décomposa alors lentement, l’arc de mes sourcils tremblant à la sensation de ses doigts  sur mon séant. J’étais en plein monologue intérieur, inspiré par la passion, et voilà qu’elle m’interrompait, qu’elle… qu’elle… À sa main sur ma verge, cette fois, la veine à ma tempe faillit exploser, mais j’inspirais une profonde bouffée d’air pour me calmer. Tss, tss… Elle voulait vraiment jouer à ça? Très bien, ma belle. Jouons.

« Sauf que les positions étaient légèrement différentes. »

Effleurant le rosé de ses mèches, ces dernières se mirent à virevolter tout autour de mon corps, relâchant leur emprise, tranquillement, mais sûrement. Désormais libéré, j’ouvris l’une de mes paumes, y faisant apparaître une corde, solide et enchantée. Puis, guidant d’une voix basse les mouvements du cordage, celui-ci s’entortillait autour de la Perverse, la retenait, la serrait. Il répondait à chacune de mes directives et élaborait chacun des nœuds que je lui décrivais à haute voix. Pourtant, lorsque vint le moment de lui entraver ses bras, je repensais à sa main baladeuse sur mon entrejambe, la retirant fermement de là. Malgré tout, je conservais ses doigts à l’intérieur de mon poing, déplaçant sa main dans son dos, attirant son autre bras, pour les attacher dans un dernier nœud. Ce n’est qu’en cet instant que je m’arrêtais derrière elle, posant le bout de mon menton sur son épaule.

« D’habitude, j'avais de solides menottes pour t’attacher les poignets et les pieds. Cela dit, même sans, c’est très bien comme ça, je trouve. »

J’étirais un sourire terrible, l’éclat de mon regard s’acérant, s’intensifiant, autour de mes pupilles. Je laissais passer un certain temps, contemplant la brillance de sa chair, la finesse de son visage.

« Le jour où ta « chouchoute » parviendra à enrouler l’un de ses nœuds sur cet homme, les Chamans cesseront d’organiser des orgies. Finalement, je me détachais d’elle. Tu ne gagneras pas. J’en étais persuadé. Mais tu sembles plutôt motivée actuellement… Rendons les choses un peu plus intéressantes, en souvenir du bon vieux temps, on va dire. Lui faisant de nouveau face, je braquais mes pupilles dans les siennes, poursuivant : Puisque tu n’aimes pas quand c’est trop facile, je vous laisse un an pour parvenir à l’attacher comme je viens de le faire avec toi. Et avec son consentement, bien entendu. D’un geste, je pointais le concerné, captant alors le lilas de son regard; iridescent, insolent. Si elle ne réussit pas d’ici un an, tu seras obligée de réaliser chacun de mes souhaits. De nouveau, je suspendais mes lèvres au-dessus de son oreille, susurrant avec calme : Tu feras tout ce que je te demanderai, le moindre de mes caprices. Peut-être, comme ça, tu dégageras enfin de ma vie. Arborant un sourire plus plaisant, enfantin, je reculais, les mains derrière le dos. Dans l’éventualité où tu parviendrais à gagner… Je me tus un bref moment, pensif. Choisis. Ce ne serait pas juste si je venais à décider pour toi. Enfin, si tu veux t’y frotter. »

De toute façon, elle se frottait à presque tout.


1 696 mots | Post III



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Dim 14 Nov 2021, 17:43




Pouvoir assister à un entraînement entre Ren et Isiode serait un honneur et une opportunité inestimable. De loin, l'Orine avait pu étudier le savoir-faire de sa consœur lorsque celle-ci partait à l'entraînement, quant à l'Ange il ne lui semblait pas en avoir encore eu l'occasion. L'observation contribuait à l'expérience, les applications d'Isley en étaient une preuve. Wakiya y était coutumière pour n'avoir eu comme professeur que des illustrations et des chapitres remplis de théories ; les débuts s'étaient avérés difficiles, son manque de confiance en soi y étant pour beaucoup, mais les résultats furent bien présents. Le shibari était physique, mais pas autant que le maniement d'une arme et le port d'une armure. L'ensemble de ses muscles s'attelait à la tâche dans l'espoir d'atteindre sa cible et de montrer au Yuërell que cette petite brunette était capable. Cent entailles, ce n'était rien face à ses milliers de nœuds confectionnés.

Motivée par les encouragements d'Isley, la Hanatsu réajusta le poids du casque sur ses épaules et se focalisa sur la régularité de sa respiration. Corrigeant sa position, elle rengaina le katana à sa ceinture pour se préparer à la prochaine attaque. Avec ces fameuses cent entailles, son dégainement et sa précision se peaufineront tout le long de la séance. C'était un bon exercice, Wakiya ressentait tout son potentiel gratifiant. Il ne manquait plus qu'un effort de sa part pour profiter de l'expérience glanée. Faisant fi des apparentes pitreries de la Rose, l'Orine ne se concentra plus que sur le mannequin et réalisa l'attaque attendue. Cette fois, le fil de la lame réussit à frayer son chemin à travers le tissu. Ravie, un sourire enfantin prit naissance sur son visage et elle se tourna vers le jumeau ; ce sourire était radieux, même à travers la maille protectrice.

" J'ai touché ! Amplement respectueuse, elle dressa une brève révérence, selon le savoir-vivre Orine. Merci pour tes conseils ! " Aussitôt enhardie par le succès, la Sunano reprit position pour entamer la série. Il y avait pour ainsi dire un début à tout.

~~~

" Vilain. Très vilain. " La prenait-il pour une idiote ? Elle voyait très bien à quoi il jouait avec cette injonction faussement assumée. Tss, cela n'allait pas forcément arranger ses affaires. Mais ainsi était la Compétition.

Son sourire mutin démontrait toute sa confiance quant à son entreprise. Till n'entrevoyait pas le potentiel de sa chouchoute, et c'était là que l'un de ses nombreux problèmes. Pour remporter ce Jeu, il fallait miser sur le long terme, puisqu'elle était persuadée qu'aucun d'entre eux n'arrivera à trouver la perfection dans l'immédiat. Si une telle excellence existait parmi les Mortels, alors le concerné se serait déjà élevé parmi eux au Panthéon. Savoir que leurs élus se trouvaient en confrontation directe lui plaisait, le Jeu n'en serait que plus pimenté ; néanmoins, Nakir ne pouvait que concéder que cet Isiode Yuërell serait un problème s'il conservait son ascendance. Le hic étant que le Dévoué visait bien trop haut : plus l'élu sera puissant, plus il sera revanchard à leur cause ; et d'ailleurs, cet Ange devait être l'un des plus compliqués à gérer. Il n'y avait qu'une seule bonne stratégie lors de cette Compétition : saisir la racine par le bas, la prendre au dépourvu, afin de mieux lui montrer où pousser. Till peinera à s'accommoder d'un tel poids, ainsi était-ce de s'aveugler.

" Tu cherches à le rendre coopératif, lui, celui qu'on surnomme à juste titre "le Boucher" ? Elle aussi pouvait s'exprimer fortement pour capter l'attention de son spécimen. Il devait bien le savoir qu'elle savait porter sa voix très, très loin. Tout ce que tu récolteras de lui, c'est une lame en ta direction pour te chasser. Tu ne fais pas parti du monde qu'il cherche à construire. Elle haussa les épaules, odieuse. En clair, tu seras un poids sur sa route. Un moustique qui bourdonne. "

La Déesse le darda de haut, le saisissant littéralement par la queue. Un avant-goût de sa future victoire sur ce bon garçon. Supposant qu'il continuera de la repousser, elle désamorça ses défenses pour lui laisser le champ libre. Elle avait suffisamment rigolé ; pour le moment. Quelle ne fut son étonnement lorsqu'il prit les devants, comme s'il ne souhaitait pas la laisser partir. Elle haussa un sourcil, intriguée. Aurait-elle réussi à raviver la flamme qu'il éprouvait pour elle ou celle-ci avait toujours été présente sous sa carapace taciturne ? Ils étaient assez nombreux à la convoiter parmi les descendants d'Isemli, ce qui lui octroyait généralement la position de choix. Malgré tout, lorsque c'était Till qui l'agrippait, le plaisir s'en retrouvait décuplé. Leur belle magie ne semblait pas rouillée, tant les boucles restreignaient son enveloppe charnelle à la perfection. Elle rit, la lueur de son regard à nouveau emballée. Peut-être bien qu'ils pourraient faire une démonstration à sa chouchoute, au moins pour stimuler son imagination.

" La maîtrise des préliminaires fait toujours parti de tes qualités. Durant un instant, la Rose serait prête à oublier ces insignifiants mortels, juste pour pouvoir chevaucher le Dévoué sur les belles prairies d'Orhmior. Tu me promets une excitation graduelle sur une année entière, es-tu vraiment prêt à partager cette aventure avec moi ? Ses mimiques cherchaient à la rendre désirable. Avec son contact de tantôt, l'Archontesse pouvait deviner que son partenaire serait prêt à s'engager sur une telle épreuve. Et à bien y réfléchir, ce pari pourrait parfaire sa chouchoute. Que je dégage de ta vie ? Ne serait-ce pas un tel gâchis, alors qu'en un claquement de doigts, tu aurais accès à tout ce que je peux te donner ? Tu es très bien au fait de l'infinité de mes talents. Elle leva les yeux au ciel, ne pouvant guère faire plus avec ces délicieuses entraves. Tu comprendras que nous ne pourrons jamais nous passer l'un de l'autre. Enfin, seulement si tu gagnes. "

Insolente, elle soutint son regard lorsque la possibilité lui était allouée. Le contact s'éperdit lorsqu'elle remarqua que son élue accompagnait l'Ange jusqu'au second duo. Oh, ce devait être un sacré spectacle pour cette fille innocente. En toute réponse au bref intérêt que lui accorda Wakiya, l'Archontesse lui tira la langue. Ça, petite, c'était un vrai shibari. Sans surprise, la brunette détourna le regard et ne préféra plus s'en soucier.

" Si ton choix s'était porté sur son jumeau, même avec moins de six mois, ce serait une partie de plaisir. Mais l'autre, hmm… La Déesse suscitait le doute, alors que sa réponse restait évidente. J'accepte ton pari à une condition : si nos Élus ne se côtoient pas suffisamment, alors le délai alloué sera réévalué. Ton Ange est un soldat, il pourrait bien passer plusieurs mois – si ce n'est plus – sur un champ-de-bataille à l'autre bout du monde. Ma chouchoute, elle, risquerait de ne pas l'accompagner, en outre à cause de leurs disparités raciales. Son visage s'adoucit, sa voix séductrice. Ce serait plus juste ainsi, ne crois-tu pas ? Dans le cas contraire, elle cherchera à lui faire changer d'avis par, absolument, tous les moyens. Si un tel désagrément survient, nous trouverons un moyen de contenter tout le monde. Le sexe arrangeait tout. Pour ce qui est de ma récompense, c'est tout décidé : je veux la même que toi. Elle s'avança, saucissonnée par l'Art Divin, et se pencha à son oreille. Tu seras dévoué à moi. " Les dés étaient jetés.

~~~

Wakiya ne comprenait pas à quoi Nakir jouait. Au fond, elle était même plutôt déçue de ne pas pouvoir savourer cette pause amplement méritée. Ce qui rajoutait à l'inconfort de la situation fut le simili de dispute qui prit place entre Muramasa et Yuërell, la première inquiète par les "absences" du second. Isley aussi avait remarqué que la Sunano manquait de concentration aujourd'hui. Le caractère pesant s'étant abattu sur eux ne lui plaisait pas. Pour une fois, Wakiya serait prête à chasser l'Archontesse de vive voix, mais elle ne le pouvait pas. Frustrée, elle fit bien de garder son casque pour masquer ses émotions et, à la première occasion venue, elle s'éloigna du groupe.

" Je ne me sens pas bien, excusez-moi… " L'Orine ignora le moindre appel afin d'aller se réfugier dans leurs quartiers. Peut-être que le calme l'aidera à apaiser la tempête de son for intérieur.


1452 mots ~


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Isiode et Isley
Lun 15 Nov 2021, 14:22


Tsurugi

Nous les laissâmes partir, chacun de leur côté, mais après plusieurs minutes, nous finîmes par nous séparer afin de les rejoindre et tenter de comprendre ce qui s'était passé.

« Hey… Wakiya? »

Prudemment, je m’approchais de sa position, cherchant à capturer le sinople de ses prunelles. Cela ne tarda à être fait, son regard se tournant instinctivement dans ma direction à l’entente de son prénom. Un sourire se dessina naturellement à mon faciès, alors que je prenais mon courage à deux mains pour avancer de nouveau. Mon cœur battait violemment, soucieux et affolé, contre la cage de mon thorax. Je luttais pour ne pas laisser transparaître l’embarras qui m’assiégeait, les questions qui me submergeaient. Cependant, la fuite soudaine de la Muse m’avait désemparé. Que s’était-il passé pour qu’un changement aussi subit survienne? Avant que nous nous permettions notre pause, elle s’était montrée souriante et allègre, radieuse et fière de ce qu’elle avait accompli aujourd’hui. Pour plusieurs, peut-être que cela ne représentait qu’un exercice futile et insignifiant compte tenu de la nature de notre fameux entraînement, mais aux yeux de Wakiya, il s’agissait d’un pas important, du premier en réalité, et comme vous le saviez, les premières fois étaient toujours les plus compliquées. Nous sommes étreints par un mélange sournois et euphorique d’appréhension et d’excitation, d’idéaux et d’expectations. Peut-être que ce que nous avions fait aujourd’hui avait froissé ses attentes au point de lui faire peur. Peut-être doutait-elle désormais de sa capacité à pouvoir continuer un tel entraînement… Non, je n’en étais pas certain. Après tout, elle s’était extrêmement bien débrouillée et l’enthousiasme que j’avais perçu dans son timbre, la persévérance que j’avais noté dans ses gestes, avaient trahis son dévouement pour l’activité.

« Que les Ætheri soient loués, je t’ai enfin trouvé, laissais-je entendre dans un soupir de soulagement. Si cela ne te dérange pas, est-ce que je peux m’asseoir un instant? »

Alors, de quoi s’agissait-il? Est-ce que je l’aurais surmené sans même en avoir conscience? La réflexion, une fois songée, s’ancra férocement à mon esprit et je dû lutter avec ma salive pour déglutir sans m’étouffer. Continuant de sourire, visiblement troublé, je pointais le banc sur lequel elle s’était installée, remarquant un espace vacant ainsi que son casque d’entraînement, qui reposait à ses côtés. Désormais à découvert, son visage me paraissait fatiguée, ennuyé, comme si les exercices avaient fini par drainer toute son énergie. Malgré tout, la brune m’offrit un maigre sourire avant de m’inviter à prendre place. Je la remerciais chaleureusement, m’asseyant à mon tour. La nervosité m’incita à parler en premier.

« Tu te sens mieux? Tu nous as inquiété en partant comme ça. J’espère que ce n’est pas en raison de ce qui s’est passé entre Isiode et Ren… »

Les deux avaient fait une scène un peu après que nous les avions eu rejoints. Isiode était supposé enseigner l’une de ses prises à Muramasa, mais pour une raison ou une autre, il n’arrivait tout bonnement pas à se concentrer. Son regard se perdait un instant dans la cour, tandis que la minute suivante, il paraissait scruter nos environs, l’acuité de ses pupilles nous transperçant comme des lames; inflexibles et perçantes. S’il semblait avoir certaines choses à nous dire, il n’eut pourtant la volonté de nous les exposer de vive voix. Au lieu de quoi, il préféra mettre un terme à l’exercice avec Ren. Évidemment, l’Orine avait cherché des réponses dans l'immédiat, mais mon jumeau s’était de nouveau refermé comme une huître pour s’éloigner, prétextant vouloir ranger et nettoyer le terrain. Un peu après cela, Wakiya était également partie, sans un regard en arrière. C’est pourquoi j’étudiais avec précaution les crispations de son minois, l’accent de sa voix, y cherchant le moindre signe qui saurait m’alarmer, tout en conservant un air bienveillant à son endroit. Cependant, outre la lassitude et le désarroi qui tremblaient au creux de ses pupilles, je n’y remarquais aucun autre trouble venu assombrir son expression, comme il nous avait été possible de le pressentir, plus tôt, quand elle avait choisi de se retirer. En un sens, cela m’indiquait au moins qu’elle semblait s’être calmée.

« S-Si c’est bien le cas, alors je m’en excuse sincèrement. »

En signe de pardon, j’avais posé ma main droite contre mon épaule gauche, commençant à pencher ma nuque vers l’avant. Toutefois, Wakiya m’arrêta à mi-chemin, gênée par ma disposition à m’excuser à tout-va, voulant tout de suite résoudre le malentendu sur la situation. Je l’écoutais sans l’interrompre, captant que quelque chose d’autre semblait la tracasser, sous le voile de sa sincérité, mais elle préférait ne pas se confier.

« D-D’accord, très bien. Ils se comportaient vraiment bizarrement, elle et mon frère, alors qu’en début de journée, tout avait été comme d’ordinaire. Et tu me jures que ce n’est pas en raison de notre entraînement, hein? »

En insistant ainsi sur la question, je pus au moins arracher un sourire à la jeune femme, qui me le confirma pour la énième fois. À mon tour, je laissais flotter un rire sur la commissure de mes lèvres.

« Dans tous les cas, nous en avons terminé pour aujourd’hui. Ce qui s’était produit avait incontestablement ruiné l’ambiance. On pourra reprendre une autre journée. Abandonnant le banc, je me remis sur pied, lui faisant volte-face un bref moment. N’empêche, nos entraînements, seuls, ne suffiront pas à te rendre plus forte. Il faudra que tu t’exerces par toi-même, en fonction de tes temps libres. Une course le matin pour augmenter ton endurance, par exemple, ou soulever quelques poids pour renforcer tes muscles. Également, en tant qu’entraîneur attitré, je voudrais que tu fasses ceci : une fois par jour, pratiques-toi à donner une centaine de coups avec ton katana. Nous pourrons augmenter le nombre de répétitions une fois que tu te seras endurcie. Cela lui permettrait également de se mettre à l’aise avec son arme, d’apprendre à la tenir en main, à la connaître. Surtout, ne te surmène pas. La persévérance est une qualité, mais mal dosée, elle peut devenir dangereuse, alors promet-moi que tu sauras être indulgente envers toi-même lorsque ton corps te fera comprendre qu’il est temps d’arrêter. »

J’étais sérieux, se fatiguer à l’excès n’étant bon ni pour le corps, ni pour l'esprit. En finalité, cela ne résultait qu’à se briser soi-même.

« Isiode et Ren doivent toujours être dans la cour… Est-ce que tu veux rentrer avec nous ou rester ici encore un moment? Si l’Orine semblait plus détendue, je finis néanmoins par sortir des quartiers, seul. Ah! Raclette, Pepito! Dans de longues enjambées, je réduisis la distance pour arriver à leur hauteur. Il semblerait que l’on doive rentrer plus tôt que prévu. Vous vous êtes bien amusés au moins? »

Les deux animaux bêlèrent et miaulèrent, de concert, avec enthousiasme. Quelques personnes semblaient avoir apprécié leur sortie. Tendrement, je leur caressais le crâne.

« Allons trouver les deux autres. »



« À quoi jouiez-vous, là-bas? »

Je ne flanchais pas sous la pression de son regard, l’éclatant reflet turquoise m’enveloppant de toute part, comme pour m’isoler, m’étrangler. Pourtant, je ne flanchais pas, soutenant le poids de sa présence et de son charisme écrasant, parce qu’au plus profond de moi, l’irritation grinçait froidement. Au fil de sa « conversation », j’avais rapidement compris qu’il ne s’adressait pas à Dame Sunano, comme je l’avais initialement pensé, mais la teneur de ses propos m’avait néanmoins désabusé.

« À qui parliez-vous ainsi? »

L’entité eut un rictus, percevant les altérations dans ma voix et ma posture. Aussi infimes étaient-elles, quasi invisibles, elles ne l’étaient pourtant pas pour les yeux et les oreilles d’un Archonte.

« Une vieille connaissance.

- Un autre Archonte?

- Malheureusement. »

Il souffla du nez, visiblement agacé.

« Et pourquoi discutiez-vous de Dame Sunano? »

Accalmie. L’homme aux cheveux bleus se pencha alors au-dessus de mon visage, me surpassant de sa taille. Mais avant qu’il ait pu prononcer quoi que ce soit, une seconde voix s’éleva.

« Isiode, qu’est-ce qui se passe? Tu te comportes étrangement depuis que nous sommes arrivés dans la cour. Qu’est-ce qu’il y a?

- On réclame votre présence, Capitaine. Il leva alors la tête, abandonnant notre joute visuelle, plongeant le cyan de ses mires sur l’horizon qui s’étendait dans mon dos. Et bonne chance. Tu en auras besoin. »

Il sourit, rempli d’arrogance. Puis, sa silhouette trembla, se fractura, jusqu’à ce son corps ne soit plus que fragments dispersés qui s’effacèrent doucement dans l’air. Les jointures de mes poings se blanchirent.

« Isiode? »

Je me retournais tranquillement vers la rousse.

« Muramasa. Instantanément, l’Orine se raidit au timbre de ma voix. Sais-tu ce qu’est un Archonte? »


1 448 mots | Post IV | FIN



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