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À l'Heure des Rencontres

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Mancinia avait un sourire solaire et avenant devant l'adolescente très stressée qui s'était assise devant elle. Blu Dantilleul. Une Magicienne aux longs cheveux bruns, lisses, qui semblait chétive malgré son adolescence, mais chez une femme, cela pouvait être trompeur. Il suffisait de la regarder. Elle, Marquise, dans ses jolis vêtements, élancée. Où était donc la combattante là-dedans ? Celle qui avait bâti sa réputation première sur ses faits d'armes ? Seul un habitué le distinguerait sur ses muscles. Son interlocutrice était intimidée, c'était mignon. Ça lui rappelait des souvenirs, lors de ses premiers entretiens d'embauche, elle manquait cruellement de confiance en elle et certains examinateurs l'avaient rembarrée pour cette raison, alors que l'emploi consistait à des tâches manuelles. Cela n'avait aucun sens. Ce n'était pas trop bégaiements qui déterminaient qui vous étiez dans vos tripes. La Sertisseuse s'était toujours promis de ne pas juger quelqu'un sur ses hésitations, surtout qu'entre son Ma'Ahid, ses titres et sa réputation, ses interlocuteurs ne savaient pas toujours où donner de la tête de crainte de la vexer. C'était plus intéressant de donner sa chance de faire réellement ses preuves et puis, pour la Marquise, c'était aussi un moyen de marquer des points auprès de la nouvelle génération en mesurant la température à Basphel, où les Humains n'étaient pas les plus majoritaires, favorisant les études dans les Cités Humaines et leur Service Militaire. Sa jeune interlocutrice avait l'air de s'intéresser un peu à tout, voyageuse dans l'âme et le besoin d'avoir toujours les mains occupés. Elle connaissait aussi. N'était-ce pas pour cette raison que la Joaillière travaillait au Gouvernement tout en faisant des études de médecine en dormant trois heures par nuit ? C'était tellement gratifiant. Et puis, elle devait bien démarrer quelque part, à la hauteur des ambitions d'une adolescente.

— Je suis ravie de pouvoir vous accueillir au sein de mon personnel, dit-elle en se relevant, suivie de Monika et Rosie. Bien sûr, cela n'impactera pas votre scolarité. Je veillerai à ne pas vous réclamer pendant vos périodes d'examens, alors veuillez toujours les communiquer à l'avance, si possible. Si vous devez venir sur de longues périodes, vous pourrez bien sûr étudier et travailler, de plus ... la Bibliothèque de Nylmord est aussi ouverte aux étudiants si vous avez besoin de faire des recherches. Ce sera gratuit pour vous.

Mancinia avait contourné son bureau pour venir vers elle, lui accordant un clin d'oeil en lui tendant la main pour sceller leur accord.

— Rosie va vous faire signer le contrat. N'hésitez pas à dire si quelque chose ne vous convient pas. Monika sera aussi présente pour vous, si je ne suis pas disponible.

Et puis, si elle en avait vraiment besoin et que Blu se sentait prête, elle pourrait sans doute la prendre avec elle durant un de ses nombreux déplacements. Cela lui permettrait de voyager à moindre frais et en sécurité ... il n'y avait rien de mieux que les opportunités.

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— Tu as fait quoi ?

Mancinia avait beau lui sourire en réponse, elle le prenait au dépourvu. Encore.

— Et tu penses que je vais autoriser qu'une Aile Noire me représente, moi, sur un biscuit ?

Il avait craché sur le premier mot, avant de marqué une véritable aberration quant à cette idée, avant une courte pause. Voyant que son Humaine ne daignait pas lui répondre, il poursuivit.

— Tu sais à quel point je les méprise.
— Oui, je le sais. Cela dit, c'est bénéfique dans le sens où cela impacte mes propres commerces ... dans la mesure où notre couple est encore sensationnel au sein de mon peuple.
— Tch.

L'Ange avait toujours veillé à n'en dévoiler que peu de sa vie privée aux étrangers, essayant de protéger ses enfants au même titre que Mancinia, mais elle usait ouvertement, de plus en plus, de cette popularité que les Écuyers de l'Aurore entretenaient.

— Si cela ne te conviens pas, tu pourras toujours demander à ce que ton visage soit retiré officiellement.
— Non, c'est bon, soupira-t-il. Elle aura une dette envers moi.
— Neah ayant des dettes avec les Déchus.
— Ça ne m'amuse pas. C'est pour ça que la dette sera qu'elle dégage d'ici si elle commence à déranger.
— Je présume que c'est correct.

Ça ne servait à rien d'argumenter, seulement d'expliquer sa propre manoeuvre.

— J'essaie de créer une bonne entende avec les Déchus.
— Cette entreprise me dérange. Tu sais à quel point je ...
— J'ai besoin de leur science médicale pour les Humains, rien de plus, rien de moins. Ils ne deviendront pas nos Déchus Gardiens.

Neah eu un rire, mais une sorte de ricanement contraint qu'un réel rire amusé.

— Il ne manquerait plus que ça.
— Moi, ça m'amuse tous ces gens qui nous mangent, écrivent des Contes, prennent nos visages pour s'envoyer en l'air et colportent des rumeurs.
— Ça t'amuse ?!
— Évidemment, sourit-elle. Plus personne ne sait distinguer le vrai du faux. Seulement que tu es un Ange fou amoureux de ton Humaine, qui se perd volontiers dans tes bras. Tu sais ... Cet Amour qui nous rend soit disant faible avant qu'il ne leur explose à la gueule. Ils en oublient notre puissance respective et nous sous-estiment. Pas tous, certes, mais ils prennent le risque de se prendre un violent revers. Mais ...

Elle saisit une cagette dans sa main.

— J'ai reçu un échantillon.
— Aetheri ...

Sa compagne venait de lui tendre, démontrant l'assortiment de biscuits. Il observait ces derniers, relativement grands, les représentant dans une tenue traditionnelle du Royaume, dos à dos, avec le visage tourné et souriant vers leur partenaire. L'Ange devait admettre que c'était très ressemblant, donc, il lui suffisait de le casser et de prendre Mancinia pour la manger. Il remontait ses mires vers elle, la manger ... Vu ce qui s'était produit la dernière fois qu'elle avait voulu le manger, mieux valait être méfiant.

— Elle devrait les vendre à Boraür. Succès garanti.
— ... Je croyais que tu n'en voulais pas ? demanda-t-elle en arquant un sourcil.
— À défaut de goûter l'original, autant avoir un substitut.

Mancinia prit une mine faussement indignée, tandis qu'il croquait dedans avec un sourire révélant sa canine.

— Mais c'est toi qui ne veux pas !

Ils éclatèrent de rire.

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Mancinia était assise à son bureau, épluchant quelques papiers de comptabilité pour le lancement officiel du Rayon Solaire, prenant quelques nouvelles de ceux et celles qui seraient le fer de lance de son établissement. Surtout une, en particulier.

— Qu'as-tu à me dire la concernant ? Elle se débrouille bien ?
— Je lui ai donné le rôle principal.

L'Humaine haussait les sourcils, surprise.

— C'est assez généreux pour quelqu'un qui débute.
— C'est vrai, je l'admets. Je me dis que je tiens peut-être ta concurrente, à défaut de voir le Saraprasata dā Mārūthala se déhancher sur la piste.

Mancinia éclatait de rire.

— J'ai confiance. Je serai là.

1120 mots

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Explications

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Et en avant pour le dernier tour Je vous laisse gérer comme vous le sentez 8D - Désolée du retard, encore une fois !

GAINS

- Comme il y a quatre messages, vous pouvez prendre un gain au format de quête.

Et en supplément ;

- Blu - Popularité Nationale - Magiciens
- Kyra Lemingway - Popularité Nationale - Humains
- Lexa Blaise - Popularité Nationale - Humains
- Monika Hautbourg - Popularité Nationale - Humains

Merci de votre participation

Vous avez jusqu'au 10 Décembre à 23h59 pour poster.

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À l'Heure des Rencontres

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Mancinia l'observait de son regard scrutateur, sans la moindre animosité, attendant qu'elle s'engage dans la révélation d'un vécu dont elle détenait certaines bribes, mais de la part d'autres membres des Hautbourg. Pas les siennes. Les mots avaient du mal à sortir, malgré sa volonté de se confier. Par où commencer ?

— Souhaites-tu qu'on marche un peu ?

La Marquise accompagne sa déclaration d'un claquement de doigt sonore. Un des serviteurs, qui taillait un buisson avec des petits ciseaux, accourt vers elle. Comment ne pas aimer cette femme si attentionnée ? Avait-elle dit aimer ? N'était-ce pas plutôt de l'admiration ? Ou allait-elle encore se voiler l'esprit durant longtemps ? Pendant que le Magicien s'éloigne à pas vifs, Mancinia le suit pensivement du regard. Quoi qu'elle puisse se dire, Monika était bien incapable de deviner de quoi il retourne. Elle reprend sa surveillance des allers et retours des domestiques jusqu'au retour de ce dernier. Le paquet qu'il vient de ramener se trouve être une cagette en bois précieux, enveloppé dans une superbe pièce de tissu bleu roi, brodée de fleurs argentées. À l'intérieur, sur un coussin moelleux, se trouvent une bouteille de vin et deux verres. La Camériste se retient de rire. Un cadeau, sans doute pour la motiver à délier sa langue. Ses joues rougies ... elle acquiesce. C'était de l'embarra, tout simplement. Puis, elles se redressent et Mancinia l'entraîne dans le vaste extérieur du Domaine Qisar. L'Humaine procède à une inspection du Jardin pendant leur conversation. Elle ne paraît pas avoir de difficultés à faire plusieurs choses à la fois. Elle l'écoute, sans l'interrompre. Elle prend parfois la liberté, lorsque sa Camériste hésitait, de parcourir du regard le restant des lieux. Elle n'exprime pas une seule fois des signes d'impatience. Si elle est pressée, elle le cache bien, mais dans ses yeux, il y avait un mépris et une certaine colère. Mancinia lui avait promis. Elle saurait s'en souvenir.

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Monika parcourait les rues de Weston avec quelques paquets sous le bras. Il s'agissait surtout d'échantillons des artisans de la Cité qui devaient être analysés et approuvés par la Marquise Leenhardt pour être commercialisé. Ce n'était pas trop lourd, fort heureusement, mais il s'agissait d'un travail sérieux qui demandait la confiance de l'autre.

— Oh, Monika, tu es là.

Aetheri, ce n'était pas vrai ...

— Nivine, la salua-t-elle entre ses dents.
— Eh bien, ta position de Camériste ne semble pas te donner le droit d'avoir des domestiques.
— Mon rang me permet de gérer les affaires personnelles de la Marquise.
— Oh là là, ce que tu es arrogante !

C'était-elle regarder dans un miroir ? La Magicienne était plus bien désagréable que sa personne, derrière son charmant sourire et ses traits angéliques. C'était à se demander si elle n'était pas devenue Sorcière entre temps. Peut-être que cela lui pendait au nez. À moins qu'elle ne soit réellement méchante parce que Monika avait du sang de Mage Noir dans les veines et qu'elle se croyait, peut-être, détentrice de la Justice ? Mais est-ce que cela lui servirait de s'en soucier et de saisir le double sens des conversations de la Noble pour les parer ? À la longue, elle s'était habituée. Sa tante ne devait pas être loin.

— Crois-tu pouvoir dormir sur tes deux oreilles en te comportant ainsi ?

C'était si évident.

— Pourquoi croyez-vous que je ne pourrai pas ? Est-ce parce que vous êtes pareilles ?
— Nous ?! s'indigna Modestine. Quand cela ? Tu es devenue folle ?!

Monika haussait les épaules, serrant un peu plus ses paquets dans les bras, avant de se détourner d'elles sans une salutation.

— Je savais depuis le début que tu étais ainsi ! Telle mère, telle fille !

Monika s'était arrêtée. Elle n'aimait pas que l'on insulte sa mère, quant à sa tante, elle était arrivée auprès d'elle pour prendre ce qu'elle tenait dans les mains en la malmenant pour qu'elle lâche tout !

— Arrêtez ! Il s'agit du travail de nombreux artisans !
— Et alors ?! Tu feras moins la fière en ramenant des débris, hein ! Viens ici, on va discuter ... voir si tu n'as pas volé tout ça !
— Que se passe-t-il ici ?

Monika avait entendu sa voix comme un coup de fouet, bien qu'elle n'eût pas haussé le ton. Mancinia était accompagnée de deux Gardes. En y repensant, elle devait revenir aujourd'hui ... Avait-elle décidée de faire un détour dans les environs ? Avait-elle été attirée par les cris soudains, ou bien, par la dizaine de paires d'yeux braqués sur elles ?

— Marquise Leenhardt !
— Monika ? demanda-t-elle en ignorant la Vicomtesse.
— C’est-à-dire que ...
— Votre Camériste à volé ces objets !

La Magicienne regardait sa tante, éberluée. Croyait-elle réellement ce qu'elle disait, ou bien ... ?

— Voilà qui me surprend, Vicomtesse.
— Je sais ce que j'ai vu ! Elle a la méchanceté dans le sang !

Gardez son sang-froid était vraiment difficile. Monika prit une longue inspiration pour se retenir de tout jeter au sol et de la frapper dans le dos, ce qui ne ferait que la décrédibilisée, elle.

— Assurons-nous de tout ceci, dans ce cas.

Mancinia n'y croyait pas du tout et se retenait visiblement de ricaner, les deux Gardes vinrent à sa rencontre. Monika tendait les sacs vers sa supérieure, qui les prit un à un en leur expliquant bien que ces courses étaient à elle et qu'il y avait une copie des bons de commande à l'intérieur. De son côté, Modestine fulminait. Elle voulait mettre sur le dos de la Fougueuse de mauvaises rumeurs et voilà que cette petite insolente débarquait au milieu de la conversation ! Pour qui se prenait-elle ? À amadouer les gens en faisant semblant d'être gentille, alors qu'elle les méprisait dans son coeur d'Humaine ? Qu'avait-elle fait à l'ancien Nylmord pour obtenir ce titre ?

— Vous ne devriez pas souiller vos mains avec ces métaux répugnants, Marquise. Votre responsabilité est de stabiliser et de diriger votre Famille, sans cela, vous en perdrez votre réputation.
— Êtes-vous en train de vous moquer de mon travail ?
— Non, je ...
— Dans ce cas, n'ayez aucune intervention inutile.

Visiblement, la goutte d'eau fit déborder le vase.

— Vous êtes comme tous les Humains, n'est-ce pas ? Vous amadouer les gens avec de belles paroles, alors que vous les méprisez ?
— Je vous demande pardon ?
— Argh ... C'est affligeant ! Si l'on m'avait dit que je souffrirais ainsi à mon âge, de recevoir tant de dédain d'une personne que j'estime.
— Madame.

Quelle comédienne, son petit numéro de bascule aurait presque pu être convaincant si Mancinia n'avait pas entendu les souvenirs de Monika, en voyant distinctement son sourire mesquin.

— Que se passe-t-il ?
— Papa ...
— Chéri ! dit-elle en se précipitant vers son époux. La Marquise s'est énervée contre moi simplement car je désirais discuter avec Monika en privée !
— Vra ... Vraiment ?

Le Vicomte semblait assez confus quant à la situation. Il regardait la Marquise qui ne cillait nullement.

— Elle s'est permise de déplacer des affaires sans mon autorisation préalable et d'en accuser ma Camériste.

Jamais Nivine et Modestine n'auraient cru qu'elle défendrait Monika.

— Je vous présente des excuses à sa place, Marquise.
— Chéri !
— Cela ne se reproduira plus.
— J'y compte bien, Vicomte.

Monika voulu intervenir, enfonçant le clou.

— Ne soyez pas trop dur envers elle, Marquise. Vous, ma tante, admettez simplement votre erreur.

Sa gentillesse n'avait d'égale que sa fourberie.

— E ... Espèce de garce !
— C'est vous, la garce.
— P ... Pardon ?! Com ...
— Modestine ! Que fais-tu ?! Présente tes excuses !

Sous la rage, elle se détournait plutôt de la scène qu'elle avait elle-même engendrée, prenant la fuite comme un petit chaton apeuré. Mancinia eu un léger rire.

— Décidément, elle n'a rien à envier à une Sorcière.

Pour un Hautbourg, il s'agissait là de la pire insulte possible.

— Mais ... Mancinia, que fais-tu ici ?
— Eh bien ... Je dois retrouver Neah ici. Il a une commande. C'était censé être un rendez-vous secret.
— Je ne dirais rien, Marquise, rit-elle en réponse.

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