-50%
Le deal à ne pas rater :
Ampli Home Cinema Denon AVR-X1700H à 399€
399 € 799 €
Voir le deal

Partagez
 

 [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1 ... 12 ... 21, 22, 23, 24  Suivant
AuteurMessage
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4168
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Mer 23 Mar 2022, 07:42



Unknown

Les Portes ; Pièce dix-neuf

En groupe | Dastan



Les prunelles de Dastan s’arrimèrent à celles de Lucius. Il s’y plongea, s’y déversa, s’y perdit. Leur chaleur verte brimait ses peines. Ou elle le fit, au moins durant un court instant. Dans un monde où plus rien ne lui semblait compréhensible, le regard du Magicien échappait aux lois de l’absurdité. C’était étrange ; ils ne se connaissaient pas, et pourtant, il avait l’impression de l’avoir toujours connu, de l’avoir toujours eu à ses côtés, d’avoir toujours été près de lui. Peut-être était-ce parce qu’il ressemblait à Érasme, avec qui il passait beaucoup plus de temps ? Ou cela s’expliquait-il par ses rêves et leur incroyable acuité ? Peu importait. Plus rien n’importait. L’essentiel, c’était sa présence, et le sens qu’elle donnait à l’univers. Il acquiesça, lentement. Il lui avait fait lâcher l’enfant sans même qu’il ne s’en rendît compte. Sans un mot, sans un soupir, il se fondit dans l’étreinte qu’il lui offrait. Ses bras entourèrent son corps et il le serra contre lui. Il posa son front contre son épaule. De lourdes larmes coulèrent sur ses joues blanchies par le choc. Les phrases de Lucius ne voulaient rien dire. Il ne pouvait pas comprendre. Il ne pouvait pas savoir à quel point tout allait mal et à quel point il était seul. Il ne pouvait pas imaginer ce qui l’annihilait tout entier. Il ne pouvait pas envisager ce qu’il avait vu, senti, entendu. Il ne pouvait pas, parce qu’il ne l’avait jamais vécu, parce que personne n’aurait jamais dû le vivre. Il est des horreurs que l’on devrait laisser aux cauchemars. Mais le cœur des humains n’est pas ainsi fait ; il est gorgé d’atrocités qui ne demandent qu’à s’exprimer. Pourtant, les phrases de Lucius le faisaient pleurer. Elles tiraient ses larmes comme on extrait le pue d’une plaie. Elles l’assainissaient dans la pénibilité et la souffrance.

Les sanglots déchiraient le dos du Réprouvé. Dans d’autres circonstances, il aurait refoulé ses pleurs. Il aurait refusé de verser des larmes devant tous ces étrangers, dont la plupart appartenaient à des peuples qu’il méprisait. Cette fois-là, c’était différent. Le monde n’existait plus comme avant. Toutes leurs vies tombaient dans le gouffre dévastateur de son indifférence. Il renifla et accentua son étreinte autour du jeune Magicien. Il ne voulait pas qu’il partît, jamais. Peut-être était-ce la fièvre du traumatisme, peut-être aurait-ce pu arriver avec n’importe qui ; peut-être était-ce parce que c’était lui et pas quelqu’un d’autre. Il n’en savait rien. Son odeur, douce et chaude, tempérait ses halètements et ses hoquets. Ils étaient de toute façon couverts par les geignements de la fillette. L’une de ses mains était coincée sous son petit corps, mais l’autre, libre, s’engagea dans ses cheveux d’or et les caressa doucement.

« Je n’ai pas besoin d’aide. » souffla-t-il, de mauvaise foi. Il avait parfaitement conscience de se mentir à lui-même. Il nécessitait un soutien aussi solide qu’infaillible. À demi-mot, il avait tenté de le trouver auprès d’Érasme, cependant, celui-ci n’avait pas su en faire une réalité, soit qu’il n’eût pas compris, soit qu’il s’y refusât. Il le lui avait pourtant suggéré, avant même de craquer. Le Prince Noir s’enfonçait vénéneusement dans les travers de son peuple, là où Lucius exprimait aisément la clarté du sien. Lui, il existait entre eux, comme un point d’équilibre vacillant. Il avait besoin du Mage Blanc pour ne pas chuter tout à fait dans les Ténèbres. Au fond de lui, dans les tréfonds des contrées oniriques de sa mémoire, il le savait. Ce jour-là, il avait besoin de lui pour ne pas mourir – il se sentait mourir, et chaque respiration était comme l’insupportable premier souffle de vie, qui arrache chaque fragment de poumons. « J’ai juste besoin… » Il renifla et releva la tête, juste à temps pour voir Érasme attraper une femme par la gorge, l’embrasser de force et recevoir la pointe de son genou en plein dans l’entrejambe. Le Réprouvé grimaça et ses doigts se cramponnèrent d’autant plus à la chemise du Mage Blanc et aux boucles de la petite fille, quoique brièvement. Il oscilla entre la compassion et le sadisme ; il ne sut pas lequel devait l’emporter. Peut-être aurait-ce dû être un sentiment de justice ? Avait-elle encore un sens ? Il ne savait pas. Une grimace tordit ses lèvres, et il replaça son visage contre l’épaule du brun, pour y laisser couler d’autres larmes. « Je veux juste que tu restes avec moi. » Il l’étreignit un peu plus. Il ne prêta pas attention au mouvement des murs. « Reste avec moi. »



Message XXIV – 758 mots

Résumé : Dastan est avec Lucius et Edelwyn. Il est vraiment pas bien et donc il ne fait pas grand-chose.




portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 22 1628 :


portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 22 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t40510-priam-freyja-bele
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2067
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Mer 23 Mar 2022, 19:07

Toki
Les Portes III
Toki avait entrouvert la bouche. Rien. L'Ange commençait à devenir insolente et il allait de soi que cela ne lui plaisait pas. Helsinki avait une idée derrière la tête ; le Reflet allait lui arracher les vers du nez. Les sourcils froncés, la Vile essayait de déceler les pensées de la blonde à travers son crâne de moineau puant. Pourquoi son nom de famille avait-il eu autant d'importance ? Pour elle, il avait une valeur particulière alors cela n'avait rien d'anodin à ses yeux. "Idael" avait avorté une révélation, ou du moins une réaction particulière. Helsinki s’était-elle attendue à une autre réponse ? Toki voulait savoir tout autant qu'elle.

Et si c'était une histoire de famille ? Elles deux... ? Non, Kitoe n'avait pas de sœur et encore moins un parent Ange à un degré plus éloigné que le premier. Ses parents lui avaient toujours dit qu’avant la Citadelle, ils avaient été Magiciens. C'était donc impossible.

Toki fit volte-face. Les paroles de son nouvel interlocuteur l'avaient piquée comme une guêpe. Elle ne pouvait pas le laisser parler comme ça.

-N'importe quoi, on ne l'abîme pas ! Révolté, son esprit volatile avait complètement oublié l'Ange. Au contraire, on est en train de le rendre utile ! Quoi, t'aurais préféré qu'on l'enterre et qu'on l'y laisse pourrir ? Pour ta gouverne, ça c'est inutile, Monsieur. Alors que là, regarde.

Elle s'empara d'un bocal, l'ouvrit et lui présenta le contenu de quelques organes. C’était gluant, visqueux, et cela émettait un bruit humide de bouillie alors qu’elle le secouait sous son nez. L’odeur de chair ne laissait présager rien de bon quant à son devenir.

-Regarde tout ce qu'il y avait dans ce corps, et toi tu veux juste que ça reste dedans pour se décomposer ? C'est complètement con ! Il y a plein de manières de valoriser tout ça.

Inutile de dire que Toki n'avait encore pas totalement compris l'utilité du rituel. Mais au moins, elle y mettait du cœur. Sans mauvaise blague.

-Alors ne t'avises pas de redire que c'est perdu, hein !

Elle conclut par un "Il a rien pigé celui-là..." marmonné – un comble. Passablement énervée, Toki reprit sa dissection. En plus, ce mec lui faisait penser à quelqu'un, mais impossible de se souvenir de qui. Ça lui arrivait parfois et ça aussi ça l'agaçait.

-C'est comme si tu jetais les fanes des radis alors que tu pourrais en faire de la soupe. C'est pas parce que tu sépares les deux que ça devient nul. Au contraire, tu manges les radis et tu valorises un soi-disant déchet en un super repas : c'est carrément mieux que le plant de radis initial. On peut faire la même analogie avec le boudin ou les saucisses...

Elle continua d'étayer son propos en lui racontant le processus de fabrication de ces charcuteries grâce à la réutilisation des boyaux, du sang et des morceaux de viande de moindre qualité avec une ardeur qui témoignait de sa technicité. Trop prise dans son travail, elle ne s'attarda pas à observer sa réaction, leurs réactions, jusqu'à ce qu'elle estime terminé l'extraction de tous les organes du défunt.

-Et toi au fait, t'es qui ? Demanda-t-elle nonchalamment quand elle releva enfin la tête vers l'inconnu. Tu veux que je te décortique ton cadavre à toi aussi, c'est ça ?

Elle savait qu'elle était douée et elle aimait ça, mais elle n'était pas payée. Elle espérait que tous ne lui demanderaient pas de faire la corvée. Kitoe n'était pas toujours très maline, mais elle connaissait la définition de boniche. La jeune femme posa ses poings sur ses hanches.

-Elle a pas un peu rétréci la pièce ?

C'est juste après avoir fait ce constat qu'elle aperçut une femme donner un coup bien placé à un monsieur.

-Ha ! Bien fait ! S'écria-t-elle en pointant la victime du doigt.

Ce après quoi elle constata aussi qu'Helsinki n'était plus à ses côtés.

-Hé !

L'Ange était retournée auprès de son valeureux protecteur. Toki poussa un grognement. Les poings et la mâchoire serrés, le regard foudroyant, elle s'approcha d'elle. Cette fois-ci, elle ne prit même pas soin de laisser la distance d'une table entre elles-deux. Elle était trop vexée pour cela. Son visage était à seulement une dizaine de centimètres du sien.

-On n'avait pas fini de parler !

Elle fit une pause, parce qu'elle ne se souvenait plus de quoi elles avaient parlé au juste. Ça lui revint.

-Pourquoi tu m'as demandé ça ? Elle croisa les bras. Je sais que tu me caches quelque chose. Alors crache le morceau avant que... Son regard glissa sur Neah. Crache le morceau.

768 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34531-kitoe
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2067
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Sam 26 Mar 2022, 11:23

Helsinki
Les Portes III
Helsinki grimaçait au fur et à mesure que son double démoniaque déballait ses arguments au nouveau venu. Cette dernière comparait ce pauvre mort à de la nourriture. Ça la dégoûtait. Était-ce fait exprès ? L'Ange ne connaissait rien du régime alimentaire de Kitoe, mais elle avait cette désagréable impression que l'analogie était plus qu'une simple comparaison. Elle frissonna et son tic la força à tourner la tête sur le côté. Elle aurait aimé ne jamais imaginer cela. Mais la monstruosité des Vils laissait envisager toutes les horreurs du monde. Cherchant à tout prix à garder le contrôle de sa respiration, la jeune femme se tourna calmement vers Neah. La Démone ne faisait absolument plus attention à elle, alors c'était le moment de s'éloigner.

-Pardon. Murmura-t-elle une fois à la hauteur du soldat.

Elle avait les joues rougies par la honte. Elle évita de regarder Juvelian pour ne pas se sentir encore plus mal. Helsinki avait la sensation d’avoir déçu tout le monde.

-Je n’aurais pas dû y aller. Je croyais que... enfin je pensais...

Elle se sentait obligée de justifier son choix d'avoir suivi la Vile, même si cela n'avait duré que quelques minutes. Fréquenter ces présences démoniaques avait longtemps fait partie de sa "zone de confort". Il était facile de se complaire dans le mal-être. Beaucoup d'entre eux choisissaient d'y rester car au moins, ils ne pouvaient pas tomber plus bas. Le bonheur et la lumière leur faisait peur parce que cela impliquait le risque de rechuter. C'était une notion qu'Helsinki ne pouvait que comprendre. Elle-même s’y était accrochée pendant longtemps et elle commençait à peine à mettre la tête hors de l’eau. Mais Helsinki cherchait d’abord à se convaincre qu’elle l’avait fait pour trouver des réponses.

-Je voulais m'assurer de quelque chose, mais elle ne vaut rien.

C'était la première fois qu'elle insultait quelqu'un de la sorte, si bien que ses propres propos l'avaient choquée. Jusqu'ici, elle n'avait jamais imaginé quiconque pouvoir valoir moins qu'elle. Et même si elle l'avait dit, elle n'était pas sûre de le penser vraiment. Cette Démone était dangereuse. Un peu comme tous ceux de son espèce, certes, mais celle-ci lui faisait particulièrement peur, à peu près de la même manière qu'elle avait craint ses bourreaux. D'une manière, en possédant son apparence, cette Kitoe en était une de plus. C’était une partie de son identité qu’elle déformait et remettait en question.

Helsinki leva les yeux vers Neah. Elle espérait qu'il comprendrait son acte, qu'il ne lui en voudrait pas. Loin d'elle l'idée de le trahir ; au contraire, elle avait compris. Cette Démone ne valait rien et maintenant qu'elle en avait le coeur net, l’Ange pouvait avancer. Elle n'avait plus de raisons de se raccrocher à ces êtres répugnants. Elle devait se persuader qu’ils n’étaient rien. Ce n'était qu'une apparence. Cette Kitoe aurait pu en avoir une autre que cela n'aurait rien changé. Au pire, il ne s’agissait que d'une coïncidence, un fait sans importance.

Cependant, Kitoe ne semblait pas en avoir terminé de son côté. Helsinki s'immobilisa. Au vu de sa démarche déterminée et de la colère dans ses yeux, elle était persuadée que celle-ci allait la frapper ou quelque chose du genre. Tous les muscles de l’Ange étaient tendus, prêts à recevoir un choc n’importe où, mais cela n’arriva jamais. Kitoe ne fit que la défier du regard. Leurs visages trop proches la perturbèrent. Helsinki fronçait le nez comme si elle craignait de sentir une odeur pestilentielle. Psychologiquement, c'était tout comme.

-Pour rien.

Même si elle venait d’avorter sa menace, elle lui faisait de plus en plus peur. Helsinki avait l’impression qu’un chien la reniflait pour décider si elle était appétante ou pas. Elle garda à l’esprit que Neah était juste derrière elle.

-Je voulais juste savoir si nous étions de la même famille. Finit-elle par admettre.

Ce n'était pas vrai. Helsinki avait voulu savoir si ces souvenirs, qui n'étaient pas les siens, étaient liés d'une manière ou d'une autre à cette engeance. Mais maintenant qu'elle y pensait, il était évident qu'elles n'avaient pas de lien. Helsinki se souvenait d'Avalon et cette femme n'en provenait pas. Elle n'était pas une Valkys non-plus. Toki ricana avant de se reculer. Helsinki expira lentement. Enfin un peu d’air.

-Si c'était le cas, je le saurais. Mais tant qu'on y est, c'est quoi toi, ton nom de famille ? Du moins, si tu en as un étant donné que tu n'es qu'une cop-...

-Sulys.

C'était aussi faux selon elle, mais ça avait le mérite de la faire taire.

-Hm. Connais pas. Mais je note, merci.

Cela la pétrifia. Elle notait ? Comment ça ? En répondant à sa question, venait-elle de mettre la famille de Méryl en danger ? Elle essaya de rationnaliser en se rappelant qu'elle détenait les mêmes informations de son côté.

-Allez-vous-en.

Elle n'allait plus supporter sa présence très longtemps.

807 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34531-kitoe
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11433
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Dim 27 Mar 2022, 00:17


Illustration - Krzysztof Rakowski

Le Tombeau d'Amsès


J'écoutais la demoiselle qui s'était insurgé devant mon intervention, un sourire insolent sur mes lèvres, s'agrandissant presque à chacun de ses mots prononcé. Au moins, elle avait l'esprit pratique ... Et logique. Je n'avais jamais compris pourquoi ils étaient si nombreux à manger de la chair animale, mais à être révolté que l'on mange de la chair humaine ; c'était la même chose. Cette barrière morale s'était rompue il y a longtemps, chez moi, mais j'étais souvent remis à ma place sur ce point lorsque je traînais avec ceux l'ayant encore. Je ne sais pas si mon interlocutrice s'attendait à m'impressionner ou à me montrer sa résistance, mais je baissais mes yeux et mon visage vers les contenant en prenant soin de regarder les organes s'y trouvant. Le sang rendait le tout poisseux, comme une oeuvre pouvait emmêlée les couleurs. Si, c'était perdu, en quelque sorte ... parce que ce n'était pas destiné à la consommation.

Eh bien ...

En vérité, je n'arrivais pas à en placer une, mais c'était sûrement parce qu'elle parlait bien et était dans le vrai que je n'avais pas envie de l'interrompre.

Quelqu'un qui passait par là.

Je n'étais pas du genre à entretenir le mystère, mais je devais admettre que ça m'amusait. Je ne doutais pas qu'on puisse se causer du tort l'un à l'autre si l'on devait s'affronter, mais qui disait que ce ne serait pas moi qui décortiquait son cadavre ? Si le cannibalisme était normal sur les Terres de Sympan, je ne me refuserai pas ce petit plaisir.

Si, si, elle est en train de rétrécir, confirma-je. Et ta copine est partie.

Ce qui eu pour effet de la mettre en colère, après un instant fugace où une jeune femme porta un violent coup à l'intégrité physique d'un homme. Ces deux entités séparées par leur race auraient pu être jumelles, mais elles ne l'étaient pas, j'en suis certain. Celle a l'aura clair s'était rapprochée du rouquin que j'avais vu auparavant, celui qui ressemblait au mien. À mon avis, il vaudrait mieux éviter une effusion de sang. Si elle était évitable ...

Loin de moi l'idée de vous presser, mais cette salle est en train de réduire son espace. Si vous ne voulez pas terminer en bouillie, après nous avoir évité la noyade, c'est le moment.



Neah détenait encore la tige métallique dans la main lorsqu'il entendit la voix d'Helsinki. Sans un mot, il reposait l'instrument dans les braises qui le contenait d'origine et un silence, entrecoupé des craquements dus aux liquides en train de sécher, perdura quelques instants. Il entendit un son désagréable à son oreille, comme une pierre glissant sur une autre, en plus persistant.

Aucun Démon ne vaut quelque chose, déclara-t-il en prenant une des lames dans sa main. Et même si vous y déceler un intérêt commun, il est Juste de dire qu'il vous poignardera dans le dos dès que celui-ci divergera.

Le Capitaine en avait été témoin. Il savait à quel point Mancinia s'investissait envers les siens, se sentant responsable de la situation des Anges après avoir remis sur pieds Zane Azmog. Ce dernier aurait pu être tué de sa main, mais elle l'avait épargnée et lui, il avait été faible devant ce connard. Serait-il parvenu au pouvoir si elle l'avait laissé vidé de son sang, le bras tranché ? Aurait-il pris la décision de massacrer les Anges ? ... Pendant la Guerre des Dieux, cela lui avait paru être une bonne idée pour que les Aetheri aient une marge de manoeuvre, mais le Traître avait ensuite choisi Sympan. Et il avait eu l'indécence de crever avant qu'il n'ait l'opportunité de lui remettre la main dessus. Neah n'avait même pas fait attention au cri dans son dos, mais il avait détourné les yeux uniquement pour qu'on ne décèle pas sa rancune envers les Vils. Elle n'était pourtant un secret pour personne, mais que quelqu'un puisse le prendre pour lui ne lui plaisait pas, en dehors de Kitoe, évidemment. C'était une Dame Noire. La Vaughan n'avait pourtant rien demandé devant ce statut ; ça avait été décidé comme ça. Voir la Magicienne corriger le Prince Noir lui arrachait tout de même un rire. Est-ce qu'il devait intervenir ? Il ne doutât pas que ce dernier se venge d'une quelconque manière, mais ce n'était pas vraiment son problème. Ce qu'il pensait des Vils valait également pour les Mages Noirs. Mancinia avait beau s'être rapproché de Cyrius Windsor, s'ils devaient se rendre plus loin dans leur contact, ce ne serait que par intérêt ... Et l'Archimage était au-dessus de l'Humaine en bien des points.

Elle ne te doit rien.

Le son tranchant de sa voix autoritaire claquait vraiment avec le reste. Son regard vint s'ancrer dans les yeux de Kitoe. S'il avait pu la tué de cette unique manière, elle aurait rejoins les corps étendus en cet instant. Comment aurait-il pu tolérer que cette chienne se permette de parler ainsi à une Ange ? Avec sa nouvelle arme dans les mains, tranchante, il n'hésiterait pas à la réduire en bouillie, à l'image du cerveau qu'il venait d'extraire de ce corps ... Un discret soupir s'échappait de ses lèvres lorsqu'un homme vint les interrompre. C'était donc ce bruit qui l'ennuyait depuis quelques minutes.

Post VI - 877 mots

Résumé:


portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 22 Chriss10
Art by Chrissabug

portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 22 Licorn10

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhard
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4182
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Dim 27 Mar 2022, 21:50



Pièce dix-neuf


L’une de mes mains se déplaça pour atteindre l’enfant. Elle se posa sur son mollet, comme un soutien supplémentaire. Mes yeux, eux, regardaient la silhouette d’Érasme. Il avait poussé un cri et s’était écroulé, les mains sur les parties. Le voir avait provoqué une gêne chez moi, comme si, par son intermédiaire, j’avais pu ressentir la douleur aigue remonter dans mes propres testicules et dans mon ventre, clouer ma respiration et anesthésier toute pensée pour ne faire place qu’à son expansion. Je n’étais pas certain de juger qu’il le méritât, contrairement à une jeune femme qui s'exclama un bien fait convaincu. J’espérai que ça lui servirait de leçon, qu’il n’essaierait plus de forcer la bouche d’une femme par la suite. Pourtant, j’en doutais. Son fond était mauvais. Il se remettrait du coup et lui ferait probablement payer au centuple dès qu’il en aurait l’occasion. En attendant, il était hors d’état de nuire. Hors d’état de nuire mais également hors d’état de produire quoi que ce fût si ce n’était des gémissements et des insultes entrecoupées de l’illustration de sa souffrance. Je reportai mon attention sur Dastan et la blonde. Je ne pouvais pas m’occuper du Sorcier, pas maintenant. Je n’étais même pas certain d’en avoir envie.

« Je vais rester avec toi. » dis-je, en répétant la demande du Réprouvé pour la transformer en affirmation. Les mots ont un sens, une importance. Je n’avais aucune idée du sens des miens. Est-ce que je parlais de maintenant ou est-ce qu’il y avait autre chose, une dimension plus intemporelle ? Je l’ignorais, parce que tout était compliqué entre nous. Il n’y avait rien et, d’un même temps, il y avait beaucoup. Je ne l’avais jamais tenu comme ça, dans mes bras. J’éprouvais un sentiment diffus qui n’avait rien à voir avec un désir de protection. Je voulais le protéger, oui, et c’était l’essentiel de mon émotion. Le reste, pourtant, était différent. La blonde pleurait et, dans mon dos, je sentais que l’une des mains du roux opérait des mouvements doux et répétitifs contre sa chevelure. « Je vais rester avec toi. » répétai-je, sans entrevoir toute la force de ma déclaration presque silencieuse. Surtout, je n’avais aucune idée de la jalousie maladive qui rongeait mon frère. Sa souffrance n’était pas due uniquement au genou d’Aliénor. Elle était aussi plus intérieure. Ce qu’il avait désiré provoquer chez Dastan n’avait pas marché et il se sentait, à présent, en deçà de tout. Il le haïssait, parce qu’il ne l’aimait pas. Il le haïssait d’être dans mes bras. Il le haïssait d’avoir rompu leur lien. Tout était en train d’imploser dans son esprit. Il était partagé entre l’idée de le tuer et celle de ne plus jamais le revoir. Mais je ne le comprenais pas, parce que je n’arrivais déjà pas moi-même à prendre position sur ce qu’impliquaient les battements de mon cœur. Ce qu'il se passa par la suite me sembla d’un naturel presque hypnotique. Mon nez se perdit d’abord dans son cou, celle de mes mains dévolue au Réprouvé continuant de le soutenir en caresses diverses. Puis, je me reculai pour regarder son visage empli de larmes. Je le fixai et avançai mes lèvres jusqu’à déposer un baiser sur les siennes et m’en détacher. Je n’avais ni envie de commenter, ni envie de m'excuser. C’était comme dans les rêves, d’une façon plus sérieuse peut-être. « Je vais m’occuper des corps. » dis-je, comme si je cherchais à me motiver en ce sens. Le reste du monde me passait totalement au-dessus de la tête, sauf lui et les enfants. « Tu veux bien t’occuper d’eux ? » articulai-je, en faisant un geste de la tête en direction du petit garçon, tout en me détournant pour ramener la blonde vers lui. Les murs de la pièce avaient commencé à bouger et ça avait un aspect effrayant. Pourtant, étrangement, je ressentais une forme de calme. Je devais m’occuper de lui, ce qui impliquait prendre sur moi la tâche qu’il aurait dû exécuter. « Je reviendrai après, promis. » murmurai-je, en essayant de paraître grand et d’accepter les responsabilités que mes mots avaient créées.

Quelques minutes plus tard, mes mains étaient couvertes de sang et la peau de mon visage était pâle comme la mort. La nausée me secouait les tripes. Je me répétais en boucle qu’ils étaient morts et que ce que je faisais ne changerait plus rien à leur état. Tout me dégoûtait et, pourtant, dans mon malheur, je pris sur moi de m’occuper aussi d’un cadavre pour Érasme qui semblait dépérir, tant physiquement que psychiquement. Peut-être était-ce la honte qui le clouait au sol ? Peut-être était-ce elle qui l’empêchait de se relever ? Je l’ignorais, mais je n’avais pas le temps de vérifier quoi que ce fût. Le temps pressait.

784 mots
Je ne joue que Lucius ce tour-ci. Erasme est K.O. portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 22 2289842337

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Élise Iranor
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 94
◈ YinYanisé(e) le : 05/06/2021
◈ Âme(s) Soeur(s) : Sur un chemin confus et illusoire
◈ Activité : Étudiante en Médecine
Élise Iranor
Dim 27 Mar 2022, 22:50


Illustration - Brandon Hix
Les Portes
Troisième Partie

Juvelian manquât de sursauter en entendant la voix désolée de l'Ange à ses oreilles, ce qui n'aurait pas manqué de déverser le contenu sanglant de la jarre dans ses mains. Ça aurait été vraiment risible de faire preuve d'une telle maladresse, mais heureusement, son corps s'était habitué aux événements imprévus et encaissait de mieux en mieux. Helsinki semblait honteuse de son comportement et, en même temps, qui ne se serait pas senti mal devant l'aura dégagée par le Capitaine ? Elle-même avait du mal à garder contenance, partagée entre la crainte et l'admiration, ce second sentiment l'effrayant au plus haut point, puisqu'il n'était pas convenable, d'autant plus envers un étranger de la Majestueuse et, pourtant ... Il avait ce quelque chose de très particulier qui l'empêchait de réellement détacher ses yeux de sa silhouette. Pour elle, si la Démone insistait, un cadavre rejoindrait les autres. Cette ambiance malsaine et électrique mettait mal à l'aise, mais ne manquait pas de laisser ressortir quelques sentiments agacés. Mû par on ne sait quelle énergie, Juvelian se mis devant Helsinki.

Elle vous a demandé de partir.

Sa voix n'était pas aussi assurée que celle de l'Ange, ses sourcils froncés devaient lui donner une mimique assez ridicule, mais sur le moment, ça lui avait paru une bonne idée. Non, en fait, ça y est. Son esprit s'était perdu. À mesure du temps passant dans le souterrain, il se déliait forcément. Pourquoi s'en mêlait-elle ? Ce qu'il se passait entre les Anges et les Démons ne la regardait pas. Ça n'avait aucun intérêt, puisque seul sa race était la plus digne de survivre aux méandres du Temps et, surtout, elle n'avait pas son mot à dire. Et, pourtant ... Ça lui faisait d'autant plus étrange que les deux demoiselles se ressemblaient physiquement, mais celle qui se trouvait désormais devant elle dégageait une aura mauvaise, presque malaisante. Si elle avait rencontré la Démone avant l'Ange, est-ce que cela aurait été l'inverse ?

Donc, il y a ... d'autres groupes là-bas.

C'était un moyen de la chasser, d'éviter l'embrassement tout en restant mesurée. Pourtant, dans un coin de son esprit, Juvelian ne pouvait s'empêcher de penser que c'était surtout son corps ensanglanté qui allait disparaître dans une de ces salles absurdes. Ce n'était pas pour autant qu'un énième acteur ne se manifestait pas, à leurs côtés, venant se mêler de la conversation, nonchalant, loin de se soucier des vicissitudes raciales. Ses paroles la glacèrent d'effroi.

Comment ça, ça se ... ?

Son regard allait d'abord vers la droite, puis vers la gauche, sans réellement déceler de changement, mais pourtant, l'un des murs mouvants ne manquât pas d'heurter l'un des objets sur un coin, le laissant basculer sur le sol dans un bruit assourdissant, avant de suivre le mouvement, doucement, mû par cette nouvelle force. Sa gorge se nouait. L'Alfar n'avait pas vraiment réalisé la situation. Ce devait être pire que de mourir noyé, plus oppressant et douloureux. Une certaine lueur de panique enflammait son être brutalement.

Mais ... Ce n'est pas vrai ! Ça ne cessera donc jamais ?

Tout ceci emmêlaient ses sentiments. De la curiosité, de l'effroi, de l'agacement, quelques moments de répits. C'était un méli-mélo. Pourtant, ce n'était pas comme si elle voulait mourir de cette manière.

Ces salles sont infinies ! Plus on avance, plus les pièges s'accélèrent !

Qu'est-ce qui les attendrait, ensuite ? C'était sûr, ce qui les attendait au bout de ce chemin, c'était la Mort ... Quelque chose où ils n'iraient pas assez rapidement et c'en serait terminé de chacun d'eux. De son côté, le Capitaine prenait en considération ses paroles et laissait la Démone de côté. Nulle doute que l'envie de lui ouvrir le bide, comme il le réalisait avec ce cadavre, devait se trouver dans un coin de son esprit, mais pour une raison inconnue, sa main était retenue. Ou était-ce par égard pour les autres ? Pour Helsinki ? Si elles étaient de la même Famille, peut-être que ... ? Elle observait ses gestes, comme déconnectées de son organisme. C'était loin d'être aussi sanglant que si la personne était vivante, puisque le sang coagulait dès qu'Ezechyel s'était emparé de l'âme. C'était néanmoins comme une énième scène surréaliste, où elle était encore une spectatrice, plus qu'une réelle actrice ...

Post XXIII - 760 mots
Joker - 02 | 10

Résumé:


◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38970-elise-iranor-la-f
Jun Taiji
~ Orine ~ Niveau I ~

~ Orine ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 5459
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Lun 28 Mar 2022, 21:14


Image par Eva Sophie

Les Portes III - Pièce dix-neuf



Edelwyn trouvait qu’elle s’en sortait plutôt bien. Les deux garçons - qu’elle estimait bien plus âgés qu’ils ne l’étaient réellement - l’avaient incluse dans leur embrassade, ce qui signifiait incluse tout court. Néanmoins, lorsqu’elle remonta légèrement les yeux, pour les observer plus amplement, et qu’elle se rendit compte que les lèvres de l’un se faufilaient contre les lèvres de l’autre, elle grimaça. Elle n’avait jamais vraiment aimé les effusions. Cela étant, au cours de sa vie, elle serait également amenée à embrasser le roux, au moins une fois. Quant au bleu, il n’était nul autre que son fils. Elle ignorait toutes ces considérations. Heureusement. Elle aurait préféré boire deux vases remplis de jus de cerveau plutôt que d’embrasser le débilos orangé et en boire cinq plutôt que d’envisager qu’un jour elle pût tomber enceinte. Elle ne voulait pas d’hommes dans sa vie. Leur place était à ses pieds.

Lorsque Lucius la remit sur le devant de la scène, elle fixa le Réprouvé et sécha ses larmes. Elle avait envie de lui déclarer de grandes choses : qu’un jour il serait à ses pieds et qu’il la prierait avec ferveur de lui accorder sa grâce. Néanmoins, elle n’en fit rien. Elle lui posa, à la place, deux questions, en partie tirées de son observation : « Où tu étais, avant d’être ici ? Et pourquoi est-ce que l’autre, là-bas… » Elle parlait d’Érasme. « … Pourquoi est-ce qu’il ne vient pas te voir ? Vous vous connaissez, non ? » Elle savait déjà que oui. Les émotions, c’était son domaine. Elle en ressentait très peu pour autrui mais elle comprenait très bien celles des autres. Elle avait compris très tôt à quel point elle pouvait en tirer ce qu’elle voulait. « Ezechyel ! » appela-t-elle son frère. « Arrête de boire n’importe quoi et viens là. Il doit s’occuper de nous. » Elle avait dit la dernière partie avec une nuance étrange dans la voix, comme si l’idée même qu’il pût réellement s’occuper d’eux lui paraissait stupide. Pour s’occuper des autres, il est d’abord primordial de savoir s’occuper de soi-même. Or, ce n’était pas le cas. Elle soupira. « C’est bon, j’ai compris. Je vais m’occuper de vous deux. » dit-elle. Le fait que les murs les menaçassent n’avait pas l’air de la déranger. Ezechyel, lui, jouait encore à l’aveugle. Il avait rapidement compris qu’il était tombé dans un lieu qu’il valait mieux ne pas voir. Lorsqu’il ne fermait pas les yeux, il regardait ses pieds. « Tu t’appelles comment ? » demanda-t-il, timidement, à Dastan. « Tu es un Al’Aslien ? »




Aussitôt qu’elle le vit au sol, elle regretta. Elle n’aurait pas dû. Elle aurait dû faire autrement, d’une façon plus pacifique. Elle resta un instant immobile, ne sachant que faire. Aliénor pensa brièvement qu’elle devrait partir, parce que le frapper pouvait avoir de nombreuses conséquences. Il n’était plus Prince Noir mais il restait le fils de son mari, qui, avec ou sans couronne, demeurait influent. Son regard se perdit aux alentours, à la recherche d’un Sorcier qui aurait pu voir la scène et qui, par la même occasion, aurait été fondé à l’arrêter. Il n’y en avait pas, ce qui lui permit de se détendre légèrement, même si la situation la maintenait sous pression. Ses yeux se posèrent de nouveau sur le brun et furent saisis par le mal-être qui semblait se dégager de lui. Elle ne doutait pas qu’un coup dans l’entre-jambe pût être douloureux mais… Il y avait quelque chose de profondément triste en lui, quelque chose qu’inconsciemment, elle comprit. Malgré les injures qu’il proférait - et qui ne lui faisaient ni chaud ni froid, étant donné qu’il semblait bien incapable de se redresser - elle abandonna les armes de la guerre pour tenter une approche plus coopérative. Érasme Salvatore avait un mauvais fond et les rumeurs à son sujet n’encourageaient pas réellement un sentiment amical à son égard. Pourtant, elle commençait à entrevoir certaines choses, comme le fait que si elle se le mettait dans la poche, sa vie chez les Mages Noirs serait bien plus aisée. Qui sait ? Peut-être avait-il quelques qualités derrière sa montagne de défauts ? On disait qu’il jouait de la flûte ou de l’harmonica… elle n’était plus très sûre. Il restait relativement jeune… et donc malléable, comme elle l’avait été avant lui.

Doucement, elle posa ses genoux par terre pour se tenir proche de lui. C’était gênant… Elle passa ses doigts dans ses cheveux, comme si elle hésitait. Elle n’avait jamais été très douée en magie et si elle voulait le soigner elle devait… le toucher. Le toucher là où il avait mal, ou proche de là où il avait mal. « Ne bougez pas, sinon je vous finis. » Elle avait lu ça dans un livre et, curieusement, ça avait fait taire l’ennemi. Elle espérait donc qu’il se la fermerait. Sa main se déplaça vers son bas-ventre et, à partir du moment où elle commença à imaginer ce qu’il y avait là, ses joues se rosirent méchamment. Elle aurait préféré dire comme la brunette qui était intervenu, à savoir « Bien fait ! » mais elle n’était pas faite du même bois. Elle ne riait pas souvent du malheur des autres. Ça lui arrivait de temps en temps, mais jamais frontalement.

Ses yeux se perdirent sur le mouvement des murs, alors que sa magie apaisait le Sorcier. « Je crois qu’il faut qu’on coopère si on veut s’en tirer. Et je crois aussi que c’est mieux de se faire broyer les… machins, que de se faire broyer tout court… »




Des autels se firent bousculer par les murs. Dans un bruit déchirant, certains commencèrent à bouger, vers le centre de la pièce, menaçant parfois de se renverser, eux et leur chargement.

955 mots

Explications


Hop, tour vingt-six =D

Pièce 19

Pour rappel : LE PLAN =D

Deux étapes donc à réaliser sur les cadavres (qui sont bien placés sur les autels et n'ont pas besoin d'être déplacés par vos personnages d'une pièce à l'autre) :
- L'excérébration : Ca consiste à introduire une tige en métal chauffée dans les narines jusqu'au cerveau, pour liquéfier celui-ci (il ressort par le nez) - j'espère que personne ne mange hein o/ Le cerveau doit être placé dans un bocal qui représente un chat noir.
- L'éviscération : Ca consiste à faire une incision sur le côté gauche du corps pour prélever les organes. Un scarabée en or est placé à la place du cœur. Les organes sont ensuite placés dans des bocaux qui ressemblent à des bocaux en or mais qui sont magiques (donc la matière est inconnue). Ils sont des représentations plus ou moins fantaisistes des Dieux de la Trinité (donc Ezechyel, Edel et Amsès). Ezechyel a le cœur, Edel les poumons et Amsès le reste.

Tout ceci est expliqué sur les fresques de la pièce o/ En plus des fresques qui montrent l'art de la momification, il y a beaucoup de fresques religieuses, avec des postures de prière notamment.

Dans un tour deux murs parallèles feront "spouicht" sur vos personnages  portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 22 1628

Gains du tour 26


- 1 point de spécialité

Deadline tour n°26


Le dimanche 3 avril avant que je poste o/ (et il se peut que je poste le lundi si jamais)

Participants PJ


- Erasme : XXIV
- Dastan : XXIII
- Helsinki : XXV
- Juvelian : XXIII
- Lucius : XIII
- Neah : VI
- Kitoe : III

- Tekoa : XIX
- Adam : XXI
- Sympan : XII
- Astriid : VI
- Eméliana : III
- Lana : II
- Priam et Laëth : III
- Latone : XVIII

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t40585-jun-taiji
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4168
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Mar 29 Mar 2022, 21:08



Unknown

Les Portes ; Pièce dix-neuf

En groupe | Dastan



Le soulagement se lova dans la poitrine de Dastan, chassant pour quelques instants tout ce que son monde avait d’insensé. Lucius devint la totalité de son univers, seulement délimité par la barrière chaleureuse de ses bras. Depuis la fin de la bataille, il vivait dans l’obscurité. Le Magicien était la première véritable lumière à laquelle se raccrocher ; le roux avait cru voir en Érasme une lueur salvatrice, quoique vacillante et faiblarde. Il s’était trompé, parce qu’à la minute où ils étaient apparus ici, la pénombre avait repris ses droits sur le Prince Noir. Il lui avait tourné le dos, et c’était peut-être pire que de lui dire qu’ils n’étaient rien, qu’ils ne seraient jamais rien. C’étaient juste des mots, qui se heurtaient à deux vérités : il ne l’avait pas tué et il l’avait aidé. Mais le voir l’ignorer tandis qu’il défaillait, c’était un acte. C’était plus grave, sans qu’il ne sût exactement expliquer pourquoi. Il était comme tous les autres ; tous les Sorciers qui les avaient massacrés, et tous ces gens, ici, qui ne prenaient même pas la peine de remarquer sa souffrance. Lucius restait, lui. Lucius et la gamine blonde, mais il ne voyait que lui, il ne sentait que lui, comme si tous ses sens ne devaient se raccorder qu’à sa fréquence. Il n’y avait pas d’autre battement de cœur que le sien. Il le serra un peu plus contre lui. Il avait l’impression de l’avoir tenu ainsi des dizaines de fois, alors qu’ils ne s’étaient jamais enlacés. L’empreinte de ses songes lui restait sur le corps, tout comme la marque de ses lèvres demeura sur sa bouche. Dastan fixa le Mage Blanc, sans rien dire – ni commentaire ni remarque ne coururent sur sa langue. Un fond de surprise baignait ses yeux, mais l’anéantissement noyait tous les mots qu’il aurait pu prononcer. Il se contenta de hocher la tête, trois fois, à chaque phrase de son interlocuteur. Il le regarda s’éloigner, puis reporta son attention sur la gamine blonde.

Ses yeux bruns naviguèrent lentement jusqu’à Érasme, qui se tordait de douleur sur le sol, tandis que la femme qui l’avait frappé s’était accroupie et lui parlait. Pourquoi ne venait-il pas le voir ? Parce qu’il n’assumait pas de côtoyer un Réprouvé. Parce qu’ils avaient entretenu une inimitié teintée d’amitié et parce que, désormais, ils ne pouvaient que se haïr. Peut-être. Il n’en savait rien. « Je ne sais pas. » souffla-t-il. « On était à Amestris, chez lui. » Son index et son majeur droits se glissèrent dans sa manche gauche et éprouvèrent doucement le tissu. Le vêtement appartenait à Érasme. Il sentait son odeur. Dastan tout entier sentait son odeur. C’était un peu comme s’il le tenait contre lui, dans une étreinte invisible et intangible. Il frissonna, puis tourna la tête vers le garçon. Il ressemblait à la fille. Ils devaient être frère et sœur. Il pensa à Priam et Freyja, et puis, étrangement, à Yngvild. Il s’en rappela comme d’un lointain souvenir. Il y avait une vie, là-bas. Une vie qui ignorait presque tout de la mort. « Dastan. » répondit-il avec sans doute plus de délicatesse qu’il n’en avait jamais déployé. « Un quoi ? Alalien ? » Que cherchait-il à dire ? « Non, je crois pas… Je suis un Réprouvé. » Ses iris allèrent de l’un à l’autre des enfants. Il inspira. S’occuper d’eux. Lucius lui avait demandé de s’occuper d’eux. « Toi, c’est Ezechyel, c’est ça ? Et toi ? » demanda-t-il à la petite blonde. « Vous venez d’où ? » Il s’était légèrement redressé et, assis sur les talons, dévouait toutes ses capacités de concentration aux deux enfants.

Cependant, il ne put manquer le crissement tonitruant des autels poussés par les murs, et alors, une étincelle plus vivace que toutes celles qui parvenaient à habiter son regard s’y invita. Malgré ses blessures et ses douleurs, il se leva aussi rapidement que possible. Pourquoi la pièce rétrécissait-elle ? Il lui fallut quelques instants pour mettre de l’ordre dans ses pensées. Un constat évident le frappa : si les murs poursuivaient leur chemin, ils mouraient tous écrasés. En dépit des idées noires qu’il broyait depuis la veille, son instinct de survie parvint à se frayer un chemin jusqu’à sa conscience. Il se souvint des pièces précédentes et de ce qu’il leur avait fallu faire. C’était toujours des histoires de rituels et de procédés à suivre. Il fallait aider Lucius ; mais il fallait aussi s’occuper des enfants. Cela dit, s’ils mouraient, il n’y aurait plus d’enfants desquels s’occuper. Leurs vies, soudain, lui paraissait terriblement précieuses – comme si elles représentaient toutes celles qui avaient filé entre ses doigts, la veille. « C’est quoi, un Alalien ? » demanda-t-il en se dirigeant vers le Magicien. « Et vous êtes quoi, vous ? » Tremblant, il caressa brièvement l’avant-bras de Lucius, en gage de soutien, avant de regarder ce qu’il était en train de faire, avec un détachement inattendu. Voir les chairs malmenées ne provoquait chez lui aucune réaction. « On va faire un jeu. Fermez les yeux. » Il s’approcha d’un autre autel, attrapa un outil et entama le processus. « Vous me posez des questions, je dois répondre par oui ou non, et vous devez deviner si je mens. D’accord ? Si je mens, j’ai un gage. Si vous ouvrez les yeux, c’est vous qui avez un gage. Donc pas de triche, hein ! » Ce jeu-là, il y jouait notamment avec Draegr. En général, il n’avait absolument rien d’enfantin, mais il avait l’avantage – et heureusement – d’être adaptable.



Message XXV – 928 mots

Résumé : Dastan est avec Lucius, Edelwyn et Ezechyel. Il est toujours aussi mal, mais lorsqu'il se rend compte que les murs risquent de les écraser, son cerveau passe en mode survie. Il dissocie et va aider Lucius avec les cadavres, tout en essayant d'occuper les enfants.




portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 22 1628 :


portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 22 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t40510-priam-freyja-bele
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4182
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Jeu 31 Mar 2022, 20:00



Pièce dix-neuf


Il y a des douleurs qui s’apaisent, et d’autres qui persistent. J’avais envie de l’étrangler, de serrer son cou entre mes doigts et de le tuer. Mes yeux se posèrent sur la Magicienne, comme si elle représentait tout ce que j’abhorrais. Plus ma douleur physique disparaissait, plus je prenais conscience de l’étendue de ma douleur psychique. Mes yeux étaient remplis de larmes qui n’étaient plus dues au coup que cette pétasse m’avait mis mais à celui que le Réprouvé m’avait porté, sans même bouger. Il n’avait pas bougé. Il n’avait pas bougé parce qu’il se fichait totalement de moi. Je regrettais de l’avoir sauvé, je regrettais qu’il portât mes vêtements, je regrettais même de l’avoir rencontré. Je ne voulais plus de lui dans ma vie. Plus jamais. « Tu peux me finir si tu veux. Je m’en tape. » dis-je à cette débile qui me vouvoyais encore dans cette situation. « De toute façon, toi ou quelqu’un d’autre, qu’est-ce que ça change ? » Je soupirai et fixai le plafond un instant, avant de la regarder de nouveau. « Et arrête de rougir putain. P’têtre que si vous n’étiez pas toutes des obsédées sexuelles, on vous traiterait mieux. Et après vous osez vous plaindre que vous avez des problèmes, alors que vous passez votre temps à aguicher les hommes. » J’avais juste envie qu’elle me lâchât mais certains Sorciers pensaient ainsi. Ils le faisaient pour justifier leurs comportements parce que c'était plus facile que d'avouer avoir eux-mêmes des problèmes. Moi, je n’avais rien besoin de justifier. Les femmes, je les aimais lorsqu’elles pleuraient et suppliaient. Elles ne m’excitaient pas autrement. Le sexe n’était qu’un moyen comme un autre pour les faire souffrir et, finalement, mon plaisir était le même avec n’importe quel autre instrument de torture. Je n’avais aucune appétence pour elles. Ce que j’aimais, c’était le mal. Le mal et les mâles. Mais je ne voulais pas l’avouer, surtout lorsqu’il n’y avait pas « des » mâles mais « un » mâle. Je préférais crever ici. Je désirais juste boire et oublier. Je désirais juste me droguer et imaginer des choses qui n’existaient pas jusqu’à la fin. Mais il n’y avait ni drogue ni alcool ici. Il n’y avait que ces putains de cadavres et ces putains de débiles qui ne servaient à rien et avec qui je n’avais pas envie de parler. J’avais envie d’être seul avec Dastan, juste pour le buter une bonne fois pour toute. Mais non, même ça, je ne pouvais pas. Parce qu’il y avait ce connard de Magicien et leurs deux corps l’un contre l’autre… et les larmes du Réprouvé qui coulaient sur les vêtements de Lucius, et le visage de Lucius si proche du sien et… Je reposai la tête sur le sol, mon visage vers les hauteurs de la pièce, un visage empli d’une stupeur puis d’une fureur. Je me rendais bien compte que quelque chose n’allait pas, que je ne pouvais pas être à ce point sensible sans raison. Pourtant, je voulais nier. Je voulais que rien n’existât, pas même le contrat tacite que j’avais cru un instant percevoir entre lui et moi, un je ne sais quoi qui se serait peut-être passé d’aveux mais qui était bel et bien là. Mais rien n’existait. Rien n’existait.

Je me redressai et regardai Aliénor. « Tu viens ? » Malgré moi, je n’avais pas envie d’être seul. Mais je ne pouvais pas retourner vers Dastan et je n’avais pas envie de parler à Lucius, pas maintenant. J’allais survivre, juste pour avoir le temps de trouver comme le tuer efficacement. Dans la prochaine pièce, il y aurait peut-être plus d’opportunités.

Je regardai autour de moi, constatant le resserrement progressif des murs. À un moment, la porte ne serait probablement même plus accessible. « Viens, qu'on coopère, comme t'as dit. » répétai-je, plus fort, à la Magicienne, en levant les yeux sur les fresques, tout en me dirigeant vers mon cadavre initial. « Donne-moi les pots. » Je continuai mon œuvre et trempai mes mains dans le sang et les organes. Leur douceur me ravissait, leur rougeur n’était que le reflet de ma rage. Moi aussi, je voulais devenir un cadavre. Peut-être que si je mourais, il ferait enfin attention à moi. Je ris, amusé par cette idée. Elle n’avait rien de drôle mais ça m’était égal. J’allais buter Lucius, comme ça, le roux aurait une raison de chialer. Ce sale traître homosexuel qui se laissait embrasser par un chien de Mage Blanc, par lui. J’arrachai le cœur du mort comme j’aurais voulu arracher le cœur du Bipolaire. Je l’aurais gardé et enfermé dans une jarre pour toujours. Personne ne pouvait l’avoir. Personne ne devait l’avoir. Et, pendant que les murs se rapprochaient, j’écumais de haine envers ce connard qui portait mes vêtements. J’avais envie de les lui arracher, de reprendre mon bien, de reprendre tout ce qu’il m’avait volé. Je le détestais. Je voulais que les deux murs se rapprochassent et l’écrasassent, lui et son Mage à la con.

817 mots
Erasme est avec Aliénor.

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4182
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Jeu 31 Mar 2022, 21:33



Pièce dix-neuf


Mes yeux remontèrent sur le visage du Réprouvé lorsque ses doigts frôlèrent ma peau. C’était une sensation de déjà-vu étrange, comme si je ne l’avais pas encore vu mais que j’allais le voir, une sorte de présage. « Ça va mieux ? » interrogeai-je doucement. Je ne savais pas pourquoi mais, lorsqu’il était avec moi, je me sentais plus adulte. Peut-être était-ce aussi la situation ? Elle ne se prêtait pas aux enfantillages. Elle était sérieuse, terrible, même si sa présence eut le mérite de me sortir des entrailles et d’atténuer légèrement ma nausée. L’odeur qui se dégageait du corps était forte et embaumait l’endroit d’une senteur de viande avariée mais celle qui émanait du Réprouvé la couvrait en partie. Elle m’attirait. Je le fixai un instant. Nous ne nous connaissions pas beaucoup mais j’avais envie que cela changeât. Qu’aimait-il faire de ses journées ? Qu’aimait-il manger ? Qu’aimait-il boire ? Avait-il déjà essayé l’alcool ? Quelles étaient ses coutumes ? Quelle était sa relation avec Érasme ? J’avais l’impression que vouloir me rapprocher du Bipolaire emporterait des conséquences néfastes et provoquerait la colère du Sorcier. Les rêves me mettaient en garde. C’était une configuration dangereuse et j’aurais peut-être dû écouter ce pressentiment en m’éloignant de lui. L’acte aurait sans doute été sage mais, sage, je ne l’étais pas. Surtout, j’étais farouchement opposé au Mage Noir.

Je regardai Dastan se positionner en face d'un cadavre voisin. Les deux enfants étaient avec lui et sa proposition de jeu me fit sourire. Ce n’était ni l’endroit ni le moment mais ma conscience y trouva un moyen de se rassurer. Même dans ces conditions, il était possible de s’évader. Même les mains dans les entrailles, il était possible de survivre et de penser à autre chose. Penser à autre chose, je l’avais déjà fait lorsque j’avais commencé : des petits éléments sans importance, des questions stupides. Je m’étais dit que j’aurais du mal à enlever la crasse sous mes ongles et que si mon père voyait ça, il grincerait sans doute des dents. En réalité, ce n’était probablement pas vrai. Il se serait inquiété de me voir couvert de sang.  Je le savais mais je préférais faire ressortir tous ses travers parce qu’il était plus aisé d’agir ainsi que d’admettre que je m’étais comporté comme le dernier des crétins et que je continuais sur ma lancée, aussi têtu qu’un bouc.

J’attrapai un bocal et, après plusieurs vérifications sur la fresque, y plaçai les poumons. Les murs étaient encore loin mais plus ils se rapprochaient, en emportant avec eux les objets, et plus je sentais l’adrénaline battre mes tempes et l’angoisse augmenter. Je devais rester maître de moi-même, ce qui était difficile. Je jetai un coup d’œil à Érasme, debout, proche d’un mort. Il semblait plus habitué, plus ferme. C’était un Sorcier. Le mal était son quotidien et il devait trouver un plaisir immense dans ce dernier, en jouir. Je me mis à plaindre Aliénor Vaughan, à ses côtés. Comment pouvait-elle rester avec lui ? Pourquoi s’était-elle occupée de lui ? Au fond, je savais. Si j’avais pu, peut-être l’aurais-je aidé moi-même, en passant outre les sentiments de détestation qu’il éveillait chez moi. Mes émotions à son égard étaient ambivalentes. Elles me semblaient bien plus claires concernant le Réprouvé, bien qu’elles ne le fussent pas tout à fait. C’était… particulier.

Je pris un scarabée après avoir détaché le cœur et effectuai le remplacement de l’organe par l’objet doré. Mes yeux remontèrent vers Dastan. J’avais envie de jouer aussi. Des questions me brûlaient les lèvres, certaines qui ne pouvaient pas trouver de réponse en oui ou en non. Je voulais savoir ce qu’il ressentait pour Érasme et ce qu’il ressentait pour moi. Il y avait ce baiser aussi mais je préférai ne pas en parler. Il s’était fait naturellement et me semblait si normal qu’il n’y avait peut-être simplement rien à commenter. « Quand on sera sorti d’ici, j’aimerais bien qu’on se revoit. » dis-je. Formuler des projets d’avenir m’aidait à ne pas abandonner, malgré la peur qui montait, encore et toujours. « Que tous les deux. Sans lui. » Je parlais du Sorcier. « Et j’aimerais bien essayer de te poser une question moi aussi. » Laquelle ? Je réfléchis. Dans ma tête, une voix formula une question aux antipodes de la sagesse. Je ne la répétai pas mais abandonnai mon cadavre pour me rapprocher du rouquin. J’avais fini et je venais pour l’aider. Ma main se posa juste à côté de la sienne. Je le regardai. Je profitai d’un instant de silence des deux enfants pour l’interroger. « T’as déjà ressenti du désir pour un homme ? » Ce n’était pas une question innocente. Elle sonnait comme une proposition et, là encore, ça ne me troubla pas. J’ôtai le cœur après avoir regardé les autres cadavres. Si les murs se rapprochaient, je fus soulagé de constater que les opérations étaient presque terminées. « On devrait se dépêcher de finir et se diriger vers la porte. » dis-je, comme si toute l’intelligence dont j’étais pourvu avait décidé de s’illustrer dans cette salle. Je voulais lui poser mille autres questions mais ça attendrait.

860 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2067
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Jeu 31 Mar 2022, 22:46

Toki
Les Portes III
Face à l'étonnement, les sourcils de Toki se levèrent. Elle ne s'était pas attendue à ce que l'Alfare intervienne. Même si elle avait ouï dire qu'il s'agissait d'un peuple particulièrement fier et remarquable – après tout, si leur cabane dans les arbres s’appelait la Majestueuse c’est que ce devait être quelque chose – cette vulgaire Elfe avait jusqu'ici fait preuve d'une présence quasi-inexistante à ses yeux. Evidemment, le charisme de Neah l'avait écrasée de tout son être et son intérêt particulier pour sa copie blonde n'avait pas aidé à lui accorder plus de considération que cela. Le Reflet prit tout de même le temps de la dévisager de la tête aux pieds, comme une peste populaire entourée de ses sous-fifres sauf qu’ici, elle était seule. L’effet n’en était pourtant pas moins notable.

-De quoi je me mêle ?

C'était une blague, n'est-ce pas ? Toki aurait été à deux doigts d'éclater de rire si elle n'avait pas été aussi froissée initialement. Le rejet de l'Ange la blessait plus qu'elle ne l'aurait pensé. Cette dernière était moins soumise que ce qu'elle aurait voulu et ce n’était pas pour lui plaire. De manière générale, la Tentatrice n’aimait pas qu’on lui émette trop de résistance car ça la vexait fortement.

-Attends, t'es en train de me dire que tu prends sa défense ? Verbalisa-t-elle en la pointant d’un doigt accusateur, comme elle savait si bien le faire.

Le coin de ses lèvres s’étira moqueusement. Cette conne ne s'était pas alliée à un Ange, mais deux ! Elle s'esclaffa face à cette situation à peine croyable. Il s'agissait d'un rire mauvais qui trahissait toujours son agacement. Lorsqu’elle eut terminé, la Démone saisit Juvelian par le col. Malgré la différence de taille, Toki était la plus forte, alors elle pouvait aisément forcer la jeune femme à se pencher. Elle espérait qu'après ça, cette idiote aurait mal au dos. Les dents serrées, elle s’apprêtait à lui siffler quelques menaces mais autour d’eux, le monde commençait à sérieusement s'agiter sur cette histoire de salle qui rétrécissait. A raison : les murs en étaient arrivés au point où le mobilier ne leur résistait plus. Les corps tombés au sol se faisaient lamentablement pousser. Les crissements et les hurlements de la pierre lui vrillaient les tympans, mettant à mal sa concentration. Elle oublia ce qu’elle avait voulu dire à l’Elfe et s’en remit au reste de la salle, non pas sans maintenir sa poigne sur sa nouvelle victime.

-D'accord, donc c'est n'importe quoi par ici, c'est ça ?

Il restait à s'occuper de quelques corps et certains d'entre eux continuaient de s'en foutre royalement.

-Je l'ai déjà dit, je suis pas votre boniche, bordel !

Elle ne l'avait jamais dit, seulement pensé. Elle n'était vraiment pas contente à présent. Toki tira sur le col de l'Alfare et l'emmena avec elle. Elle tenta par la même de choper le brun inconnu "qui passait par là" et qui n’était surtout pas foutu de se présenter. Crétin.

-Maintenant on se bouge et vous allez bosser un peu, hein ! C'est quand-même pas moi qui vais tout faire dans cette baraque !

Ce n'était pas une baraque, mais un réflexe de langage tristement révélateur. Elle les colla chacun devant un corps et les engueula une dernière fois avant de rebrousser chemin.

-Toi aussi ! C'est pas parce que c'était un bon coup que je vais t'épargner !

Elle n'était pas aussi sûre d'elle avec la Magicienne ceci-dit, car elle était persuadée qu'elle aurait dû la connaitre et que son ton n'était pas approprié. Avec celui dont elle semblait soigner les couilles – regrettait-elle son geste ? C’était absurde – le sentiment était similaire. Pour éviter tout problème, Toki en revînt rapidement à l'Elfe Noire. Elle lui donna une tape dans le bas du dos – ou aux fesses, cela était tout de même vachement sujet à interprétation – en espérant que cela lui mettrait suffisamment de pression pour que cette poufiasse se bouge le cul.

-Allez, on y va. Je veux bien t’aider mais c’est toi qui vas mettre les mains dans le cambouis. C’est en forgeant qu’on devient forgeron comme on dit.

Ses aspirations professionnelles ne l’intéressaient pas, ceci-dit. Tant qu’à être énervée, Toki voulait simplement tourmenter sa nouvelle cible car elle aimait lier l’utile à l’agréable. Toujours sévère, la Démone lui tendit les ustensiles avec insistance. Elle aurait pu les lui mettre directement dans les mains que cela aurait été pareil.

734 mots
Pas contente, Toki engueule Juvelian, Adrien et Aliénor. Juju est devenu son souffre douleur.



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34531-kitoe
Élise Iranor
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 94
◈ YinYanisé(e) le : 05/06/2021
◈ Âme(s) Soeur(s) : Sur un chemin confus et illusoire
◈ Activité : Étudiante en Médecine
Élise Iranor
Sam 02 Avr 2022, 17:57


Illustration - Brandon Hix
Les Portes
Troisième Partie

La situation devenait de plus en plus chaotique au fil des secondes qui passaient. Une énième menace qui ne manquerait pas de s'abattre impitoyablement s'ils échouaient. Et, comme deviné avant même de réagir, la Démone ne manquât pas de se manifester avec virulence face à son intervention. Tous ces événements cumulés la paralysaient dans sa démarche dérisoire de défense de l'Ange. Ce n'était pas elle qui ferait le poids, mais heureusement, dans ces accrocs terrifiants ... elle pouvait compter sur le Capitaine. Sa rancoeur envers les Vils était plus vaste que celle envers les Alfars. Si son interlocutrice allait trop loin, alors peut-être que ...

Je ... oui ! s'entendit-elle répliquer. Helsinki et moi sommes prisonnières de cet endroit depuis ... longtemps ! On ... On a surmontées plein d'épreuves ensemble ! C'est nor ... normal !

Juvelian se détestait quand elle bégayait de la sorte, ne manquant pas de la rendre faible et idiote aux yeux de n'importe qui. Ce n'était ni élégant ni dissuadant, au point qu'on pourrait douter de sa nature d'Alfar. C'était presque humiliant, mais c'était sans doute mieux que de s'écraser devant l'aura malsaine et imposante devant ses yeux. Un moyen de défendre son honneur. Ce n'était pas pour autant que l'autre était une rigolote et le rire, ouvertement moqueur, qui arrivait à ses oreille la fit rougir violemment. De honte, mais aussi de colère. Pour autant, elle n'eut aucunement la chance d'ouvrir la bouche pour répliquer, ressentant instantanément la poigne de la Démone se refermer sur sa tenue et l'entraîner en avant. C'était si soudain qu'aucun cri de surprise ne traversât ses lèvres, même si ses traits parlaient pour elle. Une surprise à en faire oublier la crainte, avant que celle-ci ne la submerge et ne fasse trembler ses membres. Elle s'attendait à un déluge de paroles glaciales et terribles, mais rien ne vint heurter ses conduits auditifs ... et elles demeuraient là. Les murs mouvants ne manquaient pas de faire paniquer plusieurs personnes aux alentours et la concernée semblait s'agacer de l'absence de cohérence. Sur ce point, elles auraient certainement pu s'entendre, car c'était ainsi depuis le départ. Toute logique s'emblait s'être faite volcanisée ; la preuve, une Alfar avait pris la défense d'une Ange. Juvelian savait que cela ne servait à rien de supplier quelqu'un du regard, puisque personne ne viendrait la sauver. Quelle idiote elle avait été ! Maintenant, sans la moindre résistance, car cela se serait avéré inutile, tout son être allait se faire embarquer et subir des tas de sévices.

Pourtant, dans le regard du Capitaine, elle voyait bien que ce dernier garderait un oeil sur son intégrité physique. S'il ne voulait pas provoquer de remue-ménage devant les autres, en essayant de conserver un certain calme extérieur, le moindre prétexte, même la défendre, lui serait on ne peut plus utile pour tuer sa pire ennemie. Cette idée la rassurait quelque peu. Quant à l'autre homme à la nonchalance déroutante, elle ne parvenait pas à en déterminer la race. Son aura était moins sombre que la sienne, pourtant, cela ne le dérangeait pas de suivre des maléfiques. Poster devant un cadavre encore intact, Juvelian tremblait quelque peu. Le Capitaine était respectueux, mais l'autre ne manquerait pas de faire sa terrible besogne en la menaçant. Quoique, pas exactement. Les mains tendues par réflexe pour réceptionner les instruments nécessaires, l'Alfar la regardait avec les yeux ronds. Elle allait devoir mettre ses mains là-dedans ? Ce n'était pas possible, il n'en était pas question !

Je ne peux ...

Sa phrase s'arrêtait soudain, alors que sa réflexion prit le dessus. En fait, elle pouvait. Juvelian avait vu Neah Katzuta le faire et lui expliquer et malgré ses haut-le-coeur évidents, c'était dans ses cordes de reproduire plus ou moins les gestes nécessaires. C'était seulement qu'elle ... n'avait pas l'habitude. Autant prendre cela comme de l'expérience, une connaissance nécessaire. Comme tout le reste de cette aventure dangereuse et abracadabrante. Comme dernier rempart pour protéger sa raison et, probablement, sa vie.

... Je vais sûrement avoir des ratés.

Tant pis, c'était l'autre qui l'avait voulu. Pour autant, malgré ses gestes terrifiés et maladroits, l'Alfar s'exécutait. C'était vraiment des sensations bizarres. Le corps humanoïde ne semblait être rien ... Une simple enveloppe facile à briser lorsqu'on savait où découper. C'était aussi dégueulasse que déroutant. Toute couleur avait quitté sa peau, comme si le sang coagulé sur ses mains l'avait remplacé. Pour autant, cela faisait un corps de plus et, ainsi, un pas de plus vers la sortie.

Post XIV - 750 mots
Joker - 02 | 10

Résumé:


◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38970-elise-iranor-la-f
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11433
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Sam 02 Avr 2022, 18:00


Illustration - Krzysztof Rakowski

Le Tombeau d'Amsès


Mon intervention avait eu son petit effet. Il y eu une certaine panique dans les regards, mais d'autres personnes restaient parfaitement sereines. Ça ne me surprenait pas ; les militaires savaient que céder à la panique risquait d'entraîner la mort de toute leur unité. Certes, nous n'étions pas à ce stade, mais un peu de rigueur dans cette désorganisation ambulante aurait été la bienvenue. Peut-être était-ce compliqué, vu les tensions régnants ouvertement dans ce petit groupe improvisé ? Je croyais qu'ils sortaient de l'ère de la Conciliation, mais cela ressemblait surtout à une période de mensonges, en tout cas à mes yeux. Je savais que ces histoires de périodes historiques pouvaient en receler beaucoup, pire, quand on avait autant de Dieux, cela devait générer un bordel sans nom aux réunions. Si elles étaient à l'image de ceux dans cette pièce, ce n'était pas étonnant que ce soit le Chaos qui règne en maître sur les continents. Quel merdier. Heureusement que tout était plus simple à la maison, mais pourquoi diable me suis-je retrouvé là ? Si cela concernait les entités du Cycle, alors ce devait être un coup de Reine. Ouais, non. Elle savait mettre quelques limites, parfois. Je soupirai. La perspective de mourir écraser ne me plaisait en rien, même si la mort sur les Terres de Sympan n'altérerait pas mon Temps ailleurs. Normalement. Je ne préférais pas vérifier la question.

Bien sûr que rien n'a de sens. S'il y en avait, on s'ennuierait vraiment.

Je souriais, mais je me sentais mal à l'aise. Je ne parvenais pas à comprendre exactement le regard que me lançait le rouquin. Était-il curieux ou voulait-il me massacrer sur place ? En dehors de la Démone, ses sentiments semblaient difficiles à saisir pour quelqu'un comme moi. J'essayais de le soutenir, mais au moment où ça me devenait compliqué ... Je me retrouvais embarqué par la personne que je trouvais la plus intéressante et la suivi dans réellement opposé de résistance. L'autre avait l'air terrorisée, ce ne serait pas cool de la laisser toute seule dans cette galère. Je regardais celle prête à transmettre son savoir. Je la trouvais impressionnante.

Je vois que j'ai affaire à une professionnelle.

Sympan me manquait. Je suis sûre que j'aurai pu lui transmettre le mien et qu'il aurait suivi cela assidument.

Si vous ne savez pas comment on ouvre un corps, on va vous vous donner des applications pratiques.

Quelque part dans la salle, j'entendis le nom d'Ezechyel.

Il y a vraiment des parents qui n'aimaient pas leurs enfants.



Neah ne s'était pas vraiment attendu à une intervention de l'Alfar à la suite de la sienne. Sans doute devait-elle avoir un intérêt avec Helsinki, comme ils en avaient discuté quelques minutes auparavant ... ou bien méprisait-elle le manque de savoir-vivre des Démons ? Qui ne les détestait pas, d'ailleurs, à part les simples d'esprit ? Même les Sorciers ne manquaient pas de se moquer ouvertement de leur faiblesse. Dans un battement de cils, l'image d'Astriid s'imposait dans son esprit. Il n'oubliait pas le semblant d'amitié qui aurait pu l'unir à Kitoe, mais heureusement, l'Ange l'avait remis sur le droit chemin avant qu'un drame ne survienne. Que faisaient les Ygdraë ? N'éduquaient-ils pas leurs enfants convenablement ? Voulaient-ils effacer les souvenirs honteux de la précédente guerre de leurs esprits ? Entre l'abandon d'Earudien, ardemment défendu par une coalition alliée et de les avoir laissé, eux ? Lui, n'oubliait pas. Ce n'était pas une exploration réussie en leur compagnie et la prise sous leurs longues oreilles de quelques rescapés de la Terre Blanche qui allait effacer cette absence. Sa rancoeur s'atténuait néanmoins en présence de Sif. Elle était le seul espoir pour le Capitaine de renouer avec les traditions sylvestres. Quand Kitoe empoignait le col de Juvelian, son regard se fit encore plus noir et l'intervention d'un énième individu n'y changeait rien. Qui était-il ? Son aura lui était aussi étrangère que familière. Quelque chose de ... particulier. Son intervention et ses interrogations permirent à la Démone de saisir l'Alfar et de l'embarquer dans son espèce de mission. Ils échangèrent un regard. Si elle lui donnait l'opportunité d'en terminer avec l'autre, il allait la laisser un peu en sa compagnie pour la récupérer après. Entre Maléfiques, elles allaient sûrement tenir le coup et, peut-être même, trouver un terrain d'entende. Neah reportait son attention vers Helsinki, quelque peu apaisé en sa présence.

Terminons, avant qu'on ne soit les suivants.

Ceux à rejoindre la longue liste de morts ici présents. Peut-être étaient-ils d'anciens participants à ce Jeu hasardeux entre les mains des Dieux. Fort heureusement, ils y parvinrent et la porte s'entrouvrit. De justesse.

Post VII - 780 mots

Résumé:


portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 22 Chriss10
Art by Chrissabug

portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 22 Licorn10

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhard
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2067
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Sam 02 Avr 2022, 18:24

Helsinki
Les Portes III
Juvelian lui avait fait peur en s'interposant, mais la rupture du contact avec son opposée lui avait fait un bien fou. Et puis Helsinki s'était sentie très mal. Elle réalisa qu'elle avait encore du mal à accepter qu'une personne de cette affiliation et qu'elle connaissait à peine, l'aidait volontairement. Aussi, elle n'avait aucune envie de l'entrainer dans des ennuis que l'Alfare ne méritait pas. Helsinki espérait que Kitoe n'aurait d'yeux que pour elle et Neah, au point que son intervention, au pire, ne changerait rien. Ce fut malheureusement loin d'être le cas. La jeune Ange vit le regard de son ennemie changer, et n'être plus que focalisée que sur Juvelian. C'était bête, mais terrifiant, car cela dévoilait de la Démone une dimension qu'Helsinki n'avait pas encore vue : dans cette pièce, les deux Anges n'étaient pas forcément les uniques visés. Kitoe venait de montrer que la première victime qui se pointait lui ferait l'affaire. Comme une bête sauvage sans cervelle pour laquelle seule la première opportunité de se sustenter avait de la valeur. Contrairement à ce qu'elle avait pu penser, Kitoe ne prévoyait rien. Elle tourmentait la première chose qui se pointait trop près de son nez. Et encore une fois, Helsinki lui avait donné trop de valeur. Neah avait raison. Elle avait eu tort d'accorder ne serait-ce qu'une once de considération à cet être répugnant. Elle était trop naïve.

-Laissez-la tranquille.

Juvelian ne méritait aucunement que l'on s'en prenne à elle. Elle avait de loin été la plus sage d'entre tous depuis le début de leurs mésaventures. Jamais elle n'aurait voulu lui causer d'ennuis.

-Non ! Lâchez-la !

Du moins, c'était ce qu'elle aurait voulu dire, si seulement elle ne s'était pas arrêtée en plein milieu de sa phrase. Elle ne les intercepta pas non-plus. Comme une idiote, Helsinki resta clouée sur place. Laisser sa partenaire d'aventure aux mains de la Démone lui glaçait le sang. Cependant, à les regarder, Kitoe ne comptait pas la malmener davantage qu'elle. Comme les autres, la panique semblait la gagner elle aussi. La salle devenait de plus en plus exiguë et il fallait agir vite. Si elle avait été plus têtue et téméraire, Helsinki aurait joué la carte du risque. Sans hésiter, elle aurait suivi la Vile, aurait arraché les ustensiles de ses mains alors qu'elle les tendait à l'Alfare et l'aurait giflée. C'était exactement ça, son sentiment : elle avait envie d'en coller une à cette peste. Malheureusement elle n'en avait pas les tripes et les murs qui se rapprochaient lui faisaient trop peur à elle aussi. Elle était tellement lâche...

L'urgence de la situation, néanmoins, la dissuada de replonger dans ses lamentations silencieuses. Au contraire, l’adrénaline la mettait dans un état qui se rapprochait de plus en plus de la colère. Encouragée par les paroles de Neah, l'Ange se dirigea à grands pas vers le premier corps qu'elle trouva, et dont personne ne s'était encore occupé. Elle disposa méthodiquement les différents bocaux, puis les outils chirurgicaux, avant de jeter un nouveau regard aux consignes inscrites au mur. Une part d'elle n'arrivait pas à croire qu'elle était sur le point de le faire. Elle lui criait que c'était immonde et qu'elle n'arriverait pas à s'en occuper correctement. L'autre part, la colère, l'étouffait. Cette dernière prenait trois quarts de la place, maintenait séparées les connexions liées à l’empathie. Au contraire, elle remobilisait les faits et gestes qu'avait utilisés la Démone. Celle-ci n'avait pas été totalement inutile au final...

La tige rougie s'enfonça maladroitement dans la narine du défunt, accompagnée du sifflement de la chair brûlée. Helsinki y allait de toutes ses forces. Son sens de la précaution avait disparu : c'était triste, mais c'était l'unique moyen qu'elle avait trouvé pour passer outre. Le cerveau fut broyé à vitesse grand V. Si cela était bien fait relevait d'une autre question qu’elle n’avait pas le temps de se poser. Quelques secondes après avoir versé le liquide visqueux, le couteau entrait dans la chair. C'était le pire, mais elle essayait de se concentrer sur l'ordre dans lequel Kitoe avait procédé plus tôt. Elle n'était même pas sûre de la fonction ou du nom de toutes les choses molles et vitreuses qu'elle se mit à extraire et quelques part, elle ne voulait pas savoir. Ses seules références étaient les fresques et ses souvenirs. La seule chose qui les sauverait serait qu’elle ne réfléchisse pas davantage.

728 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34531-kitoe
Jun Taiji
~ Orine ~ Niveau I ~

~ Orine ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 5459
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Lun 04 Avr 2022, 23:37


Image par Eva Sophie

Les Portes III - Pièce dix-neuf



« Amestris. » répéta Edelwyn. Elle n’avait jamais vu ça sur les nombreuses cartes qu’elle possédait. Ses yeux se posèrent sur le grand brun, plus loin. « J’aime bien Dastan. » dit Ezechyel, en essayant de ne pas regarder le reste de la pièce. « C’est rien. » répondit sa sœur, en comprenant que les Al’Asliens n’existaient peut-être plus. Il y avait trop de mots nouveaux dans le discours de son interlocuteur pour qu’ils fussent sur la même ligne temporelle. Elle se demanda d’ailleurs si Ezechyel avait compris. Il était toujours un peu lent à la détente. Pourtant, c’était lui le Rehla.

La blonde dévisagea le rouquin un instant lorsqu’il l’interrogea sur son prénom et répondit à sa question par un mensonge. Il ne méritait pas de savoir. « Kiin'din. » Elle s’était sentie inspirée. Elle ne connaissait pas Paaz Kiin’din, Zaahin de la sentence irrévocable s’abattant sur les ennemis du peuple. Kiin’din, la femme du Roi, soit la Reine, un reliquat sexiste au sein même du Zul’Dov. Néanmoins, le terme « Heda » était employé depuis des décennies, préféré à son homonyme qui plaçait l’homme au centre de tout. Erza se suffisait à elle-même. Quant à savoir pourquoi, dans le futur, Edelwyn avait choisi ce nom, c’était tout un mystère. Peut-être était-ce un préambule ? Peut-être n’était-ce pas femme de roi mais femme de rois ? Ou peut-être était-ce les Réprouvés eux-mêmes qui l’avaient nommée ainsi, à force de la voir en compagnie de Zel’Eph, des épis de blé dans les cheveux ? Mais l’enfant ne savait pas. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle devait s’occuper de ce roux bizarre et de son frère.

« On vient d’un village sans importance. » « C’est une ville… » souffla Ezechyel. Il n’aimait pas la façon dont Edelwyn mentait depuis tout à l’heure. « Une petite ville. » rectifia-t-elle, en le fusillant du regard. Il ne comprenait rien. Il aurait confié tous ses secrets à n’importe quel étranger venu l’interroger avec un sourire, juste parce qu’il ne pensait pas que le mal existait réellement. Il était trop gentil et bien trop naïf, contrairement à elle qui voyait le mal partout. « D’accord ! » s’exclama le garçon, toujours prompt à faire des jeux, surtout lorsque ceux-ci lui permettaient d’échapper à une réalité dérangeante. Edelwyn, elle, se contenta de fixer le roux. Elle n’obéit pas, certaine qu’il pensait qu’elle était trop jeune pour voir du sang et des organes. Elle s’en fichait. Ces corps n’étaient que de la viande morte. Des gens mouraient tous les jours et, elle, ne pouvait pas réellement périr. Elle était bénie par le Phoenix. Même si elle n’était pas une Rehla, elle savait que, parfois, ils provoquaient des génocides, parce que c’est comme ça. Cependant, quand il proposa un jeu, elle changea d’avis et ferma les yeux. Les questions d’Ezechyel fusèrent. « Tu aimes jouer aux échecs ? Et tu te laves bien les dents ? Est-ce que t’as déjà fait pipi au lit ? Tu aimes manger de la brioche ? » Si elle n’avait pas les paupières closes, la blonde aurait levé les yeux au ciel. Elle se racla la gorge. « Tu dis que tu étais avec le brun à Amestris. Ce sont ses vêtements que tu portes ? » Elle avait analysé les tenues des deux garçons et elle les trouvait très similaires. Le tissu semblait avoir été confectionné au même endroit et être précieux. « Il y a un malaise entre vous, non ? » Elle aurait bien demandé pourquoi mais il n’aurait pas répondu par oui ou par non. En réalité, elle se fichait des règles. Elle ouvrit les yeux. « Pourquoi ? » Elle se tut puis, lorsque le bleu posa sa question, elle la reprit à son compte. « T’as déjà ressenti du désir pour lui ? » dit-elle, en pointant Érasme du doigt. « Et lui ? » ajouta-t-elle, en désignant l’autre. Elle trouvait que l’amour, le désir et même l’amitié étaient des sentiments stupides qui n’avaient d’intérêt que pour l’élaboration de différentes stratégies consistant à viser l’être aimé pour achever l’être aimant. Ezechyel, lui, peinait à savoir ce qu’était que le désir. C’était un concept qu’il ne comprenait pas à son âge. Mais Edelwyn était bien plus précoce.




Aliénor ne savait pas quoi dire. L’envie de le frapper la saisit un instant mais il semblait tellement prendre ses affirmations pour des vérités que ça la troubla. « Je n’aguiche pas les hommes ! » répondit-elle néanmoins. À moins qu’il n’eût pris sa main proche de ses parties comme une façon de l’aguicher ? C’était déplacé. Il avait grandi mais… enfin… Elle fronça les sourcils, incertaine, avant de réaffirmer sa position. « La prochaine fois, je te laisserai par terre à pleurer… comme un bébé ! » La fin de la phrase était sortie toute seule, après un court instant de silence. C’était comme si les mots se libéraient progressivement de la prison de sa gorge et que côtoyer le mal lui permettait de s’affirmer. Néanmoins, elle n’était pas très douée, aussi parce que la situation la rendait fébrile. De plus, il était le fils de son mari et il y avait toujours une forme de menace latente dans son esprit. Il ne l’effrayait pas pour ce qu’il était mais pour ce qu’il représentait. Il n’aurait pas été anciennement Prince Noir, peut-être l’aurait-elle traité avec moins d’égards. Elle resta un instant immobile puis se releva. Elle n’avait pas très envie de « venir ». « Venir » signifiait s’approcher des corps. Le fait qu’elle trainât amena une énième partie à se mêler de la situation. La Magicienne ouvrit la bouche lorsqu’elle se fit gronder. Ça lui rappela sa mère, lorsqu’elle était enfant, même si la Comtesse Vaughan n’aurait pas parlé de « bon coup ». « Il n’y a rien entre lui et moi ! » se défendit-elle. Elle fixa le cadavre en face d’elle et décida de rejoindre le Sorcier. Elle préférait lui servir d’aide plutôt que de travailler un corps seul. Au moins, elle le connaissait, même s’il n’était pas franchement une connaissance sur laquelle il était possible de compter.




Petit à petit, les murs se resserraient. Finalement, la porte s’ouvrit, ce qui n’empêcha pas les parois de chercher à s’unir progressivement. Rien ne semblait pouvoir arrêter le processus en cours.

1055 mots
Je prends Adriaen pour la prochaine pièce o/

Explications


Hop, tour vingt-sept ! Il est temps de passer dans la pièce 20 avant de se faire ECRABOUILLER BWAHAHAHA !

Pièce 20

Pour rappel : LE PLAN =D

Donc, vos personnages arrivent dans une nouvelle pièce. Les corps sont toujours sur des autels mais ils ont changé de texture (on sent que ça fait plusieurs dizaines de jours qu'ils ont reposé). Il y a des cuves de liquide dans un coin de la pièce et ce liquide sent la même chose que les corps (à savoir majoritairement le sel). Les corps sont secs. Je vous fais grâce de l'empaillage/du remplissage des cadavres. On va dire que c'est fait 8D

Trois étapes :
- Retirer les yeux pour les remplacer par des billes en verre (elles sont toutes rangés sur des petites étagères)
- Vernir le corps
- Entourer le corps de bandes de lin enduites de gomme

Tout ceci est expliqué sur les fresques de la pièce =D

Merci de m'indiquer les personnages (PJ et PNJ) que vous utilisez à la fin de votre premier message dans la pièce. Je vais faire des équipes au prochain tour pour cette pièce là histoire de séparer un peu les groupes ^^

Gains du tour 27


- L'œil : C'est un œil en verre. Lorsqu'il est posé dans un endroit, il permet à son possesseur de voir et d'entendre ce qu'il s'y passe s'il ferme les yeux.

Deadline tour n°27


Le dimanche 10 avril avant que je poste o/ (et il se peut que je poste le lundi si jamais)

Participants PJ


- Erasme : XXV
- Dastan : XXIV
- Helsinki : XXVI
- Juvelian : XXIV
- Lucius : XIV
- Neah : VII
- Toki : IV

- Tekoa : XIX
- Adam : XXI
- Sympan : XII
- Astriid : VI
- Eméliana : III
- Lana : II
- Priam et Laëth : III
- Latone : XVIII

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t40585-jun-taiji
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 22 sur 24Aller à la page : Précédent  1 ... 12 ... 21, 22, 23, 24  Suivant

 Sujets similaires

-
» [Rp dirigé] - Les portes
» [Rp dirigé] - Les Portes III - Couloir entre la pièce 1 et la pièce 9
» [Rp Dirigé] - Les Portes III - Pièce 2
» [Rp Dirigé] - Les Portes III - Pièce 10
» [Rp Dirigé] - Les Portes III - Pièce 16
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Désert de Näw-