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 [Q] Ce n'était pas la Colère | Solo

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Dim 20 Sep 2020, 23:01

Objectif : Djinshee s'entraine à mettre sa bague raciale sans être en PLS. Elh est là pour l'aider.
Partenaire : /

Ce n'était pas la ColèreDjinshee & Elh

Djinshee était assise, préoccupée par ce qu’elle était sur le point de faire. Elle faisait tourner le bijou entre ses doigts. Il paraissait anodin. Sa seule caractéristique remarquable était le petit cerfeuil qui le décorait. Au-delà du fait qu’elle ne portait jamais de bijou, elle ne l’aimait pas. La première fois qu’elle avait passé l’anneau à son doigt, elle s’était effondrée, terrassée par une migraine abominable. La Lyrienn aurait pu le jeter ou le donner. C’était ce qu’aurait fait n’importe quelle personne en découvrant ses effets désagréables. Cependant, une petite voix en elle lui avait dit de la garder. Elle ne l’avait pas remise depuis. Elle était sur le point de recommencer.

-S'il m'arrive quoi que ce soit, tu me l'enlève, d'accord ?

Elle l’avait déjà dit deux minutes plus tôt. Elh acquiesça, concentrée sur la tâche qu’elle avait à remplir. La jeune femme était assise à ses côtés, prête à bondir en cas de problème. Elles étaient par terre. Djinshee voulait anticiper toute chute inutile.

-Ok…

Elle expulsa l’air de ses poumons, puis reprit une dernière inspiration. Elle ne craignait pas la douleur d’habitude, mais le cas présent était différent. La sensation était bien plus complexe qu’un simple mal de tête. C’était lourd, vertigineux, un endolorissement qui prenait tout le dos et un malaise profondément déstabilisant. Djinshee ne s’était plus sentie elle-même. Ce fut la sensation qu’elle ressentit une nouvelle fois lorsqu’elle fit glisser la bague sur son annulaire. Elle bascula en arrière, nauséeuse. Ses sens avaient changé. Elle avait perdu quelque chose et ça l’angoissait. Le poids inconfortable dans son dos était revenu. Elle avait mal. Elle ne s’en rendait pas compte, mais elle hyperventilait. Elh s’empara de sa main pour lui arracher la bague. Les maux de Djinshee disparurent presqu'aussitôt. Elle battit des paupières et réalisa qu’elle scrutait le plafond. Dans un coin de son champ de vision, elle aperçut les cheveux blancs de son amie.

-Ça va. Merci.

Elle était assez contrariée de se faire humilier ainsi par un simple anneau en argent. La magie qu’on lui avait insufflée était puissante. A ses côtés, Elh effectuait une suite de signes agités. Djinshee resta songeuse quelques secondes avant de s’intéresser à ce qu’elle voulait lui dire.

-Je comprends rien. Ecris, plutôt.

Elle n’était pas très douée pour comprendre sa langue des signes, surtout lorsqu’Elh allait vite et qu’elle n’employait pas du vocabulaire de tous les jours. La plus jeune bondit sur ses pieds pour aller chercher un crayon et du parchemin. Quand elle revînt, elle se mit sur ses genoux et posa la feuille par terre. Elle écrivit avec précipitation : tu avais des ailes noires dans le dos. Il n’y avait pas que ça. Elle avait vu les yeux de son amie perdre en ardeur, ses cheveux se ternir, mais ce n’était rien comparé à l’apparition des appendices. Djinshee considéra longuement la jeune femme.

-Tu te moques de moi ? Demanda-t-elle alors qu’elle savait pertinemment qu’Elh n’était pas du genre à se moquer d’elle. Repasse-la-moi. Laisse-moi plus longtemps maintenant.

C’était probablement dangereux. Elle n’avait même pas idée de ce qu’elle expérimentait – ou du moins, elle refusait d’y croire – mais était incapable de se résoudre à abandonner. Elle voulait savoir, comprendre cette transformation qui s’exerçait sur elle et jusqu’où elle la mènerait. Elle voulait faire confiance à son instinct autant qu’elle était têtue à présent. Aussitôt réceptionné, elle enfila le bijou. Nouveau malaise. Nouveau mal-être. Nouveaux maux. Djinshee était penchée en avant comme pour se préparer à vomir.

-Ca va.

Elle tenait bon. Elle se concentrait sur un point fixe pour faire abstraction du reste. Ce n’était pas si terrible en termes de douleur, au final. Cela ne l’empêchait pourtant pas d’hyperventiler : le mal n’était pas purement physique, c’était surtout se faire arracher son Elément qui était difficile. Elle ressentait un manque profond. Elle se sentait triste et angoissée. Elle scrutait l’anneau à son doigt, à la recherche d’un certain réconfort.

-Tu peux m’aider à me lever s’il-te-plait ?

Elh s’inquiéta : Djinshee allait vraiment moins bien que d’habitude. Elle était étrangement calme. Sa voix était moins grave. Elle avait dit s’il-te-plait. La Lyrienn obéit avant d’effectuer un signe pour lui demander si tout allait bien.

-Mal à la tête. Mais ça va.

Elle battit des ailes sans même le vouloir. Cela la déséquilibra. Elle trouva appui sur la table, à deux mètres de là.

-Ca va. Ca va.

Elle jeta un œil à ses ailes aux plumes noires. Elles étaient immenses. Elle allait renverser des choses avec ça dans le dos, ça allait tout casser et… ce n’était pas bien. Néanmoins, ce souci ne la préoccupa pas trop longtemps. Elle préféra s’intéresser à ce qui se trouvait autour d’elle. Elle connaissait bien l’endroit, puisque c’était sa maison, mais cela ne l’empêchait pas de l’étudier. Elle le voyait sous un œil nouveau, retrouvant une utilité pour à peu près tout ce qui s’y trouvait. Elh toucha son bras.

-Ca va. Répéta-t-elle.

Pourtant, elle haletait, se tenant fermement à son support pour ne pas crouler. Elle transpirait et cela ne dérangeait pas la rousse plus que ça, ce qui était certainement la preuve majeure qu’elle n’était pas dans son état normal.



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Lun 21 Sep 2020, 10:35

Ce n'était pas la ColèreDjinshee & Elh

-Tu crois que je suis une Déchue ?

Elh haussa les épaules. Visiblement. Toutes deux peinaient à y croire, ceci-dit. Elles avaient besoin de le prouver d’autres façons. Elles ne connaissaient pas beaucoup cette race et ignoraient de ce fait ce dont ce peuple était capable.

-Putain, lâcha Djinshee, qui avait de plus en plus l’air de s’être tapé un sprint de plusieurs centaines de mètres, ça veut dire que j’ai un péché ?

Le problème était qu’elle n'avait pas spécialement envie de s'enliser dans un quelconque vice. Elle avait déjà le sien. Le travail qu’elle exerçait sur sa colère et son impulsivité n’avait pas besoin d’être complété par quoi que ce fut d’autre. C’était suffisamment éprouvant comme ça. Alors avait-elle vraiment envie de gaspiller son énergie avec cette autre nature ? Et si cela te permettait justement d’effacer ces défauts, en tant que Lyrienn ? Ça n’avait pas de sens, elle n’avait pas l’intention de partir vivre à Avalon. Cela pourrait servir. Professionnellement parlant au moins. Tu en as envie, de toute façon. Djinshee se mordit l’intérieur de la joue. Dare Ga Iru No. Ses pupilles descendirent jusqu’à la bague, toujours autour de son doigt. Le métal gris brillait et changeait de lueur en fonction de l’angle qu’elle lui donnait. C’était joli. Elle sourit. Finalement, elle allait le garder. Ce fut sa conclusion avant qu’elle ne s’effondre par terre, sa mâchoire heurtant violemment le rebord de sa table, au péril de ses dents et de sa conscience.

Le premier réflexe d’Elh fut de se jeter sur elle et de la secouer. Aucune réponse. Elle usa de toutes ses forces pour tourner Djinshee sur le dos. Ses doigts parcoururent son cou à la recherche de son pouls, avant de passer sur son visage, puis dans ses cheveux. Elle ne voyait pas de blessure ni d’effusion de sang. La rousse était vivante, dégoulinante de sueur, mais vivante. La jeune femme se détendit un peu, puis chercha sa main pour lui retirer l’anneau, qu’elle mit dans sa poche. Elle ignorait si cela suffisait à la considérer en bon état. Elle avait déjà entendu parler d’une personne qui était morte quelques minutes après une chute de laquelle elle s’était relevée sans aucune blessure externe. Elh n’était pas médecin. Elle n’était même pas sûre que cette histoire fût vraie, mais elle tenait trop à son amie pour prendre le moindre risque. Elle avait besoin d’aide. Il fallait qu’elle aille en chercher. Mais le pouvait-elle ? Pouvait-elle se permettre de s’absenter et de laisser son amie ainsi ? Elle caressa doucement sa tête. Pour son bien… la Lyrienn se dématérialisa.

Sa fusion avec l’air lui permit de se déplacer vite. En quelques secondes, elle se posta devant la maison de Merserr et frappa plusieurs coups à la porte. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas rendu visite à l’homme. Celui-ci était plutôt solitaire, malgré tout le temps qu’il avait passé avec elle, Djinshee, et d’autres habitants de Sülh lors de leurs débuts sur l’île. Elh regrettait un peu cette distance qu’elle avait pris vis-à-vis de son mentor. Elle l’avait longtemps considéré comme un père malgré toutes ces fois où il s’était montré si antipathique.

L’homme prit un temps infiniment long à répondre. Quand il ouvrit enfin la porte, Elh le tira par le bras avant même qu’il n’ait pu la saluer. Il résista.

-Que se passe-t-il ?

Elle lui fit signe qu’il y avait un problème. Quel problème ? Elle ne le lui indiqua pas. C’était trop long à faire comprendre.

-C’est Djinshee ?

C’était une conclusion un peu rapide et pourtant, terriblement véridique : lorsqu’on l’appelait pour un incident, un Lyrienn du Feu était généralement impliqué dans l’affaire. Et si c’était Elh qui signalait ce même incident, il s’agissait forcément de la rousse. Les deux femmes n’étaient pas voisines pour rien. Merserr soupira. Djinshee était, naturellement, le genre de personne à ne pas laisser déraper. Malgré tous les efforts qu’il avait déployés pour elle, elle restait intenable. Sans un mot, il suivit Elh au pas de course.

***

-Ce n’est rien.

Il l’avait examinée sous toutes les coutures, usé de ses pouvoirs de soin pour s’assurer qu’elle n’avait rien de cassé, et effectivement, elle allait bien.

-Comment a-t-elle fait ça ?

Elle n’était pas du genre à tomber sans raison. Djinshee n’était pas une personne âgée. Elh lui montra la bague et expliqua le phénomène sur un papier.

-Où a-t-elle dégoté ça ?

Elle n’en savait rien. Sur le corps d’une de ses victimes ? Merserr balaya l’air pour signifier que ça n’avait pas d’importance.

-On verra ça plus tard. Aide-moi à la porter. On va l’amener jusqu’à son lit.



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Ven 25 Sep 2020, 19:54

Ce n'était pas la ColèreDjinshee & Elh

Djinshee sentit ses pieds se soulever, puis bientôt ses épaules. Elle gémit, battit des paupières, puis s’agita doucement. Son corps s’échauffa pour éliminer la moiteur désagréable qui le couvrait, mettant fin à quelques frissons fiévreux. Une paire de mains la libéra avant qu’elle ne se fasse brûler. Heureusement, ce ne fut pas celle qui soutenait ses épaules.

-La voilà.

-Lâche-moi. Marmonna-t-elle.

Elle était encore un peu ailleurs. Elle ignorait à qui elle parlait et où elle se trouvait exactement. La seule chose dont elle était sûre, c’était qu’elle avait mal aux dents. Elle ferma les yeux et passa ses mains sur son visage pour remettre ses idées en place. Elle était encore habitée par une sorte de vertige. Ses sens étaient étranges, comme engourdis, et pourtant du fait qu’elle les vivait différemment, elle les considérait pleinement. Elle était elle-même, elle retrouvait le Feu qui était en elle mais… quelque chose n’allait pas. Soulagement. Détresse. C’était aussi frustrant que d’arriver dans une pièce sans pouvoir se rappeler la raison pour laquelle on y allait, ou que de partir en voyage avec le sentiment d’avoir oublié un objet essentiel sans pouvoir déterminer de quoi il s’agissait. La Lyrienn repassa ses derniers souvenirs à tâtons avant que cela ne lui revienne progressivement.

-Elle est où ?

-Elh est juste ici, Djinshee. Bonjour au passage. Ajouta Merserr en songeant qu’il allait finir par perdre patience à force d’impolitesses.

Elle la chercha, mais tout ce qu’elle vit furent deux personnes agenouillées à ses côtés. Elle fronça les sourcils et s’appuya sur ses coudes. Elle se fichait royalement de constater que Merserr fut apparu dans sa maison sans aucune raison valable. Elle était toujours occupée à éclaircir ses idées.

-Non… Elle est où ? La bague, elle est où ?

Elh prit de l’intérêt pour elle lorsqu’elle la ressortit de sa poche. Les yeux de Djinshee s’illuminèrent. Elle tendit la main pour attraper le bijou mais Merserr intercepta son poignet au milieu du parcours. Il serrait fort. Ce geste rappela des souvenirs désagréables à la rousse, ceux de la formation stricte qu’il lui avait fait suivre. Il signifiait beaucoup de choses et notamment qu’il n’était en aucun cas question de jouer les insolents audit instant. Cela ne l’empêcha pas de le foudroyer du regard.

-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

-Fous-moi la paix. Qu’est-ce que tu fais ici, déjà ?

-Tu était par terre, inconsciente. C’est pas comme si tu nous faisais ça tous les jours.

Elle ne se souvenait pas de sa chute et surtout, elle n’avait pas de problème. Il pouvait partir. Elle n’avait pas besoin de lui, elle était pleinement consciente de ce qu’elle faisait.

-Ce n’était pas la peine de te déplacer pour une simple chute, c’est ridicule. Je suis réveillée maintenant. Tout va bien. Elh, passe-moi la bague.

-Elh, je t’interdis de la lui passer.

La jeune femme regarda consécutivement les deux Lyrienns, puis lança un regard désolé à son amie. Merserr était d’une meilleure autorité qu’elle et bien plus raisonnable. Il avait le recul nécessaire pour juger de ce qui était bon ou non. Djinshee, elle, était du genre à mettre sa vie en danger pour des bricoles comme celle-ci. Son choix était vite fait. Son choix ne plut pas à la concernée. Furieuse, Djinshee usa de sa télékinésie pour se libérer et repoussa l’homme au bout de la pièce. Elle détestait qu’on ne l’écoute pas. En particulier maintenant.

-Mêle-toi de ton cul et dégage !

Elle se releva. Merserr la vit vaciller avec une certaine pitié. Il ne cachait pas sa déception de la voir agir comme une enfant capricieuse.

-Si je pars, Elh aussi. Avec la bague.

-Non ! S’écria-t-elle aussitôt.

Cette réaction la surprit elle-même. Elle ne savait pas ce qu’il lui prenait. Elle avait pourtant les idées parfaitement claires et justifiées. Ce qu’elle demandait était important. Par sa force mentale, elle tenta de faire voler l’anneau jusqu’à elle. Elh referma son poing dessus. Cette dernière accentua l’expression désolée sur son visage. Elle voulait que son amie comprenne qu’elle l’était vraiment. Malheureusement, la rousse était insensible à tout ce qui n’allait pas dans son sens.

-Il est hors de question que tu utilises de nouveau cet objet. Pas dans cet état.

-Je veux juste l’avoir. Pas l’utiliser.

Ce n’était pas une chose qu’elle avait l’intention de laisser à n’importe qui. Elle voulait qu’elle soit entre de bonnes mains, et rien de mieux que les siennes pour cela.

-Ça revient au même pour moi.

Djinshee grogna. Elle le savait déjà : elle ne gagnerait jamais contre lui. Il était trop déterminé, trop têtu, et pour couronner le tout, il était plus fort qu’elle. C’était malheureux, mais le meilleur moyen d’arriver à ses fins était de s’en prendre directement à Elh. Elle se tourna vers la petite et attrapa son bras. Elle lui fit mal.

-Donne-moi ça.

Mais la blonde quitta son étreinte en traversant la matière. Elle regardait son amie avec peur. Elle ne lui avait jamais fait ça. Sous le coup de l’impatience et de la colère, le corps de Djinshee s’échauffa. Ses cheveux prirent une couleur encore plus intense, ses mains s’illuminèrent comme du métal en fusion. Elle n’entendit pas son mentor s’approcher derrière elle pour lui donner un coup derrière la tête. Une nouvelle fois, elle flancha.



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Sam 26 Sep 2020, 15:22

Ce n'était pas la ColèreDjinshee & Elh

Cette fois-ci, lorsqu’elle se réveilla, elle était bien dans son lit. Cette fois-ci, lorsqu’elle se réveilla, elle avait mal aux dents et au crâne. Il lui fallut encore du temps pour se remémorer les circonstances de son état. Dès qu’elle avait ouvert les yeux, Elh avait posé sa main sur la sienne, en caressant doucement le dos avec son pouce. Djinshee se laissait faire, mais ne chercha à établir aucun contact visuel. Elle avait honte. Honte de s’être comportée comme une gamine. Honte d’être alitée et que son amie soit restée à son chevet pendant tout ce temps, car elle savait qu’elle ne l’avait pas quittée des yeux. Djinshee n’aimait pas qu’on la voit comme ça. Elle ne voulait pas être faible, encore moins aussi pitoyable.

-Ah, réveillée ?

Merserr entra dans la chambre. Djinshee fit voler la couverture et sortit ses jambes du lit. Si elle devait se confronter à lui, ça ne serait pas dans cette position.

-Reste où tu es.

Elle se figea. Elh s’assit auprès d’elle sur le lit tandis que leur mentor prenait place sur la chaise, là où était précédemment installée la blonde. Ainsi, il se trouvait face à elle.

-Ca va ?

Sa non-réponse fut impressionnante et lourde de signification : elle devait avoir vraiment honte. Rarement ils avaient vu ça.

-Tu ne vas plus agresser personne pour retrouver cette bague ?

Une pique. Sa mâchoire se contracta. Maintenant, c’était plus la provocation que la perte de l’objet en lui-même qui la faisait réagir. Qu’on la prenne pour une enfant hérissait ses poils.

-Elle est où ?

-Cachée. Ne compte pas sur moi pour te dire où elle se trouve, je n’en sais rien. Sur Elh non plus.

C’était cette dernière qui s’était chargée de la cacher. Le choix de l’endroit avait été long et réfléchi. Sa première suggestion avait été de le mettre dans un coin auquel on ne pensait pas, ou un objet que la rousse n’utiliserait pas de sitôt, comme une boîté, un tiroir, ou sous un meuble. Cependant, il s’agissait certainement de là où la Lyrienn aurait cherché en premier : les endroits supposément difficiles. Ensuite, elle s’était ravisée pour choisir quelque chose de plus évident, et donc où la rousse ne perdrait pas son temps à chercher. Mais la chose était trop risquée. Elle voulait un endroit où elle seule pourrait déterminer si elle mettait fin à la confiscation. Elle avait donc imaginé trouver une cachette encore plus complexe et inaccessible que les autres : chez elle, coincée entre deux pierres, à l’intérieur de la colonne de la cheminée, à quelques mètres de hauteur. Était-ce excessif ? Mieux valait trop que pas assez.

-J’aimerais que tu me parles de cet objet.

-C’est un interrogatoire, donc ?

-Auquel tu as intérêt de répondre si tu veux retrouver ton précieux bijou.

Elle soupira. Lui parler de tout ça, c’était presque aussi difficile que de dire merci.

-Il semblerait qu’elle transforme son porteur. En Déchue, en l’occurrence. En tous cas, d’après l’apparence que je prends. Ça fait un mal de chien.

-T’as trouvé ça où ?

-Je l’ai pris à une victime. Elh avait bien estimé. C’était dans une bourse pleine d’or qu’il portait sur lui.

Elle n’en savait pas beaucoup plus. Elle n’avait fait que son boulot, se permettant un petit extra sur son revenu. Si ça n’avait pas été elle, quelqu’un aurait empoché l’argent de toute manière. Merserr réfléchit. Il connaissait ce genre d’objet. Ils étaient rares.

-Et tu aimerais être une Déchue ?

L’idée l’amusait, sans savoir s’il trouvait cela surprenant de sa part ou ridicule. Elle haussa les épaules.

-Ca pourrait être utile.

-Tu avait l’air plus emballée que ça à l’idée de le garder, tout à l’heure.

-Non, c’est juste que… rho, la ferme, tu comprends rien.

Il l’emmerdait. Elle n’avait pas à justifier ses comportements à tout bout de champ. C’était comme ça et puis voilà.

-Tu connais ton péché ?

-Hein ? Bien sûr que non. Si tu m’avais laissée tranquille, j’aurais eu le temps de le savoir.

Il souffla du nez. Il devait bien admettre qu’il était lui-même curieux de le savoir. Il imaginait sans difficulté qu’elle puisse pencher pour la Colère ou l’Orgueil. En fait, il était pratiquement certain que sous cette forme, elle tombait dans l’un des deux. Néanmoins, il tenait à assister au verdict. Le mentor reprit son sérieux. Il se leva.

-Tu pourras réessayer quand tu iras mieux. Je viendrai t’aider. Mais en attendant, tu devrais te changer les idées.

Après avoir décoché un habituel regard sévère aux deux femmes, Merserr quitta la pièce. Son expression s’assombrit encore. Je viendrai t’aider. Venait-il de s’engager à l’aider à contrôler son péché, sachant que s’il s’agissait de la Colère ou de l’Orgueil, elle repartirait probablement de zéro ? Serait-elle tout aussi chiante si elle était éprise d’un autre vice ? Dans tous les cas, la réponse était oui.

… Putain de merde.


~821 mots~

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Mar 29 Sep 2020, 00:08

Ce n'était pas la ColèreDjinshee & Elh

Ils étaient dehors, dans un jardin, à l’abri des regards des passants. La remise de l’anneau fut solennelle et sans discours. Djinshee la réceptionna dans le creux de sa main avec un peu d’émotions, comme si elle venait de retrouver un vieux jouet de son enfance dans le grenier de ses parents, un objet qui lui avait été confisqué trop tôt et qu’elle allait pouvoir utiliser et posséder pleinement, à nouveau. Cela faisait deux jours qu’elle n’avait plus vu le bijou. L’attente avait été monstrueusement longue. La Lyrienn avait trouvé tous les moyens du monde pour s’ennuyer profondément, car oui, c’en était presque devenu une quête. Vaquer à ses occupations ne lui avait pas suffi. Retrouver la bague lui était régulièrement revenu en tête, redevenant, à chaque fois, le centre de ses préoccupations. Djinshee avait été tendue, plus que d’ordinaire, comme ces fois où elle était si surchargée par ses tâches qu’elle n’avait plus une seconde pour elle. Sauf que dans le cas présent, elle n’avait pas eu grand-chose à faire, par simple fait mais aussi parce qu’elle n’en avait pas eu envie. Elle n’avait rien eu envie de faire, si ce n’était que d’attendre que le temps passe, qu’elle retrouve enfin son bien. Cela ne lui était jamais arrivée. La rousse détestait ne rien faire. Être tracassée par un seul et même sujet sur de longues périodes lui arrivait souvent, mais pas au point de ne plus trouver d’autre occupation que celle de songer, sans qu’aucune distraction ne la satisfasse.

Djinshee jaugea Elh du regard, puis Merserr, qui se trouvait juste derrière elle. Ils étaient tous les deux concentrés, attendant qu’elle passe l’artefact à son doigt. Elle avait le droit. Elle espérait conserver celui-ci en se comportant au mieux. Elle ne voulait plus que cet anneau ne quitte sa propriété. La migraine qui surgit dès lors que le métal glissa sur sa peau ne la fit pas changer d’avis. Elle prit une inspiration et posa une main sur l’épaule d’Elh pour garder l’équilibre. Elle avait eu le temps de se déshabituer à la sensation.

-Ca va. Souffla-t-elle, la gorge nouée par la nausée.

Ca n’allait pas. Elle respirait avec difficulté. Les ailes qui étaient apparues dans son dos lui faisaient mal. Elle ressentait de nouveau cette angoisse, ce vide monstrueux qui l’empêchait d’être ce qu’elle était vraiment. Elle fixa les cheveux blancs de son amie et se sentit un peu mieux.

-Que se passe-t-il, Djinshee ?

Elle tirait une tête affreuse. Ses yeux brillaient. Elle n’allait quand-même pas pleurer ? La Lyrienn passa sa main dans les cheveux de la petite. Elh ne broncha pas malgré ce comportement déstabilisant.

-Rien. Dit-elle avec la petite voix aigüe de l’émotion.

Elle sourit, mais évidemment, cela ne rassura pas plus Merserr. Elh avait raison : Djinshee était très calme. Aucun juron n’était encore sorti de sa bouche. Néanmoins, en prétendant que tout allait bien, il reconnaissait l’orgueil de la Lyrienn. Celle qu’il connaissait n’était pas totalement morte dans le processus. C’était un bon début. Djinshee regarda ailleurs. Ses pupilles cherchaient désespérément quelque chose auquel se raccrocher. Elle faisait nerveusement pivoter l’anneau autour de son doigt.

-Que se passe-t-il ?

-Je…

Elle retenait sous souffle pour résister à l’envie d’hyperventiler et de perdre ses moyens. Elle réfléchissait à toute allure.

-Il faut aller chez Elh.

-Pourquoi ?

-Je sais pas. Il faut y aller, c’est tout.

Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle en avait besoin de toute urgence, ou ce serait la catastrophe. Le petit groupe s’exécuta. Une fois chez la jeune femme, Djinshee s’enfonça dans le salon sans attendre. Elle se posta devant une étagère remplie de babioles.

-Ca !

Elle désigna une boule en verre, parfaitement transparente. Elh l’avait volée il y a longtemps dans le bureau d’un vieil homme, le grand-père d’une amie qu’elle ne fréquentait plus depuis. Quant au grand-père, il était mort. Djinshee prit l’artefact entre ses mains. Il était magnifique.

-Ca, c’est très bien.

-Qu’est-ce que tu veux faire avec ça ?

-Ca brille. Je la prends.

Elle la serra entre ses bras comme elle aurait pris un bébé et s’assit par terre. Elle ressentait du soulagement à la porter de la sorte. Ce n’était pas assez, pourtant. Merserr restait impassible, quoique fatigué d’avance par ce qu’il était en train de conclure. Il voulait être sûr, ceci dit.

-Ce n’est pas à toi, c’est à Elh.

Djinshee enroula ses bras tout autour du globe, le plaquant contre sa poitrine comme si elle voulait l’absorber, puis pivota jusqu’à leur montrer son dos, en guise de position défensive. Elle les surveillait comme un chien de garde. D’après ses sourcils froncés, elle n’était pas contente.

-Maintenant c’est ça moi !

-Djinshee…

Il n’eut pas besoin d’en dire plus. Ses traits crispés par la colère s’estompèrent. Elle leva les yeux vers son mentor, des yeux qui venaient de comprendre ce qu’il se passait.

-Oh, putain de merde. C’était un juron commun aux deux Lyrienns de Feu.

Pour répondre à la détresse de cette lourde réalisation, elle se précipita de nouveau vers l’étagère pour trouver un autre objet à posséder.



~848 mots~

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Jeu 01 Oct 2020, 00:07

Ce n'était pas la ColèreDjinshee & Elh

Regardez, je mets des musiques moi aussi 8D /sbaff

C’était surréaliste. Elh n’avait jamais vu son amie dans un état pareil. Une panique totale. Djinshee faisait peur à voir. Elle ressemblait à une démente en plein délire paranoïaque. Son besoin d’accumuler tous les objets qui captaient son regard était viscérale, nécessaire. La Lyrienn de l’Air voyait avec crainte ses biens s’accumuler dans les bras possessifs de la nouvelle Déchue. Djinshee n’était pas une matérialiste, à l’origine.

-Djinshee, lâche tout ça.

-Mais…

-Tu ne peux pas prendre tout ça dans tes mains, tu vas casser…

-Je peux pas !

Merserr s’approcha pour l’arrêter. Sentant le danger venir, la Déchue se laissa tomber par terre. Elle ne pouvait pas fuir avec tout ça en main, sous peine, effectivement, de tout faire tomber. Elle déposa les objets entre ses jambes croisées en tailleur. D’autres étaient éparpillés un peu partout autour d’elle. Les bras contre son ventre, elle se plia en avant. Ainsi, elle lui rendait la prise de la bague difficile. Sans qu’elle ne le contrôle, ses ailes se déployèrent, repoussant plusieurs objets sur leur passage. Elh se précipita pour les ramasser. Ils n’avaient pas tous de la valeur, mais elle y tenait malgré tout. Le point commun de ceux choisis par la dérobeuse, c’était leur fragilité. C’était comme si Djinshee n’avait choisi qu’eux : les plus fragiles. Les plus brillants aussi, mais pas que. C’était méthodique. Une lubie ? Des caractéristiques qui lui rappelaient son Elément ?

-Donne-moi cette bague, Djinshee.

Il était campé au-dessus d’elle, ou du moins, de la meilleure manière qu’il pouvait en notant l’envergure de ses nouveaux appendices dorsaux. Il ne lui laissait aucune échappatoire.

-Non !

-Donne-moi cette bague ou je vais devoir te forcer à le faire. Tu sais que c’est la dernière chose souhaitable.

Il n’hésiterait pas à lui faire mal et à la menacer. Ça avait souvent été la seule manière de la mater.

-Si tu me l’enlève, ça sera encore pire !

Elle avait raison. Si elle retrouvait sa nature initiale, elle s’énerverait et disposerait de son Qyndily Mantris. Vu la crise dans laquelle elle était emportée, Elh craignait qu’elle ne fasse des choses regrettables avec son Elément. Cela lui vaudrait probablement un autre coup derrière la tête. Or, l’objectif de l’exercice n’était pas de détruire toutes les fonctions neuronales de la Lyrienn, bien au contraire. Le problème était qu’ils n’avaient pas la bonne approche. Elh intervînt, faisant signe à son mentor de s’éloigner. Djinshee pouvait bien garder tout ce qu’elle voulait, ça n’était pas un problème. Son amie valait plus que tout ce qu’elle possédait. Merserr s’écarta de ce qui ressemblait à présent à un champ de bataille. De sa vie, il en avait vu des Lyrienns impulsifs aussi matures que des enfants de cinq ans, mais là... quelques claques ne suffiraient pas à la gérer.

-Très bien. Que fait-on, dans ce cas ? On attend que tu fasses un tas de tous ce que tu peux trouver dans cette maison, et pourquoi pas dans celles d’à côté, jusqu’à ce que tu sois calmée ?

Elh s’était agenouillée pour enlacer son amie. Celle-ci n’avait pas quitté sa position recroquevillée. Elle était trempée. Sa cage thoracique s’élevait et se baissait vite, dans une amplitude énorme. Son souffle était bruyant. Ses ailes noires trainaient sur le sol car elle ignorait quoi en faire. La blonde caressait doucement son dos. Elle voulait bien lui donner quelques objets. Si ça pouvait lui faire plaisir ou la rassurer, ça lui faisait plaisir aussi. Elle voulait juste que Djinshee soit heureuse. La voir ainsi souffrir, sans raison, sans pouvoir y échapper, lui était insupportable. Lui permettre de retrouver sa véritable nature, pourtant, lui faisait peur. Elle posa sa tête sur son épaule et ferma les yeux. Plus que jamais, elle était avec elle.

-Retire-moi ce truc.

Elh se redressa. Elles étaient restées dans cette position plusieurs minutes. Merserr s’était installé dans un fauteuil, plus loin, maintenant les bras croisés.

-J’ai trop mal à la tête. C’est affreux.

Son ton indiquait sa profonde fatigue. Elle renifla. Avait-elle pleuré ? Clairement, le blanc de ses yeux n’était plus très blanc. Son visage couvert de transpiration empêchait de savoir si des larmes y étaient mêlées. Merserr leva une main.

-Attends, Elh. Djinshee, tu nous promets de ne pas avoir le moindre comportement agressif une fois que tu seras redevenue toi-même ?

-Oui, promis.

Après concertation, Elh l’aida à retirer l’anneau. Djinshee eut un frisson désagréable. Elle ne tremblait plus à cause du mal-être, mais de l’épuisement.

-Je peux me sécher à l’extérieur ?

-Oui.

Titubant, la Lyrienn se précipita vers la porte d’entrée et sans la moindre retenue, laissa son corps s’enflammer.


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Dim 11 Oct 2020, 22:13

Ce n'était pas la ColèreDjinshee & Elh

-L’Avarice, donc.

Le verdict tombait, évident mais pas moins douloureux. Qui l’aurait cru ? Aucun d’entre eux n’aurait parié sur ça. Ça ne lui ressemblait pas. Elle-même était surprise et honteuse de cette nature si éloignée de la véritable. C’était à deux doigt d’être inadmissible.

-Ouais, bon, ça va.

Elle ne souhaitait pas qu’il développe davantage. Elle faisait les mêmes constats que lui en silence. Ses propres conclusions lui suffisaient et elle n’avait aucune envie d’en entendre l’écho à l’oral. Djinshee s’affala sur un fauteuil, à côté de celui de son mentor. Epuisée, elle ferma les yeux et se pinça l’arête du nez. Merserr croisa sa jambe droite par-dessus la gauche et s’enfonça un peu plus dans son siège. Sa main venait caresser son menton alors qu’il réfléchissait.

-Qu’est-ce qui te rend le plus malade entre ton péché et ta transformation ?

-J’en sais rien. Les deux. Répondit mollement Djinshee.

-Il y a bien un des deux qui prime. Fais un effort.

-T’es vraiment en train de faire une autre de tes psychanalyses à la con ?

-J’essaie de t’aider pour savoir sur quoi il nous faudra travailler en priorité la prochaine fois. Tu veux maitriser cette forme, oui ou non ?

Son objectif a présent bien encré en tête, il comptait s’y tenir et faire les choses bien, éducation militaire oblige. Djinshee poussa un long soupir las. Ses doigts massaient doucement ses tempes pour faire passer les derniers relents de sa migraine.

-C’est entremêlé. Ça donne la nausée. Une putain de nausée qui l’aurait clouée au lit si l’appel de son péché n’avait pas été aussi virulent. C’est douloureux physiquement, et en même temps, ça s’en prend au Feu. C’est un peu comme croiser un Humain, j’imagine, mais en pire.

Oui, c’était ça. Elle perdait son Elément. Une partie d’elle-même, de son essence même, disparaissait en un claquement de doigt, à l’instant même où elle mettait le bijou. Outre le fait d’être désagréable, c’était terriblement angoissant. Le tout était accentué par le manque causé par son péché.

-C’est assez flippant. Admit-elle.

Surtout lorsqu’on n’y était pas préparé. Perdre son sang-froid était de loin la pire chose que la Lyrienn avait expérimenté à ce jour. C’était, tout simplement, perdre le contrôle sur soi-même. C’était se condamner, n’être plus qu’un spectateur incapable d’agir. Certainement pire que tous les maux physiques qu’elle avait pu endurer. Quelques secondes passèrent. Les pupilles de Djinshee parcoururent la pièce. Elh était restée debout, postée contre le mur, jouant avec la petite bague entre ses doigts. De tout ce qui se trouvait ici, c’était ce qui attirait le plus son attention.

-Cache-la.

L’envie viscérale de s’en emparer la reprenait. Surtout lorsqu’elle scintillait comme ça, reflétant la lumière du jour à sa surface. Elh enfouit l’objet dans sa poche. Djinshee regarda ailleurs pour ne pas s’intéresser aux autres objets qu’elle avait éparpillés par terre.

-T’es Déchue ou Lyrienn ?

-Lyrienn. Mais… Il reste un peu de l’autre.

Elle détestait ne pas être capable d’expliquer ce qui lui arrivait. Merserr détestait ne pas comprendre et il marqua son agacement d’un claquement de langue contre son palais.

-C’est comme si maintenant que je le suis devenue, être Déchue fait aussi partie de moi. Comme quelque chose d’enfoui que je viens de découvrir.

L’homme réalisa l’ampleur du problème : Djinshee ne substituait pas, elle accumulait les défauts. Une Colérique possessive capable de foutre le feu à n’importe quoi ; une Avare hystérique et pyromane. Quel enfer.

-Génial.

-J’t’emmerde.

Elle avait rien demandé. Si elle avait pu, elle aurait voulu un autre péché. Voire une autre race.

-A la prochaine insulte qui sort de ta bouche, tu passes la prochaine heure dans la Mer de la Méduse.

Sa menace imposa un silence de plomb. Djinshee savait très bien qu’il en était capable. La plage n’était pas si loin que ça et Merserr était excellent mage, en plus de la surpasser physiquement.

-Bon. Tu me ranges ton bordel et on retourne dehors. J’aimerais qu’on réessaye.

A son intonation sèche et autoritaire, la Lyrienn eut l’impression de faire un bond dans le passé. Merserr redevenait celui qui l’avait entrainée au combat et à la maîtrise de soi. A partir de maintenant, elle comprit qu’il lui imposerait un rythme militaire jusqu’à ce qu’elle atteigne des résultats satisfaisants. Elle venait de signer un contrat pour quelques journées désagréables. Si ce n’était des semaines. Son petit doigt lui disait que ça risquait d’être long et humiliant. Après tout, elle commençait déjà en rangeant le salon. Elle ressemblait à une gamine boudeuse ramassant ses jouets dans sa chambre après le départ de ses amies qui n’avaient eu en tête que de faire des bêtises. Elle détestait Merserr. Il l’exposait à la tentation de toutes ces choses brillantes, blanches, dorées, argentées ou duveteuses qui la réconfortaient tout en lui rappelant l’hiver, dans ces moments où elle restait bien au chaud chez elle devant un feu de cheminée. Devoir les laisser ici lui donnaient un pincement au cœur. Elle s’empressa donc de terminer avant de se diriger vers la sortie. Plus vite ça serait fait, mieux ça irait.


~848 mots~

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Mar 13 Oct 2020, 23:04

Ce n'était pas la ColèreDjinshee & Elh

-Encore une fois.

Haletante, Djinshee tomba à genoux pour récupérer la bague. Elle l’avait laissée tomber par terre en la retirant de son doigt et avait aussitôt regretté son geste : en rebondissant ou en roulant, l’anneau pouvait aller partout et elle le perdrait et ça serait une catastrophe. Puis, elle s’était détendue : heureusement, l’herbe avait amorti la chute, et l’anneau argenté scintillait comme une gemme au milieu de la verdure. Tout allait bien. Du moment qu’il était là, tout allait bien.

-Relève-toi et recommence. On n’a pas toute la journée.

C’était la deuxième partie de l’après-midi et le soleil commençait tout juste à descendre. Il faisait particulièrement beau et la température était agréable. Une belle journée, en somme. Sauf pour Djinshee, qui allait encore devoir attendre trois à quatre bonnes heures avant de pouvoir espérer une pause. Le spectacle était assez pathétique, un mot qu’Elh n’avait encore jamais associé à une situation qui impliquait Djinshee. Cela lui faisait mal au cœur. Voir son aînée dans un pareil état lui donnait envie de tout arrêter, d’envoyer valser Merserr et de donner un grand coup dans la tête de la rousse pour lui remettre les idées en place. La jeune femme regrettait profondément d’avoir accepté de faire part à ce projet. Ces changements de nature ne lui allaient pas. N’y tenant plus, Elh quitta sa place d’observatrice, à quelques mètres du duo. Elle tira sur la manche de son mentor, suffisamment fort pour qu’il devine sa contrariété. Elle enchaina avec trois signes : laisse-lui du repos.

-Elle dormira la nuit.

Elle secoua vivement la tête, accompagné d’un mouvement sec de la main : un désaccord franc et rude. Elle tira plus fort le bras de Merserr pour l’inciter à s’éloigner. Ils avaient besoin de discuter sans que l’homme ne tente de l’interrompre. Djinshee était au bord de l’exténuement et il continuait de la pousser jusqu’au bout de ses limites, tous les jours. Merserr était suffisamment intelligent pour constater qu’elle ne dormait pas bien et qu’une simple nuit de sommeil ne lui permettait pas de recharger ses batteries. Evidemment, têtue comme elle était, cette dernière ne disait rien.

-Elle est fatiguée mais loin d’être au bout. Je l’ai vue dans pire état et c’est elle qui souhaite maitriser cette forme le plus rapidement possible.

Elh n’était pas d’accord. Ce n’était pas une simple séance sur la maitrise des armes. C’était une métamorphose physique, magique et mentale, et il l’y exposait plusieurs fois pas jour. Parfois, Elh se demandait si Djinshee savait encore qui elle était. S’il lui faisait subir des dégâts, les chances qu’elle se rétablisse étaient maigres. Merserr jouait à un jeu dangereux avec elle. Elles. Ils étaient irresponsables. Jamais la jeune femme ne pourrait se pardonner s’il arrivait quoi que ce soit à son amie. Jamais elle ne pardonnerait Merserr, quoi qu’il eut pu faire pour elle par le passé.

-Nous connaissons tous les risques. Elle n’a jamais été aussi proche du but. Ça sera bientôt terminé. Quelques jours tout au plus.

Mais elle avait besoin de repos. Quelques jours étaient amplement suffisants pour avoir des conséquences irréversibles sur sa santé. Il y en avait déjà eu, des conséquences, depuis le jour où elle avait commencé. N’était-ce pas suffisant pour le convaincre de baisser la cadence ?

-C’est presque terminé, Elh, répéta-t-il, quand elle arrivera à tenir un peu plus longtemps sous cette forme, elle aura terminé.

Un peu plus longtemps, cela signifiait plusieurs heures sans que la douleur ne l’empêche d’évoluer normalement dans son environnement. Le péché, c’était une autre histoire. Ils pratiquaient systématiquement dehors pour éviter de croiser tout bien pouvant rendre son vice hors de contrôle. Déjà, travailler sur l’absence de son Elément suffisait à les maintenir occupés. Alors que l’homme allait revenir à son apprentie, Elh insista.

-C’est ce qu’elle veut aussi. Elle y arrivera. Elle est plus forte que ce que tu crois.

Avec sa ferme conviction d’arriver au bout, Merserr restait intraitable. Faisant fi des reproches de la petite, il alla reprendre sa place. Il lui suffit d’un dernier regard en sa direction pour lui arracher un frisson. Elle sut dès lors que si elle continuait, il allait passer à l’étape Agacement. Bien que rare, c’était une très mauvaise étape, qui laissait présager que celle d’après était monstrueuse. Elh ne l’avait jamais expérimentée et ce n’était clairement pas souhaitable. Entre Djinshee et Merserr, il y avait un fossé quant à la définition du terme Colère.


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