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 [RD - Artefact] Rien ne va

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Dim 09 Aoû 2020, 00:53


Crédits : Armando savoia
Cendrillon laissait poliment son hôte la guider à travers les couloirs. Il n’y en avait pas tant que ça, en réalité. L’architecture était gothique, sombre, mais aérée. La jeune femme croyait détester l’endroit, jusqu’à ce qu’elle atteigne la salle du trône. Là, elle comprit qu’elle haïssait ce lieu plus que tout au monde. Des bassins de sang ? Sérieusement ? C’était laid, ça sentait mauvais, et ça devait coûter cher. Constatant son dégoût, le domestique sourit. « Tu sais, il y a pas si longtemps, on était encore en train de nettoyer certains des cadavres laissés par l’ex-proprio. Elle a abdiqué, mais… boh, je sais pas, elle a voulu revenir pour tuer des gens. Je comprends pas trop. » S’il croyait être drôle, il se fourrait le balai dans l’oeil. « Tu étais là, pendant le massacre ? »« Oui, mais elle ne m’a pas eu. J’étais en train d’avoir une crise de nerfs dans un placard, après avoir reçu ma fiche de paie. » Elle choisit de ne pas lui demander s’il aimait son métier.

L’opportuniste et le domestique débutèrent enfin leur concours de nettoyage. Ils devaient se charger de leurs propres préparations, se munir de l’outil de leur choix et, enfin, laver et cirer une moitié de la pièce chacun. Le duo se chamaillait sur la proportion de savon et d’eau, Cendrillon trouvant que la préparation de son concurrent était trop huileuse. Pourtant, les deux réussirent à donner du fil à retordre à l’autre. Le jeunot était surpris de voir que Cendrillon réussissait à nettoyer efficacement, alors même qu’elle était couverte de frous-frous encombrants.

« J’ai terminé. »« J’ai terminé aussi ! »« Je l’ai dit avant toi ! »« Je l’ai fait avant toi ! »« Accepte ta défaite. »« Toi, accepte ta défaite ! »« Miroir magique, tout ce que tu diras se retournera contre toi. »« Le miroir magique ne fait pas ça. »« Attends, il y a vraiment un miroir magique ? »« Bah oui, bien sûr ! »« Je te crois pas, t’essaye juste de me contredire parce que tu sais que, au fond, j’ai gagné. » La conversation continua ainsi pendant quelques minutes. Les deux étaient dotés d’un caractère à la fois enfantin et compétitif. Ils en étaient au point de se battre à coup de chiffons. Puis, l’un d’eux vit une statuette poussiéruese au bout de la salle. Là, ils échangèrent un regard. Un accord tacite venait de se mettre en place : le premier à avoir nettoyé la petite sculpture serait élu vainqueur.

La course fut rude. Cendrillon avait retiré ses pantoufles de verre, mais était tout de même derrière son rival. Là, elle jeta une de ses chaussures aux pieds de son adversaire pour le déstabiliser. L’objectif fut plus qu’accompli, puisque le jeune homme s’écroula tête la première sur le sol. Ce n’est que trop tard que Cendrillon comprit qu’il s’était ouvert le crâne. « Tu vas bien ? » Question rhétorique classique, qui était rarement posée dans un contexte qui laissait place à l’interrogation. Non, il allait mal. Son crâne saignait à un débit qui ferait pâlir les Chutes d'Iguazú de Mayaland.

« Tu… tu as triché, tu as jeté ta chaussure. »« Tu courrais sur ta portion du sol, toute glissante. Tu n’aurais pas patiné si tu avais suivi mes conseils et qu’il y avait eu moins de savon dans ta préparation. »« Co… connasse… »« Je ne te permets pas ! »« Va chercher de l’aide. » Cendrillon détestait recevoir des ordres, mais elle devait bien admettre qu’il avait raison. Mais, d’abord, elle jugea bon de le traîner jusqu’aux bassins, pour que son sang s’écoule et aide à les remplir. Comme ça, il ne salirait pas trop le sol de ses hémoglobines. Puis, de sa position, le domestique la vit monter les escaliers. Il voulut articuler quelque chose qui s’apparentait à « pas par là, c’est en bas », mais commençait déjà à perdre conscience.



Cendrillon n’avait pas vu d’objets pouvant servir à soigner, en montant jusqu’à la salle du trône, et avait donc atteint la conclusion qu’ils étaient plus hauts encore. Cependant, elle se demandait maintenant si aller à l’étage était une bonne idée. Devait-elle retourner en arrière ? Non. Le servant saignait de la tête, et ça avait l’air urgent. Il ne fallait pas perdre de temps à regretter ses décisions. La jeune femme ouvrit donc la porte, et se précipita dans le couloir. Elle dut traverser une première pièce où trônait un miroir. « Donc, il avait raison, il y a bien un miroir magique ici ! Fascinant. »

Après un détour par une seconde salle qui accueillait un bassin de sang, elle put atteindre sa destination – si tant est qu’elle en ait une –. Il s’agissait d’appartements privés. La marâtre de Cendrillon cachait toujours les médicaments dans ses tiroirs. Elle voulait contrôler leur distribution, et empêcher que sa belle-fille en prenne. Par déduction, cela devait dire qu’il devait y avoir de quoi soigner le domestique. Est-ce qu’il avait besoin de bandages ? D’un pansement ? Il faudrait beaucoup d’adhésif, pour recouvrir d’une potentielle commotion cérébrale. L’arriviste vit une potion isolée, sur une étagère. Ce devait être suffisant. Elle prit l’objet. La Reine n’étant plus d’actualité, elle ne remarquerait pas cet innocent vol.



Retour à la première personne du singulier ! Le narrateur s’est endormi, c’est l’occasion pour moi de raconter ce récit sous la seule perspective qui compte – la mienne –. Donc : je cillai un instant. En face de moi se trouvait un vieux crouton humanoïde. « Oh non, pas encore ! J’en ai marre d’être téléportée, moi ! Ramenez-moi sur place ! » L’environnement n’était plus le même. « Voyageuse, j’ai pour toi une mission. »« Rien à faire. Je veux retourner au château. »« ...donc. Tu devras parcourir les contrées les plus reculées, à la recherche de la liste d'ingrédients légendaire. La tâche sera ardue, mais j’ai confiance en toi. Quand tu seras revenue de ton périple, il te faudra suivre à la lettre la recette du philtre magique. Là, et seulement là, tu pourras obtenir la potion. » Cendrillon soupirait. « J’ai ouvert le crâne d’un ami par inadvertance, et je sais pas s’il est capable d’attendre trois jours que je parte explorer le monde. »« La patience est une vertu. » Et l’hémorragie est une urgence médicale. Néanmoins, je n’allais pas argumenter : ce vieillard n’en avait visiblement rien à faire.

J’avais fait semblant de venir d’Écossia. Je n’aurais vraiment pas pensé atterir là-bas dans la même journée. Et pourtant, j’étais là, l’air hagard, au milieu d’une taverne bondée de monde. Je commençais à croire que vivre seul isolé dans un château était une bonne idée. Peut-être qu’Elsa me laisserait sa place si je lui demandais poliment ? Bon, je blague : je ne connaissais pas Elsa. Je n’étais même pas au courant des nouvelles récentes et du retour d’Adam à la royauté. En fait, j’étais tellement terrorisée à l’idée de me faire embarquer dans une intrigue douteuse que j’évitais toute personne semblant apporter des nouvelles. Ce n’est pas pour rien que j’ai jeté dans la boue une invitation de mariage qu’on m’avait donné.

Quoi qu’il en soit, quelques brutes avaient renversé de l’hydromel sur ma robe. Je n’étais pas plus dérangée que ça, contrairement à ce que vous pourriez croire. J’étais déjà tachée du sang de Romuald, donc ça n’avait plus d’importance. « Bonjour, je cherche une liste d’ingrédients magiques. » Une femme dans la fleur de l’âge me répondit. « Chan eil thu a ’dèanamh ciall sam bith. » Les habitants de ce pays avaient l’indélicatesse de parler leur propre langue. « B’jour, j’cherch oune list d’ingrédients magiques. »« Chan eil mi eòlach air do chànan. Cò às a tha thu ? » Apparemment, mettre un mauvais accent ne me rendait pas meilleure en traduction. Qu’est-ce que j’étais censée faire dans ces circonstances ? Aucune issue positive ne se présentait à moi. Il aurait fallu que je tombe sur un type manipulable et capable de comprendre les ordres que j’allais lui donner. Ce serait miraculeux, mais fortement invraisemblable. Heureusement, je suis narratrice, donc c’est moi qui décide de la direction que ce récit prendra.

Je quittais le pub, commençant à désespérer. Mon chemin croisa pourtant celui d’un grand garçon, particulièrement intimidant. Par « grand garçon », n’entendez pas qu’il était jeune. Non, celui-là ne manquait pas de rides, mais avait cet air propre aux enfants et aux débiles. J’articulai un « Pardon » automatique, même si c’était en vérité lui qui me bousculait. Que voulez-vous, je suis bien trop polie. Cela dit, ce réflexe me réussit bien puisque le bonhomme me répondit dans une langue qui m’était compréhensible. Pas de charabia imprononçable, juste des mots qui avaient du sens ! « Bonjour ! » J’allais le traîner hors de là et lui poser quelques milliers de questions. D’ailleurs, j’en profite pour répondre à votre interrogation : oui, c’est un deus ex machina. Le narrateur omniscient ne serait pas content, mais… eh bien, il n’avait pas s’endormir.


Mon écossiais de compagnie et moi attendions près de la maison d’un soi-disant druide. Il m’avait appris énormément de choses. C’était utile, qu’il soit serviable et naïf. « Bon, Fergus… c’est bien cet alchimiste-là ? »« Oui. Enfin tu peux toujours grimper en haut de la plus haute montagne d’Écossia, il y aurait un exemplaire là-bas. » – « Non. On le prend au vieux sage, c’est plus rapide. » – « Soit. Donc comment tu comptes lui demander ? Il garde toujours la recette légendaire dans sa poche. » Une solution me venait en tête. Je me sentais experte en méthodes passives et subtiles. Il y aurait sûrement un moyen d’obternir ce que je souhaitais rapidement et efficacement, mais pour ça, il me faudrait concevoir un plan.

Je me rapprochais du druide, souriante. Ma robe était toujours tâchée de sang et d’hydromel, mais, étrangement, je fondais plutôt bien dans la masse des autres habitants d’Écossia. « Bonjour ! Vous savez parler le Normal ? » La fae qui a créé ce contexte n’a pas précisé quelle était le nom de la langue dans laquelle je communiquais, mais « Normal » me semblait être approprié. « Oui. »« C’est pratique, ça ! Je cherche à obtenir votre liste d’ingrédients pour la potion magique. »« Pour ça, il faudra que tu m’aides à… » J’en étais sûre. Il allait forcément me demander un truc long et ennuyeux. Je fis un léger signe à Fergus. Il pouvait passer à l’action. 

L’agression. On entendit le bois se craquer, séparé en deux. Il avait essayé de l’assommer avec une planche récupérée devant sa maison, mais c’était sans compter sur la constitution légendaire des habitants d’Écossia. Ces gens-là étaient des armoires humanoïdes, des montagnes de muscle, des… vous avez compris, quoi. Donc, après quelques secondes d’inertie, Fergus et ma proie s’échangèrent un regard rempli de surprise. Le druide sembla pris de spasmes. Il m’oublia complètement, pour se concentrer sur son agresseur. En même temps, je n’avais pas l’air particulièrement suspecte. « Tha thu airson sabaid ? » Il se mit soudainement à rire, avant de se jeter sur Fergus. Les deux commencèrent une sorte de lutte. C’est assez joli à voir, quand on se tient à quelques mètres de la mêlée comme moi. Mon pauvre allié temporaire semblait être le perdant. Après l’avoir réalisé, je décidais de me rapprocher un peu du combat. Pas pour aider Fergus, non. Je voulais juste récupérer le papier de la poche du druide avant que ce dernier n’ait fini de le passer à tabac. Désolé Fergus, tu étais très gentil et utile, mais ma priorité restait de finir cette mission improvisée au plus vite.



J’étais revenue au château de Hi-hi-hi. Les ellipses, c’est vraiment pratique. Donc, pour répondre aux exigences du vieux qui m’était apparue, je devais encore fabriquer la potion. Je ne sais pas trop pourquoi je l’écoutais, au final. Ah oui, c’est vrai : je comptais utiliser le philtre pour soigner Romuald. Je fouillais donc les placards mal rangés de ces appartements pour trouver tous les ingrédients, avant de m’atteler à suivre les instructions.

« Étape numéro une : Avec une lame fine, entailler les écailles de sirène. Les faire cuire au bain-marie dans de l’eau salée pendant dix minutes. Les faire refroidir.

Étape numéro deux : Passer le mélange de bave de bleubuse et de champignons balivurs sous un mortier. Concasser le mélange jusqu’à obtenir une pâte sableuse.

Étape numéro trois : Extraire le jus des écailles de sirène en appuyant sur les bords avec le dos d’une cuillère. Mettre le jus extrait de côté. Prendre les écailles vidées et les faire revenir dans de l’eau salée jusqu’à ce que les écailles soient bien dorées.

Étape numéro quatre : Mélanger la pâte sableuse bleue et le jus des écailles.

Étape numéro cinq : Ciseler les écailles en fins morceaux et mélanger au précédent mélange.

Étape numéro six : Faire bouillir en mélangeant lentement. Le résultat devrait avoir une texture sirupeuse homogène.

Étape numéro sept : Procéder à une distillation Toupinienne pour se débarrasser des sous-produits non magiques.

Étape numéro huit : Refroidir directement la fiole dans un bain d’eau glacée. La potion devrait avoir une consistance légère. »


Ce fut long et désagréable, et je ne sais pas vraiment pourquoi ni comment j’ai pu réussir avec si peu de connaissances en alchimie, mais le résultat était là. Créer des philtres était si satisfaisant ! Je venais de me découvrir une nouvelle passion. Quand j’aurais un pouvoir politique plus conséquent, je pourrais expérimenter avec tous types de magie sans jamais me faire réprimander. J’enviais les belles années de l’ex-vivante ex-méchante ex-reine – un titre qui commençait à s’allonger dangereusement –. C’était peut-être une peste, mais qu’est-ce qu’elle avait dû s’amuser en dirigeant le royaume.

Je me réveillais soudainement, dans mon lit. Un frisson de terreur remontait le long de ma colonne vertébrale. Ouvrir les yeux et me retrouver dans la maison familiale était encore l’une de ces pensées qui me paralysaient. Je ne voulais pas retomber dans l’abus de mon foyer – et les connasses irrespectueuses qui allaient avec –. Fort heureusement, la peur passa rapidement. J’étais sur un lit royal, et la différence de confort avec le sol du grenier se ressentait sans trop de difficulté. Cependant, je ne suis pas du genre à me prélasser avant d’avoir triomphé. Alors, je me forcais à quitter le lit pour contempler ma potion.

« Le vent de la vieillesse en flacon, par les laboratoires Boivron. Utilisez-le pour rendre vos ennemis faibles. » Je ne comprenais pas. Le vieux m’avait faire tout ça pour une potion qui ne soignait même pas ? J’étais furieuse. Techniquement, il ne m’avait pas dit ce que serait ma récompense. Je supposais juste que ce serait un élixir qui m’aiderait vis-à-vis de ce que je cherchais à faire. Et Romuald, alors ? Comment j’étais supposée le sauver ?

Des pleuraient, devant le corps sans vie du jeune homme. « Il… il était gentil. Même dans la mort, il s’est traîné jusqu’aux bassins pour ne pas salir les sols. » J’étais perturbée par la nouvelle. Techniquement, c’était de ma faute. Vous vous doutez néanmoins que je n’avais pas particulièrement envie de me faire dénoncer. Alors, la seule solution restait de me rapprocher du groupe et d’agir comme si j’étais une autre servante dévastée. C’était en partie vrai, puisque j’avais de quoi me sentir coupable. C’était de ma faute, je n’étais pas douée. Même en voulant récupérer un élixir qui pourrait le soigner, j’avais réussi à me louper et à obtenir une potion de vieillesse à la place. Je ne pouvais pas lui redonner la vie : juste rendre son cadavre fripé.

Une des servantes me pointa du doigt. Je ne vais pas vous cacher que ce geste me statufia. Pourtant, elle semblait d’autant plus surprise. « Mais… vous... Princesse Cendrillon ? » Ces deux mots sonnaient très bien, quand ils étaient juxtaposés.

2600 mots environ. J'ai essayé d'être compact, mais c'est dur à contrôler. La recette est inspirée par un RP entre Toupe & Sybella.
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[RD - Artefact] Rien ne va

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