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 L'Elixir de la passion | RD - Artefact

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Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 778
◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Mar 16 Juin 2020, 15:02

L'Elixir de la passion


Il ne demandait pas à ce qu'on le comprenne. Il ne le demanderait jamais, même au-delà de ces frontières. Bien sûr, il avait critiqué le Gouverneur plus tôt. Que ce n'avait rien de rationnel ce qui le troublait. C'était pour cela qu'il avait cherché à l'en chasser de son esprit comme il s'était détaché de la Lyrienne - du moins c'est ce qui lui semblait être le plus logique - pour mettre un terme à tout sentiment parasite du colon. Manœuvre inutile qui ne fit qu'amplifier les choses. Soit. À tout problème une solution. Il l'avait trouvé dans les notes de Ratcliffe, alors qu'il inspectait les lieux.

Un sourire cynique marquait ses lèvres à mesure qu'il s'approchait du château. On cherchait à l'empêcher d'avancer, et le forcer à faire demi-tour, en mouvant des arbres aux branches terrifiantes tels des monstres appelant la mort, bloquant la route d'imposantes ronces et autres plantes aux aiguilles acérées et appelant les créatures de la forêt à le repousser par des hurlements à glacer le sang. Pauvres idiots. S'ils savaient. Sa forêt n'était faite que de ça, monstres rampants et affamés, n'attendant qu'un instant de relâchement pour faire disparaître le téméraire. Ligneux de ténèbres à la cime invisible car continuellement plongés dans une brume de folie. Herbacés et mycètes d'horreurs qu'il caressait de ses mains comme ces Princesses aimaient à humer le doux parfum du camélia. Non, s'ils cherchaient à le faire fuir, ce ne serait surement pas avec ce genre de banal sortilège qui rythmait son quotidien. Ce fut bien dommage qu'il ne maîtrisât pas sa magie en ces lieux. Il aurait montré à la vermine qui osait s'opposer à lui l'erreur qu'il faisait en retournant ces plantes qu'il tentait d'user pour entraver sa route. Il n'imagina pas un instant qu'il s'agît de la même créature l'ayant guidé précédemment pour retrouver son corps d'origine. Aussi, malgré sa détermination, il mit plus de temps pour arriver à destination à cause de ce désagrément.

Sur place, il put constater un château saccagé - à croire que ce pays n'appréciait guère ce genre d'architecture - et un personnel attaqué par une troupe de paysans - quoi que ces domestiques défendissent la demeure plutôt bien. S'il songea dans un premier temps que la présence imprévue des villageois n'était pas pour l'arranger, c'est en jaugeant rapidement la situation qu'il se dît qu'il lui sera finalement plus aisé de parcourir le palais avec ces gueux prenant plaisir à mettre à sac les lieux. Sortant sa dague, il se mêla à la foule déchaînée et traversa celle-ci d'un pas vif pour rejoindre un grand escalier en colimaçon et en escalader rapidement les marches. L'air résolu, et l'arme en main, ce fut à peine si ces barbares encrottés le remarquèrent. Traversant un long couloir richement décoré, il croisa un couple dans un travers que les candélabres ne cachaient guère. Les intentions du mâle était clairement visibles, et celui-ci enserrait avec force le poignet de l'infortunée silencieuse, mais en larme, qui n'avait aucune échappatoire. Il passa son chemin. Il avait plus important que de s'occuper du sort de misérables et un temps limité pour ce qu'il envisageait. Il le savait. Il le sentait. Il prit tout de même quelques secondes, s'arrêtant à balcon et rangeant le fer qu'il avait encore en main. Il considéra alors la scène se se déroulant en contrebas et les quelques individus encore présents dans le hall. De sa hauteur, ils les voyaient hurler et grouiller tels des nuisibles, sans distinction de race ou de rang. Aucun n'était différent de l'autre. Tous des sauvages ne méritant la déférence de personne. Alors il reprit son chemin.

Il ignorait précisément où cette chose se trouvait. Tout ce qui était évoqué dans les notes du Gouverneur n'étaient que de simples rumeurs. Pourtant il avançait à travers le palais, non pas par hasard, mais bien comme si une boussole guidait ses pas. Jusqu'où, et vers où ? Ça, il l'ignorait bien. Ce qui comptait, c'était la finalité. Ce n'était même pas certain qu'il en fasse usage. Mais un atout inutilisé valait mieux à un atout absent. Après un nombre incalculable de tours et de détours, d'escaliers de pierres et de bois, il fini par enfin arriver face à une porte terni par l'absence de soleil et le manque évident d'entretien. Avec toute la force qu'il pût posséder, il força sur le bois brut et sec, et pénétra la pièce. Les rideaux tirés, un linceul d'obscurité habillait les lieux semblant abandonnés par la vie, contrairement au reste du castel. Il s'avança à pas de loup à travers le décors mutilé et couvert de poussière. Personne ne semblait être venu ici depuis des lustres. Pourtant, si ce avait été le cas, jamais la porte n'aurait cédé sous la pression qui fut exercée sur elle, les gongs ayant été rongés par la rouille et le bois gonflés par l'humidité. Escaladant à moitié des meubles renversés et éventrés, son regard fut attiré par une table, proche de la fenêtre invisible. Seul mobilier éclairé par un minuscule rai de lumière lunaire filtrant entre les deux pièces d'étoffes, une coupole en verre reposait dessus, protégeant jalousement une rose d'un éclat sanguin. L'éclat brillant d'une étoile au milieu de l'infinie obscurité de la nuit. Le premier réflexe que l'Alfar eût, fut de soulever la coupole pour redonner à la fleur sa liberté. Il n'en fut rien. A peine ses doigts se posèrent sur le verre protecteur qu'un nouveau décors se dessinât sous ses yeux.

Jämiel fit un tour à trois-cent-soixante degré de la pièce, la voyant d'un œil nouveau. Les murs clairs brillaient à la lueur des chandelles. Les meubles étaient installés dans un arrangement soigneux et pas la moindre trace de poussière ne faisait acte de présence sur aucun des bibelots présents. Suspicieux quand au sortilège employé, le Sarethi quitta vivement les lieux. Ce fut au détour d'un couloir qu'il rencontrât la première âme habitant les lieux. « Ah ! Mon Seigneur ! Que faisiez-vous, nous vous cherchions partout. Le bal ne va tarder à débuter ! ». Un sourire esquissa les lèvres du Roi à ces mots. « Il n'y a pas raison de se mettre la pression voyons. Tout est prêt et, à présent, la seule chose que nous ayons à faire c'est de prendre plaisir à cette soirée. », conclu celui-ci en reprenant sa marche vers la salle de réception, suivi par le domestique. En haut des escaliers de marbre blanc, il avisa le grand hall qui séparait le castel en deux. La population continuait encore d'affluer, curieuse et joyeuse. C'est ce qu'il souhaitait. Pourquoi donc Lumière s'inquiétait-il tant ? Ils avaient encore quelques minutes devant eux avant d'inaugurer officiellement l'ouverture du bal.

Big-Ben avait prit la place du domestique, parti orchestrer la valse du personnel à travers la salle de réception. Le majordome sorti sa montre à gousset, y jeta un regard rapide, avant de la ranger dans son veston. « Il est l'heure, Votre Majesté. », fit-il avec un léger raclement de gorge. « Je le sais. », répliqua le Maître des lieux après avoir posé son regard en haut des escaliers, desquels il s'avança, le majordome le suivant quelques pas derrière lui. Même sans horloge, Ravenna l'était toujours, à l'heure. Elsa, se tenait à ses côtés, accrochée à sa robe. Au pied des escaliers, le Monarque lui tendit la main pour l'inviter à le rejoindre, un large sourire aux lèvres. Lorsque la Reine fut face à lui, il lui saisit délicatement la main pour lui offrir un tendre baise-main, son regard brillant d'intensité ancré dans celui de son épouse. S'il ne fut pas obligé de suivre les normes sociales dut à son rang, il aurait accueillie son aimée d'une manière bien plus intime. « Tu es ravissante, comme chaque fois. ». Puis, voyant sa fille afficher une moue boudeuse suite aux mots exclusif à Ravenna, il se détacha de celle-ci pour se mettre à hauteur de la Princesse et l'embrasser sur le front, avant d'ajouter « Tu es splendide toi aussi ma fille, tu le sais parfaitement. », lui confia-t-il avant de retrouver le bras de sa femme. « Il est temps d'y aller. ». Le Régent roula des yeux à la remarque du majordome. Il ne lui laisserait donc pas une minute profiter de sa famille ? « Le peuple n'attend pas semblerait-il. », fit le Monarque en se tournant vers la Reine.

Le couple Royal s'avança en direction de la grande salle aux murs couverts de peintures et de feuilles d'or, suivi discrètement par le majordome et la jeune Elsa. Le plafond n'était pas en reste et le tout était éclairé par un chandelier, aussi large qu'il était haut, illuminant la salle comme en plein jour. Des murmures se propagèrent parmi les invités tandis que le duo se dirigea sur vers le centre de la pièce et, alors qu'un air se mit à raisonner depuis l'orchestre, le duo entama une valse légère et parfaitement coordonnée, donnant l'impression que les deux Régents volaient sur les carreaux aussi clairs que le reste de la salle. Ses prunelles plongées dans celles de sa femme, le Monarque gardait le silence face à celle qu'il aimait. Les mots étaient inutiles pour lui faire part de ses sentiments. Les gestes et les regards suffisaient. Le mouvement prenant fin, le reste des invités s'invitèrent sur la piste aux côtés du couple Royal.

Ce furent les doux rayons matinaux qui l'éveillèrent aux côtés de son aimée, gracieusement touchée par les rais lumineux, comme pour éclairer plus encore sa beauté. Il glissa une main sur son bras dénudé avant de se résigner. S'il s'attardait trop longtemps Big-Ben serait capable de frapper à la porte pour le ramener à ses obligations et briser ainsi ce moment hors du temps. Aussi, une fois habillé il s'esquiva en silence. Le personnel s'activait déjà dans les couloirs du palais, lui offrant une révérence à chaque fois qu'il passait devant l'un d'eux, jusqu'à trouver la salle du trône. « Votre Majesté. », firent les quelques membres du personnel présent. « Quel est le programme de la journée ? », commença le Souverain. « Vous vouliez ouvrir les discutions avec le Monarque de GRRAAAA pour une alliance. ». Hum. C'est vrai. Ce ne semblait pas le genre d'homme à chercher la guerre, mais il ignorait les ambitions des Souverains des autres Royaumes voisins. « Ensuite... », la jeune femme qui avait commencé à développer son emploi du temps ne put continuer plus, tous interpellés par de puissants coups retentissants à la porte d'entrée. De si bon matin ?

Il se passa quelques minutes avant que l'un des domestiques n'accourt rejoindre le Roi pour lui annoncer qu'il ne s'agissait que d'une mendiante qui quémandait la présence du Monarque, et qu'elle ne désirait s'adresser à lui, et seulement à lui. Surpris, le Souverain rejoins le hall d'entrée pour constater la dame, fatiguée par les années passées. Pourtant, la malice semblait l'habiter. Il se demanda alors si elle ne fut pas une de ces ermites des légendes. « Tu m'as demandée, et me voici. Que me veux-tu vieille femme ? ». Un sourire se dessina sur le visage ridé de l'ancienne. « Non, je ne suis pas une ermite. Je suis juste un oiseau d'augure qui vous plaira de prendre en considération. ». Un frisson couru le long du dos du Souverain à cette remarque. Était-ce une Sorcière pour lire ainsi dans les pensées ? « Que racontes-tu là ? » - « Prenez garde à celle que vous appelez votre dulcinée, mon Roi. Viendra le jour où le vice qui l'habite se révélera à vous. Ce jour-là, il sera trop tard. ». Elle vit l'incompréhension et le déni se glisser dans les prunelles de celui qu'elle avertissait. « Ne tiens qu'à vous, bon Roi, de tenir compte de mon avertissement. Restez aveugle et vous subirez sa Vanité. Ouvrez les yeux et agissez pour garder votre couronne. ». Sans un mot de plus, la vieille femme fit demi-tour pour s'éloigner à pas lent tandis que le Souverain l'observait, incrédule.

Voyons, c'était ridicule. Ce ne pouvait être là que des balivernes. Il retourna dans la salle du trône, écoutant à moitié ce qu'on lui disait, tandis que les paroles de l'ancienne tournaient en boucle dans son esprit en une ritournelle infernale. Alors il leva les yeux. Ces derniers se posèrent sur la silhouette de Ravenna qui traversait le hall. Captant son regard, elle lui offrit un sourire qu'il lui offrit en retour. Evidemment que ce n'était là que mensonge. Cette femme avait été envoyé uniquement pour le troubler et baisser sa garde. S'il avait sut.

Peut-être aurait-il dut être plus à l'écoute de son peuple et moins de ses sentiments.

C'est avec un terrible mal de crâne et un grognement mécontent que Jämiel rouvrit les yeux. Prenant appui sur un meuble laminé, il se releva et détailla avec minutie les lieux. Il était toujours au même endroit, et la scène était toujours aussi délabrée. La fleur, éclatante, était toujours là. A ses côtés trônait une petite fiole d'un liquide bleuté, bouchée par une rose de verre. Une lueur illumina son regard tandis qu'il s'en saisît. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour obtenir ce que l'on désirait.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




Mots 2107
(Spéciale dédicace à Daé 8D /sbam)
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