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 [A] Parenticide - Partie I | Solo

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Daé Miirafae
~ Rehla ~ Niveau IV ~

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◈ YinYanisé(e) le : 29/05/2019
Daé Miirafae
Lun 03 Aoû 2020, 19:49


[A] Parenticide - Partie I | Solo  Alone-10
Parenticide – Partie I





« Mais je te l’ai dit sur tous les tons, Elsa. Je ne vois rien dans ta boule de cristal ! Oui j’entends parfois les étoiles chanter, mais là je vois un gros morceau de verre qui ne fait rien d’autre que me montrer mon reflet et mon reflet en a plein le cul ! » Daé donna un coup dans la boule qui percuta le sol dans un gros bruit et alla rouler jusqu’au pied de la table. En poussant Elsa de l’épaule, il sortit par la porte entrouverte et alla prendre l’air dans le jardin humide de la propriété de sa maîtresse. La maison était grande, deux étages relativement imposants, des fondations en pierre très claire et le domaine continuait et était rendu magnifique par la précision de ses jardins. Ils semblaient toujours parfaits et Elsa, malgré son côté bourrue, mettait un point d’honneur à s’en occuper elle-même, bien que Daé se douta que beaucoup de magie devait être à l’œuvre derrière tout ça. Les pans de sa robe d’intérieur volèrent derrière lui dans le vent laissant se révéler, derrière le tissu soyeux et satiné, sa musculature qui avait commencé à prendre de la densité et ses sous-vêtements amples qu’il n’en pouvait plus de ne pas quitter.

Lui et sa Mentore était là depuis trois jours, elle avait décidé qu’il était temps de trouver son support de divination, car il ne pourrait jamais avancer en écoutant juste Radio-Etoile dès qu’elles en avaient envie, pour reprendre ses mots et elle avait donc annulé tout ce qu’elle avait à faire et avait été très claire. Personne des deux ne quitteraient cette maison tant qu’iels n’avaient pas réussi à faire émerger ça en Daé. Ce dernier trouvait la situation d’autant plus frustrante que ces derniers temps il avait senti de nets changements. Sa compréhension du monde s’était faite plus fine, il avait réussi à traiter les informations qui lui arrivaient avec plus de calme et de doigté. Lorsqu’il avait utilisé ses compétences magiques, elles semblaient toujours un peu gauche, mais par contre elles répondaient bien mieux à ses demandes et il sentait autour de lui que le monde frémissait en permanence de magie. Ce n’était encore que des bribes de la compréhension qu’il était en train de développer, mais malgré cela, cette Vox Stellae ne voulait pas s’ouvrir à lui. Dans ces moments-là, il était comme persuadé qu’il n’était pas un vrai Rehla, mais une personne d’un autre peuple envoyé là pour piéger les Rehlas et que son incompétence le mènerait à l’exil de tout ce qui lui était cher. C’est en ruminant ces idées sombres et angoissantes qu’il vit Elsa apparaître dans l’embrasure de la porte-fenêtre coulissante qui menait à la salle à côté de leur salle de travail. Elle souriait à demi, mais ne disait rien. Daé était encore dans un état de colère tel qu’il préféra prendre quelques inspirations aux senteurs florales avant de se diriger vers celle qui avait sûrement prévu de continuer sa torture.

L’Aurum n’était pas d’un naturel colérique, mais à force d’être irrité, Elsa avait réussi à faire sortir une partie de lui que peu lui connaissait. Celle qui n’en pouvait plus de toujours avoir quelque chose à faire et de ne jamais comprendre précisément de quoi il s’agissait. Il souffla un coup, rabattit le pan droit de sa robe de chambre sur l’autre pan et marcha d’un pas décidé en direction de la salle de travail. Il n’adressa pas un regard à Elsa qui souriait à demi, fière d’avoir trouvé ce qui lui semblait être la meilleure des idées pour le moment. Elle n’avait jamais été méchante gratuitement malgré son caractère bourru et elle n’avait qu’une envie, même si elle ne l’avouerait jamais, c’était que le voyage de Daé à travers son Destin soit facile et sans heurts. Elle savait que cela ne se passerait pas comme ça, mais elle essayait – à sa manière – de le lui rendre le plus doux et agréable possible.

~~~

Le globe translucide avait laissé la place au rien. La petite table centrée était maintenant vide et la chaise avait, elle aussi, disparue. La grande fenêtre illuminait une pièce quasiment vide et Daé se retourna interrogateur quand il y pénétra, se demandant ce qu’avait encore pu imaginer Elsa. Elle lui lança un tissu, couleur bleu nuit, un tissu magnifique comme il en avait rarement – voire jamais – vu. Il n’aurait su dire si c’était du velours ou de la soire tant c’était à la fois profond et léger et le bleu était si pur et si beau qu’il avait l’impression de voir à l’intérieur des dizaines d’autres bleus. Indigo, marine, pétrol, cobalt, pastel, roi, majorelle, cyan, à nouveau une pointe de cobal et turquoise derrière se mêlaient à l’intérieur du tissu. Daé le touchait comme respectueusement et sentait bien une connexion assez particulière à cet objet. « Qu’est-ce que c’est ? » « Essaie ça, gamin. » Il la regarda, perplexe et lui demanda où s’asseoir. « Tu fais comme tu veux. Les méthodes tradis marchent pas avec toi. Pas de boule de cristal, pas de marc de café, pas de feuille de thé, rien n’y fait. Alors on oublie les accessoires de vieilles voyantes dans des roulottes, les chaises et les tables. Tu prends ce tissu et tu me fais une Vox Stellae comme jamais tu en as fait jusqu’à présent. » Un temps. Daé la regardait, en colère. « Eh, gamin. Je sais que tu vas y arriver. Parole de Rehla. » Pour la première fois depuis longtemps elle lui sourit et lui fit un petit clin d’œil. Daé ne put s’empêcher de lui aussi laisser aller un sourire. Il ouvrit grand la fenêtre, respira l’air de la nature un grand coup et sauta par l’embrasure pour atterrir un mètre plus bas entre le mur de la propriété et une haie.  

Le tissu semblait caresser les mains de l’Aurum et semblait surtout l’appeler. Il s’arrêta à mi-chemin du jardin, il avait prévu de sortir de la propriété un moment, et alla se poser contre un arbuste qui avait été planté par une des jardinières dernièrement. Il ne fit pas attention à la saleté, à la terre ou à l’arbuste. Il vérifia qu’il n’écrasait aucun insecte et commença à toucher, tranquillement, lentement, le tissu que lui avait donné Elsa. Il regardait dans le vide et sentait juste cette matière qu’il n’avait jamais sentie jusqu’alors. Sans savoir ce qui déclencha cette envie, il baissa les yeux sur le tissu et eut l’impression que le camaïeu de bleu qu’il avait perçu tout à l’heure était en train de s’animer. Les bleus bougeaient pour former des silhouettes, d’abord de bâtiments, puis de personne, il reconnut même le bâtiment dans lequel ses parents vivaient et ces derniers en train de préparer leurs affaires. Le bleu s’était transformé en teintes de gris, de noir et de blanc et Daé avait maintenant vraiment l’impression de survoler la scène. Il aurait encore pu voir, dans les bords de sa vision naturelle, le jardin et ce qui l’entourait, mais l’entier de son esprit était attiré par ses parents. Il n’arrivait pas comprendre pourquoi il les voyait là et il ne se rendait pas non plus compte de la magie qu’il était en train d’utiliser. Il ne se rendait jamais compte de grand-chose. Ses parents discutaient, calmement. La boutique affichait le panneau qui informait les passant•e•x•s que le magasin était fermé et lorsque les affaires furent rangés, iels attendirent. Iels ne se disaient rien, iels se tenaient la main et le père de Daé semblait pleurer. Quoi que Daé ne fut pas sûr de cela, il comprit très vite que la situation était spéciale, exceptionnelle. Il ne savait pas vraiment s’il devait la situer dans le présent, le futur ou le passé. Il vit une forme arriver, habillée de noir apparemment, même si tout semblait très foncé, cela aurait pu être du bleu nuit. C’était la nuit, expliquant sûrement à quel point tout était sombre et c’était une nuit avec une lune immense, grande et rayonnante. Celle qui donnait aux Rehlas la qualité la plus pure de leur magie. La silhouette encapuchonnée entra dans la boutique, pourtant fermée, sans que cela ne semble lui poser problème et iel salua les deux parents de l’Aurum. Les salutations étaient chaleureuses et sincères. Tout le monde semblait content•e•x•s de se revoir, mais celui qui était maintenant entièrement absorbé par ce tissu si particulier, sentait bien que la situation était principalement tendue. Tout le monde savait quelque chose qu’il ne savait pas. Le jeune homme aux cheveux blancs ne comprit pas ce qu’iels se dirent, iels parlèrent peu, mais tous leurs mots semblaient leur coûter énormément de force. Pourtant, il semblait à Daé que ces mots étaient nécessaires. Ellipse. D’une heure ou d’une minute. Tout le monde se souriait. Au bout d’un temps qui parut interminable, la silhouette noire sortit deux couteaux de son manteau et les planta dans le ventre des deux parents de Daé. Il remonta en semblant ne faire aucun bruit, méthodiquement. La blessure était nette et mortelle. Le père du Rehla pleurait, sa mère souriait. La silhouette noire s’envola, se transformant en un gros oiseau noir qui vola en croassant aussi fort qu’il pouvait au-dessus d’Amestris. Au même moment, dans le jardin de la propriété, Daé se mit à hurler aussi fort qu’il le pouvait. Il lâcha le tissu en tremblant et se transforma lui-même en corneille, sans pour autant faire le rapprochement entre lui et la vision. Il croassait à la mort et se dirigea vers Amestris le plus rapidement possible. A peine eût-il fait quelques mètres que depuis son jardin, Elsa avait dégainé une arbalète minuscule et lancé une flèche à vive allure en direction de Daé. Il ne la vit pas, elle se planta dans une de ses ailes qui battait maladroitement. C’était la première fois qu’il opérait cette transformation depuis très longtemps. Il se mit à chuter et tomba dans les mains de la majordome d’Elsa en se retransformant.

~~~

« Il ne sait pas que c’est lui qui va faire ça ? » « Non. Et non, je ne le lui dirai pas, il le découvrira bien assez tôt. Et si je peux lui épargner une once de la souffrance que lui inflige la Prophétesse, alors je le ferai. Quitte à ce qu’il me déteste. Il n’est pas réveillé ? » La majordome fit non de la tête. « C’est ce que je pensais. Le même tissu de divination que sa mère. » « Et pourquoi il doit la tuer ? » « Assurer sa couverture. S’il ne le fait pas, il sera découvert trop tôt. » « Et pourquoi il doit spécifiquement le faire lui ? » « Parce que le destin est un bâtard de merde, voilà pourquoi. » Elsa s’alluma une clope et s’essuya les yeux d’un revers de manche en quittant la chambre dans laquelle le Rehla dormait encore, la respiration haletante et le corps trempé de sueur.

1869 mots
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