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 [A] - Nuées de craintes et d’espoirs | Solo

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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 3918
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Mar 21 Juil 2020, 18:31



O₂ xygen by "Toydreamer" Joycelyn Ong (artstation.com)

Nuées de craintes et d’espoirs

En solo | Priam


Intrigue : Priam, après avoir malencontreusement activé la Forme Angélique, a un entretien avec les Oloris pour en parler (deux dernières parties, le reste c’est de la réaction aux événements récents/du blabla plus personnel).

RP précédent : In nomine mater, et filii, et spiritus mali.
RP liés : Les plumes écarlatesOdon do Dur (Pendrake)L’un est le corbeau, l’autre est la colombe, ensemble, ils ne forment qu’un (couronnement de Léto).


Priam tenait la lettre entre ses doigts maculés de terre, les sourcils froncés. Deux phrases. Deux petites phrases et aussi peu d’explications. L’urgence se dégageait du papier sans qu’il pût en déterminer la nature. Pourtant, cela suffisait à faire battre son cœur au rythme ferme et sursauté de l’appréhension. Comme il se dirigeait vers la cuisine, il déposa la feuille sur la table et se lava rapidement les mains. Il les sécha sur le premier torchon venu, avant de s’asseoir. Il attrapa de quoi écrire – le tout posé en vrac sur différents extraits de traduction.

« Don, Erek,

Elle n’est pas avec moi. Comment se fait-il qu’elle ne soit plus à Gona’Halv ? Que s’est-il passé ? Quand l’avez-vous vue pour la dernière fois ?

Priam »

Tandis qu’il écrivait, la colère grondait aux portes de son esprit. Elle était enceinte, et elle avait disparu. Cet abruti de Démon avait réussi à la perdre. Le fils de Réprouvés appuya ses paumes sur ses tempes puis remonta ses mains dans ses cheveux. Parfois, c’était encore étrange de les sentir aussi courts.

Il soupira, agacé. Son esprit grondait de réflexions. Il ne pensait pas qu’elle eût pu fuguer. Pas avec un gamin dans le ventre… Si. Il l’aimait beaucoup mais il devait reconnaître que l’intelligence faisait parfois des détours insoupçonnés pour éviter de toucher son cortex cérébral. Erza avait laissé son peuple sans nouvelle pendant des mois. Et si elle suivait la même voie ? Mais pourquoi ? Comment ? Elle n’avait ni sa puissance ni ses ambitions. L’idée qu’elle pût être morte lui répugnait. Malgré lui, il ne pouvait se défaire de la sensation que c’était peut-être son enfant qu’elle portait, et une inquiétude inattendue le perforait lorsqu’il y songeait. Ses pensées remontèrent jusqu’à la Coupe des Nations sorcière. S’y était-il passé quelque chose de particulier, pour elle ? Il l’ignorait. Elle avait sans doute refusé le mariage, mais c’était son droit. Laëth, qui avait agi de la même façon, n’avait rien subi en retour. Priam se mordit les joues. Sa sœur n’aurait jamais pris la liberté d’insulter celui qui était devenu Empereur Noir. En revanche, il n’avait aucune difficulté à imaginer Za se lancer dans un poème d’insultes toutes plus élégantes les unes que les autres. Il grogna et rajouta à sa lettre :

« Que s’est-il passé durant la Coupe des Nations chez les Sorciers ? Qu’a-t-elle écrit à Elias Salvatore ? Peut-être que sa disparition y est liée. »

Il fit envoyer la missive aussi vite que possible.



« Pendrake,

C’est tout pardonné. Le plus important est que tu prennes soin de toi et restes en sécurité. Dans tous les cas, sache que tu peux compter sur nous. »

Les yeux de Priam volèrent au-dessus des derniers mots. Ils avaient reçu la missive de leur parrain juste après leur retour de cette grande bataille ; ils n’avaient eu aucun doute quant au fait qu’il parlait de cet événement qui avait secoué les rangs des Réprouvés. Le fils des Bipolaires se souvenait de la rage de la lutte, des tensions dans ses bras, puis du goût du sang dans sa gueule et sur ses babines. C’était comme si les prunelles d’Arz’Sehif avaient laissé leur empreinte sur lui. Il y repensait souvent pour s’interroger sur la signification d’un tel changement. Parfois, lorsqu’il passait devant un miroir, le blanc de ses yeux fondait au profit de l’ocre de ses iris. Il sentait le loup en lui, sans parvenir à l’invoquer. Quel était le message que la Zaahin avait voulu faire passer ? Y en avait-il un ? N’était-ce là que le fruit de son imagination ? Il n’avait pas rêvé, mais les coïncidences existaient.

« Crois-tu que Lok’Silus et les Zaahin reviendront s’expliquer sur leurs ambitions ? Je sens que quelque chose a changé, mais je ne saurais pas dire quoi. Comme tous ceux qui sont allés se battre, Laëth et moi avons été dotés de deux ailes réprouvées. J’imagine que tu as récupéré les tiennes. Mais il y a plus. Je le sens.

Fais attention et à bientôt, j’espère.

Priam »



Laëth était partie pour Boraür. Bien qu’elle allât mieux, elle montrait encore des signes de fatigue. Une mélancolie douloureuse imprégnait parfois ses traits. Elle ne lui parlait pas de tout, il le savait. Elle ne parlait pas de Kaahl. Il ignorait tout du problème qu’il croyait déceler, et si cela l’énervait et le peinait profondément, lui-même gardait ses mystères. Il ne lui avait parlé ni de Za, ni d’Aliénor, ni de certaines de ses aventures à Avalon. Ni de la bague réprouvée, ni de la Forme Angélique. Ni du meurtre. Elle avait tué, elle aussi, et il n’avait pas osé lui demander comment elle en avait été affectée. Le temps passait, les silences s’éternisaient ; et les secrets s’agglutinaient entre eux comme une masse orageuse au-dessus de la mer. Tout grondait, et il paraissait évident qu’un jour, tout éclaterait.

Parfois, l’envie dévorante de lire dans ses pensées l’accablait. Il ne se retenait que par respect pour elle. Par agacement, parfois, quand elle préférait se murer dans sa souffrance alors que poser des mots dessus aurait pu anéantir les remparts épineux. Par honte, de temps à autre, quand il se rappelait ses propres secrets. Il en aurait d’autres, bientôt ; de ceux qu’il devrait lui dire avant que le monde ne les lui murmurât. Le Wun recevrait sa convocation pour rencontrer les Oloris. Quoi qu’il eût promis de rejoindre sa sœur dès qu’il le pourrait, ce bout de papier lui interdirait d’échapper à ses obligations.



Zeïk se déplaça rapidement et frappa Priam sous le menton. Ce dernier tituba sur quelques pas avant de se raccrocher à la barrière de l’arène. Il grogna en se redressant. Toutes les pensées du monde encombraient son crâne et évinçaient la moindre once de concentration. Il secoua la tête et tenta de clarifier son esprit. Faire le vide. « Allez, en garde. » Il s’avança de nouveau, se remit en position, et l’échange de coups reprit. Il avait progressé. De ses années à Lumnaar’Yuvon, il n’avait pas complètement perdu ses aptitudes au combat ; il en avait acquis d’autres à force de s’entraîner. Il n’égalait guère la majorité des soldats angéliques, mais il était désormais capable de se défendre. La passivité ou la fuite n’étaient plus des options quand le poids des réputations et des prédictions faisaient des uns et des autres des cibles de prédilection.

La lutte se poursuivait entre l’enfant de Bouton d’Or et celui de Sceptelinôst lorsque celui-ci s’arrêta net, blanc comme un linge. « Priam… » Prêt à porter un coup, il interrompit son geste et se retourna, pour découvrir ce qui troublait son partenaire. Une silhouette féminine, imbibée de sang, se détachait sur l’horizon céruléen. Des murs des maisons coulait un liquide carmin, en contraste virulent avec le bleu des cieux. Poisseux et à l’odeur ferreuse, il se répandait entre les brins d’herbe frémissants. Les poils de l’Immaculé se hérissèrent tandis qu’un frisson mordait son échine. Comme il pivotait vers Zeïk, il vit le sang entacher chaque parcelle de sa peau. Un vif mouvement de recul ; le cœur qui se précipite ; les mains qui s’agrippent. Ses doigts eux-mêmes portaient la trace moite et chaude de la vie et de la mort. D’un coup d’œil, il vit que de ses ailes déployées le vermeil tombait en cascades. Réminiscences d’un traumatisme ; son corps trembla sous la crispation des muscles et de l’âme, et comme dans un réflexe bien rodé, la Forme Angélique écrasa l’Ailé de sa puissance. Elle n’apparut que quelques secondes, juste avant qu’il ne sombrât dans l’inconscience.



« Alors, comment est-ce que ça s’est passé ? » Nalim l’attendait devant le bâtiment. Priam venait d’en passer la porte. Il était pâle et le trouble diluait les vives étincelles qui habitaient normalement ses rétines. Le fait qu’il eût à nouveau déclenché la Forme Angélique avait accéléré les choses : les Oloris l’avaient convoqué dès le lendemain. Les explorations, l’arrivée des mille Anges, la prise de la Terre Blanche et la gestion de ses suites les avaient trop accaparés pour qu’ils se penchassent sur son cas isolé. Les événements de la veille avaient agi comme une piqûre de rappel. Il y avait eu peu de témoins, mais la scène, couplée aux hallucinations sanguinolentes, avait perturbé plus d’une paire d’iris.

Le fils de Réprouvés souffla et passa une main dans ses cheveux, le regard sur le sol. « Je n’ai pas réussi à activer la Forme Angélique en leur présence. » Les attentes des Oloris pesaient dans leurs prunelles intriguées. Il avait été incapable d’y pourvoir. « Je crois qu’elle se déclenche d’elle-même, quand je me sens trop en danger. » - « C’est une possibilité. C’est parfois de cette façon que l’on découvre les pouvoirs des enfants ou que l’on s’en devine de nouveaux. De toute façon, c’est comme tout. Tu apprendras à la maîtriser. » - « Sans doute. » Les questionnements bourdonnaient dans son crâne. L’essaim lui donnait la migraine. Il releva la tête. « Ils comptent me faire passer une batterie de tests médicaux et magiques pour vérifier qu’il s’agit bien de cela, voir un peu son fonctionnement, et comprendre pourquoi je l’ai en moi alors qu’elle a été perdue depuis des siècles. » - « Des millénaires, même. » Qu’elle ressurgît était inespéré. C’était une aptitude dont les Ailes Blanches avaient fait le deuil. « Ils se demandent s’il n’y a pas un lien avec la Déesse Hel’dra et si tous les Élus ne cachent pas cette forme en eux. Ils vont tous être convoqués pour prendre part à des tests, aussi. » - « Hum… » Le diplomate l’écoutait et réfléchissait. « Et ils m’ont bien fait comprendre que je n’étais plus « personne ». Entre ça, les Élus d’Hel’dra, la Coupe des Nations, Omi’Ake, et toutes ces affaires de Réprouvés… J’ai gagné le droit d’être un peu plus surveillé. » Comme Priam grimaçait, Nalim sourit franchement. « Ah, je perçois de franches parties de rigolade en perspective. Heureusement que je t’ai appris à te tenir. » Il lui asséna un coup de coude amical. Quoiqu’il plaisantât, le sujet suscitait tout son sérieux. Si un Ange possédait la Forme Angélique, pourquoi pas plusieurs ? Si plusieurs, pourquoi pas tous ? L’attrait des possibles excitait son esprit avide de défis intellectuels. De son côté, Priam vacillait sous le fardeau qui pesait désormais sur ses épaules. Il n’était plus personne ; il n’était pas encore quelqu’un. Des nuées d’espoirs s’accrochaient à lui ; un gouffre de déceptions s’ouvrait à ses pieds. Le monde tournait, et il fallait tourner avec.



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