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 | Autruche, alcool et dangers [Priam]

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Sam 25 Avr 2020, 18:02

Autruche, alcool et dangers


Mes doigts étaient presque devenus indépendants. Ils pianotaient de manière frénétique sur le verre sombre de la bouteille que je vidais consciencieusement, depuis quelques petites minutes. Ils singeaient très certainement ma dernière partition, composée en l’honneur de mon môme. Une berceuse, aussi tranquille que délicate. Une musique qui ne transposait pas vraiment mon état d’esprit. Elle ne parvenait pas à éclipser les quelques mots qu’elle m’avait jeté à la figure. La phrase résonnait dans ma petite tête, hantait mes pensées et rongeait le petite organe qui palpitait, derrière le tire-bouchon caché dans ma poche. Cela devenait un refrain entêtant, que je cherchais à oublier à tout prix. Une fois n’est pas coutume, c’est dans l’excès d’alcool que je me réfugiais. Du vin, que je sifflais comme de l’eau de source. Encore que je n’avais pas le souvenir d’avoir avalé une quantité d’eau aussi importante, un jour dans ma vie. Heureusement. Mon corps n’aurait pas su comment réagir. « Pauvre con. » pensais-je à ma propre attention, tout en me laissant tomber sur les marches. Pas dans le bon sens. Je pris le temps d’examiner le ciel en oubliant ma nausée. Mais je fus rappelé à l’ordre par un coup de patte sur la joue et le frétillement dédaigneux d’une paire de moustaches blanches. « Oh ! Petit Dev. » Mon chat me dévisageait, avec cette attitude propre à sa race. Un mélange de flegme, d’orgueil et de mépris, le tout avec son regard d’éternel victime paumé qui ne sait pas à quelle croquette se vouer. Il comprit rapidement son erreur et chercha à me fuir, mais j’attrapai la boule de poils avec une vivacité surprenante, sans écouter ses miaulements revendicateurs et protestataires. Je me mis à tituber jusqu’au bas des escaliers, en tenant mon chat comme un sac à patates d’une main tandis que l’autre agrippait fermement ma bouteille, comme s’il risquait d’arriver un immense malheur si je venais à la lâcher. C’était sans doute vrai. Pas tant pour moi que pour le reste du monde. « Papa ! » Azénor était en train de me chercher. Je ne tenais pas particulièrement à ce qu’elle me voit dans cet état. C’était un peu idiot dans la mesure où elle me connaissait plus ivre que sobre mais dans le flou artistique de mes pensées alcoolisées, ça me semblait plutôt cohérent. Alors je pris la fuite, tout simplement. En me téléportant, car quoi de plus sûr que les capacités magiques d’un type plus fichu de mettre un pied devant l’autre ?

« Toi … Tu vas tout de suite arrêter de me juger avec ces yeux-là ! J’en ai matté de plus coriace que toi ! Tu veux te battre ? C’est ça, tu veux te battre ? » Est-ce que j’étais réellement en train de me disputer avec une autruche ? De toute évidence. Le volatile me dévisageait avec perplexité, en piétinant la terre avec ses grosses pattes et en battant des ailes. Manifestement, je ne lui inspirais que de la moquerie. Cela me donnait envie de la cuire à la broche. Je ne savais pas quel goût ce machin pouvait avoir, mais j’étais prêt à tester de nouvelles saveurs, dans l’objectif - tout à fait noble et presque chevaleresque - de rabattre le caquet à cette grosse dinde jaune. Certes, c’était moi qui avais bousculé la bestiole en tombant dans son enclos et j’avais renversé son eau en essayant de rester debout, avant de trébucher sur mes propres pieds en lui arrachant des plumes au passage pour rattraper le coup. Mais quand même. « Je t’aime pas. » marmonnai-je en tapotant le bec du machin. Grossière erreur à n’en pas douter. Soit elle était particulièrement susceptible, soit elle ne supportait pas qu’on envahisse son espace vital. L’un dans l’autre, son regard était suffisamment explicite pour que je décide de prendre la poudre d’escampette. C’est ainsi qu’au beau milieu des Jardins de Jhēn, un type bourré était en train de courir, poursuivi par une pintade en furie, elle-même pourchassée par un chat. Petit Devaraj me suivait et j’étais prêt à parier qu’il pesait le pour et le contre : me venir en aide ou me laisser me faire picorer à mort par le dangereux piaf qui en voulait à ma vie. Il prit rapidement sa décision et alla grimper sur un arbre, pour me toiser avec sévérité, en remettant un peu d’ordre dans son parfait pelage. Moi, je courrais toujours en me demandant si c’était vraiment grave de lâcher mon spleen sur un village d’une espèce déjà gravement en voie d’extinction. Je penchais de plus en plus pour le non. Il fallait être fourbe pour abriter des créatures comme cette autruche.  


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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam & Freyja
Dim 03 Mai 2020, 19:19



Provenance inconnue

Autruche, alcool et dangers

En duo avec Caleb



Juché sur Nyellë, Priam reprit le chemin des Jardins de Jhēn. Le cheval faisait de beaux progrès, dont il était fier. Depuis plusieurs semaines, il supportait sans aucun mal la selle et le mouvement des étriers. Le poids du cavalier ne creusait pas son dos, qu’il gainait comme convenu. Il ne comprenait pas toujours les commandes, soit qu’elles ne fussent pas assez claires, soit qu’il eût besoin de les apprendre. Un expert en dressage aurait trouvé que la rectitude lui faisait défaut, qu’il était trop inconstant dans ses allures et qu’il y avait encore du travail avant qu’il ne plaçât son chanfrein à la verticale du sol. Le fils de Réprouvés s’en moquait. Il ne l’utiliserait pas pour parader, mais seulement pour aller d’un point à un autre. Ce qu’il devrait le plus améliorer, c’était le rythme de ses pas, afin de pouvoir lui-même les suivre avec plus de confort. Cela requerrait du temps et de la patience. Il n’avait pas encore tenté l’expérience du vol. D’abord, parce qu’il n’avait aucune connaissance théorique sur le sujet. Ensuite, parce qu’il n’avait jamais pratiqué non plus. Lui-même ailé, il aurait pu sauter en pleine pirouette céleste. Cependant, le but aurait plutôt été d’aboutir à quelque chose de fonctionnel. De peur de commettre des erreurs dommageables à l’animal, il n’avait rien tenté. Comme il se penchait vers l’avant, il flatta doucement son encolure, puis laissa sa main glisser sur l’une de ses ailes. Il s’amusait souvent de la façon dont les poils gris se muaient en plumes. De loin, la transition paraissait impeccable. De près, on notait la dispersion progressive de la fourrure, qui laissait place au plumage.

L’Ange se redressa et guida l’équidé avec délicatesse. S’il avait parfois des gestes bourrus, vifs ou même brutaux, avec les animaux, il faisait toujours preuve d’une grande finesse. Comme il arrivait aux abords de l’écurie, il arrêta Nyellë et mit pied à terre. Tenant l’une des rênes, il s’apprêtait à ramener l’animal dans son box lorsque, du coin de l’œil, il perçut quelque chose d’inhabituel. Le seau de Cassie, l’autruche hurlante, était renversé, et la clôture, endommagée. Les sourcils froncés, il entraîna le cheval ailé à sa suite. « Putain, elle s’est barrée ! » s’exclama-t-il, effaré. Puis, il s’empressa de rentrer l’animal, de le libérer de son harnachement, et lui passer un coup de brosse rapide – elle n’avait pas dû filer bien loin. Cela fait, il sortit en trottinant et décida d’aller voir au sein même du village. Dans les prairies, il n’y avait pas grand-chose pour elle. En revanche, certains étals de magasin exposaient des fruits et des graines qui appâtaient son œil d’oiseau.

Ses iris dorés balayaient les environs, à la recherche de l’autruche. Lorsqu’elle ne poussait pas ses cris stridents, elle était moins facilement repérable – mais le restait tout de même, tant grâce à sa taille que grâce à sa couleur jaune vif. Il allait rejoindre la rue principale lorsqu’il vit passer, en courant, un homme, suivit de la fameuse Cass, le plumage ébouriffé et les ailes étendues, étonnamment menaçante. Le visage empreint de surprise, il resta un instant immobile, avant de lui aussi se lancer à la poursuite du duo. Il déploya ses appendices plumeux pour se déplacer avec plus d’aisance dans les airs. En quelques battements, il se projeta à la hauteur de l’homme : il atterrit devant lui et planta immédiatement son regard sur l’animal qui le coursait. « Cassie ! » A l’entente de son nom, elle se redressa et tourna la tête vers son propriétaire. « Priiiiiiiiiiiaaaaaaaaam ! » se mit-elle à scander en dansant d’un pied sur l’autre. « Oui oui, doucement. » Ses cris étaient à percer les tympans. Il s’apprêtait à s’avancer, mais s’arrêta lorsque ses yeux se posèrent sur l’homme. Il émanait de lui une prestance assurée. Il le connaissait. « Ah. » fit-il. « Vous figurez sur mon jeu de Hagydz. » Une entrée en matière comme les autres. Troublé – il était sans doute l’une des dernières personnes qu’il se serait attendu à trouver dans ce type de situation –, il le détailla. « Caleb Suellan, c’est ça ? » Magicien, Comte sur le Duché d’Eliassen, Roi du Vin. Considérant l’odeur qui émanait de sa personne, il portait bien son dernier titre. « J’espère que Cassie ne vous a pas fait mal ? » s’inquiéta-t-il soudain, en observant un peu mieux sa silhouette. « Vous l’avez embêtée ? Elle a très mauvais caractère. » Il s’approcha de la bête et tapota son cou. Elle poussa un nouveau « Priiiiiiiiaaaaaaaam » puissant. Il grimaça. Heureusement qu’elle était là pour faire les présentations. « C’est mon prénom. Priam Belegad. » Il jeta un regard circulaire à leur environnement. « Je peux vous aider à aller quelque part, peut-être ? » L’idée de laisser une personne aussi imbibée se promener seule le rebutait un peu – on est Ange ou on ne l’est pas – et, malgré son parfum alcoolisé, il l’impressionnait assez pour qu’il n’eût pas envie de le voir s’énerver – ce serait trop bête de passer un mauvais moment à cause d’une autruche, surtout celle-ci. Elle le dévisageait toujours avec animosité.



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Lun 04 Mai 2020, 22:14

Autruche, alcool et dangers


C’était un petit brin de fille, avec de longs cheveux blonds. Ses yeux étaient verts. Pas une nuance insipide et éteinte, comme le vert d’une asperge ou d’un artichaut. C’était un vert éclatant et profond, entre la malachite et l’absinthe. Quelque chose de percutant et d’unique. Colette était plutôt mignonne dans son genre. Une femme banale et rêveuse, qui espérait simplement manger à sa faim tous les jours, qui usait ses mains à la tâche pour rapporter quelques pièces à la ferme de son père. Elle ne pouvait pas se permettre de dépenser son argent en frivolité. Ses vêtements étaient vieux et fatigués, rapiécés de tous les côtés. Mais … Il suffit parfois d’un rien, pour bouleverser un destin. Colette manqua de trébucher sur les pavés de la place du marché, pour être rattrapée de justesse par le fils du boulanger. Il avait laissé tomber un large plateau de pains, pour venir en aide à la jeune femme. Il regretta presque aussitôt son geste, conscient du gâchis et du labeur de ses parents. Ils avaient tant travaillés, tout ça pour rien. Mais Richaume oublia immédiatement ces égards présomptueux, lorsqu’il croisa les yeux de celle qu’il tenait entre ses bras  et qu’il crut - l’espace d’une seconde - plonger dans le regard des Dieux. Elle lui dédia un petit sourire, timide et désolé, et il pensa que son coeur venait de se jeter à ses pieds. Ils commencèrent à passer du temps ensemble, puis à se fréquenter. Surtout : à s’aimer. Ils vivaient simplement mais ils trouvaient chaque moment précieux, puisqu’ils étaient ensemble. Colette passa l’une des plus belles journées de son existence à ramasser des marrons dans la forêt, en compagnie de son bien-aimé. Ils flanêrent ensuite près du lac, avant de faire un petit feu pour cuisiner les marrons. Richaume en attrapa un - quand Colette ne regardait pas - pour lui lancer sur la tête. Ils firent semblant de se chamailler, avant de finir sous l’ombre d’une saule pleureur, à se démontrer la force de leurs sentiments. Une belle histoire. Enfin … Mieux valait ignorer la descendance de nos deux tourtereaux - au risque de beaucoup moins les apprécier - et de manière tout à fait personnelle, je les détestais. Le foutu marron - lancé par notre amoureux transi - avait fini par céder sa place à un immense châtaignier, aux racines démentes et particulièrement perfides. Si Richaume avait préféré sauver son pain plutôt que la fille, et qu’il n’avait pas succombé à ses foutus yeux, je ne serai pas étalé par terre comme une crêpe à contempler les causes de ma chute. Ils étaient loins d’être les seuls à blâmer. Anthonio - charmant petit écureuil en son état - aurait pu faire un effort et s'emparer de ce putain de marron, mais il avait jeté son dévolu sur une noisette à la place. Aucun goût, Anthonio, aucun goût. Bien après cela, Georges - un vaillant bûcheron - aurait pu abattre l’arbre mais il eut un grave accident et ne toucha plus jamais une hache. Quelle mauvaise volonté ! Il lui restait ses deux mains après tout et à ce que je savais, pas besoin de jambes pour couper du bois. Bref ... Tout s’était parfaitement déroulé, pour en venir à là. Il fallait que je me fasse une raison. Je le voyais parfaitement. Le monde entier s’était ligué pour que je me vautre. C’était déjà humiliant de tomber comme ça … Il fallait en plus que je constate tous les efforts réalisés à travers les siècles pour que j’en vienne à manger des pâquerettes. Mais Colette, Richaume … Je les tenais particulièrement responsable de mon malheur.

Il était vain de chercher à se relever. A vrai dire, je me sentais plutôt bien par terre, malgré la perspective de me faire sauvagement piétiner par une autruche en furie, qui allait se faire un plaisir de me picorer jusqu’à ce que mort s’en suive. Heureusement, la dinde fut interrompue dans ses funestes projets par son propriétaire. Il venait de débouler des airs pour calmer la colère de sa pintade. Je me mis à grogner, avant de me mettre en tailleur pour mieux observer le détenteur d’un animal aussi timbré. C’était forcément quelqu’un de particulier. Particulièrement fou, au minimum. « Oh. » murmurai-je simplement, en posant les yeux sur Priam. Oui … C’était lui. C’était bel et bien lui. « Vous ... » Je me relevai avec vitesse et aplomb, pour être debout en face de l’Ange de tous mes rêves. C’était presque surprenant que je puisse bouger avec autant de vivacité, vu mon état. Très clairement … Personne n’aurait parié là dessus. Sauf moi. Rien à voir avec mes dons : mon équilibre s’était simplement adapté à ma consommation d’alcool. « C’est vous. » Je pointais un doigt sentencieux dans sa direction, avec une mine sombre et sérieuse. « Je vous ai vu. » C’était sans conteste les paroles d’un dangereux psychopathe, pervers et criminel, qu’il fallait enfermer sans plus tarder. « Je sais qui vous êtes. » Pas mieux. « Je vous connais. » J’aimais bien m’enfoncer, de toute évidence. « Oui … Je sais tout de vous. Absolument tout. » Ma voix était un peu bizarre, à cause de l’alcool. C’est bien, ça ne renforçait pas le tableau de l’aliéné qui venait de s’échapper de son asile en mangeant un par un tous les membres du personnel. « Je sais tout de ce petit gamin d’à peine neuf ans, qui frottait du charbon sur ses ailes pour les noircir et ressembler à un Réprouvé. Tout, de ce petit garnement de tout juste quatorze ans qui s’est pris sa première cuite, qui a dégobillé sans interruption et qui a été malade comme un chien. » Moh … Visiblement, il ne tenait pas très bien l’alcool. Même aujourd’hui. Je pouvais lui donner quelques cours. J’étais plus ou moins un expert dans ce domaine. « Tout, de ce garçon curieux qui essayait d’élever des abeilles. De ce type absolument louche qui discute tranquillement avec son Orine pendant qu’ils sont aux toilettes. » Certaines choses n’étaient pas forcément à crier sur les toits mais je m’en foutais cordialement. Lentement, je croisai les bras, avant de me pencher un peu vers l’Ange. « Je vous connais. » Je me demandais vaguement qu'elle aurait été ma réaction, si j’étais un type normal qui faisait face à un dégénéré comme moi. Je lui aurais à coup sûr explosé le crâne sur le rebord d’un trottoir. Dans le doute. « Vous êtes un … Non ! Le ... » Dans un geste totalement déplacé, je me mis à caresser les ailes de Priam. C’était doux comme un mouton. « Poulet Magique. » Je trébuchai sur mes propres pieds - ouais bon, j’étais peut-être un peu plus ivre que ce qu’il semblait - et me rattrapai maladroitement sur Priam. « C’est vous ! » m’exclamai-je, encore plus fort, en tapotant l’épaule de ma pauvre victime. « C’est lui ! » D’une voix encore plus puissante. « C’est le Poulet Magique ! »

Avec un réflexe vif et agile - autant que pouvait l’être un grizzli torché - je me mis derrière Priam pour éviter un coup de bec de la part de Cassie. « Le Poulet Magique … Avec sa pintade démoniaque ! » J’étais toujours appuyé sur l’Ange. Un mal nécessaire à la conservation de mon équilibre et de ma dignité. Enfin … Que de mon équilibre. Ma réputation s’était sûrement fait la malle avec ma dignité, et ma chaussette droite était sans doute plus riche en honorabilité que moi. Et elle était trouée. Il n’empêche que Priam était un peu plus petit que moi et que - dans un autre geste totalement incorrect - je croisai mes deux mains sur sa tête pour poser mon menton dessus. « Mais … Ouais. Je crois que c’est un peu de ma faute, si votre pintade est enragée. Désolé. » Mes excuses étaient confondantes de sincérité. « Petite erreur de manoeuvre. Ma téléportation a foiré. Je me suis ramassé sur elle et elle n’a pas apprécié que je m’en prenne à ses plumes. De façon tout à fait involontaire, évidemment. » Je me mis à pianoter sur le crâne de Priam. « Sacrée bestiole, tout de même. Je n’avais jamais vu un truc pareil. » Cassie se mit à pailler le nom de son propriétaire. Cela m’arracha une petite grimace. « Ni entendu. » Pour le plus grand plaisir de mes tympans, qui s’en seraient bien passé. Petit Devaraj choisit ce moment pour faire son entrée. Majestueux, charismatique, royal. Tout moi, mais à l'inverse. Et en plus poilu. Et sa queue à lui était plus petite. Je me mis à ricaner comme une hyène sur cette pensée grivoise d'homme complètement beurré. Petit Devaraj sauta sur le dos de Cassie, qui ne broncha pas, et se roula en boule. « Ah ! On a ses préférences, à ce que je vois ! Mon petit pote, viens par là, ne reste pas avec cette mégère ! » Il ouvrit un oeil, me toisa, avant de le refermer. « Comment c’est offensant ! Rejeté par mon propre chat. » Mais je le comprenais, cela étant. A sa place, moi non plus je ne me serais pas choisi. « Regardez-moi ça ... » Je m’adressais à Priam. Et pour être sûr qu’il m’écoute bien, j’enfonçais mon index dans sa joue à intervalle régulier. « Les chats … Vraiment des sans-ĝene, n’est-ce pas ? » Mon cerveau était trop cuit pour que je fasse un quelconque parallèle avec mon propre comportement ou la situation de mon Ange. Ne te plains pas à moi, mon petit Priam … Tout ça, c’est la faute de Colette.  Et de son foutu marron. « Ah et hum … Oui, je suis bien Caleb Suellan. Enchanté, mon petit Poulet. »



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Priam & Freyja
Sam 04 Juil 2020, 21:55



Provenance inconnue

Autruche, alcool et dangers

En duo avec Caleb



Priam fronça les sourcils. Le Comte Caleb Suellan paraissait plus alcoolisé qu’il n’en avait l’air. Son index pointé sur lui, il paraissait presque accusateur dans ses paroles. L’Ange recula d’un pas, le menton relevé dans un air de défiance. Cassie, toujours à ses côtés, gardait son regard fixé sur le Magicien qui avait osé troubler son repos. S’il avait tenté quoi que ce fût, nul doute qu’elle l’aurait attaqué. Elle pouvait faire preuve d’une opiniâtreté incroyable, par moment. Elle semblait décidée à le becter, et la moindre excuse serait la bonne.

Les yeux de l’Immaculé s’agrandirent de surprise lorsqu’il commença à revenir sur des passages de sa vie. Ses ailes frémirent à la mention du charbon. Il avait passé des heures à tenter de noircir l’une d’entre elles, par tous les moyens possibles et imaginables. Charbon, suie, boue, cendres, jusqu’à l’utilisation même de la magie. Quant à sa première fête trop alcoolisée, il n’en avait que peu de souvenirs. Malade tout le lendemain, il avait eu un mal de crâne à s’exploser la tête contre un mur. « Je ne… » Il déglutit et chercha à s’écarter. Son cerveau fonctionnait à toute allure. Comment un étranger pouvait-il savoir tant de choses de sa vie ? Tant de petits éléments éparpillés aux quatre coins de son existence ? Comment pouvait-il savoir pour les abeilles et les discussions sur les toilettes avec Kagami ? Lisait-il dans les pensées ? Le jeune homme eut envie de s’introduire dans les siennes pour vérifier, mais ce qui se dégageait de lui l’en dissuada. Et c’était lui, le « type absolument louche » ? Lui n’abordait pas les étrangers de cette façon – en fait, il n’abordait pas grand-monde, d’un naturel plutôt taciturne.

Tenaillé entre la volonté de partir le plus rapidement possible et celle de lui enfoncer son poing dans la figure, Priam ne bougeait pas. Il osait à peine ciller. Ses mains sur ses ailes lui arrachèrent un vif mouvement de recul. Il les ébroua ; quelques plumes en tombèrent. Le cœur battant, les pupilles dilatées, il étendit farouchement ses deux appendices avant de les rétracter vivement. Depuis l’épisode avec ce Sorcier qui gagnait sa vie en plumant des Ailes Blanches et qui avait mutilé l’une des siennes, le fils de Réprouvés ne supportait plus d’être touché sur cette zone. Seule son Orine pouvait le faire, pour lui appliquer le baume nécessaire à sa guérison. Le lien profond qui les unissait lui permettait de s’en charger sans qu’il ne se révoltât, ne se défît de son emprise ou ne cherchât à s’en défendre avec force violence. Il s’apprêtait à riposter comme un animal effarouché lorsque l’homme tomba à moitié sur lui. Dans un réflexe, ses bras le rattrapèrent, et ses ailes se rétractèrent dans son dos. Il était lourd. Bien que sidéré, il parvint à cracher avec humeur : « Qu’est-ce que vous racontez, nutaar ? »

La tentative de Cassie échoua, et le brun en fut presque désolé. Il le fut d’autant plus lorsqu’il sentit les mains de Caleb Suellan s’appuyer sur le sommet de son crâne. « Il n’y a pas que la pintade. » vociféra l’enfant de Bipolaires. Il allait pour se dégager lorsqu’un chat fit son apparition et bondit sur l’autruche de Cass, qui n’émit aucun horrible cri strident. Il lui en aurait été reconnaissait. Il aurait aimé qu’elle morde le chat et charge le Mage Blanc, car le doigt qui s’enfonçait régulièrement dans sa joue lui donnait des envies de meurtre que tout bon Ange se devait de réprimer. Il. dé. tes. tait. les. ma. gi. ciens. Profondément et probablement irrémédiablement. S’il continuait son petit manège, il n’allait pas pouvoir résister à l’envie tordante de l’étrangler en place publique. Il irait à l’Agbara ; tant pis. Ce détail lui paraissait désormais bien peu face à la colère que suscitait l’attitude de l’individu.

Levant les bras, l’Ange chassa les mains du Comte de sa personne, avant de faire volte-face. La rage écumait dans son regard doré. « Le chat n’est pas le seul à être sans gêne. » Il le fixa avec une irritation acérée. « Caleb Suellan ou pas, vous ne me touchez pas et vous ne m’appelez pas mon Petit Poulet Magique ou que sais-je encore. Je ne sais pas ce qui vous a pris mais ce n’est pas parce que vous êtes connu que je vais me ramasser au sol et hocher la tête à tout ce que vous faites. » L’éducation réprouvée de Lumnaar’Yuvon ne se formalisait pas des positions hiérarchiques de chacun, et foncer la tête dans le tas sans réfléchir était, à ce stade, plus une coutume qu’une habitude. Au milieu des Jardins, parmi les Anges et les Magiciens, il ne risquait pas grand-chose à s’opposer frontalement à plus gros que lui. Au pire, il l’enverrait méchamment au tapis. Au mieux, il le convaincrait de son innocence. Non, au mieux, il partirait et ils ne se reverraient plus jamais. « Vous êtes complètement saoul, je vais vous amener à l’infirmerie. » Il lui fit signe de le suivre. « Venez. » Temps d’hésitation, puis il ajouta : « S’il vous plaît. Je pense que vous feriez vraiment mieux de vous allonger et de dormir. » Sinon, c’était lui qui tenterait de l’assommer. Il partit en direction du cabinet médical. « Et comment est-ce que vous savez tout ça, sur moi ? » C’était peut-être la curiosité qui le retenait à ses côtés. « Vous m’avez fait espionner ? » Il lui lançait des regards méfiants.



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