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 [Q] L'insolence cache parfois une part d'inquiétude.

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Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

~ Réprouvé ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2054
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Sam 07 Mar 2020, 18:15


Intrigue :Après l'attaque des Goled, Mani parle avec sa sœur et essaye maladroitement de la consoler.
« Alors, tu viens ? » demanda le Démon, s'appuyant contre l'encadrement de la porte, les bras croisés sur le torse dans une posture faussement désinvolte. La question s'adressait à la boule formée par le corps de sa sœur, recroquevillée sous les couvertures. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas fait l'enfant de la sorte, à se réfugier sous ses draps en espérant naïvement qu'ils pourraient lui offrir un bouclier contre ses cauchemars et ses mauvaises pensées. En fait, le fils de réprouvé ne l'avait plus vu agir de la sorte depuis le départ de Laëth. Après cet événement, sa jumelle avait enfin commencé à grandir un peu. Elle avait accepté sa nature réprouvée et avait cessé de faire des caprices idiots. Elle avait même commencé à apprendre à se battre, même si les résultats étaient maigres pour les efforts fournis. Alors voir sa moitié ressombrer dans ce moyen de défense futile avait le don de l'agacer. « Oh, la chieuse, tu m'écoutes ? » La blonde frémit sans prendre la peine de répondre à la provocation. Máni soupira, hésitant sur ce qu'il fallait faire. Ses parents lui avaient dit de ne pas embêter sa sœur, et il y avait une bonne raison à cela. Lorsqu'il s'était réveillé dans la grange, il avait eu des doutes. Les semi-explications fournies par ses parents avaient terminé de peindre la terrible scène que la blonde avait dû affronter, seule ou presque. D'habitude, le diablotin se montrait taquin et n'hésitait pas à embêter la plus faible. Cette fois néanmoins, il était prêt à faire un effort pour ne pas se moquer d'elle. Le seul problème étant qu'il ne savait pas vraiment se comporter avec elle autrement que par le biais des insultes et des méchancetés. C'était elle qui, par une franchise déstabilisante et des sentiments trop bons qui lui faisaient baisser sa garde, parvenait à lui montrer le chemin pour s'exprimer d'une autre manière. Il était pourtant bête d'espérer que Sól put lui montrer la voie pour l'atteindre... Il devrait trouver un moyen tout seul, et cela le faisait vraiment chier. Son instinct démoniaque lui susurra de jeter l'éponge et de la laisser chouiner dans son coin -après tout, si elle voulait se morfondre, c'était son problème à elle. Lui aussi avait été blessé dans l'attaque et pourtant, on ne le voyait pas pleurnicher dans son lit ! Alors pourquoi devrait-il se priver de la fête qui avait lieu dehors, juste à cause de cette faiblarde ? L'enfant fut à deux doigts d'abandonner et de descendre les escaliers, délaissant sa moitié à son sort. Pourtant, une part infime au fond de lui exigeait qu'il résiste à cette tentation. A sa propre surprise, il préféra écouter cette pulsion-là.

Claquant sa langue contre son palais, le Lot'Ah s'approcha du lit où il s'avachit. Il s'allongea à moitié sur le corps chétif de l'Ange qui laissa entendre un grognement. « Eh ! J'te cause ! T'as trop fait d'branlettes que ça t'a rendu sourde comme ça ? » Silence. Le Vil fronça les sourcils. Il réfléchissait à ce que faisait Sól lorsque les rôles étaient inversés. Lorsque, par exemple, il avait reçu des coups de ceintures en guise de punition, et qu'il était allé se réfugier dans leur chambre pour éviter de voir le reste de sa famille... Qu'avait fait sa jumelle, à ce moment-là ? Elle avait commencé par lui laisser du temps, afin de le laisser respirer et de retrouver ses esprits. Sól avait eu toute l'après-midi pour faire ça. « Est-ce que... Est-ce que tu vas bien ? » demanda-t-il d'une voix basse et enrouée. Cette simple question lui semblait être une véritable épreuve. Comme si montrer le moindre signe d'inquiétude pour quelqu'un d'autre que lui était quelque chose d'inconcevable. Aussi fut-il déçu en n'entendant pas de réponse. Se faisant violence, il réfléchit à la suite de ce qu'aurait fait la pleurnicheuse. « Tu sais, tu as le droit d'être triste. Ce qui t'est arrivé... C'était pas juste. » Un silence flotta quelques secondes tandis qu'il mettait ses idées en place. « J'aurais dû être plus fort pour pouvoir te protéger et... Et pour empêcher que ce gros dégouttant s'approche de toi. » Sa voix se brisa. Il s'en voulait terriblement de ne pas avoir pu être plus utile. Même s'il jouait les durs, au fond, il détestait voir quelqu'un d'autre que lui faire du mal à sa sœur. A croire que ce poste lui était tout personnellement réservé. Le corps lourd et la gorge noué, il murmura la suite de ses paroles. « Alors pour ça... Je suis désolé. » Pour une fois, ses excuses étaient sincères. Fait rare, venant du menteur. « Si tu veux... Tu as le droit de pleurer. Je te rapporterai un truc à manger... » Tiraillé entre son agacement de se sentir inutile, sa rage d'avoir laissé quelque chose d'aussi grave arriver, sa colère et son envie de tout fracasser, et cet étrange sentiment de tristesse sourde, Máni se leva maladroitement du matelas. Alors qu'il s'apprêtait à partir, il sentit une main agripper sa chemise. Un sourire moqueur germa aussitôt sur son visage, pour masquer la gêne et l'élancement de son cœur qui venait de battre dans sa poitrine. « Bah alors, tu montres enfin ton visage plein de morve, alors que tu jouais les... » Le diablotin se stoppa dans son élan. Il s'était attendu à voir le visage de la blonde recouvert de larmes, le nez coulant. Pourtant, ses joues étaient parfaitement sèches. Ses yeux n'étaient ni gonflés ni rouges. Il y brillait un éclat froid qu'il ne leur connaissait pas, une lueur qui lui fit presque froid dans le dos. Son sourire fana aussi vite qu'il était né. Les jumeaux restèrent un long moment à se toiser sans dire le moindre mot.

« Il t'a blessé. » déclara enfin Sol, au soulagement de Mani. « Il t'a blessé à la tête et tu saignais. Tu étais inconscient et pendant un moment j'ai cru qu'il t'avait... Tu sais... » Máni acquiesça : il connaissait suffisamment la blonde pour imaginer ce qu'il s'était passé dans sa petite caboche d'inquiétée. Si la situation n'avait pas été si dramatique,il en aurait été touché, y répondant par une énième boutade. « Et je n'ai rien pu faire pour éviter ça non plus. » expliqua-t-elle, sa voix aussi dure que son regard bleu orageux. « Je n'étais pas assez forte, et je l'ai laissé te faire du mal. Il m'en aurait fait à moi aussi si papa ne l'avait pas tué avant. » Le diablotin hocha la tête, trop désemparé et absorbé par les paroles de sa moitié pour faire quoi que ce soit d'autre. « Tu avais raison. Je ne peux pas rester comme je suis. Si je veux être une vraie réprouvée, je dois apprendre à me battre. » Ses yeux étaient tranchants. Ses paroles mordantes. Malgré tout, sa main, toujours resserrée sur le tissu, tremblait légèrement. « Si je veux être capable de me défendre et protéger les gens qui me sont chers, je dois m'endurcir. » Le brun acquiesça à nouveau, ne sachant quoi faire d'autre. « Mais... Je sais pas comment faire... Je m’entraîne avec Graelf mais ce n'est toujours pas suffisant. » Sól se mordit la lèvre, hésitant une seconde. « Tu peux m'aider ? » « Mange des œufs et de la viande. » lâcha Mani. Ce n'était pas une moquerie. Il avait simplement été pris de court. Aucune autre idée ne lui était passée par la tête. Alors il s'était contenté de lui donner ce conseil, peut-être idiot, mais plein de bonne intention au fond : si elle voulait devenir plus puissante, elle aurait besoin de muscles, et pour devenir un bon réprouvé bien battit, il fallait manger équilibré. Sól toisa son jumeau quelques secondes, ne sachant s'il la faisait encore une fois tourner en bourrique ou s'il était sincère. Lorsqu'elle comprit qu'il était sérieux, un sourire tremblotant étira ses lèvres. Les spasmes se répandirent jusqu'à ses épaules, gagnèrent ses poumons où l'air tressauta à cause de sa respiration fébrile et, en quelques secondes seulement, elle explosa en sanglots, ces sanglots qu'elle avait retenus depuis qu'elle avait quitté la grange après les combats. « Ah bah voilà, enfin... J'te reconnais mieux maintenant, chouineuse. » ne put s'empêcher de dire le Vil. Pourtant, son regard laissait transparaître toute l'affection qu'il éprouvait pour la blonde. Dans un geste tendre, il ébouriffa la tignasse dorée de sa moitié. « J'te ramènerai du saucisson, si t'as pas envie d'y aller ce soir. »
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Léone observa son fils pendant quelques secondes, gardant le silence. Il venait de descendre les escaliers et s'était vautré sur l'un des fauteuils du salon pour patienter. Probablement pour cacher son visage, également : la tête penchée par dessus l'accoudoir, la bipolaire était incapable de lire ses expressions. Elle n'en avait pas besoin pour deviner ce qu'il se passait derrière les sourires moqueurs et les paroles acerbes. Même s'il jouait les durs, Máni n'était qu'un gamin et possédait une sensibilité qu'on lui oubliait parfois de par sa nature uniquement démoniaque. Il était si aisé de le voir comme un morveux insolent qui se moque de tout, lorsque l'on était sans cesse confronté à la vision de sa jumelle, qui faisait de sa sensibilité un atout. Léone n'oubliait pas, cependant : elle aimait ses enfants autant l'un que l'autre et même si le garçon se targuait de prétendues préférences, il n'en était rien. « Alors ? » dit-elle en essuyant ses mains sur son pantalon en toile. D'une démarche souple, elle s'approcha de son gamin. « Elle préfère rester ici... » répondit le brun. « Et ? » « J'lui ramènerai du saucisson. » « C'est tout ? » Máni garda le silence quelques secondes avant de soupirer et de se redresser sur un coude. Lorsque ses yeux croisèrent ceux de sa mère, il n'y avait aucune étincelle de malice ou d'affront. « Ouai... Ouai, c'est tout ce que je peux faire pour elle, de toute façon. » La grimace qui traversa le visage de son fils n'échappa pas à la guerrière qui vint s’asseoir sur l'accoudoir du fauteuil. « Et toi ? » « C'est bon, c'était qu'une égratignure de rien du tout et maintenant qu'tu l'as guéri, j'sens plus rien. » Léone secoua doucement la tête. « Ce n'est pas de ça que je te parle. » Máni se figea en dardant son regard rougeoyant dans celui de sa mère. « Moi, je regrette seulement de pas avoir pu butter cette merde de mes propres mains. » Sur ces belles paroles, le démon se leva puis se dirigea vers la sortie.
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