Syrianne se promenait sur l'un des marchés des Terres du Lac Bleu, à la recherche d'un objet à offrir. Seul problème, elle n'avait aucune idée de la nature du présent qu'elle souhaitait faire. Elle ne connaissait même pas personnellement la femme à qui elle avait prévu de l'envoyer, à vrai dire. La jeune femme avait bien des modèles dans cette vie, dont faisait partie sa mère, cette femme mystérieuse qui partageait pourtant son quotidien, l'Impératrice Blanche, la plus haute autorité dans la vie de la Magicienne ainsi que Mancinia Leenhardt, cette humaine dont beaucoup parlait ces derniers temps. Cet illustre personnage avait de quoi valoir sa réputation chez les Magiciens, puisqu'elle était devenue Marquise sur les Terres de l'ancien Nylmord, assassiné. Elle avait prit en main le domaine de Qisar, malgré son écrasante anti-magie, qui aurait sans doute fait tourné la tête de n'importe quel Magicien un peu trop faible. Un peu comme Syrianne, en soi. Elle n'avait rien d'une personne puissante pour le moment, aussi avait elle développé une réelle admiration pour Mancinia, elle qui avait su réussir même au-delà des frontières de sa propre espèce.

Syrianne l'avait pourtant croisé, lors du Bal des Douze Cycles Lunaires. Ce n'était pas forcément son meilleur souvenir au vu de tout ce qu'il s'était passé lors de cette soirée, mais quelques visages étaient restés ancrés dans sa mémoire. Mancinia en faisait partie. Malheureusement, à cause d'une robe déchirée principalement et sans doute d'un excès de champagne, l'adolescente n'avait pas eu l'occasion de s'approcher vraiment de la Marquise. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il se serait passé si elle avait pu. Sa tête aurait-elle tournée au point de la paralyser ? Aurait-elle au moins été capable de saluer une de ses idoles ? Rien n'était moins sûr. Aussi, la Magicienne avait eut comme idée d'écrire un petit mot à cette femme qu'elle portait en haute estime. Et c'était pour cette raison qu'elle écumait les allées et les marchands en tout genre, espérant avoir une illumination. Rien ne l'avait jusqu'ici transcendé. Rien sauf peut-être cette boule de cristal magique, mais en y repensant à deux fois, elle ne serait pas vraiment utile à une humaine possédant autant de Ma'hid. Syrianne tenait vraiment à faire bonne impression, même pas voie postale. Il lui fallait quelque chose qui sortait de l'ordinaire et qui serait utile à Mancinia.

Ce n'est qu'après de longues heures de recherches, qu'elle tomba sur une petite échoppe, tenu par un homme à l'allure peu rassurante. Il lui manquait un oeil. Le trou de son orbite était comblé par un oeil de verre statique qui opressé presque Syrianne. Sa dentition non plus n'était pas au complète, sans parler dans son haleine et de sa manière peu commune de se vêtir... Pour tout dire, si elle l'avait croisé dans la rue, assis sur le sol, elle lui aurait laissé une pièce d'argent. Malgré sa dégaine, l'homme proposait une panoplie extraordinaire d'objets que la jeune femme n'avait jamais croisé jusqu'alors.

- Bonjour...commença-t-elle timidement, un peu caché par sa longue chevelure blonde cendrée.
- Bien le bonjour, mademoiselle ! Qu'est-ce qui vous a attiré par ici ? J'imagine que c'était pas mon sourire !Il explosa de rire, ce qui eut le mérite de mettre Syrianne encore plus mal à l'aise. Elle sourit en retour, quelque peu crispée.
- Je... Je me demandais ce que c'était que ça.répondit-elle en montrant un objet métallique en forme de cylindre.
- Oh ! Vous avez l'oeil à ce que je vois... C'est un cryptex, unique en son genre. Je l'ai vol... trouvé par hasard, dans une contrée lointaine, foi d'marchand. Il cracha au sol pour appuyer sa "promesse".
- A-ah oui ? Un cryptex... Excusez-moi, mais je ne sais toujours pas à quoi il sert.
- Une seconde, que j'vous explique ! Ce truc possède un mécanisme très complexe. Tu vois, à l'intérieur, il y a une minuscule petite fiole en verre très fin, ici. Tu la vois ? Il y a de l'acide à l'intérieur. Si qui que ce soit essaie de forcer le cryptex pour s'emparer du son contenu, le verre se brise aussitôt et détruit le trésor caché. La plupart du temps, on y cache des documents importants. Et tu vois, pour l'ouvrir, il suffit d'un mot de passe, à cinq lettres. Il est facile à retenir, tu n'as qu'à rester là et observer.

Il prit un p'tit bout de parchemin vierge, mais sale, qu'il roula et introduit dans l'espace prévu à cet effet. Il referma le cryptex dans un petit cliquetis et tourna ensuite les lettres vers Syrianne, attentive. Elle pensa tout de même qu'elle devrait nettoyer cet objet si jamais elle l'achetais, vu l'état des mains dans lesquels il se trouvait actuellement... Le commerçant fit rouler les lettres une par une, jusqu'à former le mot "VACHE". Un autre petit bruit métallique retentit, et le cryptex s'ouvrit.

- Voilà ! Alors, tu le veux ?

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