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 [Événement] - La galette des neiges

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ Parchemins usagés : 4087
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Dim 13 Oct 2019, 14:40


La Galette des Neiges





Elle était toute seule depuis déjà trente minutes. La petite fille était orpheline et particulièrement introvertie. Dame Hautbourg m’en avait déjà parlé lors de mes précédentes visites. Assise sur un canapé de la couleur de la royauté, elle fixait le vide d’un air absent. J’hésitai une seconde puis finis par m’approcher. La neige avait recouvert les terres du Lac Bleu peu de temps auparavant. Tout le monde avait le cœur à la fête et ses camarades étaient excités à l’idée d’aller chercher un morceau de galette. Personne ne savait ce que serait la fève cette fois-ci. Précédemment, l’objet était en forme de miroir. Les suppositions étaient nombreuses. Je possédais la réponse mais devais bien me garder de la révéler.

Je finis par m’asseoir à ses côtés. « Bonjour. » lui soufflai-je. « Dis voir. Est-ce que tu veux entendre une histoire secrète ? » Elle devait avoir six ans. Cette histoire, j’aurais beaucoup aimé la raconter à ma propre fille. Pourtant, la prudence me dictait qu’il fût préférable de m’abstenir. Si Délilah commençait à raconter que son père lui avait murmuré une telle légende, ma réputation risquait d’en pâtir. En tant que Kaahl, j’aspirais peut-être à avoir quelques enfants à qui je pourrais conter toutes les belles histoires que je connaissais. Il y en avait beaucoup. Je devais d’abord me marier. Ce n’était pas si évident. J’étais un parti convenable mais je voulais que ma future femme m’aime et souhaite fonder une famille. Je ne voulais pas m’enticher d’elle, jamais, mais je désirais être capable de la combler un minimum. Il me fallait quelque chose de sain et simple. La logique me poussait à rejeter une femme trop intelligente mais je ne voulais pas m’ennuyer à ses côtés. Adélie aurait été parfaite si elle n’avait pas déjà été prise.

L’enfant hocha la tête. « Tu viens là ? » lui proposai-je en lui montrant mes genoux. Elle sourit puis se déplaça. « Bon alors, cette histoire… Tu es prête ? » « Oui ! » dit-elle d’une voix enjouée. C’était ce que j’aimais avec les enfants : ils étaient plutôt faciles à comprendre et rares étaient ceux qui souffraient de vices. Chez les Magiciens, c’était un vrai régal. « C’était il y a très longtemps. L’Impératrice Blanche n’était pas encore Impératrice Blanche ! Tu te rends compte ? » « Oh ! C’était il y a vraiment longtemps alors. » « Oui. C’était quand elle était petite, aussi petite que toi. À cette époque-là, elle ne savait pas encore qu’elle était une Magicienne. Sa maman l’avait mise au monde quelques années auparavant et, très bientôt, elle devrait partir pour vivre auprès de son papa, un vilain Génie. Ce changement lui faisait vraiment très peur. Elle ne le connaissait pas. » « Comme moi quand je vais être adoptée par des gens que je ne connais pas ? » « Oui exactement, mais toi tu seras adoptée par des gens gentils, qui t’aimeront. » Je la remontai un peu pour qu’elle soit mieux placée. « La Reine, qui n’était pas encore reine, à cette époque, se sentait vraiment très triste. Alors, la nuit, quand la lune brillait haut dans le ciel, elle regardait les étoiles. Ça la rassurait. Elle était convaincue que quelqu’un, ailleurs, faisait exactement la même chose et que ce simple geste suffisait à créer un lien entre elle et la personne. » « Trop bien ! » commenta la petite fille. « Et une nuit, alors qu’elle faisait exactement ça, elle vit une forme immaculée et élégante descendre du ciel, comme si la forme avait été envoyée par les étoiles elles-mêmes. Tu sais ce que c’était ? » « Un serpent ? » « Presque. Un dragon ! Un dragon si majestueux qu’elle s’en retrouva sans voix. Son corps était doux, poilu, parsemé de quelques écailles d’une douceur inégalée. Ses yeux étaient aussi bleus que les pierres qui se trouvent aujourd’hui au fond du lac. » « Waa… » « Elle se sentit tout de suite apaisée devant la créature. Elle n’eut pas peur, pas du tout, et elle en tomba même amoureuse. » « Mais c’était un dragon ! » fit l’enfant, un peu troublée. « En fait, ce n’était pas un vrai dragon. C’était un garçon qui avait été transformé en dragon par une très vilaine et très moche Sorcière, jalouse de ses ailes blanches. » « Un Ange ? » « Peut-être. La légende ne le raconte pas. Peut-être qu’il s’agissait d’un Ange ou d’un garçon qui possédait des ailes d’Ange. » « Moi aussi je pourrai avoir des ailes d’Ange sans être un Ange ? » « Peut-être. Tu es encore petite et tu ne peux pas savoir ce que la vie te réserve. Si tu souhaites des ailes d’Ange et que tu travailles dur pour en obtenir, alors tu réussiras, j’en suis sûr. »

Je la replaçai une nouvelle fois correctement sur mes genoux avant de continuer mon histoire. « Le garçon aussi, tomba amoureux d’elle. Ce fut comme une évidence. Aussi, de cet amour naquit la possibilité pour la petite fille et lui de communiquer par télépathie. Elle lui racontait ses journées et il lui racontait les siennes, comment étaient les nuages et les merveilles qu’il voyait tous les jours. Rapidement, quand elle lui parla de son terrible papa qu’elle devrait rejoindre bientôt, il voulut la protéger. Quand elle partit avec lui, le dragon la suivit et ils continuèrent à se voir en cachette. Elle pleurait beaucoup et, un jour, le tyran voulut se débarrasser d’elle, en la jetant dans les vagues de l’océan ! » L’enfant était aussi effrayée que subjuguée. « Alors, le dragon désira la sauver ! Il se procura l’habitacle du Génie pour le soumettre. Une terrible bataille éclata, une bataille de mots, de désirs et de manipulation. » Je marquai un temps d'arrêt. C’était peut-être un peu technique mais elle ne semblait pas vouloir poser de questions. « À la fin, la petite fille finit engloutie dans les eaux. Pourtant, grâce au dragon, elle put respirer et s’enfuir. Elle trouva des parents adoptifs pour la recueillir et l’aimer. » « Mais… et le dragon ? » « Le dragon ne put tout obtenir. Le vilain Génie l’enferma de longues années afin que jamais il ne puisse rejoindre la petite fille. Et puis, un jour, il mourut, parce que c’est ce qui arrive aux méchants, et l’animal fut délivré. » « Et il retrouva la petite fille ? » « C’est beaucoup plus compliqué. » dis-je dans un sourire. « Les Dieux, touchés par le sacrifice de l’animal et par le peu de chance qu’il avait eu durant sa vie, décidèrent d’intervenir. Ils lui offrirent une seconde existence. Une nouvelle maman le mit au monde et il se développa normalement, en oubliant tout de la petite fille qu’il aimait. Pourtant, un jour, les Dieux le lui avaient promis, son chemin recroiserait celui de son aimée qui ne cesserait jamais de le chercher. » « Oh alors c’est pour ça que la reine elle aime les dragons ? » « Tu as tout compris. » lui dis-je en caressant ses cheveux. « Et c’est qui le dragon tu crois ? » « Ça, je ne sais pas. Sans doute un homme aux ailes blanches. »

Je finis par me relever, faisant attention à ne pas la brusquer. « Peut-être que nous aurons la réponse un jour. En attendant, tu peux ouvrir grand les yeux et essayer de retrouver le dragon de la reine ! » Elle s’exécuta directement, guettant le moindre individu présent dans la pièce. « Mais toi tu es amoureux de la reine, non ? C’est peut-être que c’est toi le dragon ! » « Peut-être. » lui dis-je dans un sourire amusé. « Dragon ou pas, j’ai faim. Et si nous allions chercher une part de galette ? » Je me baissai pour lui murmurer un secret. « La fève, c’est un dragon. Peut-être que celui qui l’aura sera le vrai dragon ! » Je me relevai et lui tendit la main. L’enfant était à présent surexcitée. Elle n’avait plus rien à voir avec la petite fille introvertie que j’avais trouvé en arrivant. Nous quittâmes l’orphelinat pour trouver les berges du Lac Bleu. Beaucoup patinaient. C’était un moment de trêve où les Magiciens et ceux qui venaient ici partageaient du bon temps. Le bénévolat était en pleine effervescence.

Pendant que nous faisions la queue pour avoir notre part de galette, je me baissai à sa hauteur. « C’est quoi ? » lui demandai-je après avoir remarqué qu’elle tenait quelque chose. « C’est mon doudou. Mais il est tout cassé… » dit-elle en me montrant l’animal qui semblait avoir été un lapin dans une vie très ancienne. « Je peux le modifier ? » Elle hocha la tête. Je le pris et une douce lueur bleutée se dégagea d’entre mes doigts. Le tissu se transforma, le coton se replaça et, bientôt, grâce à la Valse Créatrice, la peluche prit une forme de dragon. « Comme ça, toi aussi tu auras un dragon pour te protéger quand tu trouveras de nouveaux parents. Même si au début tu as peur, tu pourras lui parler et il te rassurera. » Elle sourit. Quelque chose venait de s’allumer dans son regard. Elle était émue. Ça me fit un effet inattendu. Je me redressai, me mettant à scruter la foule comme si j’attendais quelqu’un.

Ce n'était pas une histoire que j'avais inventé. Je l'avais lu au Sanctuaire Noir lorsque j'y cherchais des informations sur des ailes démoniaques blanches. Le nom des protagonistes n'y apparaissaient pas mais j'avais déduit l'identité de la fillette par rapport à ce que je savais.

1587 mots

Explications


Bonjour  [Événement] - La galette des neiges 2289842337

C'est moi qui ai pris en main la galette finalement parce qu'on m'a harcelé pour que j'écrive la légende du dragon alors voilà qui est chose faite  [Événement] - La galette des neiges 943930617  

Je vous copie le texte qui se trouvait dans le précédent événement de la galette et des informations complémentaires :

Citation :
Il s'agit d'une coutume Magicienne qui a lieu à chaque saison des neiges [La saison en question est celle du territoire du Lac Bleu où la coutume est née ; les autres territoires sont alors soumis à des saisons différentes]. Les cuisiniers royaux préparent des galettes afin que ces dernières soient distribuées aux individus, Magiciens ou non, moyennant finance. Le prix n'est jamais fixé et les personnes donnent ce qu'elles veulent. La Reine créée au préalable une fève en or qui trouvera sa place dans une galette. Les autres n'en comportent pas. Celui qui trouve la fève dorée devient détenteur de la couronne en or fabriquée par la Reine. Elle coûte particulièrement cher car il s'agit d'un objet unique. La fève est également précieuse. L'individu peut donc revendre le tout s'il le souhaite ou le garder. Généralement, cela influence la popularité de l'individu en question ou de sa famille puisque trouver la fève est vu comme un signe des Dieux. Aussi, quelque soit sa classe sociale ou sa race, le gagnant peut visiter l'un des palais en compagnie de la Reine qui sera son guide ou avoir un entretien avec elle. Lors de Lux in Caelum - en Caelum donc - l'individu l'accompagne, dîne avec elle en tête à tête et lance, à ses côtés, le premier lampion.

Bien entendu, vous ne dîtes pas dans votre message que vous trouvez la fève. Je tirerai au sort pour savoir qui l'aura. Au niveau des activités vous pouvez patiner sur le lac, vous balader ici et là, prendre un chocolat chaud (cf les saisons dans la description du Lac Bleu pour connaître l'ambiance ^^).

L'année dernière, c'est Isiode qui a gagné la galette et ça a donné lieu à pas mal de choses pour ceux qui étaient là. Cette année, je ne sais pas ce que ça donnera et on verra en fonction du gagnant que je contacterai pour voir ce qu'on fait. Lux in Caelum sera peut-être en rp à message unique cette fois mais, encore une fois, ça dépendra de qui gagne et des possibles que ça ouvrira. Venez nombreux ! C'est rigolo ! Cœur ! Pour information, ça se passe après le bal des douze cycles lunaires.

Tout le monde peut participer. Vous avez jusqu'au 14/12/2019, 23h59 pour poster.

Gains


Pour 900 mots minimum : 1 point de spécialité OU 6 points de rp OU le pouvoir de créer des galettes frangipanes OU un compagnon Magicien qui désire devenir cuisinier.

Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots minimum : 1 point de spécialité OU le métier de cuisinier (il commencera apprenti) pour le compagnon Magicien

Les gains du gagnant seront donc :
- Une fève en or en forme de dragon
- Une couronne en or ; les deux objets valant extrêmement chers
- Une visite du Palais avec Edou
- Être son cavalier/sa cavalière pour Lux In Caelum où y aura un dîner en tête à tête et le lancement du premier lampion avec elle.
- Un bisou de Kaahl

Pour le précédent Lux in Caelum, vous pouvez aller lire .

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http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
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Mar 15 Oct 2019, 17:35

Spécialités :
- Agilité : 5
- Force : 6
- Charisme : 4
- Intelligence : 4
- Magie : 6


Physique : Aleran est déjà grand physiquement que mentalement. Cette dernière mesure déjà les un mètre soixante-dix, il est plus grand que la moyenne des jeunes. Il possède de grandes jambes, fines dénués de muscles et de matière grasse. On a l’impression qu’il pourrait se fracturer le tibia, rien qu’en tombant par terre. Mais Aleran, est plus fort qu’on pourrait le penser, il faut juste bien le connaître et l’observer. De loin, il marche comme s’il était fatigué, qu’il en pouvait plus de sa vie. Il est habillé de façon simple : un grand pantalon qui lui arrive jusqu’aux chevilles, un haut avec une grande veste noire. Il porte souvent des chapeaux en cuir pour le protéger du soleil. De plus, près, il a une peau blanche, qui marque facilement au soleil. Au niveau de son visage, il a une tête assez ronde. Ses yeux sont les marrons-verts et en forme d’amande. Ses cheveux sont très courts, et sont de couleurs châtains. Il possède une petite cicatrice au milieu du front.

Pouvoirs :
- Umbra In Lucem - Sana
- La Valse Créatrice
- La Magie des Pentacles
- Super vitesse
- Création d'un bouclier



Aleran était déjà de retour dans les Terres du Lac Bleu. Cela faisait des semaines qu'il avait commencé à travailler pour la Marquise. Il apprenait plein de choses en tant que cuisinier, enfin plutôt en tant que commit. Il regardait les différents mouvements de cuisine du chef, autant qu'il le pouvait et parfois, il s'entraînait lorsque les repas étaient terminés. Le jeune homme était souvent en train de faire la plonge, pour nettoyer les assiettes sales et les couverts. Il apprenait à reconnaitre de la belle vaisselle, si le repas avait été satisfaisant pour les convives. En peu de temps, il commençait à faire sa place dans ce territoire agressif et rapide. Le jeune magicien fut extenué chaque journée, mais était heureux d'avoir un travail et d'apprendre encore et encore de nouvelles façons de cuire des aliments. Il pensait souvent à sa grand-mère, Bellada Ward, qui devait être dans son potager. Tous les cuisiniers affirmaient que ceux qui aimaient vraiment la terre, parvenaient à donner des fruits et des légumes d'excellentes qualités. Cela voulait dire que sa grand-mère était une grande jardinière et que ses légumes étaient le meilleur… Enfin, pour Aleran, c'était vraiment les meilleurs.

Caelum était une ville magnifique et magique, il passait du temps dehors pour découvrir les environs et les commerces par la même occasion. Il n'avait que près peu d'argent, mais c'était suffisant pour se loger et pour se nourrir. Il n'avait pas à se plaindre pour le moment. Cependant, il avait promis à sa grand-mère, qu'il devrait finir ses études aux Palais de Coelya et de venir souvent la voir. Il avait envie d'aller voir Syrianne, qui devait être sur les terres magiciennes depuis quelques semaines maintenant. Le jeune magicien s’était lié avec cette jeune magicienne, avec qui il s’était très bien entendu, ce qui était rare. De plus, Aleran avait envie de lui parler du bal des douze cycles lunaires. C’était la plus belle fête qu’il n’ait jamais fait depuis sa naissance. C’était la première fois qu’il allait à ce genre Evènement, où la présence de la Reine des magiciens était assurée. Le jeune homme avait rencontré de nombreuses personnes, et avait pu créer des liens avec ces derniers. Aujourd’hui, il était de retour sur les terres de son enfance, car un autre événement important était en train de se faire : La Galette des Neiges. Pour les magiciens, c’était un événement ne pas manquer pour le coup. Lors de la période des neiges, les cuisiniers royaux faisaient des galettes pour toute la population. Tout le monde pouvait en avoir une, sans se ruiner, même les plus pauvres.

De plus, la Reine des mages Blancs créait pour l’occasion une unique fève d’Or, qui était caché dans l’une des galettes distribuées. Tout le monde rêvait de trouver cette fève unique, car elle permettait d’avoir des récompenses comme visiter le Palais Royal en compagnie de la Reine ou bien d’avoir un entretien en privé avec elle. Le peuple adorait la reine et avait hâte que cet événement se passe pour avoir une chance de la voir pendant quelques heures. Aleran alla rapidement alors à la maison, dans les Hautes-Terres pour déposer ses affaires. Sa grand-mère n’était pas présente… Peut-être qu’elle était partie à la grande fête pour s’acheter une de ces galettes. Le jeune homme se mit à courir pour profiter des différentes activités, mais surtout pour manger la galette. En tant que cuisinier, il voulut connaitre la recette de fabrication de la galette. Il se mit en quête de trouver les vendeurs de galettes royaux. Ce ne fut pas compliqué de les trouver. Une foule se ruait sur eux, pour acheter l’un de ces gâteaux vedettes pour cette fête.

Aleran était patient, il attendit que le flux soit moins bondé pour avoir la place de s’y infiltrer. Le temps passa et le tour du jeune magicien arriva. « Bonjour Monsieur, vous voulez une galette ? » - « Mais bien sûr ! C’est pour cela que je suis présent aujourd’hui. » - « Oh ! Voici une galette bien chaude ! » Aleran prit la galette chaude avant d’y croquer un bout immédiatement. Le vendeur rit tellement fort, qu’Aleran fut réticent à continuer de la manger devant lui. Le jeune homme lui tendit quelques pièces en retour. « Par contre, j’aurais une question. Quelle est la recette de la galette des Neiges ? » - « Tu es une personne bien curieuse… » - « Oui, malheureusement ! Je suis cuisinier, enfin apprenti cuisinier pour la Marquise du Duché de Nylmord. Donc, j’aimerais bien connaitre cette recette. » - « Hum, c’est dommage, car je ne peux pas te la donner, enfin même moi, je ne connais pas sa fabrication. Seuls les cuisiniers royaux le savent et sont transmis de génération en génération. Je suis désolé, jeune homme, mais à moins que tu deviennes un chef cuisinier reconnu et que tu sois engagé par la Reine, cela va être compliqué de savoir la manière dont elle est faite. »

Le vendeur haussa les épaules avec un air désolé sur son visage. Aleran fut déçu, et s’en alla peu de temps après. Le magicien dévora, en quelques bouchées, la galette tout en se baladant dans les Terres du Lac Bleu. Les activités étaient nombreuses en ce temps froid et enneigé. Il prit par la même occasion du chocolat chaud et s’installa pour regarder un spectacle de pantin à glace pendant une petite heure, avant de continuer sa route dans les terres. Avant de rentrer à la maison, il décida de faire un petit tour vers la propriété du Comte Worth, pour aller parler à Syrianne. Cependant, la jeune femme semblait être absente de la propriété. Sans doute pour aller profiter de la galette. Aleran fut encore une fois déçu et décida de rentrer à la maison pour être sous son lit douillet et bien chaud, avec un livre à la main.


HS:
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Jeu 31 Oct 2019, 01:08


Syrianne regardait par la fenêtre de la cuisine, son chocolat chaud du matin entre les mains. De temps en temps, elle soupirait bruyamment. Son humeur était maussade comme chaque année à cette période de l’année. Il neigeait. Ce fait aurait pu mettre en joie n’importe qui, surtout les enfants, qui s’empressaient de courir, de sauter dans le manteau blanc de l’hiver, immédiatement poursuivis par leurs parents inquiets, essayant de les forcer à s’habiller plus chaudement. Ce matin encore, les plus jeunes de la famille se préparer à aller rouler dans la neige, crier, rire et construire des bonhommes avec tout ce qu'ils pourraient trouver. 

Syrianne n’avait pas le coeur à ça. Dans son enfance, elle aurait sans doute réagit comme les autres. Mais depuis, elle avait grandit et avec le temps, elle avait comprit ce qu’apportait cette saison si particulière. Toutes les fleurs du jardins mourraient. La Nature toute entière se mettait en dormance autour d’elle et c’est comme si elle ressentait un vide, un énorme vide dans sa vie à ce moment là. Lucrècia assistait à la scène, impuissante. Elle ne comprenait pas vraiment ce sentiment. Pour elle, tout n’était qu’un cycle et le renouveau apporterait de nouvelles floraisons. Tout en beurrant une tranche de pain grillé, la femme aux cheveux violets se tourna vers son mari. Elrode était tout le même état que sa fiche et pour les mêmes raisons, penchés au dessus d’un bol de café. Il soupira, à son tour.

« Quelle ambiance ! » lâcha-t-elle pour les faire réagir. 

Mais tout ce qu’elle récolta fut un autre soupir de Syrianne, qui termina sa boisson chaude et partit se réfugiait dans sa chambre. Peu de temps après, Elrode quitta également la pièce, sans même un regard ou une parole pour sa femme. Il traînait des pieds et se dirigeait vers le seul endroit qu’il appréciait en ces temps obscurs : son Atelier. À chaque saison des neiges, c’est là qu’il allait se cacher pour bougonner en paix. Il y restait des heures durant, à travailler sur des boutures et sur des plantes en pots, les quelques rares qu’il avait pu sauver de ce froid meurtrier.

Lucrècia resta la seule occupante de la pièce. Les autres familles étaient soit en train de nourrir les plus petits, soit encore en train de se reposer. Toujours était-il qu’aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres. Et la Magicienne se faisait un plaisir de pouvoir, enfin, faire naître un sourire sur le visage de ceux qu’elle aimait.

Son petit-déjeuner englouti, la cuisine propre et prête à être utilisée par les prochains à se réveiller, Lucrècia se prépara pour une journée qui s’annonçait bien remplie. Elle prit le temps de faire sa toilettes, d’enfiler des vêtements chauds auxquels elle ajouta une paire de bottes fourrées ainsi que sa cape d’hiver. Faite de cuir, résistante à l’humidité glaciale de la saison, elle était parfaite pour le voyage que la femme comptait faire aujourd’hui. Elle n’allait pourtant pas loin, mais valait mieux se couvrir, par les températures actuelles. Malgré tout son accoutrement, une fois dehors, Lucrècia frissonna à cause du vent qui balayait ses cheveux. 

Elle avança ensuite dans la neige, en direction du Manoir.

Pour le moment, sa mission était de soigner l’épidémie de rhume qui avait frappé quelques uns des serviteurs du Comté, dont une des cousines d’Elrode, Janille, une Hydrangea devenue cuisinière. Elle n’avait que quelques plantes séchées à sa disposition, ainsi que des épices que gardaient les cuisiniers. Ce serait suffisant pour elle malgré tout. Pendant qu’elle travaillait, Lucrècia en profita pour laisser une bourse entière à l’un des serviteurs, à qui elle chuchota quelques mots. Un marché était passé entre eux.

...

La matinée passa, morose pour Elrode et Syrianne, chacun s’apitoyant sur son sort, de son côté. Elrode sur ses plantes, qu’il attendait de voir pousser, et Syrianne la tête plongée dans l’oreiller, espérant qu’en se réveillant, le soleil aurait refait son apparition. En milieu d’après-midi pourtant, quelqu’un frappa à la porte. Elle releva péniblement la tête en grognant pour apercevoir sa mère, chaudement vêtue, le nez rougis par le froid qui régnait dehors. Un large sourire barrait son visage.

« Syrianne, mets la grande table en place, je te prie. Un couvert pour chacun. »



Sans en dire plus ni attendre de réponse, Lucrècia était repartie, aussi vite qu’elle était arrivée. Comment ça, la grande table ? Quelles raisons poussaient sa mère à réunir toute la famille ? Il n’y avait rien à fêter, durant la pire saison de l’année. Même pas un anniversaire ! Toujours en soupirant et en traînant des pieds, Syrianne obéit malgré tout. Aidée de certains de ses cousins dont les jumeaux Isidore et Izacard, qui portaient les lourdes tables de bois et rangeaient les chaises toute autour, ainsi que d’Avannah pour la vaisselle, Syrianne accomplit sa mission rapidement. Passer du temps avec sa famille l’avait un peu requinquée, il fallait dire. Peu importe le temps qu’il faisait dehors, ils étaient toujours là pour lui réchauffer le coeur.

Soudain, des bruits de pas dans l’escalier attirèrent leur attention. Il s’agissait d’Hyppolite, dernier du nom, qui dévalait les marches comme un fou, suivi par sa mère qui le regardait de près, horrifiait à l’idée qu’il ne tombe et se torde le cou. Le petit criait de joie, mais personne ne comprenait vraiment pourquoi. En réalité, si les autres avaient compris. Les visages s’était éclairci, tous relevé de sourire et d’excitation. Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien se passait, à la fin ? Syrianne n’en avait aucune idée. Elrode aussi avait été tiré de son Atelier, de force évidemment, par l’un de ses cousins qui l’avait empoigné au passage. Tout le monde, l’entière petite famille était à présent réunie. Hyppolite, le plus petit, pointa alors l’extérieur du doigt, à la fenêtre. 



« Les voilà ! Les voilà ! »



Effectivement, un groupe approchait. Syrianne reconnut les signes de l’Impératrice et du Royaume des Magiciens portaient par ceux qui avançaient en direction de leur maison. Finalement, un homme frappa à la porte, les bras remplis d’une pile d’elle ne savait trop quoi, fumant, cachés par des draps certainement pour en maintenir la chaleur. Ce fut Elrode qu’on poussa à aller ouvrir.

« Bonjour ? » demanda-t-il, avec un air interrogateur.

« Bonjour, monsieur. Au Manoir, on a demandé à ce qu’on apporte 4 galettes entières à la famille Hydrangea. Nous avons déjà était grassement payé pour cela. C’est bien ici ? »

« Des… Galettes ? »

« C’est ici ? » répéta le cuisinier royal, qui était littéralement en train de geler sur place.

« Oui, oui bien-sûr ! Posez-les sur la table, si ça ne vous dérange pas… »



Mais bien-sûr ! La Galette des Neiges ! Cet évènement avait complètement quitté les pensées de Syrianne, obnubilée par le seul fait que la neige emportait au lieu les magnifiques feuilles et fleurs qui faisaient la renommée de leur jardin. Il y avait bien quelque chose de bon dans cette saison !

Tous les Hydrangea s’installèrent alors à table, contents d’être réunis en pareil occasion. Les enfants s’impatientaient de goûter les galettes, les adultes pariaient sur la forme de la fève de cette année, discutaient des années précédentes et des grands gagnants. Les jumelles se disputaient pour savoir laquelle des deux serait la Reine cette année, alors qu’évidemment les chances étaient infimes que le chanceux se trouvent parmi eux. Pourtant, ce bon moment passé ensemble réussit l’impossible : Elrode et Syrianne, d’ordinaire si malheureux, avait enfin pu retrouver le sourire. Lucrècia les observaient discuter, la tête posait sur ses mains jointes. Son rôle était terminé, et en tant que mère de famille et épouse, elle avait réussi. 



« Bon, qui va sous la table pour qu’on répartisse les parts ? » demanda Izacard, la pelle à tarte en main.

Les enfants se mirent à nouveau à se chamailler pour savoir lequel d’entre eux serait l’heureux élu. Finalement et après un caprice et une crise de larmes, ce fut, une fois de plus, Hyppolite qui attira toute l’attention à lui. Il fila sous la table à quatre pattes, alors que ses soeurs boudaient encore, les bras croisés, tout content d’avoir pu avoir le dernier mot.

« Pour qui celle-là ? »
« Pour Grand-Papy ! »
« Et celle-ci ? »
«  Pour moi ! »

C’est ainsi que chacun eut sa part de galette. Et tous en même temps, dans un silence de plomb, ils croquèrent dans leur morceau de gâteau, en pensant à l'espoir minime mais possible, d’être celui qui serait honoré cette année.

1376 mots
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4762
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Sam 23 Nov 2019, 16:10



Main dans la main marchent la neige et le silence
Du monde lavé de ses souillures
S’élève le chant le plus pur
Les hommes prennent un étrange bain d’innocence
Ils échangent leurs cœurs boules de candeur que leurs rires illuminent
Voyez comme ici-bas la fraternité a bonne mine
Il suffit de peu que deux amoureux main dans la main regardent en silence
Tomber la neige de leur enfance

La galette des neiges


L'épais livre sur la table, Avetis sur les genoux, tu tournais rapidement les premières pages, avec une touche d'appréhension. Tu avais pu découvrir à force d'utilisation que, malheureusement, ce n'était pas toujours la figure de ton épouse qui se dessinait sous l'impulsion magique du Conte. La première fois la surprise autant que le dégoût t'avais saisi en voyant la Cartomancienne. Finalement le temps de la réflexion venu, tu en vins à la conclusion que ce n'était pas si étonnant. Tu avais découvert dans de mauvaises circonstances que cette Sorcière faisait un avec Shiva et Sora t'avais dit l'avoir vu troquer sans le moindre complexe son physique contre celui de la Magicienne. C'est également pour cela que tu en étais venu à douter les fois où ce n'était plus elle mais bien Shiva qui se dessinait lorsque tu ouvrais l'artefact. Était-ce réellement ta belle et non pas cette vipère sous le déguisement de la Mage Blanche ? Ta conclusion fut que ça n'avait pas grand intérêt. Pas pour ce que tu désirais faire de ce Conte. Aussi un sourire apparu sur tes lèvres en voyant la silhouette de cette-dernière apparaître face à toi. Tu te penchais sur l'oreille d'Avetis, le regard toujours posé sur le visage tendre de la Magicienne, et lui dit doucement à l'oreille. « Maman. ». Il rit, en frappant dans ses mains. Tu répétais ses mots une nouvelle fois. « Maman. ». Un sourire illumina ton visage. Tu te relevais, le tenant dans tes bras face à elle. « Maman. », se répéta-t-il tandis que sa main agitée atterrit sur les lèvres de Shiva. Un sourire amusé fendit tes lèvres. Tu saisis délicatement la main du garçonnet qui se retrouva ainsi au creux de la tienne. « Je vous trouverai. », fis-tu alors d'un air assuré. Un message que tu adressais autant à cette-dernière qu'à la Sorcière qui l'habitait. « Et je te ramènerai chez nous. », continua-tu comme, doucement, tu fis glisser vos mains sur la joue de la Magicienne. Car cette fois-ci ces paroles lui était personnellement adressées. Tu voyais la silhouette réagir, comme chaque fois qu'il y avait un contact. Quel sorte de magie était à l’œuvre pour rendre la chose si réaliste ?


Cette période de l'année était particulière. Une agitation singulière avait lieu sur les terres magiciennes. Un air contagieux de bonne humeur, probablement exacerbé par les nombreuses activités qui avaient cours et par les échanges se faisant autour des boissons et des galettes. Emmitouflé dans un épais manteau doublé, tu veillais sur Avetis, à un pas de lui, qui avançait d'un pas maladroit dans la neige, tout de même couvert. La fourrure qui dépassait de sa capuche recouvrant sa tête cachait cette-dernière des regards amusé et bienveillant des autres adultes ou parents les dépassants. Un instant tu détournais la tête de ton fils. Tu ne connaissais cet endroit que trop bien. Pourtant cela faisait longtemps que tu n'y avait pas mit les pieds. Si tu te retrouvais aujourd'hui ici, c'était par hasard. Tu n'avais jamais voulu y remettre les pieds. Et si... Tu reportais ton attention sur le garçonnet et lui tendais la main. « Avetis. ». Il tourna son visage vers toi et s'apprêta à faire demi-tour. Ce fut un échec. Ses pieds s'empêtrèrent dans la neige et il commença à chuter, aussi te précipita tu sur lui afin de le réceptionner avant que cela n'arrive. « Viens, on va faire un détour. », lui fis-tu en le calant dans tes bras. Alors tu changeais de direction, t'avançant avec une boule au ventre dans cette rue qui te paru bien plus longue que jadis. Sur le perron de l'entrée, tu expirai profondément avant de poser ta main sur la poignée. Alors tu marqua un temps, fronçant des sourcils, pour finalement la retirer. Tu n'avais jamais été vraiment chez toi ici. Tu le sentais déjà à l'époque sans vraiment saisir quel pouvait être se sentiment. Tu l'avais compris et eu la certitude que ce fut le cas le jour où tu avais perdu Shiva. Tu poussais un soupir et fini par faire demi-tour. Ça avait été ridicule d'avoir songé à remettre les pieds ici.

Après quelques minutes, Avetis s'était agité dans tes bras. Il tenait à faire le chemin par lui-même. Aussi l'avais-tu reposé au sol et ne le quittais-tu pas des yeux, d'ici que la neige n'entrave à nouveau ses pas. La route fut donc plus longue que si tu avais avancé seul. Ça n'avait pas d'importance. Il était heureux. Il découvrait la texture de cet étrange manteau blanc, le crissement pourtant doux sous ses pieds, et les sculptures de glace et de neiges que les petits comme les plus grands pouvaient réaliser avec. Il y avait déjà des marchands ambulant de toute sorte dans les villages. Il y en avait encore plus aux abords du Lac où nombreux étaient ceux qui allaient pour patiner, profitant de l'épaisse couche de glace formée pour le traverser de part en part, les plus doués – et expérimentés – glissant à une vitesse folle ou se dévoilant tel des danseurs. Un sourire illuminait le visage de ton fils, suivi d'un éclat, à la vue de cette agitation enchantée. Tu répondais par un même sourire avant de le reprendre dans tes bras, ce à quoi il protesta de manière vive. « Allez, je suis sûr que tu vas aimer ce que j'ai prévu de prendre. ». Il n'entendait rien. Il voulait être autonome et se débrouiller seul. Tu le laissais faire la tête les quelques minutes où tu récupérais de quoi vous réchauffer. Tu payais l'homme pour sa boisson et alla t'asseoir un peu plus loin. Alors tu commença à boire quelque gorgée du contenant avant de souffler sur la boisson. C'était vraiment très chaud. Toutefois, tu vis l'air intrigué de ton fils. « Attends une seconde. ». Tu soufflais encore un peu sur la boisson et goûta une nouvelle fois. Puis tu calais Avetis sur tes genoux de façon à ce qu'il puisse à son tour boire un peu de cette boisson chaude qu'il sembla apprécier grandement. Évidemment. Tu avais des difficultés à imaginer un enfant, même en bas âge, ne pas aimer le chocolat. Il tendit alors les mains en direction du gobelet. Un sourire amusé se gravait sur ton visage. Tu venais de lui faire goûter une saveur bien addictive pour un petit être comme lui.

La boisson chaude terminée, tu continuais à avancer à travers les rues, Avetis logé au creux des bras, sa tête posée contre ton épaule. S'il voulait son autonomie plus tôt, ses petites jambes commençaient à fatiguer d'une marche qui lui paraissait bien longue. Néanmoins il restait parfaitement attentif à son environnement, trop agité pour pouvoir s'endormir dans l'instant, et pointa une direction du doigt. Tu suivais du regard ce qu'il t'indiquait pour voir un homme en train de créer à partir d'un immense bloc de glace – sûrement une création élémentaire vu la quantité – un Dragon monumental. Probablement l'animal qui représentait le mieux le peuple magicien. « Il est beau n'est-ce pas ? », fis-tu à Avetis qui observait la création les yeux brillants. « Beau ! », rétorqua ce dernier d'un air émerveillé. Mais son attention fut vite détourné de l'ouvrage. Il te pointa de nouveau quelque chose du doigt en attirant ton attention d'un de ses mots encore peu compréhensible. Tu cru tout d'abord qu'il s'agissait de quelqu'un. Alors tu vis le regard de ton fils et tu compris. Un nouveau sourire amusé se dessina sur ton visage. « Tu es un vrai estomac sur patte. Mais tu as raison. C'est la raison principal pour lequel cet événement existe après tout. ». Tu te dirigeai alors vers le stand le plus proche et demanda à l'homme une part de galette comme tu posais Avetis au sol, lui tenant malgré tout sa petite main. « Alors ? A ton avis, est-ce qu'on aura le droit à la fève ? », ajoutai-tu finalement au garçonnet une fois le gâteau en main en te mettant à sa hauteur, tandis que tu coupais un morceau pour le lui donner.
Il n'est pas d'hiver sans neige, de printemps sans soleil, et de joie sans être partagée.

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Mer 27 Nov 2019, 12:29


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La galette des neiges

Hanako laissa tomber son regard sur les silhouettes glissant gracieusement sur la glace, comme s'il s'agissait d'une condition tout à fait naturel. Comme s'il leur avait poussé des ailes, les propulsant invisiblement. Il n'y avait pas d'autres explications, n'est ce pas ? Comme des êtes humains pouvaient-ils se mouvoir aussi aisément sur de l'eau gelée ? S'agissait-il de leurs étranges souliers ? Avaient-ils été ensorcelés pour leur permettre de gagner davantage d'équilibre ? Ou bien... y avait-il des cordes tendues, que le regard de la blonde ne parvenait pas à discerner ? Obnubilée par ce spectacle qui se dressait sous ses yeux incrédules, l'Orine n'entendit pas son ami l'appeler, à quelques mètres de d'elle. Elle se rendit encore moins compte de la boule de neige qu'il forma entre ses mains gantées et qu'il lui jeta au visage, atteignant sa cible en plein dans le mille. « Bae ! » s'indigna la blonde après avoir poussé un râle outré qui fit se tourner dans sa direction plusieurs regards concernés. « Rah, tu vas me le payer, ça, croit moi ! » menaça la guerrière en s'accroupissant à son tour dans la neige pour récolter une masse duveteuse entre ses gants. Il s'agissait de gants de qualité, achetés par Hector, le partenaire d'Eden. Le premier avait gracieusement reconstitué la garde robe du duo, afin de leur permettre de passer totalement inaperçus. Les deux Orines s'étaient donc mis à la mode magicienne, des pieds à la tête, abandonnant volontiers leurs kimonos bien trop légers pour le climat hivernal des terres magiciennes. Hanako était donc vêtue d'une robe en coton au corset fort peu confortable, d'épaisses bottes en peau d'un animal qu'elle avait préféré ne pas chercher à identifier, et d'une cape de voyage épaisse dans un tissus qu'elle ne connaissait pas mais qui la maintenait au chaud. Si l'on ne l'avait pas vu plus tôt en tenue traditionnelle, il n'y avait plus aucune chance pour que l'on puisse l'identifier comme une fille de Maëlith.

Toujours contrariée par l'attaque qu'elle avait subit, Hanako tassa la neige entre ses mains, visa à l'aide de son bras libre et tira de toutes ses forces. La boule entama une trajectoire en cloche et termina sa course... Sur un tronc d'arbre, à plusieurs mètres de Bae. La garçon était d'ailleurs plié en deux, sursautant à cause du fou rire qui l'avait prit. Ne comptant pas en rester là, la blonde se mit à courir dans la direction du garçon, qui se mit à fuir en exécutant une série de pas chassés peu efficaces. La Hanatsu ne mit donc pas longtemps avant de le rejoindre et, sans la moindre forme de pitié, elle exécuta sa vengeance. D'une main, elle attrapa le col de la tenue de son compère et glissa sa main humide à cause de la neige fondue dans le dos du chenapan, qui cessa aussitôt de se moquer et écarquilla les yeux. « Ah ! Non, Hanako ! Arrête ça ! Retire ta mains de là ! » Se fut au coup de la blonde de se réjouir et d'esquisser un sourire mesquin. « Je t'avais dit que tu me le payerais. » répondit calmement la blonde en croisant les bras sur sa poitrine. Satisfaite par sa bêtise, Hanako replongea son regard sur la foule occupée à glisser sur la surface du lac. « Ca s'appelle "faire du patin à glace". » informa le blond en suivant le regard de son amie. « J'ai entendu des magiciens en parler entre eux. On pourra aller en faire, si tu en as envie. »  Hanako secoua doucement la tête, l'air las. « Non, je ne suis pas certaine d'être à l'aise sur ces drôles de souliers. Et puis, ta jambe... Ce n'est pas une bonne idée de pousser... » L'Orine glissa un regard vers le mollet du blond, qui remua sa jambe comme pour prouver qu'elle était de nouveau fonctionnelle. « Et bien, maintenant qu'Eden a enfin accepté de me laisser aller voir un médecin, ça va beaucoup mieux. Sans vouloir t'offenser,bien sûr. » « Aucune offense ressentie. » le rassura la blonde.

Hanako frissonna. De la neige avait coulé à travers son propre col, lorsque Bae l'avait prise pour cible. Le fautif remarqua le tressaillement de sa camarade et s'approcha d'elle. Il dénoua l'écharpe autour de son coup et l'enroula autour de celui de son amie. « Vient, Hector nous attend par là-bas. Il m'a demandé de venir te chercher. Je crois qu'il nous a pris des boissons chaudes pour nous réchauffer. » Bae tendit une main à Hanako, qui l'accepta. Marcher sur de la neige était encore quelque chose de nouveau, pour elle. C'était beaucoup plus embêtant qu'elle ne l'avait imaginé. Lorsqu'elle ne faisait plus attention, elle avait tendance à tomber sur les fesses. Malgré ce désagrément et le froid, elle appréciait assez les terres magiciennes. Ils étaient arrivés à une période particulièrement festive, où l'on célébrait cette drôle de chose appelée "la galette des neiges". Hanako n'avait pas tout à fait compris le principe mais elle savait qu'elle pourrait manger de la galette et aurait droit à du "vin chaud", une boisson de saison dont les mages blancs étaient particulièrement friands. Les gens semblaient tous de bonne humeur, encore plus que d'habitude, ce qui avait participé à atténuer légèrement la mauvaise humeur dont avait fait preuve l'Orine depuis l'enlèvement de Ran.

Le duo rejoignit le mercenaire, attablé seul dans un coin. Ils prirent place et, effectivement, de la nourriture et à boire les attendait. L'homme les invita à se servir et les adolescents ne se firent pas prier, ce qui fit sourire le guerrier ainsi que quelques magiciens alentours, heureux de constater que leur tradition avait du succès même auprès des étrangers. « Bien, il est temps de parler de la suite des... opérations. » commença Hector. « Est ce qu'Eden est rentré ? A-t-il retrouvé Ran ? » Le Corbeau était effectivement repartit sur ses traces après avoir légué ses protégés à son partenaire. Il comptait bien réparer son erreur et retrouver la demoiselle dont il avait perdu la trace, mais il ne pouvait pas le faire tant qu'il était encore accompagné. Il avait donc dû s'assurer que Hector prendrait sa relève avant de repartir le plus vite possible à sa mission. Le mercenaire secoua la tête. « Non... Aux dernières nouvelles,il suivait toujours la piste qu'il a trouvé mais sans succès à ce que je sache... Mais il a été rejoint par d'autres camarades de la Confrérie. Ils l'aideront à retrouver votre amie. » Hanako se mordit la langue. A chaque fois qu'elle repensait à la demoiselle aux cheveux châtains, une vague d'émotions négatives la regagnait vivement. Désormais, elle en était au cap de la culpabilité. « Mais pas d'inquiétude. Eden fait son travail, alors faisons le notre, d'accord ? » encouragea Hector en buvant une gorgée de sa boisson. « Alors... quelle est la prochaine étape ? » voulu savoir le garçon en croquant dans sa galette. « Eh bien, nous avons réussi à localiser le maître de Hanako. Nous allons donc nous rendre à lui en premier. J'ai réussi à négocier avec un magicien, qui nous tracera un portail jusqu'à une zone proche de l'endroit. » Hector expliqua les procédures qu'ils devraient suivre lors de leur voyage, et d'autres mesures de sécurités qu'ils devraient appliquer. Les deux Orines écoutèrent attentivement, hochant la tête pour laisser comprendre qu'ils obéiraient.

« Alors, des questions ? » Oh ça oui, Hanako en avait des questions. Des tas. Comment ferait-elle pour savoir que Ran serait sortie d'affaire, une fois qu'elle ne serait plus en contact avec lui ? Comment pouvait-elle se permettre de penser à son Lien alors que son amie était retenue captive, quelque part ? Comment faire pour apprendre à se défendre plus rapidement ? Sa tête tournait sous le flots des autres questions qui tourbillonnaient dans sa tête. Hanako savait que si elle se mettait à parler, elle ne s'arrêterait plus, aussi préféra-t-elle ne rien dire, s'appuyant contre l'épaule de son pair. « Est ce qu'on peut ravoir du chocolat chaud ? » demanda Bae pour essayer de détendre l'atmosphère.
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Jeu 28 Nov 2019, 08:36


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La galette des neiges.


J'ai fait un post un peu "déprimant" et abordant le suicide. Si vous êtes sensible à ce thème, s'il vous plait, ne lisez pas ce message. ^^:

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Jeu 28 Nov 2019, 19:41


Gid était fatigué. Épuisé même. Épuisé de devoir faire l’arbitre entre Gidéon et Ginna. Il ne pouvait rester qu'impuissant face à leurs chamailleries. N’avaient-ils pas compris que l’un ne pouvait pas vivre sans l’autre ? Lui-même faisait partie du lot. Même s’il avait l’impression de ne pas exister à côté d’eux. Ils prenaient tellement de place. C’était difficile pour prendre possession complète de son corps. Parce que c’était son corps également. Que les deux autres le veuillent ou non, c’était la même chose.

Malheureusement, Gid n’avait pas l’habitude de jouer des coudes avec ses deux compères et il était légèrement casanier. Il préférait rester bien au chaud. Alors, ce matin, il avait été surpris lorsque c’était lui-même qui avait ouvert les yeux. Il avait attendu que les deux autres se réveillent à leur tour et que l’un lui pique sa place … sauf que Ginna et Gidéon avaient passé toute la nuit à s’égosiller pour savoir lequel des deux allait pouvoir se rendre au bal des douze cycles lunaires et ils étaient maintenant bien trop fatigués pour prendre le relais. Gid se retrouvait donc seul à gérer ce corps et cela le rendait mal à l’aise.

Il avait mis un temps certain pour choisir ses vêtements. Devait-il prendre le costume noir ? Ou alors, un pull et pantalons noirs feraient peut-être l’affaire ? Devait-il y rajouter une écharpe rouge ou bleu nuit ? Et ses gants ! Par Ethelba, les gants ! Devait-il choisir les gants en laine ou en cuirs doublés ? Gid n’avait encore jamais pris de décision seul et il avait peur de mal faire. Et si Gidéon ou Ginna reprenait le contrôle dans la journée, Gid ne voulait pas qu’ils lui fassent des reproches sur ses choix vestimentaires … Qu’importe que d’avoir des vêtements lorsque l’on restait enfermé dans sa tête !

Au bout d’une bonne heure, Gid choisit de ne pas choisir et enfila le costume, le pull et le pantalon, puis y rajouta les deux écharpes et mit un gant en laine sur une main et celui en cuir doublé sur l’autre. Il se sentait apaisé. Cette première étape était passée.

Puis vient le moment du petit-déjeuner. Il s’était installé sur une des tables de l’auberge dans laquelle il avait passé la nuit. Quelques secondes plus tard, un magicien s’était approché de lui en lui tendant la carte des délices qu’il pouvait commandé. La main tremblante, il prit la carte. Voilà qu’il devait à présent choisir ce qu’il allait manger ! Et si ce n’était pas bon ? Et si c’était trop bon, mais qu’il n’en avait pas commandé assez ? Et s’il découvrait qu’il était allergique à un aliment ? Peut-être qu’il allait mourir ? Ou pire ! Et si Ginna ou Gidéon était allergique à l’un des aliments et qu’il ne le savait même pas ? Comment le vivrait-il si l’un des deux avait des brûlures d’estomac ? Et surtout quelle serait leur réaction s’ils n’aimaient pas ses choix culinaires ? Oh non. Il ne pourrait pas le supporter ! Il ne voulait pas d’ennui !

« Est-ce que vous allez bien monsieur ? » lui demanda alors le serveur. « Quoi ? » répondit-il la gorge sèche. « Je ne me sens pas très bien. C’est moi où il fait vraiment chaud ici ? » Avec son écharpe bleue, Gid s’éventait le visage. « Attendez, je vous apporte de l’eau. Voilà. Tenez. » déclara le magicien en posant devant le sorcier un verre d’eau. Gid tendit son bras vers le récipient mais arrêta son geste à quelques centimètres de sa surface. Et s’il était empoisonné ? Il avait entendu parlé Ginna lorsqu’elle disait qu’il ne fallait pas faire confiance aux magiciens … Gid déglutit. Il avait peur. Il leva le regard vers le serveur, essayant de trouver quelque chose dans son regard et dans son attitude qui pourrait l’aider à savoir s’il avait ou non empoisonné ce verre.  Cependant, Gid ne savait pas quoi regarder et ni comment l’interpréter. Il appela à l’aide les deux autres intérieurement. Après tout, c’était une question de vie ou de mort et Ginna et Gidéon avaient leur mot à dire sur ce point. Sans parler que cela pourrait éviter à Gid de décider si oui ou non, il allait tenter sa chance. Il attendit quelques secondes, mais aucune voix intérieure ne s’éleva. Il était seul. Il en aurait pleuré. Mais il savait que cela ne se faisait pas devant des inconnus … et peut-être un éventuel ennemi empoisonneur. Non, il valait mieux ne pas perdre le verre et passer directement au menu.

Le bras toujours tendu, il dévia sa main et attrapa la carte avec un hochement de tête résolu. Le magicien regarda Gid en haussant les épaules. « Je vous laisse quelques minutes pour choisir monsieur. Je reviens vers vous tout de suite. » Et il s’éloigna s’occuper d’autres clients. Gid détailla encore la carte et son cœur manqua un battement. Il y avait tellement de choix ! Mais pourquoi ? Pourquoi fallait-il que tout soit aussi compliqué ? Et pourquoi Ginna et Gidéon n’étaient jamais là quand il avait besoin de lui ? Il voulait juste manger quelque chose … Mais s’il faisait le mauvais choix, il devrait en payer les conséquences, il le savait. C’était si dur de faire un choix ! Est-ce que Ginna voudrait prendre un verre de jus d’orange ? Et est-ce que Gidéon serait d’accord pour prendre des crêpes ? Il était certain que Ginna avait un régime alimentaire difficile. Quelque chose avec le viande, lui semblait-il. A moins que ce ne soit avec les fruits. Par Ethelba ! De l’aide ! Et Gidéon … est-ce que c’était lui qui n’aimait pas les confitures avec des morceaux ? A moins que ce ne soit lui-même ? Il ne savait plus. Gid avait l’impression que son choix allait être déterminant pour l’avenir de l'univers. Comme si le fait qu’il choisisse un pain au seigle à la place d’un pain au maïs allait faire éclater une guerre sans précédent sur les Terres du Yin et du Yang. Il ne voulait faire de mal à personne. Il voulait juste manger quelque chose de bon.

Le magicien revint bien trop tôt au goût de Gid. « Alors, vous avez fait votre choix ? » demanda-t-il d’une voix chantante. « Hum. Et bien ... » mais Gid ne put pas terminer sa phrase. Tout simplement parce qu’il ne savait pas quoi dire. Il y avait tellement de mets … C’était trop dur de faire un choix ! Et il savait que son compte en banque ne pouvait pas lui permettre de prendre une assiette de chaque. Il fallait qu’il soit raisonnable. Mais … Il ne voulait blesser personne. « Je peux vous conseiller le plat du jour, si vous le souhaitez ! »  fit le serveur, voyant la détresse du sorcier. « Oui, le plat du jour c’est parfait ! Voilà ! Un plat du jour s’il-vous-plaît ! »  Aaaaah. Il se sentait mieux tout d’un coup. Il allait pouvoir manger. « Mais, je ne vous ai pas dit ce qu’il y avait dedans ! » Gid fit la grimace. « Ce n’est pas grave. Je… Je vous fais confiance, on va dire. » Gid sourit de toutes ses dents au magicien. Ce dernier, par contre, regardait le verre d’eau toujours intact. Sentant le jugement du serveur, Gid s’empressa d’agripper le verre et le bût d’un trait. « Aaah ! » fit le sorcier essoufflé. « Très bonne eau, merci. » Le magicien secoua la tête face à tant de simagrées, puis il se retira dans la cuisine déposer la commande au chef cuisinier de l’auberge. De son côté, Gid mit ses deux doigts sur sa carotide, espérant que son cœur battait toujours. Il comptait toujours ses battements lorsque le serveur lui déposa son assiette sur la table devant lui. « Voici un beau morceau de galette, monsieur. J’espère que vous aurez la fève. Cela vous apportera beaucoup de ... » Mais Gid ne l’écoutait pas. Qu’est-ce qu’une fève ? Est-ce que c’était un légume ? Un fruit ? De quelle couleur c’était ? Vert ? Ginna n’aimait pas le vert. Elle aimait le rose. Est-ce que c’était gros ? Est-ce qu’il allait se casser une dent ? Peut-être même qu’il allait s’étouffer ? Son visage se crispa de dégoût. S’il y avait une fève dans sa galette, cela voudrait dire qu’il y avait des morceaux. Et les morceaux … Eurk. En fait, c’était bien lui qui n’aimait pas les morceaux dans les confitures … et dans les galettes apparemment.
1387 mots.
Merci  nastae
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Ven 29 Nov 2019, 09:14


C’est la première fois que je peux réellement voir les magiciens à l’œuvre. Et c’est … bizarre. A vrai dire, je ne sais pas si cela m’impressionne ou m’exaspère. Toute cette entraide … Ces sourires joyeux … Ces éclats de rire. Je ne sais pas ce qui m’a pris de venir ici. Surtout que ce n’était pas la meilleure époque pour aller chercher des plantes pour Monsieur Gaston … Non, j’imagine que c'est cette période festive qui m’a donnée l’eau à la bouche.

Je ne suis pas retournée chez les mages blancs depuis mon escapade avec Kaahl Paiberym. D’ailleurs, lui aussi, je ne l’ai pas revu depuis. Peut-être qu’il sera là ? Ou peut-être que non. Qu’importe. J’ai décidé de venir ici sur un coup de tête. Je souhaite parfaire mon éducation et maintenant que je suis diplômée de l’Académie, je n’ai de compte à rendre à personne ! Ou presque. Quoiqu’il en soit, j’avais pris quelques bagages et étais partie de la boutique de Monsieur Gaston prétextant une affaire familiale. Je sais bien qu’il n’a pas gobé ce mensonge. J’en subirais quelques remontrances plus tard. Tant pis. J’ai tellement envie de voir ce qu’il se passe ici que je n’en ai que faire des conséquences …

Mais, je ne m’étais pas du tout attendu à cela. J’ai l’impression qu’ici, tout le monde est content, heureux, à l’écoute d’autrui et bienveillant. Cela me ferait presque peur. Je ne sais même pas comment réagir en fait. Il y a dix minutes, j’ai bousculé une femme dans la rue. Je n’ai pas eu le temps d’ouvrir la bouche pour lui dire de regarder où est-ce qu’elle mettait les pieds, qu’elle était déjà en train de me couvrir d’excuses en me proposant d’aller m’offrir un chocolat chaud à côté de la patinoire. J’en suis restée pantoise … mais je n’allais quand même pas laisser passer un chocolat chaud gratuit ! Alors, j’ai fini par accepter. Je ne sais même plus si je l’ai remerciée. Ce n’est pas très grave. Après tout, elle me l’a proposée d’elle même … Je n’ai rien demandé. Les gens d’ici sont vraiment étranges ! Même ce chocolat chaud me paraît plus doux et onctueux que ce que j’ai bien pu boire lors de ma vie d’étudiante. Cela ne m’étonnerait pas qu’il y ajoute un ingrédient interdit rendant les consommateurs accros à ce breuvage … Il n’y a pas d’autres réponses … Sinon pourquoi j’en aurais envie d’un autre aussi rapidement, hein ?

Et puis toute cette neige ! A Amestris, il est rare d’en voir … alors pouvoir faire un patin sur une patinoire ? C’est sûrement du jamais vu dans la capitale sorcière. Pourtant, ici, j’ai l’impression qu’ils en ont l’habitude. En m’approchant du Lac gelé, je peux voir certains magiciens faire des acrobaties tellement maîtrisées que j’aurais honte d’aller enfiler des patins et tenter l’expérience. Non, la terre ferme me semble plus rassurante. Au moins, je n’y risque pas de finir les quatre fers en l’air devant les yeux d’inconnus et magiciens qui plus est. Non vraiment, mais qu’est-ce que je fais ici ?

Si je cherchais de quoi me convaincre que je fais bien partie du clan sorcier, je n’ai plus de doute. Toute cette mignonnerie – parce qu’il n’y a vraiment pas d’autres mots – me dégoûte un peu. J’ai l’impression d’être à côté de la plaque à chaque seconde et c’est un sentiment que je n’apprécie guère. Non, non, aller donner la main à cette petite vieille pour qu’elle traverse la rue sans se casser le col du fémur ne me tente pas du tout. Chacun pour soi Mamie ! C’est comme ça ! Et aller donner des couvertures aux plus frileux … Non mais qu’est-ce que ce pays ? Pourquoi les gens d’ici débordent autant d’amour et partage ? Est-ce que c’est comme cela qu’ils vivent vraiment ? Genre toute l’année ? Parce que … c’est bizarre non ? Aller ramasser le bonnet de cette gamine qui est tombée sur la patinoire, ou donner des gâteaux gratuitement aux gens qu’on a bousculé … franchement, est-ce que tout le monde fait ça par ici ? On se croirait chez les Anges ! Bon, pour être honnête, je ne suis jamais allée chez les Anges … mais je n’imagine pas les choses si différemment de ce que je vois ici … En plus, ils ne sont pas très loin d’ici … Est-ce que c’est leur influence angélique qui a rendu Les Terres du Lac Bleu aussi … nian-nian ? Parce que là quand même ça frôle le ridicule ! Jamais je n’irais offrir un verre de vin chaud à mon voisin … A moins qu’il ait quelque chose qui m’intéresse, comme un échange de bon procédé. Il m’offre un verre de chocolat chaud, et je lui offre en retour un verre de vin chaud … Ou alors, il m’offre un verre de chocolat chaud et je garde le verre de vin chaud pour ma pomme … Oui, cela me paraît plus normal. Vraiment. Ce sont des personnes à part ces magiciens. Non, et puis l’autre qui propose des balades en calèche ! Pff, qu’est-ce que c’est … nul ? Je crois que ses deux derniers clients se sont fiancés dans sa calèche, tiens. Haha, qu’est-ce que c’est grotesque ! Et puis quel manque d’originalité ! Si cela se trouve, leur premier enfant aura le nom du cocher ! Ils sont débiles ! Et dire, que j’avais envisagé plus jeune d’intégrer leur rang ! Non, mais quelle idiote ! J’en aurais crevée ! C’est sûr ! Jamais je n’aurais réussi à m’intégrer ! J’aurais passé mes journées à vomir de dégoût face à tous ces simagrées de bonheur, de plénitude et de serviabilité. … Ou alors, j’aurais passé ma journée à faire des blagues malhonnêtes à tous ces gens crédules … pas sûr que je n’aurais pas fini en prison, par contre. Pff, qu’est-ce que je raconte, ils sont bien trop gentils ! Si cela se trouve ils m’auraient fait la morale en me disant qu’il faut toujours aider son prochain blablabla et ils auraient terminé en me faisant un bisou sur le crâne en me souhaitant une bonne journée ! Au final, heureusement pour eux que je ne sois pas devenue magicienne … J’aurais été terrible ! Il aurait été impossible que je devienne comme eux. Ah ça non ! Merci, mais non merci ! Non, non, je ne me serais pas plu ici. A part que … Bah, il n’y a pas d’esclaves ici. Et ça – même si ça m’arrache la gorge de le dire – c’est plutôt un point positif. Ils sont au moins assez intelligents sur un point … Mais bon, juste sur ça ! Parce que je reste … Ça reste en-dessous des pâquerettes quoi ! Non mais, regardez-moi ça ! Ces deux amoureux qui se tiennent par la main en glissant sur la glace ! Ils sont débiles ou quoi ?!? Jamais on ne montre qu’on apprécie quelqu’un ! Jamais ! Autant donner son nom, son adresse et son plus gros point faible à ses ennemis, ça sera plus rapide pour ruiner sa vie ! Ah, qu’est-ce que j’aimerais que Mertle soit là ! On rigolerait bien toutes les deux à zieuter tous des débiles mentaux ! On pourrait en écrire un bouquin tiens ! Sûr qu’ils se vendraient comme des p’tits pains à Amestris ! On se foutrait bien de leurs tronches à ses blancs-becs ! Et puis, c’est quoi cette manie de filer de la bouffe à toutes les personnes qui passent devant soi ? Bon allez, autant en profiter non ? Je suis pas tarée non plus !

« Bonjour Mademoiselle ! C’est une magnifique journée ne trouvez-vous pas ? » me demande le gars qui tient un stand de pâtisserie. Si je ne savais pas qu’il était un magicien, j’aurais sûrement pensé qu’il se moquait de moi. « Oui, on peut dire ça. » lui répondis-je tout de même espérant que cela suffira à ce qu’il me donne un morceau de gâteau. « Olala, mais oui ! Le temps est excellent pour cette Journée de la Galette ! » « Galette ? » je demande l’eau à la bouche. « Mais, oui, mademoiselle ! C’est la Journée de la Galette ! Ne me dîtes pas que vous n’avez pas encore mangé de la Galette aujourd’hui ? » « Bah non » je dis, irritée par tant d’extravagance. « Olala, ce n’est pas possible ! Attendez, il m’en reste encore quelques parts ! Vous avez de la chance ! Tenez ! Elle ne coûte que quelques pièces ! » « Ah, elle n’est pas gratuite ? » fais-je déçue. « Olala, non ma p’tite dame, il faut bien que je vive voyez-vous. Alors comment vous la trouvez ? Non, ne me dîtes pas ! Je suis si heureux que je sois la personne qui ait fait votre première Galette ! Oh, c’est tellement magique ! Vous ne trouvez pas ? »
1439 mots.
Merci  nastae
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Ven 29 Nov 2019, 21:02




Le lac gelé s'étendait sous son regard triste. Il sentait les fils de soie de sa destinée lui glisser entre ses doigts faibles sans qu'il ne puisse les retenir ni les attraper. Chacun d'entre eux disparaissait à tout jamais dans le néant. Impuissant dans un océan tumultueux, il n'était qu'une petite feuille ballotée. Comment trouver un but à l'existence d'un clone si ce n'était en prenant appui sur la personne originale dont il n'était qu'une maigre copie ? Mais Devaraj ne voulait pas d'eux et des dizaines de ses clones héritaient de ses maladies psychologiques sans pouvoir comprendre ce qu'il leur arrivait. Ils étaient pour la plupart faibles, sans défense, malheureux. Il suffisait de voir Râmses en train de se disputer avec un Magicien sur le prix à donner en échange d'une part de galette. Ces dernières étaient gratuites, sur la base du don, mais Râmses trouvait quand même le moyen de rouspéter. Le brun était devenu extrêmement radin depuis l'acquisition du buisson qui produisait des pièces d'or, sa paranoïa lui faisait croire qu'on voulait sans cesse lui soutirer de l'argent.... "Comment ça, gratuit ? C'est un mensonge ! Faîtes attention où j'appelle Tommy !" Dasaälm s'approcha du duo pour intervenir avant que la violence de son frère ne dégénère la situation. Il tira fermement sur le bras de son cadet pour se placer entre lui et le marchand. "Excusez-le, il ne connait pas bien ce pays. J'aimerai trois parts en échange de vingt pièces, dix pour les galettes, dix pour les orphelins qui viendront vous réquisitionner leurs parts." L'Orisha prenait soin de se montrer bienveillant, car il pensait que cela lui permettra de faire tout l'inverse de Devaraj et donc, de ne pas finir dans le même état que lui. Il avait un pari : jamais il ne sombrera dans la folie, bien qu'il en ai tous les germes. Le défi de toute une vie, à tenir.

Leur petite famille louait non loin d'ici une maison en bois avec un étage et une terrasse, qui donnait sur les berges du lac pour offrir un paysage extrêmement agréable aux voyageurs peu habitués à ce genre de climat. Le désert de Mow était très loin de proposer des vues aussi pittoresque et bien que Megido soit une très belle ville, son charme était tout à fait différent de ces rivages exotiques. Lorsqu'ils avaient vu les préparations pour la fête, ils avaient décidé de faire escale. Non seulement, cela leur permettait de faire une pause de plusieurs semaines durant leur voyage vers Avalon, mais en plus Dasaälm avait besoin d'étudier pour rattraper son retard temporel sur les adolescents Orisha qui étaient étudiants à l'école. Dans la Capitale de leur pays, il n'arrivait pas vraiment à se concentrer sur ses examens, sans cesse distrait par sa belle-famille, angoissé par les moqueries des enfants, qui en savaient bien plus que lui, l'étranger à la peau blanche et aux cheveux verts. On lui avait venté les librairies magiciennes. Il avait prit deux livres de religions, un d'histoire nationale et un d'économie, avant de partir. Mais l'enseignement ne s'arrêtait pas aux frontières de son propre peuple, ainsi acheta-t-il sur place de nombreux ouvrages sur la géographie, pour le voyage ; des livres sur la culture et les mœurs magiciennes et sorcières, ainsi que de quoi apprendre la calligraphie en plusieurs langages différents. Il ne comptait pas repartir avant d'avoir ingurgité tout ce savoir, les connaissances concernant sa nature d'Orisha en priorité.


"Dasaälm..." Ish s'approcha doucement de son mari, jusqu'à poser ses mains sur les épaules de l'homme assit à son bureau. "Tu n'as toujours pas goûté à ta galette." Elle toucha la tasse qui reposait abandonnée dans un coin de la table. "Et ton thé est froid." L'Orisha à la peau sombre soupira. "Fais une pause. Tu ne peux pas tout apprendre d'un coup, ta mémoire va saturer." Malheureusement pour lui, Dasaälm avait hérité de l'Original du peu de patience et de la tendance à faire des fixations sur ses objectifs. Il ne s'était, à vrai dire, même pas rendu compte que l'heure avait passé aussi vite. La nuit était tombée sur les terres gelées. Ce chapitre sur les différentes guerres de l’Ère précédente était passionnant. Il en avait fait un schéma bourré de notes diverses et variées, après avoir recoupé divers ouvrages. Cependant, sa femme avait raison. Il n'était plus certain de se souvenir par où il avait commencé sa séance d'apprentissage et la fatigue lui brûlait les yeux. D'une voix pâteuse, il grommela. "Râmses ?" Elle fit une moue. Elle ne supportait que difficilement que son mari s'occupe de cet énergumène comme s'il s'agissait de leur propre fils. "Il est sorti dehors pour faire du patins avec les enfants, puis il est revenu avec des jouets en bois qu'il dit vouloir améliorer avant de les redonner à leurs propriétaires demain." dit-elle, un peu méprisante. Dasaälm écarquilla les yeux. "Suris les protègent de ces fameuses améliorations..."   Son regard se posa sur la galette, ce qui lui ouvrit les yeux sur son appétit actuel. Son estomac criait famine. "Tu as mangé la tienne ?" Il attrapa l'assiette. "Je comptais t'attendre, mais en te voyant si accaparé, je n'ai pas tenu ma décision." dit-elle d'un air faussement déçue. Il ricana avant de dévorer la pâtisserie petit morceau par petit morceau, dès fois qu'il y aurait la fève, il ne voulait pas s'étouffer avec. "Que dirais-tu d'un moment de détente ?" Il releva la tête vers sa femme, un sourire en coin. "Oh, je ne t'ai pas dis. J'ai acheté un livre érotique magicien. Nous avions bien dit que nous en trouverons un pour chaque pays."


998 mots.
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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam & Freyja
Sam 30 Nov 2019, 21:21


Image réalisée par Yuumei


Tout était blanc. Les flocons embrassaient tout le paysage de leur éclat puissant. Au loin, les montagnes avaient revêtu leur apparat d’hiver : on ne voyait plus une once de leur peau grisâtre. Le bleu du ciel avait disparu au profit d’un gris très pâle, duquel les cristaux opalins chutaient encore. Çà et là, des enfants jouaient à s’attaquer à coup de boules de neige. Quelques bonhommes avaient vu le jour, parés d’atours comme de vieilles écharpes détricotées. A Lumnaar’Yuvon, il ne neigeait presque jamais. Krah ne durait pas assez longtemps. Priam fronça le nez. Il pivota, de sorte à se placer dos à la fenêtre. Picasso dormait profondément sur le canapé, Rutabaga était affalée sur le tapis près de la cheminée, et Paddy somnolait sur son coussin. Le froid leur avait porté un coup dur. Leurs métabolismes semblaient fonctionner au ralenti, si bien que les trois animaux passaient la majeure partie de leur temps à se reposer. Il aurait aimé pouvoir faire de même, malheureusement, il lui était impossible d’amener Yuvon et ses chèvres à l’intérieur. Comme il se dirigeait vers l’entrée, l’Ange attrapa l’épais manteau nécessaire à sa survie, enfila les hautes bottes fourrées qu’il avait achetées, puis sortit. L’air frais le saisit. Il enfouit ses mains dans ses poches et marcha d’un pas vif jusqu’à l’écurie. Dans les rues des Jardins, l’effervescence régnait. La galette des neiges émerveillait petits et grands, qui s’empressaient de participer aux différentes activités – patinage, luge, dégustation de chocolat et de vin chauds, et bien entendu, de galette. C’est un peu niais, mais bon, on va dire que c’est mignon, songea le brun en contournant un groupe de jeunes occupé à spéculer sur le futur gagnant ou la future gagnante de la fève. Il irait prendre part aux festivités aussi, plus tard dans la journée. Pour le moment, ses bêtes l’attendaient. Elles l’accueillirent d'ailleurs à grands renforts de bêlements et de hennissements – ceux rauques et doux, un peu comme un vrombissement, que Yuvon produisait pour réclamer de l’attention ou témoigner son contentement. Le berger sourit et entama son travail. Il sortit les animaux dans l’allée ; pendant qu’ils mangeaient, il récura les stalles. Dès le printemps, il faudrait qu’il s’occupât de la construction des siennes. Il leur aménagerait un pré à l’arrière, pour qu’ils eussent toujours accès à l’extérieur.

La vérité, c’était qu’il commençait à prendre goût à ses excursions parmi les autres peuples – et pas uniquement pour les rencontres aussi amusantes que dangereuses qu’il pouvait y faire. Son voyage jusqu’ici l’avait initié à la découverte de nouveaux paysages et, malgré son attachement évident à sa terre, il avait apprécié. Il avait même craint de devoir rentrer définitivement chez lui et de ne presque plus parcourir le monde – car il n'était pas question, à l'époque, de finir sa vie ailleurs qu’au milieu des champs d’or. Les choses avaient changé. Il avait changé. Il demeurait un fils de Réprouvés et sa fierté à ce sujet ne faisait aucun doute. Cependant, il avait laissé derrière lui l’adolescent grognon et renfermé qu’il avait pu être – ce qui ne l’empêchait pas de se montrer particulièrement grognon et renfermé de temps à autre. Sur ce point, on ne le changerait probablement jamais. Toutefois, à mesure qu’il vivait éloigné de ses pairs, son esprit s’ouvrait. Bien sûr, il considérait toujours que la plupart des comportements des individus non-bipolaires étaient étranges, voire stupides, et croyait encore fermement aux Zaahin, mais il avait fait l’effort d'adopter les savoir-vivre angéliques et magiciens. Un petit peu. Suffisamment pour ne pas être ostracisé. En dehors de son cercle intime, il restait de toute façon quelqu’un de plutôt discret – sauf quand il commettait une bévue que nul ne pouvait manquer. Cercle intime plutôt réduit, au demeurant. Il n’avait pas réussi à tisser autant de liens qu’au sein de son village natal, et leur nature laissait à désirer. Ils demeuraient relativement superficiels, malgré tout. Peut-être que le temps ferait son travail pour les creuser de sillons plus profonds. Priam renifla. Son nez coulait à cause du froid. Si pour lui, la solitude n’avait jamais été un problème, il réalisait désormais que c’était parce qu’il ne s’était jamais retrouvé véritablement seul. Lumnaar’Yuvon grouillait de vie ; il y connaissait tout le monde et chacun avait toujours un mot pour l’autre. Ici, il était entouré d’inconnus. Hormis ses quelques amis, les gens lui demeuraient indifférents. L’absence de Laëth accentuait ce sentiment. Elle lui manquait. Il aurait aimé qu’elle vînt avec lui jusqu’ici et qu’ils admirassent ensemble la lumière blanche du paysage. Debout au bord du lac couvert de gel, il laissa ses pensées se perdre dans de tendres souvenirs.

Quelqu’un tira sa manche. « Tu patines pas ? » Un gamin, ses patins à la main, l’observait. A côté de lui, un chien, assis, se trémoussait. Sa truffe était couverte de neige et ses yeux brillaient d’excitation. Des cristaux de froid se cramponnaient à sa fourrure, si bien qu’on avait l’impression qu’elle brillait. « Je ne sais pas patiner. » admit l’Ange. « Je peux t’apprendre ! » - « Non c'est b- » - « Allez tu verras, c’est super facile ! Viens ! » Il lui avait pris le bras et l’entraînait à sa suite. Pour qui est-ce qu’il se prenait, il n’allait pas… Oh. Au point où il en était. Arrivés devant un cabanon en bois, l’enfant s’arrêta et entra en grande discussion avec un loueur de patins. Il posa quelques questions à l’Ailé, qui y répondit sans broncher. Chaussures à la main, ils se dirigèrent vers le bord du lac. Ils les enfilèrent, puis Priam suivit le jeune garçon sur la glace. Il ne se sentait pas du tout stable. Mais alors, pas du tout. Il tendit les bras de chaque côté et lutta contre le déséquilibre. Le gamin, déjà, décrivait des cercles autour de lui. Il était drôlement agile. Le chien courait derrière lui ; il glissait tous les trois pas, tombait et se laissait dériver sur la glace quelques secondes. « C’est quoi ton bordel, là ? Je vais me casser la gueule, c’est sûr ! » Un rire fit écho à ses propos. « T’es un Ange, c’est ça ? Bon ben sors tes ailes, au pire, si tu tombes, tu te rattrapes en volant ! » Evidemment. C’était un enfant, il avait forcément réponse à tout. Empreint de son attitude désinvolte et grognonne, le fils de Réprouvés déploya son plumage blanc. Le gamin s’arrêta, les yeux émerveillés. « J’aimerais trop avoir des ailes, moi aussi. » La fascination perçait même dans sa voix, et l’Ange, si peu à son aise qu’il pouvait l’être sur des patins – et donc naturellement agacé –, ne put s’empêcher de sourire face à ce comportement enfantin. « Un jour peut-être, on ne sait jamais. Tu es un Magicien, c’est ça ? » Le garçon hocha la tête. « Je m’appelle Damibert, mais tu peux m’appeler Dam ! Et toi ? » Damibert. Le brun haussa les sourcils. C’était laid. Certains parents n’aimaient vraisemblablement pas leur progéniture. « Priam. » - « Priam ? C’est marrant, j’ai un ami qui s’appelle Priamus ! C’est presque pareil ! » C’était tout aussi moche. Peut-être un peu moins, quand même. Damibert… Il comprenait qu’il proposât aux autres de l’appeler Dam. Ce serait très bien. « Et ton chien, comment il s’appelle ? » - « C’est Fantasia ! C’est une fille. » Priam jeta un regard à l’animal et sourit. Ça lui allait bien. « Hum. Tes parents, ils sont où ? » - « Partis boire du vin chaud ! » lança l’enfant en s’éloignant sur ses patins. Ouais. S’il avait pu, il aurait certainement fait pareil.

Les deux acolytes patinèrent longuement. Au début, Priam se raccrocha de nombreuses fois à la puissance de ses ailes et pesta plus que de raison – tant pis pour les oreilles enfantines, bien qu’il jurât plus en Zul’Dov qu’en une autre langue. Toutefois, plus les minutes défilaient, plus il acquérait de l’aisance. Il vacillait encore, et ses appendices plumeux le soutenaient toujours dans son entreprise, toutefois, il évoluait avec plus de fluidité. Il en vint même à sourire de plaisir en traversant à vive allure des portions du lac, pris dans sa course avec le jeune Magicien et sa chienne. L’animal présentait des dons de vitesse accrue, si bien qu’il répétait sans peine plusieurs allers-retours quand ils n’effectuaient qu’une seule longueur. Étreints par la fatigue, les deux patineurs finirent par retourner sur la berge. Ils retirèrent leurs chaussures de patinage pour en remettre qui leur permissent de marcher et, comme ils se l’étaient dits, se dirigèrent vers une tente qui proposait des parts de galette. Chacun en prit une, puis ils retournèrent près du lac gelé. Le fils de Lumnaar’Yuvon ne s’y attendait pas, néanmoins, son regard fut attiré par une silhouette qu’il crut reconnaître. Il s’arrêta, ses patins jetés sur son épaule. « Za ? » Damibert, qui courait derrière, se stoppa près de lui dans un dérapage maîtrisé – il se raccrocha tout de même à sa manche. « C’est qui ? Tu la connais ? » S’il savait.

1474 mots
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[Événement] - La galette des neiges 1628 :


[Événement] - La galette des neiges 2289842337 :
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Ven 06 Déc 2019, 18:20

La galette des neiges.
Kaori avait quitté son ami, Zéphyr, il y avait de cela quelques jours pour finir seule son voyage jusqu’aux Terres du Lac Bleu. Galvanisée par cette nouvelle rencontre, elle était prête à parcourir encore des kilomètres s’il le fallait. Cela ne fut pas nécessaire puisqu’elle arriva sans encombre à la gigantesque étendue d’eau glacée. Ses yeux s’illuminèrent lorsqu’elle vit des gens patiner sur la glace et l’envie de faire comme eux la prit soudainement. Ce devait être si amusant ! Mais tomber là-dessus devait être douloureux… Elle hésita un peu en voyant qu’une personne était tombée, ayant sans doute fait un mauvais mouvement ou ayant voulu un peu trop frimer. La jeune fille secoua la tête et se tapota les joues. Elle ne devait pas avoir peur, pas d’une si petite chose ! Et puis, elle se devait de découvrir cette sensation. Sa curiosité l’emporta et elle se dirigea vers un petit chalet qui proposait une location de patins. Elle posa quelques pièces d’argent sur le comptoir et récupéra son graal avant d’aller s’asseoir un peu plus loin pour les enfiler. Une fois ses patins aux pieds, elle s’avança vers la glace d’un pas quelque peu hésitant.

Une pointe… après l’autre… La demoiselle ne se pressait pas, ne souhaitant pas faire un vol plané directement. Après plusieurs tentatives, elle finit par arriver à tenir debout, les jambes tremblantes. Bien, maintenant que cette étape était passée, il allait falloir apprendre à se déplacer avec, ce qui n’allait pas être une mince affaire ! Prenant son courage à deux mains, elle leva sa jambe droite et… glissa en arrière, se retrouvant à plat ventre sur la surface froide et gelée qui se trouvait il y a pourtant quelques secondes sous ses pieds. Elle poussa un petit gémissement et se mit à quatre patte et, n’écoutant plus que sa détermination à réussir, se remit sur ses pieds. Bien… Alors apparemment il ne fallait pas essayer de marcher normalement sur la glace… Peut-être que si ses pieds ne se décollaient jamais du sol elle réussirait à avancer sans tomber ? Elle décida de s’y essayer. Pliant à peine les jambes, elle avança sa jambe gauche sans que la lame ne se décolle du sol et… elle se retrouva à faire un grand écart, la fraîcheur du gel venant lui mordre les jambes. La jeune fille laissa échapper un petit cri cette fois, la douleur étant plus intense. À ce rythme-là elle n’arriverait pas à patiner avant le coucher du soleil… Elle était prête à abandonner et à rendre ses patins lorsqu’un jeune homme s’approcha d’elle avec un large sourire, lui tendant la main.

« C’est la première fois que tu patines, non ? » demanda-t-il avec un large sourire. L’Orine répondit par un simple hochement de tête. « Ça se voit ! Allez, prends ma main je vais te montrer. » Les joues de la demoiselle virèrent au rouge alors qu’elle glissait ses doigts dans la paume de l’inconnu. Celui-ci l’aida à se relever et se présenta sous le nom de Lythron. Il était jeune et beau, sans doute devait-il avoir du succès auprès de ses dames… Ses cheveux bruns étaient parsemés de mèches roses sur les côtés, donnant à son visage une impression de féminité qui n’était pourtant pas déplaisante. Ses yeux avaient la même couleur que l’eau du lac lorsqu’il n’était gelé et Kaori aurait bien pu s’y noyer si elle n’avait pas toujours en tête sa rencontre avec l’Humain qui l’avait quelque peu bouleversée. Les lèvres du jeune homme étaient gercées, sans doute qu’il était là depuis un petit moment. Une question tarauda la jeune femme qui lui demanda s’il était un Magicien. Son interlocuteur eut un sourire mystérieux et éluda la question brillamment en montrant à la novice comment se servir de ses patins. Il commença par lui faire une démonstration, lui intimant de bien regarder ses pieds en toute circonstance. C’est en l’observant qu’elle comprit son erreur. Avec plus de confiance, elle s’élança. Mettant son poids vers l’avant, elle commença à laisser glisser son patin droit sur la glace avant de l’enlever du sol, le remplaçant immédiatement par son patin gauche. Il lui faudrait encore un peu de temps pour maîtriser cette technique, mais elle sentait qu’elle avait déjà bien progressé grâce à sa nouvelle rencontre. Fière d’elle, elle se tourna vers Lythron, un large sourire aux lèvres et prête à réitérer son exploit. Elle sursauta en voyant que celui-ci était aussi près d’elle. Il l’avait suivi et avait désormais posé ses mains sur sa taille pour qu’elle ne tombe pas, mais aussi et surtout pour la rapprocher de lui. Il semblait avoir quelque chose derrière la tête qui ne rassura pas la demoiselle. Elle s’en rendit bien vite compte lorsque le jeune homme se pencha un peu plus vers elle, les lèvres entrouvertes. Elle ne voulait pas que son premier baiser soit avec quelqu’un d’autre que son Maître, ça non ! Posant ses mains sur les épaules de ce quasi-inconnu, elle mit toute sa force à le repousser, s’en excusant après. Elle prétendit alors qu’elle avait déjà quelqu’un et qu’elle n’était ici que dans le seul but de le retrouver et de passer du bon temps avec lui, à profiter de la saison des neiges. Le brun ne sembla pas s’en offusquer et se redressa en partant d’un grand rire. Il prit la main de l’Orine et commença à patiner avec elle sur la glace. Intriguée par ce comportement, celle-ci ne dit rien et se contenta simplement de profiter de l’instant et de toutes ces nouvelles sensations. Elle était tellement heureuse de pouvoir partager ceci avec quelqu’un. Même si elle aimait voyager, la solitude qui l’accompagnait était rapidement pesante. Elle aurait aimé que son compagnon de route provisoire se soit transformé en compagnon permanent… mais elle n’avait osé émettre cette idée devant lui.

Doucement, les deux amis revinrent vers le bord du lac. Ils avaient fini par bien faire connaissance et le jeune homme avait proposé à celle qui avait attiré son attention d’aller manger un bout, ce qu’elle avait accepté avec grand plaisir. Ils se mirent alors en quête d’une tente où ils pourraient trouver de quoi manger et boire, et surtout où ils pourraient se mettre au chaud. Mine de rien, la demoiselle tremblait et claquait des dents. Un bon verre de vin chaud ne lui ferait pas de mal. Lythron lui en apporta un, et revint même avec une belle galette qu’il déposa devant Kaori avec un large sourire. Ils allaient se régaler. « Elle est pour toi, manges-en autant de parts que tu veux. Et si tu ne la finis pas, tu pourras la prendre avec toi. Ça te fera un petit souvenir de moi. » sourit-il. La demoiselle fut surprise par cet élan de bonté et le remercia chaleureusement avant de goûter la première part. Elle fut surprise par ce mélange de texture, mais aussi par la chaleur qui s’en dégageait. Elle avait été gardée bien au chaud par l’un des cuisiniers. La jeune femme avala sa bouchée et souffla longuement pour se refroidir la bouche. Son ami avait un petit sourire moqueur qui fit gonfler les joues de l’Orine. À nouveau, ils discutèrent de tout et de rien, mais jamais elle ne sut de quelle race était cet homme, ce qui ne manquait pas de la perturber. Comme il fallait s’en douter, elle ne réussit pas à finir la galette et, de ce fait, elle fourra ce qui en restait dans son sac en remerciant à nouveau son bienfaiteur. Tous deux, ils sortirent de la tente, ayant chacun un chocolat chaud entre les mains. Le soleil commençait doucement à se coucher, pressant les jeunes gens à trouver un endroit où dormir. La Hanatsu trouva une petite auberge, pas très luxueuse mais à un prix abordable. Elle se tourna vers son ami pour lui dire au revoir mais celui-ci avait tout simplement disparu. C’est comme s’il s’était volatilisé, ne laissant aucune trace derrière lui. Déboussolée, elle resta pendant un instant immobile. Elle se demanda même s’il avait réellement existé et si elle n’avait pas tout simplement imaginé un compagnon. Attristée, elle entra la tête basse dans l’auberge, où elle échangea quelques pièces d’or contre une chambre. Elle s’y rendit et déposa ses affaires sur le sol, venant s’asseoir sur le lit. Quel étrange et mystérieux personnage… Allongée sous la couette, elle s’endormit en revoyant son visage androgyne.


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Stanislav Dementiæ
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~ Sorcier ~ Niveau II ~
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◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Sam 14 Déc 2019, 14:20


Image de provenance inconnue

La galette des neiges

Shiva soupira en voyant son reflet dans la grande glace en pied, contre la porte de son armoire. Avec une grimace écœurée, elle passa un doigt sur les nombreuses cicatrices gravées dans sa chaire. Des runes que la sorcière avait elle même tracées sur le corps qu'elles partageaient pour s'assurer que la magicienne ne s'enfuirait pas dès l'instant où elle reprendrait le contrôle de leur enveloppe charnelle. Dans les premiers temps, lorsque la Nadhiv s'était rendue compte des manigances de sa tortionnaire, elle avait essayé de riposter en traçant des pentagrammes pour essayer de se protéger, mais la garce s'était bien entourée et le sorcier chez qui elle créchait s'amusait souvent à réduire ses plans à néant. La guerre pour le contrôle de ce corps avait vite penché du mauvais côté de la balance, et les apparitions de la bénéfique se faisaient de plus en plus rares. De plus en plus courtes, également. Plus douloureuses. Plus désespérées. Shiva commençait à perdre espoir. Elle avait prié pour que quelqu'un vienne à son secours. Pour que l'on puisse la délivrer de son cauchemar, de sa prison. Mais le temps passait et rien n'y faisait. Elle était condamnée à disparaître, au profit de cette Vipère. Et, plus inquiétant encore... Elle commençait à avoir peur d'elle-même. La rancœur qu'elle nourrissait au fond d'elle-même la faisait douter quand à son essence bénéfique. Était-elle toujours magicienne ? Ou est ce que le mal l'avait rongé jusqu'au plus profond de son être, rendant son âme aussi noire que le parasite qui vivait à ses dépends ? Parfois, un doute terrible l'étreignait et elle en parvenait à penser que, finalement, sombrer une bonne fois pour toute ne serait pas si mauvais que cela. Elle ne voulait pas devenir une Mage des Ténèbres, et trahir par ainsi tous ceux qu'elle aimait encore. Shiva soupira puis continua à enfiler sa robe, avant d'être prise d'un vertige qui la força à s'asseoir un instant.

La porte de la chambre s'ouvrit et un blond apparut. « Oh, c'est vous mademoiselle... » dit le déchu avec un sourire éblouissant. Le cœur de la magicienne fit un bond douloureux dans sa poitrine. Slen ressemblait à Nefraïm en de nombreux points, et sa simple vue en devenait difficile. Mais puisqu'il était l'esclave personnel de la sorcière et le seul, ici présent, enclin à discuter avec elle lorsqu'elle était sous cette enveloppe, la blonde n'avait pas le cœur de le repousser. La compagnie ne lui faisait pas de mal. « Bonjour, Slen. » salua-t-elle le garçon avec un sourire faible qui disparut aussitôt qu'il était apparu. Le domestique s'approcha de sa maîtresse et déposa le plateau sur la coiffeuse. « Voici une part de gâteau, pour vous. » L'homme se gratta le derrière de la tête. « Je sais que c'est loin d'être aussi bon mais... Sur les terres du Lac de la Transparence, c'est la saison des neiges et... » commença l'esclave. Shiva haussa les sourcils, comprenant immédiatement là où il venait en venir. « Alors... Il doit y avoir la galette des neiges ! » Le déchu acquiesça. « C'est une attention très délicate de ta part... Merci beaucoup. » dit la captive avec un nouveau sourire, un peu plus brillant cette fois-ci. Dès qu'elle regarda l'homme, son cœur tomba à nouveau en miettes. Son visage lui rappela celui de son bien aimé et, ainsi, les bons souvenirs que le couple avait pu avoir suite à cette coutume. Si elle avait pu être présente chez elle, aux côtés de son mari... Non. Elle ne voulait pas penser à ces chimères. Cela ne faisait que rendre la situation plus compliquée. Shiva se racla la gorge puis attrapa la fleure noire que le déchu avait prit soin de déposer sur le plateau. « Je suppose que ce détail m'était adressé mais... Comment pouvais-tu savoir que ce serait moi que tu trouverais. » « Je ne le savais pas. En réalité, c'est le troisième jour de suite que j'apporte du gâteau en petit-déjeuner à Vulpina en espérant vous voir... Je crois qu'elle commençait à en avoir assez. » plaisanta l'ailé, ce qui arracha un sourire à la mage qui huma le parfum de la rose. « Et... Comment as-tu su qui j'étais ? » « Oh, c'est très simple. Vulpina ne s'habille jamais en blanc. Et puis... Je ne sais pas. Quelque chose dans le regard, je suppose. C'est devenu plus difficile depuis qu'elle a décidé de ne plus gaspiller sa magie pour changer son apparence mais votre attitude est diamétralement opposée à la sienne. » Shiva hocha la tête pour faire signe qu'elle avait compris. « Voulez-vous du thé ? » proposa-t-elle au domestique en tendant sa tasse. Le blond déclina poliment. « Non merci. J'ai encore beaucoup de choses à faire ce matin... Mais lorsque j'aurai terminé... Je serais ravi de passer du temps avec vous. Vous pourrez me raconter comment sont vos terres, en cette période ! Et puis, cette histoire de fève ou je ne sais pas quoi... » Shiva acquiesça tout en faisant un signe de main au blond qui referma la porte derrière lui.

De nouveau seule, la magicienne entreprit de grignoter un morceau. Elle n'avait pas spécialement faim mais elle suspectait que la sorcière ait élaboré un stratagème pour la forcer à ne plus manger et ainsi l'affaiblir. Peut-être bien qu'elle devenait juste parano. Toujours était-il qu'elle n'avait jamais faim, lorsqu'elle réapparaissait enfin. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas apprécie l'un des repas qu'on lui avait servi. Le dernier remontait à... plusieurs années, sans doute. Bien avant que Slen ne débarque, en tout cas. La jeune femme esquissa un sourire amer devant la part chocolatée, avant d'en prendre un morceau.

C'est à ce moment là qu'une drôle de sensation la gagna. Comme si elle sentait une présence autour d'elle. Et, comme pour vérifier ses dires, elle sentit une vive sensation sur ses lèvres, comme si quelque chose lui était tombé dessus. Sans lui faire mal, l'action la surpris et elle sursauta, écarquillant les yeux. Sans que cela soit un signe bienveillant, la blonde ne perçut aucune aura malveillante à son encontre et cela la rassura quelque peu. Ce genre de phénomène apparaissait de plus en plus souvent. Même lorsque la Vipère prenait le contrôle, les deux femmes parvenaient à sentir cette présence. Un fol espoir envahissait alors l'originale à chaque fois. C'était insensé mais elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer que l'Ange parvenait à lui faire parvenir un message, un signal pour lui prouver qu'il n'abandonnait pas. Qu'il continuait à la chercher, à essayer de lui venir en aide... Lorsqu'elle sentit deux mains caresser son visage -l'une bien plus petite que la seconde- son cœur fit un bond dans sa poitrine. Il s'agissait d'une main d'enfant. Les larmes montèrent au yeux de la jeune femme, qui porta sa propre main là où les deux autres s'étaient posées. « Nefraïm... » murmura-t-elle. Elle se sentait idiote à parler seule. Elle se méprenait sans aucun doute sur la provenance de ces sensations. Peut-être perdait-elle même la tête. Ou bien qu'il s'agissait d'un autre piège de la parasite. Mais peu importait. Y croire, quand bien même tout cela ne soit qu'une illusion lui apportait un réconfort qu'elle ne voulait abandonner sous aucun prétexte. « Nefraïm, tu me manques tellement... » Une première larme coula sur sa joue. « Je t'en supplie... Viens me chercher. Je suis... » Sa voix s'étrangla. Elle allait révéler l'endroit où elle se trouvait mais la brûlure de la rune sur son torse lui rappela amèrement les sortilèges que l'on avait lancé sur elle. « Je suis juste là... » murmura-t-elle. Elle aurait voulu crier. Hurler de rage, de frustration... Au lieu de cela, elle se tourna vers son assiette de gâteau au chocolat. Les sensations avaient disparu.

Il était partit.

Il était partit, mais elle était encore là.

1380 mots
Merci pour l'évent ! Ce post ne compte pas pour le tirage au sort



Merci Kyky  nastae
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Sam 14 Déc 2019, 20:37

[Événement] - La galette des neiges X92g
La Galette des Neiges
[Aylivæ]

Un rire soulevait ses épaules tandis qu’elle se penchait en avant sous la contraction de son ventre. Fixée sur des patins de faible qualité qu’elle avait achetés légèrement plus tôt, ce léger déséquilibre manqua de la faire tomber. Ce moment où elle risqua de se retrouver les fesses sur la glace lui arracha un autre rire cristallin. « Attends. Attends. Ne bouge pas. » Elle patina en avant sur le lac gelé pour rejoindre celui qui la faisait tant rire. « Arrête de paniquer, voyons ! Tu ne fais qu’aggraver ton cas ! » Son compagnon cessa de gesticuler dans tous les sens. Pourtant, ses patins continuaient de s’écarter, résolus à lui faire faire le grand écart. Aylivæ, sous le visage d’Aimée Waterford, continuait de rire devant l’absurdité de la situation. Karsath, qui abordait les traits de Conrad Waterford, avait, lui, ce visage blasé qu’elle lui connaissait si bien. « Mais comment tu as fait pour te retrouver dans cette situation ? » Elle arrivait à sa hauteur, le sourire aux lèvres. L’écart qui devenait de plus en plus grand entre les jambes de l’homme commençait à faire mal à ce dernier. Il fallait dire que la souplesse n’était pas l’un de ses talents. « Donne-moi tes mains. Je vais t’aider. » Elle tendait ses bras en avant, s’ancrant solidement dans ses patins. Karsath obéit et l’attrapa. Il se laissa tirer en avant tandis que ses pieds se rapprochaient au fur et à mesure. « Tu vois… C’est comme ça. » Elle le lâcha d’une main. « Ne t’inquiète pas. Je vais rester avec toi. » Elle lui souriait tout en se plaçant à ses côtés, une main toujours dans la sienne. « C’est à moi de vous servir, Aylivæ. » Elle imposa un rythme de patinage soutenu mais facile à suivre pour le Mur. « Et tu le ferras. Quand j’en aurais l’utilité. Ce qui n’est pas le cas pour le moment. » Elle lui souriait. Des athlètes pratiquaient l’Aelya plus loin. Elle les observait pendant qu’un cocon de silence et de quiétude les enveloppait.

« Pensez-vous revenir bientôt au manoir familial ? » La quiétude ne durait jamais très longtemps, malheureusement. Elle soupira. « Non. Je ne pense pas. » Elle était encore furieuse et amère. « N’avez-vous pas peur que votre tante mette à exécution sa menace ? » Karsath s’inquiétait pour son élue. Il était censé l’aider à se propulser vers les hauteurs de sa hiérarchie. Il était de son devoir de remettre ce sujet sur le tapis. Ils n’en avaient pas parlé depuis l’éclat familial. « Elle ne le fera pas. » Aylivæ le savait. Elle était la seule héritière. Yolanæ accordait trop d’importance à son sang et à ses gènes pour faire l’impasse de sa personne. « Mais elle ne laisserait pas passer ce que j’ai fait. » Elle leva les yeux au ciel pour regarder les flocons qui commençaient à tomber. « Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre, en vérité. » Elle baissa les yeux vers Karsath. « Elle peut être très inventive. » D’autant plus si elle se liait avec son père. C'était en partie pour cette raison qu'elle n'affichait plus ses véritables traits en public. « Hum. » maugréa le Mur, songeur. Aylivæ soupira de nouveau. « Nous avons assez patiné pour aujourd’hui. Profitons des autres activités. » Toujours en tenant Karsath, elle commença à aller vers la berge.

« Jun Taiji, donc… » « Pardon ? » Pourquoi lui disait-il ce nom, là, comme ça, de but en blanc ? « Veuillez me pardonner, je réfléchissais… » expliqua-t-il quand il vit les yeux ronds de celle qui était aujourd’hui blonde. « À quel propos, exactement ? » Elle était intriguée. « Au propos de la conversation que nous avons eue avant… votre dispute. » « Oh. » « C’était donc lui que vous étiez censée inviter ? » Elle se contenta de hocher la tête. Ils arrivaient à la berge. Aylivæ planta son patin dans la neige et s’approcha d’un banc installé près du lac. Elle détacha les lames qui étaient fixées à ses bottes. « J’ai remarqué qu’il était à ce bal où nous sommes allés. » Ses joues étaient légèrement rouges. Le froid, sans doute. « Lui avez-vous parlé ? » Elle posa les lames sur ces cuisses. Le froid traversait le tissu de son bas. « Pourquoi cette question ? » Karsath n’aimait pas faire la conversation. Aussi, Aylivæ se doutait que ses demandes n’étaient pas innocentes. « Par curiosité. » Venait-il de lui mentir ou était-ce aussi simple que ça ? « Pour établir les faits. » Elle avait jugé trop vite. « Les faits ? » Il hocha la tête alors qu’il prenait les lames de sa maîtresse pour les ranger, avec les siennes, dans les poches intérieures de sa cape. « Vous craigniez que votre… » Il prit soin de choisir ses mots. « Soudaine sympathie pour sa personne ne soit à l’origine de vos cauchemars. J’aimerais donc savoir si vos nuits se sont aggravées depuis ce bal… » expliqua-t-il. « Est-ce le cas ? » Aylivæ ne répondit pas tout de suite, prenant le temps de la réflexion. Ses nuits étaient-elles devenues plus compliquées ? C’était difficile à dire. Chaque cauchemar lui semblait être une torture terrible. « Je ne sais pas. Ce qui est certain, c’est qu’elles ne se sont pas améliorées. » C’était bien la seule réponse qu’elle pouvait lui donner. Elle se leva. Karsath l’imita. « Que souhaitez-vous faire à présent ? » « Nous pourrions aller au marché. » C’était une attraction majeure. Il aurait été stupide de ne pas y jeter un œil. « Très bien. Allons-y. » Ils se mirent en route.

Bientôt, l’odeur de frangipane, de vin chaud et de chocolat leur agressait les naseaux. Ce n’était pourtant pas désagréable. Tout du moins, ça ne l’était pas pour la Sirène dont le ventre se mit à émettre un son éloquent. Elle rougit et s’excusa. Elle n’avait pas l’habitude d’avoir le ventre vide en société. « Ne vous inquiétez pas de cela avec moi. Nous allons vous chercher un repas. » répondit son Mur. Elle sourit. « Avez-vous une préférence ? Votre appétence souhaite-t-elle être comblée par un mets spécifique ? » D’un mouvement de tête, elle répondit par la négative. « Je ne ferais pas la difficile. » Tout pouvait être parfait pour contenter sa faim. Était-ce l'appetit qui lui faisait penser pareille chose ou la magie de lieu qui la rendait moi égoïste ? Elle lui tendit une bourse bien remplie. « Ce que tu veux. » Il hocha la tête et commença à marcher vers l’étale qui lui semblait le plus agréable à regarder. Aylivæ n’écouta que très peu la conversation qu’il entama avec le marchand. Ses yeux dardaient les différentes friandises qui s’étalaient devant elle.

« Cela vous conviendrait ? » Elle tourna les yeux vers Karsath. Le marchand ne lui laissa pas le temps d'émettre le moindre son. « Quelle question ! Il serait fou de trouver cela ennuyant ! » s’exclama-il, un grand sourire aux lèvres. « Vous vous rendez compte ?! Diner avec la Reine ! Lancer avec elle le premier lampion ! » Des étoiles semblaient danser dans ses yeux. « C’est un honneur ! Une bénédiction ! Le signe que les dieux sont avec celui qui aura été élu ! » Dans son enthousiasme, il commençait à découper deux parts de galettes sans vraiment attendre la fin de la transaction, ni même l’accord de ces potentiels clients. « Vous savez, j’ai moi-même trois galettes des neiges qui m’attendent chez moi. Nous allons les partager ce soir, en famille. Je suis tellement impatient ! C’est un moment si merveilleux ! Nous avons d’ailleurs une coutume : celle de chanter tous ensemble ces quelques paroles. » Il prenait une inspiration tout en plaçant les parts dans deux assiettes respectives.

« J’aime cette grande fête,
Savez-vous pourquoi ?
Quand y a d’la galette,
Tout le monde est en joie !
Tra la la la la la la lère !
Tra la la la la la la la ! »

Le marchand continuait de chanter ce refrain entêtant plusieurs fois en invitant les deux jeunes gens à chanter avec lui. Si la Sirène refusa de prêter sa voix pour une chose si simple, elle fut bien obligée de céder devant l’insistance et la persévérance de l’homme. Quand elle ouvrit la bouche, le marchand s’arrêta de chanter pour l’écouter. « Ooooh. » finit-il par dire quand elle eut terminé son couplet. « Quelle belle voix vous avez, mademoiselle… » Il la regardait avec un sourire rêveur. Elle le remerciait pendant que Karsath saisissait les deux assiettes qu’on lui tendait. Il en offrit automatiquement une à Aylivæ tandis qu’il paya le repas. « Donne-lui un peu plus… Pour sa jolie chanson. » Qu’elle avait encore dans la tête. « Oh ! Merci pour votre générosité, Mademoiselle. » Elle sourit. L’argent ne l’inquiétait pas. « Bonne journée, monsieur. » Dit-elle en commençant à partir.

Karsath et elle marchaient un peu plus, loin. Elle finit par s’arrêter au côté d’une petite fille. « Salut, toi. » Elle lui sourit avec douceur, lui tendant son assiette. Ils en avaient une de trop étant donné que Karsath ne se nourrissait pas de tels mets. « Ça te dirait d’avoir une chance supplémentaire de rencontrer la Reine ? Elle te fera peut-être princesse ! » La jeune fille eut des étoiles dans les yeux et se saisit de l’assiette. « C’est gratuit ? » demanda-t-elle tout de même pour se rassurer. « Entièrement. » fit la Sirène en se relevant. « Bon appétit, ma toute jolie. » Elle lui caressa le haut de crâne sans lui ébouriffer les cheveux. « Merkiii ! » s’écria la petite en dévoilant son sourire où ses deux petites quenottes de devant manquaient à l’appel. La Sirène ria doucement en s’éloignant avec son Mur qui lui tendait la dernière assiette. « Bon appétit à vous aussi, Aylivæ. » Elle le regardait. « Merki. » fit-elle avec humour, en imitant l’enfant qu’elle avait croisé. Elle tourna ensuite son regard vers l’horizon. Elle partirait dans la soirée pour s’installer sur l’île de Boraür… Il y avait là-bas une multitude de sapins. Son cœur se mit à palpiter un peu plus rapidement. Durant ce bal à Caelum, on lui avait chuchoté l’idée d’en déraciner un pour l’installer dans son salon. Ce serait la première chose qu’elle ferait en arrivant sur l’île…

1631 Mots
Merci pour cet évent !  nastae
Pour la musique, je me suis inspirée de : J'aime la galette.

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Pulsar Verhoeven
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 749
◈ YinYanisé(e) le : 17/08/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : June Hautbourg | Magicienne | PNJ
◈ Activité : Organisateur de Soirées [Rang II]
Pulsar Verhoeven
Sam 14 Déc 2019, 23:13

June était en train de boire son thé, sourcils froncés. Cela ne lui plaisait guère de rester assisse ici, avec toutes ces dames, aussi nobles soient-elles et de ne rien réaliser. Ni de s'amuser, ni de goûter des choses délicieuses, ni de boire un verre avec ses amis. Chez les Hautbourg, on soignait ses invités et en l'honneur de la Galette, une petite réception avait été réalisée dans cet endroit assez chic. Ils avaient dîner et attendait la distribution au milieu des conversations. La Magicienne s'était isolée, près d'une chaise proche d'une large baie vitrée, avec une vue plongeante en contrebas. Elle aurait tellement aimée être avec Pulsar, mais ils ne le pouvaient pas, ce dernier étant retenu ailleurs. Sa Mère lui avait demander de l'attendre, promettant presque de délivrer sa Princesse lorsqu'elle était sortie en extérieur pour une emplette, mais celle-ci tardait à revenir et la demoiselle se demandait si elle ne ferait pas mieux de s'éclipser, tout simplement. Du haut de l'étage, June pouvait voir que les rues se remplissaient peu à peu en ce début d'après-midi. Le soleil continuait sa course irréfrénable, tandis qu'en bas, une ambiance tout autre et loin des carcans imposés du savoir vivre avait court. Parfois, elle enviait l'insouciance du bas peuple, ils avaient une chance inouïe de vivre comme ils l'entendaient plutôt que de suivre des schémas répétitifs de la Noblesse. Si elle avait la simple enfant de commerçants, sans doute aurait-elle pu vivre plus librement. Ce n'était pas le moment de déprimer. Lorsque ses études seraient achevées, elle pourrait probablement comment mener sa vie et choisir qui épouser...

L'ambiance extérieure la ramenait à la réalité. Nul doute que les festivités seraient très réussies, car tout avait été pensé pour que l'ennui soit le grand absent de la Galette. Tout était terriblement enchanteur, annonciateur de tout ce qui attendait ceux qui venaient faire un tour dans les environs. Boissons et nourriture sont distribuées partout dans des tavernes, des stands ambulants se masse aux alentours, des banquets et des comptoirs ouvrent et se referment. Tout avait été réaliser pour que tous puisse puisse se restaurer et s'hydrater à loisir et plus qu'à l'accoutumée. Autour de ces installations, on entendait jouer de la musique par de nombreux groupes ou solistes, qui déambulaient dans les rues ou bien étaient chargés de l'ambiance musicale de pistes de danse. Des chanteurs se faisaient quant à eux applaudir dans les coins plus calmes, où la foule était moins nombreuses et les célébrations quelque peu éloignées. Il y avait probablement pas mal de choses à faire, à découvrir et...

Bonjour.

June eu un sursaut de surprit en se retournant vers la provenance de cette voix, avant qu'un sourire n'éclaire son visage.

Pulsar ! souffla-t-elle, enthousiaste. Qu'est-ce que... ?
Surprise.

Ce dernier s'approchait, venant se mettre à ses côtés, presque épaule contre épaule pour observer l'extérieur. Ce n'était pas une distance acceptable entre deux héritiers.

On risque encore d'avoir quelques rumeurs si...
C'est sans importance.

Sa voix avait quelque chose de tranchant, loin de la douceur et de la prudence qui le caractérisait. Avait-il eu peur suite à sa maladie ? Peut-être. Son retour du marquisat l'avait presque transformé.

Tu en es sûr ? sourit-elle. Cela ne me dérange pas de...

Le Magicien se contentait de lui sourire en lui mettant un doigt sur la bouche pour la faire taire, délicatement. June était troublé tant la tristesse semblait peindre les traits de l'homme qu'elle aimait. Qu'est-ce qu'il se passait ? Ce dernier fini par enlever sa main.

Souhaites-tu venir patiner avec moi ? lui demanda-t-il.
Ce serait avec plaisir, soupira la jeune femme. Seulement, ma mère doit revenir et...
Tu veux parler de la charmante personne qui est venu me chercher ?

Pulsar se retournait, June le suivant dans un même élan, quelque peu agacée que ce dernier ne cesse de l'interrompre depuis le début de leur entrevue, pour regarder près du milieu de la salle. Sa mère était revenue et était en grande conversation avec quelques femmes. Les deux Magiciens se lancèrent un regard. Ses sentiments négatifs s'envolèrent.

Parfait !

June se mit en marche et prévint sa mère qu'un camarade de classe était venu la quérir pour une sortie, celle-ci marqua son accord, loin d'être dupe et parfaitement au courant des sentiments de sa enfant pour ce garçon. Pulsar lui fit un sourire de loin, s'inclinant légèrement pour signifié que c'était lui, avant qu'elle ne le rejoigne et qu'ils ne disparaissent ensemble. Quand elle était certaine que personne ne les verrait, June prit son bras pour l'attirer à elle et lui arracher un baiser. Ça lui avait manquer. Au milieu des activités festives, on retrouvait de multiples stands dédiés aux amusement en tout genre, que ce soit du tir magique pour gagner des peluches ou des petits objets, des jeux d'argent ou de chance, qu'ils évitaient soigneusement. Plusieurs senteurs enivrantes se faisaient sentir, nombreux étaient à dévorer des victuailles. Ce qui était agréable dans ce genre d'événements, c'était de ne pas voir la distinction sociale. June et Pulsar pouvaient ainsi se fondre dans la masse comme tout les couples. Lorsqu'il lui demandait ce qu'elle désirait faire, cette dernière réfléchit et avant de se glisser dans des patins, elle voulait savourer un vrai chocolat chaud. Rien que de voir toute cette poudreuse lui donnait l'envie d'y goûter. Et la Magicienne se faufilait vers le stand avant même que son compagnon ne lui réponde, elle désirait lui offrir et le remercier de ses efforts. Essayer de lui délier la langue, probablement...

Ça fait du bien, non ? demanda-t-elle après qu'ils eurent bu une gorgée.
Oui, merci.

Pulsar sourit, mais ce dernier disparu presque de son regard lorsqu'il bu une gorgée du chocolat chaud. June serrait doucement le sien dans ses mains, les lèvres tremblantes. Quelque chose le tracassait, c'était évident, mais la Magicienne ignorait ce que c'était. Il était distant, fuyant. Son coeur se serrait. Et s'il était tombé amoureux de quelqu'un d'autre ? Non, ce n'était pas possible. Si c'était le cas, son compagnon ne s'ennuierait pas à lui faire croire l'inverse. Elle le connaissait, il ne jouerait pas la comédie. Ce serait une perte de temps et un risque pour tout les deux. Alors ... Pourquoi ?

1040 mots


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[Événement] - La galette des neiges

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