Le deal à ne pas rater :
Sortie PlayStation 5 Pro : où précommander la console PS5 Pro ?
Voir le deal

Partagez
 

 [Événement] - La Galette

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2, 3, 4  Suivant
AuteurMessage
Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 581
◈ YinYanisé(e) le : 20/12/2016
Aliénor Vaughan
Mar 16 Mar 2021, 13:10


Image réalisée par Naimly

La Galette



« Aliénor, il y a plein de courrier pour toi. » lui avait dit sa mère, quelques heures après son arrivée dans la maison secondaire. « Je t’ai tout apporté. » « D’accord. Merci. » La jeune femme avait pris l’ensemble des documents et s’était dirigée vers sa chambre, chambre qu’elle partageait avec sa jumelle : Douce. Isabeault, qui avait conservé sa langue bien pendue, n'avait pu s’empêcher un commentaire désobligeant. « Elle pourrait quand même quitter cette tenue. On dirait une dinde emprisonnée dans un corset jusqu’au bec. » « Tais-toi. » lui ordonna sa mère. La Comtesse Vaughan était inquiète pour sa progéniture et, chez les Vaughan, il n’y a rien de plus dangereux qu’une maman inquiète.

Une fois arrivée dans une pièce plus privative, Aliénor posa le courrier sur sa table. Elle s’installa sur la chaise et commença à ouvrir. Certaines lettres venaient de Magiciens essayant de se faire bien voir. D’autres comportaient des menaces à peine voilées. Elle commençait à avoir l’habitude. Le public qui s’adressait à elle par courrier était hétéroclite. Là où certains l’encensaient, d’autres voulaient voir sa tête sur une pique. Heureusement, elle ne vivait pas chez les Réprouvés. Lorsqu’elle tomba sur la lettre d’un dénommé Alcide, adorateur de bonbons et de chocolat chaud, l’expression de son visage changea. Jusqu’ici, elle s’était appliquée à garder une expression neutre, alors même qu’elle était seule. Elle ne lisait pas tout. Elle se contentait de passer le regard en diagonal sur les lignes manuscrites. La présence de Lhéasse, qui ne l’avait pas lâchée ces derniers temps, l’avait incitée à cacher au mieux ses émotions. Elle s’était murée dans une sorte de stature inhabitée. Néanmoins, aujourd’hui, il n’était pas présent. La Galette demandait une certaine organisation et, cette saison, pour la première fois de l’Histoire, les Sorciers avaient décidé de participer activement à l’événement. La chose faisait jaser toutes les Terres du Lac Bleu. Il n’y avait pas une fève mais deux fèves. Personne ne connaissait la forme de ces dernières mais beaucoup de théories ne cessaient de circuler absolument dans toutes les chaumières et les commerces. Il fallait bien différencier ce qui irait à l’Impératrice Blanche et ce qui irait à l’Empereur Noir. Peut-être des objets d’une grande valeur, de couleurs différentes ? Ou bien des objets différents : un propre aux Magiciens et un propre aux Sorciers ? Dans l’un des cas, une rencontre avec l’Ultimage bénéfique aurait lieu. Dans l’autre cas, ce serait une rencontre avec l’Ultimage maléfique. Le rapprochement entre les deux peuples ne faisait plus aucun doute, même s’il était lent et progressif. Il restait une question cruciale : l’avenir de la Terre Blanche. Cette île était au centre de beaucoup de conversations. Certains arguaient que les Sorciers finiraient par rendre le territoire aux Anges. D’autres ne voyaient pas pourquoi ils le feraient. Aliénor n’en savait rien. Parfois, elle pensait que son mari n’était peut-être pas si affreux que ça. Elle ne le connaissait pas vraiment. Elle avait honte de le juger sur des ragots. La part de Priam en elle finissait toujours par la convaincre que c’était un monstre et qu’il valait mieux qu’il finît sur un bûcher. Pourtant, il y avait quelque chose qui commençait doucement à prendre le pas sur tous ses a priori : elle voulait des enfants et elle avait très vite compris que, vu sa situation, elle n’en aurait jamais si elle se refusait à l’homme auquel elle était mariée. C’était cruel mais elle devait faire un choix : continuer ainsi mais ne jamais devenir mère ou supporter des moments désagréables mais pouvoir donner la vie. Son cœur penchait plus vers la deuxième option.

Elle laissa la lettre d’Alcide un instant et prit un parchemin vierge. Elle se mit à écrire quelques mots, à l’attention de son époux.

« À l’Empereur Noir.


J’ai pris conscience d’un fait en relisant le contrat de mariage qui nous lie. Si j’étais tenue à enfanter lorsque j’étais mariée à votre prédécesseur, ces termes n’ont pas été renouvelés dans la présente convention. J’aimerais que nous puissions discuter à ce sujet car je souhaiterais avoir des enfants. J’en désire depuis que je suis petite pour tout avouer. J’ai simplement peur qu’on me les enlève. Je voudrais être rassurée sur certains points.


Dame Aliénor Vaughan. »


Aliénor plia la missive et la mit dans un coin. Elle retourna à quelque chose de bien plus réjouissant : Alcide. Elle espérait vraiment avoir des enfants comme lui, remplis d’une énergie débordante. La suite de la lettre la surprit. Laëth ? Priam ? « Que… ? » Elle s’esclaffa malgré elle. Cet enfant était bien naïf de penser que l’Ange pût l'aimer. Peut-être était-ce ce que sa sœur pensait ? Non, il avait dû tout inventer, en extrapolant. Les enfants faisaient souvent ça. Elle avait de nombreuses petites sœurs, elle savait donc ô combien il était facile pour eux de… « Aliénor, chérie ? Tu viens ? Le Duc Taiji est là. Nous allons pouvoir aller chercher une part de galette. » La Magicienne soupira, avant de hausser la voix. « Oui j’arrive ! » Elle finirait sa lecture plus tard. Un paquet plus gros l’attendait, également. Elle avait souhaité le garder pour la fin. Ce soir, elle l’ouvrirait.

Une fois en bas, elle sourit à Lhéasse. Il portait un costume blanc et doré. « Tu ne t’es pas changée ? » la questionna Isabeault. Aliénor tourna son regard vers elle. « Non et mêle-toi de ce qui te regarde. Tu as déjà de la chance que je ne te demande pas de faire une révérence devant moi. » lui asséna-t-elle, sous le coup de l’agacement. Elle l’avait contenu trop longtemps. « Duc Taiji. » « Comtesse Vaughan. Nous y allons ? » « Oui. »

959 mots
Je vais faire plusieurs messages normalement ^^

Déroulement


Hey ♫

Alors alors  nastae Voici donc un événement auquel vous commencez à être habitués pour les plus anciens o/ Il s'agit de la Galette. Exceptionnellement, sur les Terres des Magiciens ça ne se passe pas pendant la saison des neiges. On est plutôt dans une phase de printemps. Cette année, c'est assez exceptionnel puisque c'est un événement Magiciens-Sorciers, mais qui reste ouvert à tout le monde. Je vais donc vous faire un petit topo sur les deux, même si le gros de l'événement se passe sur les Terres du Lac Bleu.

Terres du Lac Bleu : On est donc dans la saison de l'Empereur. C'est une saison particulièrement fleurie. Les fleurs ont une grande importance chez les Magiciens, qui ont une économie très fleurie et mondialement connue concernant les hortensias, la glycine, la lavande et le lilas. Néanmoins, ce ne sont pas les seules fleurs ^^ Il y en a partout, dans les villages, les villes. Il y a des champs entiers dédiés aux fleurs. C'est un temps de pique-niques, de cérémonies diverses et variées (et normalement la nouvelle année scolaire aux Palais de Coelya mais je pense qu'on peut gommer ça pour le bien de vos chronologies xD). Ca sent bon quoi et c'est joli. Le lac brille sous les rayons du soleil. Tout se renouvelle.

La galette, qu'est ce que c'est ? : Il s'agit de parts de gâteaux qui sont distribuées sur tous les territoires des Magiciens. La galette est censée représenter la Lune Bleue. L'objectif est d'acheter une part de gâteau en y mettant l'argent voulu (c'est pour permettre à tout le monde, même les plus pauvres, de participer). Il n'est d'ailleurs par rare que les plus riches achètent une part de galette pour ceux qui n'ont rien (même si, globalement, la Royauté essaye de ne laisser personne dans le besoin). En temps normal, sur tout le stock de parts de galette distribué, il n'y a qu'une seule fève. Cette dernière permet de s'entretenir avec l'Impératrice Blanche en privé (généralement c'est un goûter qui dure une petite heure). La fève, en elle-même, vaut extrêmement cher. La personne qui possède la fève est également l'invité d'honneur dans une célébration, plus tard (souvent c'est une fête de Caelum nommée Lux in Caelum mais ça peut être autre chose). Elle reçoit aussi une couronne en or fabriquée par la Reine, qu'elle peut conserver chez elle comme une sorte de trophée/preuve de sa victoire. Ca peut se transmettre de génération en génération ce genre d'objets ou se revendre extrémement cher xD

Présence des Sorciers : Cette année, et pour aller dans la continuité de l'alliance entre Sorciers et Magiciens qui a débuté avec Niklaus Lord Salvatore et Edwina Nilsson, les Sorciers se joignent à la Galette. Donc, pour rappel, Edwina et Niklaus sont entrés en relations commerciale et culturelle. Il y a aussi eu l'histoire du Sorcier (Gideon Paiberym qui était joué, avant, par Toupinou) lié à Edwina et de la Magicienne (Aliénor donc) liée à Niklaus. Aujourd'hui, Aliénor est l'épouse d'Elias et l'une des enfants d'Elias va être liée à Edwina. Les Magiciens et les Sorciers cohabitent ensemble sur Ranaghar sur les Terres Glacées et devraient faire de même à Lagherta à l'avenir. Pour le moment, ce sont surtout des événements culturels qui lient les deux races (parce que niveau politique elles ne sont pas spécialement sur la même longueur d'ondes. Les Magiciens tentent des liens avec les Sorciers avant tout pour préserver la paix actuellement ^^)

Bref, pour l'instant, cette affaire suit tranquillement son cours. Les conséquences de ces échanges culturels sur la galette c'est qu'il y a actuellement deux fèves : une qui permet un entretien avec l'Empereur Noir et une qui permet un entretien avec l'Impératrice Blanche. Donc pareil : sous forme de goûter ou de promenade ou que sais-je (mais c'est assez court quoi qu'il en soit). On fera un événement plus tard qui liera Sorciers et Magiciens et, lors de cette célébration, il y aura les deux Souverains ainsi que les deux gagnants qui seront mis à l'honneur (ça peut être lancer le premier lampion à Lux in Caelum, ça peut être ouvrir la première danse dans un bal ou autre). On y réfléchira le moment venu ^^

Ce que vous devez faire : Globalement, on vend des parts de Galette sur tous les Territoires magiciens (même si le gros de la fête est sur les Terres du Lac Bleu) ainsi qu'à Amestris. Les fonds vont aller à des associations. Vous, dans votre message, vous devez faire manger une part de galette à votre personnage (il y a des stands de distribution un peu partout. Votre personnage paye ce qu'il désire) sans indiquer si oui ou non il a eu la fève. Généralement, on finit son post là-dessus. Moi, à la fin, je tirerai au sort les deux gagnants ^o^ Pour le reste, votre personnage pourra faire des activités en fonction de l'endroit où il se trouve, même si je vous enjoints plutôt à venir sur les Terres du Lac Bleu. C'est très ouvert en cette période. Les gens peuvent se baigner, jouer dans les parcs, admirer les fleurs, danser dans des bals organisés etc. Juste : l'armée est présente sur le territoire. Les soldats ne sont pas en tenue officielle mais en civil et sont prêts à intervenir au moindre problème.

Chronologie : L'événement dure quelques semaines o/ C'est un des derniers événements donc après Dōsatī. Vous pouvez parler de tous les événements qui ont eu lieu avant (sauf du rp dirigé du coup ^^).

Durée : Jusqu'au 16/05.

Gains


Alors, globalement, vous pouvez faire plusieurs messages ou un seul message de 900 mots. Le gain est le même : à savoir que si vous choisissez de faire un seul message, vous aurez 1 point de spécialité. Si vous choisissez d'en faire plusieurs, vous aurez aussi 1 point de spécialité xD Si votre premier message fait 900 mots mais que vous désirez en faire plusieurs, vous pouvez déclarer le point directement. Si votre premier message fait moins de 900 mots, vous devrez attendre le deuxième message pour déclarer le point ^^

Et le deuxième gain ce sera pour ceux qui seront tirés au sort pour avoir la fève o/ :
- Une fève en or d'une forme encore inconnue
- Une couronne en or ; les deux objets valant extrêmement chers
- Un entretien avec Edou/Elias
- Une mise en avant dans un événement ultérieur en compagnie des deux souverains.

Voilà  [Événement] - La Galette  46



[Événement] - La Galette  Wmln
[Événement] - La Galette  3298876942 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34361-alienor-vaughan
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11410
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Mer 17 Mar 2021, 02:30


Illustration - Alena Aenami
La Galette

Brossant les longs cheveux de son aînée, Mancinia lui enseignait sa manière de nouer un chignon de manière serrée, de sorte à ce qu'il ne se détache pas. Mithra écoutait avec enthousiasme et attention les consignes de sa mère, assise sur sa chaise en regardant dans un miroir. Elle se sentait métamorphosée en adulte, sans doute le devenait-elle chaque moment davantage. Ses tenues étaient devenues strictes, loin des carcans féminins. Ayant débuté son Service Militaire en compagnie de son frère, ils avaient obtenus une permission à sa demande, pour qu'ils l'accompagnent en territoire Magicien. Un moment de détente, autant que de travail, dans son cas. Elle était Marquise de Nylmord, sa présence relevait de l'évidence, malgré ses absences aux derniers événements. Nouant un ruban vert dans les cheveux de Mithra, qui bondit ensuite en la remerciant, heureuse et fière, avant de prendre Emelyn dans ses bras, sous son sourire attendrit. De son côté, Mancinia avait choisi, en son âme et conscience, de mettre un lehenga aux teintes vert sombres, rappelant ainsi son rang. Habituellement, elle portait des habits aux attraits des Mages Blancs, dans ce genre de célébrations, mais vu la mésentente dans certains cercles, autant qu'ils aillent tous au Diable. Elle était Humaine, la promise d'un Ange et c'était sans doute en raison de sa différence que l'ancien Nylmord l'avait choisi comme héritière. Adhérer aux coutumes d'un autre peuple ne la dérangeait pas, si cela lui permettait de s'intégrer, mais jamais elle ne serait une Magicienne. On lui avait bien fait comprendre.

Comment ne pas trouver cela incroyable ?

Mancinia levait les yeux au ciel, un léger sourire aux lèvres en terminant de mettre sa ceinture. Mithra était sortie, tenant Emelyn dans ses bras, après avoir salué son Père, qui cédait son masque souriant à son amertume.

Ils n'ont eu de cesse de converser sur notre entende avec les Sorciers, comme si nous les avions trahis et maintenant, ils réalisent un événement commun.
Curieusement, on dirait des Humains, répliqua-t-elle en ajustant ses ornements. Nous méprisons les Mages Noirs et n'avons pas été ravis que vous ayez eu une entende temporaire avec eux et, maintenant, nous allons potentiellement négocier pour obtenir la même chose.
Vous avez saisi une opportunité, comme nous.
C'est exact, Neah. Et tu sais très bien que ceux qui parlent sont ceux qui ne savent rien, c'est la minorité bruyante, comme on dit. Cette entende entre les Magiciens et les Sorciers l'est avec l'aide du mariage récent de la Comtesse Vaughan. Il sert au maintien de la diplomatie.
Elle les arrange bien, la diplomatie !

L'Ange était amer, depuis des années, mais il laissait rarement ce sentiment le dominer, surtout à la mémoire de toute l'aide des Mages Blancs envers les siens, entre les médecins qui oeuvraient encore à la remise sur pieds des survivants de la Terre Blanche, ou ceux qui avaient travaillé avec eux, malgré que leur race n'était plus que ruines. Sans mentionner les amitiés nées de ces années d'errance. Cette émotion, il la concentrait en une seule personne, l'Ultimage en personne. Plus le temps passait, plus les choses ... évoluaient. Un apaisement sommaire, une réanimation soudaine, avant de sombrer dans l'indifférence, mais une image négative qu'il ne parvenait pas à chasser. Une vision que la Marquise comprenait, mais qui était basé sur des rumeurs, qui avaient eu raison de son compagnon. Il la voyait comme un mensonge décadent qui frayait avec le Malin. Peu importe ce que réaliserait Edwina Nilsson, elle ne redorerait jamais son blason. Est-ce que cela avait une quelconque importance ? Aux yeux de Mancinia, oui. Au-delà de son titre de Marquise, la Reine lui avait cédé le titre de Chevalière, elle avait aussi assurée sa volonté de protéger les Humains en accordant un endroit protégé aux siens. Elle ne pouvait pas la mépriser, ce n'était pas possible. Ses sentiments se heurtaient à ceux de son Gardien ... En geste d'apaisement, Mancinia touchait sa cravate, reposant sur une chemise blanche et un veston accompagnant les teintes de ses habits.

... N'oublie pas que tu deviendras Marquis de Nylmord en m'épousant. Tu devras prendre soin des Magiciens sur mon territoire, puisqu'il deviendra le nôtre.
J'en prendrais un soin immense, parce que c'est un endroit où tu seras.



Sur les rives du Lac de la Transparence, ils étaient tranquillement assis à l'ombre, un peu à l'écart. Son Ma'Ahid tenait à distance ceux qui ne pouvaient lui résister et Mithra surveillait les environs, comme si elle avait été la Garde personnelle de ses parents. Rakhshan veillait sur ses cadets, s'amusant avec eux, alors qu'Emelyn s'était mise à gambader en compagnie d'Ihsan. Idril était dans les bras de son Père, observant les canards, qui voguaient tranquillement. Contrairement aux autres, elle ne marchait pas encore, une conséquence de la lourdeur de ses ailes, ou d'un réel handicap ? Pour l'instant, rien n'était certain. On leur avait expliqué que certains enfants favorisaient d'autres apprentissages, mais à trois ans, Mancinia trouvait cela inquiétant. Heureusement, elle crapahutait à quatre pattes, bougeait ses gambettes lors des danses, ou en marquant ses signes de protestation, ce qui indiquait que ce n'était pas un problème moteur. Elle ne chutait pas non plus, si on la mettait debout, elle se rasseyait. L'Enfant des Cieux ne voulait simplement pas marcher. C'était curieux, mais ils la laissant évoluer à son rythme. L'Ange s'amusait avec sa merveille, usant de sa magie pour l'occuper et dirigeant vers elle, en douceur, une cuillère de la délicieuse Galette de cette année. Le temps était tout aussi savoureux, un vrai plaisir. Ils avaient ainsi passé un bon moment sur Boraür, mais ils avaient vu assez de neige pour une année.

Tu veux boire, Ihsan ? demanda l'Humaine au petit qui venait de se rapprocher d'elle.
Oui, môman.
Ihsan ? répéta-t-elle, un léger sourire aux lèvres.
Maman.

Mancinia veillait à ce que leur langage soit assez éveillé et correct, surtout qu'ils allaient être des membres importants au sein de leur race. Ils n'étaient pas seulement les enfants d'une Kaaezi et d'un Anjonù, ils étaient bien d'autres choses. Un immense avenir pour leurs petites épaules, autant qu'ils y soient préparés. Quant à Sif, elle grandissait à vue d'oeil et s'émerveillait de tout dans les bras de sa mère, ses petites oreilles pointues donnaient envie de les toucher et de l'embêter gentiment, ce que faisait son frère, avant de lui donner un bisou sur la joue avant de recevoir son eau, avant qu'il ne retourne ennuyer son aîné. Un sourire aux lèvres, Neah observait ensuite son Humaine, qui savourait sa part de Galette, lui donnant une nouvelle vision amère.

J'imagine que la Reine qui n'est jamais venue à ta rencontre serait ravie que tu remportes cet ornement indécent pour qu'elle puisse, enfin, te rencontrer.
Oh, Neah, dit-elle en soupirant. J'ai l'immense honneur d'avoir été choisie par la Reine Scylla pour devenir une des voix des Humains chez les Anges. C'est plus important que moi que l'Impératrice Blanche, surtout que mon marquisat se porte à ravir et redore le blason des Humains au sein des Mages Blancs, c'est tout ce qui m'importe.
J'en ai bien conscience, mais je ...
Je sais.

Comme lui savait qu'il était dans les directives du Nylmord que son héritière ait des entretiens en compagnie de l'Impératrice, si elle le désirait. Seulement, étant une Souveraine, ses occupations étaient nombreuses et elle devait certainement avoir des dizaines de conseilles plus compétents.

Un entretien avec l'Empereur Noir serait tellement plus intéressant.
Les Humains vont-ils devenir les meilleurs amis des Sorciers ? rit Neah.
Qui sait ? Nous récupèrerons peut-être la Terre Blanche pour vous.
Le retournement de situation serait tellement improbable.
Oh, tu le sais pourtant, le Nylmord m'a laissé sa Bibliothèque, ses archives et mêmes ses recherches.
Je m'en souviens, oui.

Mancinia avait étudié, sommairement, les ouvrages traitant de la Magie abordé dans ces derniers. Elle n'y avait guère compris grand-chose, avant leur échange mémoriel. Ils en avaient même conversé, certains de ces travaux demandaient une puissance aberrante.

On ne sait jamais que l'Empereur soit intéressé par ce qu'il y a là-dedans. Un cercle de téléportation aussi complet au point de déplacer un bâtiment, ce serait pas mal pour eux, non ?

Son rire le contraignit à le laisser glisser ses pupilles sur son visage souriant. Mancinia aussi savait être sinistre.

Post I - 1384 mots


[Événement] - La Galette  Chriss10
Art by Chrissabug

[Événement] - La Galette  Licorn10

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhard
Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

~ Magicien ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 936
◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥
◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Bellada Ward
Mer 17 Mar 2021, 21:31


Image par Ann Kondrat
La Galette
Mertle & Minou


« T'as 'tendu ça, Minou ? » râla la vieille bique, arpentant de long en large la salle à manger, s'aidant de son fidèle balais pour se soutenir. Ce n'était en aucun cas pour passer un coup avec : les tâches ménagères étaient laissées à sa bonniche, cette crétine d'Odette ! Cette dernière ne se trouvait pas dans l'appartement - elle s'était absentée sur les ordres de Mertle, qui l'avait enjoint d'aller acheter le plus de tartes possibles, tout en négociant les prix les plus bas. « Les sorciers qu's'mettent à faire comm' c'bons à r'ens d'magots ! T'imagines ? » demanda-t-elle en se penchant vers l'animal, assis sur le fauteuil tel un prince sur son trône - son regard hautain ravivait cette impression. « B'entôt, on s'r'trouv'ra à organiser d'bals dansant pour l'simple plaisir d'rouler du popotin ! » se désola-t-elle, imitant quelques pas de valse dans le vide, un rictus dédaigneux épinglé à travers les épaisseurs de ses rides. Elle regretta bien vite cette moquerie, lorsque ses hanches craquèrent et lui arrachèrent un cri pathétique, tandis qu'elle boitait jusqu'à la table dont elle tira une chaise pour s'asseoir. « D'jà qu'on s'muse à faire d'concours d'musique 'vec ces péqu'naud, v'là maint'nant qu'on nous d'mande d'faire com'eux et d'ach'ter d'leurs tartes à la mords-moi-l'-nœud ! » s'apostropha-t-elle, illustrant ses propos d'un mouvement de la main passée par dessus son épaule tandis qu'elle se dandinait sur son assise pour trouver une position confortable. « Mon pauv'e Elias... J'sais pas c'qu'i'lui arrive... T'rends compte, Minous ? J'crois b'en... J'crois b'en qu'notre souv'rain commence à avoir un cœur tendre ! » Cette simple idée lui fit monter les larmes aux yeux. Elle ne pouvait tolérer une telle chose : que son idole, son dieu, puisse se montrer doux devant la nation qu'il gouvernait - pire ! devant les autres peuples qui leur étaient pourtant inférieurs ! Dans sa paranoïa, elle était persuadée que les Alfars se moquaient et les imaginaient en train de lancer des fleurs sur les magiciens plutôt que de les attaquer à coup de varicelles et de gastro ! Elle qui avait toujours eu foi en l'Ultimage des ténèbres, elle se retrouvait toute déboussolée de constater qu'il faisait naître en elle quelques déceptions. « C'sûr ! C'est c'te punaise d'magicienne ! C'te limace vulgaire et 'ssi stupide qu'une dinde ! Moi j'te l'dis, Minou ! E' lui met d's'idées dans la tête, c'te grosse 'truche ! E' lui pourri l'esprit 'vec ses mièvr'ries ! » Mertle secoua la tête avec désapprobation, soupirant bruyamment, faisant trembler sa lèvre supérieure sur lequel reposait un épais duvet grisonnant. « 'tends qu'e' r'çoive ma lettre ! J'vais l'remettre à sa place, moi ! E' va voir d'quel bois j'm'chauffe ! » Cette fois-ci, elle acquiesça, se tournant vers le félin qui se mit à ronronner, comme pour approuver ses dires. « J'suis certaine qu'e' rentr'ra en chouinant comme une gamine ! Bon débarras ! J'tendu dire qu'e rentrait chez elle pour c'te fichue fête de m'sère ! Eh b'in, qu'elle y reste ! Ça nous f'ra des vacances ! » caqueta l'aïeule telle une oie en furie.

« Bon, et p'is qu'est c'qu'elle fait, l'aut'e idiote là ?! J'l'ai donné des sous, 'l'a intérêt à r'venir 'vec tout'les galettes d'quartier ! » Si quelqu'un devait obtenir un entretient avec l'Empereur Noir, ce serait elle, et personne d'autre ! La vilaine sorcière se moquait bien de l'honneur et du prestige que pourrait lui procurer une rencontre avec l'Ultimage Nilsson : contrairement à sa soeur, Mertle n'avait jamais trouvé grand intérêt en cette femme et son passage du côté obscure n'avait fait qu'accroître son antipathie envers la souveraine. Qu'elle soit à l'origine d'une telle coutume, où l'on devait débourser des sous pour soutenir une cause en laquelle elle ne croyait absolument pas - aider les plus démunis ? et puis quoi encore, ils n'avaient qu'à se bouger le troufions s'ils avaient besoin de quelque chose, plutôt que d'attendre qu'on vienne leur donner la béquetée - ne l'étonnait guère et, pire encore, ne faisait que diminuer son déjà bien piètre opinion sur cette figure emblématique. « Qu'penses-tu Minou ? Quelle t'nue j'd'vrais porter pour rencontre not'e Seigneur tout puissant ? J'pense qu'j'd'vrais mett'e mes plus jolis bas - et puis, p't'être b'en c'te culotte qu'l'on a chapardé à c'te gredine d'Violette ! Et qu'f'rons nous, ensuite ? P't'être pourra-t-il m'montrer ses salles d'tortures préférées ? Ce s'rait vraiment l'rendez-vous parfait... » rêvassa-t-elle tout haut, un sourire benêt remplaçant son rictus précédent.

La porte s'ouvrit sur la Magicienne, les bras remplis de provisions. « AH ! T'voilà enfin, sale empotée ! P'rquoi t'as mis autant de temps ? T't'es encore paumée ? T'vraiment pas futée ma pauv'e fille ! Et combien d'galettes t'm'as rapporté ? Quoi, cinq ? C'tout ? 'vec t'les sous que j't'ai d'nné ? Mais bon dieu, j't'l'dis moi, t'as été finie au pipi ! » râla la vieille chouette, pour le simple plaisir de s'égosiller et d'entendre sa voix geignarde.

La blonde eu à peine le temps de déposer les galettes sur la table que la sorcière la gratifia d'un coup de balais sur l'arrière de la tête en guise de remerciement, puis s'empara des tartes. Avec avidité, elle plongea les mains dedans, sans même prendre la peine de goûter la nourriture, cherchant juste la précieuse fève qui la conduirait à son Roi charmant.

987 mots avant matraquage des dialogues.
Merci pour l'event.  nastae


Avatar
Avatar de noël : LINOK_SPB
[Événement] - La Galette  2exr
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t35442-bellada-ward-le-c
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2309
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Ven 19 Mar 2021, 15:38




Humant les fragrances printanières, le corps de Latone se détendit, bercé par le doux présent du lilas. Yeux fermés, sourire aux lèvres, la jeune femme démontra une réceptivité remarquable pour sa stature et son rang. Quoi qu’on en dît, elle demeurait une personne très sensible sous cette carapace à peine renforcée. C’était toute une éducation de se construire, et même de se reconstruire. Latone aimait les fleurs, c’était indéniable. Dès sa renaissance, le goût de la poire en bouche, ses arômes assaillants dans ses narines, tous ces effluves marquèrent son enveloppe vierge et revenait à la charge en ses souvenirs. Agréable, revigorant.

" Ainsi, la prochaine étape est Utopia ? "

L’Orisha rouvrit les yeux et délaissa la plante. Elle acquiesça, silencieuse. Kerby l’accompagnait aujourd’hui, le temps de cette escale en terrain Magicien. En tant que mage lui-même, il était un guide tout désigné. La caravane censée se rendre en terres Humaines patientait aux abords du Voile Blanc, après avoir traversé la chaîne montagneuse. Pour les Marcheurs originaires de ces contrées, l’événement de la Galette ne devait pas être raté. Une partie du cortège remontera alors le Voile jusqu’au Désert de Näw.

" Profite de ton séjour ici. Le soleil ne tape pas aussi fort que là-bas. " Ricana-t-il en triturant la pointe de sa moustache.

" Je n’imaginais pas le Lac Bleu aussi proche de chez nous. "


La magnificence et le calme de cet endroit l’époustouflaient. C’était comme un paradis, où le danger ne semblait pas se tapir dans l’ombre. Le climat tempéré lui fit troquer son manteau animal contre une tenue de voyage plus simpliste. Latone ne cherchait pas non plus à se faire remarquer, peu accoutumée aux mœurs Magiciennes. Le Guide Holaran, au contraire, s’était vêtu d’un costume à la limite entre le noble et le militaire. Il s’évertuait à porter les couleurs de leur Empire naissant, tout en revêtant les armoiries du duché longeant ses cousins et cousines étrangers à Ciel-Ouvert. Pour Latone, cela ne changeait guère de d’habitude : Kerby s’habillait toujours de manière excentrique. À ses yeux du moins. La mode représentait une autre lacune.

Arpentant les routes d’un hameau frontalier, le duo de Hurabis profitait de l’occasion pour admirer quelques activités. Certes, l’homme à la moustache cherchait à lorgner sur les croupes les plus dénudées, alors que la femme aux cheveux bleus observait, intriguée, la complexité de leurs tenues. Durant l’époque de Linos, celles-ci ne lui paraissaient pas aussi bouffantes. Comment pouvait-on se déplacer en étant accoutrée comme une cloche d’abbaye ? Latone ne s’imaginait pas du tout dans une telle robe. C’était insensé et terriblement pas pratique. Elle espérait ne pas avoir à subir ce genre de vilenie après son sacre. Pourquoi ne pas se contenter d’une jupe plus confortable ?


" Tu viens ici de temps en temps ? "

" Le plus souvent possible, oui. Mais je préfère les charmes de Cael. C’est une cité vive et pleine d’histoires. À mon sens, l’une des meilleurs attractions pour trouver l’inspiration.
À force de lui survendre n’importe quel patelin du continent, Latone finira bel et bien par tous les visiter. En revanche, je réponds présent tous les ans à la Galette. Il serait un affront pour quiconque de ne pas manger une part de galette. Ils étaient passés plusieurs fois devant des stands de distribution, quasiment prêts à craquer sous le poids de la foule. Même si cette fois, nous la partageons avec des invités inédits… " La Bleue nota la préoccupation de l’Incroyable Kerby.

" Qui ça ? " Il avait le don de la faire languir.

" Cette année, les Sorciers participent aussi à la Galette. " Cette information lui parut trop extraordinaire pour être avérée. Elle tourna la tête un peu partout pour repérer ces fameux invités inédits.

" Quoi ? Il y a des Sorciers, là ?! " Ces mages se ressemblaient tous, elle ne voyait même pas la différence !

" Possible. Comme imaginer des Vaughan à Amestris. " Il eut comme un "oups" sous-jacent.

" Pourquoi c’est différent, cette fois ? " En fait, le rapprochement entre ces deux peuples lui paraissait si irréaliste, du peu qu’elle en connaissait. Dans un sens, comprendre ce phénomène la fascinait.

" Durant le règne de Niklaus Salvatore, une alliance fut tissée avec l’Ultimage Nilsson. Cet échange fut aussi renforcé par le lien entre un Sorcier et Edwina, et une Magicienne à Lord. Malgré la passation de pouvoir chez les Sorciers, Aliénor Vaughan – la fameuse Magicienne – demeure l’épouse du nouveau Roi. La conséquence de ce maintien de partage culturel est que la Galette n’est pas réservée aux Magiciens, mais aussi aux Sorciers. Ils s’arrêtèrent non loin d’un stand. Il faut imaginer que des parts sont aussi achetées à Amestris. "

Latone demeura songeuse. Le Bien et le Mal, en un sens, collaboraient dans un esprit quelque peu futile autour d’un gâteau. Si une telle prouesse était possible, alors l’ère de la Conciliation ne volait pas son nom…

" Et cette histoire de fève ? " Kerby rit un instant.

" C’est là que le croustillant nous attend. Il prit une légère pause pour faire durer, faussement, le suspense. Parmi toutes les parts, une fève est cachée. D’ordinaire, celui ou celle qui tombe sur la fève se voit accorder un entretien privé avec l’Impératrice Blanche, ainsi qu’une place d’honneur durant une célébration. Cette année, il y a deux fèves. Une pour la Souveraine Magicienne donc, et une autre… pour le Souverain Sorcier. " Le déclic se fit progressivement dans la tête de l’Orisha, un sourire à la fois crispé et désinvolte apparut sur son visage.

" Espèce de vicelard, tu voulais m’amener dans un traquenard ! " Il s’offusqua, parfaitement indigné.

" Vicelard ? Bonté divine ! Je ne suis qu’un Guide. "

Et le guide la convainquit de s’offrir une part de la Galette. Comme on dit : qui ne tente rien n’a rien.


995 mots ~
Post unique. Participation : Latone



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34266-latone#672534
Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2603
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Lun 22 Mar 2021, 14:30

[Événement] - La Galette  Kvtp
La Galette




Un peu en retrait du groupe, Astriid ruminait de sombres pensées. La richesse de la flore des Terres du Lac Bleu qui lui procurait habituellement une euphorie sans bornes et lui donnait envie de courir partout jusqu'à épuisement la laissait aujourd'hui indifférente. Ses iris émeraudes glissaient sur les massifs fleuris, la surface bleutée du Lac scintillant au soleil sans les voir. L'Ygdraë ressassait les évènements qui s'étaient enchaînés après sa rencontre avec le Magicien Sunny et n'arrivait pas à se mettre d'accord sur ce qu'elle ressentait. En elle, colère, tristesse et incompréhension gonflaient à tour de rôle comme des voiles mal installées sur un navire. Elle se sentait à la dérive, à la merci de ces sentiments inhabituels pour la rousse qui ne s'embarrassait que du meilleur que la vie avait à lui offrir. Mais son coeur avait frémit pour le Mage Blanc et à peine avait-elle eu le temps de chérir ce sentiment qui bourgeonnait en elle qu'il l'avait trahie. Deux fois. L'Ygdraë serra les poings, imaginant les abattre sur la haute silhouette de Sunny.
Après tout ça, ressortir pour assister à la fête organisée par les Magiciens était la dernière chose qu'elle voulait. Craignant de recroiser Sunny, elle se faisait toute petite, se fondant dans le décor et regardant ses pieds. «Pourquoi tu boudes ?» La questionna Valÿn sur un ton qui se voulait léger bien qu'un pli soucieux entre ses sourcils trahît son inquiétude pour son amie. Astriid se composa une façade joyeuse avant de lui répondre, peu désireuse de parler de ce qu'il s'était passé, c'était encore trop frais et surtout, elle ne voulait pas que Raïm apprenne qu'elle s'était encore fourrée dans de nouveaux problèmes en son absence. «Quelle serait la réaction de Raïm si on lui demandait d'aller à un des bals organisés par les Magiciens ?» Petit changement de sujet pour noyer le poisson, l'Elfe aux cheveux gris tomba dans le piège en éclatant de rire. Ils poursuivirent leur discussion en plaisantant sur l'amour de Raïm pour les danses des «coincés du cul», citation tirée du Braskä grincheux et l'Elfe rousse en profita pour reléguer au second plan ses émois d'adolescente.
Ils débattirent un long moment sur quoi faire jusqu'à ce que Raïm tranche d'un ton aussi ferme qu'exaspéré : «On se pose à l'ombre pour manger cette foutue galette. Ensuite, vous jouez aux cartes ou vous allez vous baigner, je m'en fous mais le premier qui se noie, je le ressuscite pour le tuer à nouveau.» Solenn et Daràdir partirent acheter les parts de galette pendant que les autres cherchaient un endroit où se poser près du lac. Voyant un large espace formé autour d'une famille installée, ils décidèrent d'aller s'y asseoir avant que la place ne soit prise. S'approchant, Astriid reconnut soudain la crinière cuivrée et familière de l'Humaine Mancinia Leenhardt. Passé le moment de surprise de la voir avec son compagnon, elle cria son nom avec enthousiasme et cavala sur les derniers mètres qui la séparait d'elle avant de ralentir brusquement, prise de vertige. Ses yeux papillonnèrent le temps de laisser son estomac encaisser la nausée qui tordait son ventre. Elle comprenait soudain le vaste espace autour de la famille. Gênée, la sylvestre esquissa un geste rassurant vers la brune : «J'avais oublié.» Dit-elle simplement avec un petit rire dans la voix avant de continuer à s'avancer plus lentement jusqu'à la Sertisseuse. Les Ygdraës la suivait, en retrait, à la fois embarrassés de se trouver en présence des Ecuyers de l'Aurore et le visage blême face à l'intense effet du Ma'Ahid de l'Humaine.
Luttant obstinément contre les sensations désagréables de sa perte de Magie, Astriid frétillait de joie et pépiait : «Je suis si contente de vous voir ! Regardez, j'ai mis le collier que vous m'aviez offert, il est tellement joli ! Comment allez-vous ? Ce sont vos enfants ? Comment s'appellent-ils ?» L'Ygdraë s'extasiait devant les plus petits, se retenant avec difficulté de caresser leurs joues dodues. Son regard tomba irrémédiablement sur la petite bouille aux cheveux vermeils dans les bras de l'Humaine, notant aussitôt les longues oreilles de l'enfant. Sa bouche s'arrondit en un Oh muet et elle plongea dans les grands yeux océan de la petite. «Mais c'est une Ygdraë.» Balbutia enfin la rousse en détachant à grand peine son regard du bébé pour regarder Mancinia, perplexe.

Message I | 765 mots
Spoiler:


[Événement] - La Galette  Iuvu
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la
Invité
Invité

avatar
Lun 22 Mar 2021, 23:14

[Événement] - La Galette  V4rj
« Etre sage, c'est être roi en soi. »



Le Démon eut la volonté de passer subrepticement par le Lac Bleu. Un courage infaillible le porta à ses portes, ridiculement étroites. Ce jour le gratifiait d’une enivrante symphonie, accouché par les piaillements intempestifs et les rayons solaires qui amadouèrent son épiderme d’un doux allant, idéal pour l’homme qui préférait de loin les climats torrides au froid glacial de certaines contrées. L’évènement de la galette réunissait toujours énormément de monde. Rien d’étonnant à cela lorsqu’on savait la récompense qui attendait le veinard au bout du fil. Un entretien direct avec deux des plus influents monarques actuels ; l’Ultimage Edwina Nilsson ou ce grand dadais d’Empereur Noir, le vénérable Elias Salvatore. Pour ne point se faire remarquer, Deccio se rendit sur place sous les traits d’un marginal du nom de Damon Harris ; un peintre de la cour accompli, primé et gracié pour ses nombreuses oeuvres. Sous cet apparat, il ne cherchait à nuire à personne, sinon à obtenir une audience privée avec la Reine. Edwina était l’une des dernières personnes à avoir vu son frère pour la dernière fois, c’est pourquoi il souhaitait entrer en contact avec elle, ne serait-ce que pour rayer son nom de la liste. Parmi les fréquentations de l’ancien souverain, elle figurait au sommet. De plus, Damon savait à propos de la malédiction et de toutes les conséquences qu’elles avaient apportées en le côtoyant. Exclu et redouté par la société, ce dernier s’était complètement exclu du monde par la suite, menant l’un des plus grands hommes à virer dans une psychose que ses sujets eurent rejetées.

D’après les indices ramassés depuis le début de ses investigations, la Dame dont le gouvernement gravitait autour de ces deux superpuissances dissimulait peut-être une partie non résorbée de ce mystère. Selon l’expression courante, qui ne tente rien n’a rien, c’est la raison pour laquelle il profiterait jovialement de ce moment, qu’importe s’il devait renoncer à cette sélection. Les Terres du Lac Bleu demeurait un endroit magnifique où il faisait bon vivre, la bonne humeur étant de mise auprès de tous ces joyeux lurons. Se déplaçant aux abords du lac, le vent fouetta son visage, remontant les mèches rebelles de sa chevelure d’ébène qui pointa vers l’horizon. Le mirage mirifique de l’eau lui rappelait son précédent séjour sur le domaine, lors de la chasse arrangée contre cette rousse. Le Sorcier l’ayant protégé avait subi ses foudres, bien qu’il fût dans l’incapacité d’aller jusqu’au bout de son démembrement. Qui sait ce qu’il advenait de lui à présent. Si ça se trouve, l'Ygdraë se trouvait dans les parages, auquel cas il lui sectionnerait la carotide avec un sang-froid imperturbable. Les mains gardées dans ses larges poches, l’interprète décrocha son regard du lac pour l’exposer sur une femme qui l’aborda timidement. « Excusez-moi, on s’est déjà rencontré ? Votre tête ne m’est guère étrangère. » Le Démon prétendument Magicien tourna la tête. Il ne la connaissait ni d’Eve ni d’Adam. « J’ose croire que je m’en souviendrais. J’ai l’art et la manière de me rappeler de tous les visages, comprenant ceux de mes modèles. Les traits de votre minois sont fins et harmonieux, et vos yeux d’un bleu océanique n’auraient point échappé à ma surveillance. Raisonnablement, je ne puis affirmer vous avoir jadis rencontré, pour quelque occasion que ce soit. » Son visage exprima la déception, une moue chagrine esquissant la jactance de sa déconvenue. Quiconque se trouvant devant elle à cette distance l’aurait personnifié comme l'incarnation du charme. « Pardonnez-moi. Vous ressemblez à une personne chère à mon cœur. J’aurais juré que… mais tout cela appartient au passé. Si je me réfère sans cesse à lui, je n’avancerais jamais. » Son discours était touchant, renversant même la méfiance du méprisant garçon qui se cachait derrière le costume.

Fermant les paupières en laissant à son sourire le soin de germer, l’homme tendit la main en direction de la prestigieuse invitée. « Que diriez-vous de passer un peu de temps à mes côtés ? À défaut de vous être familier, nous pourrions apprendre à nous connaitre. Et pourquoi pas combler nos palais d’une magnifique part de galette. A priori, c’est la raison qui rassemble autant de profils variés sous un même but. Dites-m’en plus. Quelles sont vos aspirations ? Qu’attendez-vous de l’une de ces rencontres ? » Pouvait-on seulement le formuler à voix haute sans craindre des représailles ? Damon ne souhaitait pas la contraindre à étaler ainsi sa vie privée ni ce qui la motivait à tenter le Diable en s’exposant consciemment devant l’un de ces deux monstres. Sans arrière-pensées pour briser les pans de cette coquille qu’on appelait l’incertitude, le gâchis serait de mise. Attrapant sa main, la jeune femme leva la jambe pour grimper sur la berge. « Rien qui ne soit présomptueux. Je dois rencontrer Elias pour essayer d’arranger les infortunes qui érodent l’histoire de ma famille. Mon frère est tenu prisonnier à Armestis à cause d'une injustice immanente. Si je ne fais rien, il sera exécuté sans miséricorde. » Drôle d’histoire pour une courtisane. Il pouvait aisément le deviner rien qu’en regardant l’usure de sa tenue et de ses chaussures. Elle ne nageait pas dans la fortune, et peinait probablement à joindre les deux bouts. Rien de tout cela ne le concernait de toute façon. Il n’avait ni le temps ni l’envie de se consacrer aux problèmes d'autrui. Soutirant deux parts de galette, il en proposa une à la tourmentée. « Je n’ai aucune demande particulière autre que celle de jouir de la vue du palais. Alors si la fève se trouve sous cette couche de crème, je veux bien lui transmettre votre message. » « Vous feriez ça, vraiment ? » « Bien sûr. » Dit-il en retenant un rire, les rides sous ses yeux se plissant. Il ne tiendrait pas sa parole, cela va de soi. L'heure du verdict approcha à grand pas, Damon plantant ses dents dans le gâteau brioché.


987 mots | Message unique
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 23 Mar 2021, 23:28

[Événement] - La Galette  S32i
« Galette, galette je vais te manger. »



Quitter le taillis de mon empyrée pour se rendre en dehors des territoires vampiriques, ça ne m’était que très rarement arrivé. Déjà parce les étrangers me filaient de l’urticaire à force de me balancer toutes sortes de condiments à la tronche, mais aussi en grande partie à cause de ce satané soleil qui brûlait ma peau comme la glace chauffait le cul des dépravés d’Avalon. Le traumatisme de cette expérience sera toujours fermement ancré dans mon coccyx. A choisir, j’aurais préféré éviter d’aller dans ce lieu fréquenté par une masse d’individus peu ouverts à la négociation. Seulement, si je ne répondais pas affirmativement à l’ordre de Zoya, je sais que j’y aurais laissé des plumes. Vu le temps que ça m’avait pris pour rassembler tous ces zoziaux, pas question qu’elle m’en dépossède maintenant. Pour des raisons discursives dû à ma conformité, je chassais très peu d’humains, par contre, collecter des piafs pour faire de jolies totems avec des plumes, ça oui. J’avais le sens des priorités, et c’est pas aujourd’hui que j’allais bousculer mon emploi du temps. Quant à cette ville vers laquelle nous nous rendions, je n’y étais jamais allé. Je ne connaissais pas grand-chose aux coutumes des autres peuples, et sincèrement, ça ne m’intéressait pas plus que ça. Je peinais déjà à me familiariser à celles de ma lignée, ce n’était pas pour me surcharger d’informations complémentaires totalement redondantes. Du moment qu’ils renfermaient du sang dans leurs veines, je ne faisais aucune différence.

Pour nous préserver de l'insolation qui nous frapperait au foie, ma Créatrice m'édicta de rester très proche d’elle et de ne surtout jamais m’éloigner. Sa maitrise des Ombres lui permettait de générer une ombrelle au-dessus de nos têtes, de quoi nous protéger durablement de la perniciosité du méchant flambeau pas beau. « Rappelle-moi pourquoi on doit se rendre là-bas. Je veux bien essayer de faire semblant, mais j’ai toujours rien capté. Est-ce qu’on va voir des amis à nous ? » « Pas du tout. » Répondit sèchement ma tutrice. Le ton employé — brusque — me fit sentir l’effroi d’une claque fantôme sur la tempe. « Alors quoi ? On va au parc d’attractions pour croquer les petits enfants ? On va rendre visite à Dorian pour lui sucer la moelle ? T’as retrouvé la trace de Grendel ? Elle veut m’épouser ? Mireille s’est enfuie et tu me l’annonces que maintenant ? » En bon gars généreux, je pensais souvent à mon entourage. Ils me manquaient chaque fois que je les quittais. J’entendais encore leurs voix me hurler dans les oreilles « Mais casse-toi ! » Leurs prières ne me laissaient jamais indifférent. « Rien d’aussi fugace. On va essayer de gagner un tête-à-tête avec l’un des souverains. Tous les ans, ils organisent un évènement en rapport avec une galette. Elle est immonde. Ce qu’elle cache en revanche pourrait nous permettre d'échanger avec l’un d’eux. J’ai une faveur à leur demander, surtout au Sorcier. » Ils ne m’inspiraient pas confiance ceux-là. Ils se donnaient un air monotone et tiraient sans cesse la gueule dans un habit sombre. Attendez, ça me rappelait… « Et si c’est moi qui tombe dessus, tu crois pas qu’on serait dans la merde ? » « Si tu fais tout ce que je dis en cas de victoire, je n’ai aucune raison de m’en faire. » « Bordel, tu me fais tellement confiance. C’est rassurant de voir que même toi tu fais des bourdes. » Rien que de m’imaginer sur une chaise en face d’un gars aussi ténébreux, ça me filait les jetons. Brrr. « Répète pour voir. » Mon corps convulsa par réflexe. « Non, non, j’ai rien dis. » Si je la ramenais encore, elle me ferait roussir sur place. Or si ça commençait à partir en vrille dès maintenant, j’avais de grandes chances de me retrouver dans une cellule grisonnante qui puait des pieds avant la tombée de la nuit.

Les squelettes entretenaient très peu le dialogue avec moi, même si nous étions proches intellectuellement. En tout cas, les personnes à s’être rassemblés étaient bien plus nombreuses que ce que j’avais imaginé. Le lac m’apparaissait si lumineux, si grandiose. Il brillait au moins autant que moi pour mes idées. Je sortis un vieux livre de ma besace. « Qu'est-ce que tu fiches avec ça ? » « Tiens, je t'ai pas dis ? J'ai commencé à apprendre à lire. J’ai seulement réussi à décrypter le titre par contre : Toujours dure, de Molle Hier. » « Jette-moi ce torchon. Il fait état des vipères lubriques et mercantiles. Il ne t’apportera rien de bon, à part de finir comme ces bouseux. » Sûrement son intolérance au lactose qui lui jouait des tours, à moins que ça n’ait rien à voir. En tout cas, je ne sentais pas le parfum si âpre de mon ami. Le connaissant, il devait avoir décliné l’invitation de sa maitresse en pensant me fausser compagnie. Une erreur de débutant. S’il savait de quoi j’étais capable, il aurait gambergé les choses différemment. À charge de revanche, je lui revaudrais ça à l’occasion. Au sujet de cette galette, nous nous approchions du stand tout en conjurant les autres convives. Zoya me confia une part tandis qu’elle croqua directement dans la pâtisserie. « Franchement, ça me gaverait d’être venu pour rien. Je n'aurais plus qu’à localiser une proie digne de ce nom pour passer mes nerfs. » Je lâchais à mon tour mon plus beau croc dans la brioche, revisitant la déception de mon enfance, lorsque ma mère ratait la plupart de ses plats. La texture, en plus d’être pâteuse, me donnait envie de vomir. « On est venu pour cette daube ? Au risque d’insister, sucer l’oignon de Dorian me comblerait davantage. J’ai du mal à concevoir qu’ils sont tous attroupés ici pour quelque chose d’aussi banal. » Un fléau, ces différences culturelles. On y bitait jamais rien.


969 mots | Message possiblement unique selon les circonstances, atténuantes ou non
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 29 Mar 2021, 10:15



La galette

Thème.

Vêtue d’une robe de dentelle maintes fois reprisée, la jeune femme se promenait tranquillement. La douceur de l’après-midi rendait sa balade particulièrement agréable. Un bourdonnement soigné animait Malorsa. En cette journée ensoleillée, un évènement bien particulier secouait la capitale, et, à l’instar de nombre de ses congénères, elle avait décidé de sortir et d’en profiter. Accrochée à son bras, Adénosyne se fendait régulièrement de commentaires peu flatteurs. « Mme Stregazza a pris du poids. Ses joues sont joufflues comme les fesses d’un bébé. » La tête ailleurs, la Sorcière signifiait de temps à autre son approbation, ou ne réagissait pas du tout à ses allégations. « Il paraît qu’il y a eu des tensions entre l’Assemblée et l’Empereur, il y a quelque temps. Tu en as entendu parler ? » Haussant les épaules, son regard passa sur des danseurs, qui tournoyaient un peu plus loin. « Non. » Depuis leur position, la musique ne leur parvenait pas. « Oh, Isahya ! Tu pourrais être au courant, quand même ! Tu viens juste d’y entrer. » Malgré son amour envers les ragots, le bavardage de son amie commençait à l’agacer. « Justement. J’ai autre chose à faire que me concentrer sur les bruits de couloirs. » Ne comprenait-elle pas qu’elle avait des choses plus importantes auxquelles penser ? La bâtarde lui désigna un homme dans la foule. « Regarde. C’est le père Nathanaël. Va te renseigner ! À toi, il lâchera bien le morceau. » Et, sans se soucier de son consentement, elle l’avait poussée dans sa direction.

Retrouver la figure austère du prêtre réjouissait la brune. En dépit de la sévérité de sa silhouette, elle aimait qu’il tendît toujours une oreille attentive à ses remarques. Il s’agissait peut-être du seul congénère auquel elle accordait sa confiance. « Il y a quelque chose qui m’échappe, Nathanaël. Comment notre peuple peut-il tenir à ce que les choses soient parfaitement ordonnées, alors que nous vénérons la Lune Noire ? » Sa fraîcheur d’esprit l’empêchait de saisir ce qui se cachait derrière les paradoxes. Il lui arrivait de regretter l’immobilisme de ses conclusions. « Voilà une question intéressante. Qu’est-ce qui vous pose problème, exactement ? » Le Sorcier lui désigna un banc, à l’abri des oreilles indiscrètes. Tiraillée par des forces dont elle ne saisissait pas l'origine, sa silhouette s'affaissa sur les planches austères. « C’est un peu confus. Parfois, je trouve que notre mode de vie ne correspond pas à Ses préceptes. Nous passons tellement de temps à apprendre à nous comporter convenablement et à suivre le chemin de nos semblables. Où est le désordre, là-dedans ? » Les sourcils froncés, Isahya chassait en pensée une logique fantôme. « Croyez-vous qu’une société puisse fonctionner si ses membres se vouent à la discorde à chaque instant de leurs vies ? » Comment imaginer un tel monde ? « Probablement pas. » Dans l’espoir d’une réponse plus satisfaisante, elle agitait en vain ses neurones. « Ne désirez-vous pas la tranquillité qu’offre l’harmonie, parfois ? » Les poils de ses bras se hérissèrent. Évoquer cette possibilité revenait à proférer un blasphème, et pourtant, elle ne pouvait lui mentir. « C’est difficile à dire. Je suppose que oui. »

Pendant un instant, le silence s’installa. En proie à des questionnements qui la perdaient, la jeune femme contemplait les pavés devant elle. Son supérieur cherchait une explication qui l’engagerait vers la Voie, sans heurter ses superstitions. « Vous pouvez opposer l’ordre et le chaos autant que vous le souhaitez, mais vous vous rendrez vite compte qu’il s’agit là d’une absurdité. Une notion n’a de sens que lorsque son contraire existe. Sinon, comment pourrions-nous nous apercevoir de son existence ? Ce qui est intéressant, c’est ce qu’il y a au-delà. » De surprise, la Sorcière battit des cils. Jamais elle n’avait envisagé qu’une troisième option pût exister, et cela l’irritait. À quoi bon étudier, si elle ne savait même pas développer un raisonnement digne de ce nom ? « Au-delà ? Je ne comprends pas. » Au dessus d’eux, le vent vint agiter les branchages. Une ombre passa sur leurs visages. « Moi non plus. » Les lèvres de son interlocuteur se retroussèrent. « Vous savez, il est normal de se questionner, et d’avoir des doutes. Vous venez seulement d’entrer à Son service, et vos réflexions prouvent que cela vous tient à cœur. Il n’y a pas de certitude, lorsqu’il s’agit du divin. » Les nouveaux venus partageaient l’envie de percer les mystères des Aetheri. Seule l’expérience finissait par leur enseigner la cause de cette curiosité. « C’est un peu angoissant. Quand j’y réfléchis, je finis par ne plus être certaine de la manière dont je dois vivre. Comment savoir si mes actes l’offensent ou l’honorent ? » Ne se fourvoyait-elle pas depuis le premier jour ?

Le Sorcier posa une main sur l’épaule de l’apprentie. « Je comprends vos préoccupations. Si tous les Sorciers étaient comme vous, l’Assemblée n’aurait pas autant de travail. Cela étant, je crois que le plus important pour Elle, est que lorsque nous mourrons, nous ayons accompli plus en son nom que pour nous-mêmes. Le dévouement est aussi une question d’équilibre. » En dehors des Enfants d’Ethelba, nul ne pouvait prétendre vouer l’intégralité de son être au chaos. Le devoir des siens revenait à faire pencher la balance du mauvais côté. « Oui. Vous avez peut-être raison. Adénosyne dit souvent que je devrais apprendre à me détendre. » Renoncer à ses tourments intérieurs lui aurait néanmoins donné l’impression d’abandonner sa foi. C’était absurde : les dieux ne la regardaient pas. Le monde ne s’écroulerait pas si elle cessait un instant d’y penser. « De sages paroles. » Loin de leurs considérations métaphysiques, Nathanaël lui proposa de rallier la place principale, et l’invita même à danser. Alors qu’ils tournoyaient maladroitement, la brune observait les stands du coin de l’œil. « C’est comme ici. Tout se déroule à merveille, mais ne serait-ce pas plus intéressant si une personne avait empoisonné quelques galettes au hasard ? » Elle était d’ailleurs étonnée de ne voir aucun corps s’effondrer. Les gens imaginaient-ils qu’un entretien avec l’Empereur valait davantage que leur essence ? « Vous serez certainement cette personne, un jour. » La jeune femme marcha sur le pied de son cavalier. Le rouge lui monta aux joues. « Vous croyez ? » Un serveur interrompit leur valse, proposant sa précieuse fournée. Le prêtre laissa tomber sa bourse sur le plateau. « Les idées ne vous manquent pas. » Distraite, Isahya croqua dans le gâteau qu'il lui tendait. La chaleur du sucre fondit sur ses papilles. Elle espérait qu’il avait raison.

Message unique | 1 027 mots

Revenir en haut Aller en bas
Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1378
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Mar 06 Avr 2021, 18:22


La galette
Sylbille & Maestorm

« Deux parts s'ils vous plaît. » demanda Sylbille tout en déposant une importante somme sur le comptoir. L'argent n'était pas un problème, pour elle : son alliance avec Raeden lui garantissait un revenu stable, la préservant du besoin. Puisque cette journée servait à financer les aides pour les plus démunis, il devenait naturel de se montrer généreux, surtout lorsqu'on en avait les moyens. « Merci. » dit-elle avec un sourire une fois que le mage revint avec sa commande. « Merci à vous ! Et bonne Galette ! J'espère que vous tomberez sur la fève ! Ce serait un honneur d'avoir été celui qui distribue la part gagnante ! » Cette simple idée semblait effectivement ravir le bénévole, qui repartit s'occuper d'un autre client, tout excité. Cette scène arracha un léger sourire à la jeune femme qui s'éloigna du stand pour retrouver la compagnie de Maestorm.

Le garçon était assis par terre, sur la pelouse du parc où ils s'étaient installés pour pique-niquer. Ses yeux curieux se baladaient sur les silhouettes de leurs voisins, aussi venus profiter du beau temps. Vervallée était une destination plaisante, surtout en cette période. Les parterres de fleurs saturaient l'air d'odeurs printanières. Sylbille avait décidé de venir en profiter avec son fils : Raeden possédait une demeure aux Jardins de Jhen, dont ses proches semblaient plus profiter que lui. L'Ours qu'il avait été autrefois semblait ressortir en lui : cela faisait des mois qu'il n'avait plus quitté sa forge, s'enfermant dans un mutisme pesant. Il ne faisait même plus semblant de faire des efforts. Lorsque Maestorm était rentré de Basphel pour ses vacances, l'Ange avait à peine prit le temps d'arrêter son travail pour venir profiter de la présence de son fils. Son état mental semblait se détériorer au fil du temps, au lieu de s'améliorer comme Sylbille l'avait espéré. L'Orisha avait donc profité du prétexte de cette coutume locale pour passer leurs vacances ici : l'habitation du Liddell était à proximité de l'ancienne capitale magicienne.

La chasseuse prit place aux côtés de son fils, lui souriant. Elle lui tapota l'épaule pour lui signifier sa présence puis lui tendit sa part de tarte. « Tiens. » « Merci. » répondit l'enfant avec une étrange élocution. Il croqua dans la tarte puis la reposa dans son assiette, regardant de nouveau les alentours. Finalement, il se tourna vers sa mère adoptive, un sourire narquois aux lèvres. Il leva ses mains et commença à signer tout en parlant. « Toutes les femmes ici portent des robes. » fit-il remarquer. Effectivement, beaucoup des demoiselles présentent étaient enfoncées dans des toilettes qui, aux yeux de la chasseuse, ressemblaient davantage à des instruments de torture qu'à des tenues de promenade. A la remarque du Basphélien, la Corbeau jeta un coup d’œil à ses voisines, son visage laissant clairement transparaître la compassion qu'elle éprouvait pour ces braves qui parvenaient à supporter ces vêtements inconfortables. « Pourquoi tu n'en portes pas, toi ? » demanda le plus jeune en continuant de signer avec ses mains. La question prit l'adulte au dépourvu et sa première réaction fut d'éclater de rire. L'idée lui paraissait grotesque. Pourtant, il avait été une époque où elle s'était pliée aux convenances et où elle avait revêtu des tenues semblables à celles des magiciennes. Cela faisait une éternité, cependant, qu'elle ne s'était plus glissé dans un corset ou un jupon. La simple idée de devoir réitérer l'expérience suffisait à l'angoisser. « Moi ? Tu m'imagines là-dedans ? » répondit la brune en usant du même langage que le sourd. « Tu veux ma mort ? » plaisanta-t-elle. Maestorm haussa les épaules. « Je pense que ça t'irait bien. » souligna-t-il, à mi-chemin entre l'aveu et la moquerie. Sylbille passa sa main sur la tête du plus petit pour lui ébouriffer les cheveux, sa cible se débattant légèrement pour échapper à sa prise. « Nah, je préfère mes guenilles de sauvageonne. » renchérit elle. Elle avait surprise une magicienne l'appeler ainsi en la voyant débarquer avec ses vêtements, sans doute pas assez féminin pour elle. Peut-être était-il de coutume de bien s'habiller pour cette occasion - la Gandr n'avait cependant pas été informée à temps. Elle se renseignerai sans doute pour l'année suivante.

Sylbille se figea un instant. Elle voyait défiler devant ses yeux des images qui n'étaient pas propres à ses pensées : son fils utilisait le Lärtneesh afin de communiquer avec elle. Elle vit le portrait de Raeden, accompagné d'une femme voilée avec une couronne bleue sur la tête. Elle se tourna vers le garçon et lui répondit muettement : Maestorm était capable de lire dans les pensées et ce mode de communication lui était plus adapté. « Oui, ton père connait l'Ultimage. Au moins l'un d'entre eux, en tout cas. » Les images changèrent et cette fois-ci, ce fut le portrait de la Grandr qui apparut au côté de l’impératrice Blanche. « Non, je n'ai pas eu la chance de faire sa connaissance. » Sans doute aurait-elle pu, si elle avait véritablement cherché à le faire. Finalement, l'image mentale muta une fois de plus : deux fèves tournoyèrent autour d'un gâteau. « Mmh, je ne sais pas ce que je ferais, si je remportais la fève. Je la donnerais sans doute à quelqu'un d'autre, qui serait bien plus heureux que moi d'être l'heureux élu. Et toi, que ferais-tu ? » Le garçon sembla réfléchir un instant à la question avec qu'un sourire s’élargisse sur son visage. « Je demanderais à l'Ultimage qu'elle me laisse monter sur l'un de ses dragons ! » s'exclama-t-il à voix haute. L'étudiant était passionné par les animaux, en particulier ceux qui avaient l'air monstrueux et dangereux - sans doute à cause du travail de Sylbille, ou bien peut-être avait-il passé trop de temps avec sa camarade de classe, Claer. Si les bêtes de l'Ultimage n'étaient pas connues pour leur férocité, ils n'en demeuraient pas moins des bêtes sauvages et imprévisibles. Cela suffisait à faire rêver le plus jeune. « Bien, dans ce cas, dépêche toi de manger ta part, que je sache si je dois aller t'en acheter une autre. »

1053



Merci Kyky  nastae
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34204-nostradamus-demen
Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

~ Magicien ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 936
◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥
◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Bellada Ward
Mer 07 Avr 2021, 10:35


Image par Hui hui Wong
La Galette
Bellada et la famille Ward.



« Et regarde mes nouvelles cartes ! C'est maman qui me les a offert pour mon anniversaire ! Si tu veux, on pourra faire une partie tout à l'heure. Je crois que j'ai vu Dagobert. Avec ça, je suis certain que je pourrait enfin le vaincre ! » « Et vous avez vu l'article sur les nouvelles robes de Monsieur Chapotot ? » « Oui, sa nouvelle collection est sublime ! Mais je dois avouer que j'étais plus intéressée par l'article sur les jarretières de la Mère Bazensoie, hihi. » « Et puis, à l'école, on nous a montré comment faire pour changer nos vieux parchemins en cahier de brouillon recyclé ! Tu voudras que je te montre, mamie aux cheveux gris ? » « Oh oui Loustique ! J'ai hâte de voir ça ! » « Si vous voulez mon avis, il ne faut pas investir là-dedans. Même si cela semble avantageux en ce moment, je doute que ses affaires prospèrent dans le temps. Mieux vaut parier sur l'une des entreprises qui s'exporte à Utopia. J'ai entendu dire que les Humains faisaient un travail remarquable pour faire fonctionner leur économie : ils seront des clients particulièrement intéressants pour nos affaires. » « Alors, comment trouves-tu ta nouvelle baguette, Minerva ? » « Mmh, elle est un peu têtue. Je crois qu'elle n'aime pas vraiment les sortilèges que j'essaye de lancer avec elle. Peut-être que je ferais mieux de continuer à utiliser l'ancienne lorsque je suis en classe, et réserver celle-ci pour mes propres loisirs. » « Alors, comme ça, tu vas participer à la compétition d'Opya ? » « Ensuite, tu trempes ton pain dans la sauce au miel que tu as faite. Tu le laisses bien s'imbiber, il faut qu'il ramollisse - pas trop non plus, on ne veut pas qu'il commence à s'émietter dans la casserole. Ensuite, tu les fais frire dans ta poêle. Et lorsqu'ils sont prêts, tu les saupoudre à nouveau de cannelle ! » Le cortège de Ward avançait bruyamment, se dirigeant vers le lac bleu pour profiter du beau temps. La météo redevenait peu à peu clémente : la famille de mages bleus en profitait donc pour déguster la galette tous ensemble, sans s'enfermer dans l'une de leurs chaumières. Trouver un endroit suffisamment grand pour accueillir toute leur petite troupe se révélait cependant compliqué : les abords du lacs avaient déjà été pris d'assaut par les visiteurs et d'autres locaux.

« Mmh, je pense qu'on ne trouvera pas mieux ailleurs. » finit par déclarer l'aïeule en pointant un espace encore libre. Il était un peu plus loin du point d'eau que ce qu'ils avaient espéré, mais c'était là le résultat du retard qu'ils avaient pris pour rejoindre le Lac. « Oui, tu as raison Maman. » confirma Gilbert en lançant un regard sur les alentours. « Bien, dans ce cas... » La vieille magicienne claqua des doigts et, aussitôt, une longue nappe à carreau commença à tomber du ciel. Elle s'empara de sa baguette et l'agita d'un mouvement énergique : aussitôt, le tissu s'étendit parfaitement sur l'herbe tendre. Elle était suffisamment grande pour que toute leur compagnie puisse y prendre place. « Mon Bichon ? » appela Bellada en se tournant vers son époux. Gilbel s'approcha de son amoureuse, lui tendant le panier contenant la vaisselle. D'un coup de baguette supplémentaire, la magicienne mit la table et tout le monde s'installa pour commencer à manger. Les discussions reprirent avec entrain.

« Alors regarde... » commença Orlane en s'asseyant sur les genoux. Elle se racla la gorge puis ferma les yeux, inspirant profondément avant d'effectuer un geste maîtrisé de sa baguette. « Pigmentum ! » s'exclama-t-elle en pointant son arme sur son verre. Aussitôt, l'objet se colora en jaune, puis en rose, avant de devenir vert, changeant de coloration toutes les quelques secondes. Bellada, assise à côté de la fillette, accueilli sa démonstration par des applaudissements enthousiastes. « Bravo pitchoune ! Tu progresses à vue d’œil ! » la félicita-t-elle. « Merci Mamie. Dis moi, est ce que tu pourras m'apprendre comment on doit faire pour que la table elle se mette toute seule ? » La grand-mère explosa d'un rire jovial, se doutant que cela permettrait à l'enfant d'échapper à ses corvées. Elle se pencha néanmoins pour lui donner quelques conseils.

« Bien, si tout le monde a terminé, que diriez-vous de passer au dessert ? » proposa Gilbel. « Oh ouiii ! » « La galette ! » s'exclamèrent en chœur les enfants en apercevant leur grand-père revenir les bras chargés de plusieurs tartes. Devant l'enthousiasme des plus jeunes, il se mit à sourire et s'installa. « Peut-être que nous seront plus chanceux cette fois-ci. » Le couple Ward avait déjà goûté à plusieurs galettes. La première avait été prise par simple gourmandise, la seconde avait été dévorée par Bellada et ses copines du club de lecture, la troisième avec leurs voisins - un couple d'Humains tout à fait charmant que la vieille dame avait de nouveau invité, mais qui n'avaient malheureusement pas pu se libérer pour se joindre à eux ce jour-là -, la suivante avait été partagée par la magicienne lorsqu'elle s'était rendu au domaine des Digitales. Aucune de ces galettes n'avait cependant détenu de fève, qu'il s'agisse de celle de l'Empereur Noir ou de l'Impératrice Blanche. « Oui, nous avons encore toutes nos chances ! A ma connaissance, personne n'a encore remporté le grand prix ! » affirma Bellada. Si la commère n'était pas au courant d'un tel événement, cela signifiait que personne n'avait encore été désigné comme gagnant. « Il y a bien Harold Monteverdi qui a prétendu l'avoir remporté mais c'était en fait une vilaine farce de ses camarades. » informa-t-elle. « Il parait qu'il a fait un véritable scandale lorsqu'il a apprit la supercherie. » soupira la vieille femme en secouant la tête. « Il faut penser à garder une part pour Coline. Elle devrait rentrer de son voyage demain soir. » « Dans ce cas, on aura qu'à en acheter une nouvelle pour fêter son retour, qu'en penses-tu, Pomme d'Amour ? »

Madame Ward releva la tête et aperçut, au loin, la Marquise Leenhardt. Sans doute irait-elle la saluer pour la remercier, une fois de plus, d'avoir prit Aleran sous son aile. Elle chercha d'ailleurs le garçon du regard. Si la patronne était là, l'apprenti cuisinier était sans doute dans les parages. La vision de Mancinia entourée de sa propre famille lui arracha un sourire attendri. « Tiens mamie. » « Merci Faustine. » « Tout le monde est servi ? Très bien, dans ce cas : Bonne Galette ! » « Bonne Galette ! » scandèrent les Wards tous en chœur avant de croquer dans leurs parts.

1112 mots.
Merci pour l’événement. nastae
Pouvoirs : Création de tissus + Fae du logis



Avatar
Avatar de noël : LINOK_SPB
[Événement] - La Galette  2exr
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t35442-bellada-ward-le-c
Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1378
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Dim 11 Avr 2021, 17:43


Image par j-witless
La Galette.  
Vulpina


« Tiens, c'est pour toi. » déclara l'enfant tout en s'installant aux côtés de Vulpina. Cette dernière, surprise, observa silencieusement la fillette qui s'était adressé à elle. Elle était jeune, une dizaine d'années tout au plus. Son visage poupon affichait un sourire innocent qui éveilla aussitôt sa méfiance : à spectre, l'innocence cachait bien souvent de mortelles manigances et accorder sa confiance était bien souvent fatal. Qu'il s'agisse là d'une gamine ne la rassurait pas le moins du monde : on apprenait très jeune à sa progéniture comment se comporter en petit diable. La sorcière lorgna un instant sur la paire d'ailes blanches et duveteuses qu'elle portait dans le dos. Une ange. Étonnant : cette race était fort peu représentée au sein de l'empire. Qu'une Vertueuse vienne se présenter à elle lui semblait particulièrement étrange, elle qui détestait les Immaculés. Lentement, la blonde abaissa le regard sur l'assiette que la plus jeune avait apporté avec elle et déposé devant l'adulte. Malgré l'agacement qu'elle éprouvait - elle détestait être dérangée pour rien, et exécrait plus encore la compagnie des marmots - la Vipère afficha un sourire tout aussi aimable que son étrange visiteuse. « C'est très gentil de ta part, jeune fille, merci. » La fillette acquiesça, semblant presque fière. Un léger silence s'installa, pendant lequel la sorcière continua à jauger la possible menace. « Comment t'appelles-tu, petite ? » « Je suis Ilana. » répliqua-t-elle, comme si cela coulait de source et qu'elle aurait dû être au courant. « Je suis Vénusia. » informa la sorcière. C'était l'identité dont elle usait au sein de l'Empire de Spectre. Cette présentation ne sembla pas satisfaire l'invitée indésirable, qui croisa les bras sur son torse. « Non. Tu es Vulpina. » assura-t-elle sans l'ombre d'un doute. Les mots qui sortirent de la bouche de l'enfant crispèrent la Raagus, qui la toisa plus intensément encore. Ses yeux jetèrent des éclairs, mais cela ne sembla pas déstabiliser la gamine qui soutint son regard. La sorcière essaya de lire ses pensées mais, étrangement, elle se heurta à un mur, ce qui ne fit que l'affoler davantage.

La blonde s'adossa contre le dossier de sa chaise, joignant ses deux mains sur la table. Elle réfléchit un instant et, finalement, décida qu'il n'était pas nécessaire de faire semblant. Cette morveuse ne semblait pas le moins du monde douter de son identité. Il ne servait à rien de démentir. « Comment es-tu au courant de ça ? » voulut-elle savoir. Ilana haussa simplement les épaules. « Parce que tu es ma maman. » La réponse laissa la mage des ténèbres pantoise. « Plait-il ? » « Enfin, pas toi bien sûr. Je sais que tu n'es pas ma maman. Mais tu lui a pris sa place. » « Pris sa place ? » « Oui. La place de Shiva. C'est elle ma maman. » Vulpina ne put retenir un rictus contrarié. Sans son masque pour le dissimuler, son mécontentement était flagrant. Comment cette gamine pouvait-elle être au courant de tout cela ? Était-ce un piège de Nino ? De Nostradamus ? Des Nadivh ? Cela voulait-il dire que l'on avait retrouvé sa trace ? Nerveuse, la sorcière songea à exécuter purement et simplement ce microbe. Elle dû cependant se retenir. Tant qu'elle ne savait pas exactement d'où elle provenait, elle ne pouvait se permettre de l'assassiner. S'il s'agissait une enfant destinée à rejoindre la Pieuvre, elle payerait de sa tête un acte inconsidéré. Peut-être Nino essayait-il de se débarrasser d'elle. S'il était à l'origine de ce plan, il avait fait un sacré boulot pour réussir à mettre ses nerfs en pelote. « Ne t'en fais pas. Papa et Mamie ne savent pas où tu te caches. Ils me l'ont demandé mais je ne leur ai rien dit. Je sais que tu ferais du mal à Maman, si je parlais. » précisa la petite magicienne; comme si elle avait deviné le trouble de son interlocutrice. Cette dernière esquissa un sourire tout aussi tendu que l'était le reste de son corps. « Ton père... » « Oui, Nefraïm. » « Il se doute d'où je me trouve ? » « Non. » répondit simplement la fillette.

Ilana, en ayant visiblement mare de cette discussion ennuyeuse, poussa l'assiette plus proche de sa mère. « Tiens, je t'ai apporté une part de galette. Je sais que tu adores ça. » expliqua-t-elle. « De la galette... » « Oui. Malheureusement, elle ne contient pas de fève... J'ai regardé, avant de te la donner. » avoua-t-elle, un peu honteuse. « Tu savais que, cette année, il y a deux fèves ?! Deux fois plus de chance de rencontrer un roi ou une reine. » Vulpina observa la part de gâteau sans faire mine de vouloir y goûter. Le risque qu'elle soit empoisonné n'était pas à exclure. Bien qu'elle ne comprenne pas encore ce qu'il se passait ici, elle savait une chose : cette gamine racontait n'importe quoi. Shiva et Nefraïm n'avaient jamais eu d'enfants ensemble. Elle s'en était assuré. La magicienne attrapa l'une des deux cuillères et prit un morceau de tarte. « Dis, Vulpina. Tu ne voudrais pas me laisser parler à maman, juste quelques minutes ? » demanda l'ailée. La proposition arracha un haussement de sourcils à la parasite, qui se sentait de plus en plus agacée. Finalement, l'idée de se débarrasser de cette morveuse lui semblait de plus en plus tentante. « Non, je ne te laisserai pas lui parler. » Ilana soupira, comme si elle s'était attendu à ce refus. Elle se leva et s'approcha de la sorcière, qui n'eut pas le temps de réagir : la fillette déposa un baiser sur sa joue. « J'espère que tu apprécieras quand même la tarte, maman. » Et, avant que la Raagus puisse esquisser le moindre geste, elle se volatilisa aussi abruptement qu'elle était apparue.

984 mots.
Pas besoin de compte Vulpina dans le tirage au sort.



Merci Kyky  nastae
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34204-nostradamus-demen
Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 581
◈ YinYanisé(e) le : 20/12/2016
Aliénor Vaughan
Sam 17 Avr 2021, 09:30


Image réalisée par Naimly

La Galette



« On nous regarde. » murmura Aliénor, à l’attention de Lhéasse. Ils avançaient ensemble, à quelques mètres du reste de la famille. La mère de la Magicienne ne cessait de se retourner, comme si elle désirait garder un œil sur sa fille. Les plus petites faisaient de même. Néanmoins, dans leur cas, les messes basses amusées effaçaient toute inquiétude. Les passants les fixaient aussi, surtout lui. Il était bien plus imposant qu’elle. Ses cheveux, détachés, formaient une crinière qui retombait sur ses épaules. Il gardait une aura typiquement sorcière, quelque chose de noir et de malaisant. Chez lui, cependant, les choses étaient plus légères que chez d’autres. Il avait la charge de la question magicienne. Il ne pouvait décemment pas glacer d’effroi tous ceux qui posaient les yeux sur lui. « Vous devriez être habituée, maintenant. » répondit Lhéasse tranquillement. Ses cheveux lui rappelaient ceux de Priam, avant qu’il ne les coupât. « Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda-t-il, en remarquant qu’elle le regardait. Elle resta silencieuse un instant, n’étant pas sûre de la réponse appropriée à apporter. Finalement, elle se permit un trait d’humour. « Avouez que c’est une perruque, que vous avez sur la tête. » Il fut surpris. « Depuis quand est-ce que vous vous intéressez à mes cheveux ? » « Nous sommes tout le temps ensemble, il faut bien que votre présence me serve à quelque chose. Je philosophe sur votre cas, voilà tout. » « Et quelles sont vos conclusions ? » demanda-t-il, sans se démonter, malgré la teneur des propos de la Magicienne. « Que vous portez une perruque. » Il sourit. « Peut-être, qui sait ? Mais vous ne pourrez jamais vérifier. » « Bien sûr que si. Il me suffirait d’attendre que vous dormiez pour… » Elle s’imagina s’approcher de lui durant la nuit et s’en mordit immédiatement les doigts, comprenant à quel point ses propos étaient déplacés. « Enfin… Je veux dire… » Elle détourna les yeux.

« Venez. » ordonna le Sorcier après un moment de silence. « Mais… » « Nous rejoindrons votre famille plus tard. » « Mais… » « Informez votre mère avant de partir si vous le voulez. » lui dit-il. Aliénor fixa le dos de la Comtesse Vaughan. « Non, elle comprendra. » finit-elle par dire.

« C’est pour venir ici que vous m’avez fait parcourir tout ce chemin ? » questionna-t-elle. « Un stand de livres ? » C’était un stand magique. Il se tenait seul. Lhéasse était en train de feuilleter un ouvrage. Ses doigts en caressaient les pages, comme s’il cherchait à apprécier la qualité du papier. « Là où vous vous interrogez sur la véracité de mes cheveux, moi je lis. J’ai d’ailleurs épuisé le stock de votre mère. » Il avait même lu des mièvreries sans nom, tant il n’avait rien à se mettre sous la main. « C’est vrai que je vous vois souvent le nez dans un livre. » « Et vous, vous ne l’avez pas assez. L’Empereur Noir n’a pas besoin d’une femme inculte avec de mauvais résultats scolaires, vous savez. » « Il n’a qu’à me répudier. » L’Archimage se tourna vers elle, avec un sourire étrange sur les lèvres. « Ce serait bien trop simple. Au lieu de vous laisser dans votre bêtise, il m’a demandé de vous éduquer. » « Vous ? » « Moi. » « Mais… » Il semblait conquérant, étrangement. « Vous avez intérêt à être attentive parce que je n’ai pas que ça à faire. Si vous ne m’obéissez pas, vous en subirez les conséquences. » Il s’était rapproché. « Quelles conséquences ? » « Je ne vais rien vous dire pour vous laisser envisager le pire. » dit-il, avec un air malin. Il n’y aurait pas de conséquences, en réalité. Si elle ne lui obéissait pas, l’échec ne serait que personnel. L’Ultimage Noir ne lui avait rien demandé. Il voulait juste l’éduquer, pour une raison ou pour une autre. Peut-être en avait-il simplement marre de parler chiffon avec elle ? Peut-être y avait-il là une autre finalité ? « Le pire, je le vis déjà. » répondit-elle, avec une pointe d’humour qui révélait tout de même une part de vérité. Il la contempla un temps. « Aliénor… » commença-t-il, d’un air qui laissait présager quelques aveux de sa part. Son ton la troubla. « … Oui ? » « Je dois vou… » « ALIENOOOOOOOORRRRR ! »

Le choc sur la robe de la Magicienne fut léger. Elle baissa les yeux, surprise. Lhéasse ravala ses paroles devant le visage joyeux de Dagobert. « Bonjour ! Tu vas bien ? Et… » Le Magicien vit le Sorcier et se mit à rougir comme un coquelicot. « Ah… Ah… Vous… Pardon ! Vous… Vous allez bien, Archimage Taiji ? » L’homme faillit répondre que depuis que l’enfant était arrivé, il se portait horriblement mal, mais se retint. Ça ne servait à rien. La mesquinerie avait ses limites et s’en prendre à un gamin n’avait rien de jouissif. Au contraire, il pensa que cette intervention était peut-être une bonne chose. « L’Archimage Taiji va très bien, tout comme moi. » répondit la Dame Noire, en constatant que l’intéressé ne semblait pas disposé à s’adresser à son voisin. « Et toi, tu vas bien ? » « Oui ! Je vais aller jouer aux cartes près du lac ! Tu veux venir ? » Il sortit des cartes de sa poche. « Je pourrai t’expliquer tout plein de nouveaux trucs comme ça ! » « Oui. Pars devant, nous te rejoignons. » « Tu arriveras à me retrouver ? » « Ne t’inquiète pas. » assura-t-elle.

Une fois qu’il fut parti gambader vers le lac, elle tourna le visage vers Lhéasse. « Hé bien ? Qu’avez-vous ? Je suis sûre que le soleil vous fera le plus grand bien. » « Je prédis que vous finirez malencontreusement dans l’eau. » articula-t-il, en choisissant d’autres livres. « Vous n’oseriez pas… » Il ne répondit pas. Elle verrait bien.

1001 mots


[Événement] - La Galette  Wmln
[Événement] - La Galette  3298876942 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34361-alienor-vaughan
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11410
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Lun 19 Avr 2021, 23:37


Illustration - Alena Aenami
La Galette

Les Écuyers de l'Aurore ne pouvaient s'empêcher de converser travail malgré une sortie familiale enchanteresse, qui servait également à entretenir leur image. Mithra était venue s'asseoir aux côtés de son Père pour qu'Emelyn et Idril puissent s'amuser sous leur surveillance pendant qu'ils discutaient. L'enfant espiègle était devenue très curieuse sur les techniques militaires utilisées par les Anges et voulait savoir si le Capitaine pouvait lui apprendre. Il voyait bien son désir de progresser très vite, mais Neah lui barrait le chemin en lui répétant que les choses prenaient du temps. Si elle était impatiente, elle pouvait étudier dans d'autres domaines, ou faire des exercices de renforcement, mais son corps ne devait jamais aller au-delà de ses limites de manière démesurée ou c'était la blessure assurée. Elle devait apprendre à écouter son corps, comme sa cadette qui ne voulait pas marcher parce qu'elle était paresseuse, mais qui développait d'autres atouts. Idril avait des bras robustes à force de se hisser sur ses bras et de gambader dans les environs, une carrure impressionnante pour un enfant de sa taille. Elle était en grande conversation avec sa soeur, avec des mots simples et dans un univers qu'elles seules pouvaient comprendre, fait de gâteaux et de chevaliers. Cela leur arrachait un rire. En parcourant des yeux les alentours tout en jetant un coup d'oeil discret à Mancinia, l'Ange reconnu aisément Bellada Ward, avec qui il avait partagé une danse. Il se demandait si elle avait bien reçu son récent cadeau et si elle l'avait appréciée. Ça avait dû être curieux d'en recevoir un de cette manière, mais ainsi était-il. Ça lui faisait aussi une excellente publicité pour ce commerce de Boîtes à Musique sur lequel il percevait de l'argent qui l'aiderait au développement de ses terres lorsqu'il aurait reçu le rapport de Bendy.

Mancinia, de son côté, voyait la Comtesse Vaughan en compagnie de son chien de garde. Pour avoir lu le Conte et écouter le récit des Trois Royaumes des lèvres de son compagnon, la Marquise se demandât si Aliénor avait été consciente tout du long, ou si l'on s'était amusée contre son gré avec le personnage empruntant ses traits. Rakhshan était mal à l'aise de voir l'Archimage Noir avant de lui poser quelques questions sur l'alliance entre les deux états que tout opposait. En vérité, son fils en savait beaucoup, mis il avait toujours la sensation d'être à côté de ses souliers. Ce cruel manque de confiance en lui était en contraste avec sa soeur, mais l'Humaine ignorait la raison. Était-ce à cause de sa timidité ? De l'impression idiote de ne pas être à la hauteur ? Quoi que ce fût, autant dire qu'elle espérait que le temps se charge d'apaiser ses tourments. Il était un grand frère adorable avec ses cadets et il avait un potentiel incroyable. Un jour, Rakhshan le saurait. Alors qu'elle songeait au triste destin d'Aliénor Vaughan, comprenant les propos de Shapûr sur sa sensiblerie, une voix éclatante qu'elle n'avait pas entendu depuis longtemps heurta ses oreilles et fit battre son coeur. Ses deux aînés étaient surpris de voir quelqu'un d'aussi jeune s'adresser aussi familièrement à leur mère, même Mithra oubliait sa propre témérité lors de leur propre rencontre, mais à l'époque, Mancinia n'était qu'une simple Matasif. Que de chemin parcourut. Mancinia s'était quelque peu redressé, de crainte que sa course ne la fasse chuter, mais la grimace d'Astriid ne la trompait guère. L'Humaine sourit.

Votre Magie s'est-elle renforcée depuis notre dernière rencontre ? s'enquit-elle avec amusement. Auquel cas, vous devez être plus sensible à mon Ma'Ahid. Venez !

Sa dernière remarque s'adressait tout autant à l'Ygdraë qu'à ses amis, étonnés et timides de cette entende étonnante. Mancinia avait voulu être une membre de la noblesse, mais elle n'était pas en mesure de cadenasser ses sentiments, estimant qu'il s'agissait là d'une tentative de ne pas vouloir reconnaître ses torts. Il n'en était plus question ... La Sertisseuse distinguait les traits du collier réalisé de sa main lorsqu'Astriid le mentionnant en le mettant en avant dans ses mains. Son expérience avait eu l'oeil tant ce dernier lui allait parfaitement bien.

Je vais bien et vous-même ?

Mithra était venue auprès de son frère, par curiosité, après s'être redressée, comme pour bien montrer qu'ils étaient là, eux aussi. Ses deux aînés n'avaient jamais vu d'Ygdraë. Ils avaient leur petite soeur, évidemment, mais ce n'était encore qu'un bébé.

Oui, ce sont tous mes enfants. Vous avez Ihsan et Idril, ma petite Emelyn et ...

Elle présentait les Jumeaux, Enfants des Cieux, aux ailes immaculées, ainsi que la petite rouquine à la mine soudainement bougonne et gonflait ses joues en retenant brièvement sa respiration, comme si la soudaine interruption de ces nouveaux venus la dérangeait. Mancinia avait envie de lui pincer la joue, mais elle s'abstient.

Je suis Mithra, l'aînée, ravie de faire votre connaissance !
Et moi Rakhshan, de même ... C'est vous Astriid Cëlwùn ? Notre mère nous a parlé de vous ...
La Championne d'Aylidis ayant obtenu un baiser de la Matasif Leenhardt ! déclama Mithra en bombant le torse. On se demandait à quoi vous ressembliez, mais vous avez l'air si jeune !

La présence de sa cadette, par contre, ne pouvait qu'engendrer l'exclamation surprise d'Astriid lorsqu'elle cherchait à savoir qui était l'enfant dans les bras de la Marquise.

Et oui, gloussa-t-elle, amusée. Aussi surprenant que ce soit, nous avons également adopté une Ygdraë. Elle s'appelle Sif.

Malgré tout, cela ne pouvait qu'engendrer des interrogations suspicieuses de leur part. Une Ygdraë avec une Humaine et un Ange ? Si les premiers n'avaient pas été hostiles envers et que les seconds étaient des alliés, c'était tout de même curieux.

Je sais que les Ygdraë sont très stricts sur leur natalité, exactement comme nous, mais notre rencontre était assez particulière. Elle a été abandonnée dans l'endroit où nous étions et même si voulions la remettre aux vôtres, eh bien, nous nous étions attachées l'une et l'autre. J'ai eu beaucoup de mal à la remettre au couple qui séjournais au même endroit que nous et elle leur a rendu la nuit impossible.

Elle rit à ce souvenir, tout en frottant son nez contre celui de sa fille, qui se mis à rire toute seule en agitant les bras, les posant sur les joues de sa mère avant de la contempler avec béatitude.

Nous nous étions engagés, Neah et moi, à ne pas la couper de ses racines et à respecter les traditions Ygdraënnes. Comme il est de coutume dans mon peuple de nommer un parrain, ou une marraine, nous avions convenus d'en prendre un pour qu'elle puisse être élevée, en partie, par les Ygdraë. Depuis lors, votre race s'est ouverte vers l'extérieur, ce qui a rendu cette adoption moins problématique, mais nous voulions tout de même le faire. Et ... J'ai des connaissances sur vos terres, mais nous ...
Nous songions à vous.

Neah avait interrompu son aimée, n'observant personne d'autre qu'Idril dans ses bras tout en tenant sa petite main dans la sienne. Elle ne disait rien, se contentant de relever ses grands yeux bleus vers son Père, tout en clignant ses grands cils blancs, étonnée, mais loin d'être craintive. Il n'avait pas bougé de sa position, mais son aura était devenue écrasante, presque intimidante. Il ne riait, ni ne souriait, loin d'être aussi ravi de revoir l'arrivante.

C'était avant qu'un événement ne le remette en cause.

Désormais, il se souvenait de ce Dîner macabre et même si l'Ange désirait guider Astriid sur un bon chemin, pour ne pas qu'elle se perde dans des mains manipulatrices, il n'était pas question pour lui de mettre Sif dans cette balance au risque de la perdre. Se redressant très simplement, il vint se mettre aux côtés de Mancinia, la dépassant d'un pas, comme pour être un barrage, tout en remettant Idril à Mithra, qui se reculait, étonnée de sa réaction.

Vous avez décidée de devenir amie avec un Démone. Je vous ai vu et entendu.

Mancinia entrouvrit les lèvres, mais ne pouvait rien dire. Pas maintenant. Rakhshan avait eu un sursaut de surprise et Mithra s'était crispée, le visage soudain glacé. Neah, lui, n'allait pas s'arrêter d'abattre ses mots, comme des coups de poignards.

Êtes-vous ignorante au point de ne pas savoir qu'ils ont exterminé mon peuple et celui de ma fiancée ? Pourquoi êtes-vous venue nous voir maintenant, pour nous narguer ?

Non, évidemment, elle ne semblait pas aussi mauvaise, mais elle devait comprendre que l'Anjonù ne pouvait laisser passé la chose. Il était un Ange, plus encore, il était Capitaine. Il avait vécu les atrocités de ces merdes droit dans les yeux. Mancinia également, puisqu'elle partageait ses souvenirs ... Puisqu'elle soignait encore les blessures.

Ne savez-vous pas que de nombreux Soldats sont morts dans l'Edelweiss dans l'espoir que les Vils n'atteignent pas Earudien ? Ils auraient certainement exterminé les vôtres s'ils avaient réussis à franchir les cols. Vous nous auriez rejoins dans la liste de leurs victimes, vos parents seraient peut-être morts et nous ne serions même pas là pour en discuter.

Son ton était cassant, son regard dur et même son Humaine se sentait si menue en comparaison.

Si vous pouvez vivre de manière aussi insouciante à présent, c'est uniquement parce que des gens ont tout donner pour éviter des drames de survenir. Ce n'est pas parce que les vôtres ont décidé de se terrer dans une bâtisse imprenable que le monde extérieur cesse de tourner, qu'il oublie comme par magie et pardonne les outrages qui n'ont cessés de croître.
Neah ... Astriid est encore jeune pour avoir entendu parler de tout cela.
C'est d'autant plus inquiétant de savoir que l'on n'enseigne pas à la jeunesse des faits qui remontent à moins de vingt ans et dont les conséquences secouent encore le monde.

La Terre Blanche, notamment, n'avait pas manquée de remettre l'atrocité des Démons sur le devant de la scène avec le secours des Anges après une décennie de captivité ...

Je n'ai pas l'intention de confier ma fille à une personne qui est prête à devenir amie à une monstruosité pareille ... une meurtrière qui n'hésiterait pas le moins du monde à nous tuer si l'opportunité lui était donnée. Allez-vous lui donner ma précieuse enfant pour qu'elle la dévore, la viole, ou lui donne une vie d'esclavage pour avoir son amitié ?
Papa !

Mithra était choquée, ses bras tremblaient. Ce n'était pas de la peur, seulement de l'amertume qui l'animait. Elle ne voulait pas entendre de telles choses. Pas seulement envers ses cadets, impuissants devant un être qui pourrait les broyer, mais par les souvenirs que c'est ce qui aurait pu lui arriver. Elle avait vécu l'assaut des Démons sur Utopia, cette même attaque qui avait valu à sa mère sa reconnaissance de combattante. Ce n'était qu'une petite fille ... L'Ange passait un bras derrière son dos, l'attirant à lui, comme pour la rassurer.

C'est ce qu'ils ont faits aux Anges et c'est ce qu'ils ont commis envers les Humains, mais personne n'en tire le moindre enseignement ... Je n'ai pas l'intention de les laisser venir auprès des miens. Jamais. J'ai construit cette Famille avec la femme que j'aime, avec des enfants qui sont les miens, peu importe d'où ils viennent. Si vous voulez l'amitié des Démons, Astriid, partez.

Mancinia était secouée. Elle n'avait pas vécu cette interaction envers la Cornue, que son partenaire avait abattue dans les minutes qui ont suivis, mais cela l'avait visiblement marqué.

Je sais que vous êtes une bonne personne, mais si vous voulez réaliser ce mauvais choix en allant vers eux, ne nous impliquez pas et partez.

Finalement, l'Humaine sourit discrètement. Il lui laissait une chance, mais ce serait la seule.

Post II - 1940 mots


[Événement] - La Galette  Chriss10
Art by Chrissabug

[Événement] - La Galette  Licorn10

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhard
Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2603
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Sam 01 Mai 2021, 14:05

[Événement] - La Galette  Kvtp
La Galette



Le groupe d'Ygdraës s'était poliment rapproché à l'invitation de la Matasif mais ils demeuraient légèrement en retrait, encore un peu crispés par la perte soudaine de leur Magie. Ils observaient avec curiosité pour certains, avec désapprobation pour d'autres. Aëvanna suffoquait presque devant la familiarité dont Astriid faisait preuve devant les Ecuyers de l'Aurore et elle lançait de fréquents coups d'oeil indignés vers Raïm comme pour le prier de recadrer leur congénère mais il faisait mine d'être fasciné par quelques Magiciens qui faisaient léviter plusieurs tables un peu plus loin. Si le Boräk avait été surpris de voir que sa protégée n'avait pas menti en disant avoir rencontré l'Humaine et son Ange Gardien à Avalon, il n'en montrait rien.
La rousse pour sa part, était ravie de rencontrer la famille de la Sertisseuse, qu'elle n'imaginait pas si nombreuse, et répondit avec empressement à leurs présentations. Son Aînée attira son attention en particulier, son attitude volontaire et pompeuse effaçait les autres et Astriid ne sut comment réagir devant l'étalage de ses faits. Gênée, elle se mit à jouer avec une de ses oreilles. «Oh eh bien vous savez, les Aetheri devaient être avec moi ce jour-là. Parfois quand j'y repense, je me dis que c'est mon inexpérience qui m'a sauvée et qui m'a empêchée de réaliser les dangers que je courrais alors car sinon j'aurais paniqué et j'aurais fini noyée dans la Fosse.» Elle rit nerveusement et frissonna à ce souvenir. Elle en était peut-être sortie victorieuse mais l'épreuve demeurait un sujet douloureux qui hantait encore occasionnellement ses cauchemars et désormais, elle évitait de se baigner là où elle ne voyait pas le fond.
La confirmation de Mancinia sur l'identité raciale de Sif provoqua quelques murmures et froncements de sourcils derrière Astriid. Cette dernière sourit tendrement devant l'histoire de leur rencontre. Ce petit bébé promettait d'avoir un solide caractère bien qu'elle gazouillait paisiblement dans les bras de sa mère adoptive pour le moment. Son visage poupin encadré de jolies mèches écarlates semblait aussi doux que du velours et l'Eskët mourrait d'envie de la chatouiller pour la faire rire aux éclats.
L'intervention de Neah coupa court aux visions chimériques qu'Astriid s'imaginait déjà, où elle gambadait joyeusement dans un joli champ derrière la petite pour jouer avec elle lorsqu'elle aurait grandi ou la faisant sauter dans ses bras. Souvent après une baignade, Astriid aimait s'allonger sur la berge pour sécher mais parfois, un nuage venait cacher les doux rayons de soleil et couvrait alors sa peau de chair de poule. La voix de l'Ange lui fit le même effet et la rousse le regarda sans comprendre, son sourire s'effaçant graduellement. L'air glacial de l'Ange contrastait fortement avec l'accueil chaleureux de Mancinia et avec les joyeuses festivités autour d'eux. Mal à l'aise, la sylvestre piétina l'herbe de ses pieds et seule l'incompréhension lui permit de soutenir le regard polaire de l'Issemssith.
Alerté par le ton et l'aura dangereuse de Neah, Raïm avait ramené son attention sur la scène. Le Braskä conservait un visage neutre mais il avait imperceptiblement bandé ses muscles. Il se savait incapable de pouvoir tenir tête à la Canine Blanche mais il était de son devoir de protéger la Cëlwùn s'il devait s'en prendre à elle. Il regrettait l'absence des Elfes plus expérimentés qui les accompagnaient car il aurait bien eu besoin de leur sens de la diplomatie pour cette situation. Il voyait le dos raidi de la rousse et il n'avait aucune difficulté à imaginer l'air passablement hébété qu'elle devait afficher. L'Eskët fronçait les sourcils, cherchant désespérément dans ses souvenirs de quoi parlait le compagnon de Mancinia. «Une Démone ?» Releva Astriid d'une petite voix, éperdue. Elle avait bien appris récemment que son correspondant et ami Bi'll Hilly s'était révélé être un Démon qui souhaitait sa mort, et puis il y avait Faust mais ce n'était qu'un enfant qui étudiait à Basphel mais Neah parlait d'une femme et l'Elfe baignait dans la perplexité la plus profonde.
Chaque phrase de l'Ange était telle un javelot lancé sur l'Elfe et elle tressaillait devant les accusations brutales dont il l'abreuvait sans pitié. Aurait-ce été une autre personne, à la présence moins écrasante, elle se serait défendu mais elle se sentait paralysée et regardait désormais le bout de ses pieds, envahie par la culpabilité d'une amitié qu'elle ne se remémorait pas. Sûrement, elle l'aurait sû si elle s'était liée à une Démone non ?
«Je...» Fit-elle dans une tentative désespérée pour l'informer de ce malentendu - car ça ne pouvait être que ça - mais Neah poursuivait, implacable et la suite de sa phrase mourut sur ses lèvres. L'Elfe lança un bref appel au secours silencieux vers Mancinia. Ne voyait-elle pas l'injustice de la situation ? Ne pouvait-elle l'arrêter et lui faire comprendre ?
Désormais, un sourire narquois flottait sur les lèvres de Raïm. Il ignorait tout autant de quoi l'Ange parlait mais il estimait que ça ne faisait pas de mal que quelqu'un parle ainsi à Astriid. Elle n'était pas méchante mais elle était trop insouciante, elle ne réfléchissait pas assez et qu'on la reprenne brusquement un jour lui pendait méchamment au nez. Tout le monde ne pardonnait pas l'ignorance et du moment qu'il ne s'en prenait pas physiquement à l'Elfe, il concluait qu'il n'avait pas à intervenir.
«Je suis désolée.» Marmotta Astriid misérablement. Ses tâches de rousseur avaient presque disparu tant elle avait pâli devant cette agression à laquelle elle ne s'attendait pas. Elle n'osait même pas protester qu'on lui avait enseigné les ravages des Démons lorsqu'elle était à Dhrosca car, comme le reste, elle l'avait lu sans comprendre la souffrance et la réalité qui se cachaient derrière les lignes soigneusement écrites de ses manuels d'histoire. Elle lança un regard reconnaissant à Mithra qui s'était interposée, manifestement troublée par la verve de son père.
Entrevoyant une fenêtre pour répondre, Astriid prit une courte inspiration et répondit, d'abord d'une voix faible puis prenant de l'assurance au fur et à mesure bien qu'elle parlait : «Je suis désolée d'avoir provoqué votre colère mais je ne sais même pas de quelle Démone vous parlez. Toutefois...» Elle hésita brièvement puis estima qu'il valait mieux rester honnête, elle respectait trop Neah et Mancinia pour leur mentir. «Je dois avouer que même s'il s'avère que je me suis liée d'amitié avec un Démon, je ne sais pas si je m'en serai sentie coupable avant ce que vous venez de me dire.» Aëvanna derrière lâcha une exclamation choquée derrière elle mais Astriid l'ignora, préférant poursuivre ses explications tant qu'elle en avait le courage, craignant quand même un peu de finir comme la table brisée lors du Dîner où elle avait été téléportée. «Comme vous l'avez deviné, ce n'est pas par méchanceté que je fais pas attention à la race de ceux que je croise, c'est que je ne me sens pas capable de refuser l'amitié d'une personne que je rencontre. Et je crois que je comprends ce que vous avez dit, et que je commet une erreur quand je ne prête pas attention à ce qui n'est qu'un détail sans importance pour moi.»
Soudain, la large main de Raïm s'abattit sur l'épaule de l'Elfe, qui sentit ses genoux fléchir, et il intervint avec un ton faussement affable. «Vous en faites pas, je vais m'occuper de reprendre quelques points importants de son éducation. Je me rends compte que nous avons été trop laxistes avec cette petite, je vous remercie pour vos propos qui soulignent un défaut qui mérite d'être corrigé.» «Mais je n'avais pas fini de parler et...» Protesta Astriid mais Raïm la coupa sur un ton féroce. «T'as jamais fini de parler. Toujours est-il que je vais lui faire rentrer dans la tête de mieux choisir ses relations et si elle ne comprend toujours pas, c'est même moi qui refuserait l'honneur que vous lui faites en songeant à elle pour être la marraine de votre petite Sif.» Agacée, la rousse fit un pas de côté pour se soustraire à son Boräk et déclara fièrement : «Je suis capable de parler pour moi ! Je ne suis plus un bébé !» «Le simple fait que tu aies besoin de le rappeler est un problème en soi.» Grinça le géant. Elle se retint de lever les yeux au ciel et se tourna résolument vers Mancinia et Neah. «Ce que je voulais dire, c'est que je vous remerciais de m'avoir ouvert les yeux sur ça. Je ne me rendais pas compte de... de tout ça.» Elle n'avait pas la même éloquence que l'Ange mais elle espérait qu'ils comprendraient où elle voulait en venir. «Mon peuple aussi a souffert. Peut-être pas des Démons mais ce n'est pas sans raison que nous sommes coupés du monde et que nous sommes protégés jusqu'à un certain âge et je n'ai donc pas d'excuses. Et je suis vraiment désolée car en agissant sans réfléchir, je prends à la légère plusieurs pans de l'histoire qui ont coûté cher à plusieurs générations. Je promet de faire attention à l'avenir mais je ne sais pas si j'y arriverai.» Conclut fermement l'Elfe.
Si Neah avait raison, elle ignorait si elle était capable de se détourner des races jugées impures. Elle n'avait pas la même force d'âme. Elle ne cherchait qu'à s'amuser et si l'Ange jugeait que c'était un défaut, alors elle ne lui en voudrait pas de couper toute relation avec elle. Elle le regretterait bien sûr et elle ne voulait pas en arriver là. L'Eskët ne souhaitait pas renoncer à l'amitié qu'elle commençait à avoir avec eux, ni à la chance d'être choisie comme marraine de leur Ygdraë mais elle ne voulait pas que ce soient ces raisons-là qui la poussent à refuser son amitié à des Démons, il fallait que ce soit par conviction. Pouvait-elle regarder Faust et lui dire dans les yeux qu'elle ne pouvait plus être gentille avec lui car son peuple avait commis des horreurs alors que lui-même n'était qu'un étudiant au caractère passablement désagréable et qui avait pour passion le tricot ? Pouvait-elle juger quelqu'un pour les actions de ses congénères ? Elle n'avait pas la réponse à cette question. L'Ange l'avait convaincue mais saurait-elle aller contre son instinct et se montrer aussi ferme ? Elle était résolue à essayer.


Message II | 1836 mots
J'ai été contaminée par Mancy pour les nombres de mots, oops


[Événement] - La Galette  Iuvu
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4166
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mer 05 Mai 2021, 21:38



La Galette


L’air devint noirâtre. Quelques Magiciens s’écartèrent. Certains possédaient le visage d’une surprise naïve. D’autres fronçaient les sourcils, en comprenant que quelque chose d’anormal et de maléfique arrivait. Le sombre s’accentua jusqu’à ce que ma haute silhouette apparaisse. « C’est l’Empereur Noir ! » souffla une voix, non loin de moi. Le mouvement qui avait accompagné la mise en garde prouvait que ma présence était loin de faire l’unanimité, ni même de plonger les Mages Blancs dans un sentiment sécuritaire. Celle-ci avait tiré son amie plus loin, celui-là avait préféré s’éloigner en vitesse. L’aridité de mes traits ne prêtait à aucune plaisanterie. Ceux de Val’Aimé, à mes côtés, étaient on ne peut plus mauvais. Mon bras droit ne cachait pas son mépris pour les Magiciens. Il les abhorrait. « Quelle idée. » me souffla-t-il. Cyrius, lui, était agacé de la présence du Taiji. Ma décision avait été soudaine, ce qui expliquait l’accoutrement du blond : dépareillé. Val’Aimé était toujours impeccablement habillé. « Il serait malheureux que je manque à mes devoirs maritaux. » dis-je, d’une voix ferme. La seule émotion qui filtrait d’elle était une forme de moquerie. « Très. » confirma le chef des armées, d’un ton qui prouvait son désintérêt total. Cyrius grimaça. « Séparons-nous. Tâchez de profiter. Ne faites pas d’esclandres. » Je marquai un temps. « C’est compris ? » Je m’adressais plus particulièrement à l’Elzagan. « Je ne ferai rien sans votre aval mais vous savez parfaitement ce que je pense de tout ceci. » Bien sûr que je le savais.

Notre présence à tous les trois avait engendré une zone de non droit autour de nous. Personne n’osait s’approcher, chose qui continua lorsque je commençai à me déplacer seul. La couronne noire, au sommet de mon crâne, ne laissait aucun doute quant à mon identité. J’étais habillé d’un costume couleur charbon sur lequel des spirales ténébreuses couraient. Pas une once de gaieté ne filtrait sur mon visage. Je créais le malaise avec si peu d’efforts. Il m’en fallait bien plus pour paraître abordable. Mes traits étaient tirés. Mes yeux semblaient être ceux d’un vautour à la recherche d’une proie à déchiqueter. L’effet était d’autant plus visible que j’étais fatigué. Les cernes ne m’épargnaient pas. Curieusement, je chérissais cette apparence. Personne ne venait m’importuner, personne ne venait chercher le moindre conseil et personne ne me regardait d’un air admiratif. On ne m’admirait pas. On me craignait. C’était parfait. Je n’avais pas la patience requise pour me comporter amicalement.

Avant de recevoir la lettre de la Comtesse Vaughan, j’étais assis à mon bureau, à repenser aux mots écrits par Laëth plus tôt. Je serait toujours là pour toi. C’était un mensonge. J’avais néanmoins répondu en lui retournant ses mots d’amour, sans faire aucun commentaire sur son affirmation. Elle ne serait pas toujours là pour moi. Que signifiait « toujours » ? Toujours, même si je mettais le monde à feu et à sang ? Elle aurait l’air bien idiote si les mots liaient véritablement ceux qui les prononçaient. Aujourd’hui, je savais qu’elle serait toujours là pour un autre. Pas moi. Et cet autre était le pire choix de la création. Le Destin se moquait de moi allégrement. Aussi, j’espérais pour lui qu’il ne pouvait pas tomber car, à force de m’acculer, je n’aurais bientôt plus rien à perdre.

Lorsque mes yeux tombèrent sur la silhouette de l’expéditrice de la lettre que je tenais entre le majeur et l’index, je m’approchai d’elle. Je regardai d’abord Lhéasse Taiji. « Duc Taiji. Vous pouvez disposer. » Ce n’était pas réellement une possibilité. C’était un ordre. Mes yeux tombèrent ensuite sur le visage de ma femme, sans faire attention au garçon qui l’accompagnait. Je levai la main, pour lui montrer la missive. La magie allait vite. « Venez. » claquai-je, en positionnant convenablement mon bras.

Plus tard, après un silence que je voulus intentionnellement glaçant, je finis par prendre la parole. « J’ai lu votre lettre. » lui affirmai-je. « Je préfère être clair : ces enfants ne seront pas vos enfants. Ils seront les enfants de la Couronne Noire. » Je la fixai. « Comportez-vous comme il se doit et vous n’aurez à vous plaindre de rien. Commencez à avoir des comportements inappropriés voire hystériques et je vous interdirai de les voir. » Je m’arrêtai dans ma marche. « Je vais vous donner ce que vous voulez mais ce sera à ma manière. Il est hors de question que je vous touche. Vous n’êtes pas ce que l’on pourrait appeler de la première jeunesse. » Je me penchai vers elle pour chuchoter à son oreille, mes mots sortant comme des lames de rasoir. « L’on fait des miracles, paraît-il, avec des seringues. » Je conclus en me redressant. « C’est à prendre ou à laisser. Je n'ai pas de temps à perdre en coucheries. » C’était la solution qui me semblait la plus viable. Si elle désirait des enfants, dans le contexte actuel, j’étais le seul habilité à lui en faire. J’étais certain qu’elle préférerait ne pas avoir à partager ma couche, comme je préférais ne pas partager la sienne. Pour le reste, il me semblait facile, en ce moment, d’être le dernier des connards. C’était mon rôle. Avec un peu de chance, quelqu’un se présenterait pour me poser des limites claires. Ou me tuer. Me tuer. L’envie ne manquait pas. Je savais parfaitement ce qui attendait ceux qui mettaient fin à leurs jours mais, pour être honnête, plus le temps passait et plus cette éternelle damnation me tentait.

910 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Événement] - La Galette

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 4Aller à la page : 1, 2, 3, 4  Suivant

 Sujets similaires

-
» [Événement] La galette des Neiges
» [Événement] - La galette des neiges
» | Tirage de la Galette & bal |
» | Concours d'écriture - La galette |
» [Evènement] - Un Bon Bol d'Air Pur
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Terres du Lac Bleu-