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 Le Monde des rêves brisés | Libre

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Jun Taiji
~ Orine ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 5459
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Jeu 14 Nov 2019, 22:01

Le violet côtoyait le vert dans un univers aussi sombre qu’une nuit sans lune. Il n’y avait rien, si ce n’était lui. Rien de perceptible pour des yeux Mortels. Rien de concevable, non plus. Il se déplaçait si vite, mais dans l’immensité de ce Monde, il restait lent. Pourquoi était-il ici, déjà ? Il ne s’en souvenait plus. C’était bien le problème. Ce Monde ne pardonnait pas, même aux Ætheri. Il recelait un trésor, quelque chose d’inestimable qu’il avait eu envie de posséder. Pourtant, à présent, il était perdu et tout ce qui lui traversait l’esprit était la silhouette de cette femme. Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Il s’en doutait un peu. Surement parce que sa mère le lui avait interdit. Il ferma les yeux un instant. Plus il s’enfonçait à l’intérieur du Monde, moins il avait l’impression d’exister. Pourtant il savait que ce qu’il voulait y trouver avait de la valeur, qu’il en avait besoin. Il continua mais s’égara davantage.

« N’arrache pas cette fleur. » lui dit-elle avec un ton qu’elle était la seule à réussir à prendre. Sa voix était aussi douce que ferme, si bien qu’il arrêta son geste. Il partait d’un bon sentiment. Il voulait la lui offrir. Il en avait presque oublié sa nature. Cela faisait deux heures qu’elle lisait, son dos appuyé contre son torse. L’écorce de l’arbre sur lequel il était adossé lui faisait mal depuis de longues minutes mais il se gardait bien de le lui dire. S’il devait souffrir un peu pour la garder contre lui, c’était un sacrifice qu’il était prêt à faire. Ses doigts caressèrent ses cheveux et il n’eut pas besoin de voir son visage pour savoir qu’elle venait de fermer les yeux, appréciant le geste. Elle devait même sourire. « Excuse-moi. » lui murmura-t-il à l’oreille juste avant qu’elle ne se décale un peu pour le regarder. Elle rit devant sa mine et attrapa son autre main pour la poser sur son ventre. Il était rond. « Je sais que… » commença-t-elle plus sérieusement. « Écoute, je préférerais que ma fille ait un père. » « Elle en a un. » « Un père vivant, Ezechyel. » Sur leur visage passa une tristesse partagée. « Ostëra… » « Il l’aurait voulu. Tu étais son meilleur ami. » « Je suis un piètre ami. » « Ne dis pas ça. » Il avait simplement voulu aider la jeune femme. Le problème c’est qu’il s’en était épris rapidement. Il avait l’impression d’abuser d’elle. Elle avait à peine eu le temps de faire son deuil. Peut-être ne s’aimaient-ils pas vraiment ? Peut-être se consolaient-ils simplement ? « S’il te plaît. » dit-elle en fichant ses yeux bleu ciel dans les siens. Il déglutit et retira ses doigts de l’argent de sa chevelure. Il voyait que son silence la peinait. Parfois, elle était triste. Souvent, il la consolait. Souvent aussi, ils s’embrassaient sans qu’il n’arrive à déterminer ce qu’il ressentait exactement ; un mélange d’amour, de mélancolie et de désir. « Il n’est plus là, Ezechyel. Personne ne le ramènera. Je sais que je dois te sembler égoïste mais nous devons vivre. » C’était sans doute à cet instant qu’il s’était rendu compte à quel point la Vie était difficile, exigeante et à quel point la Mort était bien plus simple, plus accueillante. Il n’y avait pas à se battre, il n’y avait pas à ressentir, juste à se laisser partir. « Et je ne veux pas que mon enfant grandisse sans père. » « Peut-être vaudrait-il mieux lui dire la vérité. » « Non et tu sais bien pourquoi. Il faudrait tout lui raconter… » « Ça ne me dérange pas. » « Moi si. » « Nous verrons, alors, quand elle sera là. » lui murmura-t-il en caressant ses oreilles pointues. Elle était petite et menue, avec un caractère bien affirmé ; une vraie tête de mule.  

Il ne sentait plus l’écorce de l’arbre. Ce qu’il y avait contre son torse n’était pas l’Ygdraë. Un matelas ? Des fourrures ? Il n’en savait rien. Ses sens étaient comme anesthésiés. Il émit un soupir un peu grognon. Il savait que quelque chose n’allait pas. Il n’arrivait plus à se souvenir de ce qu’il faisait avant d’être ici. Son rêve commençait à s’effacer et, avec lui, le parfum d’une femme avec laquelle il avait passé des instants merveilleux, jusqu’à sa mort. Le temps l’avait prise et, ironiquement, l’arbre qu’elle était devenue avait été détruit durant l’Ère du Chaos du Cristal. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il était nu. Nu dans des draps ? Nu sans rien ? Nu par terre ? Il n’arrivait pas à sentir son environnement. Peut-être flottait-il en réalité ? L’impression qu’il avait ressemblait à celle d’un lendemain de cuite, une cuite si intense qu’il en aurait oublié la soirée dans son ensemble et les quelques jours qui l’avaient précédée. Il bougea ce qu’il croyait être sa main – à moins que ce ne soit son pied ? – et rencontra quelque chose. « Humpf » fit-il, le visage enfoui dans un endroit inconnu. Était-ce chaud ? Était-ce froid ?

820 mots

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Daé Miirafae
~ Rehla ~ Niveau IV ~

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Daé Miirafae
Ven 15 Nov 2019, 00:01





Jamais il n’avait ressenti ça. Encore paralysé, Daé repassa une fois en revue le corps qui lui faisait face. Il avait la sensation étrange que la seule lumière de la pièce émanait de sa peau, alors que les murs de la grande salle de l’auberge dans laquelle il avait traîné à grand-peine l’endormi – ou le bientôt mort ? – étaient encore faiblement éclairés par quelques torches. Il ressentait l’envie étrange de lui verser du miel dessus, pour voir si la douceur de sa peau n’était qu’apparente, mais il avait conscience que cette envie n'était ni rationnelle, ni applicable. Il regarda autour de lui, la patronne était partie se coucher en demandant au Rehla de « faire en sorte qu’ils posent l’argent sur le comptoir s’ils voulaient une chambre » et, en plus de l’embarras causé par l’idée même de dormir avec ledit poivrot, il se retrouvait terriblement bête. Il sortit un instant, Synaën l’attendait dehors, assise, sa fourrure prenant des teintes plus vives que d’habitude à la lumière de la lune. « Syn ! Je. Fais. Quoi ? C’est pas possible, je pensais même pas qu’on était censé avoir des désirs sexuels nous ! Je croyais que les étoiles nous satisfaisaient magiquement ou je sais pas, mais c’est bête en même temps, c’est évident qu’on en a. Sinon nos parents se seraient emmerdés. Bon, tu sais quoi, tout va bien. Je vais…lui laisser de l’eau, et m’en aller. Et après, je vais rentrer à la maison, avec toi, et je vais…lire un livre, puis peut-être que je me ferais chauffer un peu d’eau pour un thé. Voilà. J’y vais, de l’eau, la maison, un livre, du thé. Ou alors je lui laisse un moyen de me retrouver. Mais je dois rentrer, je vais pas lui laisser un billet sur lequel c’est écrit : « Bonjour, venez à cette ville secrète si vous voulez vivre une idylle. Amicalement. », imagine tu te réveilles, tu as le dos plein de boue parce qu’un imbécile t’a tiré à travers les champs parce qu’il avait « peur que le gentil étranger nu ait froid » et tu vois un mot qui te dit de venir dans une ville secrète, non, je garde l’option du thé. Merci Syn ! Merci !» La tigresse n’eut pas le temps de réagir et de commencer un bâillement que la porte de la petite bâtisse claquait à nouveau et la laissa seule dans l’attente que son ami règle sa petite histoire.

Le Rehla posa son outre pleine d’eau sur le sol après avoir vérifié qu’elle était pleine, ne souhaitant pas décevoir l’incon-nu. Il sortit ensuite un bout de papier et griffona avec de l’encre qu’il avait dans son sac :

Désolé pour votre dos, j’ai eu du mal à vous tirer
Amicalement
Daé

Estimant que son mot n’était ni trop inquiétant, ni trop froid, ni trop prosaïque, ni trop enflammé, mais restait dans une mesure calme et à la fois enlevée et rassurante, il le déposa sur l’outre. Il alla remettre une bûche dans l’âtre afin qu’il se réveille dans des conditions optimales de réveil et tenta, pendant tout ce temps, d’omettre son évidente nudité qui trônait au milieu de la pièce. Puis, avant de reprendre son manteau et son sac, il s’allongea au sol, sur le côté, pour regarder ce visage si fascinant qu’il venait de croiser et pour être sûr de ne pas l’oublier. Il se tenait à une distance respectable, mais assez proche pour voir qu’il devait s’être rasé récemment. Daé sourit, comme satisfait de s’être rendu compte qu’un monde de désirs l’attendait et soulagé que la vie de ce voyageur ne soit pas en danger, puis…il vit l’inconnu, comme dans un mouvement instinctif de celui qui ne veut pas se réveiller, enfouir sa tête dans le torse de Daé et poser sa main encore mollement endormie sur son visage. Il ne pensait plus, mais vivait ce qui aurait pu être à l’entrée du dictionnaire au mot : « angoisse ».


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Jun Taiji
~ Orine ~ Niveau I ~

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Jun Taiji
Sam 30 Nov 2019, 00:44

Les doigts de Jun firent quelques petits mouvements. Il sentait de la peau. Il aurait d’ailleurs pu parier que sous son majeur, il y avait quelques poils. Des sourcils ? Ça n’avait pas réellement d’importance. Il avait envie de dormir. Ses narines sentirent une odeur en provenance de l’épiderme contre lequel il était. Il entendait que le cœur de l’individu battait anormalement vite. Ce n’était pas sa femme qui était contre lui. Elle avait des seins trop imposants. La surface qu’il touchait était plane. « Humpfrr » refit-il en grognant contre Daé avant de se rendormir durant quelques minutes. Il avait envie de retrouver Ostëra mais elle lui échappa pour de bon. Il n’arriva pas à visualiser de nouveau son visage, ni à entendre son rire. Il se demanda si sa descendante avait le même. Il fronça les sourcils en voyant la silhouette de Raanu apparaître dans son monde onirique et finit par ouvrir les yeux. Il se redressa brusquement et regarda autour de lui. Il ferma les yeux et plaça sa main sur son front. Une douleur aigue venait de naître dans son crâne. Il eut l’impression que quelque chose parasitait son cerveau. Il entendit un son anormal et un fond grisâtre et brouillé s’imposa devant ses paupières. Ses muscles se contractèrent alors qu’il luttait contre ce mal qu’il n’avait plus connu depuis son Élévation. Ça disparut aussi soudainement que c’était arrivé. Il se retrouva juste là, assis, cherchant ce qu’il faisait juste avant d’apparaître ici. Où était-il ? Il regarda autour de lui. Il vit la cheminée en premier, le reste ensuite. Il était dans une auberge ou un établissement semblable. Il tendit la main vers l’âtre, sentant la chaleur l’englober. Il n’avait toujours pas vu le Rehla. Il se sentait étrange. Par magie, il détacha quelques petites flammes qui vinrent danser sur sa peau. Sa perception des éléments était chamboulée, raison pour laquelle il trouva le mot avant de trouver celui qui l’avait écrit.

Il se leva, attrapa le papier et le lut à voix haute. « Désolé pour votre dos, j’ai eu du mal à vous tirer. Amicalement. Daé. » Il marqua une pause et s’interrogea. « À me tirer ? Mon dos ? » Il se sentait vraiment faible et souffrant. Il tourna la tête et pencha son épaule en avant pour constater, effectivement, qu’il était tout sauf propre. Ce constat lui arracha un frisson d’effroi. Il détestait la saleté. Il se rendit compte de sa nudité à ce moment précis. Il aurait dû le savoir avant mais l’idée n’avait pas accroché sa conscience. Il était totalement perdu. Les liens ne se faisaient plus vraiment. C’était une sensation qu’il avait déjà ressenti par le passé, lorsqu’il était passé d’une race matérielle à une race immatérielle, ou inversement. Il y avait des éléments qui fonctionnaient différemment, un temps d’adaptation obligatoire. Il avait du mal à se demander ce qui n’allait pas. Son esprit s’attardait sur des choses sans importance, comme la boucle du « l » de « désolé ». Daé était un garçon apparemment. Pourquoi l’avait-il tiré ? Qu’est-ce qu’il s’était passé ? Il n’arrivait plus à se souvenir. Il était au Cœur Vert avec son Weltpüff… Il se prit de nouveau le front dans la paume, cherchant des réponses qui ne vinrent pas. Plus important : cette crasse l’obsédait à présent. Sa magie la fit disparaître. Il agissait avec une lenteur désespérante. Il n’en était même pas sûr. Si cela se trouvait, le temps passait lentement pour lui mais rapidement pour l’extérieur. Au début, il avait eu du mal à s’habituer à l’espace-temps. Tout était différent lorsque l’on devenait un Dieu. Il avait passé ce cap depuis longtemps maintenant.

Son regard finit par se poser sur le sol. Il fit un léger mouvement de surprise. Depuis quand était-il ici ? Jun plissa les yeux. Il avait vu un manteau et un sac plus tôt. D’ailleurs, il l’avait peut-être vu aussi. Il avait juste omis de le mémoriser ou, si, il l’avait mémorisé mais avait omis de s’en rappeler. Il s’approcha de la silhouette. « Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous faites par terre ? » demanda-t-il, n’arrivant visiblement pas à connecter tous les éléments entre eux. Il aurait dû savoir. Sans être un Dieu, il aurait dû faire le lien entre la lettre, la présence de cet homme aux cheveux clairs et le reste. Petit à petit, cependant, il sentait que ça revenait. Il y avait un brouillard dans sa tête mais il allait se disperser. Il le savait. Ce qu’il ignorait, par contre, c’était ce qu’il avait bien pu faire pour se retrouver dans un tel état de délabrement. Il ne pensa même pas à se vêtir.

777 mots
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
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◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Sam 30 Nov 2019, 15:09




Le Monde des rêves brisés


Depuis la mi-journée elle traversait la région, les poings serrées. Salope ? Vraiment ? Peut-être certaines aimaient à se faire insulter de la sorte. Elle, non. Elle n'était pas une putain au risque de mettre en branle la réputation qu'avaient les Luxurieux chez ceux qui ne les connaissaient que trop peu. Alors oui, elle était tout simplement partie de ce village qui paraissait des plus agréables au premier abord pour retourner à Avalon. Elle n'avait pas voulu rentrer immédiatement de Caelum, préférant faire un détour et goûter la nouveauté avant de revenir à ce qu'elle connaissait. Mais la nouveauté semblait totalement ignorer la politesse. Elle s'arrêta quelques secondes et fixa le ciel. Le soleil commençait déjà à décliner. Elle serait déjà dans la cité des plaisirs à cette heure-ci si elle y était allée en volant. Mais elle était d'une humeur de chien égalant celle d'un Colérique s'étant levé du mauvais pied. Et déjà qu'ils ne sont pas tendre quand ils se lèvent de bonne humeur. Aussi préférait-elle laisser sa hargne s'estomper avant de remettre un pied dans la capitale Déchue.

A la lueur du crépuscule elle finit par s'asseoir, adossée à un arbre, pour retirer ses chaussures. Avec une grimace elle commença à se masser les pieds doucement. La randonnée n'était pas le sport qui laissait les séquelles les plus agréables... A présent la seule chose qu'elle voulait s'était se poser sur un lit moelleux ou dans son bain chaud. Dire qu'elle n'avait même pas emmenée son savon. Peut-être n'aurait-elle pas dû faire la forte tête et retourner à Avalon directement malgré sa mauvaise humeur. Elle poussa un soupir, se disant qu'elle avait encore des choses à apprendre sur elle-même malgré la confiance qu'avait Kyra en elle vis-à-vis de Rajiv. Elle se releva et fit craquer sa nuque, puis vit la fumée d'une cheminée plus loin et quelques lueurs. Elle la fixa quelques secondes et déplia ses ailes pour se diriger vers cette dernière. Avalon demain. Le lit moelleux maintenant.

La Déchue atterrit à quelques pas de la bâtisse, pour replier ses  ailes avant d'y pénétrer. En passant le pas de la porte, elle détailla la pièce quelques secondes. Une auberge de campagne standard, avec quelques tables et probablement un nombre limité de chambre. Pourvu qu'il y en ait encore. Elle se tourna immédiatement vers la tenancière pour le lui demander – avec le plus beau sourire qu'elle pouvait faire à l'heure actuelle – et sauta de joie intérieurement lorsqu'elle le lui confirma. La Luxurieuse ne s'attarda pas plus longtemps, payant la gérante et se dirigeant vers la chambre qu'elle lui avait indiqué. Alors, elle se laissa tomber sur le lit avant de pousser un gémissement insatisfait. Le lit, oui, mais pour ce qui était du moelleux, c'était à revoir. Pourtant sa longue marche épuisante ne l'empêcha pas de l'emporter dans le sommeil.

Ce fut bien plus tard qu'elle ouvrit les yeux. D'abord légèrement perdue. Il lui fallu quelques secondes pour se remémorer où elle se trouver et la raison. Alors elle se leva. La fatigue l'avait pour ainsi dire abandonnée. Elle tourna son regard vers le lit. Un lit vide, quelle tristesse. Elle se saisit de la jarre sur la table et se servit un verre, s'appuyant sur la fenêtre, avant d'être attirée par ce qu'il se passait dans l'autre direction. Reposant le verre, elle entrouvris la porte de sa chambre après avoir entendu celle de l'entrée claquer. Que pouvait-il donc se passer à cette heure si tardive. Elle avait bien une idée en tête des possibilités, mais de ce qu'elle pouvait entendre il ne s'agissait pas de ça. La curiosité l'emportant, elle s'avança à pas feutrée dans le couloir à la recherche d'une quelconque activité suspecte. C'est en voyant la lumière sous le pas de la porte de l'une des chambre qu'elle arrêta quelque seconde sa route. Un voyageur nocturne ? Un frisson lui parcouru l'échine. Ils ne sont pas les plus fréquentables... Alors qu'elle commençait à faire doucement marche arrière, elle s'arrêta net lorsqu'elle entendit pour la première fois une voix. Elle finit alors par se rapprocher de la porte, y collant son oreille. Elle n'était pas certaine, c'était bien trop étrange. Pourtant il lui semblait avoir reconnue cette voix. Il y en a qu'il est difficile d'oublier, même lorsque l'échange ne dure que quelques instants. La sienne en fait partie. Il se passait quelques secondes avant qu'elle ne l'entende de nouveau. Elle se pinça la lèvre inférieur, un air malicieux se glissant sur son visage. Elle ne s'était pas trompée. Pendant quelques secondes elle ne bougea pas, réfléchissant un peu à la situation. Puis elle se positionna face à la porte et donna trois coup bref de la phalange de son index.

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Mots 852
(Yo, je m'incruste 8D ! Coeur sur vous <3)


La fête va enfin commencer, Sortez les bouteilles, fini les ennuis

Vive les pionniers, Les rebelles et les révoltés

 (:KYRA:)  :
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Daé Miirafae
~ Rehla ~ Niveau IV ~

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Daé Miirafae
Lun 09 Déc 2019, 22:33






Ses doigts semblaient avoir chacun une conscience propre. Comme si tous bougeaient dans un balai qui refusait de s’interrompre. Même dans leur immobilité à la recherche de la compréhension de ce qu’ils touchaient, il semblait au Rehla que tous avaient travaillé d’infimes mouvements, tellement infimes que Daé aurait été parfaitement incapable de les décrire et il lui semblait pourtant que la vie coulait en eux, comme jamais il n’avait pu témoigner de la vie. Et ce n’était pas uniquement à cause de la proximité. Ils touchèrent, tranquillement, à un rythme immensément lent, comme si le temps lui-même attendait de voir ce qu’ils allaient faire, les sourcils de Daé, en reconnaissance du corps qui avait échoué devant eux. Ils s’arrêtèrent un instant puis le corps entier du voyageur se retourna. Le Rehla, qui n’en finissait pas d’être émoustillé constata que sur sa peau reposaient plusieurs tatouages, tous représentant des animaux magnifiques et simplement picturés. Il souffla un instant. *C’est parfaitement impossible de tomber amoureux d’un corps n’est-ce pas ? On tombe amoureux d’une personne !* Il prit le temps de respirer, mais son air fut coupé lorsqu’il vit quelques flammes de la cheminée se détacher, sur un ordre intime des doigts du voyageurs pour venir danser le long du corps de ce dernier. Quelle manière étrange et excitante de se réchauffer. Le Somnae ne pouvait pas détacher son regard des flammèches qui dansaient calmement, léchant la peau claire du voyageur ensommeillé qui n’avait même pas l’air de se concentrer pour les faire bouger. Une fois l’entier de son corps recouvert de chaleur, le tatoué s’assit et fit ce geste que Daé allait enregistrer dans sa mémoire peut-être pour l’éternité. Le corps du voyageur se retourna, comme si ses mouvements avaient été calculés pour lui coûter le moins d’efforts possibles et il regarda derrière lui pour trouver le mot que lui avait laissé le Somnae. Non. Angoisse. Daé retint sa respiration et n’osa même pas avancer la main pour tenter une bribe d’excuse, à peine eût-il pensé à concevoir l’existence de ce geste qu’il entendit une voix calme et terriblement profonde lire son mot. Cette voix venait de lire ses propres mots. Il souffla discrètement pour ne pas attirer l’attention et vit le voyageur se déployer dans toute sa grandeur. Le bellâtre dressé n’avait pas vu le Rehla qui retenait maintenant sa respiration, de peur que sa maladresse ne gâche ce moment qui était peut-être un des plus beaux qu’il ait pu vivre jusqu’ici dans sa vie monacale de Somnae. Les constellations paraissaient terriblement fades face à la peau doucement transpirante et magnifiquement salie par la terre de celui qui regardait maintenant autour de lui.

*Il m’a parlé. Il m’a demandé qui j’étais. Réagis, Daé. Réagis. Dis lui que tu l’as sauvé. Ce sera impressionnant, il sera forcément impressionné. Et peut-être, parle de toi de manière intéressante, donne toi des adjectifs qui vont l’impressionner. Mais qu’est-ce que tu es en train de faire ? Des adjectifs qui vont l’impressionner, dis-lui juste qui tu es et ça passera, de toute façon il ne va rien arriver, regarde le, il est sûrement très important. Peut-être même que c’est quelqu’un de haut placé chez les Magicien.ne.s. Oui, reste naturel et tout se passera bien. Allez tu comptes jusqu’à trois et tu y vas. Un…deux…trois. *

« … »

*Tu n’as rien dit, il t’a vu ne rien dire. Wow, attends, combien de temps que ça fait que tu réfléchis. Réfléchis, non je me le suis déjà dit ça. Pense. Depuis combien de temps je pense, il me regarde, il me regarde bizarrement, toi aussi tu réagirais bizarrement à sa place, je suis bizarre. Pourquoi je pense autant ? Bon, allez, un…deux…trois ! *

« DeuhD…Daé ! »

*Tu lui as sérieusement dit « DeuhD…Daé ! » ?*


On toqua à la porte. Daé soupira de joie, jamais il n’avait été aussi soulagé par le fait d’être interrompu dans une réflexion, et là ce bruit de heurt sonnait comme la fin d’un moment extêment douloureux. Bien plus vite qu’il n’avait réfléchi devant le voyageur à moitié nu, il se leva et se précipita vers la porte en rigolant de manière gênée. Et sans même regarder qui était derrière il ouvrit et dit un peu trop fort : « Bonjour !! »


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Jun Taiji
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Jun Taiji
Jeu 23 Jan 2020, 14:06


Jun commençait à reprendre peu à peu ses esprits. Un fin sourire étira ses traits lorsque le Rehla – non sans un long monologue interne – finit par lui répondre. Enfin, « répondre » était un bien grand mot. L’Æther pencha la tête sur le côté, se demandant déjà à quelle sauce il allait le manger. Les liens logiques se recréaient dans sa tête mais il restait fortement perturbé. Il envisagea quelques secondes le visage d’Oriane Natey. « Hum… » Pourquoi pensait-il à elle ? Surtout que les Déchus n’étaient pas réputés pour n’avoir qu’un seul visage. Il comprit lorsqu’il entendit toquer. C’était flou. Le fait qu’il ne se rappelle plus où est-ce qu’il était précédemment l’agaça profondément. Ses prunelles marrons se figèrent sur la Luxurieuse. Il lui sourit. Il espérait qu’elle avait apprécié le cadeau qu’il lui avait fait, la dernière fois qu’ils s’étaient vus. « Oriane ! » dit-il avec un entrain un peu trop accentué. Il se faisait l’effet d’un chat avec une collerette, à marcher à reculons au lieu d’avancer, profondément à côté de la plaque. Qu’avait-il cherché ? Où était-il allé ? Il ne faisait aucun doute qu’il n’était pas resté dans le Monde de Sympan. Rien n’aurait pu l’anéantir à ce point. Il était sorti, avait rejoint des strates supérieures. Mais pourquoi faire ? Sans plus y penser, il se dirigea vers la jeune femme qui se tenait à présent non loin de Dedaé – ce serait son nom à partir de maintenant, peut-être même qu’il appellerait un village de l’île d’Ostëra Daé et que ceux qui y vivraient auraient comme nom de famille De Daé. Parfait. Il allait faire ça.

Comme si une profonde amitié les avait toujours liés, Jun déposa un petit bisou sur la joue d’Oriane. « Bonjour… » murmura-t-il, cette fois parfaitement bas, trop bas. Comme il restait d’humeur taquine, il fit un bisou sur la joue de Daé, également. « Bon bon. J’ai envie de faire des choses avec vous mais nous devons changer de temps… Celui-là est trop… trop… inintéressant. » Il marqua un temps d’arrêt. « En plus je suis nu. » Il venait de le redécouvrir, baissant les yeux vers son corps. « Enfin… je suis nu… Je suis moi quoi. Mais pas vraiment… parce que je ne ressemble pas à ça normalement. Si. Enfin non. Peut-on vraiment être nu avec une autre apparence sur le dos, hum ? » Peut-être qu’il allait faire un deuxième village du nom d’Oriane… Ou mieux, une île ! Une île et, dessus, il y aurait le village Daé ! Il sourit. Tenait-il à Oriane ? Peut-être. C’était délicat à dire, ça dépendait un peu d’où il se situait dans le Temps. Peut-être valait-il mieux appeler l’île Aylivæ, avec deux villages dessus : Oriane et Daé. Les habitants d’Oriane pourraient s’appeler Dans Oriane ou En Oriane. Non. Ce serait un peu trop osé. Elle n’aimerait sans doute pas. Cela dit, l’idée qu’elle puisse essayer de poursuivre le responsable lui plaisait assez. Il aurait qu’à dire que l’île appartenait à un homme qu’elle avait déjà croisé… Il se prendrait une claque à sa place et ce serait amusant. Une lueur espiègle apparut dans son regard. « Je dois m’occuper d’Aylivæ. On se retrouve d’ici quelques temps, d’accord ? »




Et le temps passa. Chacun quitta l’auberge, retourna à ses occupations et puis, un beau jour, les trois protagonistes furent de nouveau réunis au même endroit. Bien sûr, la magie de Jun n’y était pas pour rien. Il avait, cependant, retrouver ses esprits, sans pour autant se souvenir de ce qu’il cherchait avant cet épisode et où. Il était habillé, aussi, d'un kimono bleu ciel.




« Bien ! » dit-il comme s’il ne les avait jamais quittés. « On ne va pas s’attarder ici. J’ai prévu de vous emmener à Drosera. Figurez-vous qu’il se passe des choses là-bas, des choses qui vous concernent, Oriane. » dit-il en s’adressant à la Déchue. Son regard se porta ensuite sur le Rehla. « Vous non. Comme vous appartenez à un peuple particulier, ils ne vous toucheront pas. » Il sourit. « Moi je peux, cependant. » fit-il en amenant son index sur la joue du jeune homme qu’il titilla plusieurs fois, comme pour lui donner un aperçu de l’étendue de sa puissance de frappe. Il rit. Finalement, peut-être qu’il n’avait pas retrouvé toutes ses capacités. Il avait tendance, depuis « ça » à rester focaliser sur certaines choses un temps plutôt long. Dans tous les cas, il avait toujours été légèrement infantile quand il s’y mettait. Chiant, c’était le mot. « Allez, hop hop hop ! On y va ! Restez silencieux, s’ils nous remarquent, ils nous tueront ! » avertit-il avec tout le sérieux du monde.

Une seconde plus tard, ils étaient assis sur un banc, au milieu d’une salle où se tenait ce qui ressemblait à une conférence. Une femme d’une grande beauté parlait à de jeunes Alfars. Ils étaient tous adultes mais devaient encore faire leurs preuves dans cette société soporifiquement élitiste. Lui n’aimait pas spécialement ce genre d’ambiance. Il préférait de loin Alaster et les pâturages, loin des considérations hautement politiques. Le fait qu’il ait vécu une grande partie de sa vie au côté de femmes de pouvoir l’avait vacciné. Il avait été Roi aussi. Ça aidait à préférer faire la sieste à l’ombre d’un saule pleureur et à faire des pique-niques sur une nappe à fleurs accompagné de personnes normalement constituées et bienveillantes. Enfin, il restait le Dieu de la Mort, de la Guerre, des Cauchemars et d’autres domaines plutôt néfastes pour le Monde. Il n’était pas interdit d’être un paradoxe, si ? Non. « La livraison de tableaux aura lieu dans les prochains jours. Les membres de l’Ordre du Lotus Rouge font des affaires depuis bien longtemps avec chaque peuple. Le fait d’offrir des œuvres d’art ne paraîtra donc pas suspect. » La femme en question était néanmoins mitigée à propos des Chamans. Les tentatives du Roi de rendre sa race secrète – il y arrivait plutôt bien – ne favorisait pas cette livraison. Les Humains étaient concernés mais simplement pour ne pas éveiller les soupçons. Le Souffle était inopérant dans le Désert. Les espions lui avaient rapportés qu’Utopia n’était plus aussi prolifique qu’avant. Peu importe. Elle se fichait bien des Enfants de Sympan. Il était pratiquement impossible pour un Alfar de se fondre dans ce peuple à cause des particularités physiques qui ressortaient au contact du Ma’ahid. Certains auraient pu, ceux à la peau claire, sans oreilles pointues. Malheureusement, les volontés de la Déesse ne semblaient pas aller en ce sens. « Nous ne resterons pas en autarcie encore bien longtemps. Dothasi vous a remis vos cibles et vous devrez travailler sur votre jeu méticuleusement. Certaines seront plus difficiles à éliminer que d’autres. » Il s’agissait d’espions. Leur objectif était de s’infiltrer parmi les peuples, soit en prenant la place de personnes disparues, soit en éliminant directement la cible pour la remplacer.

Jun, qui était resté un moment silencieux, émit un petit rire. « Ce sont des espions. » dit-il tout haut. Personne ne remarqua. « En fait j’ai menti, vous pouvez parler, ils ne nous voient pas. » Il rit, visiblement content. « Ils vont essayer de remplacer des individus dans les autres races en apprenant à être eux. Ils sont très efficaces. Si vous saviez le nombre de personnes qui ne sont plus vraiment elles. Entre les Reflets, les Alfars, les espions de toutes les races… D’ailleurs, je serais vous, j’écraserais vigoureusement tout insecte suspect. Les Evershas sont de vraies plaies. Achetez-vous un répulsif pour éviter les infiltrations. » Il tendit la main vers une fourmi qui se trouvait sur la table devant eux et lui fit une pichenette pour l’éjecter plus loin. « Je suis sûre que vous voulez savoir qui ils vont essayer de remplacer. » murmura-t-il. Il claqua dans ses doigts et, au-dessus de la tête des élèves présents, apparut la photo et le nom de chaque cible. Parmi elles, Oriane, bien évidemment. Il n’y avait pas qu’elle : Ramiel Vaughan, Ezechyel Valärunkar, Isely Yüerell, Vanille Cäel Deslyce, Marcus Araé, Jaal’Akim Kogaan’Orel, Zäm’Feign’Io, Clauswitz Eorgor, Aylivæ Song – autant dire qu’il allait s’occuper de celui-là – Gideon Paiberym, Priam Belegad, Anya Eorgor, Auguste Khan, Brethil Lemingway, Hanako Kondou, Emeliana Salvatore, Neah Katzuta, Siruu Belhades – même si ce n’était pas son vrai nom – Adam Pendragon, Kagamiko Azumon, Ren Muramasa, Circë Fëanturi Vairë ou encore Aliénor Vaughan. Jun eut une idée et changea la cible de l’un des protagonistes pour lui donner Latone, à la place. Ça l’exercerait de devoir se farcir un Alfar espion. « C’est intéressant, n’est-ce pas ? » demanda-t-il. « Ça vous dirait de faire un pique-nique sinon ? On pourrait trinquer au Génocide Démoniaque, même si vous n’êtes pas encore au courant, je sais. » Il regarda tour à tour Daé et Oriane.

1453 mots

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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Lun 10 Fév 2020, 15:13




Le Monde des rêves brisés


S’il y a bien une chose à laquelle la Déchue ne s’attendait pas, c’était au spectacle qui l'attendait derrière cette porte. Elle eut d’abord un sursaut à l'accueil étonnement joyeux de ce garçon qu'elle ne connaissait absolument pas. A moins qu’il ne soit sorti de son esprit ? Il faudra qu’elle s'excuse dans ce cas-là. Quoi qu’il en soit, elle ne s’attendait pas à ce qu’il y ait quelqu’un d’autre, elle ne l'avait pas entendu. Puis elle papillonna des yeux en fixant le Prince des Cauchemars – un sourire se dessinant à la commissure de ses lèvres en le voyant dans son plus simple appareil – comme celui-ci la remarqua également. Voilà bien une réaction à laquelle elle ne s’était pas attendue non plus. Un instant elle se demanda s’ils n’avaient pas fait usage de drogue... Mais elle voyait mal Jun Taiji abuser de stupéfiants ou même laisser quelqu’un le droguer dans son dos. Un doux frisson traversa son échine tandis que les lèvres du Sorcier entraient au contact de sa joue, et un instant elle se sentit ridicule, aussi bête qu’une Corvus, imaginant une suite trop peu innocente aux yeux de trop nombreuses races, quitte à impliquer ce garçon, alors que sa voix parvenait doucement à ses oreilles. Aussi se pinçait-elle la lèvre inférieure, cherchant à refréner cette idée. D'autant qu’il n’était pas pour faciliter les choses avec ses remarques. Faire des choses ? Elle ignorait s’ils songeaient tous les deux aux mêmes choses. Probablement pas, à l'entendre. « En effet. », répliqua-t-elle tout de même avec un rictus lorsqu’il fit remarquer sa nudité avant de hausser un sourcil à son étrange questionnement existentiel. Elle ne comprenait pas grand-chose à ce qu’il essayait d'expliquer, elle devait bien admettre. Mais elle pouvait bien au moins répondre à sa dernière question. Le nombre de fois où elle n'aurait pas été vraiment nue dans un tel cas. « … D'accord ? ». Avaient-ils seulement le choix ? Un instant elle se demanda qui pouvait bien être cette Aylivae qui accaparait l'esprit du Sorcier. Ce ne fut que plus tard qu’elle se souvint.



Bien plus tard, elle eut ce sentiment désagréable de Déjà-vu tandis qu’elle faisait de nouveau face au garçon aux cheveux blancs et à l'ancien monarque. Sentiment compréhensible, car elle s’était déjà bel et bien retrouvé dans cette situation, à peu de choses près. Aujourd’hui, Jun Taiji n’était pas nu, hélas. La raison lui aurait soufflé d'abandonner les lieux avant que les choses ne dérapent. Elle n’en fit rien. Elle se souvenait des paroles du Sorcier la dernière fois. Et puis, ce qu’il ajouta cette fois-ci l'intrigua. Drosera était aussi mystérieuse qu’elle lui était inconnue. Les Alfars les laisseraient-ils seulement s’inviter chez eux ? Et en quoi les histoires de ce peuple si ethnocentré qu’ils en sont venu à vivre dans une autarcie légendaire pouvait bien la concerner elle ? Si une part de la Luxurieuse était inquiète, l'autre ne pouvait nier vouloir se pavaner du fait que son nom ressorte chez ces Elfes des ténèbres. Puis elle se tourna vers le garçon. « Particulier ? ». Elle interrogea du regard les deux hommes à ses côtés. Quelle race pouvait être assez particulière pour que l'on ne s’y intéresse pas ? Au contraire, ça ne rendait Oriane que plus curieuse encore.

Elle ne pût pousser ses questionnement plus loin, ces derniers étant rapidement balayé par d’autres, de la même façon qu’elle s’obligea à se murer dans le silence tandis que les murs de l'auberge cédèrent leur place à une pièce bien plus élégante et surtout plus grande. Elle avait l'impression de revenir sur les bancs du collège à assister ainsi bien sagement à cette présentation. Bien qu’elle n’ait jamais assisté à de tels exposés à Basphel et n'arrivait que rarement à tenir sa langue… « … ». La Déchue avait d'ailleurs commencé à ouvrir la bouche, à la recherche d’une réponse à ce qu'ils étaient en train de voir, avant de se raviser. Elle devait rester une ombre ou elle risquait chère ses plumes. Des livraisons ? Elle ignorait que ce peuple faisait dans l'export. Des cibles ? De quoi parlait-elle donc ? Elle se retourna après un sursaut au rire du Prince des Cauchemars. « Ça n’était pas drôle… », rétorqua-t-elle à mi-voix et la mine renfrognée. S’était limite si elle  n'était pas resté en apnée au cas où. Mais son attention fût rapidement de nouveau captée par le Sorcier. « Ils peuvent réellement faire ça ? », demanda-t-elle les yeux ronds. Dans une telle situation, cette salle était remplie d'espions en herbes près à usurper l'identité d’un autre, si elle avait bien enregistré. Et ses yeux se firent comme des soucoupes lorsque les noms des "cibles" se dessinèrent au-dessus de chaque Alfar présent. « C'est pas… ». Elle ne finit pas sa phrase, plaquant sa main sur sa bouche. Elle connaissait bien des noms, pour être connus. Le sien ne l’était pas. Alors… « Pourquoi ? », ajouta l'Abjecto en se levant, sans détacher son regard de l'Alfar la ciblant. En même temps les paroles de leur aînée résonnèrent dans son esprit. Des paroles auxquelles elle n’avait pas attaché d'importance jusqu’à maintenant où elle sentait le fil glacé du couperet sur sa nuque, suivi d’une étrange colère. Puis la surprise. La Déchue tourna son regard vers l'ancien monarque. « Le génocide Démoniaque ? Comment ça ? ». C'était pourtant parfaitement clair. Mais trop d'informations loin d'être anodines tombaient les unes à la suite des autres et elle se demandait seulement s'il n'était pas en train de les mener en bateau. Ce serai si simple. Elle tourna son visage vers le garçon avant d'exhaler une inspiration. « Va pour le pique-nique... Je dirai pas non à un verre, peu importe ce à quoi on doit trinquer... », ajouta-t-elle en se rasseyant lourdement, laissant sa tête plonger en arrière, les yeux fermé. Puis, après quelques secondes, elle rouvrit les yeux et redressa le cou pour faire, doucement, « J'imagine que ça aussi c’est secret ?... », en passant au détail les Alfars. Peut-être se souviendrait-elle de certains pour l'avenir. De toute façon, qui la croirait ?

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Mots 1046
Alors perso, je suis, peu importe dans quoi on s'engage. Je pense que voir que quelqu'un en veut à sa peau a élevé le niveau de traumatisme à un niveau assez haut pour qu'Oriane arrive à mieux assumer le reste xD. Après, un dîner champêtre sera potentiellement plus posey. Bref, balade à travers les races ou s'attarder sur les spécialités locales, c'est comme vous le voulez o/ !  


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Daé Miirafae
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Daé Miirafae
Mar 25 Fév 2020, 01:30


Le monde des rêves brisés


Rien ne s’arrangeait. La nouvelle venue semblait connaître le bellâtre qui gagnait en charisme en même temps qu’il devenait de plus en plus impertinent – pourquoi tomber amoureux des plus fougueux ? – et le Somnae devenait de plus en plus gêné. Le baiser sur la joue ne fit qu’empirer la situation, surtout que la seule réaction de Daé fut de sourire bêtement puis de réfréner son sourire pour que cela ne se voie pas dans la seconde d’après.

La situation était incompréhensible. Le Rehla ne comprenait rien si ce n’était son excitation et soudain avant même qu’il ne conscientise vraiment ce qui se passait, l’inconnu partait en leur promettant des retrouvailles.

Si seulement tout s’était arrêté là. Le Rehla savait bien que les fils du destin étaient emmêlés avec complexité et farce, parfois même il pensait que la Prophétesse, en plein délire qui l’amusait, secouait la grande tisseuse des vies et mélangeaient tous les fils, mais pourtant tous étaient censés avoir une cohérence. Et s’il avait compris quelque chose pendant sa vie de jeune Rehla, c’est qu’il ne comprenait pas la cohérence en question.
Même auberge, même chambre, même lumière, même personnes. Différents habits pour certain.e.s, des habits tout court pour d’autres et la sensation que la discussion ne s’était jamais arrêtée. Toujours cette énigmatique pensée zig-zagante de celui dont Daé avait oublié même s’il s’était présenté. Et cette phrase qui le travaillerait encore des années. « Une race spéciale. » Comme s’il savait. Pourtant jamais le jeune homme aux cheveux blancs ne l’avait croisé en Lua Eyael, il était sûr que ce n’était pas le Sin Lüxinreis dont il avait déjà vu le visage. Alors un autre Rehla assez puissant et sûr de lui pour mettre en danger un secret tel que leur existence devant quelqu’un qui n’y connaissait rien et qui semblait, en plus, interloqué ? Un Rehla assez puissant pour ne pas même tenter de nous défendre, mais d’ironiser. Il nota dans un coin de sa tête de ne pas oublier ça. L’inconnu sexy semblait plus que ça.

Ses pensées ne duraient pas énormément de temps, mais bien assez pour qu’il se retrouve catapulté sans avoir entendu l’avertissement du « Rehla » qui l’accompagnait. « On est où ? » demanda-t-il à haute voix sans comprendre les enjeux de ce qui se passait sous ses yeux. Se rappeler des cours. Tenter de prendre tous les indices qu’on a pour ensuite essayer des les interrpéter. Ce qu’iels regardent semble secret, ça en a tous les codes esthétiques, mais pour le reste Daé n’en avait jamais entendu parler. Et les situations incongrues qui s’enchaînent sans que le Rehla ne comprenne. La source de son désarroi qui rit, une liste de noms, la tête choquée de celle qui semble s’appeler Oriane. « Iels vont remplacer tous ces gens ? Pourquoi faire ? Qui a commandité ça ? Comment vous avez été mis au courant ? » Daé n’était pas là pour rien. Sa pensée se forma de plus en plus nette à son esprit alors que l’élu de son désir faisait une explication des choix disponibles. C’était évidemment une sorte de Maître du Temps et il ne savait pas pourquoi, mais le Rehla avait une chance unique de tenter de comprendre ce qui ne serait jamais enseigné à l’école. Ce que les voyages forgeaient. Pourquoi était-il en train d’assister à un conseil d’espions Alfars ? De quel génocide parlait-il ? Etait-ce un test ? Quelque chose qui y ressemblait ? Daé inspira une grande fois et dit à celui qu’il concevait encore comme l’inconnu : « Dites, vous avez l’impression d’en savoir énormément. Vous voulez bien me montrer l’état du monde, Maître ? »

Silencieusement il adressa une prière à la Prophétesse pour la remercier de le préparer dans les épreuves à venir en lui permettant de comprendre. Il sourit de ces sourires que font les enfants quand iels partent à l’aventure ou au parc, de ces sourires qui se transforment en pleurs quand iels rentrent plein.e.s de désillusion et de boue, mais le temps n’en était pas là. Daé se croyait prêt à se rendre compte du monde qu’il devait aider à préserver. C’était bête de sa part, mais c’était cette naïveté qu’il devait commencer à appréhender. Il sourit à celui qu’il prenait pour un Maître du Temps et lui dit d’un air de défi qui respirait la maladresse et la crainte : « Je veux bien trinquer, mais… Vous parliez de génocide ? »

Tentative de jouer dans la cour des grand.e.s.


776 mots

Spoiler:

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Ven 08 Mai 2020, 20:07

Jun les avait laissés au sein de l’auberge. Avant de partir, il s’était penché vers Daé et lui avait soufflé quelques mots à l’oreille. « Je ne suis plus un Maître, et encore moins un Rehla. Maintenant, c’est moi qui donne mal à la tête au Sin Luxinreïs » Il s’était redressé, espiègle, profondément taquin. Ça se voyait dans ses yeux, ceux d’un grand enfant. Il valait mieux que ce fût comme ça. Il paraissait beaucoup moins agréable lorsqu’il commençait à froncer les sourcils. Puis, il s’était tourné vers Oriane et avait déclaré tout haut : « Nous irons donc faire un pique-nique la prochaine fois que nous nous verrons. Pas ici. Je viendrais vous chercher directement. » Il n’avait pas du tout répondu concernant le Génocide ou quoi que ce soit d’autre. Il était simplement parti.

Jun avait dressé une nappe dans l’herbe. Elle était blanche avec des dessins bleus et dorés. L’endroit était joli. À une bonne centaine de mètres se tenait un temple à colonnades ivoiriennes. Le temps était ensoleillé, ce qui faisait de cette journée une journée parfaite pour pique-niquer. Il aurait préféré le faire avec ses enfants mais ces derniers étaient bien trop occupés. Certains avaient d'ailleurs envie de le tuer et se permettaient même de cracher sur ses totems. Il rit, pensant brièvement que ce n’était pas si important. Peut-être devrait-il inverser la courbe du temps sur Devaraj uniquement, pour le ramener en enfance sans que le Monde entier n’en subisse les effets ? Il pourrait alors s’occuper de lui comme il le faisait à présent avec ses enfants de l’Île de Boraür. Il avait envie de le chérir mais c’était moins facile de le faire avec un adulte aigri et fou qu’avec un bambin libre de toute contrainte et encore insouciant. Surtout, le Suprême de l’Au-Delà ne le laissait pas approcher. Il serra un peu les dents. Son fils, il aurait voulu l’élever avec Edelwyn. Elle s’était simplement volatilisée après qu’ils eussent fait l’amour, dans un autre temps, loin de lui. Il n’avait pas pu la rattraper, pas qu’il n’en eût pas les moyens mais simplement parce qu’il ne devait pas se détourner de sa mission. « Hum… » fit-il en réfléchissant. Tout était prêt. Une petite table d’appoint prenait place au milieu de la nappe. Elle contenait de quoi grignoter ainsi que des cocktails plutôt corsés mais au goût étonnement sucré. Impossible de discerner l’alcool. L’homme s’allongea sur la nape, fit apparaître de multiples coussins, dont un sous sa tête, et prit un livre. Ça faisait partie des petits plaisirs qu’il avait conservé : celui de lire des romans en se gardant d’en connaître le contenu à l’avance. Il vérifiait juste s’il allait apprécier l’ouvrage ou non avant de le commencer. Il laissa ses cheveux s’étaler sur le tissu. Il les préférait longs.

À peine eut-il fini son chapitre qu’Oriane et Daé apparurent. Il avait choisi les pires moments, encore. Il avait tiré la Luxurieuse d’un très prochain coït et avait sorti le Rehla de son bain. Il se mit à rire, en créant pour eux deux peignoirs. Lui était habillé d’un pantalon blanc et d’une chemise de la même couleur. Cette dernière n’était pas boutonnée et laissait voir le dragon qui parcourait son torse. La queue disparaissait sous sa ceinture. Jun posa le livre sur lui et regarda les deux invités avec un sourire insolent. « J’espère que je vous ai manqué. » fit-il en se redressant pour se mettre en tailleur. L’ouvrage avait disparu dans le processus. Il piqua un morceau de carotte d’un bol et croqua dedans. Il observa le Rehla, puis la Déchue. « Vous arrivez juste à temps pour le spectacle. Ne vous inquiétez pas, vous ne risquez rien. Au pire, un Démon ou un Ange vous traversera mais, normalement, j’ai bien pensé notre emplacement. Vous allez pouvoir observer le Monarque Démoniaque et quelques phénomènes astrologiques et météorologiques intéressants. Là encore, pas de soucis à se faire, du sang ne tombera pas dans vos cocktails. » Il sourit. Il les avait rendus intouchables et invisibles pour les Mortels. En ce qui concernait les Ætheri, c’était autre chose mais, normalement, personne ne se risquerait à les déranger. « Je vous propose même un petit jeu : relever les signes divins que vous verrez. Si vous trouvez disons… cinq Dieux qui y sont associés, je vous accorderai un petit service. Petit. » Il attrapa son verre et but son cocktail. « Je ne peux pas rester malheureusement. Vous n’aurez qu’à souhaiter retourner chez vous lorsque vous voudrez rentrer. Vous avez du parchemin et une plume sous la table. Écrivez les noms des Ætheri et le petit service que vous désirez. » Il se releva avec agilité et fit apparaître un livre devant chacun d’entre eux. « Cadeau. » Il avait sélectionné les romans de façon à ce que ça leur plût. Il leur fit un clin d’œil avant que son corps ne mute. Il était un corbeau à présent. Il croassa, battit des ailes et s’en alla.

832 mots


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Kyra Lemingway
Jeu 14 Mai 2020, 18:35




Le Monde des rêves brisés


Ses bras enlaçaient la nuque du Déchu, l'invitant à toujours plus de proximité, elle pencha la tête sur le côté alors que ses lèvres caressaient le galbe de sa nuque. Sa bouche entrouverte laissa échapper une expiration satisfaite sous les caresses de son partenaire. Son corps se cambrait vers lui, comme attiré par un aimant. Elle n'était pas sensée être là aujourd'hui. Quant au serveur, il arrivait toujours plus tôt dans la journée pour préparer la salle normalement. Cette fois, ce temps était usé pour une activité quelque peu différente. Du moins, c'était ce qui était prévu. Un courant frais glissa sur sa nuque alors que l'herbe venait lui chatouiller les pieds nus. Elle étouffa un soupir, ce dernier alors se noyer dans son bas-ventre brûlant. Le peignoir se matérialisant sur ses épaules, la Luxurieuse jeta un regard noir au Prince des Cauchemars, ses iris glissant sur les lèvres du Sorcier avant de suivre avec langueur le dessin du tatouage. « On a pas idée de sortir les gens de leurs occupations sans prévenir. », fit-elle simplement en arrangeant sa chevelure, tandis qu'elle portait son attention sur le reste pour se défaire de l'envie de glisser sa main le long de la face menaçante du dragon jusqu'à sa queue, inaccessible. Il était un peu fautif aussi. Elle avisa la nappe au sol. C'était vrai, il avait dit que leur prochaine rencontre se ferait autour d'un pique-nique. Où étaient-ils cette fois-ci ? Il n'avait rien dit quand à leur localisation. Alors son attention revint vers Jun lorsqu'il évoqua différents protagonistes présents. « Le Monarque Démoniaque ? ». Le silence du Souverain de l'Enfer était le sujet de nombreuses rumeurs, surtout après ce fameux Génocide dont ils avaient eu connaissance avant même que la nouvelle ne se répande de par le monde. A son tour elle s'installa sur le morceau de tissu et attrapa un verre. Des Anges, des Démons, forcément qu'il y aurait du sang. Ces deux êtres sont incapable de cohabiter sans se taper l'un sur l'autre. Tandis qu'elle portait le verre à ses lèvres, elle s'arrêta dans son mouvement à l'annonce qu'il leur fit. « Vous allez pas partir comme ça alors que vous ne nous avait même pas dit où l'on se trouvait ? ». Bien sûr que si. Comme si la remarque de la Déchue allait changer quoi que ce soit. Mécaniquement, elle vint se saisir du roman en jetant un regard au garçon à ses côtés avant de le reporter sur l'ancien Monarque qui s'échappait dans un battement d'aile.

Elle jeta un regard au ciel. Elle avait hésité à repartir dans l'immédiat. D'abord, pour s'excuser de cette disparition inopinée et reprendre là où elle avait été interrompu. Ensuite, parce qu'elle devait rentrer avant que le club ne rouvre. Néanmoins, plusieurs choses la retinrent sur place. D'abord, l'idée de voir ce qui amènerai le Monarque Démoniaque en ces lieux. Ça n'était pas vraiment le style de l'Enfer ici. Ensuite, et surtout, ce "petit service" si ils se prêtaient au jeu. Il lui devait bien ça. Mais pour ça, il lui faudrait se remémorer ses longues heures d'études et de cours de Religions. Elle en avait mangé pendant toute ses études, ça ne devrait pas mettre trop de temps à remonter. « Il semblerait que l'on n'ait pas le droit à plus d'explication cette fois-ci. », fit-elle d'un air désabusé à son compagnon en posant le livre à côté d'elle avant de tremper les lèvres dans le verre qu'elle tenait toujours. « J'imagine qu'il n'y a plus qu'à jouer le jeu en atte... ». En attendant le Bhuta Raja. Voilà ce qu'elle s'apprêtait à dire. Néanmoins, elle s’interrompait dans sa propre phrase, en entendant le bruissement d'ailes assourdissant qui s'approchait. Son regard se tournait dans la-dite direction et voyait une armada d'Anges débarquer sur les lieux. Elle comprit alors pour quelle obscure raison le Monarque Démoniaque se présenterai ici.

Ses iris se posèrent sur les victuailles avant de glisser vers le spectacle qui leur faisait face. « C'est ridicule... », lâchait-elle avant de se lever. Ils étaient là, à pique-niquer, comme si de rien n'était, alors qu'autour d'eux la Mort et le Sang couvraient de leur linceul les cadavres qui s'amoncelait. Alors elle levait la tête comme le ciel se parait de nouvelles couleurs. « Qu'est-ce que c'est ? », soufflait-elle, ses yeux perdus dans les deux Lunes qui semblaient avoir rejoint la bataille qui avait lieu sur terre. Elle avait l'impression de se trouver en pleine apocalypse. C'est lorsque l'air, lourd comme en des temps orageux, fut traversé de gouttelettes carmin qu'elle en fut certaine. « Cet l'endroit est tout, sauf approprié pour un pique-nique. ». D'autant que les haut le cœur qui soulevait sa poitrine face à l'odeur pestilentielle qui les englobait n'était pas pour arranger le cas.

Elle avala cul-sec son verre avant de prendre le papier immaculé, malgré la pluie, pour y écrire le nom de ces divins. « Est-ce que tu as une idée du service que tu pourrais lui demander ? », demanda-t-elle au garçon  alors qu'elle essayait de se remémorer les symboles liés aux différentes divinités. Elle faisait d'abord par élimination. Voyant mal Isahora se montrer en ces lieux, énumérait-elle donc d'abord ceux pouvant être lié à cette bataille comme... Elle papillonna des yeux en levant la tête vers le corbeau, son visage se refermant. Non, ce n'était qu'un hasard. Ça ne pouvait être que ça. Elle posait lentement sa plume. « C'est dingue comme on semble d'une puissance insignifiante, là, à être simple spectateur. », fit-elle doucement en pliant le parchemin. « Je me demande ce que vaut un "petit service" de la part d'une personne capable de téléporter deux âmes au bout du monde. ». Surement plus qu'elle ne l'imaginait. « J'ai mes cinq, je crois. », continuait-elle en se levant, troquant le parchemin contre le livre, alors qu'elle plongeait son regard sur la silhouette du cerf, fier. « Je vais rentrer, je n'aime pas l'ambiance. C'est bien trop déprimant pour moi. ». A peine avait-elle prononcé ces mots que le ciel se referma sur elle, formant la toiture du bar qu'elle avait quitté plus tôt. Elle resta ainsi quelques secondes avant de bouger. Cette escapade lui avait coupé toute libido.

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Mots 1046
Alors, alors... Sur les cinq je mets, Havok, Nidalu, Hidenori, Haroun et Haziel.
Pour le service... En fait elle se questionne sur la limite du service. En tout cas, je crois qu'elle commence à bouder un peu Jun à cause de ses mauvaises blagues à répétitions xD.
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