« Majesté ! » fit un garde en entrant dans l’enceinte de la prison. « Une femme est en train de faire un carnage parmi nos troupes au Lac de la Transparence ! » Jun jouait un air de piano. Il ne l’interrompit pas. « Et ? » « Nous allons perdre ce que nous avons annexé ! » Il sourit. Décidément. « Ce ne sont pas les terres qui ont de la valeur. » Le garde ne comprenait pas. La fertilité de l’endroit était une véritable aubaine. Il ne pouvait pas savoir. Au beau milieu du paysage se trouvait le Sanctuaire Noir. L’Empereur avait annexé dans l’objectif de le rendre accessible pour les Sorciers et de le soustraire pour de bon à la visibilité magicienne. Les champs de maïs ne l’intéressaient pas.
« Tu as terminé ? » L’homme acquiesça. Une question lui brûlait les lèvres mais il n’osait la poser. Il ne souhaitait pas finir ses jours dans la fosse des lépreux. Jun sourit, un petit sourire en coin, qui semblait légèrement cynique. « D’ici quelques millénaires, personne ne se souviendra de cette époque. Il faut donc laisser des traces qui traverseront le temps et qui raconteront mon Histoire. » « Je… Je suis d’accord mais… enfin… vous m’avez fait écrire que vous perdiez cette guerre. » « Je vais la perdre, je m’y emploie. » fit-il, sans se départir de son sourire. Il allait la perdre, sa chère et tendre Dame des Abysses allait prendre le relai et, enfin, ils se réveilleraient. Les fragments du Cristal Maître se mirent à virevolter autour de lui. Chacun était un morceau de la vérité, un morceau d’une puissance qu’il ressentait jusque dans ses entrailles. « Mais… Enfin… » Jun ne le regardait déjà plus. L’homme s’inclina et partit.
Il était assis sur son trône, écoutant les doléances de ses conseillers. Ils ne servaient à rien mais il faisait l’effort de regarder leurs bouches remuer. Il devait être là. Trois. Deux. Un. La porte s’ouvrit dans un grand fracas, faisant sursauter la femme du Chancelier Isekel. Jun sourit lorsqu’il fut certain que son regard s’était bien posé sur la petite chose fragile qui était amenée de force par deux gardes de deux mètres de haut, à la carrure de Bicorne enragé. Il ne fallait surtout pas que son sourire s’éveille trop tôt. L’Isekel n’était pas idiot, il aurait trouvé ceci étrange. « Nous avons capturé la femme du Dovahkiin ! » Ils semblaient fiers. Ils étaient ridicules. « Laissez-nous. » dit-il à l’adresse de tous ceux qui étaient présents dans la pièce à l’exception de la blonde.
Quand il fut sûr qu’ils étaient seuls, il posa son coude sur l’un des accotoirs de son trône et amena sa joue sur le dos de sa main. Il la contempla un moment, cherchant à sonder son esprit. Savait-elle, ou non ? Il ne pouvait pas tout deviner, surtout en ce qui concernait les Ætheri. Même dans la Divinité, il restait délicat de prévoir les actes de ses semblables. « Oui ? » questionna-t-il après un temps certain. Elle avait repris contenance. Sa petite mise en scène avait été amusante à façonner mais ils savaient tous les deux que ces gardes, aussi grandes et puissants soient-ils, n’avaient pas les moyens de la contraindre. C’était étrange, cependant. Elle n’avait jamais fait attention à cette lueur qui brillait dans les yeux de Jun. « Jun… » « Ce n’est pas mon nom. » dit-il d’une voix ennuyée. Elle écarquilla les yeux. « Qu’est-ce que… ? » Il lui sourit, gentiment, avant de se lever. Il s’approcha d’elle. Elle était minuscule. Le dos de sa main vint caresser sa joue. « Tu sais que ce n’est pas mon nom, Edelwyn. Comme je sais que tu n’es pas celle qui se trouve aux côtés de Zéleph, actuellement. » Elle essaya de lire en lui mais elle se heurta à un mur impossible à franchir. Son pouce et son index glissèrent sur son menton. Il le remonta délicatement. « Lorsqu’il t’interrogera au sujet de ce jour, tu ne diras rien, n’est-ce pas ? » « Ezechyel tu… » Il se pencha, murmurant quelques mots à son oreille. « Réfléchis. Cela te semble-t-il normal d’être un Ange, de devenir Rehla puis, ensuite, Sorcier ? Les miracles ne sont faits que pour les idiots. J’espérais que tu comprendrais. » Elle resta interdite. « Oh il y a deux choses, Edelwyn. La première concerne les Cristaux. La seconde concerne l’aveuglement de ce monde. » Il soupira. « Ne t’inquiète pas, j’oublierai ce jour. Ou je ferai semblant de l’avoir oublié. Qui sait ? Le Temps possède une complexité insaisissable. Si cela se trouve, le futur n’est que le début de mon Histoire et le passé sa fin. Qui te dit que je ne suis pas déjà un Dieu au moment où nous parlons ? Est-ce vraiment les cristaux qui me protègent de ton pouvoir ? Les ai-je obtenus récemment ou les ai-je obtenus dans le futur ? Dans le passé, peut-être ? As-tu envisagé que je puisse être un Maître du Temps ? » « Tu es fou. » murmura-t-elle doucement. « Tu garderas ma folie pour toi, alors, mais réfléchis-y. » susurra-t-il à son tour. Un instant passa. « Je sais pourquoi tu es là. C’est ce moment, celui de sa conception. Cet instant est figé, immuable. » Ses doigts glissèrent doucement pour caresser sa mâchoire. « J’espère que tu ne comptais pas faire ça ici. » Il sourit, gentiment, enroulant ses bras autour d’elle.
Ils se retrouvèrent ailleurs, dans une chambre. Il faisait nuit, la lune était à son zénith. La lueur de celle-ci faisait danser les ombres des arbres dans la pièce. Ses mains glissèrent lentement sur ses épaules, baissant d’un même geste les bretelles de sa robe. Elle se sentait étrange. Elle ne pouvait s’empêcher de réfléchir à ce qu’il était. Et si ? « Cesse… » murmura-t-il en amenant ses lèvres dans son cou. Elle gémit immédiatement. Il la savait fragile et sensible, un secret qu’elle se plaisait à dissimuler avec une perfection bien à elle. Il savait qu’elle se laissait vite emporter par ses émotions. Leurs deux corps étaient faits pour être ensemble. Sa présence l’électrisait. « Je ne choisis pas toujours. » précisa-t-il, comme un aveu. Elle ne l’écoutait déjà plus, absorbée par ses mains dans son dos, par le tissu qu’il lui ôta en douceur. « Un jour, pourtant, nous serons ensemble. » Il la souleva et la déposa sur le lit. « Touche toi. » susurra-t-il, tout en se déshabillant. Il prit son temps, appréciant le spectacle qu’elle donnait. Ses yeux étaient humides d’un plaisir certain, un plaisir qu’il partageait avec elle. Il finit par la rejoindre, collant sa peau contre la sienne. Elle était douce et chaude. Il rejoignit son oreille, prenant garde à ne pas l’écraser. « Ça ne se reproduira plus avant longtemps alors laisse-moi profiter pleinement. » Il n’était plus brun. Ses cheveux blonds cascadaient sur ses épaules. Ses yeux verts la contemplaient avec passion. Il posa ses lèvres sur les siennes. Cela faisait une éternité et, pourtant, dans cette chronologie, c’était leur première fois. En lui, il n’y avait aucun vice.
Anya ouvrit les yeux. Un coup d’œil rapide lui fit comprendre qu’elle n’était pas à Basphel. Elle se trouvait allongée sur un lit à baldaquin, dans une chambre parfaitement rangée qu’elle reconnut sans mal. La fenêtre était ouverte. Les rideaux virevoltaient sous l’effet du vent frais de la nuit. Elle se leva et s’approcha. La lune était à son zénith. Elle ne connaissait pas cet endroit. Elle pouvait distinguer un fleuve. En y regardant mieux, elle se rendit compte que les herbes en contrebas étaient rouges. Elle n’avait jamais lu sur semblable paysage. Elle se retourna, contemplant l’endroit. Sur une petite table, il y avait un mot. Elle le prit. Moi aussi, je souhaite un monde nouveau et merveilleux, lut-elle. Ses doigts parcoururent une faible distance pour attraper une fleur, une rose aussi rouge que la végétation du lieu mystérieux. Elle en fut profondément troublée. La scène se brouilla.
Anya dormait, dans son lit, à Basphel. À côté d’elle, il y avait un petit mot et une fleur qui semblait être la plus belle de toute, une fleur immortelle, millénaire. La nuit était chaude.
1377 mots
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4907 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Mar 10 Sep 2019, 22:33
Sur la plage coco câline Ton corps scie les vagues. Sous ce cœur que j'imagine Un baiser nuit noire. Dans tes yeux coco divine Vient la pluie, hélas. Je te veux sous l'eau marine, Au désir des algues.
De ta bouche coco naïve L'océan me parle, Lagon bleu à l'eau saline Sur tes lèvres parme Sur ta peau mellow sublime. Les dauphins du large Ont le cœur tropico-spleen Au lointain rivage
De nous deux coco câline Un seul cygne nage Dans ton feu à l'origine L'indicible plage.
Oriane ouvrai doucement les yeux. Les premiers rayons de Soleil peinaient à filtrer à travers le rideau obstruant la fenêtre, offrant ainsi une intime pénombre dans cette chambre qui n'était pas la sienne. Elle poussai un soupir de satisfaction au souvenir de la nuit passée avant de s'extirper du lit, balayant les draps d'un geste ample, pour se diriger vers la fenêtre. Tirant légèrement le rideau elle observai quelques secondes l'agitation matinale. Les passants semblaient être d'une humeur étonnement réjouissante aujourd'hui. Elle revint à l'intérieur de la pièce, partant à la recherche de ses vêtements. Son regard se posait un instant sur le corps de l'Eversha encore somnolant. Quelques secondes, elle s'attardait à détailler le corps musclé de l'homme encore luisant de leur activité nocturne. Elle se pinçait alors la lèvre inférieur, son bas-ventre brûlant de reprendre là où ils s'étaient arrêtés il y a quelques heures à peine de ça, hésitante à se rallonger à ses côtés et le réveiller lui et ses envies primaires afin de pouvoir combler les siennes. Ce n'était pas dans ses habitudes pourtant. Généralement elle quittait le lit au petit matin dans le silence. Parfois elle donnait suite, si elle avait l'occasion de revoir son partenaire et s'il n'avait pas été piètre compagnon de chambre. Mais il fallait attendre le retour de Cléophée pour ça. Pourtant, le souffle chaud ambiant lui murmurait de changer ces règles, pour une fois.
Un éclat lascif dans le regard, elle se passait le pouce sur ses lèvres entre-ouvertes, laissant échapper un soupir. Elle le voulait, lui, son corps et son sexe. Elle avait envie de ressentir de nouveau leurs deux corps se mêler et fusionner, ses mains puissantes prendre possession d'elle et sa langue aventureuse jouer avec son corps. Elle voulait ressentir l'extase et jouir à rendre le voisinage jaloux dès maintenant.
Un sourire en coin étirait ses lèvres. Elle avait oublié ce sentiment si obnubilant, qui ne laissait place à aucun autre état d'esprit que d'assouvir ce pour quoi elle était née. Son corps réclamait ce désir comme un besoin vital et existentiel. Il l'était, d'une certaine façon, existentiel. Pourtant, en voyant l'homme se réveiller, elle n'allait pas le rejoindre dans le lit. Elle avait eu une autre idée. Après tout, elle savait bien qu'elle n'avait envie de lui que parce qu'il était là. Ça aurait été un autre, l'envie aurait était la même. Aussi elle se rhabillait rapidement avant d'abandonner les lieux.
La Déchue fit une escale rapide à son appartement. Il était vide de toute présence, ce qui ne l'étonnait même pas. Après ce constat elle débarrassai le plancher presque aussi rapidement qu'elle avait quitté la chambre de son hôte précédent. Il ne lui fallu pas longtemps pour le trouver car lui aussi avait eu la même idée qu'elle. Cela faisait plusieurs jours que chacun d'eux jouait avec l'autre, se cherchant sans se trouver, dans un jeu du chat et de la souris où d'aucun ne voulait laisser la place de minet à l'autre. Aujourd'hui semblait être le jour parfait pour enfin se décider. Le Déchu avait également dû y songer. Elle se saisit de son bras afin de l'arrêter dans sa course, et n'attendit aucune réaction de la part de l'homme pour se coller à lui et, d'un battement d'aile, rattraper les centimètres qui lui manquait pour pouvoir le cueillir d'un baiser. « Trouvé. », susurrait-elle d'un air enjôleur dans le creux de son oreille. Un second baiser suivi, plus langoureux, auquel il répondait de façon lascive. Il ne s'était pas posé de question sur l'identité de la personne. Il l'avait reconnu à son parfum qu'il n'avait pu qu'approcher sans jamais s'imprégner. A ses mains qui avait si souvent effleurée sa peau sans jamais la parcourir. A ces lèvres, carte de visite savoureuse de la Luxurieuse, qu'il avait déjà pu goûter. Et à sa voix dont certaines vocalise lui était encore inconnu. Oriane descendait le galbe de son coup, le dessinant du bout des lèvres. Ses mains sur les hanche de la Déchue, caressant sa peau de la pulpe de ses doigts, son partenaire se laissait faire par les gestes lents de la Luxurieuse, se contentant seulement de profiter de la douceur de ces lèvres contre sa peau.
Alors que les contacts d'Oriane se faisaient plus insistants, moins subtils, le Déchu commençait à défaire les agrafes du haut de la Luxurieuse, s'emparant des lèvres d'Oriane, avec force et détermination. Cette fois ce fut elle qui se laissai faire par les gestes passionnés du Luxurieux, se contentant seulement de profiter de la fermeté de ses mains sur son corps. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? », fit alors le Déchu en remarquant la nudité apparente sous les vêtements de sa compagne. « Je les ai oubliés apparemment. ».
Un air amusé traversait son regard tandis qu'il se dirigeai vers ses seins en même temps qu'il la faisait doucement basculer en arrière, prenant l'ascendant sur elle. Il avait parfaitement comprit ce qu'il s'était réellement passé. Un gémissement échappait à la Déchue tandis qu'il commençait à jouer avec ses sens en pinçant du bout des dents un de ses tétons. Ses ongles se plantèrent dans le dos de l'homme qui répondit par un contraste d'émotions alors qu'il remontait le galbe de son cou, l'effleurant d'un souffle. Un frisson chaud parcouru son épiderme et, comme une danseuse guidée par son cavalier, Oriane suivait son mouvement naturellement, penchant la tête sur le côté et dégageant sa nuque dans un soupir. Une magnifique vue pour n'importe quelle Créature de la Nuit. Elle l'était tout autant pour son partenaire qui en dessinai les contours de sa langue alors que sa main sculptai la courbe de son sein. Ils étaient dehors, pourtant ils avaient le sentiment d'être seuls. Il remontait ses lèvres jusqu'à la bouche de la Déchue, cette dernière laissant une main glisser dans la chevelure de l'homme qu'elle devança dans ses mouvements en lui mordant la lèvre. Elle déchanta rapidement lorsque la main du Déchu commençait à caresser son bas-ventre, relâchant alors les lippes de l'homme mais resserrant sa poigne sur sa toison tandis qu'un nouveau gémissement passait la barrière de ses lèvres. D'un nouveau battement d'aile Oriane se redressait dans un mouvement gracile et glissai ses mains sous le vêtement de son partenaire, le long de son torse, se libérant de son étreinte quelques secondes durant où elle profitai de son emprise sur lui – qui était loin d'être subit et elle en était consciente – avec son contrôle des tissus pour caresser la peau nue et chatouiller les sens du Déchu qui laissait dévoiler la sensation de son plaisir tant par les soupirs et râles qui lui échappait que par son appendice sexuel qui se bandait sous le tissu de son vêtement. Elle se rendait compte que sa magie était devenue inopérante lorsque le Déchu posait une main au bas de son dos, caressant du bout des doigts le creux de ses reins. Comme une réaction en chaîne, un long frisson parcouru sa colonne vertébrale tandis que son corps se cambrait vers lui dans un langoureux soupir. Il se pencha sur elle, collant leur deux corps, et lui soufflai d'une voix suave dans l'oreille, « J'attends... ». Elle redressai la nuque pour lui répondre à son tour, sur un air malicieux. « J'attends... ». Une seconde passai où chacun se fixai en silence, brûlants sous leur désirs, leur corps chauds et la tension ambiante. Une seconde qui prit fin sous les nouvelles caresses du Déchu et les soupirs qui les accompagnaient.
Dernière édition par Kjěll Oesman le Ven 29 Mai 2020, 19:46, édité 1 fois
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Mer 11 Sep 2019, 08:31
Zack
L'Orgie
C’était une orgie. Dirons-nous, tout ce qu’il y avait de plus classique dans une banale auberge d’Avalon – et quelque peu réputée dans le quartier pour ses client luxurieux aux pratiques sadomasochistes. Fait étonnant est que la douleur n’était pourtant pas spécialement une source de plaisir pour Zack. Allez donc savoir ce qu’il foutait là. Mais ce détail n’avait pas d’importance, et encore moins chez les Déchus. Donc oui. C’était une orgie, et Zack en faisait partie. Nu comme un vers, avachi, ou plutôt écrasé dans un coin de la pièce par un homme particulièrement musclé et deux femmes tout aussi attirantes, Zack se remettait encore de la séance, si l’on pouvait appeler cela ainsi. Les autres, du moins ceux qui étaient sur lui, étaient presque endormis. Ils avaient tous consommé de l’alcool, couplé à quelques substances aphrodisiaques que des inconnues avaient donné à tout le monde et dont personne ne s’était méfié, pour leur plus grand plaisir.
Coucou:
Tout était allé très vite. L’excitation et la libido s’étaient propagées comme un virulent virus. A l’origine, il n’y avait pourtant eu besoin d’aucun produit ni d’aucune drogue et ils auraient très bien pu s’en passer. C’était monté tout seul, dans la minute qui avait suivi l’entrée de ces trois femmes dans l’établissement. Elles étaient belles, particulièrement séduisantes et bien habillées. Installé au comptoir et dos à l’entrée Zack ne les avait pas vues entrer. Il avait continué de boire sa mousse sans se douter de ce qui était en train de se produire derrière lui. A vrai dire, il ne s’était pas produit grand-chose à proprement parler. Elles s’étaient juste assises, chacune à une table différente et de manière à se répartir homogènement dans la pièce. Les hommes et les femmes les plus proches s’étaient soudain approchés d’elles, comme hypnotisés, puis vînt le tour de ceux qui étaient un peu plus loin. Zack faisait partie de cette deuxième catégorie. Il s’était donc retourné, soudainement troublé, et la vue de ces femmes l’avait aussitôt émoustillé. Il s’était focalisé sur l’une d’elles en particulier. Tour à tour, un homme et une femme avaient embrassé la nouvelle arrivante, d’autres étaient venus la peloter. Toujours plus excité et incapable de se contenir avant d’avoir atteint sa cible, Zack avait posé sa main sur les fesses d’une autre cliente dans le plus grand des calmes. Celle-ci avait riposté avec un baisé et une main tout aussi bien placée. Doucement, ils s’étaient mélangés, s’embrassant de plus en plus langoureusement, se tripotant avec de moins en moins de gêne, homme comme femme. Puis on s’était déshabillé, d’abord tranquillement, puis, n’y tenant plus, avec beaucoup plus d’insistance, et on en vînt même à déchirer quelques chemises. Bien évidemment, le patron des lieux n’avait pas fait exception à l’emprise du charme, et il s’était aussi dénudé, laissant la porte ouverte à quiconque voulait se joindre à eux – car après tout, plus on est, plus on kiffe. Pendant tout ce temps, quelques clients avaient chacun leur tour fait leur apparition à l’entrée du bâtiment. Les plus choqués et innocents étaient restés une seconde à observer la scène – cela leur avait paru être une éternité – avant de s’éclipser discrètement et de s’éloigner le plus vite possible, comme s’ils n’avaient rien vu ni rien entendu. D’autres s’étaient rajoutés au groupe, et on les avait acceptés avec un regard coquin.
Zack et les autres avaient beau être sous l’emprise d’un charme, ils étaient tous parfaitement conscients de leurs faits et gestes. Leur libido avait simplement fait un bond, au-delà de tout ce qu’il était possible d’imaginer et au point de ne plus pouvoir y résister. Baiser, baiser, baiser, ça n’avait plus été que l’unique chose à laquelle ils avaient été capables de penser. Baiser, boire, prendre de quoi se revigorer et recommencer, dans toutes les positions, pour toutes les pratiques, avec tout, n’importe quoi et n’importe qui. Zack avait découvert des choses qu’il n’avait même pas imaginé possible de faire, et pour être tout à fait honnête, ses partenaires non-plus. En tous les cas, leur pratique n’était pas passée inaperçue. Ils avaient beaucoup gémi et crié. Tellement, que le voisinage, pourtant habitué aux extravagances des Luxurieux du coin, s’en était plaint. Les plus persévérants étaient descendus dans la rue avec la ferme intention d’entrer dans l’auberge et de remettre tout le monde à sa place. La plupart n’en étaient jamais ressortis, eux aussi dévorés par le charme envoûtant du sexe.
Zack avait pris son pied, comme tout le monde. Il n’avait jamais autant pris de plaisir dans son péché, et malheureusement il savait d’office que cela ne se reproduirait pas avant longtemps. Ce à quoi ils avaient tous participé n’était pas normal. C’était trop beau pour être vrai. Il n’avait aucune idée de la nature exacte des drogues qu’il avait prises, et encore moins de la magie par laquelle il avait été épris. Ces trois femmes, très charismatiques, étaient certainement à l’origine de tout cela, mais il n’en était même pas sûr. Au final, ça n’avait pas d’importance.
Le jeune homme voulut se dégager de tous ces corps. Il avait trop chaud, il était moite et avait du mal à respirer. Il n’y parvînt pas. Il était à bout de force. Il avait tout donné, et ses partenaires aussi. Ils étaient aussi mous que des cadavres et n’en étaient que plus lourds. Il soupira. Maintenant que c’était terminé, il ne parvenait pas à déterminer comment il se sentait. La rechute vers la normalité était étrange, presque décevante. C’était trop calme, trop plat, trop routinier. Malgré sa fatigue, ça lui donnait presque envie de recommencer.
~929 mots~
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4907 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Mer 11 Sep 2019, 13:13
Plus je t'embrasse, plus j'aime t'embrasser Plus je t'enlace, plus j'aime t'enlacer Le temps qui passe ne peut rien y changer Mon coeur bat quand tu t'en vas Mais tout va bien quand tu reviens car Plus je t'embrasse, plus j'aime t'embrasser Je ne peux m'en passer J'en ai tellement envie que j'oublie tout dans la vie C'est sans cesse que j'aime t'embrasser
Cachée derrière l'obscurité de mes paupières, le souffle haletant, j'avais le sentiment que mon corps brûlait de l'intérieur, le sang pulsant à travers mes veines à une vitesse folle. Il l'avait été lui aussi, fou. Mon cœur tambourinait encore dans ma poitrine tel un tambour de guerre. S'en était effrayant. J'en venais à me demander s'il n'allait pas exploser sous ses propres pulsions. Je fronçais les sourcils, me concentrant pour ne pas me laisser submerger par la douleur afin de soigner mon bras, dont les chairs avaient été rongés par les flammes du Vil, tandis que je repassais en boucle la scène dans ma tête. Évidemment qu'il n'était pas fou. C'est moi qui avait été ridicule de croire que mon petit manège passerait inaperçu. Certains avaient remarqué une évolution – en bien ou en mal, tout dépendait du point de vu – dans mes capacités magiques. Au début, comme une idiote, j'en avait tiré une certaine félicité. Mais je découvrais également que jusqu'alors ils m'avaient plutôt laissés tranquille. Ces Vils ne me quittaient plus du regard. Pire. Après tout, si j'avais compris que le droit de vie ou de mort revenait au maître des lieux, ils avaient néanmoins tous les droits pour sévir. Aussi ils ne se gênaient pas pour me faire subir quelques dommages physique – quels qu'ils soient – sans raison particulière, sinon que j'étais sur le chemin de leur ronde. Je me sentais comme un rat à qui l'on venait régulièrement faire sa petite expérience pour en tester sa limite physique et psychique, avant de le quitter sans un mot ni un merde. Je finis par rouvrir les yeux, des larmes de douleurs bordants mes paupières. Je n'osais pas regarder l'état de mon bras. Était-il toujours viable ? De quel couleur était-il à présent ? Marron ? Rouge ? Entre les deux ? Il avait dit quelque chose après juste avant de partir... Je n'avais pas compris. La souffrance avait transformé chaque mot que le monde pouvait prononcer en un charabia incompréhensible. Je levais la tête, fixant le plafond avec un rictus amer. Je n'avais jamais remarqué à quel point ce plafond était si bas. A moins que ce ne soit la douleur qui altère mes sens.
Je me saisissais de la clochette pendue à mon cou et, après l'avoir fait rouler entre mes doigts, la retirait pour la faire tinter entre mes mains. Au même instant, alors que la silhouette rayonnante de Cupidon m'apparaissait, un bruit en provenance de l'extérieur me détournait du visage apaisant de ma clochette. « Bonjour... » - « Bonjour Cupidon. ». C'était toujours pareil quand il apparaissait. Je préférais le couper, j'en avais assez des présentations. Elles me crevaient le cœur et me rappelaient à ma solitude. Il était pour moi ce que l'ami imaginaire est aux enfants. Je serrais la manche de son vêtement, me rapprochant ainsi de lui. « Un ami imaginaire bien plus réaliste et palpable. », songeai-je en jouant avec les doigts de sa main. « Est-ce que tout va bien ? ». Je montais mon regard jusqu'à ses prunelles qui allaient de mon bras – encore dans un sale état – à mon visage, inquiet. Je ne remarquais alors qu'à présent que mon rythme cardiaque s'était apaisé puisque je le sentais soudain reprendre une cadence bien trop forte. « Ça va mieux... », lui répondis-je d'une petite voix fluette. Un sourire rassuré s'invitait alors sur ses lèvres. « Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? ». J'ouvrais la bouche pour lui répondre, mais rien ne sortait. C'était vrai ça ? Pourquoi l'avais-je fait venir ? Je ne détachais pas mon regard du sien, cherchant la réponse à cette question. Alors je relâchais vivement l'étreinte que ma main continuait d'exercer sur son bras, me reculant de plusieurs pas, alors que j'étouffais une exclamation en plaquant mes mains sur ma bouche. Y avais-je réellement songé ? A mesure que j'y pensais, la brûlure de ma blessure laissait la place à une brûlure d'un tout autre genre. Je finissais par me détourner du regard étonné de Cupidon et me recroquevillai dans un coin de ma cellule, déployant mes ailes autour de moi comme un bouclier immaculé. Le souffle court, je ne prêtais plus aucune attention à ce qu'il se passait autour de moi. Je ne sortais de cette bulle factice que lorsque je sentais une main frôler mon aile. Un frisson me parcourait l'échine et se prolongeait jusque dans mes ailes que j’ébrouais, révélant le visage de Cupidon à genoux, face à moi, me fixant de ses prunelles dorées. Cette seconde où je détaillai trait par trait le visage de l'homme ne fit que confirmer ce que je pensais. Je le désirais d'une manière que je ne l'avais jamais désiré auparavant. C'était ridicule. « Disparaît.... Je veux que tu partes. ». Ces paroles m'avaient écorchés les lèvres. Mais c'était le mieux à faire. De toute façon, je n'aurais jamais pu le lui demander. C'était indécent, surtout ici. Et puis il ne m'aurait pas obéit de toute façon. Non, je crois que je ne me serais simplement jamais pardonnée d'avoir proféré de tels ordres. Je serrais mes bras autour de moi. Les cheveux qui retombaient devant mon visage cachaient les larmes qui s'écoulaient lentement sur mes joues encore rouge ainsi que les idées frivoles qui envoûtaient encore mon esprit, le faisant valser entre illusions et désillusions.
Dernière édition par Kjěll Oesman le Ven 29 Mai 2020, 19:43, édité 1 fois
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Mer 11 Sep 2019, 17:11
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Il faisait nuit. Erek marchait depuis un certain temps. La chaleur l’oppressait. Les cigales avaient chanté toute la soirée. D’un geste un peu brusque, il écrasa un moustique qui venait de se poser sur son bras, renifla un coup, cracha par terre, et se dirigea vers un tronc d’arbre. Quelques secondes plus tard, un petit bruit significatif se faisait entendre, le liquide se répandant en pluie éparse sur la végétation. Ça faisait un bien fou. Il ferma les yeux, laissant son esprit vagabonder. Il eut une sorte de vision étrange, d’une femme blonde aux traits doux. Ce n’était pas une Réprouvée. Ses yeux bleus le fixaient d’un air sévère, agacée. Il se plut à l’imaginer différemment. S’il pouvait la faire crier pour autre chose, rougir son teint clair sous ses assauts… « Hum. » Il porta une main à son visage. Était-ce cela que l’on appelait un fantasme ? Il doutait un peu. Il ne l’avait jamais vu, cette gonzesse. S’il avait été un peu plus cultivé, il aurait sans doute su de qui il s’agissait. Mais non, il se fichait bien de la manière dont tournait le monde, de la Coupe des Nations et de toutes ces conneries qui amenaient des étrangers à Lumnaar’Yuvon. Il n’aimait pas ces chiens. Il avait envie de les tuer, les Démons plus que les autres. Il en était un, de Démon. Il avait du mal à l’accepter. En fait, s’il était debout à cette heure précise, c’était parce qu’il avait fait un cauchemar, encore. Il avait donc quitté la maison, longé l’enclos aux Bicornes et était parti marcher entre les champs. Maintenant que cette pintade avait réveillé son appétit, il avait envie de sexe. Était-elle la seule cause ? Il en doutait un peu. En passant, il avait constaté que beaucoup ne dormaient pas. Des cris violents s’élevaient même ici et là. S’il avait cru que c’était encore un couple qui se frappait à cause du côté bipolaire des Réprouvés, à y repenser, ça paraissait bien trop guttural et profond. Il haussa les épaules. Peut-être se faisait-il de sacrées idées ?
Il marcha encore un peu et décida de s’arrêter au pied d’un autre arbre. Il avait envie de faire passer ce désir et il était seul au milieu des champs. Il avait la flemme d’attendre de rentrer. Il voulait se vider. Seulement, alors qu’il avait sorti son attirail et s’apprêtait à engager le protocole en vigueur, ses yeux captèrent un mouvement. Il reconnut assez facilement Za. Il n’y avait qu’elle pour le suivre, de toute façon. Il lui devait une pinte et, depuis, elle le harcelait pour réclamer son dû. L’avantage c’est qu’elle allait sans doute pouvoir l’aider avec son problème de Luxure. Elle s’arrêta à côté de lui. Elle était moite, un peu débraillée. « Ah ouais d’accord. » cracha-t-il. « Tu m’as pas attendu à ce que je vois. » « Oh ! Tu te calmes du con, on est pas exclusif. » Il allait lui rétorquer que c’était tant mieux parce qu’il ne supporterait pas de voir sa gueule à chaque fois qu’il couchait, mais elle fut trop rapide et commença à commenter un peu ce qu’il avait raté. « Je t’ai cherché en plus. La taverne s’est transformée en véritable bordel. Des culs partout. Hugh s’est complètement lâché, il a pété le mur tellement il y est allé fort avec Shiva. La pauvre, elle ne peut plus marcher. Il l’a défoncée. Les Kiir’Sahqon… vraiment, ça tient pas la route. Enfin bref, je serais toi, je ne mangerais plus du saucisson là-bas avant un moment. Il a trainé un peu partout. » Erek grimaça. Même lui trouvait ça dégueulasse. « Et toi ? » « Quoi moi ? » « C’est qui qui t’a défoncée ? Que je sache après qui je vais passer. Si c’est un gland tu pourras aller te faire voir. » Elle ricana, sans répondre. « C’est toi le gland. » Elle baissa les yeux jusqu’à son bassin, constatant ce qu’il s’apprêtait à faire. « D’ici j’ai l’impression qu’elle est toute petite. » « Mais ta gueule... » dit-il, insurgé par la gratuité de ses mots. « Est-ce que je te dis, moi, que ta pilosité laisse à désirer ? » « Oh ! » Elle n’aimait pas trop qu’on lui fasse remarquer qu’elle n’avait pas tant de poils que ça. Ça la soûlait. Elle voulait se faire des tresses sur le pubis depuis qu’elle avait eu la tête de Priam entre ses cuisses. Comme pour enterrer la hache de guerre, elle lui sourit. « T’inquiètes va, quand elle est en moi, je la sens bien. » Il sourit à son tour, visiblement émoustillé et joueur. « Ah oui ? Tu veux la sentir ? » « Ça se pourrait. » Elle s’accroupit. Il attendit un peu et dès qu’elle fut à portée, il lui attrapa les cheveux pour guider sa tête jusqu’à son bassin. Ils n’y étaient jamais allés de mains mortes. Généralement, ils n’avaient aucun mal à se servir de l’autre pour arriver à leurs fins. De toute façon, il la connaissait. Il n’y en avait que pour Priam.
Alors qu’elle s’activait, il se prit à fermer les yeux de nouveau. En temps normal, il préférait regarder. Elle était pareil. Ça les excitait. Ils se comprenait plutôt bien. Pourtant, cette fois, il préféra simplement ressentir. Une autre vision l’assaillit, dans un environnement complètement différent. Il était sur une barque, en compagnie d’une rousse charismatique. Son visage était attirant mais sa poitrine avait quelque chose de fantastique. La taille de ses seins le laissa rêveur. Ce n’était pas comme Za, qui en était certes pourvu, mais pas autant. Une barque comme ça, au milieu de l’eau… Ça lui donnait des envies cochonnes. La Réprouvée remarqua que l’excitation d’Erek avait doublé, sans trop de mal. Elle lâcha son ouvrage. « Eh ben… À quoi tu penses pour en avoir une aussi… » « Putain ! Tu veux pas juste t’activer et te taire ? » « T’as qu’à le faire toi-même si t’es pas content, enfoiré. Est-ce que je te fais chier, moi, quand tu t’arrêtes parce que t’as mal à la langue ? » Il haussa un sourcil. « Ben… carrément en fait. » Il avait totalement raison. D’ailleurs, il reprenait vite pour que les injures qu’elle lui lançait au visage se transforment de nouveau en gémissements et cris. Il sentait qu’elle se retenait de montrer qu’elle pensait à Priam dans ces moments-là. Elle faisait des efforts, c’était déjà louable. Ça ne lui suffisait pas vraiment. Il était possessif. Enfin, disons qu’il voulait que ses conquêtes restent à lui sans devoir se restreindre lui-même. Un drôle de sens du partage.
Soudain, il eut une idée. « On a qu’à faire un jeu. Tu fais tout ce que je te dis et on alternera ensuite. Ok ? » « Ouais je sais pas. T’es vraiment un pervers. Je veux pas me retrouver les mains attachées dans le dos et la tête dans la boue… » dit-elle en se redressant. Elle passa le dos de sa main sur sa bouche tout en réfléchissant. « C’est toi qui vas commencer en plus je suis sûre, nan ? » « Ben oui, c’est moi qui ai eu l’idée. » dit-il comme si c’était une évidence. Il prit ensuite un air taquin qui n’allait décidément pas avec sa tronche. Ses cheveux blonds, presque blancs, et ses yeux bleus qui paraissaient si purs… Za avait du mal à le voir comme un Démon. Boarf, il était un peu Réprouvé finalement. Son vocabulaire et son comportement collaient à la race à la perfection. « Ouais, pour une fois qu’il y a un éclair de génie dans ta tête… » « C’est surtout que si je commence et que j’abuse, ensuite tu pourras te venger. » « Sauf si tu jouis comme un porc avant que j’ai pris mon pied… » « Boarf, on attend quelques heures et on remet ça. » « Ouais… enfin tu me dois toujours une bière et tu me l’as pas donnée. » « J’ai pas eu l’occasion. Bon… T’acceptes ou pas ? Je commence à me ramollir là ! » C’était faux. La soirée était chaude et il avait bien du mal à contenir ses pulsions. « D’accord. » finit-elle par dire. Après tout, si ce con lui faisait des misères, elle allait lui faire goûter les saucissons de la taverne, et pas par la bouche.
1404 mots La suite, bientôt dans tous les magasins.
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Mer 11 Sep 2019, 18:38
Je sentais quelque chose s'imprégner à travers l'odeur des livres et du papier entassés dans la bibliothèque. L'air s'électrifiait entre les pans étroits des murs de la pièce, alors que, lentement, un pli se creusait sur la ligne de mon front. Mes yeux avaient cessé de parcourir le texte de l'ouvrage que mes mains refermèrent avec délicatesse, avant de le déposer sur la table. De l'autre côté du meuble de bois, les iris de ma femme cherchaient à rencontrer les miens, troublés par la même impression qui me procuraient des frissons. Le désir s'imprimait graduellement sur nos traits, chassant de ces derniers l'aura de sérénité que le confort de la lecture avait allègrement créée. Je voyais la lueur d'extase s'enflammer au fond des pupilles claires de l'Ygdraë, puis s'éteindre, avant d'irradier de plus en belle à chaque seconde qu'elle attardait volontairement sur la contemplation de mon visage. Ses doigts avaient blanchi sur la table à force de s'y cramponner dans un geste apparent de résistance. Pourtant, la chaleur qu'elle sentait naître au creux de son bas-ventre refusait de s'apaiser ; elle s'intensifia jusqu'à se transformer langoureusement en braiser.
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L'ancienne Souveraine avait envie qu'on la pénètre – que je la pénètre – afin de combler son appétit de la chair qui devenait si insistant, si tentant. Elle voulait admirer le travail de mes mains entrain de déchirer ses vêtements ; elle voulait se languir de l'ardeur de mes lèvres qui se plaquaient contre son cou, rêvant de les sentir effleurer les siennes ou bien de descendre jusqu'à atteindre les courbes généreuses de sa poitrine. La sylvestre ferma les yeux un instant, dans le mince espoir qu'en l'absence de mon visage à travers son champ de vision, la virulence du vice s'essoufflerait par lui-même. Il n'en fut rien cependant. À l'inverse, les images semblaient prendre vie dans l'intimité de ses pensées, vivifiant son imagination de détails encore plus enivrants, encore plus vifs. Elle se figurait à présent la position de nos corps étendus sur le bois lisse du meuble, la hauteur des cris de jouissance qui s'extirperait de sa gorge et la durée de mes va-et-vient dans son entrejambe. Elle expira doucement, comme pour apaiser le feu de ses passions qui – elle s'en doutait – ne s'épuiserait pas de sitôt. Les artifices de cette ferveur incontrôlée du sexe se mélangeaient inexorablement aux sentiments bien réels que nous éprouvions l'un à l'égard de l'autre après tout.
Je la dévorais du regard, tant bien même que je n'ignorais pas non plus l'aspect factice de cet enivrement voluptueux qui me possédait. Mais l'était-il vraiment? À quand datait la dernière nuit torride que nous avions passé ensemble? À longtemps – trop longtemps – à tel point où j'étais incapable d'en quantifier la mesure temporelle exacte. Nous subissions un manque que nos devoirs respectifs nous avaient empêché de sustenter et désormais, nos corps, aussi bien que nos esprits, réclamaient avec véhémence le dû qu'ils méritaient.
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Moi aussi j'avais envie d'acculer la Cyraliel contre la table et de la faire jouir jusqu'à bout de souffle, jusqu'à ce que l'épuisement éreinte tous nos muscles. Je luttais pour ne pas laisser ma fougue exploser brutalement, oui, mais la résistance que je m'imposais était à la fois vaine et minime. Je ne demandais qu'à pouvoir assouvir ce besoin viscéral en me donnant corps et âme aux élans de mes passions. Je le voulais ardemment, et je savais que mon âme-sœur le désirait aussi goulûment.
Mircella finit par relâcher le bord de la table que ses ongles avaient légèrement égratignés dans leur poigne sévère. Elle poussa le dossier de sa chaise pour la faire reculer, celle-ci émettant naturellement un grincement en glissant contre le plancher, avant de se lever gracieusement. Mon être réagit si promptement à son appel silencieux que je tardai à réaliser que je venais d'imiter son geste, sans la douceur qu'elle avait dépeint toutefois. Ma chaise alla donc rencontrer le sol dans un fracas assourdissant que ni elle ni moi nous épuisâmes à y accorder une quelconque importance. Je laissai tout simplement mes pas me guider à quelques millimètres à peine de son corps svelte que je commençai d'abord à caresser avec tendresse en baissant les bretelles de sa robe, puis avec ferveur lorsque je lui retirai finalement l'intégralité de son vêtement. Je pouvais sentir ses doigts courir sur ma taille, alors qu'elle-même s'évertuait frénétiquement à me libérer de mes couches de textiles. Dans son ivresse, la sylvestre déchira sans ménagement les tissus de mon haut qui prenait trop de temps à se déboutonner – contrairement à mes pantalons qui cèdent à la force de la gravité sans trop d'efforts d'ailleurs. Nos sous-vêtements furent les derniers remparts desquels nous nous débarrassâmes avant de s'enlacer, amorçant notre chute inévitable en direction de la table que nous percutâmes dans une envolée de feuilles et de papiers. Puis, après que nous nous eûmes échangé nos premiers baisers et caresses ardentes, l'Elfe se mit à gémir en concomitance avec les mouvements langoureux que j'esquissais au-dessus de sa silhouette. Le temps ne semblait plus exister autour de nos deux corps brûlants, grisés par cette adrénaline que nous n'avions pas senti couler dans nos veines depuis ce qui nous apparaissait être une éternité. Le plaisir était d'autant plus jouissif, sans compter que nous nous ne limitions à aucune restriction en matière de postures, d'intensité ou de bruits, comme nous l'avions sans cesse fait depuis la naissance de notre premier enfant. L'énergie qui se déployait à travers notre gestuelle, à travers nos touchers sensuels et nos accolades langoureuses, ressemblait à s'y méprendre à l'ardeur de nos premières nuits ayant suivi l'échange de nos vœux d'amour éternel. Et, comme à leur image, à leur serment, je voulais que ce moment perdure à tout jamais.
1035 mots
Dernière édition par Ezechyel le Mer 11 Sep 2019, 20:21, édité 2 fois
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Mer 11 Sep 2019, 19:17
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Erek se positionna sur le dos, ce dernier quittant le tronc de l’arbre. Il regarda un instant le ciel et ferma les yeux devant la mine étonnée puis légèrement moqueuse de Za. « Nan mais tu fais quoi ? De la méditation comme ces fillettes d’Elfes là ? » « Première règle : tu la fermes. » « Ah ouais super ! Tu peux te frotter pour m’arracher un seul gémissement maintenant. Je ne te ferai même pas l’honneur de simuler, du con. » Il ricana. « Si tu ne gémis pas, promis je te rapporte deux bières la prochaine fois, au lieu d’une. » Un air de défi passa furtivement sur le visage de la Réprouvée. L’homme tapota sur son ventre pour lui faire signe d’approcher après avoir enlevé son haut. Il se sentait un peu étrange. Il avait envie de cul mais dès qu’il fermait les yeux, un autre fantasme prenait le pas, quelque chose qui ne lui ressemblait pas. Il haussa les épaules, se disant qu’il pouvait toujours profiter d’avoir Za sous son contrôle pour tester de nouvelles sensations. Une fois qu’il la sentit à califourchon sur son ventre, un sourire s’invita sur son faciès. Le clone d’Erza plissa les yeux. Il ne semblait plus du tout démoniaque, là, comme ça, allongé dans l’herbe. Elle sentait son érection contre ses fesses, ce qui prouvait bien qu’il n’avait rien d’un Ange, mais… « Tu fous vraiment les jetons… » dit-elle en attendant qu’il lui donne des ordres. À vrai dire, Erek s’était perdu dans la contemplation d’une nouvelle femme. Celle-ci non plus, ne lui disait rien. Elle était minuscule et son visage avait un côté pur et fragile qu’il eut du mal à érotiser. « Embrasse-moi… » murmura-t-il. C’était fou. Za fit une sorte de grimace devant ce qui lui semblait être un jeu vraiment ennuyeux. Elle se plia néanmoins aux règles. Il se recula un peu. « Non pas comme ça. Fais-le tendrement, comme si… » Ce Démon avait vraiment de gros problème. Son Œdipe était-il vraiment résolu ? Il avait besoin d’une maman pour le bercer gentiment, ou bien ? Intérieurement, la jeune femme râlait. Extérieurement, elle fit ce qu’il demandait. Curieusement, elle se prit au jeu assez vite lorsqu’elle sentit les mains du Démon caresser ses cheveux avec une douceur étrange qui la fit frissonner. Elle n’allait pas avouer aimer ses mouvements de femmelette, mais le fait est que c’était… différent. « Glisse tes lèvres dans mon cou maintenant… » murmura-t-il, les yeux toujours fermés. Ce n’était pas Za qu’il imaginait mais cette fille qu’il aurait eu peur de briser s’il avait dû la prendre. Ça le rendait fébrile. Les mains de l’homme attrapèrent le haut de sa compagne qu’il retira. Il la força à s’approcher un peu et, sans ouvrir les yeux, sa langue vint titiller le bout de ses seins. Ses lèvres remontèrent contre sa peau avec une délicatesse qui ne lui ressemblait pas. Il commençait à sérieusement être excité mais il se retenait d’aller plus vite. Il était troublé de ne pas voir cette fille nue. Il l’admirait dans une robe humide. Il pouvait deviner ses formes sous cette dernière. Il avait envie de la lui arracher pour pouvoir admirer sa peau nue. Elle était frêle mais son corps lui ouvrait l’appétit. Elle avait une poitrine généreuse pour son petit gabarit, raffermie par le froid qui la saisissait. Il était certain que ses fesses étaient rebondies et fermes. Il s’imagina les saisir et ses mains vinrent se positionner sur celles de Za. Il la voulait vraiment. Il ne fallut pas longtemps pour que la Réprouvée se débarrasse du reste de ses vêtements, revenant loger son cul dans les paumes d’Erek. Il glissa un peu ses doigts pour atteindre une zone sensible et la toucha doucement au début, accélérant ensuite. Il ne l’entendait pas vraiment. Il voyait cette fille aux longues oreilles, prises de spasmes de plaisir, gémir sous ses caresses. Il en ressentit une satisfaction certaine qui s’éteignit lorsqu’il envisagea de la pénétrer. Comment faire ? Il fut gêné. Il allait vouloir accélérer et il n’était pas tendre. Il allait lui faire mal. Ça le bloqua et, finalement, il dégagea Za de sur lui d’un geste agacé, restant un moment étendu par terre, jusqu’à ce que la voix de sa partenaire lui rappelle qu’il lui devait quelque chose.
« ‘Tain c’est quoi ton problème ? » questionna-t-elle après un moment de silence où ses yeux s’étaient portés sur lui. Il avait l’air emmerdé et, en plus, il ne bandait même plus. « Tu vas pas me faire le coup de la panne sinon je te fous un saucisson dans le cul ! J’ai constaté que c’était bon pour la prostate tout à l’heure ! » Il tourna son regard vers elle. Elle gueulait mais, finalement, elle avait l’air d’avoir bien aimé ce qu’il lui avait fait. Il regarda sa poitrine puis ses yeux vinrent se loger sur son entre-jambe. Elle avait une position qui dévoilait l’intégralité de son sexe. Ce qu'il voyait lui plaisait. Il sourit, retrouvant un peu contenance. « Bon, tu me dis quoi faire ou je retourne me branler dans mon coin ? » questionna-t-il en essayant d’oublier la mini-femme de son fantasme. Qui voudrait d’un truc aussi microscopique, de toute façon ? Il avait des idées tordues, parfois. « Ouais ouais ça va ! Moi j’en ai marre de tes ordres à la con. Je veux du sexe, du vrai. Pas des caresses en mode Bouhouhou je suis un Ange, j’ai pas de vie sexuelle et pas de volonté, je sais pas comment m’y prendre avec les femmes alors je leur fais des bisous tout doux comme dans les romans pour midinette de onze ans ! » « Comme Priam quoi. Pourtant t’as l’air de vouloir t’empaler sur lui. » « Ouais mais Priam c’est différent ! Il est fougueux ! » « Il veut surtout pas baiser avec toi. Te raconte pas de conneries, s’il avait voulu, il l’aurait fait. Je comprends même pas ces principes merdiques qu’ont les Anges. C’est quoi leur but, vivre dans la frustration ? Jouer à qui explosera en premier ? Ils sont pas sains putain… » Le problème avec Erek c’est que son jumeau était un Ange. Son autre frère en était un aussi. Il regrettait donc souvent de s’emporter comme ça sur le dos des Ailes Blanches. Au fond, il était persuadé d’avoir raison mais parce qu’il les aimait, d’une façon ou d’une autre, il espérait qu’ils soient différents et refusait de les mettre dans la catégorie des coincés frigides. Au fond, il avait peut-être plus de respect pour les Anges que ce qu’il disait et pensait. « Oh ferme-la et viens me prendre. » dit-elle, soûlée. Il passa sa langue sur ses lèvres tout en se déplaçant pour venir la coincer sous lui. « Tu veux que j’incarne Priam hein ? C’est ça que tu veux ? » Elle acquiesça. Forcément que c’était ça. Ce type était un fantasme vivant pour elle. Il ne voyait pas ce qu’elle lui trouvait à ce lâche, ce fuyard qui avait quitté Lumnaar’Yuvon. « Alors… Qu’est ce qu’il ferait de si génial, ton Priam ? » demanda-t-il. Un éclat passa dans le regard de Za qui envoya rouler le Démon à côté. Aussi rapidement qu’elle le put, elle le chevaucha. « Il essaierait de reprendre le dessus… » « Ah oui ? » Erek avait oublié la petite Ygdraë de sa vision. Il s’employa à plaquer Za au sol sans ménagement, lui courant après quand elle se releva pour fuir. Elle le frappa à l’abdomen et reprit le dessus, l’étalant par terre. Elle le rejoint, écartant les cuisses tout en attrapant son membre pour que leurs corps ne forment plus qu’un. Elle exhala. Elle se mit à penser au corps de Priam qui avait dû se renforcer depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Elle soupira, abaissant ses hanches dans un mouvement régulier qu’Erek intensifia. À un moment, cependant, Za s’imagine la tête de Laëth, cette grognasse qui attachait son frère aux valeurs angéliques. Il était parti pour elle, il n’y avait pas d’autres explications. Elle se refroidit un peu, ayant envie de tordre le cou de cette fille, mais le Démon eut raison de ses pensées. Il finit par sortir ses ailes et s’aida de celles-ci pour reprendre le dessus. Il la retourna et attrapa sa taille pour la mettre à quatre pattes devant lui. « Vas-y si tu veux, crie son nom. » Il alla plus vite, l’ambiance électrique de la soirée lui donnant un deuxième souffle qu’il n’aurait pas eu en temps normal. Elle ne se fit pas prier. Un sourire narquois égayait le visage d’Erek. Il pensait un peu à Priam. Elle avait beau crier son nom, il n’empêche que c’était lui qui la baisait.
Les bras nus de l’Humain prirent leur élan avant de s’abaisser violemment. Son bassin suivit le mouvement dans une faible rotation. La hache qu’il tenait fit un bruit sec en se plantant dans l’arbre centenaire. Avec difficulté, Samuel extirpa une nouvelle fois l’arme blanche du corps végétal. Ses cheveux blonds étaient rendus humides par la transpiration. Des gouttes de sueur lui coulaient sur le front. Sous l’influence de l’effort, sa respiration était plus bruyante. Il posa la hache à ses pieds pour retirer un chiffon -qui n’était guère plus qu’un morceau de tissu- de son pantalon. Avec l’aide de l’ustensile, il se tamponna le visage. Lorsqu’il passa le tissu sur ses joues, un bruit caractéristique retentit. Depuis son arrivée sur Alaitihad, il avait perdu l’habitude de se raser tous les jours. Une barbe de trois jours avait donc pris peu à peu place. Pour le moment, il refusait de la laisser davantage pousser. Samuel n’étant pas habitué, une barbe plus longue l’aurait contraint. Il n’aurait pas apprécié. Pourtant, cette poussée de poils lui allait bien. Elle lui faisait perdre son côté garçon insouciant au profit d’une identité d’homme robuste. De plus, après l’étrange soirée où il avait été convié avec Yasmine, il s’était rasé un unique côté du crâne. En vérité, ce n’était pas là le fruit d’un style réfléchi et assumé. C’était d’ailleurs tout le contraire. Il avait commencé à se raser le crâne dans l’optique de couper l’ensemble de ses cheveux. Cependant, il avait regretté en cours de chemin et avait abandonné la barbarie que subissait son pauvre cuir chevelu. Il n’avait toujours pas dévoilé le résultat à Yasmine. Après tout, ils ne s'étaient toujours pas reparlé depuis leur dispute.
Il passa ensuite le chiffon sur ses épaules dénudées, puis ses omoplates et enfin sur son torse à la toison dorée. Samuel était torse nu. Il avait pris cette habitude depuis son arrivée sur le continent. Si ces voyages à travers le Désert étaient toujours couverts pour protéger sa peau du soleil, ici, à l’ombre de la forêt, ce n’était plus le cas. Si le soleil tapait sur quelques parcelles de sa peau. Il n’était rien comparé au soleil ardent du Désert. Il ne brulait pas autant.
Samuel ferma les yeux en penchant sa tête en arrière dans un soupir. Il coupait du bois depuis ce matin. Il était fatigué et les muscles de ses bras étaient endoloris. De plus, dans sa stupidité légendaire, il avait oublié de prendre une seconde gourde et il n’avait plus rien à boire. Il allait devoir rentrer... Mais il ne voulait pas recroiser Yasmine tout de suite...
« Tu m’as fait peur. » Le blond tourna soudainement la tête en direction de la voix masculine. C’était Ali, un humain de Qaixopia resté, lui aussi sur Alaitihad. Un sourire en coin apparut sur le visage de Samuel. Il prit une grande inspiration avant de s’approcher de l’homme pour lui faire une poignée de main suivie d’un entrechoc entre épaules pour finir sur un enlacement viril. « Je ne t'entendais plus hacher alors je me suis inquiété. Vu comme t’es futé, je me suis dit que tu aurais très bien pu t'être planté ta hache dans le corps. » Samuel ria, peu orgueilleux, et repoussa faiblement Ali. Les yeux verts de ce dernier eurent une lueur de malice. Pendant, un instant, Samuel pensa aux yeux de Yasmine. Il ne savait toujours pas s’ils étaient verts ou gris. Surement un peu des deux. « Tu ne trouves pas qu’il y a une drôle d’odeur dans l’air ? » Le blond hocha les épaules, l’air indifférant. Il savait qu’il n’avait pas le nez fin. Il reprit sa hache au sol et se tourna vers l’arbre déjà amoché. « Une odeur salée, musquée… Dense… Non ? Vraiment, tu ne sens pas ? » « Nop. » lui répondit-il avec désinvolture avant de planter une nouvelle fois sa lame dans l’écorce. Ses muscles abdominaux se contractèrent pendant que son bassin pivotait légèrement pour donner plus de dynamique à son mouvement. Involontairement, il pensa à Yasmine à ce moment. Comment se sentirait-il si ses hanches étaient contre les siennes ? Comment se sentirait-il s’il la prenait contre cet arbre ? Comment se sentirait-il en la ferait sienne ? Il avait envie de la posséder, de conquérir chaque parcelle de sa peau avec ses lèvres. Il avait envie d’elle. Incontestablement.
« Samuel ? » Lorsque la main d’Ali se posa sur son épaule, il frissonna. Dérobé à ses pensées torrides, il essaya de regarder l’homme comme si de rien était. Il ne sut vraiment pourquoi mais il compara le châtain de ses cheveux aux bruns de ceux de Yasmine. « T’entends ça ? » Samuel plissa le front et regarda dans la direction que désignait Ali. La main de ce dernier était toujours sur son épaule. Le blond essayait de faire abstraction du mouvement, surement involontaire, de va-et-vient de son pouce sur sa peau et se concentra sur son audition. Était-ce un prédateur qui se cachait dans les fourrés ? L’attaque suivant leur arrivée sur le continent lui avait laissé une cicatrice sur l’épaule. Il se souvenait encore des crocs de la bestiole monstrueuse dans sa chaire. Aussi, sa poigne s’affermit sur le manche de sa hache. Pourtant l’instant suivant, tout son corps se détendit. Il se retournait vers Ali, un sourire qui en disait long sur le visage. « Si tu veux mon avis, je pense que certains ont cessé de travailler pour s’adonner à une activité plus… plaisante. » Comme pour appuyer ses dires, un gémissement féminin plus fort leur parvint. Les deux hommes rirent sous cape aussitôt.
Ali s’approcha soudainement de Samuel. Le blond ne recula pas mais se demanda pourquoi l’autre envahissait son espace personnel. La question muette dut passer dans ses yeux bleus puisqu’un léger trouble accaparât celui aux prunelles vertes. « Euh… Tu veux boire ? » finit-il par dire en s’écartant et en saisissant la gourde attachée à sa ceinture. « Carrément ! » s'exclama-t-il joyeusement. Il était assoiffé. Aussi, quand Ali lui tendit le récipient, il l’apporta rapidement à sa bouche et but goulument. Une perle de liquide réussit à échapper à son destin funeste et, au lieu de se faire avaler, coula le long de la gorge du blond. Enfin, après plusieurs gorgées, Samuel soupira d’aisance en tendant la gourde presque vidée à son acolyte. « Merci. C’était délicieux. Bien sucrée comme il faut. C’est quoi comme fruit ? » Ali haussa les épaules tout en continuant de suivre la perle de jus pourpre couler sur l’abdomen musclé du blond. « Aucune idée. C’était dans une des caisses et… » Samuel déglutit. Quelque chose était étrange. Il se sentait bruler sous le regard insistant du brun. Ses propres yeux dérivèrent vers les lèvres fines de l’homme barbu. Ali vu cela comme une invitation et s’approcha davantage jusqu’à poser sa main sur la clavicule du blond. Ensuite, il laissa cette dernière dériver sur son torse. Samuel ne réagissait pas. Il sentit une once de désir poindre sous cette caresse. Puis son regard se ferma.
« Putain ! Mais qu’est-ce que tu fous ? » Il posa ses deux mains sur les épaules du brun puis l’entraîna dans un mouvement pour le plaquer contre l’arbre. Celui-ci tenait encore solidement. L'avant-bras de Samuel se plaça sur le buste d’Ali. Usant de sa force qui ne faisait que grandir, il le maintenait immobile. Un autre gémissement, plus fort que les autres, parvint à leurs oreilles. Samuel plongeait alors ses yeux dans ceux de jade d’Ali. Celui-ci se mordit la lèvre inférieure et attrapa le pantalon du blond pour l’attirer au sien. Samuel ne lutta pas et cracha un juron avant de fondre sur la bouche fine de l’autre homme. Leurs lèvres ne s’embrassaient pas, elles se dévoraient. L’envie soudaine était pressante. Ni lui, ni l’autre ne contrôlait la situation. Le contrôle n’était d’ailleurs plus une notion prise en compte. Seul le désir existait.
C'est l'histoire de la viiiiiie ♫ :
Samuel cessait de presser son avant-bras contre le buste d’Ali et plaça sa main sur sa barbe, beaucoup plus colossale que la sienne. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait mais il savait qu’il avait envie de l’autre humain. Pendant que sa main droite maintenait le visage d’Ali contre le sien afin qu’il n’échappe pas à ses lèvres, sa main gauche s’égara sur la chemise de l’homme. Elle descendait et descendait, assurée de la direction qu’elle prenait. Enfin, elle s’arrêta sur les bords du pantalon de l’autre. Elle jouait un instant avec cette limite avant de reprendre son chemin pour se figer plus loin. Ses doigts caressaient alors l’engin bien masculin à travers le tissu. Il sentit Ali gémir entre ses lèvres. Il accentua automatiquement son emprise sur sa bouche avant de remonter sa main baladeuse pour défaire les lacets qui maintenait son pantalon fixé sur ses hanches.
Samuel prenait les devants. Il aimait avoir le contrôle, être celui qui offrait, être celui qui dominait. Le sexe… Il ne prenait pas cette notion à la légère. Il l’adorait. Il avait d'ailleurs choisi de faire partie d’un groupe de son Royaume échangeant exclusivement avec les Déchus. S’il ne racontait pas ouvertement les aventures qu’il avait vécues à Avalon, il en possédait de nombreuses. Ville de débauches, mais ville de cœur, l’Humain avait expérimenté nombre de choses. Baiser avec un homme était l’une d’entre elles. Il ne regrettait pas. Il ne regrettait jamais. Même s'il préférait la compagnie plus moelleuse des femmes, la brutalité des hommes n’avait rien pour lui déplaire.
Les deux humains furent bientôt nus. Le vent brulant du continent caressait leur peau en feu. Les mains caressaient. Les lèvres possédaient. Les souffles se mélangeaient. Ils étaient l’un contre l’autre, tendus par le désir ardant. Samuel était rentré. Leurs mouvements étaient saccadés, décharnés. Ali passait sa main entre la chevelure blonde de son compagnon. Samuel frissonna de plaisir, capturant davantage ses lèvres. Les doigts d’Ali emprisonnèrent les mèches et tirèrent. Samuel gémit et accentua ses mouvements. Ceux-là devinrent plus secs, plus brutaux. La violence répondait par la violence. L’homme aux cheveux châtains lâcha les mèches blondes sensibles. Il gémit sous la punition exquise de celui qui était en lui. Ses mains glissèrent aux fesses arrondies de son bourreau pour les presser davantage. Le baiser sauvage s’arrêta tandis que les mouvements de va-et-vient s’accélèrent. L’engin du blond était conquérant, rapide, brutal. Ali se cambrait. Leur ébat prenait délicieusement fin. Leurs gémissements rauques retentissaient plus puissamment.
Il n’y avait pas d’amour. Il n’y avait que de la Luxure. Il n’y avait pas de réflexion. Il n’y avait que de l’Envie. Il n’y avait pas de douceur. Il n’y avait que de la Gourmandise. Sans surprise, il était aisé de deviner que Samuel allait continuer à éviter Yasmine. Cependant, à présent, ce n’était plus simplement pour la dispute qui les avait désunis. C’était beaucoup plus grave. Ils ne s’étaient pas dit « oui » mais, déjà, il l’avait trahi.
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Dernière édition par Aylivæ le Ven 03 Avr 2020, 16:49, édité 2 fois
Dans son lit, l'Amante ressent le besoin d'assouvir ses pulsions. Retournée sur le ventre, la bouche enfouie dans son oreiller et la robe relevée sur son fessier, elle subit l'assaut brutal d'une illusion, reflet de son désir inavouable. Les mains de l'Amant parcourent son corps, s'attardent sur sa poitrine, sa bouche embrasse son dos, parcourt ses épaules et son souffle invisible se perd sur son oreille. L'Amante est avide, l'Amant la comble dans une union parfaite, mêlant rythme et douceur. Dans un cri étouffé, l'Amante sent son plaisir l'envahir et l'illusion se brise. Son corps tremble et d'une main tremblotante, elle s'aide pour se retourner sur le dos tout en observant le plafond, le regard brillant. L'Amante ferme les yeux, reprenant son souffle. Son désir est encore grand. Elle remonte sa robe plus haut, écarte les jambes et l'illusion revient, dominante, au-dessus de son corps. Elle imagine chacun des gestes que l'Amant reproduit avec lenteur et délice. Exacerbant ses sens, accroissant la tension dans les airs. Sa main rugueuse, adepte du travail manuel, la caresse, ses doigts taquinant la sensiblerie de l'antre. N'y tenant plus, l'Amante l'incite à aller plus loin. L'Amant s'empare de ses lèvres lorsqu'elle renverse la tête en arrière. Elle bouge peu, tandis que le bassin vigoureux monte et descend avec rythme. Le silence ambiant est défait par des draps froissés et des gémissements retenus. L'Amante ferme les yeux, enserrant son bassin, entourant son cou de ses mains, murmurant le nom de l'Amant. Cet amour fusionnel et ardent, elle le désirait. Et l'Humaine vint dans le bras de l'Ange.
Mancinia ouvrit les yeux dans un sursaut, éberluée. Elle battait des paupières tout en essayant de contrôler sa respiration et de reprendre ses esprits. Quel était donc ... ? Assise sur le siège de son bureau, prenant conscience de s'être assoupie. Ce n'était qu'un rêve. Poussant un soupir mêlant à la fois soulagement et déception, elle rit devant son imagination débordante. Depuis qu'ils s'étaient avoué leurs sentiments, tout son être semblait réclamer la présence constante de son Ange Gardien à ses côtés. Ce n'était évidemment pas possible compte tenu de leurs fonctions respectives et des devoirs qui étaient les leurs. Les besoins de la race passaient avant leur couple nouvellement né. Dans un sens, c'était dommage, ça lui donnerait des raisons d'abuser de ses charmes. L'Humaine se redressait, son corps semblait peu éveillé à ses indications et sa sensibilité était exacerbée. Tout la démangeait. Jamais elle n'avait ressenti cela auparavant et nombreux étaient ceux qui la qualifiait de frigide. Était-ce parce qu'elle avait envie de Neah que tout cela se produisait ? Est-ce qu'il avait déverrouillé sa perversion ? Quelle ironie pour un Ange. Elle sourit en repesant à son rêve, tellement agréable et coquin. Plissant les sourcils, elle essayait de se dominer. Non. Elle n'était pas une adolescente en chaleur. Quittant la pièce qu'elle trouvait un peu trop chaude à son goût, elle se mit à déambuler dans les couloirs du Domaine Quisar. L'ambiance en ces lieux semblait différente, presque viciée, d'où cela pouvait-il provenir ? Tout était si calme aux alentours. Où étaient donc les domestiques ? Peu importe, la Marquise avait besoin de prendre l'air et d'expirer ses pensées avant d'être consumée.
Cette dernière s'arrêtait avant à un embranchement, il y avait à sa droite un bruit sans équivoque sur ce qu'il se passait. Elle relâchait un profond soupir, était-il donc tous sous l'effet d'un sortilège depuis ce matin ? A croire que son Ma'Ahid était sans effet sur cette chose. Mancinia n'avait que peu d'options. Soit elle vérifiait qui ils étaient et ils auraient une remontrance un plus tard, vu que son domaine n'était pas un bordel où calmer leurs pulsions, soit elle les laissait faire et elle faisait un petit détour, comme si de rien n'était. L'envie de se montrer et de refroidir l'atmosphère lui traversait aussi l'esprit, mais intérieurement, elle se demandait même si elle n'avait pas envie de les rejoindre. Elle fût interrompue dans ses pensées par la vision de Monika qui passait devant elle, continuant sur sa lancée dans le couloir comme si de rien n'était. Sa Camériste ne l'avait pas remarquée, pas plus que ce qu'il se passait sans doute à quelques mètres. Perdue ainsi dans ses pensées, elle allait se mettre dans une situation forte embarrassante. La Magicienne s'en rendit compte au bout de quelques pas et s'arrêtait sous la surprise, la robe qu'elle tenait soigneusement manquait de lui échapper des mains, s'empourprant instantanément devant cette vision qui devait être autant sauvage qu'agréable. Cela fit rire intérieurement la Marquise. Qu'elle était mignonne et innocente, cela lui donnait presque envie de la croquer. Monika allait protester, mais d'une agilité déconcertante, Mancinia mit sa main sur sa bouche entrouverte et la ramenait vers son couloir, à l'abri des regards. Monika s'était laissée faire, avant de protester et d'essayer de se débattre dans ses bras qui l'enserrait.
— Ne les dérange pas.
Mancinia avait à peine eu le temps de voir l'homme qui prenait la femme contre un mur, mais ils étaient aisément reconnaissables. Ça avait l'air tellement bon. Elle se mordit la lèvre inférieure pour reprendre contenance. Monika cessait de protester et de crier dans sa main lorsqu'elle prit conscience de qui était la responsable. Elle avait relâchée la robe pour se défendre. Sa supérieure relâchait la pression après qu'elle se soit calmé, un léger sourire aux lèvres pour la rassurer. Elle était encore plus rouge et baissait son regard vers le tapis.
— V...Veuillez m'excuser, Marquise, souffla-t-elle. — Ne le sois pas. — Mais...Votre robe... — Ce n'est qu'un détail.
Monika se baissait pour la reprendre, essayant de s'assurer qu'elle ne fût ni trop sale, ni trop froissée. Ça avait l'air d'aller vu son hochement de contentement.
— Viens dans mon bureau, nous y serons tranquilles.
La Camériste n'eut pas vraiment l'opportunité de refuser. Entendre l'ébat d'à côté, de plus en plus fort, avait de quoi gêner n'importe qui de normalement constitué. Mancinia se surprenait à avoir envie de les observer, mais qu'est-ce qui lui arrivait ? Retour à la case départ. Maintenant qu'elle y pensait, elle aurait très bien pu prendre l'air sur le balcon et éviter cette situation gênante. Pour se consoler, elle se dit qu'elle avait secouru Monika de la sienne.
— Je vous remercie, Marquise. C'était...Je... — Ne t'en fais pas, sourit-elle. Il se passe quelque chose d'étrange. Je le ressens, d'une manière ou d'une autre. — Vous avez raison. Ils sont tous étranges depuis le déjeuner. Ils parlent bizarrement, raconte des choses et...Font des choses. Pas mal de monde est dans cet état, mais...Ça ne fait de mal à personne. — Tu as raison.
Sa Camériste baissait les yeux en se rendant compte qu'elle en avait trop dit. Cette déclaration recentrait les idées de la guerrière qui prenait conscience que son trouble était propre à toute la demeure. Peut-être même en extérieur, mais qu'est-ce qui pouvait bien expliquer cela ? Ce n'était pas naturel de ressentir une envie aussi puissante. Quoiqu'elle n'y connaissait rien. Il y eu un silence pesant. Mancinia invitait sa subordonnée à s'installer le temps que tout cela passe et s'autorisa même à lui offrir un verre d'eau. Monika semblait bouleversée, si fragile. L'Imprévisible passait sa main dans ses cheveux pour remettre une mèche derrière son oreille, un sourire rêveur aux lèvres, elle était vraiment craquante. Si son coeur n'avait pas été pris, elle l'aurait plaquée contre le divan et l'aurait dévoré des lèvres. Mancinia retirait sa main. Par les Aetheri, c'était encore pire. La Magicienne se relevait alors brusquement.
Au Septième Ciel:
— Monika ? s'étonna-t-elle. — V...Veuillez m'excuser, Marquise ! Je...J'ai une envie pressante ! Je reviens tout de suite !
Et elle disparut après avoir refermé la porte, presque en courant.
— Ce ne doit pas être ce genre d'envie pressante, hum, sourit-elle.
Qu'est-ce qu'elle la comprenait. Mancinia mit sa main contre sa bouche, sentant sa respiration troublée et ses joues rosies sous la violence de ce qui lui passait par la tête. Elle imaginait aisément Neah arriver dans la pièce et la plaquer contre son bureau. Elle imaginait ses mains brûlantes et aventureuses, sa peau claire, ses cheveux roux en bataille. Ses bras enserrant ses hanches tandis qu'il se perdait en elle en gémissant son nom. Sa façon possessive qu'il aurait de la tenir. Ne pas la lâcher et continuer. Encore et encore. Ce n'était plus possible. Elle avait besoin de lui dire ce qu'elle ressentait avec tant de violence. Elle voulait revoir Neah. Elle n'était pas certaine qu'il accepte ses sentiments-là, mais elle n'aurait alors plus aucun regret à se jeter dans les bras du premier homme qui lui ferait de l'effet. Que... ? Ce n'était pas son genre. Bon sang, qu'est-ce qu'il se passait ici ? Est-ce qu'ils étaient tous dans cet état ? Mais alors...Comme Mancinia le pensait, sa Camériste ne se rendait pas aux toilettes. Elle avait une autre envie pressante. Un besoin d'une violence inouïe. Le besoin de sentir le corps de la Marquise contre elle. Monika s'assurait que personne ne la suive et s'enfermait dans un des débarras, essoufflée sous la violence de ses pensées. Des idées, des envies, des images d'une précision dévorante. Elle ne pouvait pas demeurer dans cet état.
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
By Astriid ♫
By Shanxi ♫
Pulsar Verhoeven ~ Magicien ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 752 ◈ YinYanisé(e) le : 17/08/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : June Hautbourg | Magicienne | PNJ ◈ Activité : Organisateur de Soirées [Rang II]
Mer 11 Sep 2019, 22:07
Au Septième Ciel:
Monika abaissait honteusement la robe sa tenue de travail, dissimulant ainsi son plaisir coupable. Essuyant sa main avec son mouchoir de poche, remettant ensuite ses cheveux malmenés par ses mouvements contre le mur. Elle s'était déchaînée, mais qu'est-ce qui lui avait pris ? Surtout en imaginant la Marquise contre son corps. Son admiration de ces derniers temps était-elle un bouclier ? Avait-elle des sentiments pour l'Humaine ? Des sentiments si inavouables au point de se donner du plaisir au milieu de la résidence ? Ou seulement une attirance explicite ? Elle ne souhaitait pas le savoir. Pas pour l'instant. La Magicienne entrouvrit la porte afin de voir que personne n'errait dans le couloir. S'assurant de n'avoir laissé aucune trace de son passage qui puisse paraître douteux. Elle sortit du débarras, essayant de faire mine de rien. Elle devait retourner voir la Marquise et récupérer la robe oubliée. Si son souffle se perdait encore dans son cou, elle plaquerait ses lèvres contre les siennes et glisserait sa main de plus en plus bas pour...
— Tu es là Monika.
La Camériste fit un léger bon sous la surprise. Esodie venait de surgir dans son dos. Elle était vraiment silencieuse, des années d'expérience à arpenter les couloirs de manière nocturne. Tout le monde ici le savait, Monika avait été mise au courant par la principale intéressée dans l'éventualité où la Marquise l'interrogerait. Étrangement, elles étaient devenues amies.
— Bonjour, sourit-elle en se retournant vers elle. — Tu as aimé ma petite prestation avec Erwin ?
Instantanément, son sourire se figea. C'était l'homme qui la prenait sauvagement contre le mur quand la Marquise était venue l'empêcher de les interrompre. Elle baissait les yeux, honteuse.
— ...Pardon. Je ne voulais pas. — Hey, ne t'en fais pas pour ça, c'était grisant !
Monika relevait son regard en direction de sa collègue. Elle souriait, visiblement ravie.
— La Marquise Leenhardt vous a vus. — Oh ? s'étonna-t-elle en mettant sa main devant sa bouche. Elle n'a rien dit ! — Elle a dit que c'était quelque chose de spécial. Je n'ai pas compris. — Ah, ça, c'est sûr ! rit Esodie. Tout le monde est déchaîné dans son coin. Je pensais être la seule à être libérée là-dessus, mais il faut croire que quelques-uns cachaient bien leur jeu. À part Alan. Lui qui admet ses fantasmes dans ses romans. Hou. Une nuit dans son pieu, ce doit être chaud ! Tiens, au fait, tu te souviens du gars canon au marché, celui dont je t'ai parlé ? — Celui qui est fiancé ? souligna-t-elle. — Lui-même ! Figure-toi qu'il m'a tapé sur les fesses ce matin en me disant que j'étais vraiment belle. Il m'a dit qu'il me voulait. Il m'a entraîné à l'arrière et wow, il m'a prise comme sa vache, j'ai bien pris mon pied ! La Dame des Abysses est une chanceuse !
Cette situation était embarrassante dès l'instant où elle avait évoqué cet homme. Lui qui s'était engager et se prenait d'autres femmes. Quelle honte. Ça valait aussi pour Esodie, qui multipliait les conquêtes, mais au moins, elle ne prétendait pas aimer quelqu'un pour de faux. La Magicienne n'écoutait que d'une oreille. Elle se souvenait de ses sensations délicieuses. Le souvenir de sa poitrine contre son dos et de son souffle dans son cou. De ses doigts dans ses cheveux et de son sourire à quelques centimètres de son visage. Esodie voyait bien que Monika l'écoutait distraitement alors que, d'ordinaire, la situation l'aurait insurgée, surtout qu'elle racontait volontairement des bêtises pour la faire réagir. Elle se contentait de tordre une mèche de ses cheveux.
— Tu la veux ? — Pardon ? — La Marquise.
L'expression de Monika était indéchiffrable. Sa collègue se mit à rire.
— Ne t'en fais pas ! sourit-elle. Je n'aurai rien contre une nuit dans son lit. Elle doit être tellement sauvage.
Esodie se mordit la lèvre inférieure, rêveuse. Monika fronçait les sourcils, honteuse.
— Esodie, ce n'est pas drôle. — Je ne plaisante pas, Monika. Erwin m'a prise de dos la dernière fois en criant son nom. — Mais...Vous ne vous aimez pas ? demanda-t-elle avec surprise. — Nan, c'est juste du sexe, tu le sais bien. C'est un peu le fantasme de tout le monde ici, un peu comme la Reine à la Capitale.
Monika n'avait cependant jamais eu envie de la Reine. Elle ne l'avait jamais vue, ni de près, ni de loin et elle ne s'était jamais fantasmer ses traits.
— Ne t'en fais pas, Monika, tu n'as pas besoin d'aimer les hommes. — Mais, c'est, heu...
L'idée même que la Marquise ait une préférence pour Esodie la plongeait dans une jalousie inexpliquée. Par les Aetheri. Et si l'amante nocturne était cette dernière ? Non. Elle ne le supporterait pas.
— Je dois y aller.
Une fuite en avant pour ne pas penser à des choses détestables, mais à peine eut-elle tourné le dos qu'Esodie la surprit par derrière et remonta ses mains sur sa taille, allant toucher sa poitrine par-dessous ses vêtements. Ce contact électrisait ses sens.
— Laisse-moi te faire du bien. — Esodie, tu... ! — Monika, regarde toi.
Elle relevait sa robe, glissant sa main vers son intimité, encore mouillé de sa récente activité.
— Tu en meurs d'envie.
Esodie avait son souffle si proche.
— J'ai envie de te goûter aussi. Je sais y faire.
Un gémissement s'échappait des lèvres de la Magicienne quand sa collègue lui mordit l'oreille. Elle en crevait d'envie. Elle n'était pas rassasiée. Esodie la plaquait contre le mur devant son accord tacite, relevant sa tenue correctement. Et tandis que sa partenaire descendait sa langue sur sa cuisse, Monika renversait la tête en arrière, aspirant l'air bruyamment, en imaginant un tout autre visage oeuvrer contre son intimité. Un délice.
*
Monika était contre lui et elle tremblait. Elle semblait avoir peur de quelque chose. Cet homme la serra délicatement dans ses brans et embrassa ses cheveux. Il la prit de manière délicate et l'installa sur le lit de paille de l'écurie. Ce soir, elle ne serait plus vraiment une enfant, mais elle ne serait pas encore une femme pour autant. C'était l'inconnu et elle en retint son souffle. C'était si agréable de sentir ses mains faire glisser les bretelles de sa robe pour dévoiler ses seins. Elle l'avait mise exprès pour séduire la Marquise, sans réellement y croire, mais c'était cet homme qui se trouvait dans son bureau. Elle avait engagé la conversation, provocante, se demandant lequel des deux serait plus apte à la satisfaire et ils s'étaient donner le défi de savoir qui ferait crier l'autre en premier. Dans un élan pudique, elle dissimulait sa poitrine. Il rit et l'embrassa sur les lèvres, tout en l'obligeant à les écarter, avant que sa main ne saisisse le tissu pour le remonter vers son bassin. L'Inconnu laissa sa main vagabonder, l'obligeant à écarter les cuisses. Elle avait la tête renversée en arrière, la bouche ouverte en espérant avoir assez d'air pour ne pas tomber inconsciente, gémissante, criant à l'amant de poursuivre alors que, de sa langue, il donnait la fièvre du plaisir à son corps. Une de ses mains était proche de sa bouche, tandis qu'elle mordillait le plat d'un de ses doigts, l'autre fouillait la chevelure sombre entre ses cuisses. Elle passa ses bras autour de son cou, continuant de l'embrasser, alors qu'il s'installait. Allait-elle réellement le faire ? Évidemment, cela semblait terriblement bon. Comme quand Erwin avait pris Esodie, contre ce mur, comme elle avait voulu faire toute ses choses à la Marquise de Nylmord.
Monika ne s'était jamais sentie ainsi. Elle avait toujours voulu se réserver pour un homme, mais depuis ce matin, tout était chambouler. Observer le personnel du manoir s'adonner aux plaisirs de la chair, avoir senti l'objet de ses pensées près de son corps et s'être livrée à une relation charnelle dans les bras d'Esodie l'avaient irrémédiablement faite changer d'avis. On lui avait fait goûter l'amour entre femmes, mais à cet instant, elle désirait cet homme en elle. Son regard. Le même que celui de la Marquise, la même couleur, la même intensité. La Magicienne perdit toute logique en se perdant dans ses yeux. Elle criait intérieurement le nom de celle qui l'intéressait réellement et qui prit sa place au-dessus d'elle. Vêtue d'une tenue indécente, un sourire renversant, ses cheveux contre sa peau nue lui donnait des frissons à chaque mouvement tandis que sa main effectuait des vas-et-viens. Monika tremblait de plaisir.
— Chut...Je suis là. Ne t'en fais pas, tu vas y prendre du plaisir. — Oui, faites...Ah ! Faites-moi du bien ! Ah ! — Il va falloir crier mon nom pour ça. — Ma...Marquise, je...Ah !
Elle y avait été un peu plus brutalement. C'était si bon.
— Mancinia !
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◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
Pulsar Verhoeven ~ Magicien ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 752 ◈ YinYanisé(e) le : 17/08/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : June Hautbourg | Magicienne | PNJ ◈ Activité : Organisateur de Soirées [Rang II]
Mer 11 Sep 2019, 22:10
Au Septième Ciel:
Doucement, la pénombre laissait place aux premières lueurs de l'aube. Pourtant, June avait bien du mal à retrouver le sommeil malgré sa fatigue évidente. Une nouvelle démangeaison lui prenait la gorge et elle se mit à tousser, essayant de masquer le bruit dans son coussin. Ce devait être agaçant pour tous de l'entendre, encore plus pour elle de supporter cet état. La voici malade depuis quelques temps, l'obligeant à ne plus se rendre en cours sous crainte qu'elle ne contamine ses camarades. Selon le médecin, elle serait rétablie d'ici une semaine, voire deux. Heureusement qu'il y avait les vacances pour ne pas cumuler du retard dans sa prise de notes. Et pire que l'idée de rater des choses importantes, Pulsar lui manquait. Elle ne pouvait même pas lui écrire un courrier sans que cela ne paraisse suspect aux yeux des siens. Pourquoi lui plutôt qu'un autre ? Sa Mère était au courant de leur relation et lui avait fait assurer sa chasteté d'ici un véritable engagement. Ils étaient ensemble depuis un moment, cela semblait durer convenablement. Elle espérait. Avoir mis sa génitrice au courant était un moyen pour elle d'éviter un mariage arrangé. Si un prétendant avait acquis ses faveurs, même sans rien garantir pour autant, cela permettait sans doute d'éviter une brutale déconvenue. Pulsar. Son absence ne calmerait sans doute pas son esprit de ses divagations indécentes. June ignorait pourquoi une telle envie se faisait ressentir depuis un moment, mais c'était plus fort qu'elle. Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle avait chaud. S'imaginer prise par lui était un délice. Elle le désirait. Tout de suite.
La Magicienne glissait ses mains sur elle, sous ses couvertures. Personne ne saurait si elle dérivait. Se caressant doucement par-dessus ses vêtements, avant de relever sa robe de nuit sous ses draps, faisant grimper la tension dans les airs, alors que ses paupières se fermèrent en laissant son imagination exploser. Elle l'imaginait glisser ses lèvres au creux de sa gorge, sur sa poitrine et plus bas encore. Les sensations qui s'étendaient dans ses sens la plongeaient dans une douce torpeur. Elle finit par gémir. June était enfiévrée de plaisir, ses gémissements devant plus profonds, se transformant en cris silencieux. Son corps ondulait. Elle s'imaginait empaumé de la vigueur du Magicien. Une demande secrète, une étreinte secrète. Un plaisir illicite et diablement excitant. Elle ne savait s'arrêter tant elle prenait son pied. Elle entendit à peine qu'on frappait à la porte, se mordant la lèvre inférieure plus fort encore. Qu'aurait-elle donnée pour que Pulsar débarque dans sa chambre, la surprenant pour mieux la faire basculer. S'allongeant sur elle, nu et la soulage de sa fièvre. Elle était néanmoins consciente qu'il était encore bien trop tôt pour eux. De la patience, beaucoup de patience. Sans doute trop pour que la jeune femme ne le supporte encore longtemps. On frappait à nouveau.
— June ?
Quand la voix suave parvint à ses oreilles, elle vint plus fort que jamais auparavant. Sa voix était si nette. Tandis que sa respiration était en nage, la Magicienne comprit alors que quelqu'un frappait délicatement à sa porte. Pulsar ! Elle se redressait d'un bon, manquant de s'évanouir sous la vitesse. Il aurait pu la surprendre, vraiment la surprendre ! Heureusement qu'il était gentleman avec sa bonne éducation. Son visage rougis et sa respiration saccadée, sans doute l'aurait-il prit comme une forte fièvre, sans savoir ce qu'elle venait de faire. Ou peut-être l'aurait-il su ? Que n'aurait-elle pas donnée pour que ce soit le cas et qu'il mette sa main entre ses cuisses ?
— June, tu es éveillée ?
Il n'allait pas rester là longtemps si elle tardait à lui répondre.
— Un...Un instant ! J'arrive tout de suite !
S'extirpant de ses draps, remettant correctement sa tenue, elle eut une quinte de toux et en profitait pour faire sommairement ses cheveux. Quelle était affreuse. Tant pis. Elle désirait tellement le voir que sa laideur ne l'embêtait pas plus que ça. June ouvrit la porte. Dès que leurs regards se croisèrent, un sourire illumina chacun de leurs traits.
— Je suis tellement heureuse de te voir, Pulsar ! — Je ne te réveille pas ? Je ne voulais pas insister.
La demoiselle avait un sourire ravi, mais une nouvelle toux la saisi. Pulsar eu l'air désolé, ne sachant que faire, ne disant rien le temps que ça passe. June eu un sourire désolé.
— Entre un peu... — Ce n'est pas convenable.
Dans la demeure des Hautbourg, le Comte souhaitait conserver un minimum de recul. Il n'était pas certain qu'un homme dans la chambre d'une demoiselle malade soit une bonne chose. Il avait réussi à se glisser jusqu'ici sans vraiment éveiller les suspicions. Il lui tendit plusieurs dossiers, parfaitement rédigés, des copies avec plusieurs écritures. La malade les prit entre ses mains, n'en revenant pas d'une telle délicatesse.
— Je suis venu te remettre tes notes de cours. On s'y est mis à trois pour les faire. — Vous êtes des amours. — Je sais que la réussite t'importe, même si tu ne les lis pas tout de suite, tu les auras en ta possession. Prend le repos nécessaire. — Promis. — Je voulais aussi te dire que mon Père m'envoyait en voyage pendant quelques temps. Je ne pourrais pas venir te voir durant ce temps... — Pour quelle raison ?
Elle avait formulé cette demande à la vision de son visage rempli de déception, presque plein d'amertume. C'était-il passé quelque chose de grave ?
— Je lui ai fait part de mon envie de me marier avec toi, souffla-t-il à voix basse. — C'est vrai ?! demanda-t-elle les yeux ronds. — Oui. Si je réussi la mission qu'il m'a confié, il marquera son accord et nous pourrons rendre ça plus officiel que dans les murs de l'école.
La Hautbourg joignit ses mains devant son visage. Malgré la fatigue, la toux, l'agacement, il y avait des bonnes nouvelles. Elle pouvait compter sur lui pour lui faire plaisir. Elle se mit alors à réfléchir à ce qu'ils feraient aussi une fois qu'ils seraient mariés. Ça rêverie tournait court devant sa curiosité et l'idée même qu'il puisse lire dans ses pensées.
— Où t'envoie-t-il ? — Chez la Marquise de Nylmord.
June trouverait cela merveilleux si elle ne connaissait pas l'aversion de son amoureux pour les Humains. C'était pour cette raison que son regard avait une appréhension et un certain dégoût. Elle trouvait le Comte Verhoeven un peu dur dans sa décision. Pulsar respectait les personnes qui l'entouraient, mais pourquoi vouloir lui imposer cette femme en connaissant le mépris qu'il avait pour cette race ? Pour autant, son rôle était de tourner cela sur un point agréable. Il était évident qu'il aurait refusé si cela ne concernait pas leur avenir, son devoir était de l'aider.
— Tu vas voir la Marquise ? Tu verras peut-être ma cousine ! — Vraiment ? — Monika est à son service.
Le jeune homme se souvenait d'elle. Elle avait servi dans sa demeure. Un service qu'il avait voulu rendre à June devant la virulence de sa famille à l'encontre de la Magicienne et de sa mère pour les erreurs commises par le Père. Il y aurait au moins un visage familier dans tout ce bazar.
— Je m'assurerai qu'elle est bien traitée. — Elle l'est, elle me l'a dit. — Elle ne peut pas être honnête dans ses lettres à ce propos, tu ne crois pas ?
Une énorme pointe de jalousie saisi June. Est-ce que Pulsar allait tomber sous le charme de sa cousine, allait-il l'abandonner après sa demande ? Auraient-ils une liaison sous son nez ? Pourquoi pensait-elle à cela ? Elle devait avoir confiance. Un homme qui lui faisait cet effet ne pouvait pas la trahir.
— Tout va bien, June ? — Heu...Oui. C'est la fièvre. — C'est vrai que tu es rouge.
Lorsqu'il mit sa main sur son front, elle se fit violence pour ne pas gémir. Sa proximité et son odeur la rendait folle.
— Je ne m'attarde pas plus que nécessaire. Soigne-toi bien. Je reviendrai te voir dès mon retour. — Pardonne-moi de ne pas te raccompagner. — Ne t'en fais pas, je connais les sorties pour m'enfuir en courant, rit-il.
Cela la fit rire. Il l'embrassa sur le front et June se risquait un regard vers les fesses de son compagnon lorsqu'il lui tournait le dos, qui disparut après un dernier signe de la main.
— Bon sang, Pulsar, soupira-t-elle. Tu exagères...
1385 mots
◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
Pulsar Verhoeven ~ Magicien ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 752 ◈ YinYanisé(e) le : 17/08/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : June Hautbourg | Magicienne | PNJ ◈ Activité : Organisateur de Soirées [Rang II]
Mer 11 Sep 2019, 22:15
Au Septième Ciel:
Pulsar relâchait un soupir en enlevant la selle de son cheval, la posant ensuite dans l'endroit prévu à cet effet. Le Soleil avait disparu depuis un moment et il avait pris du retard dans son trajet, n'arrivant que dans la bourgade, première étape à son voyage, qu'au milieu de la soirée. Ce n'était pas les chambres qui manquaient et l'aubergiste lui avait indiquée l'écurie avec politesse. C'était une chance, même si c'était un peu de sa faute. Il avait fait un détour vers la demeure des Hautbourg pour remettre à June ses notes de cours. Ce n'était bien sûr qu'un prétexte pour la voir. Elle était tombée malade et son malaise de le voir la regarder dans cet état lui étreignait le coeur. Peut-être n'aurait-il pas dû y aller ? Il avait été égoïste de penser à son petit plaisir. La voir lui avait fait tant de bien. Il caressait l'encolure de son cheval qui semblait apprécier le geste, ravi de pouvoir se reposer. L'homme allait en faire de même, prêt à s'en aller, quand un bruit attira son attention. Il s'était immobilisé. Pulsar n'était pas en train de rêver, lui qui allait retourner sur ses pas pour retourner à l'hostellerie ne manquait pas d'entendre les ébats qui se tenait non loin. Un couple qui ne devait pas se douter que quelqu'un était là aussi tard. Son arrivée ici était vraiment mémorable ! Passé la stupeur et la gêne de la situation, il se mit à analyser les solutions. Il n'y avait aucune autre sortie à part la fenêtre et il ne souhaitait pas se risquer à les interrompre tant l'embarras serait encore plus grand. Tant pis. Il attendrait. Mais qui étaient donc les imbéciles à faire ça ici au...Ah oui, au milieu de la nuit, quand personne ne se trouvait dans les parages. Sauf lui, évidemment.
Pulsar ne ratait aucune miette des soupirs d'aise qui se faisaient entendre. Il se demandait bien qui étaient les deux inconscients et bien que cela le répugne à l'idée, sa curiosité l'emportait. Il s'accroupit et passa légèrement sa tête en dehors du box. Il ne voyait pas grand-chose dans la pénombre, seulement quelques vêtements rependus au sol. Peut-être était-ce mieux ainsi. Le Magicien était assis près de son cheval, qui mangeait tranquillement, ses pensées étaient déchaînées à les écouter. Ça semblait tellement grandiose. Qu'il aurait donné cher pour connaître pareille extase. Peut-être après son mariage qui sait, dans un lit par contre. Ou peut-être pas. Ce serait grisant de le faire dans un lieu fréquenté, non ? Sa mâchoire se resserrait, sa vision de la cabine s'effaçait et son membre inférieur se manifestait avec violence. Pulsar ne prit même pas conscience qu'il était en sueur, que sa respiration était profonde et saccadé. Il était certain que personne ne le dérangerait ici et il ne pensait qu'à une seule chose, celle de se soulager à l'aide du seul moyen qu'il avait à sa disposition. Sa main glissant dans son pantalon, une seule image lui traversait l'esprit, celle de June. Il mourrait d'envie de l'embrasser, de lui enlever sa robe et de la pousser dans un lit. Il ne pouvait pas. Pas encore. Alors qu'il écoute bien. Que sa main glisse en savourant chaque seconde, en attendant le jour où elle y apposerait ses lèvres. Quand il ouvrit les yeux, le manquait de hurler de surprise, mais son cri disparu dans sa bouche. Une femme se dessinait devant lui, elle ne portait aucun autre vêtement que des dessous aguicheurs d'un rouge éclatant, allant de pair avec sa longue chevelure et ses yeux rubicond.
— Je...
L'inconnue mit un doigt sur sa bouche pour le faire taire après s'être accroupie rapidement, s'approchant de lui, prête à l'embrasser, ce n'était qu'une impression. Elle ne désirait pas se faire entendre.
— Ne t'en fais pas, souffla-t-elle au creux de son oreille. Je sais exactement ce dont tu as besoin.
Cette femme était d'une beauté à se damner. Comment ne l'avait-il pas entendu arrivée ? Pourquoi était-elle si peu vêtue ? Sans doute que ses questions traversaient ses yeux perdus. La femme sourit, baissant son pantalon au niveau de ses genoux, avant même qu'il ne puisse protester que ce n'était pas ce qu'il désirait. Attrapant d'une main tremblante ce qu'elle convoitait, essayant de le caresser avec douceur pour faire taire ses protestations avant qu'elles ne naissent sur ses lèvres. Le frottement de sa main lui aspirait les quelques forces qui lui restait, le poussant à s'allonger sur le dos. La bouche grande ouverte, cherchant de l'air, il s'efforçait d'intérioriser ses cris. D'innombrables frissons parcouraient son corps bouillonnant. Pulsar ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable face à cette imagination et à l'accélération de sa main sur son membre. Mais qu'est-ce que c'est bon. Il n'osait imaginer ce qu'il pourrait ressentir si cette femme était June, gémirait-il alors son nom ? L'ébat du couple un peu plus loin lui donnait encore plus envie. Après quelques assauts supplémentaires et après s'être câliné pendant quelques instants, ils disparurent dans la nuit en riant de ce qu'ils venaient de faire. Son amante, elle, restait. Et le Magicien ne savait lutter. Non. Impossible d'arrêter ce qu'il se passait. Pulsar serrait des fétus de pailles dans ses paumes, ses lèvres aspiraient l'air par à-coup, tandis qu'il fermait les yeux pour laisser son corps succomber au plaisir. Il laissait ses gémissements répondre à la question muette de la satisfaction que lui procurait les lèvres charnues de cette femme, tant son plaisir était immense. Les sensations étaient si fortes que Pulsar crû perdre la raison. Rouvrant les yeux et baissant son regard vers les cheveux qui chatouillaient ses cuisses à chaque impulsion.
June. Il aurait vraiment pu l'imaginer et il le faisait. Sans doute serait-elle plus maladroite, sans doute répugnerait-elle à l'idée de le faire et c'est sans doute sur cette excuse qu'il en profitait. Il n'y avait pas de mal. Sans doute que l'inconnue pensait à un autre homme aussi, on ne sautait pas sur des étrangers comme cela. Pas pour une femme convenable en tout cas. Lui n'était pas un homme convenable de se laisser ainsi prendre sans protester. C'était tellement bon et il en avait tellement besoin. C'était la faute aux deux autres, là. Il aurait très bien pu rentrer se coucher au lieu de rester là à attendre qu'ils aient finis leurs affaires. L'inconnue ouvrit sa chemise tandis qu'elle continuait de l'embrasser avec voracité, touchant son torse, dévoilant son corps. Elle rompit le contact en dévalant une ligne précise. Oserait-il trahir son serment de fidélité ? Pulsar se dit qu'il n'était pas encore marié et qu'il n'éprouvait rien pour cette inconnue. Ce que June ignorait ne pourrait la blesser et qu'on lui pardonnerait bien l'idée de se taper une étrangère. Il saisit cette dernière et la plaqua contre un mur, arrachant presque sa tenue en caressant son postérieur, collant son sexe contre le sien dans un échange intime. Il s'amusait quelques secondes de ses gémissements suppliants avant de la pénétrer et de lui faire l'amour. Une main sur sa hanche et son souffle dans son cou. C'était tellement intense. Le temps n'avait plus d'importance. Seul comptait ce qui se passait ici et maintenant. Ils ne faisaient absolument plus attention à l'idée d'être discrets ou non, l'homme se moquait même de voir un mari trompé débouler au milieu de leur ébat. Il ne savait plus ce qu'il faisait...
— Tu es vraiment mignon, dit-elle en remettant son peu de vêtement. On sent bien que tu n'y es pas habitué.
Le Magicien ne répondit rien, rougissant quelque peu à cette remarque.
— C'était pas mal, rit-elle. Adieu.
Et elle disparut après un dernier baiser. Pulsar restait éberluer un moment, observant les poutres au plafond, son cheval le dévisageant quelque peu. Il sourit béatement en se relevant et remettant ce qui devait l'être avant d'aller se coucher. Il était épuisé. Il en venait à se demander s'il ne s'était pas assoupi et avait rêvé, mais il était bel et bien en train de remettre son col de chemise en ordre avant de tourner les talons. Que venait-il de se passer ? Il préférait ne pas savoir et conserver le souvenir de cette nuit mémorable. Espérant ne pas le regretter par la suite.
Ses longues ailes blanches déployées, battant en rythme régulier, Neah avait réaliser un long vol. Il laissait les courants d'air le porter, étant éclairé par la pâleur de la Lune qui lui faisait du bien au niveau de ses quelques blessures. Rien de grave, elles étaient le fruit d'un entraînement avec des guerriers expérimentés. L'Ange avait quitté la Compagnie peu de temps après, alors que l'après-midi touchait à sa fin, pour arriver à destination presque au milieu de la nuit. Pourquoi ? Il ne le savait pas vraiment ou plutôt, il refusait de l'admettre. Ils avaient eu vent d'une certaine perversion sévissant un peu partout et l'inquiétude le gagnait quant à l'état de Mancinia. Sans parler que l'envie était bien présente en lui. Rien d'aussi malsain que ce qu'il avait pu voir sur son chemin ou qui aspirait à sa déchéance, seulement l'envie de la voir. Depuis cette nuit-là, depuis l'instant où Mancinia lui avait dit ce qu'elle ressentait, le Gardien se rendait bien compte que sa Protégée lui manquait. Atrocement. Aurait-il su partir des mois, voire des années au loin sans contact régulier ? Ça aurait été une erreur. Son choix avait été le bon et il comptait bien en profiter pleinement. A Nylmord, voilà où elle résidait actuellement, dans une demeure qu'il connaissait peu. Il savait cependant où était sa chambre et avec un petit sourire aux lèvres, entamait sa descente. Il l'a reconnu au premier regard, endormie dans cette pièce aux mélanges magiciens et humains, ses courbes, ses cheveux, même la pâleur de la Lune lui rendait hommage. N'exagérait-il pas un peu ? Sans doute, mais c'était plaisant. Neah aurait aimé se glisser dans ce lit en sa compagnie.
Secouant la tête et remettant ses idées en place, il fit sauter le verrou de la fenêtre. Son but n'était pas d'être discret et le bruit ne manquerait pas de réveillée la belle endormie. Très vite, Mancinia pris appuis sur ses bras pour voir qui était là, toute ensommeillée en passant le revers de sa main pour masser son oeil gauche. Elle avait une main sur sous son oreiller. Elle faisait l'ingénue surprise, mais elle était prête à répliquer devant un quelconque agresseur. Et la personne qui se trouvait là la cloua sur place. Il sourit, amusé, tout en pénétrant dans ses appartements privés.
— Neah ? soupira-t-elle, confuse et prise au dépourvue, le soufflé coupé. — Je ne pensais pas te surprendre, sourit-il. — Disons que les visites nocturnes où tu arrives dans ma chambre en ouvrant la fenêtre ne sont pas habituelles.
L'Anjonù ne pensait pas qu'elle aurait un ton si agréable. Elle qui aimait ses nuits de sommeil semblait plutôt ravie de le voir pénétrer en ces lieux comme un voleur.
— Tu es rentré bien facilement. — C'est une de mes spécialités. Rien ne me résiste.
Sous un sourire victorieux de la voir ainsi paraître, Neah l'observait en se disant qu'il aurait bien aimé faire sauter un autre verrou, bien plus intime. Il mit sa main dans ses cheveux et se tapait discrètement l'arrière du crâne. Il devait se ressaisir, mais il n'y avait rien à faire. Elle était vraiment mignonne. Comment n'aurait-il pas pu l'aimer ? Mancinia était réveillée, enlevant ses draps, étendant ses bras au-dessus de sa tête pour se remettre de cet éveil. Se redressant, contournant le lit d'une démarche aérienne avec ses longs cheveux relâchés, dont les boucles tombaient sur ses épaules et dégringolait sur son bassin. L'Ange eu l'impression de voir son esprit dérapé. Ce n'était peut-être pas une bonne idée d'être ici, mais il le fallait.
— Je désirai m'entretenir avec toi de quelque chose d'assez urgent. — Je t'en prie, entre, l'invita-t-elle. Je meurs de froid.
Il faisait pourtant assez chaud dans le marquisat, mais dans sa tenue légère et devant la morsure nocturne, ce n'était pas la même chose, surtout pour la Fille du Soleil, habituée à des températures plus chaudes. Neah refermait la porte et alluma d'un geste une bougie, dont la clarté illuminait faiblement la pièce.
— Il se passe aussi des choses étranges un peu partout. Je voulais voir si tu allais bien. — Vois. Je me porte à ravir.
L'Ange vit très clairement son état fébrile, son regard brillant et sa respiration étrange. Avait-elle été atteinte par ce mal aussi ? Elle semblait mieux résister que la moyenne, mais cela ne devait pas l'empêcher d'avoir autant de pensées obscènes qui chavirait son esprit. Comme lui, donc. Ils étaient dans de beaux draps si l'un ou l'autre lâchait.
— Est-ce que ... ? — J'ai pris conscience de cet étrange situation. J'ai envoyé des personnes de confiance inspectées les environs. S'ils trouvent quelque chose, ils viendront me le dire sans problème. Je te tiendrai informer, si tu le souhaites. — Oui, ce serait bien de savoir d'où ça vient. — Des suspects ? — Les Démons, dit-il avec un sourire. — Ce serait bien leur genre de nous pervertir l'âme.
Mancinia relâchait un soupir. Elle avait eu la tête sens dessus-dessous toute la journée en pensant à lui et elle constatait que ce n'était pas terminé. Rien que de le voir devant elle lui faisait encore plus d'effet. Un homme chez une femme au beau milieu de la nuit, honnêtement, que pouvait-il faire d'autre ? Manger du saucisson et boire de la bière ? ...Ce serait une idée pour se détendre et penser à autre chose.
— Je devais m'assurer d'une autre chose aussi.
Le guerrier avalait la distance entre eux pour la saisir par la taille et l'embrasser. Mancinia cru voir blanc pendant un moment. Elle ne pratiquait pas ça depuis longtemps, mais elle manquait de s'évanouir tant elle y avait aspiré, désirer et fantasmer toute la journée tout en sachant que ses sensations exacerbées n'étaient pas naturelles, mais à croire que Velouria elle-même était devant sa personne à tenter son corps. Neah eu la même impression, regrettant tout en appréciant ce contact à la fois. Ça irait. Il mit un terme à leur embrassade avec délicatesse, tandis qu'ils reprenaient leur souffle. Il s'était mis dans cette situation, il devait en sortir avec délicatesse.
— Il va falloir que j'y retourne. Si on découvre que je suis parti... — Tu diras que ta partenaire avait besoin de toi. — Pendant la nuit ? demanda-t-il en arquant un sourcil. — Toute la nuit..., souffla-t-elle.
Au Septième Ciel ou ... :
La Kaaezi se penchait pour saisir ses lèvres à nouveau, ignorant le regard halluciné de l'Anjonù devant ses dires. Uhaïna avait, semblerait-il, lancer un sortilège sur son esprit. Mancinia ne désirait plus résister, mais se laisser complètement submerger à ce que ses demandes prennent vie. D'une insolence arrogante, elle tentait de l'inciter encore plus, se collant littéralement à lui, désireuse que ses mains descendent sur son corps, lui arrachent ses vêtements et ne la repousse sur le lit, se mettant au-dessus d'elle pour lui donner ce plaisir incommensurable. S'il ne faisait rien, c'était elle qui le plaquerait contre un mur. Peu importait. L'idée même d'effleurer son sexe et de le tenir dans sa main la fit frissonner, alors qu'il glissait une main derrière sa nuque. Elle gémit lorsqu'elle sentit une main remonter le long de ses hanches et elle se plaqua avec davantage de vigueur contre son Ange, pour un baiser sulfureux et passionné. Emportés par les événements, c'était devenu plus sauvage. C'en était trop. La main de l'Humaine descendit plus bas, vers son ceinturon, ce geste était celui de trop. Neah reculait, faisant cesser leur embrassade tout en lui saisissant le poignet délicatement et ne la regarde droit dans les yeux.
— Mancinia, non.
Neah serrait la mâchoire, frissonnant autant de désir que de retenue. Malgré son envie de se laisser aller avec elle dans leurs pulsions, malgré cette situation qui le permettait et malgré tous les éléments en leur faveur, ils ne le pouvaient pas. Mancinia l'observait avec stupeur avant que la déception ne la remplace sur ses traits.
— Neah, tu es sérieux ? Tu es venu ici rien que pour me parler ? — Oui. — Tu vas me laisser comme ça ? Tu serais capable de me frustrée à ce point ? — Oui. — Tu exagères !
Plus que la déception, il y avait aussi un peu de colère. Mancinia voulut se dégagée de son étreinte, vexée, mais il la retint contre lui. Par les Aetheri. Elle devait avoir une envie redoutable de le repousser, mais ce contact, elle le savourait d'autant plus.
— Ne fais pas l'enfant capricieuse, pas avec moi. Tu sais très bien que l'envie est présente et je me sens assez honoré que tu veuilles de moi, mais tu le sais, Mancinia. Tu sais que nous devons être prudents. — Crains-tu d'être déchu ?
Neah se reculait, la libérant de son étreinte, une lueur étrange dans le regard. Celle de l'envie indomptable qui se battait pour ne pas succomber aux flammes ardentes qu'elle avait déclenchée en lui. Il irait brûler en Enfer autrement.
— L'amour est le plus important dans un acte charnel, de mon point de vue et de mon éducation, même si tu ressens la même chose. Un tas de raison me demande le sacrifice à cette patience, notamment la plus importante, celle de ne pas consommer notre union avant le mariage. Je sais que toi aussi, tu souhaites être liée avant de coucher avec un homme. — J'ai toujours pensé que l'instant était plus important qu'une quelconque alliance à mon doigt. — C'est une belle chose, admit-il. — Je respecterai ton choix. Je n'aimerai pas que quelqu'un me refuse le droit à ne pas consentir à l'acte.
Neah voyait son regard partager entre l'envie assourdissante et la logique implacable.
— As-tu déjà vu des Anges être atteint de la déchéance ? Si cela arrivait, notre lien serait brisé. Quelque chose d'autre le remplacerait et ce nouveau lien serait monstrueux.
Mancinia repensait clairement à une personne en particulier, ce qui eu pour effet de concentrer ses pensées sur autre chose.
— J'en ai vu, oui.
Son regard était doux, apaisé.
— Si cela devait advenir, je te haïrai sans doute longtemps, Neah, mais je retomberai amoureuse de toi avec le temps. J'en suis sûre.
Il sourit douloureusement.
— Je ne préférerai pas vérifier, si tu veux bien.
Elle non plus le ne désirait pas et acquiesçait avec un léger sourire. Neah était bien trop petit pour réellement se permettre de l'embrasser sur le front, il se contentait de prendre sa main et d'embrasser ses doigts. Ce geste la rendait presque chaude. Il le voyait bien que cette envie la dévorait de l'intérieur et qu'elle semblait bien trop épuisée pour y résister, délicatement, il usait de ses dons sur elle.
— Je me ferais pardonner autrement. — Neah, on doit régler cette histoire entre adultes. — Hum ? — Dans un lit.
Mancinia le saisi alors par le col et le repousse contre le rebord du lit, le contact avec ce dernier l'oblige à s'asseoir dessus. Il la regarde avec stupeur.
— Mancinia, tu es impossible... — Je sais que tu as relâché ta magie. Je la sens en moi, à défaut d'avoir autre chose...Tu me dois quelque chose après un tel refus. — Je sais que tu n'es pas dans ton état normal. — Tu as raison. Je ne suis pas en grande forme non plus ce soir. — Bien.
L'Anjonù allait se relever, mais il vit le corps de la Marquise chuter à son contact pour une énième étreinte. Ce qu'elle avait envie d'être dans ses bras ce soir.
— Reste avec moi. — Je ne peux pas, protesta-t-il. Ta réputation... — Elle ne vaut rien contre la chaleur de tes bras. S'il te plait, juste...Reste juste à mes côtés cette nuit.
Qu'en avait-elle à faire qu'on vienne raconter qu'elle avait perdu sa virginité ? Les Magiciennes étaient nombreuses à s'amuser de leur vertu, avant de se camoufler à la faveur d'un buisson pour relever leurs jupons. Les Humaines étaient plus libres à ce niveau, même si ses positions actuelles l'invitait à une certaine retenue, les bruits de couloir diront seulement qu'elle venait du caniveau et y resterait. Mancinia avait tout entendu, elle le pourrait encore. De toute manière, malgré ses airs compatissants et proches des gens, la première personne qui la trahirait au sein de son personnel le paierait chèrement. Trahir le secret d'une Marquise valait sûrement son pesant d'or, il en faudrait bien si toutes les portes d'un travail convenable se fermait. Elle enverrait à la rue la personne avec la langue tranchée. Ses pensées coquines avaient laisser une vague d'idées sanglantes. Elle n'était plus vraiment vexée, elle n'était pas pour autant honteuse. La Kaaezi avait des besoins, comme tout le monde. Seulement, elle devait encore attendre...Neah fini par consentir à rester près d'elle et rapidement, ils étaient dans son lit, assez grand pour eux, surtout coller l'un contre l'autre. Cette proxémie était tellement agréable, surtout que l'Ange pouvait être à sa hauteur, tandis que le visage de sa bien-aimée était enfoui dans son torse, appréciant sa respiration et les battements de son coeur, il pouvait toucher ses cheveux et lui embrasser le haut du crâne à foison. Au moins, au lit, il pouvait avoir des envies de grandeur. Ceci dit, quelque chose semblait la tracassée et l'Humaine mit-elle même une demande à son trouble.
— Il n'y a eu aucune autre en mon absence ? — Pour quoi faire ? Me liée à une femme qui ne me faisait pas d'effet ? Que je n'aurai pas pu toucher ? Nous n'aurions même pas pu avoir d'enfants. Ahena m'aurait maudit après une telle décision. Je n'ai aucun intérêt à te mentir. — Je sais. Simple curiosité.
Mancinia sourit, ravie d'être la première. Son séjour chez eux avait eu des effets positifs. Son esprit allait vers d'autres préoccupations, elle repensait aux Jumeaux Yüerell, à Raeden, aux autres Anges qu'elle avait côtoyer ces derniers temps. Elle aimait ce peuple et désirait l'aider tellement plus, ou son esprit était devenu détraqué à force de voyager et de soutenir les alliés des siens ?
— Vous avez eu des nouvelles de ceux qui sont partit ? — Pas encore. Le voyage est long. — J'espère qu'ils vont bien.
Neah ne répondit rien. Il ne s'inquiétait pas vraiment quant à la mission de ses frères et soeurs d'armes. Si sa Protégée croyait s'en sortir comme ça, avec sa possessivité et sa jalousie mal placée.
— Et toi, il y a eu quelqu'un d'autre ? — Non. Je n'ai jamais connu d'homme avant toi. Je n'aurai chercher que si tu m'avais dit non. — Tu avais des vues sur quelqu'un, alors ?
L'Humaine sourit. Ne serais-ce pas lui, le jaloux, au final ?
— N'importe quel Humain aurait fait l'affaire. Sans amour, il m'aurait suffit de dire oui et d'écarter les cuisses si l'envie m'en prenait. Je n'en aurai rien eu à faire...Tant qu'il me faisait des enfants et m'apportait un peu de prestige.
Neah ne répondait rien concernant ce fait. Un mariage sans amour n'était pas concevable pour lui, ses paroles avaient de quoi le perturber s'il ne la connaissait pas si bien. Il était certain que Mancinia serait rester célibataire plutôt que de supporter la compagnie d'un homme qu'elle n'aimait pas. Peut-être aurait-elle eu des amants pour avoir des héritiers, mais un mariage sans amour et, pire encore, un mariage pour une alliance, ce n'était pas son genre. Absolument pas.
— Tant que ce n'est pas un autre Ange, répondit-il avec lassitude. — J'en connais peu des Anges adorables avec un coeur sincère, surtout avec des muscles pour savoir me tenir tête dans un combat. Raeden, ou Isley, peut-être. — Isley ? ...Pourquoi Isley ?
L'Ange semblait plus insurgé à l'idée que son collègue l'intéresse plus que Raeden, ce qui la surprit assez. Parce que ce dernier était marier, sans doute ? Ses paroles étaient innocentes, mais la femme détenait de quoi se moquer de lui en montrant bien que l'idée ne lui plaisait pas. Elle l'aurait bien taquiner sur le fait que certains Humains n'en avait que faire des liens du mariage, mais on ne riait pas impunément de la fidélité d'un Ange. Que ce soit envers une femme, envers ses devoirs, envers son amitié ou même ses codes.
— Je ne sais pas, c'est une simple comparaison. — Il ne manquerait plus que tu pervertisses mes compagnons. — Ce n'est pas ma faute. C'est eux qui sont mignons et compétents. — Isley, souffla Neah, renfrogné. Et pourquoi pas Isiode tant que tu y es ? — Disons que coucher avec Isiode, c'est comme coucher avec un glaçon. Et vu mon corps chaud comme la braise quand l'envie me prend ...Je doute qu'il tienne la distance. Il me faut quelqu'un de plus fort. Quoiqu'Isley risquerait de se brûler. Je m'en voudrais si je devais le blesser. — Ben voyons ! — C'est toi qui parle souvent d'Isiode, Neah. Je vais finir par croire que ça t'intéresse. — Navrée de te décevoir, Mancinia, mais mon amour n'est réservé qu'aux femmes. — J'ai embauchée une Camériste très mignonne, Neah. Je pourrais lui enlever ses vêtements et la caresser pendant que tu y mette du tien, pour une fois.
Son Humaine se foutait ouvertement de lui, elle eu un sourire taquin.
— C'est une idée, mais, non. Je sais que tu te moques de moi pour te venger de ce soir. — C'est vrai, mais je m'en remettrais. Je préfère te garder pour moi seule de toute manière. Par contre, pour être honnête avec toi, il y a eu des femmes. — ...Non ?
Se redressant pour observer son expression, l'Ange vit qu'elle ne mentait pas.
— Si. Trois. Bon, la deuxième, c'était uniquement un baiser. Agréable d'ailleurs. Je ne pense pas la revoir vu le temps qui m'est bougon, mais tu aurais aimé ses allures de guerrière indomptable. C'est pareil pour la troisième, une rousse masquée dont j'ai oublié les traits. Je ne sais même plus si elle était une illusion ou non. Et la première était...Je ne sais pas ce qu'elle était vraiment. Elle avait l'apparence d'une Elfe, mais elle avait des airs de Sorcière. Elle m'a...Je ne sais pas. J'essaie d'en garder un souvenir agréable de ce bain. Vraiment, c'était une bonne expérience. — Et...Tu aimes ça ? demanda-t-il, mélangé entre la curiosité et la stupéfaction. C'est mieux qu'avec les hommes à tes yeux ? — Je ne sais pas. Je rêvais que l'homme dans ma chambre tout à l'heure me donne une comparaison à la hauteur, mais il n'a pas voulu me la mettre au point de me faire crier à en réveiller le marquisat...
Neah relâchait un soupir en riant, c'est normal qu'elle ne puisse pas faire de comparaison sur ce point. Tant mieux. Il serait le premier.
— Ça t'apprendra. Promis, c'était la dernière fois. — Je suis content que tu te confies à moi, au contraire...J'en découvre encore plus sur toi.
Mancinia remis son visage contre son torse, heureuse de lui avoir admit. Ce n'était rien à l'époque, mais mieux valait qu'il sache que son Humaine avait une ouverture concernant les deux sexes. Lui n'avait qu'une seule passion. Chacun était libre et il le prenait assez bien. En vérité, Neah avait bien du mal à l'imaginer prendre un bain avec une autre femme et se laisser aller à des caresses de plus en plus intimes. Jamais il ne verrait plus ses échanges de manière innocente. Il la serrait plus fort dans ses bras.
— Tu as des fantasmes, Neah ? demanda-t-elle en s'en rendant compte. — Je n'y ai jamais vraiment réfléchis avant. J'étais...Je pensais souvent à toi et comme notre lien semblait comme...Suspendu. J'étais patient. — Tu te touchais en pensant à moi ?
L'Ange restait muet, presque éberlué de cette demande intime.
— Mais... ! Mancinia ! — Mais quoi Neah ?
Sa manière naturelle de lui poser la question le mettait dans l'embarras.
— Et toi alors, tu te touches en pensant à moi ? osa-t-il en inversant les rôles. — Non. Alors ? — Non plus ! — Ah. On devrait vraiment se décoincer là-dessus maintenant qu'on est en couple, non ?
Où était la Mancinia qui éludait ces conversations ? Envolée avec l'étrange chose qui sévissait sur les terres du Yin et du Yang. C'était presque agréable de discuter sans barrières. Ça changeait.
— Bon, bon. On démarre avec des conversations, ce n'est pas plus mal vu mon refus et le fait que je te demande d'attendre...Alors, hum, c'est quoi ton fantasme ? — Je n'y ai pas trop réfléchis non plus. Peut-être essayer avec un homme et une femme. — Hum, se contentait-il de répondre, évasif.
Ce genre de relations ne devait pas l'emballer. Elle ne l'y contraindrait jamais. C'était seulement des idées pour relâcher la pression. Ou la refaire partir à la hausse ? Mancinia sourit, essayant de repartir sur quelque chose plus léger.
— Je craque sur les roux, tu sais ? — Les roux, vraiment ? sourit-il avec insolence. — Ce sont mes petits favoris, hi hi hi. — Hé hé hé. Tant que je reste le seul qui te fait mouiller.
Neah était loin de se douter de la véracité de ses propos.
— Finalement, c'est agréable d'être dans les bras d'un homme... — Est-ce que de vilains esprits ne viendront pas nous déranger vu que nous dormons dans un lit avant le mariage ? — Je les emmerde, moi, les mauvais esprits ! — Votre langage, Marquise. — Purifie-moi avec ta langue. Ça enlèvera toutes mes mauvaises paroles.
L'Humaine se redressait, se mettant à moitié au-dessus de lui pour l'embrasser, son corps contre le sien. Neah l'observait, intensément, leurs souffles entremêlés. Il sourit. Non. Il ne céderait pas, mais elle ne le souhaitait pas. C'était seulement un échange pour combler une longue absence.
— Tu sais ce qu'est la prochaine étape, n'est-ce pas ? — J'attendrai. Cette attende-là est moins douloureuse que de ne pas savoir.
Ils sourient. Mancinia se blottit alors dans ses bras et Neah l'enserrait avec délice. Son esprit semblait apaisé de l'étrange chose qui flottait dans les airs. Harabella les emmenaient ensuite vers des songes qui se voulaient forts agréables...
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
By Astriid ♫
By Shanxi ♫
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4907 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Jeu 12 Sep 2019, 15:19
A quoi tu joues beau ténébreux, avec tes yeux couleur d'automne ? Tes joues qui fondent, le ventre creux, Qu'est-ce que tu veux, Buster Keaton? Besoin d'amour et de tendresse, de contre-jour et de caresse. Ton petit cœur nécessiteux qui fait la manche dans mes cheveux. Qu'est-c'que tu veux? Que je te prenne, que je t'étreigne, que je te joue sur mon piano, Que je t'allume, que je t'éteigne, que je te couche sur le dos. Oui mais ce soir, t'as pas de veine, je suis la Vénus du Mélo Avec tes mines et tes manières quand tu composes sans avoir l'air, Tes mains qui braillent et ton œil noir et qui se pose sur mon peignoir. Cauchemars, frayeur et gros chagrin, tu as rêvé que t'était nain, Que tes espoirs étaient en feu et que l'amour n'était qu'un jeu. Qu'est-c'que tu veux? Que je te prenne, que je t'étreigne, que je te joue sur mon piano, Que je t'allume, que je t'éteigne, que je te couche sur le dos. Oui mais ce soir, c'est pas la peine, je suis la Vénus du Mélo. Avec ton grand corps qui baille, tendre animal, beau paresseux, Ton petit sourire qui trouve la faille craque le premier de nous deux. Viens si tu veux Que je te prenne, que je t'étreigne, que je te joue sur mon piano, Que je t'allume, que je t'éteigne, que je te couche sur le dos
L'orgie
Probablement Maximilien n'avait-il jamais eu autant le cœur à l'ouvrage que depuis son retour à Qaixopia, principalement pour évacuer par les actes ce que les mots ne suffisaient pas à extérioriser. Il avait juste souhaité que tout redevienne comme avant. Rattraper le temps perdu et vivre, tout simplement. Il s'essayait à retourner à cette vie. Sa vie. Mais il ne pouvait pas se leurrer, jamais il ne pourrait continuer ainsi. Une page venait d'être tourner, brutalement, et il allait devoir apprendre à faire avec. Encore. Ce n'est pas comme si c'était la première fois que ça lui arrivait... Il avait l'impression de passer son temps à ne faire que ça : apprendre, connaître et finalement déraper sur un imprévu comme on se prend une porte à la volée.
Assis au cœur de l'oasis citadine, le dos contre un arbre, le Kaahi poussai un soupir qui s'échappait vers le firmament en une fine buée. Déjà paisible en journée, l'Orangeraie était d'une tranquillité divine la nuit tombée. Pourtant un son vint étouffer le silence qui l'entourait. Maximilien tournai son visage en direction des pas qui se rapprochaient de lui. En voyant la silhouette d'Antonija, suivit de près par un âne, le rouquin se relevai pour l'accueillir. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » - « J'avais à faire dans le coin. J'en ai profité pour venir voir comment tu allais. », répondait l'Ange de sa voix douce. « J'ai l'air de me porter mal ? ». La Wun exhalait une inspiration à la remarque du rouquin. Elle n'était pourtant pas étonnée. Dire qu'il s'agissait d'une réaction normale serait exagéré. Mais la rancœur qui emplissait son cœur obstruait sa vision et l'empêchait de regarder les bénéfices de cette fastidieuse histoire. « Tu n'as jamais autant cherché la solitude que maintenant. », fit l'Immaculée tandis qu'elle invitait son Protégé à se rasseoir en lui saisissant le bout des doigts avant de reprendre, « Ne va pas t'enfermer dans un cocon de déni, ça ne sert à rien. » - « Je le sais, oui. ». Antonija dévisageai Maximilien à ces paroles. Ses traits étaient tendus. Elle tournai son regard vers le gobelet à ses côtés. « C'est du vin ? », demandait-elle en l'attrapant pour en humer l'odeur de la liqueur. « C'est ce que je croyais aussi. » - « N'en prend plus. S'il-te-plaît. ». Il détailla les traits fins de l'Ange, inquiets, avant de répondre par un haussement d'épaule. Elle s'installait alors à genoux, face à lui. « Donne ta main. », lui fit-elle d'un ton autoritaire. « Ma main ? » - « Ne discute pas. ». Curieux devant la réaction de son Ange, Maximilien s'exécutait, se demandant quelle genre d'idée avait pu traverser son esprit. « Ferme les yeux. ». Il haussait un sourcil suite à cet enchaînement d'ordre, un sourire en coin venant se greffer sur ses lèvres quand la Gardienne montra un certain signe d'impatience. Dans l'obscurité de ses paupières, il n'entendait à présent plus que la voix de la Wun qui s'adressait à lui d'un ton calme malgré quelques tapage nocturne lointain. Dans un même temps, elle avait commencé à faire des mouvements circulaires avec ses pouces dans la paume de sa main, lui arrachant quelques doux frissons sur l'échine. « Je ne sais pas si tu te souviens, avant de partir Hasan t'avais dit qu'il y avait mieux qualifié que toi pour organiser une mission de sauvetage. » - « Oui, je me souviens. », répondait-il lentement, se laissant avoir par les gestes doux de la jeune femme. « On était partit sauver un navire et son équipage. » - « On n'a sauvé que le navire. » - « Tu te trompes. ». Maximilien rouvrait les yeux alors que la Vertueuse avait cessé ses caresses, son regard planté dans les deux émeraudes de l'Humain. « Il n'y a pas que le navire qui a été sauvé. ». Une seconde de silence suivait ses paroles, avant que le rouquin de lâche un rire cynique. Elle s'y était attendue. Aussi s'était-elle déjà rapprochée pour lui répéter, à quelques centimètres du visage, d'une voix lente, comme pour lui faire imprimer ces mots dans l'esprit au fer rouge, une main sur sa joue, « Tu les as sauvés. ».
A cette distance, chacun pouvait sentir le souffle de l'autre. Il se passait quelques secondes où ils s'observaient comme deux chiens de faïences. Maximilien prenait sa main dans la sienne, et venait poser un baiser dans le creux de son poignet, avant de chuchoter un « Merci ». Puis, sans lâcher la main de l'Ange, il se levait, entraînant ainsi dans sa suite. « Mais tu te trompes, ce n'est pas moi qui les ai sauvés. » - « Maximilien... » - « Inutile de te soucier de moi pour l'instant. Tu as à faire et vous avez à préparer la réception d'un millier d'Anges, non ? ». Simple excuse pour mettre un terme à cette rencontre. Car il l'avait vu. Il l'avait senti. Depuis plusieurs heures déjà, maintenant plus intensément. Était-ce dû à l'apparition de la jeune femme ? Ses mots apaisants ? Ses gestes doux ? Sa proximité ? Un mélange de tout cela, tout simplement ? L'avait-elle remarqué elle ? Il songea que oui lorsqu'ils se séparèrent. Il la suivit du regard quelques secondes avant de finir le liquide carmin emplissant son verre, toujours ignorant de ce qu'il s'agissait. Il retournerait voir le vendeur au marché demain pour le lui demander. Il laissai ensuite la bouteille sur un muret plus loin pour le prochain qui passerait.
Quittant le jardin, il s'adossait au premier mur qu'il rencontrait et poussai un long soupir qui trouvait réponse dans l'écho d'une voix qui lui était inconnue. « C'est triste, n'est-ce pas ? ». Il en cherchait la provenance avant de voir que la voix féminine se trouvait sur le toit de la maison contre laquelle il venait de prendre appui, une cigarette à la main. « Quoi donc ? ». Sa propre question restait sans réponse, la silhouette féminine disparaissant dans l'ombre de la chaumière après avoir écrasé son mégot sur le muret. Il la retrouvait quelques secondes plus tard dans l’entrebâillement de la porte, à ses côtés, vêtue d'un simple vêtement de nuit. D'ici il pouvait mieux détailler les traits de son visage, son regard sombre qui brillait d'une étrange lueur ainsi que son sourire aguicheur. « Hum... J'aurais peut-être dû rester là haut. », fit-elle en levant le nez vers le visage du Kaahi. Sa remarque lui arrachait un sourire et il répliqua, amusé « Pour me tordre le cou ? Vous êtes du genre sympa vous. » - « Oh ! Vous avez un genre favori ? », rétorquait-elle dans la même intonation. Inconsciemment leurs deux corps avaient réduits la distance qui les séparaient l'un de l'autre. « Ça dépend. ». Sa voix s'était faite plus suave, sensuelle.
Il attrapai alors les mains de sa partenaire et se penchai sur elle pour lui entraver les lèvres dans un long baiser voluptueux auquel elle n'hésitai pas à répondre avec la même langueur, enlaçant de ses bras le coup du rouquin. S'invitant chez elle, ce fut lorsque le couple rencontrai son premier obstacle que Maximilien commençait à faire glisser ses mains le long du corps de l'Humaine afin de l'en défaire de son habille, lui arrachant quelques soupirs appuyés lorsque le Kaahi effleurait des zones plus sensibles que d'autres. Pendant qu'il dessinait les courbes de la jeune femme, cette dernière glissai ses mains sous l'épais haut en coton du rouquin qui commençait à lui tenir indécemment chaud malgré la fraîcheur de la nuit du Désert, puis il le délaissai au sol comme un vieux chiffon. Il se penchai de nouveau vers sa partenaire pour lui dévorer le galbe de la nuque de ses lèvres, descendant ses mains jusqu'au bas de son dos pour se saisir de ses fesses pendant qu'elle s'affairait à débarrasser le rouquin des dernières masses de tissus qui couvraient sa peau. Leurs corps et leur souffle entre-mêlés, aveugles par l'obscurité de la demeure, ils ne se fiaient chacun qu'à leurs autres sens pour se comprendre. Des sens exaltés par la dopamine qui se libérait à haute dose dans leurs veines sous les caresses et les baisers qu'ils s'échangeaient, laissant régulièrement s'échapper gémissements et souffles rauques. Le Kaahi se saisit du corps nu de la jeune femme pour la lever à quelques centimètres du sol, suffisamment pour qu'elle puisse s'installer sur la table derrière elle. Une position bien plus confortable pour tous les deux, car sa partenaire venait de gagner quelques centimètres non négligeable. Il jouai encore un peu avec le corps de l'Humaine et ses émotions, baisant son bas-ventre, remontant son nombril, léchant les tétons de ses seins, mordant le lobe de son oreille. Alors qu'il entamait des mouvements de bassin régulier sur celui de sa partenaire, d'un geste lent elle le guidai jusqu'à son intimité avant de le gratifier de la marque de ses ongles dans son dos tandis qu'il la pénétrai dans un mouvement de vas et viens, de plus en plus fort. L'un dans l'autre, l'un sur l'autre, à l'unisson, ils ne faisaient plus qu'un dans la luxure, leurs lèvres ne se séparant de la chaire de l'autre que pour expirer leur jouissance mutuelle. La nuit commençait à peine. Elle promettait d'être longue et délicieuse.
La morale compose les trois quarts de la vie et le sexe, la moitié.
Dernière édition par Kjěll Oesman le Ven 29 Mai 2020, 19:49, édité 1 fois
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Jeu 12 Sep 2019, 18:04
L'Orgie
Cela faisait plutôt longtemps que je lambinais dans les escaliers, sans me soucier des vagues protestations qui venaient chatouiller mes oreilles. Quelques courageux osaient articuler une réclamation du bout des lèvres mais ils ne s'attardaient pas vraiment auprès de moi. C’était sans doute ce qu’on appelait l’instinct de survie. Je grognais comme un ours, presque de manière inconsciente, et je ressemblais moins à une adorable peluche qu’à un carnivore revêche prêt à mordre à la première occasion. Ma tête tomba lourdement entre mes mains, dans un souffle renfrogné et un peu bougon. Mon crâne me faisait un mal de chien et je massais doucement mes tempes, comme si cela pouvait changer quoi que ce soit. C’était tout simplement insupportable. Une journée abominable, ponctuée par les ébats brûlants d’une bonne partie des habitants des Terres du Yin et du Yang. Tout ça, dans ma petite caboche d’homme marié et heureux en ménage qui n’avait rien demandé à personne. Moi qui croyais que mon rôle était de connaître le destin de ce monde, je ne m’attendais pas à subir les positions sexuelles préférées de parfaits inconnus - ou pas, ce qui était d’autant plus dérangeant. J’avais dû assister, un peu impuissant - oh ça va, si on ne peut même plus faire de l’humour - aux batifolages embrasés d’une dénommée Cassiopée qui avait su satisfaire quatre frères au cours de la même soirée - ah, la famille ! - et qui allait sûrement avoir un réveil difficile le jour où elle allait enfin comprendre qu’elle était enceinte sans savoir de qui - moi je savais ! Enchanté aussi de savoir que la petite Aylivæ Song était une dominatrice dans l’âme aimant chevaucher ses partenaires avec fougue, tandis que la Khæleesi préférait se tenir à quatre pattes et qu’on la prenne avec force - bon, j’avoue je n’avais pas eu besoin de mes dons sur ce coup là - ou que la petite Séléna Taiji était toute émoustillée à l’idée d’être soumise - quinze ans de thérapie pour moi merci - tout ça pour finir noyé dans les fantasmes de la Reine des Magiciens - très imaginative je dois l’avouer mais notre prochaine entrevue risquait d’être un tantinet gênante. Surtout pour moi. Quant aux saucissons … J’aurais vraiment apprécié que les Réprouvés ne m’enseignent pas de nouvelles façons innovantes et définitivement inventives de s’en servir. Ils allaient être banni de mon Royaume. Les Réprouvés ou les saucissons, je ne savais pas encore. Je n’étais même pas sûr de pouvoir côtoyer l’un ou l’autre à l’avenir. Quant aux Chamans et aux Déchus … Qu’ils aillent tous vous faire foutre. Bon, ça, c’était déjà fait visiblement. « Drôle de vie. » marmonnai-je. C’était officiel : les Taiji allaient avoir ma peau. D’une manière ou d’une autre. Cette Démone, j’allais lui faire bouffer ses dents. Est-ce qu’elle avait pensé à moi ? Non, évidemment. J’étais juste à deux doigts de libérer mon spleen sur le monde entier pour calmer les ardeurs de la population et causer une vague de suicides - après une vague de sauteries en tout genre, ça aurait plutôt amusant. J'imaginais les gros titres des gazettes et cela m'arracha un ricanement.
Puis un parfum apaisa mon esprit. Une odeur veloutée et un peu capiteuse, avec des notes très subtiles de vanille. Un bouquet floral, très frais. Alléchant. Je relevai brusquement la tête sur la tasse de café qu’on me tendait. Du café bien chaud. Rien que pour moi ! Mais mes yeux allèrent se planter dans les grandes mirettes bleues de ma femme, qui me regardait avec un sourire doux et franc. « J’ai pensé que ça te ferait plaisir. » murmura-t-elle, sans se rendre compte que je la dévorais du regard. Des heures que je visualisais des choses pas très nettes. Je n'étais qu'un homme. Je tendis la main, non pas pour m’emparer du breuvage mais pour agripper son bras. La tasse dégringola les escaliers pour se fracasser plus bas. Il y avait du café partout. Mais je m’en moquais. Je serrais mon épouse contre moi, le nez plongé dans sa gorge. C’était son parfum à elle qui me faisait tant d’effet. « Hum. » grommelai-je, sans bouger d’un pouce. Elle eut un petit rire et glissa ses doigts dans mes cheveux en bataille. Des décennies qu’elle essayait de me coiffer, sans succès. Ma chevelure était trop autonome pour se laisser dompter. J’avais même peur de les couper : c’était une entreprise périlleuse car ils ne se laissaient pas faire. « Caleb ... » commença-t-elle. Quelque chose, dans la façon qu’elle avait de prononcer mon prénom, me fit comprendre que l’interrogatoire allait débuter. « Où sont les enfants ? » Evidemment. « En sécurité. » - « Caleb ... » - « Le monde entier est mort de faim, aujourd’hui ! Pas question qu’on touche à mes filles. Un type a voulu s'approcher de Néphélie. Je l'ai mordu ! » Elle secoua la tête, parfaitement consciente que j’étais buté sur certains sujets. Qu’on me pardonne d’être un papa poule. Elle resta dans mes bras, sans rien dire, à caresser mes cheveux. J’en avais besoin. « Ca va aller … ? » finit-elle par demander. « Toujours. Tant que tu me supportes. » Elle avait beau être ma compagne, il était hors de question de l'assommer avec mes questionnements existentiels et un brin dépressif. Et puis … Je ne mentais pas. J’étais prêt à tout, pourvu qu’elle reste à mes côtés. « Je t’aime, Illithya. Pardon pour … A peu près tout. » Elle déposa un léger baiser sur ma joue. « Moi aussi. Merci d’être … A peu près tout ça. »
Requinqué par cette séance de câlins romantiques au beau milieu des escaliers du Palais, il fut plutôt facile d’enchaîner mes rendez-vous de la journée, sans trop penser aux parties de jambes en l’air plus ou moins improbables qui se déroulaient un peu partout dans le monde. Il fallait simplement que j'évite de lire dans les pensées de mes proches et conseillers, qui peinaient à se concentrer. Il n’y avait pas à dire, certains étaient quand même aventureux … « Tiens, Primrose ... » J’avais interpellé la Sirène, qui venait de surgir dans le couloir par une porte qu’elle n’était pas censée pousser. Elle était échevelée, débraillée et avec les joues roses. Enfin … Moins vertes que d’habitude en tout cas. Pas besoin d’être le Sin Luxinreïs pour comprendre qu’elle avait passé un moment torride avec un parfait inconnu. Un de mes Oracles. Fantastique. Elle rougit davantage, gênée d’être prise la main dans le sac. Pour ma part, je préférais jouer à l’idiot et ne pas relever. Mon esprit était aussi clair que de la compote et je faisais en sorte, autant que possible, de ne pas fliquer ma famille. Pas trop. « Est-ce que tu as vu ma moitié ? » C’était le petit surnom affectueux et moqueur que je donnais à ma femme, quand elle n’était pas dans les parages. Elle était tellement petite … Surtout comparée à moi. C’était plutôt légitime. « Euh ... » bredouilla-t-elle en me faisait les gros yeux. Oups. Elle était là. Je poussai un très long soupir, les yeux fermés, avant de prendre une grande inspiration et me retourner, avec un air jovial totalement surjoué. Il fallait que je fasse diversion avec un autre sobriquet. « Illithya ! Je te cherchais, ma puce. » Hum … Ce n’était peut-être pas le meilleur choix pour détourner son attention de mes allusions douteuses sur sa taille. « Tu as passé une bonne journée, mon petit coeur ? » C’est ça. Enfonce toi, abruti. Tu vas dormir sur le canapé cette nuit. D’autant que je l’appelais toujours de la même façon normalement. “Ma douce”. Je pris le temps de la détailler, avec la prudence d’un caribou face à un lion. Son expression était limpide. Elle me regardait avec défi, un sourire carnassier sur son minois d’ange. Pas de doute, le caribou allait se faire bouffer. Il ne me restait plus qu’une solution. Je devais faire ce que tout homme digne de ce nom ferait, à ma place. Courir. Loin. Vite. Sans me retourner. Dans la direction opposée.
Oui. Je n’étais qu’un lâche. Mais à tout ceux qui pensait que mon épouse était une personne forte et intrépide, ayant le courage de supporter mes excentricités et mes lubies … J’aimerais rappeler au monde entier que cette demoiselle était avant tout une Taiji. Elle savait parfaitement comment me mettre à genoux. Mais je restais plus grand qu’elle, même dans cette position.
« Ta … Moitié ? » souffla-t-elle, en faisant courir son doigt sur le rebord du verre. Il aurait été déraisonnable de fuir le dîner. J’avais eu la merveilleuse idée d’expédier les enfants : j’étais donc seul avec mon épouse, qui semblait se délecter de la situation. Je savais que c’était une petite vicieuse. « Quoi ? Ce n’est qu’un surnom entre amoureux. » - « Hum hum. » Elle n’était pas dupe pour un sou. « Tu sembles plutôt bien résister à tout cela. L’appel de la luxure. D’autant que ton esprit doit être envahi d’images assez … suggestives. Ce n'est pas trop ... dur ? » murmura-t-elle avec un sourire taquin. Est-ce que j’étais en train de rêver ou elle était vraiment en train de me chauffer ? « C’est que … euh ... » - « Je pensais que ... » Elle pencha doucement la tête sur le côté. Ses boucles blondes glissèrent le long de ses épaules nues. Elle se mordit la lèvre, en m’envoyant une oeillade parfaitement claire sur ses intentions. « Je ne suis pas aussi forte. » Okay. Illithya : 1. Caleb : 0. « Tu es impitoyable, ma douce. » - « Je ne fais rien de spécial. » - « Bien sûr. Je compte bien rétablir le score. » - « Pourquoi ? Tu comptes les points dans ta tête ? » - « Bien entendu. Depuis notre première rencontre. » - « Puis-je connaître les résultats ? » - « Je mène. Quinze points d’avance. » Elle eut un petit rire. « Tu peux le croire, en tout cas. » - « C’est moi ou il fait chaud ? » - « Hum ... » Elle fit glisser son doigt sur ses lèvres. Il descendit le long de sa mâchoire pour s’attarder sur sa clavicule. Mon verre de vin était vide. Quand est-ce que je l’avais descendu, au juste ? Sûrement à l’instant. Je commençais à trépigner sur ma chaise, comme un gosse devant un paquet de bonbons. Mais je défiais quiconque de résister à cette sucrerie là, avec son petit popotin qu’elle dandinait de façon stratégique pour me faire perdre les pédales. « Tu sais que si je décide de te traquer, tu ne pourras pas m’échapper ? » - « Je compte quand même essayer. » Quelques secondes s’écoulèrent, simplement passées à nous dévisager. Puis je quittai ma chaise pour me rapprocher de ma femme, qui me scrutait avec attention. Elle attendait le bon moment. Plus que quelques pas et j’étais à ses côtés. Mais elle se releva pour détaler comme un lapin, et je me mis à ses trousses avec la ferme intention de faire taire son insolence de manière peu conventionnelle. En évitant de penser que je m’apprêtais à faire des bêtises avec mon épouse parce qu’il y avait dans l’air un arôme de luxure propagé par la Taiji en Chef. Savait-elle seulement qu'elle allait plus ou moins être responsable de l'apparition d'une nouvelle Mitsuko, à ce rythme ? Peu importe. J’avais toujours envie de coucher avec ma femme. Un mètre cinquante cinq de bonheur, ma Illithya. Mais pour l’heure, nous nous courrions après comme des gosses dans le Palais. « Tu triches ! » rouspéta-t-elle. J’étais apparu au détour d’un couloir avec un sourire suffisant et un peu crétin vissé aux lèvres. « C’est dans ma nature, ma douce. Je ne joue jamais selon les règles. » - « Moi non plus. » Et elle traversa le parquet pour disparaître de ma vue. « Hé ! »
Les jardins. Bien entendu. C’était l’un de ses endroits favoris. « Attrapée. » m’écriai-je, victorieux, en serrant ma femme contre moi. « Mais oui … Tu as gagné. » souffla-t-elle, avec le ton de celle qui sous-entendait qu’elle avait volontairement perdu la partie. « Mettrais-tu en doute mes talents de chasseur ? » Je la plaquais davantage contre mon torse, et elle enroula ses jambes autour de mes hanches. Argh. Il était tard et il faisait un peu frais. Pourtant … J’avais vraiment très chaud. Je me sentais prêt à affronter les Terres Glacées, même torse nu. Cette femme aurait pu causer une hausse générale des températures. « Mais non. Je sais qu’il ne faut pas blesser l’égo des mâles. » Elle effleura mes lèvres avec les siennes, et mes mains se posèrent sur ses hanches. « Tu ... » - « Caleb. » Elle posa son index sur ma bouche. « Arrête de réfléchir. Ne pense à rien. » Je lui souris, avant de la serrer davantage dans l’étau de mes bras. En quelques pas, elle fut plaquée contre le mur. De quoi ? Palais ? Dépendance ? Abri de jardin ? Je n’en savais foutrement rien. Elle m’avait ordonné de débrancher mon cerveau. J’avais obéis. Mes mains commencèrent à froisser la soie de sa robe, pour caresser doucement la peau veloutée de ses jambes. Elle poussa un petit gémissement contre mes lèvres, bien plus efficace pour m’enivrer que n’importe quel alcool. C’était toujours un plaisir de goûter à cette femme, à ce corps terriblement désirable. A cette peau sucrée, douce comme du velours. Mes doigts glissaient sur le galbe de ses hanches, sous l'arrondi de ses seins. Ils traçaient inlassablement ses courbes, dessinant chaque ligne de sa silhouette avec adoration, comme si je découvrais pour la première fois la chute de ses reins et l’intérieur de ses cuisses. Elle écarta doucement son visage du mien, le temps de m’adresser un petit sourire. Elle passa ensuite l’une de ses mains sous ma chemise, tandis que l’autre s’occupait de la déboutonner. Mes lèvres allèrent sur celles de ma femme, avant de dévier sur sa gorge. Ce n’était peut-être pas raisonnable de s’adonner à ce genre de plaisir, en ce lieu peu intime. Je m’en moquais éperdument. Je continuais à tirer, tout doucement, sur les rubans de sa robe pour défaire le laçage, et la délester de tous ces vêtements, bien inutiles. Je voulais juste la sentir, nue, contre moi. A vibrer sous mes mains. Je plongeai alors mes yeux dans les siens, et un doigt curieux sous sa lingerie. « Caleb ... » Une supplique. Elle en voulait davantage.
Mais tu as voulu jouer, chérie. A présent, c’est moi qui contrôle. Et j’avais la ferme intention de lui faire crier mon prénom toute la nuit.