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 Les braconniers //Avec Skiadram//

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Mer 27 Mai 2015, 23:14


Thalie avançait, dans la forêt que l'on connaissait pour ses murmures. Pourtant, la Fae se fichait de ces détails, elle se fichait de ce que disaient les hommes. Aucun ne méritait d'être écouté. Tous autant qu'ils étaient devaient finir sur un gibet de potence, brûlés vifs ou la gorge tranchée. Plus le temps passait, plus la jeune femme que Thalie était comprenait quelle était la réalité du monde, la cruelle vérité. Soit les individus étaient trop mauvais pour comprendre le respect dû à la nature, soit ils étaient trop maladroits pour prendre soin de cette dernière. Loin se trouvait la jeune Fae naïve, pensant que le monde était naturellement bon. Thalie avait compris, à ses dépends, qu'il valait mieux être prudent, se méfier de tout un chacun. Mais à présent que le temps avait passé, ce n'était plus de la méfiance qu'elle éprouvait pour les hommes mais une haine viscérale.

Son jardin avait été détruit par un individu inconnu. Une Fae devait tuer ceux qui osaient s'en prendre à la nature pour apaiser son cœur. Pourtant, elle ne l'avait pas pu. Personne ne savait qui était le coupable, qui était celui qui, durant les événements précédents, avait osé détruire son jardin. La stupeur avait donc fait place à la tristesse et la tristesse avait fait place à la haine du genre humain. Heureusement, Thalie n'était pas assez forte pour faire des éliminations de masse. Sinon, elle aurait sans doute incendié autant de villages qu'il lui eut été possible d'embraser.

Thalie marchait à travers les ronces et les arbres effrayants. Ils ne lui faisaient pas peur. Elle se sentait comme eux, vide de toute joie, à l'abandon. Le mal s'emparait doucement de son cœur et cela ne pouvait même pas se voir. En effet, en temps normal, les Faes qui devenaient maléfiques voyaient leurs ailes se noircir. Néanmoins, Thalie n'avait plus d'ailes depuis la coupe des nations. Arrachées, coupées, on ne pouvait voir que deux grandes cicatrices sur le dos de la jeune femme. Jamais les choses ne seraient comme avant. Honteuse, elle ne souhaitait plus jamais croiser l'une des siennes. Elle resterait seule jusqu'à la fin de son existence, perdue dans les méandres de son cœur meurtri par les actes irréfléchis des hommes.

De taille humaine, la jeune femme portait de vieux vêtements de voyage marrons qu'elle avait trouvé dans un village. On les lui avait donné pour qu'elle s'en aille, cette dernière maudissant ceux qu'elle croisait à coup de jurons. Et puis, depuis quelques temps, comme si les voies maléfiques étaient plus simples à parcourir, sa magie s'était développée. Elle n'était plus celle qu'elle avait été jadis, la Fae prête à aider qui croisait sa route. Aujourd'hui, elle était capable de laisser mourir ceux qui lui demanderaient de l'aide sans aucune hésitation, sans aucun remord. Tout ce qui méritait son attention et ses soins était la nature, le reste n'importait plus. Elle finit par s'arrêter, entendant des voix s'élever.

« Nous devrions rentrer, nous chercherons les braconniers un autre jour. »

« Oui, tu as raison, la nuit va bientôt tomber et déjà que ce lieu m'effraie dans la journée, ne tentons pas le diable. ».

Thalie sortit de sa cachette, demandant d'une voix ferme :

« Quels braconniers ? »

Il ne manquait plus que cela, que des hommes essayent de s'en prendre à la faune. La Fae n'avait pas l'intention d'aider ses interlocuteurs mais si elle pouvait débarrasser le monde de vauriens, elle le ferait avec plaisir. Le temps de la paix était terminé. L'un des hommes sursauta, surpris de voir quelqu'un ici. Et puis, l'environnement n'aidait pas, anxiogène de nature.

« C'est... c'est une rumeur sur des braconniers qui pousseraient les prédateurs de la forêt des murmures hors de celle-ci. Ça déréglerait l'environnement... ».

Thalie voulait bien le croire. Si des créatures vivant normalement ici se rendaient ailleurs, elles pouvaient effrayer d'autres animaux qui changeraient également de territoire... Tout ceci serait sans fin et les dommages importants pour la faune et la flore en général. Bien sûr, les hommes en souffriraient aussi, mais à moindre échelle sans doute.

« Mais nous allons rentrer au village maintenant, il se fait tard. Et vous devriez en faire de même, les lieux ne sont pas sûrs... ».

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Ven 29 Mai 2015, 23:44

Skiadram, sortait tout juste du bois. Essoufflé, il s’adossa à un arbre, sa quête avec Melody l’avait épuisé. Néanmoins, à la vue de l’épais brouillard qui avait enfin disparu de son champ de vision, il esquissa un large sourire de satisfaction, sa mission avait été un franc succès. Le traître était mort et l’honneur de sa race nettoyé. Il s’était vraiment amusé, malgré quelques déceptions comme par exemple le manque de créatures dans la forêt. Où étaient-elles passées ? Skiadram avait pourtant entendu et comprit que celles-ci pullulaient dans la forêt, quelque chose les auraient-elles fais fuir ? Mais il n’était pas l'heure de se poser la question, Skiadram était affamé, près de trois jours s’étaient écoulés sans qu’il ne mange, en effet, il lui avait été très dur de trouver la sortie de la forêt. Après avoir accomplie sa mission, il avait erré pendant trois jours dans la forêt, à la recherche de la sortie. Il dût lutter contre les illusions et les attaques des créatures forestières aussi bien le jour que la nuit. Mais quel jour ? En effet, pas un brin de lumière ne passait dans la forêt, impossible de connaître l’heure où le moment de la journée, tout n’était que nuit. Sur vingt-quatre heures, Skiadram estimait qu’il avait dormis deux heures. Heureusement pour lui, contrairement aux terres arides, l’eau se trouvait en abondance dans la forêt, l’humidité et le brouillard en produisaient en permanence, il ne mourut donc pas de soif. Skiadram devait en partie sa survie à Kurômori, son drac’. Sans son écholocation, Skiadram aurait déjà été tué par une panthère à plaques sans même s’être rendu compte de sa présence, il aurait aussi pu tomber dans les nombreux pièges des papouches. Par ailleurs, il n’était pas seul à avoir faim, Kurômori le manifestait plus que tout. Bien que se soit lui qui eu ingurgité la totalité des créatures tuées par Skiadram, son estomac lui en demandait toujours plus. Il tirait la tête habituelle qu’il avait quand il avait soif. Soif de sang…

C’est alors que Skiadram aperçu deux hommes qui semblaient également quitter la forêt. Désireux de trouver une auberge pour manger et dormir, il les aborda. « Bonsoir messieurs. Excusez moi mais cela fait trois jours que je erre dans cette maudite forêt et m’en voilà enfin sortit. Je suis exténué, pourriez vous m’indiquer le chemin que je dois prendre afin de trouver une auberge où dormir et me nourrir ? » Les deux hommes me regardèrent l’air béat, l’un deux répondit : « Très certainement mon brave, c’est miraculeux que vous soyez encore en vie ! Nous rentrons au village, il y a de quoi se loger et se nourrir là-bas, il suffit de suivre le sentier, souhaitez vous rentrez avec nous ? Vous nous raconterez ce qu’il vous est arrivé. » Quoi ? Ces misérables humains pensent sincèrement  que je vais les accompagner gentiment, moi, un parfait inconnu sorti des bois les plus étranges du continent naturel ?! Ils veulent me partager leur sympathie ? Quelle naïveté, quelle stupidité, l’existence de ce genre de personnes est une véritable insulte à notre monde. Ils méritent tous deux que je les tues, mais comment vais-je m’y prendre ? C’est alors que j’entends de la salive tomber sur le sol, je lève légèrement les yeux et je vois Kurômori perché à une branche, la gueule ouverte et les yeux fixés sur les humains. Ceux-ci ne l’avaient même pas remarqué. Un sourire malicieux s’afficha lentement sur mon visage... «  Tu as faim Kurômori ? » Les deux hommes ne comprenant pas, se pressèrent. « Monsieur ? » Je levai alors mon doigt vers le haut. Les deux hommes levèrent lentement la tête et virent le drac’. « Qu’est ce que cela signi… » Les têtes des deux hommes roulèrent par terre, il avait suffit que quelques secondes d’inattention de leur part pour que je les décapite d'un coup, à l’aide de mon épée. C’est alors que Kurômori se laissa tomber sur le sol et se précipita sur les cadavres des humains. Je me mis à rire, il n’y avait rien de plus drôle que de voir deux innocents se faire sauvagement déchiqueter et dévorer par un drac’ après avoir été décapités net. Leur ignorance leur avait coûté la vie, il n’y avait rien à redire sur cela.
C’est alors que j’entendis un bruit de brindilles qui se brisent, je me retournai vers les buissons et j’aperçus une petite fille. « Hum ? Qu’est ce que c’est ? Une enfant ? »


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Jeu 11 Juin 2015, 20:31


Les yeux de la Fae se posèrent sur les deux hommes à terre, à moitié déchiquetés par une créature qu'elle n'avait, auparavant, jamais vu. Thalie plissa les yeux un instant, fixant le carnage sans vaciller. Ces humains là n'étaient sans doute guère méchants mais ils n'en demeuraient pas moins des humains. Si eux n'avaient pas porté outrage à la nature, leurs ascendants avaient dû le faire, et sinon, les descendants de ces derniers s'en chargeraient. Les hommes étaient cruels et ne méritaient rien : ni de vivre, ni de bénéficier d'une quelconque charité. Elle ne les aurait pas tué ceux là, mais puisque le sort en avait décidé ainsi, tant mieux. La Fae avait vécu le tourment de son jardin. A présent, plus rien ne l'étonnait, plus rien ne pouvait la peiner. Il n'y avait dans son cœur qu'une rage immense qui ne demandait qu'à être extériorisée.

Seulement, la seule chose qui l'embêtait était qu'ils ne pourraient pas lui parler plus amplement des braconniers. Peut-être qu'au village elle trouverait plus amples renseignements, mais, à présent, c'était comme partir de rien. Elle ne se voyait pas particulièrement parcourir la forêt de fond en comble à la recherche de ces derniers. Elle avait très peu de chances de les trouver ainsi et... plus que tout, il y avait cet individu qui se dressait sur son chemin. S'il avait tué ces hommes, il pouvait très bien avoir les mêmes intentions vis à vis d'elle.

« Je ne suis pas une enfant. »

Thalie était de petite taille, c'était certain car elle ne maîtrisait pas assez ses pouvoirs pour atteindre celle d'un humanoïde normal, mais elle n'aimait pas qu'on la prenne pour plus jeune qu'elle n'était. En réalité, elle faisait vraiment enfant. La blondeur de ses cheveux n'aidait pas, ni ses joues légèrement arrondies. Ses yeux bleus renforçaient cette impression également. Seulement, la Fae n'était plus naïve, elle n'était plus celle qu'elle avait été, candide et naïve, positive et altruiste. Aujourd'hui, la haine, la cruauté et la solitude avaient remplacé ces traits de caractère.

« Si je suis ici, c'est pour trouver et éliminer des braconniers qui portent atteinte à la nature. »

Si elle avait encore ses ailes, elle aurait pu parcourir la forêt en un rien de temps. Mais ce n'était plus possible. Elle ferma les yeux un instant, serrant ses mâchoires avant de porter de nouveau son regard sur l'étranger. Cheveux noirs et rouges, yeux rouges, il ne semblait pas être ici pour se promener. La preuve était à ses pieds. Seulement, un animal l'accompagnait et c'était pour cette raison que Thalie lui avait parlé des braconniers. Il serait sans doute intéressé et abandonnerait l'idée de la tuer. Néanmoins, s'il essayait, elle répondrait en conséquence.

« Je suivais ces hommes pour avoir plus d'informations... Mais maintenant il me semble qu'ils ne parleront plus. »

C'était un fait inéluctable. Elle finit par murmurer.

« Tant mieux dans un sens. »

Thalie protégerait la nature au péril de sa vie. Elle l'avait toujours pensé mais avant, cela n'était que dans une optique pacifique. Elle voulait la paix et l'harmonie. A présent, elle souhaitait détruire l'humanité toute entière. Même cet homme là, devant elle, la dérangeait. Seulement, elle espérait que le géant pourrait l'aider. S'il était concerné par le sort de la nature, alors peut-être l'épargnerait-elle.

« Je vais avoir besoin de main d’œuvre pour débusquer les braconniers. Vous venez de tuer celle que j'avais éventuellement trouvé. »

S'il suivait son raisonnement, il comprendrait qu'elle avait l'intention qu'il remplace les deux cadavres gisant au sol. Elle s'avança, marchant sur le corps de l'un comme s'il s'agissait ni plus ni moins d'un paillasson. A quelques centimètres de l'inconnu, elle finit par lui dire doucement.

« Je vais au village chercher de plus amples informations. Si cela vous dit, venez. Si vous ne voulez pas m'aider, en revanche, priez les Ætheri pour ne jamais recroiser mon chemin. Je n'aime pas beaucoup les humains et leurs dérivés... ».

Elle sourit, d'un sourire froid, dénué d'une quelconque chaleur. Elle n'avait pas peur, pas peur de la mort. Depuis que son jardin avait été détruit, elle se fichait de ce qu'il pouvait lui arriver. Cela faisait sa force en un sens ; Une douce folie qui germait au fond de son cœur et qui, au fur et à mesure que les heures passaient, en faisait un être abominable.

« Je m'appelle Thalie Uranie au cas où vous souhaitez vous joindre à moi. ».

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Jeu 25 Juin 2015, 21:56

Je fixais l’enfant du regard. Elle était petite, blonde aux yeux bleus. Elle ressemblait à un ange. Devais-je également la tuer ? Elle avait sûrement assisté à ce massacre, elle risquait de me dénoncer aux villageois. Toujours le regard froid, je dégainai lentement mon épée en sa direction. C’est alors qu’elle déclara « Je ne suis pas une enfant. » Cette réponse fut quelque peu inattendue, si elle n’était pas une enfant, qu’est ce qu’elle était ? La gamine me fixait droit dans les yeux, serait-ce de la provocation ? Elle se remit à parler et me raconta qu’elle était là pour éliminer des braconniers. Des braconniers ? Mais qu’elle genre de gamine chercherait à tuer des braconniers ? Elle poursuivit en disant qu’elle suivait les deux hommes que je venais de tuer pour avoir de plus amples informations sur ces fameux braconniers. Je fus étonné, elle était si… si indifférente vis-à-vis de la mort de ces deux malheureux. Cette enfant était louche, je devais me méfier d’elle, qui sait qu’elle genre de créature pouvait-elle cacher sous cette apparence enfantine ? Néanmoins, je continuais de l’écouter, elle m’intriguait beaucoup. Elle déclara ensuite qu’elle avait besoin de main d’oeuvre pour débusquer les braconniers. Insinuait-elle que je doive l’aider dans sa tâche maintenant que j’avais tué ceux qui auraient pu l’aider ? Elle se rapprocha très près de moi, allant même jusqu’à marcher sur un cadavre. Je la dévisageais de toute ma hauteur, avec mes yeux rouges qui luisaient dans la nuit. Je cherchais à l’intimider mais elle semblait toujours aussi indifférente. Cette petite avait du cran. Elle n’était forcément pas humaine, du moins, à en juger par son attitude, elle n’en donnait vraiment pas l’impression. Je continuai de l’écouter et elle me dit qu’elle partait au village. Elle me proposa d’y aller avec elle et insinua que je risquais la mort si je me voyais lui refuser sa demande. Elle me parla aussi de prier ces… Aetheri ? Le maître des arcanes m’en avait déjà parlé une fois mais je ne savais toujours pas ce que c’était. Mais le mot prier retint mon attention, les Aetheri seraient donc des divinités ? Mais elle me fit rapidement sortir de mes pensées en me déclarant qu’elle n’aimait pas les humains et leurs dérivés. Je me sentis insulté, les démons de simples dérivés des humains ? De ces vulgaires créatures immondes et stupides que sont les humains ? Je ne pouvais tolérer une telle offense mais alors que je m’étais décidé à la tuer, elle se mit à sourire. Un sourire glacial, dénué de sentiments.

Je m’arrêtai net, regardant l’enfant me sourire. « Je m'appelle Thalie Uranie au cas où vous souhaitez vous joindre à moi. » Kurômori allait se jeter sur l’enfant quand je lui fis geste de s’arrêter. Je soupirai légèrement et rengainai mon épée dans son fourreau. « Cette fillette… » songeais-je. Je pris alors enfin la parole, prenant un ton grave et froid « Je suis Rekto Skiadram, un démon de sang-pur, et non un dérivé de ces pathétiques et pitoyables humains. Vous insultez ma race en osant la qualifier de simple dérivée, ma race est unique en son genre, les autres races ne mérite pas d’être comparées à la notre tellement celle-ci est suprême, alors que les choses soient claires, si vous souhaitez rester encore en vie et discuter un peu plus avec moi, ne vous avisez plus jamais de tenir ce genre de propos vis à vis de mon espèce car visiblement, vous n’en savez rien. » Je la fixai d'un regard glacial, comme pour l’inciter à se taire. Je repris la parole « Vous n’êtes pas humaine… N’essayez pas de me le cacher, je l’ai très bien compris. Quel genre de gamine chercherait à tuer des gens ? Vous dites ne pas être une enfant et vous n’êtes pas humaine, qu’est ce que vous êtes alors ? J’attends une réponse claire et nette car si je m’aperçois que vous cherchez à me mentir, votre tête ira retrouver celle des deux imbéciles et votre corps l’estomac de mon drac’. » Je lui laissa quelques secondes afin qu’elle comprenne bien ma menace puis je me remis à parler. « Et puis… Qu’est ce que c’est que cette histoire de braconniers ? Vous demandez mon aide mais vous ne m’expliquez rien, comment voulez-vous que j’accepte ? Et puis, n’allez surtout pas croire que je vais décider de vous aider sur un coup de tête, je n’accepterai que si il y a une certaine somme d’argent à la clé, je suis un mercenaire-assassin, pas un répugnant héros de contes de fées. » Je ne mâchai pas mes mots, elle devait se mettre dans le crâne que mon aide n’était pas gratuite. « Soit, je me rends également au village, mais pour me reposer brièvement, si vous rassemblez assez d’informations et que vous trouvez un moyen de me payer, que ce soit par vous ou par les villageois, je pourrais accepter de vous aider dans votre extermination de braconniers… Vous me trouverez à l’auberge du village. » Je tournai alors les talons à la gamine et je partis avec mon drac’ en direction du village.
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Jeu 09 Juil 2015, 14:33


Un petit sourire s'installa sur les lèvres de Thalie alors qu'elle interpellait l'homme qui était un train de s'éloigner.

« Ne vous inquiétez pas, je n'avais pas l'intention de me faire passer pour une Humaine. Cela dit, vous trouverez à quel peuple j'appartiens seul, puisque votre race est tellement suprême, mon seigneur ! ».

C'était du sarcasme pur et dur. La Fae le trouvait bien orgueilleux mais pouvait-elle vraiment lui en vouloir ? Il ressemblait à tous les autres, ces êtres qui avaient été créés par la nature et qui, pourtant, ne la respectaient pas. Thalie savait depuis longtemps que chaque peuple avait des coutumes différentes. Ils ne pouvaient pas tous être amis ou même se comprendre. Cet homme avait sa vision des choses, elle avait la sienne et ils n'étaient guère semblables. Ce que l'on ne comprenait pas effrayait. Et la peur rendait cruel. Mais, parfois, la curiosité l'emportait et là, la communication devenait possible. Mais avait-elle seulement envie de communiquer avec lui ? Là était la question. Thalie le laissa donc partir, réfléchissant à ses paroles quelques minutes, le temps de fouiller les poches de braconniers. S'ils avaient de l'argent, elle n'allait pas se priver pour le leur dérober. Même s'ils avaient voulu aider la nature, probablement, ils n'en restaient pas moins que des créatures humanoïdes. Ils avaient forcément fait du mal à la nature à un moment de leur existence. La mort était leur sentence. Ils mourraient tous de toute façon, un jour ou l'autre.

Thalie réfléchit. Elle n'avait pas peur de sa menace. Beaucoup aboyaient plus qu'ils ne mordaient et puis, ce qu'il ne prenait pas en compte, c'était également ses capacités à elle. Qui lui garantissait qu'elle ne pouvait pas lui couper la tête d'un simple claquement de doigts ? Cependant, elle ne savait rien de lui non plus. Qu'importe, s'il avait dû la tuer, il l'aurait sans doute déjà fait. Le premier problème était donc qu'il ne souhaitait pas travailler gratuitement. En était-ce vraiment un ? Elle pouvait toujours inventer une histoire, lui dire qu'elle avait trouvé une somme d'argent qu'elle lui remettrait à la fin de la mission. Rien ne pourrait prouver qu'elle mentait. Et puis, une fois le travail accompli, elle n'avait pas l'intention de rester avec lui plus longtemps. Il n'était rien pour elle, qu'un homme comme les autres, une pourriture qui ne comprendrait jamais la nature et, pire, ne chercherait jamais à la comprendre. Peut-être qu'il lui prouverait le contraire mais elle en doutait sincèrement. Les bourses des hommes étaient bien remplies, voilà qui réglerait son soucis. Elle avait de quoi le payer finalement. Après, il n'était pas dit qu'elle choisirait de lui donner l'argent. Le deuxième est dernier problème concernait les informations sur les braconniers et, là, il ne restait qu'un seul moyen d'en obtenir.

Thalie se dirigea donc vers le village. Elle allait parler aux habitants des lieux, même si elle savait que ça n'allait pas lui plaire et qu'elle risquait de vouloir en réduire à néant plus d'un. Néanmoins, ils s'avérèrent de bons conseils. Certains avaient vu des hommes louches traîner dans les parages, d'autres disaient qu'une femme était même avec eux, une Démone. Thalie en rit presque. Tiens donc, il semblait qu'il y ait au moins l'une des « amies » de son interlocuteur de tantôt. De quoi baisser un peu plus l'estime qu'elle avait pour lui. Si cette femme, qui était une Démone, s'en prenait aux animaux, pourquoi pas celui-ci également ? Finalement, fière de ses trouvailles, elle finit par se rendre à l'auberge, demandant au tenancier où se trouvait un dénommé Skiatram ou Skiadram. Il lui indiqua un numéro de chambre, pensant qu'ils étaient sans doute ensembles. La Fae monta à l'étage et poussa la porte sans frapper. Dans la nature, ce genre de considérations n'existaient pas.

« Bien, je sais à peu près où nous pourrons trouver les braconniers et j'ai de quoi vous payer. ».

Elle marqua une pause, regardant la décoration qu'elle trouvait laide au possible. Les constructions humanoïdes la dégoûtaient. Seule la nature savait faire des merveilles. Cette chambre était hideuse mais cela irait sans doute pour la nuit.

« Le problème voyez-vous, c'est qu'ils chassent certaines espèces et cela détruit l'écosystème. Certains animaux migres, entraînant la migration d'autres, et ils détruisent les plaines, les forêts parfois. Ces hommes façonnent un chaos stupides qui pourrait faire bien plus qu'amuser les êtres maléfiques. Je les imagine déjà avec leur voix grasse d'abrutis finis clamer ô combien c'est amusant. Mais toucher à la nature signifie aussi se mettre en danger. Nous ne sommes rien sans elle et certains ont la bêtise de croire le contraire et de s'attribuer une toute puissance aussi stupide qu'eux mêmes. ».

Elle détestait les êtres humanoïdes, incapables de vivre simplement, de se vanter d'une puissance hors norme, de se trouver beaux et tellement intelligents que même les Ætheri en personne ne pouvaient leur arriver à la cheville. Thalie soupira, s'avançant vers le lit où elle se coucha sans rien demander. Elle dit fermement.

« Ne vous inquiétez pas, je prend très peu de place. »

Et son corps changea, devenant minuscule, à peine cinq centimètres.

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Sam 05 Sep 2015, 23:59

Je regardais le feu lentement brûler dans l’âtre, le regard figé sur les flammes dansantes. Je songeais à l’argent que j’avais dû payer pour dormir dans cette auberge. Cent cinquante-quatre pièces d’or la nuit, c’était ce qu’on appelait du vol. À ce prix là, je m’attendais à une dégustation ou a un repas de roi, à une chambre brillante comme un diamant poli, à des draps de soie et des meubles d'époque, ainsi qu’à un matelas si confortable que l’on si endormirait presque immédiatement. Que nenni, cette auberge était médiocre, le sol était sale et recouvert de crasse, le bois des meubles et des marches était pourri et parcouru d’immondes insectes en tout genre, les draps et le matelas étaient jaunes et sentaient le moisi et on avait rien trouver de mieux à me servir qu’un gros morceau de lard bien gras ainsi qu’une bière presque imbuvable. Je crachai par terre, me jurant que je ferais rouler la tête de l’aubergiste ainsi que de son personnel, que je pillerais sa caisse et que je mettrais feu à son auberge avant de partir de ce misérable village empestant l’insoutenable odeur des humains. Mais alors que je commençais à fulminer de rage, quelqu’un fit irruption dans ma chambre sans toquer. C’est alors que je reconnu ce visage qui me semblait familier, il s’agissait de la gamine aux braconniers.  

Encore elle ? Me disais-je agacé. La fillette ne s’attarda pas sur les salutations et elle déclara immédiatement qu’elle savait où trouver les braconniers et qu’elle avait de quoi me payer. Déjà ? Me disais-je surpris. Comment si était-elle prise pour trouver cet argent si rapidement ? Sait-elle au moins combien je lui en demande ? Mais alors que j’attendais les détails concernant son rapport elle s’arrêta pour observer la chambre. Je lisais parfaitement le dégoût sur son visage, au moins cela nous faisait un point en commun bien que je pense qu’elle avait d’autres raisons de trouver cette chambre répugnante. Elle se remit à parler, mais cette fois-ci pour me faire un discours écologique, et patati migration… et patata détruit l’écosystème etc… Je ne suis pas un crétin, ces choses là on me les a maintes fois répétées dans ma jeunesse bien que cela remonte déjà à un siècle. Bien connaître la nature et ses bouleversements fait partie des choses que l’on doit savoir si l’on veux y survivre. Ce que cette enfant ne comprend pas, c’est que je me contrefiche des conséquences que peuvent avoir ces actes de braconnage sur la nature car tout simplement si ce n’est pas moi qui m’occupe de ce travail, tôt ou tard ce seront d'autres mercenaires qui s’en chargeront et le problème sera réglé.  

La gamine termina son monologue et sans rien demander, alla se coucher dans cette « chose » qui devait être le lit. C’est alors qu’après avoir déclaré qu’elle prenait très peu de place, elle se mit à rapetisser, jusqu’a atteindre la taille de mon auriculaire. « Je vois… Vous êtes donc une fae… »  disais-je presque en souriant. Cela me faisait un doute en moins, elle n’était pas une de ces créatures utilisant le changement d’apparence afin de tromper leurs proies avant de les tuer puis de les dévorer. Il s’agissait juste d’une frêle et petite fae... Comme c’est mignon… L’ironie et le sarcasme marquaient chacune de mes pensées. Je pris le temps de la saluer d’un léger hochement de tête avant d’articuler un « Bonsoir mademoiselle. » qui trahissait le peu d’intérêt que je lui portais. « J’espère pour vous que vous avez assez d’argent pour me payer… » Déclarais-je avant d’afficher lentement un sourire moqueur « C’est à dire la faible et modeste somme de cinq-cents pièces d’or… » À ce moment là je me retins de rire, bien qu’on pouvait le deviner au fin sourire cynique que j’esquissai. Cinq-cents pièces d’or était une grosse somme, même pour un travail comme celui que proposait la fae. Un autre mercenaire en aurait probablement demandé au maximum trois cents. Mais tels étaient les tarifs pour bénéficier de mes services… Certes chers, mais efficaces. « Mais venons en aux faits… Qu’avez-vous appris sur les braconniers ? Dites-moi tout dans les moindres détails. » Mais j’entendis alors le bruit des cloches de minuit. « Non, vous me direz cela demain matin. Je vous laisse ce lit, il me dégoute trop pour que je songe à dormir dedans, je me contenterais de méditer pour cette nuit. Mais je vous mets en garde sur trois points : Un, je veux être payé avant et non à la fin du travail, attention, j’ai la capacité de savoir si vous me mentez ou non. Deux, si vous n’avez pas assez d’argent je ne souhaite plus vous voir à mon réveil. Trois, si vous tentez quoi que se soit cette nuit… Comme fouiller mes affaires ou voler ma bourse… Sachez que je suis en permanence à demi-réveillé et que mon Drac’ vous observe depuis la fenêtre… » On pouvait voir depuis la fenêtre deux yeux rouges, luisants comme des rubis ainsi qu’une grande ombre aux allures de dragon. Kurômori était là, perché sur l’arbre, tel une sentinelle veillant à la sécurité de son maître. « Je vous souhaite un agréable repos… » Murmurais-je avant de me mettre en position de méditation.


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Dim 06 Sep 2015, 19:04


Couchée, Thalie réfléchit à ce que venait de dire l'homme. Elle n'avait rien pour le payer et ses conditions l'empêchaient de le berner outre mesure. Cependant, à y réfléchir, elle se demandait s'il ne serait pas plutôt un poids pour elle. Elle pouvait sans doute se débrouiller seule pour trouver les braconniers et les éliminer. Après tout, qui lui disait que Skiadram était compétent ? Il semblait se vendre à la perfection mais comme elle s'était déjà faite la remarque plus tôt : beaucoup ne faisaient qu'aboyer sans que nul acte jamais ne vienne. Ils n'avaient pas les mêmes valeurs. Lui faisait cela pour l'argent alors qu'elle vivait dans un monde où l'or n'avait aucun prix. Elle se demandait même d'où lui venait ce désir d'accumuler des choses qui ne servaient à rien. Elle finit par rire toute seule, se fichant qu'il l'entende. Elle se moquait de ces individus qui n'avaient que la consommation à la bouche, qui s'entouraient d'objets divers et variés. Si dans leur monde, posséder signifiait dominer, alors elle le leur laissait bien volontiers.

Fatiguée, elle finit tout de même par fermer les yeux, retrouver le calme et la sérénité petit à petit, bien que l'air frais de la nuit lui manquait terriblement entre ces quatre murs. Son sommeil fut court et elle se réveilla au beau milieu de la nuit, réfléchissant de nouveau à l'utilité de se trimballer un homme. Elle prit sa décision, grandissant de nouveau. Elle s'assit sur le lit un moment, contemplant les ombres qui se reflétaient sur le mobilier. Elle ne lui devait rien. C'est aussi pour cette raison qu'elle se leva et sortit de la pièce. Qu'il médite autant qu'il le souhaitait, elle, elle s'en allait.

Arrivée en bas, elle tomba nez à nez avec l'aubergiste. Elle le fixa, un petit sourire aux lèvres avant de lui préciser le numéro de sa chambre.

« Dîtes à l'homme qui est dedans que je pars sans lui. Je serai plus efficace seule qu'avec un être qui ne pense qu'à l'argent. Un jour, il comprendra qu'il y a des choses qui ne s'achètent pas. Et j'espère que quand il sera seul, perdu dans la nature, à l'article de la mort, celle-ci ne l'aidera pas. ».

« C'est un peu délicat à dire... »

« Faites le, c'est tout. »

Sa voix avait été sèche, ne laissant aucune place à une réponse quelconque. Qu'il le fasse ou non, elle s'en fichait bien en réalité. Le sort des Hommes ne la regardait pas. Elle était juste bien décidée à punir ceux qui n'avaient aucun respect. Elle les tuerait. Ce ne serait pas si compliqué que ça. Dans une région boisé, il suffisait de prendre le contrôle de quelques lianes pour étrangler un homme. Ils n'étaient rien face à la puissance de la nature et il était temps de le leur rappeler.

Pour trouver les braconniers, il suffisait d'observer les animaux. Remonter jusqu'à eux ne serait pas dur. Cela prendrait certainement du temps puisqu'il fallait suivre une piste mais elle était certaine de réussir, car elle ne lâcherait rien. Avec des ailes, elle aurait pu avoir une vue d'ensemble mais à présent qu'elle n'en possédait plus, elle devrait observer le problème sous un autre angle. Proche d'un saule pleureur, elle sourit, la branche de l'arbre se dirigeant vers elle. Rapetissant, elle s'agrippa, les pieds sur une feuille alors que la liane s'élevait dans le ciel. De là haut, à plusieurs mètres d'altitude, elle ouvrit les yeux, essayant de percer la nuit. Plus loin, à l'horizon, quelque chose se produisait, un grabuge qui ressemblait fort au déplacement d'un troupeau affolé.

« Fleurs, que se passe-t-il ? »

Obtenir une information était facile. Les fleurs communiquaient entre elle et les Faes communiquaient avec les fleurs. Pourtant, tout ce qu'elle obtient furent des murmures d'ignorances. C'était trop récent pour que le réseau fonctionne et puis, le lieu ne s'y prêtait pas forcément.

Thalie toucha de nouveau le sol, grandissant. Elle commença à avancer, détachant ses cheveux blonds pour que l'air s'engouffre entre ses mèches. La liberté appartenait à ceux qui ne possédaient pas, à ceux qui ne se laissaient pas enfermer dans des considérations abstraites et destructrices. La nature était à la base de tout, à la base de chaque vie, elle était le cœur de ce monde. Alors peu importe le temps que cela prendrait, peu importe que Skiadram change d'avis, elle trouverait ces braconniers et les punirait. Elle devrait cependant se trouver des vêtements car il était rare que ces derniers survivent à plusieurs changements de taille. Mais la nudité était le cadet de ses soucis. Elle était une Fae et la nature n'avait besoin ni d'artifices ni de faux semblants. La preuve : les arbres ici étaient tous nus. Alors, elle s'enfonça dans la terrifiante forêt des murmures.

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Mer 28 Sep 2016, 19:42

J’ouvris lentement les yeux. Le regard vide, je fixai le lit inoccupé. J’entendais l’agaçant chant des oiseaux ainsi que les insupportables cris des enfants du village : c’était le matin. « Ainsi la fae est partie… Hum, un ennuie de moins. » Je me levai, m’avançant jusqu’à la fenêtre. Je me mis à observer les petits humains jouer à leurs jeux dénués de sens. Cela me fit sourire. « Et dire qu’à leur âge moi je jouais  à étriper les enfants des familles rivales. » Je me retournai et je m’assis à la table de chevet. Là, je vérifiai l’état de ma lame et de mes divers outils d’assassinat et de survie. Bien évidemment, je pris le soin de contrôler la tension de mon arc ainsi que le contenu de ma bourse. Une fois la gestion de mon inventaire accomplie, je me redressai pour m’équiper. J’enfilai alors ma cape couleur ébène et je descendis à l’entrée de l’auberge.

« Monsieur ! Monsieur ! Ne partez pas ! » L’aubergiste m’interpellait. « Que me voulez vous encore ?! J’ai déjà payé ! » répondis-je, toujours énervé par la somme astronomique que ce voleur m’avait fait payer. « J’ai un message de la part de la fillette qui était avec vous… » dit-il d’une voix apathique « Parle. » « Eh bien en fait, c’est assez difficile à dire… » « Ne me fait pas perdre davantage de temps ou tu risques de le regretter... »  « Elle vous dit qu’elle serait plus efficace seule qu’avec un être qui ne pense qu’à l’argent et elle pense qu’un jour vous comprendrez qu’il y a des choses qui ne s’achètent pas. Elle espère que quand vous serez seul, à l’article de la mort et perdu dans la nature, celle-ci ne vous viendra pas en aide. » Skiadram resta muet pendant plusieurs secondes. Il se courba et… « HAHAHAHAHA ! » il explosa de rire. « Je n’ai jamais entendu quelque chose d’aussi ridicule ! Des choses qui ne s’achètent pas ! La nature me venir en aide ! Haha ! Haha… » Skiadram se tût. Son visage alors encore riant s’assombrit. Ses yeux se plissèrent et devinrent sévères. D’un ton glacial, il repris la parole « Douce illusion de croire qu’en ce monde il y a des choses qui n’ont pas de prix… Tout se vaut, tout s’achète, tout se vend, tout se troc. Il n’y a que des valeurs et des échanges et on ne fait que peser le pour et le contre. Il n’y a rien d’autre. Strictement rien. » Le silence régnait dans la salle, seul le crépitement des flammes se faisait encore entendre, des gerbes d’étincelles en jaillissaient « Et enfin, pour ce qui est de la nature… » Skiadram sourit « Je n’ai jamais rien attendu d’elle, tout comme elle n’a jamais rien attendu de moi. Alors que je meurs avec ou sans son aide, cela m’importe peu. » Les flammes, de plus en plus puissantes, cherchaient à s’échapper du seuil de la cheminée.

« Jolie monologue, même si je n’ai pas tout compris, tenez, c’est la maison qui offre. » L’aubergiste me tendit une bouteille d’alcool. Je le dévisageai, choqué. Ce crétin avait outrepassé avec nonchalance tout ce que j’avais dit précédemment. Je baissai alors la tête, commençant à être pris de tremblements. L’aubergiste reprit la parole « Néanmoins… Vous ne m’aviez pas dit que vous étiez accompagné d’une fillette… Je n’avais pas pris cela en compte la dernière fois… Voyons… La nuit pour une enfant… Je suis prêt à vous faire payer soixante-dix pièces d’or… Non ! Soixante-treize ! Car elle m’a fait délivré son message ! » Je laissai échapper un petit rire cynique « Alors finalement mes propos s’avèrent vrai… Mais faux à la fois… Quelle ironie… Il n’y a pas à dire maudits humains, vous trouvez toujours le moyen de mélanger le plus et le moins à votre vie courante, à votre société… De telles contradictions... Je ne vous comprendrai jamais. » L’aubergiste me regardait ahuri. Visiblement, cette fois encore il n'avait pas réussi à me suivre. Je lui déversai alors le contenu de la bouteille sur le corps. « Ne t’inquiète pas pauvre pouilleux, là où tu vas te rendre très prochainement tu auras tout le temps de réfléchir à ce que j’ai dit. » Je bousculai l’aubergiste en arrière. Les flammes derrière lui, qui commençaient à fatiguer, trouvèrent alors leur nouveau réceptacle. « AAAAAAAAAAAAH !!! » L’aubergiste hurla. Recouvert de flammes, il se mit à courir dans tous les sens, bousculant les meubles et mettant le feu à la plupart des tissus. Je regardais l’humain avec fascination, le sourire au lèvres « Aubergiste, n’est ce pas ironique ? Tu vas causer la perte de ta propre auberge ! » En effet, recouvert par les nappes en flamme, le vieux bois ne tardât pas à prendre feu à son tour. À présent, c’était toute la salle qui était en flamme. La matrone débarqua alors à tout bout de champ « Qu’est ce qui se passe ici ?! » « Oh pas grand chose, votre mari et votre auberge sont tout simplement entrain de flamber. » lui répondis-je avec sarcasme. « Toi ! Tu vas payer pour cela ! » « Encore ?! Navré mais l’échange est entrain d’être effectué. La stupidité de votre homme contre sa vie et son auberge. Il n’y a aucune escroquerie, c’est un échange équitable. Quoique je suis d’avis que votre mari devrait payer davantage... » La matrone décida alors de me charger, pointant son couteau de boucher. « Je vois… Vous aussi vous souhaitez effectuer la transition, c’est cela ? »  Je ne bougeai pas, attendant que la femme me porte son coup. C’est avec une facilité déconcertante que j’esquivai son attaque largement prévisible. Comme je m’y attendais, le couteau s’enfonça dans le mur et y resta coincé. « Ça, c’est quelqu’un qui n’a jamais appris à manier une arme. » déclarais-je d’un ton moqueur. « Ferme la morveux ! » La furie me donna un coup de tête sur le haut du crâne. Du sang coula lentement de mes mèches rouges et noires. « Morveux ? Je suis beaucoup plus âgé que vous madame. » Je dégainai alors mon épée et d’un geste rapide je l’enfonçai dans le ventre de la tenancière. Elle cracha du sang mais elle redressa rapidement la tête pour me fixer d’un regard haineux. « J’aime ce regard… Je t’attends ! Prouve moi ta valeur ! » La mégère beugla de colère et se mit à me rosser de ses énormes poings. Mais eux aussi étaient trop prévisibles et je les parai sans grande difficulté. C’est d’un air las que je lui dis « C’est donc tout ce que tu vaux ? J’ai connu bien mieux. » Je me saisis alors de nouveau de mon épée, toujours plantée dans l’abdomen de la commère, et je la poussai vers le bas avec l’aide de la superforce. Les deux intestins, le foie, l’estomac… Tout jaillit dans une fontaine de sang, accompagné bruyamment des sauvages et inhumains hurlements de douleur de la matrone. Elle tomba à genoux puis s’étala par terre, laissant une immense mare de sang se propager sur le sol. Je m’accroupis alors pour lui arracher son collier en or serti de perles. « Ce collier me sera plus utile qu’à une misérable comme toi. »

Skiadram se pressa de piller l’auberge avant que les flammes ne soient trop intenses, il défonçait les tiroirs, forçait les coffres, fouillait sans aucune retenue les chambres des autres hôtes et emportait tous les biens qu’il jugeait avoir une quelconque valeur. Entendant les cris d'alarme des culs-terreux au dehors, il entreprit de sortir par le toit, afin que personne ne le remarque. Il retraversa le hall pour atteindre les escaliers quand il s’arrêta soudainement pour admirer d’un sourire cruel le fils de la patronne, pleurant à chaudes larmes au dessus du cadavre de sa mère. « On va éviter les témoins. » dit il en souriant davantage. Il bandit alors son arc et décocha une flèche qui vint directement s’enfoncé dans le crâne de l’enfant. De la cervelle jaillit, ce qui fit rire Skiadram de plus belle. Il monta à l’étage, ouvrit la fenêtre et examina les alentours afin de vérifier que personne ne s’aperçoive de sa fuite. Ceci fait, il siffla Kurômori qui apparu aussitôt sur le rebord de la fenêtre. Il se sangla rapidement au Drac’ et lui tapota deux fois sur les cottes, ce qui le fit s’envoler en direction de la forêt.

Contrairement à ce qu’on aurait pu penser après ses excès de satisfaction, Skiadram était en colère contre lui même, s’il avait été plus puissant il aurait voulu sortir de l’auberge et trucider tous les villageois. Au lieu de cela, il avait fui la queue entre les jambes, choisissant la voie de la facilité en évitant tout conflit. « J’ai fui face à des paysans… Des paysans bon sang ! » cria à voie haute le sang-pur, la rage au ventre. Il s’indigna de son abus de prudence qu’il considéra comme de la peur, lui renvoyant une image de lui même pas très glorieuse, c’est à dire celle d’un démon faiblard fuyant un danger qui n’en n’est pas un. Skiadram pesta encore plusieurs minutes avant d’enfin se soucier de la direction qu’il allait prendre. « Hum… Je vais droit vers la forêt des murmures mais je n’ai plus rien à y faire… À moins que… » Skiadram regarda le sac rempli des biens extorqués. « Je pourrai les revendre aux braconniers, ils sont souvent receleurs ou contrebandiers, mais rien ne me dit qu’ils accepteront de marchander avec moi… Ce sont des malandrins qui n’hésiteront pas à me dépouiller si l’envie leur en prend. » le démon réfléchit longuement « La fae pourrait bien m’être utile en fin de compte… » dit-il de nouveau en souriant. Il ordonna au Drac’ de se poser à la bordure de la forêt. « Hum… Je ne la retrouverai jamais en la cherchant à l’aveuglette, Kurômori utilise ton écholocation pour retrouver la fillette, quitte à t’enfoncer dans les bois pour avoir une meilleure perception ! » Le draconide obéit et plongea seul dans la forêt. Après une vingtaine de minutes, il réapparut, et signala à son maître qu’il avait repéré la fillette à un kilomètre. Skiadram gratifia le Drac’ d’un des rares compliments qu’il lui faisait et s’enfonça à son tour dans le grand bosquet. « Pressons » dit-il « Je ne souhaiterais pas avoir à re-combattre les créatures de cette maudite forêt ! »
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Les braconniers //Avec Skiadram//

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