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 Prémisse d'une Rébéllion - Mission I | Niveau IV

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Jeu 11 Aoû 2016, 18:53


Si le monde est déjà dévasté, divisé et détruit par les conflits qui nous animent tous, il est toujours plus difficile de vivre dans un environnement lui-même en proie à l’affrontement. Qu’il soit plus ou moins vivace, plus ou moins crier, il subsiste toujours le doute d’avoir, peut-être, fait le mauvais choix. A-t-on raison de soutenir les Aetheri, a-t-on tort de rejeter Sympan, est-il logique de penser que nos Amarantes font eux aussi partie de cette équation, dont le seul résultat est vraisemblablement un autre problème à résoudre ? Des questions qui aujourd’hui prennent forme dans les esprits, des réponses qui ne seront sans doute jamais données, des non-dits qui ne font que plonger un peu plus le peuple dans la guerre qu’elle s’est elle-même livrée. Une Drosera à la dérive qui ne fait qu’affaiblir sa propre civilisation et aucune solution ne semble nous parvenir, si ce n’est d’enfermer et de contraindre. Petit à petit, les rebelles embrigadent de plus en plus de monde, gonflant leur rang, ne se cachant pas pour crier leur haine contre le gouvernement. Au fil du temps, la colère grandit, on ne se cache plus de rien, crachant le venin aux visages de ceux qui nous ont méprisés ou qui se mettent au travers de notre chemin. Les rues deviennent plus sombres, plus lugubres, encore plus dangereuses qu’elles ne l’étaient déjà. Si par le passé, l’ambition était un risque de se faire tuer, présentement, un simple mot de travers peut être à l’origine d’un cadavre jeté sur les dalles Droseriennes. Les Linaeweniens ne sortent plus comme ils avaient l’habitude de le faire, ne dansent plus quand les rayons du soleil caressent la cime des arbres et que la musique bat son plein. Les portes se ferment, parfois les fenêtres restent closes, les rideaux tirés. Les Círyoniens ne cachent plus leur avis politique, ni même religieux, certains préférant même se tourner vers Sympan que se cantonner aux décisions des Amarantes. De plus en plus, les conflits créent entre chaque individu, des fossés irréparables, plongeant le peuple vers sa propre perte.      

« Sale époque. »
Une voix masculine retentit dans la taverne, tandis qu’un verre fut déposé face à lui et que sa main s’en saisit avec adresse. Mon regard bifurqua sur son visage, ses cheveux ébène encadraient sa mâchoire carrée et ses yeux verts restaient intrusifs, plongés dans les miens. Un silence s’installa sans que ni l’un ni l’autre ne le brise. Un instant où nous nous jugions, car à présent tous les coups étaient permis. Je ne pouvais savoir ce qu’il cherchait réellement à travers ses mots, mais je ne pouvais prendre le risque de me dévoiler ou de donner matière à riposter. Une esquisse de sourire s’afficha sur sa mine fatiguée. « Ne me fixe pas ainsi, je ne désire rien de moins que ce que tu souhaites toi-même. »  Toujours silencieux, l’homme se leva afin de s’assoir à la même table que moi. « Il n’est pas difficile de croiser des hommes et des femmes contre le gouvernement en place. Nous sommes à Drosera après tout, la Majestueuse, la cité où il ne faut jamais baisser sa garde. » Lança-t-il d’un geste théâtral. « Cependant, il est plus laborieux de trouver quelqu’un qui ne se bas pas que pour ses ambitions, afin de non pas stopper un problème, mais le résoudre, le modeler à une image plus admirable qu’elle ne l’était dans ses jours les plus glorieux. » Je m’adossais à la chaise, portant mon verre à mes lèvres, attendant la suite. « Nous sommes à la recherche d’hommes et de femmes afin de défaire le gouvernement. » Dit-il de but en blanc. Je restai de marbre, n’étant pas certain de savoir à qui j’avais à faire. « Je peux voir ton alignement, tes choix, tes désirs… je connais tes ambitions et te demande de nous rejoindre dans cette bataille où nous avons besoin d’hommes de valeur. »Des mots qui me firent comprendre que sa capacité à pouvoir me discerner était bien trouble, cependant, il pouvait percevoir tout ce qu'il recherchait sans jamais toucher du doigts ce qui pouvait m'animer. Je posais mon verre sur la table, me rapprochant près de l’homme. « Si j’écoutais tous mes désirs, cela ferait longtemps que je ne serai plus de ce monde. » Il esquissa un sourire avant de lui-même se rapprocher, insistant sur chacun de ses mots. « Je t’offre ce que tu as toujours souhaité… une opportunité de t’élever, une occasion de marquer notre histoire. » Il se leva, sûr de lui. « Linaewen, près de l’auberge d'Anárion, à la nuit tombée. » Buvant d’un trait son verre, il partit sans même que je ne puisse lui répondre.

Le jour se fit de plus en plus rare, jusqu’à ce que la pénombre prenne possession de la cité et de sa forêt. Si Linaewen pouvait être mouvementé en fin de soirée, il n’en était rien cette nuit. Les lumières de la ville dansaient sur les murs, aucune ombre n’était projetée sur la fine architecture Alfar. Traversant le premier plateau, je me retrouvai proche de la taverne, là où quelques Alfars étaient déjà réunis. Le regard de l’homme qui m’avait accosté croisa le mien. Ses mots avaient touché leur cible. Cette réunion nocturne ne débuta qu’à l’abri des regards, proche de l’une des cascades traversant la structure Droserienne se jetant dans l’une des rivières de la forêt. Elle ne dura que quelque instant, où toute l’attention était concentrée sur les paroles d’un seul. Cependant, il subsistait des zones non éclairées, des gestes à risques pour peut-être ne rien trouver à la hauteur de ce danger à traverser. « On ne peut pas se permettre de nous accuser, quel que soit le but de la manœuvre. » Les mots claquèrent dans l’air et les têtes se tournèrent vers moi. Il n’y avait pas de révolution sans effluve de sang, mais il fallait à tout prit tourner la situation à notre avantage tout en y gagnant un certain soutien, même si celui-ci n’était que manipulation. « Nous irons saboter ces plans parce que nous avons besoin de mettre à mal les Amarantes. Nous irons tuer ce groupe parce que nous avons besoin de croire que quelques hauts dignitaires nous craindront, les seuls à savoir que le gouvernement n’y est pour rien dans toute cette affaire, mais nous avons besoin du soutien d’un peuple en colère. Le mensonge doit être plus grand que cette pâle vérité avec laquelle ils joueront. » Les Alfars se regardèrent un bref instant, puis l’un prit la parole. « Tu veux accuser le gouvernement pour tout ce que nous pourrions faire ? » « Quoi que nous trouvions là-bas, il ne faut pas qu’un quelconque rebelle y soit mêlé. À long terme, cela pourrait nous nuire et si cela arrive, nous devons faire en sorte que toutes les situations qui se tournent contre les Amarantes soient plus fortes, afin qu’elles prennent le pas sur les incidents dont nous aurions pu être les auteurs. » « Embrouiller les esprits afin qu’à la fin, ils nous soient inconsciemment utiles. » Les palabres s’amenuisèrent dans un concerto d’approbations, puis nous nous départageâmes en trois groupes, chacun sachant quoi faire.  Mon groupe fut de celui qui devait trouver un groupement d’Alfar au sein de la forêt des Murmures, l’annihilant afin de découvrir les plans d’attaque contre les Béluas. Nous descendîmes ainsi l’une des cascades traversant les infrastructures de la cité, aidée par une corde accrochée à la taille et maintenue par quelques Alfars tenue en hauteur. Ceux qui attendraient notre retour et tendraient l’oreille au moindre danger venant de la Majestueuse. Nous tombâmes directement dans l’une des rivières sinisant dans le sombre lieu, et commençâmes notre investigation.  

Un grand feu s’élevait dans les airs au sein du petit campement. Quelques petits chapiteaux avaient été montés, tandis qu’à côté de ceux-ci se tenait la réserve d’eau que les Alfars utilisaient. Quelques flambeaux éclairaient les environs, mais la nuit cachait massivement le reste du paysage. Accroupis, nous observâmes le groupe, jugeant du bon instant pour agir. Une main rugueuse se posa sur mon épaule. « Tiens. » Un petit flacon me fut tendu. « Ce n’est pas assez pour les tuer et pour le moment ce n’est pas ce que nous désirons, n’est-ce pas ? » Mon regard se tourna vers le campement. « Non. Nous avons besoin que leur corps réagisse pour la suite. » « Le poison les affaiblira grandement. Ils n’auront plus la force de soulever quoi que ce soit, ni épée ni arc. » Le temps continua son avancé, tandis qu’à pas de loup je contournai le camp, aidé de la pénombre afin de me camoufler en son sein. Alors que les regards étaient tournés ailleurs, j’ôtai le bouchon de liège et y déversa l’intégralité du flacon. Je ne savais pas si le plan mis en place allait fonctionner, les imprévues étant si vite arrivées. Cependant, l’improbable arriva, puisque l’eau empoisonnée servit à faire cuire le potage de chaque membre du campement. Très vite, les hommes se rendirent compte du piège, puisque finalement, tous étaient incapables de soulever leur propre écuelle. Leurs vues brouillées par le poison, ils ne virent que des ombres avancer dans le campement et investir les lieux. Le camp ne fut pas saccagé pour y trouver les plans, toutes choses déplacées furent remises à sa place, tandis que l’eau du petit tonneau fut renversée près du feu et le reste du potage, comme tombé lors d’un mouvement de panique. Les plans furent trouvés et pris. Rapidement, les quelques bouteilles d’alcool furent déversées sur les hommes qui ne réagir qu’en postant leurs mains telle une protection, certain se tentant à des coups dans le vide sans grand succès. Les bouteilles vides furent posées près d’eux et les braises furent lancées sur les corps qui prirent instantanément feux. Ils tapèrent afin d’éteindre les flammes, mais elles se firent plus ardentes encore. Nous éloignant, comme si ce faux était accidentel dû à leur hypothétique état d’ébriété. Ce fut sans compter l’un des Alfars qui se leva, les flammes grandissantes, pour courir dans un état de pure folie droit dans d’un des chapiteaux, faisant au passage tomber un flambeau sur l’un des tissus constituant la tente. Nous partîmes dans la forêt sans nous soucier des conséquences du feu, tout simplement parce que la lumière des flammes illuminait déjà la pénombre, sans doute perceptible depuis la cité. Un détachement viendrait alors voir de quoi il en retournerait et les flammes seraient alors éteintes. Tandis que nous marchions maintenant depuis de longues minutes déjà, et que je percevais enfin la cascade d’où nous allions remonter, une fine pluie se mise à tomber. Le camp, quant à lui, devait déjà être trop brûlé pour en conclure quoi que ce soit sur l’origine du feu. Les cadavres noircis devaient joncher le sol et nous ne nous étions pas accusés de leur mort. Pourtant, les complots sur ce qui leur était arrivé fuseraient sans qu’il n’y ait de preuve palpable, tout simplement parce qu’à Drosera, il n’y avait pas de morts qui ne profitaient à personne.


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