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 [LDM Février/Mars] Il était une fois, un Dieu

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Mer 30 Mar 2016, 23:04

Encore et toujours la même rengaine. Histoires d’un jour, histoire éternelle, comme le prétendait une certaine grand-mère. Les croyances polythéistes étaient aussi malaisées que la contribution entre le bien et le mal. Le choix était aussi délicat, si ce n’est qu’il existait une différence majeure entre les deux branches. Ceux qui choisissaient le mal pouvaient facilement basculer de l’autre côté en la présence d’un excellent orateur -ou manipulateur- en mesure de leur faire changer d’avis. Pour les croyances en un dieu en particulier, c’était largement plus complexe. Les amener à diverger d’opinion devait s’apporter avec autant de délicatesse que de savoir-faire. Il fallait non seulement être un être particulièrement charismatique pour atteindre le ou les concernés, mais aussi être doté d’une intelligence prodigieuse pour savoir avec exactitude quels étaient les bons mots à employer. Zane avait parcouru un long chemin depuis ses débuts, toutefois, il restait lucide malgré une forte tendance à l’indiscipline et à l’impulsivité. Parvenir à un tel résultat était une preuve sans précédent sur le talent de celui qui y parvenait. Son destin était alors assuré. La raison à ça était on ne peut plus simple : ceux qui changeaient d’avis du jour au lendemain étaient considérés comme des traitres, que ce soit pour ceux qui juraient allégeance aux Aetheri, ou ceux qui étaient en relation avec l'originel, comme Sylmpan, par exemple. La réponse à cette question n’était pas aussi accessible que prévu. Beaucoup de facteurs déterminants entraient en ligne de compte, et si Zane devait par exemple suivre les croyances d’Esméralda pour faire bonne figure, il avait en réalité un avis plus tranché sur la question. Les dieux ne leur apportaient pas grand-chose, du moins rien de très tangible jusqu’à maintenant. Il préférait mettre à la disposition sa confiance et sa conviction à ceux qui apportaient vraiment quelque chose à la race. Le démon mesurait finalement l’importance d’un dieu par la puissance qui émanait de lui, ainsi que de ses faits d’armes, mais en aucun cas il ne se laissait entraîner par les autres.

Toutefois, il devait aussi se rendre à l’évidence. Pour que son rôle ait une véritable signification dans le futur, il devait faire comme les siens et mettre toute sa foi dans les Aetheri. Qui sait, peut-être qu’en les priant davantage, ils se manifesteraient sous peu avec une véritable considération pour eux. C’était peu crédible, mais quoi qu’il en soit il devait faire avec et essayer de monter les uns contre les autres. Il tenait ça des précieux conseils de son acolyte Seth, toujours là pour le maintenir dans le droit chemin. Les deux hommes venaient tout juste de terminer leurs enrichissements aux arts martiaux. Comme d’habitude, ce dernier avait pris l’avantage. De peu cette fois-ci. « Tu devrais aller dans un petit village, ne serait-ce que pour mettre à l’épreuve le poids de tes mots dans un lieu retranché. C’est une belle façon de voir où pourraient t’amener tes talents d'intervenant par la suite. » Zane se rhabilla en se complaisant d’une légère tenue laissant entrevoir son torse vigoureux. « Tu as sans doute raison. Rallier quelqu’un à la cause des Aetheri pourrait également me permettre d’attirer quelques féaux à moi, en plus d'attirer les regards. » L’ange noir cogna l’épaule de son ami avec sa gauche. « Tu as tout compris. Quelles que soient les croyances de chacun, semer le doute n’est pas irréalisable. » « Je vais au moins faire en sorte d’en rallier un. Si je parviens à semer le doute dans leurs esprits, j’aurai en partie gagné. » Sans se soucier d’éventuelles formalités, le tentateur se sublima dans un nuage de poussière. Il devait constamment faire ses preuves pour ériger d’une certaine notoriété. Pour ça, rien de mieux que de parasiter les convictions de quelqu’un. C’était -encore- un défi qu’il se devait de concrétiser. Un défi difficile, mais particulièrement déroutant pour ses homologues s’il parvenait à un semblant de résultat.

En parcourant les cieux de longs en large, le tacticien trouva finalement un village campé au sommet d’une immense colline. Cette cible lui semblait totalement convenable pour un premier essai. Elle était parfaitement à l’écart des autres cités pour lui permettre d’agir à sa guise. Se posant au sol avant de gravir la colline, son apparence en application se gomma au profit d’un physique qui inspirait plus de confiance : un homme mature, barbu et beau gosse à la fois. Il ne pourrait pas maintenir cet état pendant très longtemps, c’est pourquoi il devrait faire vite. Il n’avait aucune stratégie en tête, si ce n’est essayer de faire valoir son opinion sur les dieux. Déployer un débat était dangereux, mais c'était toujours comme ça qu’il avait mené sa vie. Il s’approcha alors du village dont les habitants semblaient en plein travail d’agriculture. Il arriva ainsi comme un cheveu sur la soupe. Une petite mise en scène n’était sans doute pas de trop pour arrondir les bords. Conformément à son jeu d’acteur toujours impressionnant, le démon fut comme congédié sur l’un des plans qui servaient à l’agriculture, endommageant nettement les plantations de ces derniers. Déjà en colère par cette simple intrusion, Zane se releva lentement en prenant bien sûr le temps d’épousseter ses vêtements. « Tsss… saleté de Sympan. » À peine eut-il prononcé ces quelques mots que les dents d’une fourche effleurèrent son cou. « Qu’as-tu dit, grossier personnage ? » Un sourire indétectable naquit en bout de ses lèvres. « Je dis que Sympan n’est peut-être pas celui qu’il prétend être. L’originel de mon cul ouais ! J’ai voulu rejoindre ses rangs pour juger par moi-même à quel dieu je devais me confier, mais l’un de ses prétendus adorateurs m’a méchamment chassé en déclarant que je n’en étais pas digne. Je savais bien que ce n'était qu'une légende. » Les pointes continuèrent d’avancer de quelques millimètres en s'engageant sous sa gorge. Le regard menaçant de l’agriculteur était comparable à celui d’un meurtrier qui ne tarderait pas à agir s’il le poussait encore à bout. « C’est sûrement le cas. Il suffit de te regarder pour comprendre que tu ne mérites pas le soutien de Sympan. L’originelle nous a beaucoup offert, à moi et ma famille. Nous ne serions pas ici sans lui ! Personne ne serait rien d'ailleurs. Il est le créateur tout puissant ! » Zane repoussa délicatement l’arme improvisée du grassouillet. Autour de lui, les autres en rajoutaient en lui fulminant plusieurs insultes, mais dans le chahut général il ne comprit pas un traitre mot. « Vous voulez dire que vous ne seriez pas paumé ici, comme de pauvres indésirables, loin de la civilisation ? J’ignore si le "créateur" existe réellement, mais si c’est le cas, il se joue clairement de votre naïveté. » Il venait d’intensifier la flamme en soufflant à peine dessus. Voilà de quoi réduire ses chances à néant à présent. De toute façon, ce n’est pas comme s’il avait eu la moindre prospective d'y arriver. Le tentateur esquiva plusieurs projectiles destinés à le faire fuir, mais parfois aussi à l’abattre. Il était tombé sur une belle brochette de volcaniques. « Il a fait plus pour nous en une seule journée que vos soi-disant Aetheri l’on fait pour vous en une vie. À quel moment vos prières ont porté leurs fruits, hein ? Je suis curieux de le savoir ! Qu’ont-ils fait pour vous depuis tout ce temps ? Sympan est quelqu’un de juste et loyal. Pour preuve, même Phoebe l’a rejoint. » Pas faux, pensa-t-il. Les uns comme les autres étaient plus ou moins dans le même sac, mais ce n’était pas le propos. « Ils ont accompli plusieurs miracles, et ce depuis des millénaires. Vous trouverez bon nombre d’histoires qui relatent des faits qui dépassent la simple magie. Ceux qui n’ont jamais cessé de prier en eux ont toujours eu un destin exceptionnel. Leurs protections a souvent été garanti. Moi-même lorsque j’ai cessé de croire en eux, j’ai fini par être rejeté pour perdre tout ce que j’avais construit. C’est finalement quand j’ai de nouveau eu foi en eux que tout s’est arrangé. » En revanche, il n’avait aucun exemple sous la main, alors autant éviter une question d’exemplarités. « Rejoignez les Aetheri, et vous verrez par vous-même que je ne mens pas. » C’était peut-être un peu trop demandé, et surtout beaucoup trop osé à ce stade. Il n’en fallait pas plus pour faire réagir la ribambelle de citoyens qui le coursèrent tous sans exception avec une relative dose d’énergie dans le corps. « Fous le camp d’ici, escroc. Ne remets plus jamais les pieds ici si tu tiens un tant soit peu à ta misérable vie. Sympan vaincra, et il vous fera payer à tous cette odieuse miséricorde. Vous verrez ! » Ils avaient abandonné sa poursuite lorsqu’ils avaient compris que ses jambes le portaient beaucoup plus vite que les leurs. Quoi qu’il en soit, ce court entretien avait été particulièrement impétueux. Il avait été prévenu en plus de s’en douter. On ne pouvait pas manier les croyances d’autrui n’importe comment. Cela demandait trop de virtuosité. Cependant, cette c*nn*rie avec les dieux commençait vraiment à l’agacer. À croire qu’ils s’ennuyaient énormément pour les introduire dans leur fichu guerre. Finalement, choisir son camp était uniquement une question de chance, en espérant qu’il se trouverait dans celui des victorieux. Ce n’était pas le moment pour se mettre qui que ce soit à dos.


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Jeu 31 Mar 2016, 21:40


Son souffle était sec et saccadé ; la respiration pénible. Du bout de ses doigts ensanglantés, il agrippait le carrelage froid pour trainer son corps brisé à travers la pièce. Il ne sentait plus ses jambes. Les os avaient été rompu, plusieurs fois. Il ne marcherait sans doute plus jamais. Étrangement, cela l’inquiétait moins que le sort qu’on lui réservait. « Non … ? » s’enquit tout bas une jolie petite voix. « Non ! » Il hurlait. « Non … » répéta-t-elle, moins sur le ton de la question que sur celui d’une constatation faussement désabusée. « Puisque je vous le dis ! » s’époumonait-il. « Hum. » La Khæleesi le rejoignit en quelques pas, le bruit de ses talons comme un glas. « Vraiment ? » murmura-t-elle en s’accroupissant près de lui, son regard pâle et vert perçant son esprit. « Vous … » bredouilla-t-il en reculant au mieux. « C’est si désolant. » soupira-t-elle en glissant ses longs doigts de porcelaine dans ses boucles corail. « Je n’aurai pas cru. » Doucement, elle hausse les épaules. « Tant pis. Je poserai la question à votre charmante épouse. J’ose espérer qu’elle sera plus coopérative. Vous n’êtes pas irremplaçable et m’ennuyez grandement. Quel manque d’audace, de reparti et de caractère. » Elle souriait. « Laissez … » Il n’eut pas le loisir de proférer la moindre menace. Vanille s’était glissée sur lui et, penchée près de sa gorge, avait soufflé sur la peau. Le geste paraissait tendre. Pour autant, lorsqu’elle s’écarta, il ne bougeait plus, la chair brûlée et rongée, comme par l’acide. « Deimos. » appela-t-elle sans accorder le moindre regard à la dépouille. L’instant d’après, le Dragon fut près de la carcasse. La seconde suivante, il n’y avait plus rien. « Quelle était la question, déjà ? » demanda doucement le Professeur, le dos appuyé sur le mur du couloir, les bras croisés. « Cela ne te regarde pas, Cole. » Elle passa devant lui sans réellement lui prêter attention. Dans un soupir, il suivit le mouvement et lui attrapa l’épaule, pour la forcer à se plaquer contre lui. « On m’avait prévenu. » souffla-t-il, un sourire sarcastique aux lèvres. « C’est toi qui a voulu m’épouser. Assume tes choix douteux. » - « Je ne parlais pas de ça. » Il la dévisagea et rit. « Je savais à quoi m’attendre avec une femme comme toi et je suis … plutôt satisfait de ce que je possède. » Il l’empêcha de rétorquer quoi que ce soit, conscient que la tournure de sa phrase lui déplaisait. « On m’avait juste dit que tu étais d’autant plus meurtrière dans ta façon de faire dans ces cas-là. Comme si tu devais prendre des vies pour en avoir donner. » Cela faisait quelques semaines que les Jumeaux étaient nés – Tobias et Louchia – enfants du couple. Doucement, Vanille pencha la tête sur le côté. « C’est qui, on ? » Le Magicien s’esclaffa, sans répondre.

A quelques lieues de la Prison, une petite Cité sorcière tâchait de mener une vie ordinaire. Entre les guerres des Dieux et celles des Hommes, le quotidien devenait difficile, même pour des créatures aussi sombres et terribles que les Mages Noirs. Dans une taverne, quelques discussions évoquaient les sujets délicats des affrontements. Ce n’était pas un secret : Les Sorciers s’étaient positionnés pour les Aetheri et ils étaient plusieurs à se conforter dans cette idée, à faire semblant de débattre alors qu’ils ne comptaient pas changer d’opinion. « Pourtant, vous faites erreur. » dit un enfant, attablé seul dans un coin, un verre d’eau dans les mains. « Pardon ? » s’étonna un autre. « Vous m’avez très bien entendu. » Ils rirent, moquaient cet adolescent qui semblait si sûr de lui. Ils ne le prenaient pas au sérieux. « Qui es-tu pour dire ça ? » Il sourit. « Ismaël Caël Deslyce, fils de Lady Vanille Caël Deslyce. » Les réactions ne se firent pas attendre. Il était de la lignée de cette femme, celle qui avait humilié le Roi et la Prison. Ils voulaient égorger ce gamin. Ils le devaient. « Et fils de Lord Jun Taiji. » précisa-t-il dans un léger rictus. Cela avait semé le doute. Son père avait été un puissant Empereur Noir, respecté et craint. Il était encore réputé pour sa puissance démesurée. La plupart hésitait. Un Sorcier, agacé, avança d’un pas, loin de se laisser démonter. « Et alors ? » Il leva les bras, regarda à gauche puis à droite. « Je ne vois tes parents nulle part, petit. Tu viens ici et bafoue ton peuple. Tu clames tes liens avec la traitresse. Et tu penses t’en sortir dans une égratignure … ? » Ismaël sourit. « Si vous êtes incapable de voir, je ne peux plus rien pour vous. » - « Voir quoi ? L’infinie pureté de tes convictions fasse aux nôtres ? » - « Enchanté que vous le reconnaissiez mais je ne parlais pas de ça. » - « Alors quoi ? » Une Sorcière – ou du moins avait-elle trompé son essence et les autres – s’était approchée. Personne ne l’avait vu. D’un geste brusque, elle planta ses longues griffes de métal dans le dos de l’imprudent. « Je crois qu’il parlait de moi. » lui souffla-t-elle à l’oreille, en reprenant peu à peu son apparence véritable. Elle retira sa main, les ongles redevenus normaux, avant de contempler l’assemblée d’un regard acide. « Bien. Si nous parlions un peu ? » Personne n’osait ciller. Malgré tout, la haine et la rancœur se lisaient dans les regards. « Vous êtes tellement susceptibles. Malheureusement, je ne vous laisse pas le choix de m’écouter. » Elle s’assit et croisa lentement ses longues jambes.  

De longues minutes durant, la Khæleesi parla, sans jamais manifester la moindre violence ni hausser le ton. Elle n’en avait pas besoin pour semer l’idée, celle qui embrouillerait l’esprit et mènerait aux interrogations, aux doutes, à la remise en question. Peut-être allait-elle convaincre un ou deux Sorciers. Finalement, cela ne l’intéressait pas. Elle préférait être celle qui causait du trouble, autant pour venir en aide à la cause pour laquelle elle s’était placée que pour importuner davantage son ex-fiancé. Elle savait que son éloquence et ses charmes opéraient. Ils avaient beau la haïr, elle dégageait une aura contre laquelle ils peinaient à résister. Ils allaient certainement passer la nuit à réfléchir, à supputer, à se remémorer ses paroles. Cela lui suffisait. Oh, bien sûr, Vanille ne comptait pas s’arrêter là. Elle n’avait jamais été sage et ne tenait pas vraiment ses promesses, si ce n’est celle qui lui profitaient d’une manière ou d’une autre. Ce cher Lord avait-il réellement cru qu’il n’entendrait plus parler d’elle ? Elle comptait bien lui faire payer la moindre de ses erreurs. Elle aimait être son ennemie. Retourner une partie de son propre peuple contre lui était une belle façon de lui mettre des bâtons dans les roues. « Tâchez d’y réfléchir. » conclu-t-elle en se relevant, Ismaël près d’elle. Elle sourit. « Je vous laisse le choix d’aller rapporter au plus vite ma présence à votre Empereur, en chien bien élevé que vous êtes. » Ils s’en allèrent, tournant le dos aux Mages Noirs sans la moindre appréhension. « Mère ? » Ismaël paraissait songeur. « Mon avenir à la Prison n’est-il pas compromis ? » - « Seulement si tu le désires. » - « Je doute que l’Empereur Noir me tienne en grande estime. » - « Si tu as des ambitions, ne lui laisse pas le choix. Il ne prendra pas le risque de te faire quoi que ce soit. Il sait que je n'hésiterai pas un instant à ravager sa jolie petite Capitale une seconde fois, avec une vague contre laquelle ils ne se relèveront pas. » Il réfléchit. « Tu as le temps de penser à ce que tu souhaites. Sache seulement qu’aucune porte ne t’est fermée. » - « Qu’en penses-tu ? » - « Que tu brilleras. Là-bas comme ailleurs. » Vanille avait de grands projets pour ses fils. Ismaël, Galaad, Zäashiel et à présent Tobias. Elle s’occupait toujours plus de ses – rares – enfants mâles que de ses – trop nombreuses – filles. Ses visions ne la trompaient pas – même si elle ne se préoccupait pas de ce qui ne l’intéressait pas – ils allaient devenir des hommes aussi puissants que craints.

1 400 mots - 2 points de magie pour Vanille
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11439
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Ven 01 Avr 2016, 20:00

Mancinia massait la base de son cou, la lourdeur de son arme devenait encombrante après plusieurs kilomètres de marche. Elle tenait Nibelungen dans sa main, de crainte de faire une mauvaise rencontre qui ne pourrait que lui en faire baver. Désormais, il n'y avait plus que les Démons ou les esclavagistes qui étaient des menaces pour les Humains : une guerre divine semblait se profiler à l'horizon et, celle que menait les mortels, se contentait de n'être qu'un conflit psychologique ou quelques bagarres selon l'orientation de sa foi. Pour l'instant. Qui soutenait qui ? Quel souverain prenait position ? Trahissaient-ils leurs croyances ancestrales ou se contentaient-ils d'y rester fidèles ? Le Roi Mikail avait choisi : rester auprès de Drejtësi, auprès des Aetheri. Cela demeurait la décision la plus logique à ses yeux, mais s'il avait fait le choix de soutenir Sympan, elle ne sait pas ce qu'elle aurait choisi. Sans doute n'aurait-elle pas fait de vagues, mais elle aurait continué de soutenir l'Aether en secret. L'Humaine ne pouvait qu'être convaincue de son existence depuis le miracle qui avait eu lieu au Temple de la Justice, cela lui semblait plus réaliste et bienfaisant que des apparitions intimistes emplies de menaces. Un frisson parcouru l'échine de Mancinia, ce n'était pas dû à la fraicheur ambiante, mais bien au souvenir de l'apparition de Delta à la réception de la Coupe des Nations, à Orihime.

Ce dernier lui avait littéralement foutu la trouille, mais elle n'avait guère envie de lui faire confiance. Ce Sympan avait beau être l'Originel, elle avait beau vouloir faire l'effort de l'écouter, ou tout du moins ses fidèles, elle, au fond de ses tripes, ne pouvait aller à l'encontre de sa foi en Drejtësi. C'était ainsi. Elle ne pouvait pas trahir ce en quoi elle croyait fermement depuis son adolescence, c'était tout bonnement inconcevable. Sur ce point, elle savait que pas mal de monde dans son entourage ne la trahirait pas. Shapûr refusait de croire en ces c*nn*ries de déicide, de nombreux autres souverains ayant fait le choix de soutenir les Aetheri. D'autres avaient fait l'inverse. Ce que craignait Mancinia désormais, c'était une croisade entre les deux camps. Comme s'il n'y avait pas assez de sang coulant inutilement depuis des mois ! Voyant sa maîtresse qui n'avançait plus depuis quelques minutes, Kamiya redescendit des cieux pour venir battre ses ailes devant elle, observant son air songeur et désabusé. Ces derniers temps, son moral était en berne et cela ne cessait de se dégrader. La raison principale était le conflit qui opposait les Démons et les Anges, visiblement, savoir ce Neah en sécurité lui importait. Elle avait un attachement particulier pour lui malgré le fait qu'il est failli la tuée. Le corbeau comprenait ce sens étrange d'inquiétude pour une personne à laquelle ont tenait.

Coassant, son compagnon ramena Mancinia à la réalité et elle lui rendit un sourire. C'est vrai que la nuit tombait, il fallait se trouver un abri au plus vite. Bien que le ciel était dégagé, l'Humaine préférait la chaleur d'un lit à celle du froid ambiant sur les hauteurs. Heureusement, elle savait qu'un village Bélua ne se trouvait pas trop loin. Peut-être qu'elle y serait bien accueillie ? Dans le cas contraire, elle ferait comme d'habitude : soit s'imposer en dormant d'un oeil, soit prendre le risque de mourir de se refroidir. Marchant encore pendant une dizaine de minutes, la jeune femme vit les fumées indiquant l'heure proche du repas. Lui montrant la voie à suivre. Le centre du village demeurait désert, les résidents devaient être en train de préparer ou de savourer un bon petit plat chaud. Clairement indiquée, Mancinia n'eut aucun mal à trouver l'endroit qu'elle recherchait. Poussant la porte de l'auberge sans conviction, elle vit quelques personnes tressaillir et se retourner en sa direction, dont l'Aubergiste qui grimaça avec un sourire.

Bonsoir demoiselle !
Bon...
C'est une Humaine !
Humph.
Oui, bon ! Cela fait tellement longtemps qu'on n'en a pas eu par ici ! Venez, venez !

Par les Aetheri, c'était quoi ça ? Il était rare qu'on l'accueille ainsi. En tout cas, pas avec le sourire et le plaisir de voir un Humain. Il faut dire que leur race remontait seulement la pente, elle verrait peut-être les bienfaits d'une bonne entende raciale. Et l'habitude pour les êtres magiques de perdre leur force bleue. Pourrait-elle s'habituer à cette idée ? En tout cas, que les futures générations soient mieux traités serait une chance inestimable pour eux de se redresser. Plus encore depuis le carnage de Ludwig. Demandant avec une voix hésitante si elle pouvait obtenir une chambre, ainsi qu'un repas, l'aubergiste consentit avec un large sourire. Précisant que ce soir, c'était une bonne soupe d'asperges. Sa curiosité la poussa à l'interrogation.

Vous avez l'air assez à l'aise avec les Humains. Excusez-moi, mais c'est tellement rare.
Votre machin antimagique est un peu dégueu, mais on s'habitue. Et puis, un charmant brin de fille comme vous ne va pas dormir à la belle étoile, hein !
C'est gentil de votre part, répondit-elle, mal à l'aise.
Et il y a le personnel. Y'a une Humaine qui à aider ma nièce à Utopia voici quelques temps. J'essaie de ne plus faire attention à ce genre de choses...
Ah, il lui est arrivé quelque chose ? s'étonna Mancinia. Utopia est pourtant très accueillante et bien surveillée. Nous essayons de maintenir de bonnes relations avec certaines races.
C'est que ma nièce est jeune, voyez-vous ! Et des petits humains lui on voler sa peluche ! C'est cadeau de feu son grand-père, un très grand personnage qui l'a enchantée ! C'est une humaine et son compagnon qui l'ont aidée.

Mancinia papillonna des cils.

Est-ce que votre nièce s'appelle Sarivan ?
C'est bien ça, mais comment le savez-vous ? Ah ! Vous êtes l'Humaine, c'est ça ? Manchiniaquelquechose.
C'est Mancinia.
Oui, c'est ça, un nom étrange...Et lui, c'est votre corbeau à énigmes ! Mais oui, bien sûr !
Je suis Kamiya !

L'Aubergiste la prit dans ses bras sans qu'elle ne comprenne quoi que ce soit, seulement que cette soirée s'annonçait plus agréable qu'escompté. Prenant des nouvelles de l'enfant aux cheveux noirs, l'Humaine découvrit que Sarivan était revenue et ne cessait de compter sa mésaventure dans un endroit sableux et que Cassegrain l'écoutait encore et encore raconter sa mésaventure. S'il savait que des Kéfir le retenaient prisonnier dans un de leurs nids ! L'oncle de la petite lui offrit un repas royal durant leur conversation, avant de lui donner la meilleure chambre possible en lui souhaitant une bonne nuit. Un bruit sourd l'éveilla au milieu de la nuit, similaire à un lourd outil heurtant le sol. C'était si loin qu'elle crut d'abord qu'un autre voyageur avait fait tomber son bien. Pourtant, les coups et les chocs se réitérèrent, la réveillant de plus en plus. Les reflets d'un feu extérieur se reflétaient contre les murs boisés de sa chambre. Mancinia se frotta l'oeil droit, encore à moitié endormie. Est-ce qu'un incendie venait d'éclater au milieu de la bourgade, devait-elle sortir les aider ? Son antimagie ne serait-elle pas un frein. Se redressant brutalement en réveillant son compagnon dans la manœuvre - qui coassa lourdement pour le lui faire savoir - l'Humaine observa par la fenêtre et resta muette. Que faisaient-ils tous au beau milieu de la nuit autour d'un feu de camp ?

Ce n'était pas bon signe. S'habillant aussi vite qu'elle pût, prenant son arme dans la main et sortit de l'Auberge, prenant soin de cacher ses affaires dans un coin où il lui serait facile de les reprendre si cela se passait mal. Son instinct lui disait de fuir, mais elle voulait savoir ce qui en retournait avant de s'enfuir comme une voleuse si cela mettait sa vie en danger. C'est alors qu'elle vit ce qu'il y avait dans les flammes, des figures qu'elle reconnaissait aisément. Son sang ne fit qu'un tour, arrêtant le bras de l'enfant avant qu'il ne lâche la statuette au sol. Mancinia ne pouvait pas tolérer que l'on impose ses croyances à un enfant, pire, le contraindre à démolir celles des autres. Son geste eu tôt fait d'attirer sur elle des regards ahuris, puis sombres, apportant la tempête.

Que fais-tu, Humaine ?
J'empêche cet enfant de commettre un sacrilège.

Un lourd silence retomba. Tous se turent, tous la dévisagèrent.

Vous n'avez pas le droit de saccager ainsi les temples, reprit-elle.
Des temples, dis-tu ? souffla un homme en essayant de conserver son calme. Des maisons vides de sens, oui ! Les Aetheri ne sont rien d'autres que des sourds aveugles aux mortels !
Ne croyez pas cela ! Sympan et Delta essayent de vous embobiner l'esprit !

L'Aubergiste fit un pas vers elle. Est-ce que lui aussi tournait le dos à sa divinité ? A Phoebe ?

Humaine, tu devrais le savoir mieux que quiconque ! Les Aetheri ont abandonnés les Humains. Sinon comment qualifier votre extermination quasi complète par les Démons ? Qu'a-t-elle fait pour vous, votre Aether protectrice ?
Drejtësi nous a offert Utopia. Certes, la Reine Violette nous a offert l'unité et nous a fait don d'une ville, mais c'est l'Aether de la Justice qui à permit que ce soit le cas.
Elle n'est venue qu'à la toute fin pour recoller les morceaux et tirer parti de votre souffrance. Vois ! Ne la vénère pas, elle se rit de vous !
Qui vous dit que Drejtësi, tout comme Phoebe, ne suit pas l'autre camp ? Si ça se trouve, elles écoutent Sympan et vous faites outrage à vos divinités principales !
Quand comprendras-tu que Drejtësi n'existe pas et que Sympan est la seule voie possible ! Cesse de croire à un mirage !

D'une phrase cinglante, Kamiya venait de refroidir l'ambiance.

Ce n'est qu'une statue vide de coeur. Sympan à montrer qu'il était le plus grand !

Perché sur son épaule, le corbeau laissait l'assemblée muette de stupéfaction. Certains approuvèrent là où sa maîtresse n'était qu'incompréhension. Mancinia savait que son compagnon n'aimait pas les divinités des hommes, mais malgré son exaspération constante lorsque son amie exprimait sa foi, Kamiya avait toujours fait preuve de respect. Pourquoi est-ce que subitement, il se mettait à renier sa divinité ? L'Aubergiste mit sa main sur son épaule libre avec le regard sombre. Mélange de déception et d'agacement. C'est là qu'elle comprit que son corbeau essayait de lui sauver la mise alors que tous le village lui aurait sauté dessus.

J'ai du respect pour vous. Je ne souhaite pas vous faire du mal. Pour Sarivan. Partez. Partez et ne revenez plus. Veillez à écouter un peu plus votre corbeau, c'est un ami raisonnable.

Mancinia allait à nouveau se remettre à discuter sur la situation. Essayer au moins de calmer leur folie destructrice envers les Aetheri, mais les serres de Kamiya dans son épaules l'en dissuadèrent. C'était une souffrance à chaque fois qu'il faisait cela, mais moins encore que l'idée qu'elle devait rester sur un échec. Elle ne pouvait que partir. Loin de ces terres devenues hostiles aux Aetheri. Osant un regard en arrière pour voir la frénésie et le feu anéantir une partie de ce en quoi elle croyait...


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