Dans quelques situations, des fois, il y avait des détails d'une certaine importance, qui vous sortaient de la tête, comme ça, comme s'ils n'avaient jamais existé d'ailleurs. Ici, c'était le cas. Et ça concernait de très prêt Raeden … Tellement prêt en fait, que l'homme-oours avait oublié que quand il reprenait forme humaine, il se retrouvait … entièrement nu. A aucun moment, ce fait n'avait traversé l'esprit du Bélua. Tout ce qui l'obnibulait, c'était le sang de sa fille qu'il avait sur les mains et l'état dans lequel il avait mis la chambre de cette dernière. Ce n'était plus une chambre d'ailleurs, mais un champs de bataille où rien n'avait survécu. C'était donc sans être gêné ni choquué le moins du monde par sa nudité, que l'Enfant de Phoebe s'était rendu dans la pièce attenante, à l'appel d'Yclipt. Ce n'est qu'en voyant les diverses réactions des protagonistes présents que le Paternel réalisa que quelque chose n'allait pas, en dehors du fait qu'il devenait dingue et avait failli tuer sa fille. Il essaya de comprendre ce qui se passait et pensa seulement à son état quand il vit Alice cacher les yeux de Lysis.

Ahem ...

C'était quelque peu gênant …. plus encore que quand il s'était retrouvé à moitié à poils devant l'Ultimage, chez lui. En même temps, on ne pouvait pas lui en vouloir, à chaque fois, il y avait des circonstances atténuantes. En un rien de temps, il fut drapé comme s'il portait la toge mais le mal risquait déjà d'avoir été fait. Entre l'entrée remarquée de Raeden et l'annonce de sa décision d'être interné, l'Impératrice de la Nuit ne tenait plus en place. Au vu de son état, ce n'était vraiment pas recommandé qu'elle s'agite ainsi. C'était le meilleur moyen pour aggraver ses blessures et la mener tout droit à la mort. D'ailleurs, la gouvernante s'en était immédiatement rendue compte et avait décidé d'aller elle-même chercher les soigneurs qui n'avaient toujours pas daigné faire leur apparition dans la pièce alors que la Reine avait urgemment besoin d'eux. Il fallait faire cesser l'écoulement et refermer la plaie le plus tôt possible. Or, il y avait justement dans cette chambre quelqu'un qui était capable de le faire. Le seul soucis, c'était qu'actuellement, il n'était pas vraiment maître de lui-même. Cependant, il ne pouvait rester là à ne rien faire alors que le sang de son enfant continuait de se répandre un peu partout.

Yclipt … me permettez vous d'aller la soigner?

Raeden ne comprenait pas tous les tenants et aboutissants de ce que lui avait fait le Conseiller, mais il savait une chose, c'était qu'il ne pouvait rien faire tant que l'autre ne lui en donnait pas l'ordre ou l'accord. Heureusement, le Vampire n'était pas idiot et il accepta derechef la proposition. De toute façon, il savait qu'il suffisait d'un mot de sa part pour que l'homme-ours se stoppe sur le champs. L'Impératrice de la Nuit continuait de tempêter et de récriminer, maintenant ses positions aussi fortement que si elle était une montagne. Les tentatives d'explications du dentu n'avaient aucun effet et semblaient même parfois donner le résultat inverse, comme si, plus on insistait et plus on essayait de faire ouvrir les yeux à la jeune femme sur la situation présente, plus elle se buttait et devenait intransigeante. Les mains de l'Enfant de Phoebe passèrent délicatement sur les plaies de la jeune femme tandis que celles-ci se résorbaient pour disparaître entièrement. Une délicate caresse sur ses cheveux avant de s'asseoir dans le fauteuil qu'Yclipt avait mis à sa disposition.

Le Bélua s'était pendant quelques secondes déconnecté de l'instant présent, comme s'il s'était enfermé dans une bulle, coupée de tout ce qui l'entourait. Il tournait en rond ce qui lui arrivait et les diverses solutions qui se présentaient à eux pour tenter de régler tout cela sans faire plus de blessés ou de dégâts que déjà occasionné. Il fallait trouver un moyen de protéger les gens de lui-même et surtout, de comprendr ce qui lui arrivait et d'y mettre fin. Au vu de la réaction de sa fille, l'idée de l'Asile et de l'Internement n'était pas la meilleure … elle restait pourtant la moins risquée. Relevant la tête à la question du Conseiller à son égard, le Paternel prit la parole.

Je ne peux pas rester indéfiniment sous l'emprise d'Yclipt, Alice, c'est impossible. Que deviendraient nos vies ? Chacun de nous avons un travail, des responsabilités … On ne peut pas lui demander de tout laisser de côté pour me surveiller vingt quatre heures sur vingt quatre. Tu ne veux pas que j'aille à l'Asile et je peux le comprendre … Moi même, ça ne m'emchante pas forcément … Il faut pourtant trouver une solution …. On va passer un marché tous les deux … Je ne vais pas à l'Asile …. Je reste ici, dans une pièce sécurisée où je ne pourrais faire de mal à personne … Je te laisse du temps pour essayer de trouver quelqu'un qui pourrait m'aider … jusqu'à la prochaine lune … si d'ici là, rien n'est arrangé … nous aurons pas d'autre choix et il faudra m'emmener là-bas …. Je ne peux faire plus …

L'homme sentait bouillonner en lui un colère incroyable, perceptible jusqu'au point d'assombrir totalement son regard. Il était heureux que le Conseiller ait une main mise psychique sur lui à cet instant, car sans cela, il n'aurait pas pu se contrôler.

J'espère que t'as des chambres assez résistantes … et que tu n'es pas trop attachée au mobilier ..

Une tentative d'humour pour faire passer la pilule de ce qu'ils enduraient.

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