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 ~ Coupe des Nations : Épreuve de magie ~

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Mitsu
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Mitsu
Sam 01 Nov 2014, 18:06

Magie

~ Coupe des Nations : Épreuve de magie ~ 657795Rserve1

Le cœur bleu. Mitsuko sourit, regardant la couronne des Génies faite des rêves les plus merveilleux, faite de souvenirs qui l'aideraient probablement dans la mission qui serait la sienne. Elle participait à l'épreuve mais figurait parmi les Ætheri la présentant. Elle posa l'artefact sur le sommet de sa tête, se changeant en cet être fait de magie, sa puissance étant bien supérieure à ce qu'elle était en tant qu'ondine. Les choses étaient différentes, les sensations également. Ainsi, personne ne pouvait la reconnaître. En Djinn, elle pouvait aisément clamer qu'elle était un Dieu, elle pouvait prendre l'apparence qu'elle souhaitait. Le temple de Suris n'était pas loin, au milieu du Lac de la Transparence. Elle aurait pu redevenir Ætheri, quelques minutes, le temps de la présentation, mais à quoi bon ? Elle se dirigea vers Phoebe, la déesse de la nature, également déesse de la lune. William était à son côté, deux puissants en ce monde. La coupe des nations était un moyen de glorifier un peuple, de le porter au sommet d'une popularité qui restait intacte jusqu'aux prochains jeux. A présent brune, le teint halé, bien plus grande qu'à la normale, la jeune femme finit par se tourner vers l'endroit où se tiendraient bientôt les participants. « Se noyer ainsi dans la foule des mortels n'est sans doute pas la meilleure chose à faire pour un Dieu. ». Elle savait que son existence était très discutée. Aucun Æther avait choisi de se donner un tel malus. Une fois sortie des lieux de culte, elle n'avait plus rien de divin, si ce n'était sa puissance à la limite de l'obscène. Mais sa grossesse lui apportait bien des complications : d'ici peu, la magie la quitterait sous son état mortel. Elle deviendrait humaine. Elle le savait, le craignait, surtout que la couronne qui lui conférait la puissance des Djinn était destinée à quelqu'un d'autre. Elle ne laissa cependant passé aucun sentiment sur ses traits qui restèrent neutres. Au lieu de cela, elle répliqua à l'esprit du temple. « Sortir tant de fois sans autorisation du temple des esprits n'est sans doute pas la meilleure chose à faire pour l'un de ses esprits, surtout depuis son retour. ». Phoebe soupira. Ils étaient infernaux. D'un geste de la main, elle accéléra le temps, lasse de les entendre se livrer une joute verbale qui avait commencé des siècles auparavant.

L'Æther sourit lorsque la courbe du temps mit les candidats devant elle. Voilà qui était intéressant à présent. La déesse de la nature prit la parole, décidée à ne pas laisser les deux enfants qu'étaient William et Drejtësi la lui couper. « Bienvenue à vous chers candidats à l'épreuve de magie de la Coupe des Nations. ». Elle sourit. Personne ne les avait présenté comme étant des Dieux mais leur puissance était telle que les candidats croyants les considéreraient automatiquement comme tels. Ceux qui ne croyaient en rien se contenteraient sans doute de mettre cela sur le compte d'un artefact ou d'un sort. Néanmoins, après les événements qui s'étaient déroulés dans le monde, ne plus croire aux Ætheri relevait de la bêtise. « Aujourd'hui, lors de cette épreuve, vous ne vous battrez pas pour vous seuls mais pour tout un peuple, un peuple qui sera derrière vous, qui vous regardera et qui comptera sur vous. La Coupe des Nations est l'occasion de confronter les champions des différentes ethnies dans un duel qui élèvera les gagnants vers la gloire au sein de son peuple et sur toutes les Terres du Yin et du Yang. Aujourd'hui, vous devrez donner tout ce que vous aurez afin de réussir au mieux la mission qui sera la votre. Fier de la race que vous représentez, vous devrez également nous convaincre, nous le jury. ». William et Drejtësi échangèrent un petit regard, la seconde prenant la parole. « L'épreuve de magie de cette nouvelle ère se déroule ici, au cœur bleu, un endroit créé de toute pièce par l'Ultimage. En sautant de ce pont... ». Elle montra un ponton bleuté qui s'engageait vers l'eau du lac. « Vous atterrirez automatiquement dans un lieu du Cœur Bleu que l'on nomme le berceau interdit. Votre force sera mise à l'épreuve mais plus que celle-ci, ce sera votre magie que vous devrez utiliser afin de convaincre vos hôtes de créer à vos côtés. ». William reprit le fil du monologue de présentation. « Vos hôtes seront des oiseaux, caméléons parmi le décor. Ils vous feront vivre des épreuves, troublant vos sens, troublant votre raison. Mais vous devrez lutter, utiliser vos dons afin d'éveiller en eux un intérêt. Une fois leur respect obtenu, ils vous aideront dans la création d'un monde, d'une scène qui sera le fruit de votre imagination mais devra émouvoir le jury. Cette scène devra vous être toute particulière, refléter de façon abstraite ou non un état d'esprit, une aventure vous ayant marqué, une émotion, un rêve. ». Il se tut, les Ætheri à présent silencieux. L'épreuve pouvait commencer, sans plus de consignes.

Consignes:
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Sam 15 Nov 2014, 12:16

~ Coupe des Nations : Épreuve de magie ~ 736279Sanstitre1

Magie magie o/

Je vole et laisse mes yeux parcourir la vague étendue d'eau bleue. Une brise presque invisible agite les eaux en de légères vaguelettes qui finissent par lécher le bord de la terre. À peine mes pieds posés sur le sol, j'ai l'impression que quelque chose me tord le ventre. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, et je voudrais m'échapper, mais mes jambes ne veulent pas bouger, et mes ailes s'en retrouvent soudainement paralysées dans mon dos. Cette force invisible semble m'attraper au niveau du milieu du ventre, et elle semble parvenir du cœur du lac. J'en viens à me dire que si je me jette à l'eau je n'aurais plus cette force invisible me scindant.
C'est alors que trois personnes sont là, apparues de nul part. Et d'autres personnes se trouvent alors à mes côtés.  Je n'en connais aucune, mais elles ont toutes l'air de savoir ce qu'elles font ici, contrairement à moi. Les trois personnes vues précédemment entament alors un discours. Ils se mettent à parler de coupe des nations. Je n'ai aucune idée de quel est cette chose, mais cela peut-être intéressant à faire. Il y aura donc des oiseaux magiques, puis on devra se créer notre propre univers. Un univers qui nous est propre. Je ne sais pas comment je pourrais réussir à faire cela. Je sais créer un arbre, mais après, je doute pouvoir réussir à faire quelque chose qui me ressemble. D'ailleurs, qu'est-ce qui me ressemble ? Je fronce les sourcils. Rien.
À peine ais-je pensé cela que je me sens aspirée à travers un tunnel invisible. Et c'est un manque de sensations qui s'empare de moi.

J'ai fermé les yeux, non pas seulement de peur, mais aussi peut-être de stress. J'ouvre alors mes paupières et les fais battre pendant quelques secondes. Le temps de m'habituer à la petite luminosité présente. C'est alors un chant qui vient me faire ouvrir les yeux, cette fois, ils sont écarquillés. Des voix douces parviennent à mes oreilles. Comme un chant lyrique. Ce chant est beau. Des voix de femmes douces et claires qui sont mélangés à des timbres plus masculins commencent à monter en crescendo, donnant alors un effet harmonique. Je lève la tête, cherchant désespérément d'où proviennent ces voix. Cela ne signifie-t-il pas qu'il y a justement d'autres personnes ? J'étends mes ailles, comme si j'avais dormi plusieurs heures, je me sens engourdie. J'ai beau observer tout autour de moi, je ne vois aucune trace d'autre personne pouvant être là. Seuls des oiseaux tranchent la noirceur du ciel, s'en détachant.
Excusez moi, y a-t-il quelqu'un?
À peine ces mots sortis d'entre mes lèvres, les oiseaux se stoppèrent en plein vol, et les voix s'estompèrent. Fronçant mes sourcils, je sens alors la panique monter en moi, pour essayer de tordre mon cou. Quoi de mieux alors pour se rassurer que de créer un petit arbre ? Laissant le pouvoir monter en moi et vibrer dans mon corps, je me concentre sur un petit érable que je veux concevoir ici. Une fois le petit arbuste construit, je souris de contentement et me réfugie contre lui. Je souris alors, apaisé par cet enfant nouvellement né. Me sentant alors requinquée, je regarde autour de moi. Les oiseaux se sont posés, et alors je repense à ce qui avait été dit précédemment. Serait-ce donc eux qui doivent me juger ?
Excusez moi messieurs les oiseaux, mais que suis-je sensée faire?
C'est le silence répercutant un instant ma voix qui s'installe. Bien, ils ne sont pas motivés à me dire ce que je dois faire. Alors je vais essayer tout ce que je sais faire, peut-être alors qu'ils décideront de prêter attention  à moi. Je sais créer du feu. Alors je vais commencer par ça. Je cherche un petit caillou et le regarde. Je l'attrape dans ma dextre et me concentre un instant. Je ressens alors dans ma main le petit picotement devenu habituel chez moi à chaque fois que j'utilise mes pouvoirs. Je souris en sentant une douce chaleur se répandre dans ma paume et je ferme les yeux histoire d'en profiter. Lorsque je les rouvre au bout de quelques secondes,  je peux constater une douce flamme entourer la pierre précédemment recueillie. Je fixe le feu un instant. Mais je m'aperçois alors d'un premier problème : je sais créer le feu, mais ne le contrôlant pas, je ne sais pas l'éteindre. Je passe ma main lire dans mes cheveux, légèrement confuse.
Euh... hum. Je.. je ne sais pas comment je peux l'éteindre. Je souris me sentant un peu débile sur ce coup là. À peine ces mots dis, la pierre s'éteignit. Merci... Je me sens stupide. Cependant, je sais ce que je maîtrise. C'est la nature. Et avec ça, je pourrais peut-être les impressionner. Du moins, j'essaie de m'en convaincre. Mais pour cela, je vais prendre mon apparence humaine.  Fermant les yeux à nouveau pour plus de concentration, j'utilise cette métamorphose que je connais maintenant par cœur. Je laisse à nouveau l'onde magique se déverser dans mon corps, le remplissant entièrement. C'est un peu épuisant, mais je commence à apprendre qu'il ne suffit pas de trop puiser dans mes ressources, mais de laisser la magie venir à moi. Je ressens cette onde vibrante dans mes mains, dans mes bras, je la sens grandir contre ma poitrine, puis exploser en des milliers de particules dans mon corps. Ouvrant les yeux, je constate satisfaite que les fleurs m'entourant sont désormais à la hauteur de mes chevilles. Cette fois, je vais essayer de convaincre les oiseaux-juges. Et quoi de mieux pour une fée de prouver ses qualités sur la nature l'entourant ? Je me tourne un instant pour observer le paysage que je trouve un peu sombre. Est-ce par qu'à l'intérieur de ce lieu on pourrait penser qu'il fait nuit, je ne sais pas, mais j'ai envie de lumière. Souriant toujours, je m'attelle à la tâche.

Les fleurs ont toujours étés mes amies. Ce sont elles qui m'ont appris à vivre. Ce sont elles qui ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Sans fleurs je ne suis rien. Je voudrais un lit de fleurs partout, que les fleurs recouvrent cet endroit. Je voudrais des fleurs bleues, jaunes, vertes, orangés, violettes, roses,  je voudrait de la lumière, des couleurs pâles, des couleurs vives.

Des pétales et des feuilles volent doucement autour de moi, poussés par une brise invisible. Et l'endroit auparavant sombre est désormais éclairé par la magie des fleurs. Des arums, des roses, des violettes et des glaïeuls, des chardons, des lys, des pensées, et milles autres fleurs recouvrent le sol, les arbres, et toute la plaine dans laquelle je suis. C'est comme si la terre avait lu dans mes pensées et avait matérialisé ces douces compagnes qui sont miennes. Poussant un petit cri de joie, je saute en l'air, en joignant mes mains. C'est alors que je me sens fatiguée, comme après de longues nuits sans dormir. Je me laisse alors tomber sur ce lit de fleurs et de senteurs. Mais je ne puis les écraser, puisqu'elles font de nouveau plus que ma taille. Je souris. Je me sens presque apaisée.
Les chants du début reprennent, mais cette fois le ton est guilleret. Je souris et me dis que quelques minutes de repos seraient bienvenue. Mais je ne peux pas dormir. Et tandis que ma poitrine se soulève au rythme de ma respiration accélérée par l'effort fourni, je vois un oiseau se poser à mes côtés. Tournant ma tête vers lui, je lui souris.
Je suis désolée de ne pas être à la hauteur, mais je ne suis pas capable de faire autre chose. C'est trop dur. Mais j'aurais essayé, n'est-ce pas? Je sens une larme perler au coin d'un de mes yeux et rouler sur ma joue pour s'échouer dans mes cheveux. Je me sens tellement fatiguée que j'ai à peine la force de le ver le bras pour l'essuyer. Ce monde est dur. Une sœur à elle vient la rejoindre.

Les oiseaux sont désormais tous autour de moi, regardant en silence le spectacle pathétique que je leur offre. Vous ne le direz pas aux autres, promis? L'un d'eux s'approche pour me toucher la main. Et tous le suivent. Je me retrouve assaillie par les oiseaux qui cherchent à me toucher. Soudain, une immense vague de chaleur me submerge. Je me relève alors, et constate que les oiseaux ne sont plus là. Je ne sais pas où ils sont, mais je pourrait presque les sentir en moi. Je réfléchis alors. Les trois personnes vu plus tôt avaient dis que ces derniers fusionneraient avec nous, nous offrant leur magie. Et à ce moment là, nous devrions créer un univers nous ressemblant. Comment fait-on ? Je regarde autour de moi. Bien, essayons par la pensée. J'imagine un prunier, là, sous mes yeux. Et après quelques secondes, je le vois apparaître. Prenant mon envol, je pousse un petit cri de joie. Je n'ai plus qu'à trouver ce qui me représente. Je réfléchis un instant sur l'histoire de ma vie. Je sais alors ce que je veux faire. Ce sera non pas un univers, mais une sorte de tableau de fleurs. Pour commencer, je voudrais me représenter. Je regarde la plaine en contrebas.
Des hortensias. Je voudrais un cœur rond de centaines de boules d'hortensias roses. Je vois le cercle se créer et je souris. L'amour. L'amour d'une déchue et d'une elfe. Je ravale le sanglot qui menace de sortir. Des roses. Sombres. Elles entourent ce cercle, elles l'oppressent.  Je regarde le dessin formé. C'est beau, étrangement. L'amour d'une mère pour sa fille. Je voudrais des tulipes. Blanches, pour l'innocence d'un enfant. Ces dernières recouvrent alors toute la partie gauche de la scène, et inversement, l'amour d'une fille pour sa mère. Je souhaite des tulipes jaunes pour recouvrir la partie droite. Je souris face au tableau. Je voudrais des maisons pour chacun des êtres que j'aime. Des tilleuls et des érables, reprenant l'idée des habitations de la citée bélua apparaissent alors, dans toute la plaine. Et du soleil, un temps bleu et clair. Ainsi qu'un cœur d'eau. Ce dernier se matérialise au milieu du cœur de fleurs me représentant. Je souris. Ne manque plus que la vie. Mais elle ne se crée pas ainsi n'est-ce pas ?
Je tourne la tête. Une cinquantaine de colombes volent dans le ciel de ce petit coin de paradis. Je me pose, doucement, sur un nénuphars au milieu de la petite marre. Non, ce lieu, jamais personne ne le verra, il représente trop de choses pour moi, je me tourne et observe les roses essayer de percer à travers le cœur d'hortensias. Oui, beaucoup trop de choses. Cependant, certaines personnes devraient aimer y vivre. Je me couche sur la feuille. Je ferme alors les yeux, imaginant les cris de joie des enfants du sanctuaire s'ils pouvaient voir ce lieu fleuri et lumineux, qui pourraient être un immense terrain de jeu à leurs folles aventures. Je souris, et la fatigue m'emporte alors. Ce lieu de paradis représente sûrement ce que je souhaite le plus conserver sur ces terres : l'innocence d'un enfant.
CODE DE PHOENIX O'CONNELL POUR NEVER UTOPIA




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Dim 23 Nov 2014, 13:30

J’étais candidate pour la coupe des Nations mais pas pour la race des élémentals, mais pour la race des Relhas. Mais, je devais rester discrète, je devais me faire passer pour un membre des élémentals. J’étais inscrite dans l’épreuve de magie, je devais prouver mes compétences dans la magie. Je devais trouver à toutes les autres races, que j’étais une personne que je ne devais pas sous-estimer à l’avenir. Et je devais prouver que la race des élémentals était une bonne race, qu’elle était forte et accueillante pour les nouveaux-venues. Une jeune femme nous accueillait à cette épreuve de magie et j’avais hâte de la commencer. Cette jeune femme ne la connaissait pas du tout, je ne l’avais jamais vu auparavant dans ce monde. Même s’il y avait beaucoup de personnes dans le monde du Yin&Yang. Je souris, mais je sentis sa puissance en elle, et j’étais très puissante et je pouvais le savoir au premier coup d’œil. Cela me fit peur sur le coup, j’avais envie de reculer d’un pas, mais je restais statique. Puis, elle prit la parole pour nous expliquer ce qu’il allait se passer dans cette épreuve qui était un peu spéciale aujourd’hui. Un jury serait là pour nous juger de ce qu’on allait faire aujourd’hui, mais je voulais savoir ce que j’allais faire, je voulais savoir ! J’avais du mal à rester en place. Mais je restais en attente et j’attendais que la personne nous le dise. Je regardais autour de moi, nous étions dans le territoire des magiciens, près du lac de transparence.

Mais, je revins à la réalité maintenant, car une autre jeune femme prit la parole pour nous expliquer ce qu’il allait se passer. L’épreuve d’aujourd’hui est spécial, ce n’était pas un combat que je devais faire. Déjà, je devais aller sur le pont qui se dégageait sur le lac. Une fois que j’allais sauter dedans, j’arriverais dans un lieu que l’Ultimage avait créé récemment : le cœur bleu. Je devrais montrer de l’intérêt aux caméléons pour m’aider à créer un monde qui me ressemblait avec ma magie ou ce que j’avais vécu. Oh, je comprenais mieux ce que je devais faire maintenant, j’aimais beaucoup cette épreuve, elle était bien différente de l’année précédente. J’acquiesçais la tête, car je savais quel tableau de ma vie, j’allais mettre en place pour cette épreuve. Puis, les trois personnes s’étaient arrêtées de parler pour laisser les participants partir pour faire cette épreuve.

Je pris la décision de partir après une jeune femme que je ne connaissais pas, c’était une fée. J’avais remarqué sa paire d’aile. Cette fée me faisait penser à ma meilleure amie, que je n’avais pas revu depuis quelque temps. Je savais juste qu’elle était devenue une vampire et qu’elle avait disparu des cascades cristallines en laissant ses deux filles : Evey et Nissa. Je ne savais pas quoi penser de cela, mais j’avais envie de la revoir et qu’elle explique ce qui s’était passé depuis la dernière fois que je l’avais vu. Enfin, bref, je revins à la réalité avec la disparition de la jeune fée dans le trou. Puis, je pris sa place sur le pont bleuté qui était au-dessus de lac de transparence. Je devais sauter dans l’eau pour m’emmener dans ce lieu nouveau et magique aussi. Je pris une bonne respiration et je pris mon courage à deux mains et je sautais dans l’eau et ce serait la surprise après ce saut.

Après le saut, j’atterris dans un nouveau lieu : Le cœur bleu. C’était un paysage magnifique, cela faisait longtemps que je n’avais pas vu cela depuis un bout de temps. Mais ce lieu avait un autre nom : « le berceau interdit ». Autour de moi, il y avait des plantes, des animaux de toutes sortes et la magie y règne dans ce lieu. Je marchais quelques pas pour découvrir ce lieu. Je restais sans voix sur le coup. Soudain, des oiseaux prirent la parole, mais je ne pus les voir dans le paysage, ils s’étaient cachés dans les arbres et dans la flore. Je ne savais pas d’où venaient ces voix :

-Que faites-vous dans le berceau Interdit ? Demande un des oiseaux

-Je suis ici pour l’épreuve de la coupe des Nations. Je dois créer un monde qui me ressemble, un monde que je voudrais voir apparaitre un jour, même si cela ne se réalisera pas demain. Je voudrais que la Haine disparaisse à tout jamais dans les cœurs des élémentals, envers les humains et les magiciens. Je sais que cela est très complexe et impossible pour le moment … Donc, j’ai besoin de votre aide, de votre magie pour montrer au jury ce que je veux faire dans ce monde.

-Je comprends bien, mademoiselle, mais nous ne pouvons pas vous aider sans nous avoir montré vos capacités, ce que vous valez réellement dans votre monde et votre grade, répondit un autre oiseau.

-D’accord, dites-moi ce que je dois faire pour vous montrer que je suis compétente et digne de votre respect !

-Bien ! Je voudrais que vous alliez dans la cabane qui se trouve au fond du bois noir. Nous allons voir comment vous allez réagir à ce moment de votre existence.

Pardon ? Une scène que j’avais déjà vécue... Les oiseaux ne bougèrent pas, mais ils me fixèrent avec leurs yeux noirs comme les ténèbres. Je marchais vers la cabane, mais je ne savais pas ce qu’il y avait derrière la porte en bois. Je poussais la porte doucement et j’entendais les oiseaux chantés derrière moi. Cela me mettait encore plus de stresses dans mon cœur et dans mon esprit. Je n’étais pas habituée et je ne connaissais pas du tout les sorts mentaux et j’avais l’impression que ses oiseaux jouaient avec mon esprit et mes sentiments les plus sombres. Chaque fois, je me montrais forte contre ce genre de sentiments et d’émotions, mais en réalité, j’avais du mal et j’étais faible face à ce genre d’épreuve. Je n’aimais pas qu’on joue avec mon esprit, qui pouvait être faible sur certains moments. Je déglutis un peu avant d’entrer dans la cabane, qui n’était pas très grande. Je mis un pas et une bougie s’alluma d’un seul coup.

-Mon dieu ! Punaise !!

J’avais sursauté lorsque la lumière de la bougie s’était agrandit pour voir ce qu’il y avait dedans. Je vis les visages de mon ancienne famille. Ma mère, mon père et ma petite sœur, Amanda… Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas vu en chair et en os, même si je savais que c’était de puissantes illusions. Ils n’avaient pas tellement changé depuis la dernière fois que je les avais vus, avant que je devienne une maitre élementale de l’eau. Je ne savais pas pourquoi les oiseaux me faisaient revivre cela, cette scène que je n’aimais pas de mon histoire, de mon passé surtout. J’avais réussi à me défaire de cette famille qui …

-Monstre ! Que fais-tu encore ici, espèce de monstre ? Je t’ai demandé de partir de notre maison, tu ne fais plus parti de notre famille,dit ma mère avec un ton agressive.

-Oui, dégage, nous ne voulons pas d’une personne qui possède des pouvoirs destructeurs, tu n’es qu’un monstre ! MONSTRE ! Hurla mon père

Je reculais d’un pas, je croyais que j’avais passé cette étape de ma vie, que cela ne me faisait plus rien au niveau de mon cœur. Mais ce n’était pas vrai ! Mon cœur serra fortement, je croyais que j’allais mourir maintenant dans cette cabane sombre. Puis, les oiseaux virent vers moi doucement et prirent la parole :

-Tu vois leur haine dans leurs yeux ? Vois-tu à quel point ils te détestent pour ce que tu es en réalité ? Crois-tu réellement que tu pourrais changer leur façon de penser sur les autres races magiques ? Penses-tu réaliser cette Utopie ?

-Je …

Je regardais les yeux de mon ancienne famille, je pouvais sentir à quel point leur haine était supérieure à tout. Je reculais d’un pas, mais je réfléchis et je répondis à l’oiseau :

-Je sais que cela prendra du temps, et beaucoup d’efforts aussi, j’arriverais à le faire. Même si je dois mourir au cours d’un combat, ou bien d’une guerre, je le ferais pour arrêter les combats, et les victimes aussi. Je voudrais, dans une époque lointain, où je ne serais plus là ; un monde en paix et magnifique. Je sais que ce n’est qu’une Utopie pour l’ instant, mais demain, ce sera la réalité ! j’y crois dur comme le fer, et peut être que je serais là pour le voir avant de mourir. Je ne suis pas force dans mon discours, mais j’espère que vous comprendriez ce que je veux vous faire passer comme émotion …

Je m’approchais de ma petite sœur doucement et je l’embrassais sur son front pour lui dire que je pensais à elle et qu’elle me manquait… Puis, je gelais la cabane sombre, pour la rendre moins triste. Je glaçais la cabane car je voulais que ce souvenir reste là où il devait rester, c’est-à-dire dans mon cœur. Je glaçais avec ma magie de la glace, ma famille : mon père, ma mère et ma sœur. Tous les trois sourirent en me regardant comme si j’avais pris la bonne solution. Je versais une larme, car j’avais l’impression qu’ils m’avaient pardonnée dans un certain sens. Une fois que j’avais terminé de glacer la cabane, je me reculais et elle brillait de mille feux. La cabane était plus belle comme cela. Puis, je créais de petites fleurs autour pour la décorer un peu, pour la rendre plus belle. Au fur à et à mesure que je faisais cela, cette cabane ressemblait plus à un cercueil pour ma famille… le début de mes aventures en tant qu’élémentale de l’eau… A la fin, je créais, avec l’élément du métal, une clôture pour éviter que d’autres personnes ne viennent saccager l’endroit. Une fois terminée, je reculais encore un peu et j’admirais mon travail et je me retournais vers les oiseaux qui étaient dans le décor:

-J’espère que votre vœu sera possible et réalisable un jour ou l’autre, mais pas aujourd’hui, pas dans cette époque où nous vivons maintenant. Donc, nous nous sommes concertés et nous vous avez convaincu pour l’instant, mademoiselle … Nous allons vous prêter notre pouvoir, notre magie pour créer et montrer au jury votre monde idéale !

-Oh merci beaucoup ! je vous serais éternellement reconnaissant !

Leur magie me transperçait de toute part et je sentis une vague de puissance venir dans mon corps. Là, je sus que je pouvais créer le monde que je voulais, un tableau que je voulais voir un jour. Je créais un tableau où des enfants jouaient ensemble dans une prairie. Des élementals, des humains, des magiques qui se tenaient la main en faisant une ronde et en chantant avec gaieté. Je regardais et je versais une larme, un sourire se dessina sur mon visage avant de m’évanouir. Je me réveillais comme si c’était un rêve, je me retrouvais sur les rives du lac… Bizarre non ? Un rêve ou une certaine réalité ? Qui sait ?

Résumé + nombre de mots:
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Jeu 27 Nov 2014, 15:24

La Coupe des Nations… Lorsque j’entendis parler de cet illustre événement, c’est tout naturellement que ma curiosité s’éveilla, comme un chat sous le nez duquel l’on agiterait une ficelle. Et plus mes sœurs m’abreuvaient de leurs souvenirs de la dernière cession, plus mon désir de m’y rendre grandissait. Pire encore, je souhaitais y participer. Mais comment, moi qui n’était qu’une Ombre, un fantôme parmi tant d’autres ? Alors, une toute autre épreuve d’imposa naturellement à moi… J’avais décidée de devenir Sorcière auprès des vivants, des ignorants de ma race. Voilà une excellente façon de vérifier ma crédibilité en tant que tel. J’étais alors partit dans un premier temps à la recherche de mon frère, afin que ce dernier puisse m’aider du mieux possible à parfaire l’apparence illusoire que j’allais devoir me créer. Chose qui ne fut pas des plus facile, tant ces êtres de sombre magie pouvaient être différents de ce à quoi j’aspirais. Faire le mal… Là n’était pas mon rôle, moi qui après tant d’années en tant que Grande Faucheuse peinait parfois à pousser au suicides quelques gens d’importance… Mais après des semaines d’entrainement fastidieux, durant lesquels Romulus ne me fit aucun cadeau, j’étais parvenue à me comporter telle une Sorcière potentiellement digne de ce nom. Après tout, mon frère me le répétait déjà assez, il est fort probable que j’en sois devenue une, si la malédiction de notre famille ne nous avait pas frappé.

Aujourd’hui, fin prête, je me dirigeais vers le Berceau Cristallin, lieu de l’épreuve de magie. Pourquoi avoir choisis celle-là plutôt qu’une autre ? Simplement parce que j’estimais mon contrôle de mes pouvoirs relativement satisfaisant afin de mener à bien ma mission. J’avais été entrainée. Ici, j’allais représenter tout le peuple des Sorciers, et je me devais de dévoiler toute ma puissance, sans retenue, en y mêlant mes plus sombres désirs et pensées. Ma magie se devait d’être noire, aussi ténébreuse que celle du nécromancien qui partageait mon sang. Et j’espérais au plus profond de moi ne pas le décevoir. J’étais arrivée au même moment que mes concurrents, dont j’arrivais parfois à distinguer clairement l’origine. Face à nous se tenaient trois Puissants de ce Monde… Par cette aura qui se dégageait d’eux, je crus reconnaître des Aetheri, et par respect, mettais un pied à terre afin de les saluer. À un instant, je crus que mon comportement ne serait pas approprié pour un être sombre, mais je me rappelai alors que Romulus respectait énormément les plus forts que lui, et me rassurai. Je devais faire preuve d’une forte volonté et d’une grande assurance, et mettais toute mon Illusion d’Edel à ce profit. Parvenir à arborer ce masque de neutralité ne m’était plus aussi difficile que par le passé, maintenant que ma magie gagnait en puissance, mais mes illusions n’en restaient pas moins fragiles et éphémères…

J’écoutai alors attentivement les consignes, sans prendre la peine de saluer ceux contre qui je crus que j’allais devoir me mesurer. Mais l’épreuve en était tout autre et me paraissait là bien mystérieuse. Convaincre nos hôtes par notre magie ? Par ma magie d’Ombre que je me devais de faire passer pour Sorcière. Sceptique, je me remémorais les paroles de mon frère, qui me disait d’avoir fois en ces ténèbres que j’avais découvert récemment en moi. Oui, après avoir survécu  au chaos de ces derniers mois, à l’invasion des Ridere, ce n’était pas une épreuve de magie qui allait réellement m’effrayer. Je serrai les poings un instant, donnant pour tout signe d’accord un bref acquiescement du chef, avant de me tourner vers le pont qui surplombait le Lac de la Transparence. Une fois au bord, il me fallait sauter. Je savais que mon corps fantomatique n’était pas soumis aux effets de l’eau, et d’un simple pas en avant, disparus sans même la moindre gerbe de liquide bleu, comme si je n’avais fait que le « traverser ». Je fermais les yeux, me contentant alors d’attendre que la magie des dieux ne me mène là où ils le désiraient.

Je me retrouvai alors dans ce qui me semblait être… une forêt. Cette dernière m’était étrangement familière, bien que je ne parvenais pas à mettre la pensée sur une explication logique à cela. Sans prendre la peine de laisser mon esprit se perdre dans les méandres de mes souvenirs éparpillés, je partis en quête de ces fameux oiseaux qui devaient se jouer de moi. Une petite voix au fond de moi me disait que de toutes les manières, aucune épreuve que les volatiles me feront vivre ne pouvait être plus douloureuse que mon passé… et cette petite voix se trompait. Je ne les avais ni entendue venir, ni sentis, mais celle que j’avais devant les yeux me semblait bel et bien réelle. La petite fille me sourit de ses petites dents blanches étincelantes, puis fit demi-tour et partit en courant, de ce petit rire cristallin qui appelait à moi tant de vieux souvenirs enfouis.

Je faillis alors avoir le réflexe de partir à sa poursuite, mais je me retins. J’étais ici une Sorcière, et je devais donc me demander de quelle manière un sombre mage aurait agi, si un enfant, miroir de son âme, le narguait. Nul doute que les oiseaux devaient être derrière tout cela… et qu’il me fallait donc leur faire une petite démonstration de ma magie. Alors, d’un pas lent et mesuré, je partis sur les traces de celle que jadis j'avais été, ou bien que j’aurais pu être. Il ne m’était pas bien difficile de la suivre, tant ses petits rires résonnaient fort dans la forêt. Impressionnante… Je devais me donner en spectacle. Et dans les ombres, je me fondis. Simplement, de façon contrôlée, tout en marchant, j’avais disparu dans les ténèbres que le bout de ma botte noire avait touchées. Par chance, les arbres m’offraient une foule de possibilité de voyage, et je me déplaçais beaucoup plus rapidement que l’enfant. En quelques secondes, j’étais à sa hauteur, et réapparut juste sous son nez. Surprise, elle se cogna devant moi, mais je ne devais pas la laisser repartir pour autant.

Romulus était un adepte de la nécromancie, art réservé à une minorité de sorcier. Nous avions donc convenue qu’il était intéressent que je développe ce pouvoir. Bien entendue, je ne pouvais pas l’acquérir tel quel, surtout en aussi peu de temps… En revanche, j’étais capable de créer des illusions plus ou moins convaincantes… Et c’est ce que je fis. A partir des ténèbres, un épais brouillard s’éleva juste derrière cette jeune moi, avant de se matérialiser en un mort dont le visage et les membres étaient en partie décomposés. Tout cela s’était déroulé en quelques dizaines de secondes à peine, mais l’effet que j’avais escompté en fut garantit. La fillette hurla de terreur, et se divisa en une multitude de petits oiseaux, qui s’envolèrent sur les branches avoisinantes. J’avais réussis à capter leur attention… Je laissais alors mon illusion s’évanouir, et pris la parole d’un ton calme et posé, en y ajoutant une pointe de défit. « Je vois que les morts ne sont pas à votre goût. Peut-être aurai-je du faire apparaître un insecte géant. Qu’en dites-vous ? » Je ne savais si ces derniers allaient me répondre, mais j’estimais avoir rempli mon épreuve, que je soupçonnais pour autant n’être qu’une étape.

D’une seule et même voix, des oiseaux, que je ne parvins pas à dénombrer, s’exprimèrent d’une voix chantante mais encore quelque peu apeurée. « Bien joué, toi qui te fait passer pour ce que tu n’es pas ! » Je restais de marbre, bien que leur paroles n’avaient rien de rassurant pour autant. J’aurais pourtant dû me douter que je ne pourrais berner l’instinct d’un animal magique aussi facilement… Je grinçai alors des dents, convaincue que ce qu’ils savaient, les spectateurs et les juges ne pouvaient pas forcément le comprendre, adoptant une réaction contrariée comme l’aurait fait mon frère.  « Je vois que l’on ne peut vous tromper. Mais il me semble que je suis parvenue à attirer votre attention ! » Ils se mirent à rire tous ensembles, avant de se rassembler à nouveau devant moi, sous l’apparence de cette fillette espiègle que j’aurais du être. « C’est vrai ! Tu nous as montré ce que tu savais faire de ta magie, mais que serais-tu capable de créer grâce à la notre ? » L’enfant tandis la main vers moi et me saisit vivement le poignet. Je sentis alors un incroyable flux magique amplifier bien au delà de mon imagination le mien. Les yeux écarquillés de surprise, je fixais les prunelles vertes émeraude de mon reflet, qui souriait. « Montre-nous ! Montre-nous ton univers ! Ton pouvoir est sans limite ! » Reprenant alors contenance, je réfléchis quelques instant… Mon univers ? Celui dont je rêve en tant qu’Ombre ou bien celui dont rêverais la Sorcière que je représentais ? Je ne devais pas faire d’erreur… Les oiseaux connaissaient ma véritable nature… mais ce n’était pas en tant que tel que je concourais aujourd’hui à la Coupe des Nations. Alors, j’effaçais l’image de mon Royaume des Rêves que j’espérais un jour être assez puissante pour lui donner naissance et me concentrais sur un monde beaucoup plus sombre, approprié à une Sorcière, à une Nécromancienne…

Je fermais les yeux, laissant la puissante magie faire son œuvre. Un immense cimetière… Une terre ravagée par les flammes, les maladies, la famine, la guerre… Un monde au cœur duquel s’élèveraient des armées de cadavres, tous contrôlés par des sorciers. Les malédictions frapperaient tous les vivants et les morts… Et à côté du tableau que j’étais en train de peindre, et qui me terrifiait au plus profond de mon être, le chaos des Ridere semblera bien doux… Lorsque je rouvris les paupières, une lande désertique s’étendait face à moi. L’on pouvait y voir une maison en flamme, ainsi que des cadavres rampants vers d’autres morts inanimés. Les corbeaux tournoyaient dans le ciel et poussaient leurs croassements abominables. C’était… horrible… Et j’étais celle qui avait donné naissance à ce cauchemar. Je faillis reculer, avant de me rappeler où j’étais et ce que j’y faisais.

L’enfant me lâcha la main et la puissante magie me quitta. Elle se tourna alors vers moi et plongea son regard dans le mien. Il était infiniment triste et cela me blessa… Qu’avais-je fais ? « Voilà un bien triste spectacle qui n’est pas le tiens… Tâche que celui à qui il appartient ne puisse jamais le réaliser. » Oui… Je leurs fit un simple signe de tête, me promettant par la même occasion que jamais cela ne sera vrai. La fillette me sourit une dernière fois, avant de se diviser à nouveau en une multitude d’oiseau. Je fus ensuite téléportée sur le bord du rivage... Plus apeurés par l’avenir que jamais.

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Lun 01 Déc 2014, 21:10

Le stress, le stress… Le stress hantait l’esprit de l’elfe comme l’aurait fait un mauvais rêve. Elle se tenait debout devant toutes ces personnes, la peur au ventre et malgré tout un sourire sur le visage. Faire mauvaise figure devant son peuple ? Plutôt mourir. Quelle idée saugrenue de s’inscrire à la coupe des nations, de représenter les elfes devant autant de monde… La jeune fille serra les poings. Elle ne regrettait pas son choix, oh non, pour rien au monde elle ne retournerait en arrière. Pourquoi reculer quand le chemin se trouve juste devant vous ? Pourquoi s’amuser à échouer alors que la réussite est à portée de main ? Les capacités logiques de la jeune elfe l’empêchaient de fuir et bientôt ses pieds se stabilisèrent totalement. Ses yeux fixaient un point fixe, les Aetheri dans l’étendue du ciel. Tout le monde connaissait la raison de leur venue ici, mais quand les explications commencèrent, ce fut une avalanche de surprise. N’ayant jamais participé à un tournoi de la sorte, l’elfe s’efforçait de rester attentive pour ne rater aucun détail mais les rouages de l’épreuve ne lui échappèrent pas : ils étaient, en fait, plutôt simples dans l’énoncé. Dans l’énoncé, se précisait-elle à elle-même, car dans le feu de l’action elle en oublierait sans doute la moitié. Un monde qui la refletait.. Comment refléter quelque chose de flou ? Comment représenter la personne qu’elle était, qu’elle devenait, qui grandissait chaque jour un peu plus ? Comment, en seulement quelques instants, faire comprendre aux autres ce que nous ressentons ? Cela s’avérait bien plus difficile que prévu, mais la complexité attisait l’esprit combatif de la jeune femme qui brûlait d’envie d’en démordre.

Son cœur s’emballa quand elle posa le pied sur le pont. Elle était parvenue à traverser tellement d’épreuves, à surmonter tellement d’obstacles que rien ne lui paraissait impossible. Cela s’apparentait autant à une qualité qu’à un défaut. Si elle se montrait trop confiante, elle se surestimerait. Tandis que si elle se rabaissait, elle ne réussirait jamais à s’affirmer telle qu’elle est. Des oiseaux allaient s’amuser avec elle... Le sourire de l’elfe s’élargit lentement et son pied tâta l’eau avec une hésitation enjouée. La jeune femme appréciait tout particulièrement les volatiles, même si ceux dont on lui parlait se feraient un plaisir de la déstabiliser. Cela ne l’excitait qu’encore plus et le signal se fit long à attendre. Elle débordait de bonne humeur, et quand son regard croisa celui de sa compagne Dullahan qui l’attendait de l’autre côté de la rive, une confiance encore plus grande l’envahit. Si cette petite fille lui accordait sa confiance, alors elle pourrait tout faire. Julia la gratifia d’un sourire réconfortant et accompagna sa démarche d’un vague signe de la main. Elle l’attendrait à Avalon et suivrait le déroulement des événements depuis cet endroit. Rester ici à contempler de l’eau qui bouge ne l’intéressait pas, et n’intéressait sûrement personne d’ailleurs car elle vit des voyageurs prendre également l’initiative de partir. La petite rouquine ne s’invitait guère à de tels rassemblements : elle se sentait particulièrement mal dans la foule. Et aller traîner dans la ville des anges déchus lui semblait être au-delà des limites qu’elle se posait.

Le signal fut enfin donné et c’est avec un sourire jusqu’aux oreilles que l’elfe laissa tomber son corps dans le lac de la transparence. Quand elle rouvrit les yeux, elle se trouvait dans un endroit vierge de toutes habitants et de toutes constructions. Il ne s’agissait que du néant. Puis bientôt, des plantes poussèrent pour dessiner une porte pourvue de roses dans le vide. Mircella prit rapidement l’initiative de la franchir, ne craignant aucune farce de ce nouveau monde. Alors des couleurs vinrent embellir le ciel et un sol plein d’herbe prit forme sous ses pieds. L’elfe tomba sous le coup de la surprise et ses mains vinrent flatter les brins d’herbes sous ses doigts. Alors qu’elle se trouvait allongée et complètement sereine au milieu de ce qui ressemblait à un conte de fée, elle sut que cela ne durerait pas longtemps. Des voix se mirent à chanter, ne formant aucune mélodie mais un brouhaha incompréhensible. Puis elles prirent forme, allant de l’aigu au grave, dans tous les extrêmes possibles. L’elfe prit appui sur ses jambes pour se relever et se mit à chercher les fameux oiseaux, sans grand espoir de les trouver dans ce vaste ciel qui s’offrait à elle. Se cacher dans une couleur ne représentait rien de difficile, même pour elle. Alors, une idée lui vint. S’ils se camouflaient dans le bleu du ciel, alors peut-être pourrait-elle les distinguer en changeant sa couleur. La jeune femme leva ses mains lentement et, avec grâce, tourna un de ses doigts en direction du ciel. Ce dernier prit doucement une teinte rosée, se mélangeant avec le bleu clair déjà présent. Mais une seule couleur ne suffirait pas. Mircella entama alors une danse, tournant sur elle-même, tandis que ses couleurs s’éparpillaient dans le ciel. Du jaune, du violet, du rouge et du vert se mélangeaient à l’infini, quand enfin elle perçut quelques formes entre ses couleurs.

Cela ne ressemblait à rien de commun et bientôt les chants s’arrêtèrent de manière brutale, comme s’ils demandaient à la jeune femme de s’arrêter. « Oh, vous ne chantez plus ? Mes peintures ne vous plaisent donc pas ? ». L’elfe se plaisait à taquiner les esprits du berceau interdit, et comme si elle désirait les encourager à chanter à nouveau, elle plongea sa main dans sa sacoche pour en sortir son ocarina. Elle l’observa sous toutes les coutures, vérifiant que ce monde ne lui jouait pas un tour en bouleversant l’ordre des affaires de son sac et une fois rassurée, elle poussa un long soupir de soulagement. Mais avant toute chose, pour montrer l’exemple, elle fit monter doucement sa voix jusqu’au ciel et la prépara à toute éventualités. Elle posa ses lèvres sur l’embouchure de l’instrument et délicatement, son souffle entra et ses doigts s’agitèrent pour y créer de la musique.

MUSIQUE:

Le coup de poker de la jeune fille eut l’effet escompté car les oiseaux finirent par chanter à nouveau. Ils se mêlaient à sa mélodie, et les couleurs se fondaient entre elle dans une parfaite harmonie. L’elfe lâcha son ocarina l’espace d’un instant pour virevolter dans les airs à la recherche d’une symbiose entre les volatiles et son propre esprit. Ces derniers vinrent finalement à sa rencontre et comme présent, la jeune fille fit apparaître dans ses mains un magnifique bouquet de fleurs dont elle dispersa les pétales au quatre coins de l’endroit où elle se trouvait. La magie des oiseaux s’allia enfin à la sienne et elle se sentit toute puissante, capable du meilleur comme du pire. La blonde des bois se reposa doucement sur le sol et leva ses mains doucement du sol au ciel pour en faire sortir des instruments tels qu’un violon, une guitare et une flûte qui jouerait à la place de son propre instrument. Et, avec ses doigts, elle dirigeait l’orchestre d’une main de maître tout en admirant la toile qu’elle venait de créer. Des doigts invisibles s’effritaient contre les cordes rugueuses de la guitare qui grognait des sons doux et violents en même temps, tandis que l’archet caressait soigneusement les cordes du violon dont la caisse de résonance se faisait de plus en plus forte. Le rythme se découpait en plusieurs temps délimités par les interventions de la flûte qui donnait le ton à l’enchaînement. La musique tenait une place si importante dans le cœur de la jeune fille, dans le cœur des elfes en général. L’idée de lui rendre hommage ne traversait pas son esprit en ce moment même, elle se contentait de suivre son instinct et de confier ses pensées aux oiseaux.

Grâce à la puissance qu’elle venait d’acquérir, elle pouvait désormais invoquer plusieurs sorts en même temps et pendant que les instruments s’affolaient, elle fit sortir des lianes du sol. Sur le modèle de la porte qu’elle avait franchi plus tôt, elle y fit fleurir quelques roses et la délimita en forme de portée. Elle y dessina quelques notes de musique et au fur et à mesure que la mélodie les suivait, elles disparaissaient, s’évanouissant dans une poussière de couleur différente à chaque fois. L’elfe jouait avec les accords, en créant parfois de nouveau qui, en dehors de la dite mélodie, ne ressemblaient à rien de commun. Le crescendo vibrait dans tout l’espace en allegretto. Les arpèges se brouillaient entre eux jusqu’à ce que la note finale arrive pour clore le spectacle. Durant toute son entreprise, le sourire n’avait pas quitté le visage de la jeune fille qui tremblait encore de bonheur. Elle se tourna vers les oiseaux et leur accorda ses remerciements les plus sincères, tout en redonnant une couleur bleutée au ciel et en y plaçant quelques étoiles en blanc. « Vous êtes puissants, et je ne saurais jamais vous remercier de m’avoir prêté votre force. ». Elle se tourna vers la porte qui venait de se former sous ses yeux et s’y engagea après avoir salué ses nouveaux amis de la main. Elle n’espérait même pas avoir plu à son public, non. Car parfois, il suffisait de se plaire à soi-même pour que le reste suive.


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Mar 23 Déc 2014, 23:20


Nue de la moindre appréhension, Vanille se laissa tomber du haut du ponton. La valse frénétique des voiles sanglants de sa robe tourbillonnèrent durant l'envol, pour finir par retomber lentement dans le silence tranquille d'un petit bois sombre. Impassible, la jeune femme contemplait de ses grands yeux verts les alentours colorés et parfumés. Cette jungle avait un petit rien qui lui rappelait la Forêt Enchanteresse, berceau de ses premiers amours dont le souvenir aurait pu être tendre si elle avait été autre. A défaut d'éprouver un brin de mélancolie et de douceur pour le décor onirique, la Sirène soupira tout bas, craignait de voir là le funeste présage de désagréables tableaux à venir. Néanmoins peu soucieuse, elle préféra scruter les longs arbres serpentant et les mille et une lianes avec davantage d'attention, à la recherche des fameux oiseaux qui se dissimulaient des regards. Elle tourna vivement la tête, attirée par le discret bruissement d'aile, avant de sourire. S'ils ne se montraient pas, ils étaient bel et bien là. « Vanille ? » souffla doucement une voix basse et éraillée. La Khaeleesi tressaillit de ce coup porté à l'esprit. Elle ne s'attendait guère à l'entendre, lui. A vrai dire, elle passait ces derniers temps à tâcher d'éradiquer définitivement le problème. Caliel était un homme bon et profondément attaché à ses principes. Étrangement, il les aurait jetés au feu ou aux orties pour sa muse. Il fit tout pour elle. Elle lui rendit bien mal. Revenu à la vie, il ne disparut pas lorsque les esprits retrouvèrent leur monde et celle qui était sa veuve l'enferma pour réfléchir à la question. Il était son âme-soeur, mais Vanille ne l'aimait pas. Elle ne ressentait nulle honte ou remord à son égard, plutôt un léger agacement face à une vieille maladie qui refusait de guérir. « Vous êtes vraiment superbe, Vanille. » - « Une femme comme j'en ai peu vu. » - « J'aimerai que vous posez pour moi. » - « Tu es adorable, Vanille. A ta façon, c'est ça que j'aime. » - « J'aime tes cheveux. » - « J'aime tes yeux. » - « Vanille, je t'aime. » - « Épouse-moi. » Les voix, brides d'un passé révolu, s’entremêlaient dans une cohue infernale. « Ça ne va pas, chérie ? » - « Où est-ce que tu vas ? » - « Tu penses rentrer vers quelle heure ? » - « Tu es encore rentrée tard. » - « Je m'inquiétais. » - « Qu'est-ce que tu as fais ? » - « Qui est ce Gabriel, Vanille ? » - « Tu étais encore avec Gabriel, je suppose. » - « Pourquoi fais-tu cela, Vanille ? » - « Pourquoi est-ce que tu me fais ça ? » La Dame des Abysses se souvenait de tout cela. Comment aurait-elle pu oublier ? Sa mémoire était infaillible et ce don n'avait pas que des avantages lorsqu'on s'évertuait à renier tout un pan de son histoire. Piquée au vif, la jeune femme se borna à ignorer les voix des oiseaux farceurs pour prouver sa valeur. Un bref instant, l'un de ses ongles devint d'argent et elle s'entailla un doigt. Les petites perles de sang s'élevèrent dans les airs, accompagnée de gouttes d'eau. Ils dansèrent en arabesques fines et délicates, que le vent entremêlait de feuilles colorées qui jamais ne frôlaient le dessin. Les voix se firent murmures. « Non, tu n'es pas malade. Vanille, tu es enceinte ! » - « C'est une petite fille. » - « Elle est partie. On nous l'a enlevé.» - «  Cela ne te fait donc rien. » - « Tu ne penses jamais à elle ? » - « Tu es enceinte. » - « Elle ressemble à sa soeur, non ? » - « Vanille, ne pars pas. Ne me laisse pas. On peut trouver une solution. » - « Comment se porte Gabriel ? » - « L'eau avait un goût bizarre. » - « Vanille, pense à ta famille, pense aux filles. S'il te plaît ne ... » - « S'il te plait. » Ils commençaient à être sacrément agaçants. Stupides volatiles. Vanille, sans perdre patience, décida qu'il était temps de mettre de côté les petits dessins pour passer aux choses sérieuses. Le sang et l'eau retombèrent en pluie. Puis la délicieuse Vanille, dans un léger sourire, fit quelques pas. Ses iris vertes se firent félines et ses longs cheveux serpents. Dans les deux ou trois secondes de cet instant de rêve acide, la nymphe laissa exploser sa magie dans sa télékinésie. La terre trembla, les arbres frémirent tandis que leur branchages tremblaient. Les lianes fouettaient les troncs. La nature fut d'une violence inouïe, durant un petit instant. Lorsque tout cessa, le calme fut infini.

Tout était si silencieux. Une unique minute s'écoula mais elle parut plus longue qu'une vie d'éternité sur les terres du Yin et du Yang. Vanille, les lèvres encore pincées de rancœur, recula de quelques pas, laissant l'une de ses mains s'égarer sur l'écorce rugueuse d'un arbre non loin. Dans un gazouillement furtif, un oiseau effleura son poignet, disparaissant dans les feuillages aussi vite qu'il était passé. Vanille sourit. Il semblait prêt à l'aider pour la seconde étape de cette épreuve de la Coupe des Nations. Si elle paraissait sereine d'apparence, elle ne se départissait en réalité pas d'une touche d'irritation. L’Épreuve de Magie. Elle était puissante et capable d'anéantir toute chose avec sa force, c'était un fait. Seulement, la Coupe des Nations ne s'appuyait pas que sur les capacités bruts. On exigeait de la compassion et du beau, du merveilleux et de l'onirique. Les artifices ne serviraient à rien au Berceau Interdit, seul se peignerait ce qui résidait réellement au fin fond des cœurs. Celui de Vanille était de cendres et de ruines, comme elle l'avait démontré face aux suppliques de son époux d'antan qui l'avait simplement éprouvé comme un enfant qui hurlerait et refuserait de se taire. Serait-elle capable d'émouvoir le jury sans user de ruse ? Rien n'était moins sûr. Face au néant du doute, Vanille se naître un décor de vide, noir. Il n'y avait rien. Elle soupira. Jamais son mauvais caractère et ses mœurs décalés, ainsi que sa façon amorale d'envisager le monde et l'inexistence de ses sentiments, ne lui avaient posé pareilles difficultés. Elle songea alors aux oiseaux, qui avaient choisi d'emprunter la voix de son défunt et loin d'être regretté mari. Elle-même, jeune et impétueuse criminelle en quête d'identité et en pleine rétrospection qu'elle était, s'était demandée, durant un bref instant, si elle avait la moindre affection pour l'Ange Caliel. La réponse fut aussi froide que cruelle : non. Avait-elle déjà aimé, durant les huit cents longues années de son existence ? Furie et démone que le masque de la pureté candide brouillait, elle était parvenu à cet exploit, celui de vivre sans la fantaisie des sentiments. « Menteuse. » chuchota à peine une voix moqueuse. Basse et non dénué d'intonations sensuelles, ce timbre là n'était pas inconnu à Vanille qui ferma les yeux. Elle aurait préféré que cette voix ne lui soit pas aussi familière, qu'un unique mot ne perturbe pas ses pensées. Malgré tout, elle devait reconnaître que quelque chose avait changé. Il était entré dans sa vie. La Sirène n'était pas certaine de son inclination pour lui. Peut-être n'était-ce que la considération d'une lionne pour une gazelle qu'elle rêverait de dévorer ? Quoiqu'il en soit, il avait éveiller quelque chose, pour le meilleur comme le pire. Le noir du monde de Vanille s’éclaircit. Les sols se tordirent pour finir par onduler, vagues tranquilles d'un océan bleu sans frontière. L'horizon était gris et orageux, comme grondant et criant les maux et la destruction. Des ombres rieuses dansaient, le visage déformé dans un rictus malsain. Leur silhouettes informes glissaient, les creux noirs de leur mires vrillées sur la jolie Sirène. Elle dévisagea longuement ces créatures, croyant parfois reconnaître en eux le visage d'un proche qu'elle n'estimait guère. Elle finit par détourner les yeux, baissé vers les vagues à ses pieds. En un battement de cils, il y eut de la terre. Un autre, ce fut l'herbe, haute et verte. Doucement, elle avança à travers la prairie sauvage, la paume des mains caressant les brins pour y semer des fleurs. Elle marcha longtemps, jusqu'à arriver au bord d'un lac à la surface tellement limpide que la délimitation entre l'eau et les cieux semblait inexistante. Pensive, elle s'agenouilla devant la petite étendue. Un soleil qui n'était pas là illuminait ce morceau de terre, loin de la désolation environnante. Juste derrière elle, une jeune pousse sortit de terre pour grandir et s'élever. L'arbre atteignit le siècle en un temps record, soulageant de son ombre le petit éden. Les longues branches du saule pleureur valsait au gré d'une légère brise. Vanille s'allongea, l'air un brin déconcerté. Ce n'était pas possible. Ce n'était pas elle. « Alors ma belle, fatiguée de courir ? » se moqua la voix. La Sirène ne fit que tourner la tête tandis qu'il s'allongeait à ses côtés. Grand brun de ses rêves, Magicien de ses cauchemars. Elle savait que ce n'était pas lui mais une simple fabulation de son esprit malade. Il était pourtant égal à lui-même. Séduisant et charmeur, ses grands yeux bleus la regardaient avec un éclat qui ne brillaient dans nul autre regard. « Jamais. » répondit-elle dans un murmure. Pourtant, lorsqu'il tendit doucement sa main, elle consentit à y glisser ses doigts.

Parenthèse inattendue d'entre deux projets, peut-être était-ce là simplement ce à quoi elle aspirait. Elle lui avait dis : jamais elle ne changerait. Elle n'était pas faite pour une vie tranquille et rangée. Elle n'était pas quelqu'un de bien et ne savait pas s'arrêter. Elle en voudrait toujours plus et sa soif avide finirait par la perdre. Jusqu'au fond du gouffre, elle aurait besoin de lui, d'une manière ou d'une autre. Cette île aux fleurs enchanteresses, faisceau de lumière dans ce monde qu'elle n'envisageait qu'en nuance de gris, était ce qu'elle n'aurait jamais. Un petit coin avec lui, à l'abri sous des arbres hauts comme la tour inconnue, près d'un petit coin d'eau où elle se plairait à le charmer. Les ombres riaient au loin, comme prêtes à festoyer de maux. Elles seraient toujours victorieuses et le savaient.

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Mitsu
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Mitsu
Jeu 25 Déc 2014, 20:51

Les oiseaux ne furent guère difficiles à convaincre, eux qui ne voyaient en moi qu'un vide abyssal. Je me le demande, voyaient-ils cela ou bien me cachaient-ils leur capacité à admirer la vérité, cette vérité dangereuse que le contrôle que j'avais exercé sur elle tout au long de ma vie n'avait pourtant en rien effacé ? La vérité ne tient qu'à un fil, qu'à un aveux. Néanmoins, jamais je n'avais employé la première personne pour parler de moi. Je parlais de celle que je me plaisais à incarner, celle qui jamais n'avait peur de rien, celle devant qui le mal, le bien, le néant et les rois s'inclinaient. J'avais façonné une partie de l'histoire, aidé le yin comme le yang, créé des tyrans, aidé des diplomates. Cependant, jamais je ne contais mon histoire, jamais je ne contais ma réalité, celle que j'étais vraiment. Je n'étais qu'un souvenir, enfermé dans une boîte à musique, celle de ma vie, celle que je préférai ranger soigneusement de façon à ce qu'aucun être de ce monde ne puisse la trouver, l'entrouvrir. Non, jamais je ne souhaitais me dévoiler. Et pourtant, pourtant, bientôt, je ne pourrai plus dissimuler quoi que ce soit : annihiler mes peines, annihiler mes attirances, cacher ma colère derrière un visage sans défauts, sans aucune trace d'émotions. Bientôt, je serai humaine, l'enfant que je portais aspirant ma magie pour se nourrir. Son père était de ces hommes puissants, de ces hommes qui n'avaient rien à envier à aucun autre. Je gardais cela dit pour moi son identité, tel un secret précieux dont la révélation était impossible, faute de mots justes ayant le pouvoir de servir cette cause. Mon envie, ma gourmandise ; et chacun sait qu'il n'y a qu'aux pays des Démons et des Déchus que les péchés trouvent plaisir d'écoute. Aussi, pour convaincre les oiseaux de ne point me torturer, de ne point me faire vivre tourmentes et plaisirs abstraits, illusoires, j'avais déposé sur le sommet de mon crâne la couronne des rêves. Aujourd'hui, nous nous dirions adieu ou, plutôt, au revoir, une seconde fois. Djinn, les êtres de ce monde devenaient pour moi des rêveurs à tromper mais là n'était guère le propos. Djinn, mon pouvoir de création devint sans limites, s'abreuvant de ma puissance telle la rose d'un amour en suspend s'abreuve de l'attente jusqu'à faner de douleurs, de remords et de regrets. Peut-être étais-je cette rose ?


C'est en voyant ce que je commençais à façonner, que les oiseaux décidèrent d'intervenir. La brèche de mes sentiments commençait à s'ouvrir, cette brèche qui renfermait ce que j'étais, qui j'étais : une petite fille bénéfique qui avait été obligée de se réfugier dans le néant pour survivre au destin que les Dieux avaient tissé pour elle. Le silence s'installa, un long moment, avant qu'il ne soit coupé par le bruit d'une unique goûte, tombant dans un lac de magie bleue qui apparut sous mes pieds. Je marchais sur cette eau, une eau calme, symbole de création, symbole de commencement. Ce que j'allais façonner serait ma dernière création et puisqu'elle représentait le dernier souffle de mes œuvres oniriques, je souhaitais que le tableau contienne celui à qui je devais mon inspiration, celui qui était, également, la cause de mon déclin. Comment pourrai-je un jour te pardonner, ô toi qui me promis monts et merveilles pour m'abandonner seule en ce monde ? Comment pourrai-je un jour te pardonner toi qui façonna notre histoire, qui peignit la toile de notre rencontre dans la salle d'un mariage qui n'était pas le notre ? Chaque fois que tu créas de la poussière d'étoile je ne pus m'empêcher d'espérer que tu le fasses pour moi, en pensant à moi. Chaque fois que tu me pris au creux de tes bras, je ne pus m'empêcher d'espérer que tu dirais ces quelques mots, que tu me la demandes, ma main. Tu fus mon rêve et tu es mon cauchemar, celui qui hante mes nuits, celui qui noircit mes jours de son absence. Alors, dansons une dernière fois avant que ne sonne le glas de cette nouvelle vie que j'espère ne point être hantée par ton fantôme, créons une dernière fois, ensembles, toi qui ne me semble plus qu'être chimère, avant que la création ne m'abandonne, à ton image.

Une main apparut, puis un bras, une silhouette, un corps. Les cheveux de l'homme d'un bleu océan ne faisaient que refléter ses yeux faits de rêves et de souhaits. Je souris, consciente de la supercherie mais bien assez naïve, cette fois, pour oser y croire. Nous valsons, longtemps, créant sur notre passage des rivières, des montagnes et des forêts. Mais le monde terrestre ne nous suffisait pas, non, il ne nous avait jamais suffit. Bien avant que je m'élève, nous rêvions tout d'eux de tromper les Ætheri, de jouer au sein même de l'univers, de faire nôtres l'espace et le temps. Nous rêvions de magie mais également de simplicité. Nos corps se soulevèrent dans un ciel où le soleil et la lune se mêlaient, l'un éclairant l'autre pour que l'autre reflète encore mieux sa lumière. Et de notre union ne pourrait naître qu'un astre exceptionnel. Mes yeux se baissèrent, admirant l'asphalte juste avant que ne tombe du ciel de la poussière d'étoiles, de la poussière de magie bleue, la création à l'état pur, ce tout et ce rien à la fois. Mon regard se releva, admirant celui de l'homme qui avait volé ma vie, qui avait volé un morceau de mon âme et, pour finir, avait volé mon cœur. Je murmurai : « Et au cœur de notre rêve, nous valserons, renversant le Destin et les Dieux, le Temps et la Réalité. ». Telles des étoiles filantes, nous disparûmes, emportant avec nous le berceau de toute vie, le monde que nous avions créé pour reprendre forme dans un autre. Une petite maison donnait sur un jardin, la porte ouverte, le vent chaud se propageant au cœur du foyer. Sur la terrasse, tu te trouvais, jouant avec notre enfant. Tu te levas, le soulevant pour le faire voler, tel un oiseau. Un éclat de rire se fit entendre, provenant d'une silhouette se tenant à l'embrasure de la porte. Moi. Notre vie, une vie sans Dieux, sans Destin, une vie sans Temps et, finalement, sans Réalité.

Je voulus tourner les yeux vers toi, non protagoniste de ce spectacle, mais créateur, à mes côtés, de celui-ci. Tu n'étais pas là. C'est à ce moment précis que je pris conscience de ce vide au fond de mon être, de ce vide créé par ton absence. Oh je t'avais cherché comme je t'avais aimé sans te l'avouer de cet amour qui avait duré des siècles. Je pensais que tu le savais, que tu le comprenais. Mais tu n'étais toujours pas là, tu ne me revenais toujours pas et malgré ce Temps que j'avais pris pour que ma Réalité se mêle à la tienne, malgré mon élévation qui faisait de moi un Dieu, je ne pouvais toujours pas enchaîner nos Destins. Jamais nous ne pourrions être ensembles, jamais. J'avais perdu des années, des siècles, à jouer avec toi, à faire en sorte que nos chemins ne se croisent que par le plus pur des hasards et je m'apercevais à présent que rien ne serait plus comme avant. Je m'apercevais que nous avions trop joué, joué d'un amour destructeur et avide, d'un désir de possession sans que le possesseur jamais ne puisse être possédé à son tour. Nous avions trop joué et nous avions perdu tous les deux. Cap ou pas cap ? Cap de vivre ton existence sans jamais plus jouir d'un seul effleurement de mes hanches ? Et pourtant, au fond de mon cœur, mon âme criait, sa voix enrouée à force de pleurer, de supplier, de s'époumoner pour se faire entendre de mon esprit qui s'essayait à annihiler ces sentiments qu'il considérait comme vils et destructeurs. Pourtant, ce simple tableau, celui de nos deux êtres unis, entourant notre enfant, celui d'une vie sans magie, sans couronne, je l'avais souhaité dès que je t'avais vu pour la première fois, en haut du Rocher au Clair de Lune.

Le vide. Ma magie venait de s'éteindre, la couronne des rêves se balançant doucement autour de mes doigts. Notre paradis avait disparu, tu avais disparu et j'étais seule en ce blanc écœurant, la magie des oiseaux seule responsable de ce néant. Plus rien n'avait d'importance, plus rien n'en avait jamais eu depuis que tu avais disparu.

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Sam 27 Déc 2014, 14:29


La coupe des Nations.. L'événement se réitérait cette année encore, bien que plongé dans un résiduel nuage de chaos, embrumant le regard lucide de ceux à avoir résisté au massacre. Cela occupait les esprits, permettait de changer d'airs. Tous semblaient s'y plaire, se délecter de ce jeu des apparences et des trompe l'oeil. La renommée de ses candidats, aussi bien que leur courage, étaient d'une simple limpidité. Le vampire y représentait une fois de plus son engeance tentatrice et raffinée, mais sous une toute autre forme qui risquait de surprendre ceux le connaissant. Ils étaient peu, et quand bien même eussent-ils été nombreux, cela ne risquait pas de faire pencher la balance, faire frémir son entrain, ou sa détermination sans faille. Il avait bien trop vécu, bien trop affronté pour que de tels jugements, portés à tort, puissent l'affecter. Dans son kimono, moulant ses belles formes devenues plus prononcées que jadis, Lucrezia trônait là, digne, élégante comme pas permis, parmi la horde de prétendants au titre de vainqueur de la coupe des nations. Il en revenait de son honneur d'être présente, de ne pas faillir à son devoir, et à ses ambitions qu'elle voyait grandir. Elle assista aux beaux discours qu'on leur délégua, apprécia chaque mot, chaque consigne de la bouche de ceux en qui elle ne 'croyait' pas, ou très peu. Cela ne relevait en rien de son dogme, ou de ses convictions. Elle se contentait.. d'admettre leur présence, y croire sans en faire un culte, ou l'orner d'adoration.

Se battre pour son ethnie.. Prodiguer les défauts et préjugés pour faire régner la vraie force de tout un peuple, et la porter sur ses maigres épaules.. Elle était prête. Voilà un siècle déjà. Elle assumait aujourd'hui, et veillerait à achever sa mission comme il se doit.

Elle bondit, comme coupée de tout sens commun. Le pont dandinait sous ses pas endiablés, et ceux de ses congénères. Atterrissant au fond du gouffre, Lucrezia chercha à se stabiliser, tout en parcourant du regard les rochers et végétation l'entourant. Les 'hôtes'.. ceux qu'elle devait rendre admiratifs par des prouesses en tout genre.. Ils ne devaient pas être très loin, et pourtant les yeux minutieux de la belle ne relevaient aucune existence autre que la sienne dans les environs. Ses oreilles, cependant, semblaient charmées par des chants capricieux, mélodies envoûtantes dont les desseins, obscurs et incompréhensibles au premier abord, la capturaient de leurs accords. Leurs voix perfides s'infiltraient dans son esprit, fendaient sa résistance, et, s'immisçant dans son inconscient, lui en faisaient voir de toutes les couleurs. Le ton s'assombrissait, et avec lui ses visions. Dans son esprit, se projetaient des images torves, mais de plus en plus explicites quant à leur contenu. La mort d'un homme s'y voyait dessinée, imagée, causée par une magie dont elle ne connaissait guère les secrets, ni le maniement. Sous son ancienne apparence masculine, elle croyait le voir défaillir sans pouvoir le toucher.. Elle voyait seulement sa peau hâlée de roi, d'orisha, teinte d'un liquide dont elle connaissait les effluves addictives, mais qu'elle ne voulait jamais voir s'écouler. N'eussent été les petites attentions affectives à son égard, les baisers, les mots doux, l'au revoir chaleureux à l'aube de son départ, elle aurait pu croire à telle ineptie, à tel désastre, n'ayant fait qu'en subir ces dernières années.. Mais par tant de béatitude, elle semblait avoir atteint un stade plus stable, aussi bien mentalement, que physiquement. Un stade lui permettant la sérénité, un qui l'avait lavé de ses anciens combats antérieurs. Elle releva la tête, consciente que son tour était venu de leur faire comprendre l'étendue de ses humbles talents.

Ses flammes envoûtantes s'arquaient en tourbillons, brillaient des lueurs les plus sombres et ténébreuses. D'un index tendu et d'une poigne maîtrisée, Lucrezia les soumettait à sa volonté, leur soustrayait quelque arrogance ou folle envie de se rebeller. Elle les domptait d'un geste habile, sans mal, d'une démarche glorieuse et d'une posture adroite, fièrement bombée. Sa chevelure bleutée, désemparée, virevoltait avec les brises déchaînées, tandis que son visage restait, quant à lui, rivé sur les oiseaux légendaires que son regard voilé n percevait pas.. ces bêtes dont le prestige avait atteint les oreilles de tous, et qu'on admirait, faute de les connaître réellement, et de les adorer. Dans son habit noir, aux nuances violettes, dessinant ses courbes les plus voluptueuses, montrant la timidité pudique de la belle femme, elle était un délice pour les yeux. Autour d'elle, tombaient des éclats de charbon, des fragments de ce feu indolent, mais corrosif qui embrase tout. La chute se faisait par centaines de petits flocons dénués de pureté, mais une fois le sol touché, ils s'évanouissaient dans le néant. De là ils étaient issus, à là ils retournaient. Lucrezia essayait par ce biais de donner une nouvelle essence à cet élément dont on ne vantait que l'érosion, la force destructrice. Elle voyait, outre cette démence puissante, un certain charme qui attirait les regards.

Leur réaction se faisait attendre, les avis favorables n'étaient pas prêts de tomber.. Dans un dernier effort, essayant de ne pas dévoiler tout de ses petits tours de passe passe, de ses cartes maîtresses limitées, elle s'accroupit ( salissant par la même occasion les tissus majestueux dans lesquels elle se drapait ). Ainsi, et par de petits gestes de son doigt au creux de sa main pâle, elle créa une par une des petites bestioles qui semblaient sommeiller à l'intérieur d'urnes rondes, mais nées, toujours et encore, de ce même feu incendiaire. Une fois qu'elle en eut terminé une demi-douzaine, elle les fit s'élever, éclore dans un petit cliquetis pour qu'en jaillissent des progénitures de dragon de feu, tout faits de flammes. Leurs corps, agiles et sans consistance, se courbaient dans les airs, formaient des vagues informes. Par moments, ils se croisaient, s'unissaient pour ne faire qu'un. D'autres, l'on aurait crut assisté à une véritable joute maniérée pour atteindre les plus prestigieux sommets, leurs queues et griffes étant leurs lames en acier trempées. Emplissant le ciel de leurs corps flambants, ils vinrent se poser aux pieds de la jeune femme, comme si elle les avait dompté, sans pour autant les contraindre de chaînes dorées, ou d'une soumission à toute épreuve. Ce n'était pas l'image qu'elle voulait donner, et celle-ci sembla plaire, qui sait jusqu'au quel point, aux oiseaux qui l'observaient.

Ils sortirent de l'ombre, successivement. De vastes plumages dorés, noirs de poussière, recouvraient leurs ailes, permettaient un envol gracile. Des yeux forgés dans la pierre, cernes creusées par le temps, corps légendaire qui subit les ravages distants. Ils sont souvent, de par leur majestueuse figure, leurs ailes formidables, leurs cris mélodieux quoique stridents, et leur puissance inconnue, les annonciateurs d'une sorte de funeste présage. Ils sont une raison de plus à bon nombre de 'dits' voyants de faire progresser leurs méfaits. Symbole d'immortalité, de sagesse incarnée même en tant qu'oiseau, ses 'hôtes' étaient d'une beauté dangereuse, voire mortelle. Ils s'approchèrent de la jeune femme, n'ayant d'yeux que pour eux. Quelque peu hébétée par l'apparition, la jeune femme reprit néanmoins ses esprits, affrontant leurs regards hautains. Braqués sur le petit être, les attentes à son égard devenaient criardes, difficiles à éviter, mais elles se montrèrent aussi des plus cordiales. Leurs chants symbolisaient leur volonté, leurs demandes et leurs espoirs.

Leur tournant le dos, Lucrezia comprit qu'ils étaient prêts à lui faire don de leur puissance, ou ne serais-ce que d'une once de leur magie, celle qui l'aiderait à émouvoir l'assistance. Sans réfléchir longuement, elle fit s'élever une brume nauséabonde. Cette dernière grouillait, venue des profondeurs, et quelques ombres en arrière plan suggéraient une forêt dont le danger et la carence de chaleur seraient apparents. En son sein, une ombre sans éclat, une que l'on remarquait à peine, vivait péniblement ses jours sans fin. Une silhouette déchue, sans charisme ni présence, une que l'on aurait oublié là, et qui ne servirait qu'à terroriser les passants comme toutes les autres entités qui dans cet antre séjournaient. Les flammes autour d'elle mirent fin à tout ce qu'elle avait pu chérir, ou qui aurait pu réchauffer son coeur de glace ( eussent-ils été humains ou objets ). Elle était pitoyable, et un chant, pas si mélodieux de bête égarée, retentissait au loin. Toutefois, une étoile semblait éclairer ce monde de noirceur, s'y intéresser de près. Soudain, le petit être, se fondant dans le décor lugubre, funèbre, prit une lueur plus gaie qu'à priori. Tout commença à se liquéfier, et dans un torrent de magie, tout prit une forme ovale avant de disparaître dans le néant, et re apparaître des secondes plus tard sous d'autres formes, plus splendides et pompeuses.

La jeune femme resplendissait. D'une petite graine qui germait dans les sols en sortit un papillon. Un autre s'ensuivit, avant qu'une pluie de ces majestueuses créatures n'envahisse le ciel bleuté. Leurs couleurs étaient plus vives, mais toujours des mêmes teintes azurs. Dès qu'ils eurent atteint près d'une centaine, et que leur envol soit devenu fluide et élégant ( représentant une liberté nouvelle, aguerrie ), ils s'unirent pour créer une silhouette qui était familière à tous y assistant. Cette dernière brillait d'un éclat sincère, et autour d'elle tout ce qu'elle avait pu perdre, que les flammes d'un autre avaient anéanti, annihilé, surgissait de nouveau. Elle se mit à marcher,  dans une voie qu'elle traçait enfin d'elle-même, et qui, aucunement détruite, la menait au bonheur. À mi-chemin, une autre la rejoignit. Plus grande, robuste, elle l'aida à se relever. Autant de fois que la petite se vit chuter. Il lui tendit la main, elle la saisit avec la ferme intention de ne plus la lâcher. Au bout de quelques dizaines de pas, ils s'arrêtèrent. Lucrezia fit alors s'ériger deux piliers de part et d'autre de la scène, des bouts de pierre à l'air antique ( symbole de constance et d'équilibre, d'une vie au parcours presque achevé ), autour desquels grimpèrent des lierres, et au bout desquels poussèrent des pairs de roses, mais cette fois-ci de couleur sang. Puis des escaliers, dont les marches bleutées reflétaient la lueur d'un astre lunaire, firent leur apparition sous les pieds de la demoiselle. Une par une,  avec en fond l'ombre d'un château monumental assistant à son ascension sociale. Les ambitions ne cessaient de croitre, et avec elles la splendeur du moment.

Son apogée fut simplement marquée par une énième apparition. Une ombre plus petite, innocence surgit. Ses bras tendus, elle accourut dans les bras de la dame, et à l'horizon disparut toute trace de ce témoignage, qui sait un peu trop personnel.. Mais elle ne pouvait, consciemment, représenter autre chose que ce changement radical dans son existence, car tout le reste s'en était vu effacé. Et avec ces souvenirs, le mal s'en était allé.. À jamais. Recoiffant ses cheveux bouclés, elle se retourna, d'une mine délicieuse.

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Dim 28 Déc 2014, 00:24

Le berceau interdit… Tel était l’endroit dans lequel Kohei venait d’atterrir. Jamais il ne se serait attendu à découvrir un paysage semblable à celui qui s’offrait à ses yeux. L’alfar s’était persuadé qu’il découvrirait un lieu étonnant, plein de merveilles exceptionnelles, mais en l’occurrence, rien de tout ceci n’apparaissait. Bien au contraire, tout était vide. Totalement vide. C’était une simple forêt, qui à première vue n’avait rien d’extraordinaire. Elle était si vide, que l’ambiance qui s’y accordait en était presque glaçante. Certains arbres étaient même morts, ce qui montrait bien qu’elle était totalement inoccupée.

Le blond entama une marche à travers les quelques passages présents entres les arbres qui avaient poussés de manière anarchique. La forêt semblait n’avoir jamais été aménagée. Comme s’il était le premier à y mettre les pieds. Et y marcher faisait problème : sans le moindre sans de l’orientation, n’importe qui finirait par s’y perdre.

Kohei se posait de plus en plus de questions. Quand exactement les oiseaux allaient-il apparaître ? Ces oiseaux dont on lui avait parlé lors des explications avant que l’épreuve ne commence… Et des volatiles, c’était supposé faire du brouhaha ! L’on était au moins supposé les entendre siffloter ! Surtout dans une forêt… Mais la vérité, c’est que Kohei n’entendait aucun bruit. Pas le moindre. Ni celui d’un animal, ni celui du vent, ni celui des bruissements des feuilles d’arbres, rien. La forêt semblait étrangement morte. Et au bout de quelques minutes, Kohei se rendit bien compte du côté angoissant des lieux. Si vides et si froids… C’était comme si tout ceci le… reflétait. Comme si on venait de placer un miroir devant l’alfar. Celui-ci s’était pourtant convaincu qu’il ferait de son mieux pour cette épreuve, qu’il parviendrait à montrer que les alfars étaient une grande race, mais pour le moment, tout ce qu’il y voyait dans son entreprise, c’était sa propre âme démunie d’intérêt, et c’était très mauvais signe.

Après quelques longues minutes, soudainement – comme si un brin de folie fleurissait au milieu de son esprit vide – il se mit à entendre des sons. Des bruits apparaissaient enfin ! Et sous la forme d’une étrange mélodie. Elle n’avait rien de très régulière, car la pulsation même n’y avait pas sa place. Il s’agissait d’un chant, interprété à priori par plusieurs voix mixtes. Un chant déréglé, qui semblait guidé par la démence plutôt que la raison. L’alfar continuait de s’avancer dans les lieux, tentant du mieux qu’il le pouvait de se retrouver à la source du chant. Il était si calme, et pourtant l’ambiance – qui était passée d’angoissante parce que silencieuse, à délirante pour ce chant inquiétant – n’aurait pas dû le lui permettre. Seulement, sans même parvenir à l’expliquer, il sentait son cœur y trouver sa place, et sa recherche s’en trouvait guidée par un plaisir indescriptible.

Mais très vite, il finit par se rendre compte que c’était inutile. Il stoppa alors tout mouvement, et ne prêta plus attention qu’à ses oreilles. Ce son lui parvenant avait beau n’être qu’anarchie, il se sentait petit à petit envoûté. Il fermait les yeux, et se voyait mélangé entre la froideur de son âme et la folie qui y siégeait. Kohei avait pris de quoi dessiner. Il avait avec lui un carnet et quelques crayons. Bien sûr qu’il y avait de base pensé pour pouvoir utiliser le Souffle. Il préférait de loin avoir toute sa magie de son côté pour l’épreuve de… magie. Alors, cet initiative avait tout son sens, n’est-ce pas ?

Mais maintenant qu’il l’avait dans les mains, il s’en contrefichait. Non pas qu’il avait oublié l’épreuve, mais il éprouva bien plus de plaisir à libérer son imagination pour lui-même que pour plaire à un public. Il voulait simplement dessiner ce que cet air de folie et cette forêt vide de toute âme évoquait pour lui. Il s’y voyait, et il n’y avait rien d’étrange là-dedans. C’était simplement lui. Il dessinait encore plus de plantes, des plantes sans vie aucune, la plupart ayant fanées et ayant fini de vivre leurs vie, et à défaut de cela, d’être extrêmement venimeuses. Du bois morts, des ronces, des arbres ayant connu les incendies, tout y passait. Il embellissait la forêt qu’il avait de façon on ne peut plus réelle sous les yeux de ces éléments si caractéristiques des alfars et de leur attrait pour la flore cauchemardesque. Pourtant, l’espace d’un instant, il croyait véritablement rêver tout ce qu’il faisait. L’alfar sentait ses sens comme se flouter, comme si le chant provoquait en lui des hallucinations. Mais il continuait, en toute insouciance, et souffla sur les quelques dessins qu’il s’était empressé de faire, et même s’il était quelque peu déçu du manque de qualité et d’espace qu’il leur avait octroyé, il se complaisait à les faire se mouvoir, accompagnés des autres arbres morts.

Il enroula toute cette flore de manière à l’ériger en une sorte de gigantesque tronc. Il avait beau faire, tout ce qu’il voyait était différent de ses attentes. Mais il le savait, ses sens étaient en train de le tromper. Il ne voyait pas réellement de bois et autres plantes bouger. En réalité, il ne voyait même pas. C’était son ouïe qui voyait. Chaque son que les oiseaux chantaient s’associait dans son esprit à des visions. C’est alors de cette manière qu’il ferma les yeux et continua son travail. Il ignorait comment c’était possible, mais au lieu de voir ces hallucinations comme un problème, il s’y adapta avec amusement.

Les plantes venimeuses faisaient une grande spirale autour du dit tronc, et l’embellissaient de couleurs. Certes, elles étaient ternes, mais semblaient si belles aux yeux du jeune homme. Mais ce tronc était si vide… Un tronc sans aucune branche n’avait aucun sens. Une idée le traversa alors. Et aussi insolite qu’elle fut, il éjecta ses flammes noires au-delà du grand tronc y simulant ainsi le feuillage qui fut aussi noir que n’auraient jamais pu l’être de vraies feuilles mortes. Mais il ne voulut pas s’arrêter là. Kohei ne voulait pas paraître extravagant, mais de cet arbre, seul sa folie en transpirait. Il ne voulait pas y perdre son identité, et même si son autre personnalité était ravie d’y voir tant de lui-même, il voulait y ajouter encore un détail. Un rictus se dessina sur ses lèvres. Le sourire amusé de son autre lui faisait surface, si amusé il était d’ajouter de lui-même ce qui caractériserait son opposé.

Il s’empara alors de sa pierre élémentaire de glace, et vers le ciel, il projeta une rafale de l’élément. Elle n’avait certainement pas assez de puissance pour avoir l’air uniforme, mais justement, cet air faiblard qu’elle avait lui permettait de donner l’impression que la neige tombait dans le faux feuillage. La glace se mêlait ainsi aux flammes, qui elles, de leur côté oscillaient en rythme avec la musique. Le chant des oiseaux était si fort à présent, que mêmes les flammes ne leur résistaient pas.

Kohei ouvrit les yeux, dans l’espoir d’y observer le fruit de son travail, et un rire informe lui échappa. Il y voyait les oiseaux, bleus comme le ciel les cachant. Ils y étaient descendu, et comme si leur ascension était synonyme du beau temps, le ciel s’était considérablement assombrit. Kohei fit un tour sur lui-même, scrutant la beauté du nouveau paysage. Les oiseaux continuaient de voler autour de l’arbre de substitution, et sans comprendre le pourquoi du comment, il se sentit une force nouvelle l’envelopper, et d’un coup, il eut l’impression que tout ce qu’il voulait créer pouvait voir le jour.

Il se coucha dans l’herbe qui se mit à crépiter. Elle changea de teinte, comme si elle se desséchait, partout autour de lui. D’étranges arbres se formèrent d’un coup, comme si la présence du corps de l’alfar au sol avait eu le don de provoquer – au sens propre – cette vague de création. Les épais arbres l’entourèrent alors, et leurs feuillages aux multiples couleurs chaudes de l’automne (qui paradoxalement est pourtant une saison froide) ne permettaient plus qu’à quelques rares faisceaux lumineux de trouver un chemin jusqu’au sol. De curieuses petites boules lumineuses firent leur apparition, apportant un éclat quelques peu froid et terne de par leur couleurs appartenant aux teintes bleutées ; mais étonnements, celle-ci apportaient une présence réchauffante. La pluie se mit à tomber, lentement. Si lentement, qu’on pouvait la remettre en question. Était-ce réellement de la pluie ? Il s’agissait plutôt de la matérialisation des différents sens. Et lorsqu’elle tombait au sol, elle créait différentes choses, tels que des sons, qui, assemblés, formait une sorte de musique si envoutante qu’en fermant les yeux l’on se croirait comme piégé dans un nouvel univers de rêves. Son contact au sol créait aussi différentes odeurs, aussi douces qu’épicées, et lui donnaient l’impression de voyager à travers le monde entier et à travers les différentes cultures, tout en restant là, planté au milieu de son propre esprit, qui s’était alors ouvert aux différentes merveilles que son propre monde cachait.

Le Soleil se couchait, et avec lui les nuages s’étaient dissipés, laissant place à une immense lune gibbeuse à la lueur jaune. Le ciel était encore tout empourpré par le Soleil qui n’avait pas totalement disparut. Le temps défilait, et Kohei avait l’impression qu’il ne se passait que quelques instants. Pourtant les faits étaient bien là, il continuait d’étendre son univers, avec une vitesse proportionnelle au bonheur qu’il éprouvait. Les odeurs et la musiques aussi psychédélique qu’agréablement grinçante formaient ce côté dément que le paysage lui offrait, alors que sa vison contrastait parfaitement : la lenteur de la pluie et le soleil se couchant se montraient plutôt simplet et calme, tout comme l’esprit de l’alfar. La folie et la raison semblaient coexister dans ce milieu au même titre que la lune et le soleil qui ne semblait pas vouloir se coucher, et l’alfar se sentait comme seul avec lui-même, comme si les deux versants de lui-même ne formaient plus qu’un.

Sans même y réfléchir, un nom lui traversa l’esprit, un nom qui semblait être né pour caractériser ce monde auquel il souriait. « Garde et faux ». Les sentiments de Kohei se cachaient toujours, et seules à de très rares occasions ils avaient su échapper à la garde de sa propre conscience… Et sa folie qu’il avait conservée au fond de lui depuis de nombreuses années se voyait de plus en plus souvent extériorisée, et se déchainait comme une faux destructrice et mortelle partout autour de lui… Elle avait réduit à néant tant de choses dans sa vie, et pourtant, il la voyait comme une amie, une précieuse présence.

L’alfar n’en revenait pas de ce « voyage » qu’il venait de faire. Ces oiseaux avaient une puissance si phénoménale, qu’il s’était lui-même oublié, et qu’il avait livré toutes ses émotions à travers un monde pour lequel il fut attristé de devoir quitter.

1800 mots ~

Résumé :
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Mar 30 Déc 2014, 00:27


Alya n'avait pas toujours eu peur. L'angoisse s'était érigée habitante de son esprit, de son âme et de son cœur depuis le dernier jour de ses seize ans, seulement. Elle avait toujours vécu dans un monde de beauté et de sérénité, où les vices et les horreurs étaient masqués par le parfum des fleurs. Sortie de sa cage dorée, prenant son envol, elle avait discerné des choses qu'elle n'aurait pas même souhaité imaginer. Elle avait eu le sentiment d'être déchue d'un paradis, jetée dans un univers inconnu, vicieux et vicié. Elle avait découvert l'autre partie du genre humain, et constaté les plaies pouvant ravager les êtres. La mort, la maladie, le temps. Ce n'était demeuré qu'abstrait avant qu'elle obtînt sa dix-septième année.

Et désormais, elle était là, représentante d'une nation, debout sur un ponton, avancée dans le néant. Il fallait sauter. Une fois de plus, faire le pas. L'Orine regarda derrière elle, incertaine. Malgré l'écrasante puissance des Ætheri, à leurs côtés elle s'était sentie rassurée. Elle n'était pas bête au point de croire qu'aussi divins qu'ils pussent être ils ne voulaient que du bien, non, mais elle avait eu cette sensation de chaleur et de réconfort, comme lorsqu'elle vivait avec sa mère ; ce sentiment que de plus grands et de plus forts étaient là pour porter le poids du monde, le poids des malheurs, pour répandre justice et bonheur là où ils devaient se trouver. Elle inspira à fond. Rien à craindre. Puis elle s'élança du ponton, s'envolant une seconde fois.

L'atterrissage ne fut pas aussi brutal qu'elle se l'était imaginé bien que, dans toute sa maladresse, elle en hériterait probablement quelques égratignures. Aussitôt, des ricanements stridents retentir. Elle releva la tête. Silence. Puis, une cacophonie s'éleva, d'où perçait des voix ; claires, douces, rocailleuses, chaudes, gutturales, chevrotantes, frêles, faibles, fortes... Le mélange impromptu la tourmentait, pourtant elle avait le sentiment de reconnaître chacune d'elles. Des amies d'antan s'illustraient, des monstres cauchemardesques se dessinaient, des amours jamais advenues s'esquissaient. Elle plaqua ses mains sur ses oreilles et recula de quelques pas. Des gloussement parvinrent néanmoins à ses oreilles. Enfin, comme si ce n'en était pas assez, des silhouettes apparurent, porteuses de visages et de noms, évocatrices de souvenirs brefs ou longs, proches ou lointains. « Arrêtez ! » Rien n'y fit. Le déferlement de couleurs et de traits persista, tout comme le tourbillon de sons et d'intonations. Elle avait peur. Comment était-elle censée s'en sortir ? Elle n'était pas... une héroïne.

Rapidement, elle accourut près d'un arbre et colla son dos au tronc noueux. Elle sentit comme des pulsations, et dut canaliser toute sa volonté afin de les ignorer. Levant la tête, elle ne vit aucun de ces terribles oiseaux. « Montrez-vous, au moins, lâches ! » A cela, seule répondit une moqueuse mélodie. La réponse était claire. Les paroles de la Déesse prirent alors tout leur sens... Elle exerçait assez peu de contrôle sur sa magie, et n'était pas capable de créer de grandes choses avec son pouvoir d'illusion. Cependant, peut-être que quelques mirages sauraient susciter l'intérêt de ses hôtes. Serrant les poings et prenant une grande inspiration, la jeune Orine retourna au cœur de la clairière, forte d'une nouvelle détermination. Arrivée, elle s'accroupit et tendit sa paume vers la terre. Elle ne prêta pas attention aux figures l'entourant, et les sons semblèrent s'atténuer. Au bout de ses doigts fins scintillèrent quelques paillettes de givre puis, du sol émergea une fleur. Plusieurs pétales subissaient les carences de leur créatrice : l'aspect n'en était pas net, et ils n'étaient pas tous pourvus d'une circularité parfaite. Cependant, l'éclat du gel n'avait presque rien à envier aux fils des temps les plus froids. Alya souffla doucement, comme soulagée. Le silence s'était établi. Lentement, elle se détourna à demi de son oeuvre, et ouvrit sa paume entre les racines d'un arbre. Un petit écureuil éthéré se détacha de l'ombre, et s'enfuit en courant à travers les arbres, disparaissant petit à petit dans la noirceur, jusqu'à ce que son existence rompît irrévocablement le lien éphémère qui la rattachait à la réalité.

Un croassement trancha la quiétude environnante. D'un arbre, une grande masse sombre s'envola, plana quelques instants, puis se posa aux pieds de la jeune fille. Les yeux écarquillés, elle dévisagea l'oiseau. Celui-ci pencha la tête sur le côté. Suspicieuse, elle tendit ses doigts vers lui. Au moment où elle effleura son plumage, elle sentit une puissante vague déferler en elle. Elle ferma fort les paupières, des ridules apparaissant de part et d'autre. Puis le maître des airs battit des ailes, et retourna se nicher sur sa branche. Elle releva la tête, offrant à son regard le droit de percevoir à nouveau. Les habitants du lieu avaient fait le choix de lui octroyer leurs pouvoirs, le temps de quelques minutes, pour qu'elle créât ce monde que son esprit renfermait.

Et qu'y avait-il en cet univers spirituel ? Que vit-on en une vingtaine d'années ? Que voit-on, à cet âge ? Son histoire n'avait rien de fantasmagorique, rien d'original. Elle était née plusieurs mois après la mort du maître de sa mère. Le jour de ses dix-sept ans avait sonné le dernier jour de celle qu'elle aimait temps. Comme toute Orine, elle était partie de chez elle, à la rencontre du prince charmant. Elle avait fait exactement comme toutes les autres. Pourtant... non. Elle se souvenait de la joie, adoucie par les pleurs, de Mélinda, le jour de son départ de Maëlith. La jeune brune n'avait pas réagi de la sorte. Elle avait eu peur. Elle avait toujours rêvé d'aventures, de princes merveilleux, de palais somptueux, mais, le moment venu, elle avait voulu faire marche arrière. Si Wü ne passait pas son temps à la pousser, elle serait certainement restée aux alentours de son village natal, jusqu'à ce qu'un début de folie ne la forçât à se mettre en quête d'un maître. Elle était partagée. Elle sentait son esprit se dissocier, une part l'incitant à aller de l'avant, l'autre l'exhortant à vivre dans le passé. Alya Cendérya Haeratrem était elle-même une déchirure.

Décidée, elle se redressa et se mit à avancer, sous l’œil attentif des oiseaux. Sous ses pas poussèrent herbes, fleurs, arbustes et arbres. Caressant ces derniers de ses mains diaphanes, elle faisait apparaître des insectes, de petits animaux. Peu à peu, la vie se répandait. L'essence vitale ne tarda pas à se présenter. Se saisissant d'un bâton trouvé au sol, elle décrivit sur la terre meuble les méandres d'un cours d'eau qui s'empressa de creuser son lit. Elle ajouta au décor les animaux qui lui manquaient - biches, cerfs, sangliers, lapins, renards, oiseaux. Elle se laissa choir dans l'herbe tendre et porta son bras vers l'inexistant ciel. Peu à peu, il se peint de bleu. Elle y ajouta un soleil resplendissant et, de furtifs mouvements de phalanges, des nuages blancs. Elle ferma les yeux et se laissa aller à la rêverie.

Néanmoins, une petite voix lui murmura : « Alya... Ce n'est pas toi. Tu ne peux te défaire d'une part de toi-même. Il est impossible de se renier... » Mais elle ne voulait voir que ce côté-ci, ce côté de joie et de bonheur, de tranquillité et d'euphorie. « Alya... » Elle avait peur au point de ne pouvoir affronter ses démons. Cependant, le malaise monta, s'immisça dans sa poitrine, et vainquit. Elle se releva, la mâchoire contractée. « C'est bon. » grommela-t-elle. Reprenant le bâton qu'elle avait abandonné, elle promena encore un moment la rivière, ne cessant d'élargir son lit, d'accroître sa profondeur. Soudain, elle jeta le bâton de toutes ses forces, et le cours d'eau s'ouvrit pour laisser place à un océan tumultueux. Une forte odeur d'iode parvint à ses narines. La clameur des vagues résonna. Un ciel noir, chargé de nuages épais, grondant d'un assourdissant tonnerre, vint ternir l'eau. Des rouleaux se formèrent et vinrent se briser contre des rochers vicieux et des falaises abruptes, écumant de colère. Des mouettes hurlaient. Un éclair déchira l'horizon, pourfendit le ciel de sa lame blanche. C'était cela, le reste de son âme. Elle baignait dans l'amertume, la suspicion, la crainte, la colère, la honte et le chagrin.

Elle détourna le regard. Elle se refusait à voir ce spectacle. « Tu peux pourtant l'annihiler. Ce n'est, après tout, qu'une masse d'illusions forgées par ton esprit. » Sans doute... « Ce ne sont que des préjugés et des avis fondés sur rien, Alya. Que t'ai-je toujours dit à ce sujet ? » - « Qu'il ne fallait pas se laisser convaincre par ce qui n'est pas... » Avec mesure, elle reporta ses mires sur les eaux déchaînées. « Qu'il faut savoir passer au travers de... tout ça. » Et, lentement, un navire vit le jour. Grand, épais, large, il semblait solide, capable de résister à tout. Ses voiles étaient gonflées par le vent qui s'époumonait, pourtant il ne bougeait pas. La jeune Orine, comme fascinée par le fruit de son imagination, marcha vers lui et monta la rampe. Le pont était long et les planches parfaitement alignées. Elle se dirigea vers le gouvernail et posa ses mains dessus. L'air marin s'engouffra dans ses cheveux. Elle éclata d'un rire doux, cristallin, dont les notes se perdirent sur l'océan. C'était tellement idiot ! Il ne tenait qu'à elle de briser ses chaînes de prétendue raison. Elle n'avait qu'à... trancher les cordes. Et le bateau s'élança sur les eaux sauvages. « Il t'en aura fallu du temps pour comprendre, mon ange. » Elle sourit béatement. Puis elle réalise. Cette voix, c'est celle de sa mère. « Maman ? » Et toute l'illusion s'évanouit dans un soupir laconique, ne laissant derrière elle qu'une enfant perdue, quelques arbres, et sur les branches de ceux-ci, des oiseaux satisfaits.

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Mer 31 Déc 2014, 11:29

Reaven se dressait sur le ponton regardant d’un air indécis l’étendue se dressant sous ses yeux. Pourquoi était-il là ? A vrai dire, il se posait la même question à cet instant précis. Certes, participer à la Coupe des Nations avait, peut-être à un moment, paru comme une bonne idée, mais désormais qu’il se trouvait seul devant cet immensité aquatique, il commençait à appréhender les évènements à venir. Il savait qu’en sautant, il ne rejoindrait pas les profondes abysses de ce lac, il n’aurait probablement même aucun contact avec l’eau qu’il contenait. Non, il se verrait utiliser par une magie dont il ne connaissait rien, contre laquelle il se verrait impuissant et qui le transporterait en terre inconnue. Malgré tout cela, les consignes données par les Ætheri avaient été claires, factuelles : il fallait sauter du haut de ce ponton et prouver son talent à des oiseaux. Nuls doutes que ces volatiles n’avaient rien d’ordinaire et que l’épreuve semblant d’une facilité déconcertante cachait une complexité inattendue. Il avait pensé à rebrousser chemin, à s’éclipser silencieusement, mais il en avait marre de fuir et de nier ses responsabilités. Il avait voulu y participer dans le but d’affronter l’inconnu, et de gagner en maturité, en force, il n’était pas question d’abandonner avant même que cela ne débute. Ses récent affrontements ainsi que les périples qu’il avait dû affronter avait mis en exergue le fait qu’il pouvait se sortir de beaucoup de situations, alors pourquoi pas celle-ci ? Avalant une dernière bouchée d’oxygène et laissant de côté ses doutes et son apparente inquiétude, il sauta la tête la première dans l’eau.

Conformément à ses attentes, il eut à peine frôlé la surface du lac que sa vision changea, les eaux calmes et paisibles du lac de la tranquillité se métamorphosèrent en un ciel bleu agrémenté de nombreux nuages blancs et gris réfléchissant le soleil brillant de toute sa splendeur. Nul trace de végétation, d’eau ni même de sol, sous ses yeux s’étendait simplement les cieux dans toute leur immensité. Déployant rapidement ses ailes, et s’immobilisant pour en observer toute l’étendue, il ne pouvait s’empêcher de s’émerveiller devant telle magie. Une magie si puissante qu’elle était capable de bousculer en tout point un paysage en si peu de temps. Reprenant conscience de son objectif, il se reconcentra, et chercha du regard des oiseaux. N’en apercevant aucun de sa position, il prit le parti d’avancer. Le toucher du vent sur sa peau, sentir les frottements de l’air contre ses plumes, il avait toujours apprécié ses sentiments, mais dans ce monde dont il ne savait rien, il ressentait du bonheur comme il n’en avait jamais senti auparavant. La chaleur du soleil luisant et enveloppant son être, la légèreté de son poids lorsqu’il lévitait dans les cieux. Ici, il avait l’impression de se redécouvrir, de réapprendre ce qu’il savait, d’apprendre à vivre. Il avait totalement oublié pourquoi il était venu, les raisons qui l’avaient amené en ces lieux. Il avait suffi de quelques minutes d’inattentions, de plaisir coupable pour se retrouver dans une situation à laquelle il n’aurait jamais pensé. Il n’avait plus envie de quitter ces lieux, il ne savait pas pourquoi, mais tout ce qui vivait ici, tout ce qui se passait ici le rendait joyeux, heureux, tout le poussait à rester et à s’abandonner. Il aperçut des oiseaux virevoltant autours de lui, certains osaient même se poser sur ses épaules piaillant de tour leur soul. Comme pour le reste des environs, il ne pouvait s’empêcher de les fixer du regard, souriant, comme hypnotisée, envoutée par la magie qui s’opérait. Plus le temps passé dans le berceau interdit défilait, plus ses pensées dérivaient de l’objectif, plus sa volonté faiblissait au plus grand plaisirs de ses hôtes ravie qu’il ne se rende compte de rien.

Voyageant dans les cieux, il prit du temps à remarquer que sa vision se troublait, et réalisant soudainement ce qu’il était en train de faire,  il s’arrêta. Les oiseaux, eux, ne semblaient pas être du même avis et utilisèrent une nouvelle fois leur magie pour déchainer les éléments. Le vent se muta en tempête, chaque bourrasque  menaçait de le déséquilibrer. Qu’importe la direction qu’il choisissait, le vent soufflait en sens contraire et tentait à tout prix de lui faire perdre son équilibre. De la foudre tombait, mais elle était différente de celle qu’on voyait naturellement. Plus vicieuse, fourbe, elle défiait même les lois de la physique. Seul lui était la cible de ces éclairs, les oiseaux continuant à voltiger autours de lui ne s’en inquiétaient même pas. Leurs yeux initialement d’un bleu ciel étaient devenus d’un rouge intense fixant l’Ange comme l’on peut fixer une proie. Et il y avait ce bruit, l’endroit si calme, si paisible était désormais doté de ricanements sourds et roques qui résonnaient dans chaque recoin de sa tête. Des bourdonnements incessants dont la provenance ne pouvait être que ces maudits volatiles dont les piaillements n’avaient plus rien de reposant. L’ouïe n’était pas son seul sens affecté, la vue n’avait pas non plus été épargnée. Troublé et obscurci, il était forcé de se concentrer pour espérer éviter les obstacles et dangers éparpillés sur son chemin. Il avait appris à résister aux attaques mentales, et avec une volonté retrouvée, il se débattait contre la magie qui entaillait ses sens. D’ordinaire, il pouvait faire le vide dans son esprit, évitant ainsi les sorts alternant son jugement sur la réalité, mais la magie qui était à l’épreuve était plus puissante que la sienne, et les grésillements, parasites qui infestaient son esprit l’empêchaient de se concentrer. Tout ce qu’il parvenait à faire, c’était de réduire leur intensité et d’éclairer quelque peu son chemin. Il faisait du mieux qu’il pouvait, déviant quelque peu les courants aérien pour en éviter les bourrasques, mais il faiblissait. Il faiblissait tellement qu’il ne put esquiver l’éclair qui le pourfendit, il se sentit tomber et tous les bruits images perçues cessèrent avec lui.

Il se réveilla alors en sursaut, transpirant, haletant, regardant d’un air stupéfait. Il se trouvait sur une plage entourée d’eau. Il se releva péniblement, regardant sa poitrine à l’endroit de l’impact mais il n’y avait rien, aucune trace de brulure, de sang, rien. Il regarda les alentours et se vit observer par de nombreux oiseaux dont l’un d’entre eux s’approcha. « Bravo, tu viens de réussir ton épreuve. » L’Ange le dévisagea un instant, il ne songea pas tellement au fait qu’un oiseau venait de parler, mais plus à ce qu’il venait de lui dire. « Réussir ? Mais je viens juste de me... » « Prendre un éclair en pleine poitrine ? » L’oiseau émit un léger rire. « Tu as su résister à la tentation et aux illusions qui t’ont été infligés pendant bien plus de temps que nous l’avions imaginé. » Les oiseaux l’entourant s’envolèrent, et il sentit un filet de magie l’entourer. Il n’avait jamais ressenti, posséder autant de puissance qu’en cet instant. « Tu peux commencer la seconde épreuve, tu as gagné notre approbation. » Il n’avait pas besoin d’en dire plus, l’Ange savait exactement ce qu’il avait à faire, façonner un monde à son image.


Reaven ferma les yeux se focalisant sur cette magie récemment acquise, il la sentait l’envahir mais cette fois, il ne la subissait pas, cette fois il se l’appropriait pour se la faire sienne. Une douce aura bleutée l’entoura, fluide et semblable à du gaz, elle semblait sortir et s’échapper de son corps. Il ressentait les éléments et la vie comme jamais auparavant, ses sens s’étaient affinés. Même les yeux fermés il pouvait deviner le paysage qu’il décidait de bâtir et en ressentir toute sa puissance et sa beauté. La première chose qu’il échafauda fut un lac et une cascade reliée par une rivière. Ce paysage respirant la tranquillité et le calme était sans nul doute ce qui se rapprochait le plus de son être. Une légère brise soufflait permettant aux feuilles des arbres de voleter ici ou là, aux oiseaux de chanter et de vivre. Une légère forêt entourait le lac, de grands et fiers arbres s’élevaient et dominaient le reste de la plaine. Dans leurs ombres vivaient de maigres bestioles vagabondant et jouant. Tous ces êtres vivaient en harmonie et l’endroit transpirait la joie de vivre et la paix. Le clapotis de l’eau, les claquements du vent dans les branches, les pas des animaux dans les feuilles mortes, tout cela renforçait la cohabitation entre ces éléments. Ce monde qu’il venait de façonner reflétait ce qu’il souhaitait le plus : une harmonie au sein des races et des espèces. Sur cette agréable pensée, l’Ange s’allongea dans l’herbe perdant son regard dans les méandres de ce ciel bleutée, et fatigué par son accomplissement, il s’endormit.

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~ Coupe des Nations : Épreuve de magie ~

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