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 [Event] Partie IV. Bouton d'Or.

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Mitsu
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Mitsu
Sam 30 Aoû 2014, 12:42


[Event] Partie IV. Bouton d'Or.  542474PNJ1BoutonDor

Volen regardait Bouton d'Or. La barrière magique créée par les magiciens avait été annihilée en même temps que le ciel avait retrouvé toute sa splendeur. Pourtant, le Seigneur des Deux Rives savait que rien n'était finis. Bien sûr, ils n'auraient plus à se cacher, ils n'auraient plus à protéger qui que ce soit mais l'économie en avait pris un coup. Toutes les plantations, les récoltes, tout sans exception avait été donné à la population. Les temps qui venaient de se finir avaient été ceux de la famine, de la désolation et il fallait replanter, reconstruire. Heureusement, contrairement à l'ère précédente, les habitations, les moulins et les bâtiments contenant les graines n'avaient pas été touchés. Néanmoins, son prédécesseur avait fait fleurir l'économie Réprouvée et il était hors de question que lui la détruise en prenant de mauvaises décisions. S'il avait été un souverain très peu respecté dans ses débuts, à cause notamment de sa carrure non aussi impressionnante que celle de Zéleph S. Stark, il prenait peu à peu sa place, acquérant une importance de plus en plus grand aux yeux de son peuple. Volen était un stratège qui ne désirait pas se replier sur lui-même. Maintenant que les Réprouvés était une race forte de son économie et de son indépendance, maintenant que le niveau de vie était meilleur – bien que non encore excellent, il était temps de trouver des alliés de taille et de faire bouger les choses, d'une façon ou d'une autre. Sa race avait abrité beaucoup de personnes sur ses terres et, de ce fait, beaucoup de peuples leur étaient reconnaissants. Il s'agissait d'une percée que le destin avait voulu accomplir, une percée vers une situation diplomatique plus stable pour le futur. Et même si Volen n'avait nullement l'intention de faire la paix avec les sorciers, il voyait de beaux jours à venir concernant certaines unions.

Dans les tavernes de Bouton d'Or, des chants s'élevaient. Il était tôt le matin, la journée commençant à peine mais un soleil couvrant déjà les champs noirs de terre. La pluie avait fait son ouvrage la veille et une odeur agréable s'élevait. La situation était parfaite. Les Réprouvés avaient fait la fête toute la nuit durant et celle-ci n'était pas prête de se terminer. Pourtant, malgré l'état d'ébriété ambiant, tous répondraient présents pour s'adonner au travail. Un Réprouvé ne reculait jamais devant l'adversité, il l'affrontait, bandant ses muscles, dominant de toute sa hauteur, de son corps à la fois angélique et démoniaque. « Vous serez aimé de votre peuple Volen. Je m'en assurerai. Rester trop longtemps dans les souvenirs du passé étouffe une race. Les Réprouvés doivent être visionnaires, voir ce que pourrait être leur futur, point ce qu'a été leur passé. Mon mari fut un grand homme, un homme qui n'est plus. ». Le mystère planait avec cette dernière phrase et rien dans le regard de la sirène ne permettait à Volen de savoir ce qu'elle avait voulu dire. Était-il mort ? N'était-il plus que l'ombre de lui-même ? Avait-il atteint les sommets ? Aether ? Quelque chose d'autre ? Le Seigneur des Deux Rives ne lui fit pas l'offense de demander, restant silencieux. « Bientôt, votre statue rejoindra la sienne, sans doute. Je l'espère. ». Elle sourit. « Je me suis toujours sentie à ma place ici. Et pourtant, dire que ce peuple et moi n'avons rien en commun est un euphémisme. Pourtant, je le chéris pour m'avoir donné la sensation d'être normale. ». Elle posa doucement sa main sur l'épaule de l'homme avant de murmurer : « Prenez soin d'eux. ». Volen la regarda s'en aller, reportant ensuite son regard sur les champs qui s'étendaient à perte de vue. Oui, il prendrait soin de son peuple. Il n'avait pas demandé à être roi, il l'avait été parce qu'il semblait être le plus puissant des Réprouvés, un homme qui marcherait dans les traces de son prédécesseur sans chercher à réformer quoi que ce soit. Il ne réformerait pas ce qui ne devait pas l'être, mais il se montrerait à la hauteur des attentes de chacun et continuerait l’œuvre des anciens souverains.

Se retournant, une foule d'individus se trouvaient là, ayant répondu au rendez-vous. Il avait fait courir la nouvelle dans les rues de Bouton d'Or et de Stenfek, celle qui voudrait que chaque individu le voulant pourrait venir dans la campagne réprouvée afin d'aider à planter les céréales. De gros sacs avaient été disposés ici et là, n'attendant que d'être éventrés et les graines plantées. Volen n'avait pas envie de faire un long discours, pas aujourd'hui. Montrant l'exemple, il enleva son haut montrant que malgré sa silhouette plus fine que son prédécesseur, il possédait un corps musclé et robuste. Se baissant, il attrapa l'un des sacs en toile, le soulevant pour le poser sur ses épaules. « Faites de votre mieux ! ». Puis il tourna les talons, se dirigeant dans l'un des points stratégiques du champ afin de planter, comme les autres. Un roi ne devait pas rester stoïque, assis dans son trône de cristal.

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Lun 01 Sep 2014, 19:09

Il m'a fallu un bon moment pour redescendre sur la terre ferme. Enfin, mes pieds ont toujours été bien soudés au sol mais mon esprit n'a pas arrêté de voguer ça et là, essayant de rendre logique l'imprononçable. Et je crois que ce n'est pas demain la veille que j'y arriverai. Et malgré les pauses à essayer de remettre dans l'ordre et de construire un semblant de sens à tout ça, je n'arrive pas à en revenir.
Je n'aurai jamais pensé que ça aurait pu arriver, tout ça, en quittant la montagne de l'Edelweiss. A ce moment là, je savais que mon entreprise n'alalit pas être facile. Mais après tout ce chemin traversé- et pourtant si peu de temps est passé depuis-, je n'arrive pas à trouver une explication. La bataille d'Utopia et ses cicatrices indélébiles sur mon corps et dans ma tête, l'esprit invisible et la rencontre avec le dragon Suris, retrouver ma mère ressuscitée et mon père, apprendre que ce dernier est mort depuis longtemps... Puis la désintégration du ciel et des êtres morts vivants, les écorchés... Tout ça crée un ramdam fou dans mon esprit trop lent pour tout comprendre. Et je crois que je ne veux pas comprendre. Les faits sont là et ils sont immuables. Que je les comprenne ne changera rien au fait que je les ai vécus.

J'ai suivi mes pas sans réfléchir depuis le repère des magiciens. Mes crampes, mes blessures, elles sont toutes passées. Il ne me reste que les cicatrices des entailles profondes et je ne ressens plus aucune gêne dans mes gestes. Comme si mon corps était neuf des expériences passés et que seul mon esprit gardait gravé en lui ces moments.
Sur les terres d'émeraude, je marche accompagné de Hashi, visible aux yeux de tous. Aujourd'hui, spécialement, mon shimi pète la forme et veut se montrer. Il chasse des bêtes et m'offre parfois le butin de sa quête. Nous nous arrêtons pour manger et continuons notre chemin.
J'ai une nouvelle quête depuis que j'ai croisé mes parents revenants. Trouver mon frère et ma soeur. Malheureusement, mon père ne m'a pas donné d'indices pour faciliter ma recherche. Pas qu'il ne voulait pas mais il n'avait aucune idée de où ils pouvaient bien être. Shinji semblait, selon ses dires, intéressé pour participer à la garnison des forces humaines- ce qui me surprend vu les souvenirs que je conservai de lui et de sa haine envers l'ordre établi. Je pourrai sans doute le croiser à Utopia. D'ailleurs, peut-être ai-je combattu à ses côtés sans m'en rendre compte. J'espère juste ne pas l'avoir croisé dans ses dernières secondes d'agonie. Il faudra que j'aille vérifier ça... Ayumi par contre, je n'ai aucune idée de où la croiser. Elle est peut-être toujours itinérante ou bien travailleuse dans une boulangerie. Je ne fais qu'imaginer et je n'arrive pas à remettre un visage sur ce vague souvenir... Elle était jeune la dernière fois que je l'ai croisé...
Je continue mon chemin pour arriver à Bouton d'or. Jamais je n'ai pris le temps de m'y arrêter, ne préférant pas déranger ce village. Pas que j'ai peur des réprouvés. Simplement que j'ai toujours préféré dormir au grand air tout seul avec Hashi.
Je traverse les chemins de terre et observe les personnes se préparant à refaire de nouvelles plantations. Les temps ont été durs et les champs délaissés. Ca ne devait pas être simple. J'ai de la peine pour eux, moi qui vole le fruit de leurs efforts pour me sustenter.

Je me joins au groupe d'individus regardant un homme commençant à planter des graines. Je le trouve très curieux. Si c'est un chef de clan, je le toruve plutôt courageux d'organiser un événement pareil et d'y participer. Ça semble simple au premier abord mais c'est symbolique. Et ça fait plaisir de voir que ce ne sont pas toujours tout le temps les mêmes qui triment.
Je m'approche d'un sac et plonge ma main dedans pour sentir les graines filer entre moi, s'éparpillant de nouveau dans le sac dans un son de sable. C'est plutôt appréciable.
J'en prends une poignée et me décide à en faire quelque chose.
C'est en me baissant que j'aperçois une silhouette qui me semble familière.
Une sorte d'aura chaude, pas comme d'habitude.
Je plante mes graines dans le sol et me redresse et le vois, finalement.
Mon sang en fait qu'un tour, j'ai envie de partir en courant pour ne pas le voir, Aezekiel. Le monstre de Mégido qui ne faisait qu'esploser.
Je me souviens de toi.
Pourtant, quelque chose en lui semble différent, il n'a plus l'air ahuri qui le caractérisait dans mes souvenirs. Enfin si, mais une étincelle en lui a l'air éteinte alors qu'une autre brille autrement.
Il me voit et j'attend qu'il s'approche de moi. J'appréhende.
Peut-être un peu trop.

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Ven 05 Sep 2014, 23:23


C'était fini... tout semblait rentré dans l'ordre petit à petit. Je me trouvais toujours à bouton d'or, attendant que le temps passe, attendant de me décider sur ce que je devais faire maintenant. Yori était couché à mes pieds, dormant paisiblement. Pourtant je n'arrivais pas à être aussi paisible qu'elle. Elle n'était pas la seule d'ailleurs, dans la taverne ou je me trouvais, tout le monde semblait vouloir fêter l'événement, tout le monde était tout simplement heureux que tout rendre dans l'ordre, le pire était maintenant derrière nous, enfin c'est ce qu'ils disaient et au fond ils n'avaient certainement pas tord. Pour beaucoup, le cauchemar était enfin fini. Il fallait maintenant avancer et reconstruire ce qui devait l'être et laisser passer le temps.
Pourtant, pour moi le pire n'était pas derrière moi, quelque part j'enviais ces derniers jours avant que tout ne cesse, c'était assez étrange comme façon de penser, mais au moins a cette période j'étais bien, je n'étais pas heureuse, j'étais juste quelque peu perdue sans plus. Mais maintenant... je ressentais le vide, ce même vide qui m'avait envahie presque soudainement, ce vide que toute orine subissait si celle-ci n'avait pas encore trouvé celui qui lui était destiné. Je ne pensais plus jamais connaitre ce sentiment et pourtant c'était bien le cas, tout ça à cause de cette shaman qui avait joué avec la vie de certaines personnes, dont la mienne. Je ne savais pas ce qu'elle était devenue, mais je lui en voulais terriblement. Je ne savais d'ailleurs toujours pas quoi faire. Accepterait-il que je revienne à ses cotées ? Comment savoir ?
Une femme finit par s'approcher, elle avait remarqué ma mine triste parmi tous ces visages joyeux. Elle m'avait alors demandé ce qui me tracassait et je lui avais donc expliqué en quelques mots. Je ne voulais pas rentrée dans les détails, mais je ne voyais pas ce que je risquais a lui dire en quelques mots ce qui me tracassait.

-Je voit, effectivement ça ne doit pas être simple pour toi. Mais si ça te travaille, si même sans le lien il te manque, c'est que c'était un bon maitre pour toi non ? Tu dois lui faire confiance et aller le revoir, ça ne sert à rien de te prendre la tête. Fonce et tu verras bien. Enfin, fonce... Le seigneur des deux rives a demandé de l'aide, est-ce que tu accepterais de nous donner la tienne, ça t'occupera certaine l'esprit.

Elle avait raison, Jun avait toujours été bon pour moi, sans doute pas aux yeux des autres, mais je m'en moquais, l'important c'était qu'il avait été un bon maitre pour moi, donc je devais allée le revoir. Quand elle m'avait demandé si j'accepterais de l'aider, je lui avais alors souri, certes un faible sourire, mais c'était toujours mieux que rien au vu que mon état. Je la remerciais pour ses paroles et ne serais-ce que pour la remercier d'avantage, j'acceptais de rester pour lui donner un coup de main, même si soudainement j'avais hâte d'allée le retrouver, mais bon vu que je ne pouvais pas vraiment savoir ou il se trouvait en plus, valait mieux attendre que tout ce calme.
Seulement quand je lui demandais ce qu'il fallait faire exactement, elle haussa les épaules, visiblement elle n'en savait pas plus que moi, me disant juste qu'il fallait attendre, ce que je fis. Finalement, sans un mot, le roi nous montra ce qu'il fallait faire. C'était vraiment qu'ils avaient de magnifiques champs, enfin en temps normal, car ici tout avait été saccagé, soit par les créatures, soit à cause du monde que les souverains c'étaient retrouver obliger de nourrir, même les ombres avaient retrouver cette sensation de faim d'après ce que j'avais compris. Il fallait donc tout replanter maintenant, il y aurait certainement une période d'attendre, j'espérais seulement pour eux qu'elle ne serait pas trop longue, je me doutais bien que ces champs avaient une grande importance point de vue besoin, mais aussi économique.
Je m'approchais alors d'un sac et commençais a me mettre au travail, la femme avait eu raison de me le proposer, ces vrais que ça m'occupait bien l'esprit, même s'il était encore quelque part dans le coin de mon cerveau. Yori, elle circulait entre les jambes de tout le monde, sans genre pour autant. Je me doutais que la plupart des réprouvées étaient ici, mais il y avait aussi pas mal d'autres personnes qui ne l'étais pas, tant mieux ça ira plus vite.


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Dim 07 Sep 2014, 09:30

La vie… Voilà quelque chose de particulièrement naturel, que de vivre pour un être conscient, du moins est-ce ce que tout le monde pense… Un humanoïde est  normalement capable de sentir son cœur battre dans sa poitrine, d’entendre sa respiration régulière, de pouvoir goûter aux aliments du monde, de ressentir la fraîcheur du vent sur sa peau, d’avoir des émotions et des sentiments aussi divers que variés qui le font vibrer… d’être en un seul mot, vivant. Mais moi, je ne pouvais pas toutes ces choses pourtant si naturelles, ou du moins ne le pouvais-je à nouveau plus... J’étais une Ombre, une fantômette, une Ouvrière de la Mort de surcroît... Maudite pour l’éternité et plus encore… Alors que la magie était revenue sur toutes les terres du Yin et du Yang et que l’harmonie reprenait peu à peu le pas sur le chaos, tous les habitants que j’avais pu croiser semblaient partager cette étincelle d’espoir en un avenir qui leur semblait jusque là incertain voir inexistant. Mais moi, je ne partageais pas leur vision de bonheur. Lors des derniers évènements, quand la magie eut totalement disparue, je suis devenue à nouveau humaine... Ressentir, toucher, rire, aimer… Tout ce qui m’était jusque là interdit m’était à nouveau permis. Oui, j’avais vu des horreurs innommables, vu de près ces Rideres et le carnage qu’ils avaient commit, risqué de disparaître maintes fois… Et pourtant… Il était curieux comme cela prenait une place secondaire comparé au simple fait d’avoir un corps si fragile et vivant… Oui, disparaître et être délivrée à tout jamais de ma Malédiction, c’était l’occasion qui s’était présenté à moi ces derniers mois. Se jeter à corps et à cœur perdue dans une entreprise folle et voué à l’échec n’était pas considéré comme une tentative de s’ôter la vie mais comme une démonstration de courage et peut être de folie, je le savais fort bien. Indirectement et instinctivement, peut-être que je savais déjà ce qui m’attendait si jamais je ne me supprimais pas avant que le monde ait finit son changement… Le retour de la magie signifiait pour moi le retour de ma Malédiction d’Ombre. Pourquoi n’avais-je donc pas réussis à mourir alors que mo corps était aussi faible ?! Pourquoi avait-il fallut que d’autres êtres vivants m’aide et me protège ?! Pourquoi ne pouvait-on donc pas avoir le choix de choisir sa mort ?! La vie était-elle si sacrée que cela aux yeux des humanoïdes et des Aetheri ?! La réponse devait être probablement oui… Oui, la vie était une chose extrêmement précieuse pour tout les êtres conscients, une chose pour laquelle on se bat, aussi fortement que pour sa liberté, voir plus encore. Risquer de perdre sa vie afin que d’autres puissent vivre… Étais-ce bien ou mal ? Me voilà qui perdait cette notion… Peut-être étais-je entrain de perdre bien plus que cela… « La folie est un fléau vicieux capable de frapper chaque être penseur. » C’était là les mots de notre Nourrice que j’avais retranscrit dans mon journal, des années de cela. Folle… Idée tentante que voilà, mais je ne percevais pas encore ce que cela pourrait bien m’apporter… Soit… Nous verrons cela plus tard.

Après les évènements survenus au château de Megido, j’avais été amené dans cet endroit que je ne connaissais que de nom. Bouton d’Or, lieu appartenant aux Réprouvés. Il y avait beaucoup à faire afin de permettre aux peuples de se remettre sur pieds après tous les ravages qu’ils avaient subis. Les âmes revenues à la vie avaient disparus et le monde me semblait à nouveau bien vide… Je ne sais pour quelle étrange raison les Dieux m’avaient affectés ici, mais je m’étais présentés à ces êtres aux ailes colorés afin de leur demander si ceux-ci n’avait pas besoin d’aide, puisque je n’avais surement pas été amenée ici sans raison. Et c’est ainsi que je m’étais retrouvée au milieu des champs, un sac de graines à la main, semant de petites pousses de vie dans la terre battue. C’était ma foie une activité assez répétitive, mais je n’étais de toute façon plus capable de ressentir la fatigue, alors je semais sans m’arrêter, laissant mon esprit divaguer à toutes ses idées sombres et ses pensées malades. En repensant à tout ce que j’avais traversé, à toutes ces personnes que j’avais pu rencontrer, je me demandais bien si cela allait avoir un quelconque impacte sur mon existence… Les Ombres pouvaient-elles vraiment se nouer d’amitié avec les vivants ? J’en doutais fortement… Alors, je continuais à déposer ses graines de vie et d’espoir, en me demandant de quoi mon lendemain sera fait…

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Mitsu
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Mitsu
Mar 09 Sep 2014, 23:48

[Event] Partie IV. Bouton d'Or.  542474PNJ1BoutonDor

La sueur couvrait le corps de Volen. Le Réprouvé se redressa, fixant la foule qui était en train de travailler. Cela faisait des heures et le soleil baissait dans le ciel. Ils n'avaient pas encore mangé mais le Seigneur des Deux Rives inculquait également ici une valeur qu'il trouvait fondamentale. Bien entendu, ceux qui avait vécu les pires moments des événements passés, ceux qui avaient souffert de la faim, de la soif, devaient le savoir, mais certains avaient des ressources, assez d'argent pour se permettre d'obtenir ce qu'ils souhaitaient. Or, à présent qu'une nouvelle ère se profilait à l'horizon, il était important de ne pas oublier que des individus s'étaient battus pour la vie, quelle que cette dernière soit. Une vie de misère, une vie de richesse, la vie restait le plus beau cadeau. Volen savait que des moments difficiles existaient mais il avait foi en la force des individus. Son peuple représentait le plus bel exemple de torture psychique, rongé par le bien et le mal, rongé par l'ange et le démon qui sommeillait en chacun, devant faire face au rejet de la plupart des individus. Pourtant, aujourd'hui, grâce à son prédécesseur, l'économie des Réprouvés était l'une des plus reconnues de ces terres. Droit, le monarque fixa les personnes présentes. Elles avaient travaillé, elles avaient planté à la sueur de leur front, sauf certaines qui semblaient inébranlables, comme si ni le soleil ni la soif ne pouvait leur faire éprouver la fatigue. Les yeux du Roi se posèrent sur une jeune femme un peu plus loin, semblant bien plus mélancolique que fatiguée. Il savait que certains peuples avaient des contraintes, même si, étrangement, ses souvenirs concernant ce sujet étaient légèrement perturbés. Il soupira. Peu importait les différences, travailler ensembles était déjà un symbole fantastique, créant une cohésion sociale, une force commune, des liens. C'est ce qu'il devrait faire à l'avenir : rassurer son peuple, contacter ses alliés, faire sentir au monde que malgré tout, sa puissance n'avait pas faibli, qu'il était toujours digne de représenter sa race. Il avait gagné l'estime des siens durant ces temps sombres, il gagnerait celle du monde et peut-être qu'un jour on cesserait de l'appeler Volen, car tel n'était pas son véritable prénom. Après un moment d'observation, il s'approcha de la femme qu'il avait observé, posant doucement sa main sur son épaule. Elle était moite à cause de la chaleur mais ici, à Bouton d'Or, personne ne voyait la transpiration comme une honte, justement, c'était un honneur, une preuve du travail effectué, d'un comportement noble et patriote envers les terres qu'ils avaient réussi à s'approprier. Les coutumes Réprouvés étaient parfois un peu brutales, mais ainsi était ce peuple. « Nous allons arrêter d'ici quelques temps. Vous semblez... mélancolique. Si je peux vous aider, faites le moi savoir. ». Après un petit moment, il sourit puis fit un geste à l'un de ses sujets qui déclara. « Votre attention ! Nous allons arrêter ! Le soleil s'abaisse et personne ici n'a encore mangé ! Nous vous invitons à déguster de la viande de Bicorne et quelques légumes. Et puis, pour les plus festifs d'entre vous, la taverne offre sa tournée ce jusqu'à demain matin ! ». Les acclamations des Réprouvés suivirent cette déclaration. Bons fêtards, aucun n'allait rechigner à faire, encore, la fête. Ils avaient survécu au pire et même si un nombre important de morts venaient ternir les rangs, le passé était le passé et il fallait penser au futur à présent. Volen rit. Il n'allait sans doute pas se priver non plus. « Je ne bois pas en général mais je partagerai volontiers une chope avec qui voudra. » souffla-t-il à Milady doucement.

Déjà, les travailleurs quittaient les champs, s'avançant vers le centre du village de Bouton d'Or où commença à résonner de la musique traditionnelle, des champs de guerre entre autres ou des chansons quelque peu osées en Réprouvé. Quiconque le voudrait pourrait les apprendre, même s'il valait mieux que les paroles restent non traduites pour la pudeur de certains. C'était ça, être Réprouvé, avoir cette audace, ce cran, ce comportement direct qui choquait parfois autrui. Ce mélange d'Ange et de Démon, Volen en était fier, notamment parce que, pour lui, ces deux races s'étaient effacés pour donner quelque chose d'autre, quelque chose qui, finalement, avait le pouvoir d'entreprendre de grandes choses, sans avoir à subir la barrière des vertus ou celle des péchés. Ils étaient libres, vivants.

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Jeu 11 Sep 2014, 21:03

Graines de vie, graines espoirs, graines qui deviendront un jour la réserve de nourriture de tout un peuple. Je laissais une fois de plus l’une de ces pousses tomber au fond d’un profond sillon, songeant qu’il devait paraître étrange que je ne montre aucun signe de fatigue… Mais je n’en avais que faire, personne ne se souvenait de ce que j’étais réellement… Je pris alors une pause, me sentant tout de même obligée d’imiter les vivants, et en profitait pour me redresser et observer ce qui s’étendait sous mon regard. Tout autour de moi, des réprouvés et des étrangers s’affairaient à œuvrer pour un meilleur lendemain. Il y avait tant à faire ! Eux tous me semblaient si solidaires, si forts et pourvu d’un immense courage, ayant cette flamme que j’aurais pu voir briller en chacun d’eux, ce brasier qui grandissait et se renforçaient au fur et à mesure que le travail avançait. Tout un peuple s’était uni et des mains s’étaient tendues vers eux pour les aider à se reconstruire. C’était en soit magnifique, bien que je ne pouvais en comprendre toute l’étendue et la mesure de ces conséquences… Je connaissais assez mal ce peuple des Deux Rives, à la fois ange et démons, mais j’osais imaginer que leur vie devait être aussi simple que celle de ma sœur… La dualité de deux corps, de deux races… L’union interdite de deux peuples que tout opposait et leur progéniture condamnée à être rejetée de tous… Oui, les réprouvés pouvaient être admirés pour leur force et leur soif de vie ainsi que pour tout ce qu’ils étaient parvenus à se construire… Un lieu où vivre, des ressources pour se nourrir, une forme de… paix et d’équilibre… Et nous, les Ombres, qu’avons nous en comparaison ?

Ma main repris son lent travail et je laissais à nouveau l’une des petites graines de mon sac s’en échapper, la regardant s’écraser mollement dans la terre souple et riche qui craquait sous les poids de ceux qui la foulait. J’étais devenue une Ombre, et pourtant, cela me donnait l’impression que cela sonnait comme un mot maudit plutôt que comme le nom d’un peuple. Nous avions pourtant des terres, un Royaume, des maisons qui nous appartenait… mais à quoi bon… La plupart d’entre nous était solitaire et torturé par ses propres démons, quels qu’ils soient… Tristes souvenirs, actes impardonnables, nous souffrons tous de ce que nous sommes et avons été… Comment alors pourrions-nous nous unir pour un quelconque acte ? Cela me semblait impossible et impensable… La mort était notre quotidien, pousser les vivants au suicide notre métier et notre devoir envers notre Souveraine… Nous n’étions que des fantômes, chargés d’accomplir des tâches capitales pour l’équilibre de l’univers, mais si douloureuses et difficiles à assumer… Oui, nous n’avions finalement rien d’antre qu’une malédiction et notre fardeau d’une ancienne vie que l’on ne regagnera jamais… Peut être que si j’avais une vision moins pessimiste de ma condition, mon existence en serait un peu soulagée… mais cela ne me rappelais que cette étrange sensations que je ressentais alors que transformais un vivant en l’un des nôtres… A cet instant précis, je ne pensais pas à cette vie que je venais de prendre de manière vicieuse et tragique, mais à cette Ombre qui venait de naître, grandissant un peu plus nos rangs… Peut être que si je parvenais à regarder ce que je suis et ce que je fais un peu plus souvent de cette manière, cette chape de métal sur mes épaules s’allègerais… Mais malheureusement, jusqu’ici, ma culpabilité était toujours venue un peu plus tard me ronger de l’intérieur… Ah… comme j’avais hâte de découvrir ce qui pouvait bien faire des Passeurs des être un peu moins glauques que nous autres, êtres inférieurs…

Une main se posa alors sur l’une de mes épaules, mais j’eu beaucoup de peine à me focaliser sur ce contact soudain afin d’en ressentir toute sa chaleur. Volen, le Seigneur des Deux Rives en personne, venait s’enquérir de ma santé, me proposant son aide. Pourquoi ? Avait-il remarqué ce regard triste et mélancolique que je n’avais pas pris la peine de cacher ? Lors de mon arrivée à Bouton d’Or, je fus surprise de constater que le souverain des réprouvés mettait aussi son corps au service de son peuple… et bien que je trouvais cela remarquable en soit, jamais je n’aurais imaginé qu’il puisse s’inquiéter pour un étranger. Décidément, il me semblait que ce peuple ait beaucoup de coutumes à m’apprendre… C’était… intéressent. J’optais alors pour un sourire qui se voulait rassurant mais qui ne dénoterait pas avec mon attitude première. Je ne pouvais décemment pas repousser une personne de son importance malgré toutes ces émotions négatives en moi. Mon éducation me l’interdisait, tout simplement. « Ne vous en faites pas, nous avons tous traversés des temps difficiles et cela n’est pas sans conséquence. » C’était là la raison la plus simple et logique que j’avais pu trouver à lui répondre, et j’accueillis l’annonce d’une pause avec une joie que je dus créer afin de masquer mon indifférence. Si il l’avait fallut, j’aurais volontiers continué à travailler au champ toute la nuit. Volen se pencha à nouveau vers moi pour me souffler une invitation à demi-mots qui me parut assez étrange dans mon état. Faire la fête et boire un verre en compagnie du Seigneur des Deux Rives ? Il m’était impossible de participer à ce genre de festivité, mais je pouvais aisément imiter toutes personnes présentes afin de me fondre dans le décor… De plus, moi qui cherchais une occasion afin de me familiariser avec ce peuple, le faire en compagnie de son monarque me semblait être la meilleure façon qui soit. « Je serais ravie de partager ce moment avec vous, si ma compagnie ne vous gêne en rien. » Et j’emboutais alors le pas aux conviés, tâchant d’élargir ce sourire sur ce visage si peu habitué à en arborer depuis des années…

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Sam 13 Sep 2014, 22:31

Je détourne le regard. Même si son air a changé, je n'ai pas trop envie d'aller vers lui. Je ne l'attendrai pas mais ne le rejetterai pas s'il s'approche. Ce mec a failli me filer un aller simple en prison avec toutes ces bêtises à Megido. Je n'avais rien demandé en plus. L'effort ne doit pas venir de moi, pour le coup.
Les champs de Bouton d'Or sont incroyablement beaux. Même si c'est la période de plantation et que la terre est toute retournée, l'odeur que l'on peut sentir ici, l'air frais qui caresse le visage, le sol tendre au pas et cette curieuse euphorie du travail effectué par des hommes motivés et heureux procurent une sensation agréable. Tout y est très plaisant à ressentir. Voilà un endroit où il doit faire bon vivre. Mais les coutumes des réprouvés me sont totalement étrangères et bien que je sois friand d'exotisme, je n'ai pas l'envie de m'adapter à leur tradition. Puis la voie du sédentaire parcourt mes veines.

J’insère les graines dans la terre pendant quelques heures. J'ai les mains recouvertes du sol des plantations, mon haut colle à mon dos trempé par l'effort, quelques gouttes de sueur perlent du bout de mon nez mais je suis heureux par le travail accompli. Je ne pensais pas que cela pouvait être réconfortant à ce point de travailler pour l'intérêt commun. Voler son pain, c'est pas pareil. Il y a ce sentiment de pouvoir, le danger, tous ces effets qui rendent le moment terriblement excitant. Mais une fois le diner mangé et le ventre repu me vient un sentiment de déprime. Un mélange de honte et d'envie de se racheter.
Là, ce n'est pas le cas. J'ai cette impression de travail bien fait justement accompli et les vagues tranquillisantes post-effort. Pour une fois, je suis content de moi.
Je ne repère pas que le soleil se couche, ce n'est qu'en prêtant attention au brouhaha provoqué par la fin du travail que je comprend qu'il faut s'arrêter.
Je me redresse, pose mes mains sur mes hanches puis m'étire pour faire passer le mal de dos qui s'est installé sur la dernière heure de travail. Y'a beau essayer de se décontracter les muscles, je n'arrive pas à faire passer cette souffrance récurrente et ça m'ennuie péniblement. Je ne sais pas quel mal m'affecte mais ces crampes et ces douleurs doivent cesser un jour ou l'autre, c'est insupportable.

Mon ventre gargouille quand j'entends dans la rumeur des travailleurs qu'il est l'heure de manger. Et au final, je meurs de faim. Je suis un groupe d'individus pour arriver dans le centre de Bouton d'Or. Des lampions sont tirés sur des ficelles tout autour des rues. Les temps sont à la fête et le centre du village est éclairé pour la nuit. En emboitant plus vers le centre, on peut sentir l'odeur fumée de la viande prête à être consommée ainsi que quelques vapeurs alcooliques provenant des alambics en train de turbiner l'alcool qui sera servi ce soir.
J'arrive au centre du village, beaucoup de monde s'y trouve et les sourires rayonnent au travers le crépuscule.
Je ne peux m'empêcher de sourire aussi même si ce n'est pas pour les mêmes raisons. C'est comme un automatisme qu'ils m'envoient. C'est agréable de se retrouver entouré comme ça. Je m'adosse un instant, sors ma pipe et de quoi fumer, la bourre, sors mon petit allume feu et commence à tirer. Une bouffée satisfaisante emplie mes poumons, suivit par une quinte de toux qui me plie presque en deux. Je me redresse doucement, sonné, et attends que les petites lucioles cessent de tourner. Ca faisait longtemps que je n'avais pas fumé et suite à l'effort d'il y a quelques minutes, mes poumons n'étaient pas étirés pour ça. Je reprend une bouffée et continue à fumer normalement en observant.
Je me prend une assiette de bicorne et de légumes puis m'installe au bout d'une table à l'écart de quelques personnes en train de manger et boire tout en discutant des choses auxquelles ils ont assistés durant ces moments de folie. Les écorchés reviennent souvent. Ils ont traumatisé un paquet de gens. Dont moi.
Je goutte la viande et n'aime pas ça mais je continue de manger quand même. Tant pour ne pas gâcher, ne pas froisser la population locale, pour me forcer un peu à tester les choses que les autres aiment et puis aussi parce que je meurs de faim. Une fois le morceau de viande finit, je conclue que ce n'est vraiment pas à mon goût. Je me venge sur les légumes qui eux sont délicieux.

Je me redresse et vais à la taverne car la phrase de la tournée offerte par la maison n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Hashi m'attend invisible dehors. J'entre et déchante un peu en voyant le monde qu'il y a. Les tenanciers sont débordés mais j'arrive à leur signer dans le brouhaha ambiant que je prendrai bien une pinte de leur bière la plus forte. Je la récupère et sors discrètement. Je me rebourre une pipe et quitte la ville avec ma pinte et Hashi à mes côtés. Le shimi insiste pour me prendre une gorgée de bière. Je lui en donne une. De temps en temps, il pique dans mes bouteilles, il est toujours drôle quand il est un peu saoul.
Je finis la pinte, garde le verre en souvenir et quitte Bouton d'Or.
Ca a été une journée bien remplie.

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Jeu 18 Sep 2014, 02:48

Assis au beau milieu d'une culture en friche, Izul malaxait machinalement une motte de terre. Il trouvait ça assez peu ragoûtant, à vrai dire ; et l'idée d'avoir à tripoter de l'humus toute la journée ne l'enchantait pas plus que ça. Il avait grandi au continent du matin calme, sans jamais trop en sortir, et les joies du travail au champs lui étaient pour ainsi dire inconnues. Enfin, il avait planté aidé les jardiniers du Sanctuaire à planter des bégonias, mais il n'était pas vraiment sûr que ça compte. Là, c'était un vrai travail... Les sacs de graines étaient si nombreux qu'il en venait à se demander comment le roi des réprouvés espérait qu'ils parviennent à terminer dans la journée. Certes, une partie des personnes présentes était habituée à ce genre d'activité et ne voyait rien de difficile à ce que le déchu considérait comme une épreuve digne de celles de la coupe des nations ; mais il devait aussi y avoir des gens qui, comme lui, étaient là un peu par hasard.

Parce qu'il ne souhaitait pas plus que ça se retrouver à Bouton d'Or, à l'origine. Mais puisqu'il n'avait pas d'argent et que personne n'avait visiblement songé à venir le chercher, il n'avait eu d'autre choix pour quitter le continent Mystérieux qu'embarquer sur le premier bateau dont les marins avaient bien voulu de lui – et il s'était avéré que ces marins-là se rendaient au continent Naturel. Il aurait bien sûr préféré pouvoir retourner directement au Sanctuaire, mais il ne fallait pas non plus trop en demander... Et puis, quelqu'un là-bas finirait sans doute par s'apercevoir qu'il n'était pas rentré et par s'inquiéter de son sort. Enfin, peut-être. Il l'espérait... Si Elisha s'était toujours montrée plus ou moins sympa avec lui, c'était probablement parce qu'elle en avait quelque chose à faire, après tout. Quoique quand bien même elle se serait inquiétée, elle ne possédait aucun moyen de savoir où il se trouvait. Enfin, il parviendrait bien à rejoindre le continent du matin calme par ses propres moyens un de ces jours – à cœur vaillant rien d'impossible, lui avait-on dit.

Mais pour l'instant, l'heure était au remuage de terre. Le roi Réprouvé venait de donner le signal du départ ; et quand bien même Izul trouvait qu'exhiber ainsi son torse était une façon assez singulière de motiver les troupes, il ne put s'empêcher d'être impressionné par la force et la robustesse plus qu'apparentes de Volen. Si lui enlevait sa chemise, il ressemblerait à une crevette anorexique, rien de plus... Il enviait le monarque, à vrai dire. Son aisance, sa prestance, sa beauté. Certains avaient vraiment tout. Laissant échapper un soupir, le déchu se releva, avant de rejoindre la famille qui l'avait accueilli à son arrivée à Bouton d'Or. C'était grâce à eux – ou peut-être à cause d'eux – qu'il était là, en gage de gratitude envers ce peuple dont certains représentants l'avaient logé et nourri sans rien demander en retour. Peut-être ne s'agissait-il que de l'euphorie due au retour de la magie, et il était possible qu'ils se soient montrés bien moins chaleureux en d'autres circonstances ; mais il leur était reconnaissant, quoi qu'il en soit. Alors, lorsqu'ils lui avaient parlé de cet 'événement' auquel même les étrangers pouvaient participer, il n'avait pas eu le cœur à dire non...

S'approchant des cinq membres de sa famille de bienfaiteurs, il leur adressa un sourire gêné. Il ne tenait pas plus que ça à rester collé à eux toute la journée, mais à vrai dire... Il ne savait absolument pas ce qu'il fallait faire. Planter des graines, c'était certainement plus compliqué que ça n'en avait l'air. Pour lui, tout était compliqué, de toute façon ; même quand il faisait de son mieux, il arrivait que son cerveau ne suive pas. Planté tel un arbre fossilisé en face du plus jeune fils de ses hôtes, il se contenta donc tout d'abord d'observer la 'technique'. En fait, hormis le fait qu'il fallait laisser un certain espace – apparemment plutôt aléatoire – entre chaque graine, ça n'avait pas l'air bien difficile... Même pour lui. Peut-être qu'il aurait du faire paysan, au fond, plutôt que voleur : ça lui aurait permis en tout cas de se faire moins souvent taper sur la tronche. En tout cas, mieux valait éviter de dérober quoi que ce soit aux travailleurs réprouvés... Vu leurs muscles, les coups devaient faire très mal.

Puisqu'il se sentait plus ou moins à la hauteur, il finit par s'atteler à la tâche. Creuser un petit trou dans la terre meuble avec ses doigts, y mettre une graine parmi la poignée qu'il avait dans la main, reboucher le trou, et recommencer. C'était vraiment facile, pas besoin de penser. Ils étaient tous égaux ainsi, à se salir les mains pour faire renaître les cultures qui nourriraient les populations. Les puissants comme les faibles auraient de la terre séchée sous les ongles ; il n'y avait en cet instant personne à envier. Et Izul se sentait étonnamment bien – quand bien même il s'aperçut vite que, quoique simple, leur besogne n'avait rien de reposant. Il fatiguait vite, plus que ceux qui étaient habitués à travailler de la sorte ; et il ne lui fallut même pas une heure pour qu'à peu près toutes les parties de son corps deviennent douloureuses. En plus de cela, il transpirait comme un bœuf. Le soleil brillait, il faisait chaud, et il se demandait bien comment faisaient ses camarades pour supporter si bien pareille épreuve... L'habitude, sans doute. Il savait bien qu'il n'y avait rien d'étonnant à ce que le pauvre citadin qu'il était soit éreinté si vite – mais, tout de même, une pause d'une heure ou deux n'aurait pas été de refus.

Malgré ses plaintes mentales, il continua néanmoins à s'activer jusqu'à ce que le coucher du soleil amène la fin du calvaire. Tenant son dos martyrisé des deux mains, il suivit le reste des travailleurs jusqu'à l'endroit où on leur servit à manger, leurs efforts récompensés – au moins un peu, en tout cas – par la qualité du repas. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'était un bicorne ; mais c'était bon, quoi qu'il en soit. Séduit par l'atmosphère on ne peut plus conviviale qui régnait autour de lui, il en oublia le Sanctuaire, et la rancœur qu'il gardait envers ceux qui n'avaient pas songé à venir le récupérer. Il était bien là, après tout... Peut-être n'était pas si urgent qu'il rentre, puisque personne ne l'attendait au continent du Matin Calme. Planter des graines, manger du bicorne et passer ses soirées avec ses nouveaux camarades à la taverne lui convenait – quoique pour la taverne, il n'était pas vraiment certain. Il n'avait jamais été très friand d'alcool, mais puisque l'atmosphère semblait à la fête, pourquoi pas... Mieux valait qu'il n'en abuse pas cela dit, étant donné qu'il ne savait pas trop quel effet cela aurait sur lui.


- - -

- Ben moi... Moi, eh ben, une fois, j'ai pissé sur un clodo !

À moitié appuyé surune parfaite inconnue, Izul riait à gorge déployée. Il faut dire que ce qu'il disait était très drôle – quoique totalement faux. Il n'avait jamais uriné sur le moindre sans-abri, mais l'anecdote lui paraissait on ne peut plus amusante... D'ailleurs, ses camarades de beuverie partageaient visiblement son avis. Jamais il ne s'était senti aussi intéressant : à vrai dire, il se sentait bien plus à l'aise avec les gens lorsque ceux-ci étaient soûls comme des cochons que lorsqu'ils étaient en pleine possession de leurs moyens intellectuels. Et puis, lui aussi ayant quelques grammes d'alcool en trop dans le sang, le contact en devenait beaucoup plus facile – jamais il n'aurait eu le courage de se vautrer ainsi sur une jeune femme s'il avait été dans son état normal. Et sans doute que la demoiselle en question, bien trop jolie pour lui, l'aurait repoussé si elle n'avait pas partagé son ivresse. Décidément, l'euphorie et l'alcool mêlés semblaient faire très bon ménage... Ou du moins, ce fut le cas jusqu'à ce que la nausée survienne.

- Tu m'accompagnes ? Lança-t-il à sa 'conquête' avec un clin d’œil appuyé. Je vais vomir.

Légèrement dégoûtée mais cependant assez bonne poire pour ne pas l'abandonner dans un moment si critique, la jeune femme lui emboîta le pas jusqu'à l'endroit qu'il choisit pour y répandre le contenu de son estomac. Quand bien même vomir n'avait pas grand-chose d'agréable, il se sentait toujours étonnamment bien – en même temps, il avait une jolie fille pour lui tenir les cheveux. Utilisant le contenu d'un pichet d'eau – ou peut-être bien de bière, mais peu importait – pour se rincer le visage et la bouche, il attira la demoiselle à lui en une sorte d'élan romantique improvisé et maladroit. Un peu trop, peut-être, puisqu'il ne lui fallut que quelques secondes pour perdre l'équilibre et chuter, entraînant avec lui sa partenaire. L'herbe était douce. La fille lui appuyait un peu sur la vessie ; mais en dehors de ça, il se sentait tout aussi bien allongé par terre qu'il l'aurait certainement été n'importe où.

- Hé, j't'ai raconté la fois où je me suis fait attaquer par une mouche géante ?

La jeune femme secoua la tête, apparemment partagée entre la curiosité et la suspicion. L'intérêt de l'histoire risquait fort de dépendre de ce que son compagnon de la soirée entendait par 'géante'... Mais, à la déception – quoique modérée – de son auditrice, Izul ne poursuivit pas son récit. Sa bouche entrouverte laissant échapper des ronflements de plus en plus sonores, il dormait – bref répit avant l'atroce gueule de bois qu'il aurait certainement à affronter le lendemain.
1609 mots

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Sam 27 Sep 2014, 23:14


L'avantage avec ce travail, c'est qu'il me permettait de me vider complètement l'esprit. J'admirais les réprouvés quelque part, justement car même si ici il avait fallu que tout le monde mette la main a la patte, il était évident que c'était quelque chose qu'ils devaient faire couramment, après tout, si je ne me trompais pas ça restait quand même un de leur monopole et de ce fait, ils n'en mallaient pas que pour eux, mais ils devaient aussi assurée tous un commerce et ça, ce n'était pas rien. Car ça restait une matière première pour beaucoup de choses. De plus, quand je regardais autour de moi, je voyais bien que même si le travail n'était pas de tout repos, personne ne semblait broncher.
Pourtant, quand on pensait à ce peuple, que tous rejetaient pour diverse raison et principalement deux des races les plus concernées, on pourrait croire qu'ils laisseraient facilement tomber non ? Et pourtant c'était le contraire. Peut être que justement c'était grâce a ça, ils avaient développer une volonté que les autres n'avaient pas. Qui pourrait comprendre ce qui les pousses à « lutter » de la sorte. De plus, je ne m'y connaissais pas vraiment en royauté réprouvée, mais il me semblait qu'il avait un digne successeur de leur ancien souverain. Un qui n'avait pas peur de mettre sa personne à contribution, ne se prenant pas de haut, contrairement a certains autres souverains certainement. Ils allaient sans doute bien prospérer.
Je continuais donc ma tache sans broncher comme eux. Pourtant je commençais à sentir que mes muscles étaient endoloris, en même temps je n'avais pas l'habitude d'un tel travail, on était plus habitué à un tout autre genre de travail, quoiqu’il devait arriver que certaines d'entre nous doivent faire ce genre de boulot pour leur maitre. Mais je chassais rapidement cette penser de mon esprit, car ça me refaisait penser a ce qu'il était arriver a mon propre lien et même si ce n'était pas facile, je devais réussir a pensé a autre chose, quelque instant encore, pour arriver a bien reprendre le chemin, pour bien réussir a prendre les bonnes décisions pour la suite des événements.
Mais soudainement, j'entendis le roi nous dire qu'il était temps que nous stoppions le travail, il est vrai qu'en regardant le ciel je remarquais qu'effectivement il commençait à ce faire tard. Et quand il parla de nourriture, j'eus un petit rire, car effectivement je ne l'avais pas remarqué avant, mais maintenant il commençait à montrer son mécontentement d'être encore vide à l'heure actuelle. Je posais alors mes affaires et je suivis le mouvement, en me demandant ce qu'il y aurait exactement, car je n'avais jamais mangé la viande qu'il avait parlée. Enfin je verrais bien à ce moment-là. J'espérais vraiment que mère Nature allait les eiders, c'était de son devoir quelque part, mais j'étais bien placée pour savoir qu'elle pouvait parfois être capricieuse.
Arriver dans le village, je m'installais alors dans l'auberge ou tout le monde avait commencé à faire joyeusement la fête. Alcool et nourriture étaient malgré les événements plus abondants de ce que l'on aurait pu croire. Mais tout le monde ne semblait pas avoir travaillé de la journée, tout le monde profitait du moment présent. Rire, chant et autre joyeuseté étaient au rendez-vous, jamais on n'aurait pu croire qu'il s’était passé des événements aussi dramatiques que ces derniers jours et pourtant c'était bien le cas. Ils tournaient la page en quelque sorte, même si je me doutais bien qu'ils n'oubliaient pas ce qu'ils s’étaient passé, on voyait qu'ils voulaient continuer à avancer sans se soucier du passer.
Finalement je me levais et je sortis, je ne voulais pas rester plus longtemps, je supposais que le travail lui-même était fini. J'aurais sans doute aimé rester ici plus longtemps et profiter de l'événement, mais je n'étais pas si loin de chez moi et j'avais envie d'y rentrer. Même si ça m'avais fait du bien de ne pas trop y penser, car restais quand même le poids lourd sur le coeur et j'avais besoin de me retrouver seul, voir d'en parler avec d'autre pour savoir la meilleure chose a faire, peut être qu'une des muses pourrait me donner un conseil sur comment je me devais d'agir ? En tout cas je l'espérais, car je ne savais vraiment pas qu'est ce que je devais faire, même si la première étape était de rentrée dans mon village.

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