"Il est un fait que le temps ne peut altérer.
Une amitié partagée... Un sentiment profond du cœur qui devient plus fort au fil des jours.
La confiance réciproque cédera bientôt sa place au pouvoir de justice, nous révélant le chemin de la gloire et de la paix."
Sorcellerie. Infamie. Horreur. Ces mots qui d'habitude semblaient destinés aux actes des sorciers ne leur étaient pour une fois pas attribués, au contraire. Une vague de désespoir, un voile d'amertume recouvrait les Terres de leurs ancêtres, menant tous les peuples à la guerre.
«
Je me refuse d'être accusé d'une telle sorte ! Sont ils assez bêtes pour nous penser coupables alors que nous même perdons nos pouvoirs à vue d’œil ? » Assis en cercles, les chanceliers des ténèbres s'étaient réunis, tous accompagnés d'une personne de rang inférieur, afin de protéger la prison. «
Nous ne pouvons pas prendre ces attaques à la légère. Nous devons protéger notre peuple. »
Tandis que tous se querellaient, Naely, elle, conviée par l'Isekel, observait la lune et les étoiles qui s'étaient levées. Elle n'écoutait pas vraiment les propos de ses supérieurs. Préférant admirer la beauté de la nuit qui l'éclairait, elle pensait à sa sœur qu'elle avait abandonné aux mains de son funeste destin. Une main appuyée sur la grande vitre de la salle de pierres, la jeune femme fut prise d'un léger frisson avant de se retourner vers l'assemblée d'hommes qui se tenaient face à elle. Il était rare qu'une sorcière assiste à une telle réunion, le sexe féminin n'était pas très apprécié dans la hiérarchie malgré les nombreuses reines qui étaient, jadis, montées sur le trône pourtant, la fille de magiciens ne se sentait pas privilégiée. Elle désirait partir, retrouver sa sœur et parfaire ses connaissances mais cela signifiait la désertion, chose punie par la mort comme l'expliquait d'interminables décrets.
«
Et vous Naely qu'en pensez vous ? »
La jeune femme tourna les yeux vers l'Isekel qui l'avait questionné. Grand, beau, brun, ce chancelier n'avait rien d'extraordinaire et ressemblait à tous les autres, pourtant, il l'avait menée ici, lui donnant l'opportunité de s'exprimer devant les grands de la prison. Alors que tous les autres chuchotaient et riaient, lui montrant le peu d'importance qu'elle avait, la demoiselle avança avant de s'appuyer sur l'épaule d'un autre invité.
«
Nous devrions les laisser faire. » Les yeux étaient à présent tous rivés vers elle. Les sorciers les moins gradés se moquaient tandis que les chanceliers se montraient perplexes.
«
Expliquez vous, nous sommes toute ouïe ma belle. » Un sourire aux lèvre, le Forcas s'était levé et s'était approché de la sorcière avant de lui embrasser le cou avec force. Il lui tenait la tête avec l'une de ses mains, l'autre étant trop occupée à lui caresser le ventre. Sans se débattre, Naely continua. «
Notre réputation ne vous est pas inconnue, ne jouez pas les innocents. Nous méritons toutes les accusations qui nous sont portées. » Le chancelier, passa sa main dans les cheveux blancs de la jeune femme avant de défaire le chignon qu'elle avait prit soin de coiffer puis, il déshabilla son épaule. «
N'oubliez pas l'invasion de Zombies, n'oubliez pas non plus tout ce qui s'est passé sous le règne de Jun. » La robe à présent relevée, la sorcière se laissait faire, elle se laissait caresser par un homme des hautes sphères. La respiration haletante, elle continuait son discours tant bien que mal. «
Si nous voulons prouver notre innocence, nous ne devons pas nous battre. Nous nous devons de rester pacifiques face aux attaques.. » Le toucher du chancelier des ténèbres la fit trembler de plaisir avant qu'il n'ordonne à tous les autres qui avaient assisté à cette scène de sortir de la pièce. Enfin seuls, le bel homme plongea une nouvelle fois son visage dans le cou de Naely. «
Vous ne devriez pas. » Imperturbable, il continuait comme si de rien n'était, attentant ainsi à la pudeur de celle qu'il effleurait. De temps à autres, il relevait la tête, se léchant les babines.
Lorsque la belle blonde se retourna, elle le frappa avant de s'enfuir à toute vitesse. «
La forteresse n'est pas assez grande pour que tu puisses t'y cacher ma douce ! Quoi qu'il advienne, tu seras mienne. » Elle ignorait pourquoi elle s'était ainsi laissée dominer par un chancelier. Les larmes perlaient le long de ses joues alors qu'elle courrait dans les couloirs sombres de la prison. Ses yeux vairons et le blanc de ses cheveux illuminaient les pavés bleus, les gardes l'observaient dans sa course effrénée. Jamais elle ne s'était ainsi soumise seulement, ici, tout était différent. Elle se sentait épiée, redevable et surtout, impuissante.
Arrivée au rez de chaussez de l'immense forteresse, Naely ralentit. Elle avait traversé de nombreux étages dans le but d'échapper au chancelier de Forcas et se trouvait affaiblie. Dans le long couloir qui menait vers l'une des sorties, la jeune femme se fit surprendre. Une personne l'empêcha d’émettre le moindre son à l'aide de sa main et l'entraîna dans l'une des rares cellules vides. La petite salle carrée avait été disposée de telle sorte que le prisonnier ne puisse rien effectuer autre que dormir. Quasiment vide, elle ne présentait qu'une petite paillasse pour lit. La porte, lourde, gronda lorsque la personne qui avait agressé la sorcière la referma. Inquiète, cette dernière ne bougeait pas, de peur que le chancelier ne soit l'être qui l'avait menée en ces lieux lugubres.
La jeune femme attendait bien qu'elle ne sache pas qui, ni ce qui l'attendait. La seule chose dont elle était certaine, c'est qu'elle refusait de se faire violer dans une cellule destinée aux criminels les plus ignobles de ces Terres.