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 [Fragment de Dionysos] ★ All I'll do is drink... ♪ ★ [Reprise : PV Aëran]

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Sam 31 Jan 2015, 11:23



Je regardai cette femme sous toutes les coutures. Intrigué par son assurance. Je me doutai bien que quelque chose clochait, qu’il fallait arrêter ce deal que j’avais mis en place. Je ne savais, de toute évidence, pas comment faire, et j’étais pris dans l’engrenage. Ce qui était étrange était les verres qu’elle buvait d’un trait, alors que rien n’avait commencé. Ce qui l’était encore plus, était ce regard plein de mépris qu’elle me portait lorsque le liquide coulait dans sa gorge, comme un avertissement, comme si la suite était tracée. « Dîtes moi, vous ne savourez rien ? » dis-je en plissant les yeux « Vous engloutissez tout comme si l’alcool ne vous piquez pas les lèvres et ne vous brûlait pas la gorge… » Buvant une petite gorgée, je posai mon verre et le fis tourner avec mes doigts. J’étais maintenant perdu dans mes songes. J’arrêtais soudainement mon verre, et la contemplai : « Il y a surement tricherie, mais, peu importe, si je n’obtiens pas ce que je souhaite, peut-être vous, vous l’obtiendrez. »

Laissant un cours silence, je refis tourner mon verre et le levai : « Commençons, je meurs d’envie de vous connaitre » finis-je par lancer en souriant. « Alors, chère demoiselle, d’où venez-vous ? Des terres arides peut-être ? » La question était bien ciblée, je voulais voir ses expressions, son comportement à chacun de mes mots, car je ne me fiais pas à ses paroles qui seraient surement fausses à souhait. « J’ai grandi là-bas, peut-être nous sommes nous déjà vus… C’était dans une grande bâtisse, cachée par les rochers et balayée par le sable… » Mes yeux arpentèrent son visage, ses gestes, ses lèvres, guettant le moindre signe de trahison, de mensonge, d’agressivité ou de défense. Mes sens étaient tous aux aguets et sûrement devait-elle le sentir. Peut-être elle aussi l’était, me scrutant au plus profond de moi, se demandant ce que je lui voulais.

Durant mes années de captivité, je n’avais pas croisé cette femme. Dans le cas contraire, elle aurait eu le mot de me ramener mort ou vif, mais être était-elle plus importantes que ses chiens de garde près à mordre. Je ne savais rien en réalité. Le tavernier me regardait lui aussi, un peu désabusé par mon comportement. Je m’intéressais tout de même à celle qui l’avait agressé. Les hommes, tout autour, nous épiaient, chuchotant maintenant, de sorte que nos paroles leur parviennent. Cherchaient-ils une faille pour la détruire après ? La rechercher là où elle laisserait un indice pour se venger ? Peut-être avait-elle touché leur ego ? Je souris à cette idée. Je ne m’étais jamais rendu compte à quel point l’homme pouvait être en mal de virilité… moi qui n’en avais s’en doute aucune, je ne pouvais de toute évidence ne pas la perdre, trop rattaché à une survit qui ne faisait pas partie des qualités requises pour un homme. Non, je n’étais pas brave, je n’étais pas courageux comme certains pouvaient le croire, je pouvais sauver des femmes et des enfants, certes, mais je pouvais aussi les brûler sans sourciller. J’étais juste… lucide et réaliste. Il y a des fois où sa propre vie compte plus que celle des autres, des fois où il est préférable qu’un s’en sorte, plutôt qu’aucun. C’était ainsi que je m’étais lancé dans la quête de tuer ceux qui étaient à ma recherche, je n’essayai pas de venger mes frère et sœur d’arme, mais de sauver mes souvenirs d’eux, de les préserver. Cette femme en face de moi, voulait peut-être attenter à ma vie, et atteindre ce qui m’anime au plus profond de mon âme, et je ne la laisserai pas faire.


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Dim 01 Fév 2015, 18:13

Le bougre c'était aperçus que l'alcool ne me faisait rien, et ce n'était pas pour m'arranger… Je restais silencieuse à ces paroles, faisant semblant de ne pas l'avoir entendue puis l'ignorant superbement. J'étais… frustrée de ne pas avoir réussis à le tromper et le faire boire à outrance. Et je n'avais pas été maligne, il fallait bien le reconnaître... Personne ne pouvait s'enchaîner autant de verre de liqueur forte à la suite sans broncher ni même montrer la moindre grimace sur son visage… Tant pis, notre petit duel n'aurait donc peut-être pas lieu et je n'aurais surement pas l'occasion de le voir dans un état dégradant et propice aux réponses offertes sans concession.  C'est alors que mon cher et dors et déjà détestable hôte se décidait à enfin entrer dans le vif du sujet en me posant quelques questions sur mes origines. Ici, deux propositions s'offraient à moi. Je pouvais sois lui mentir et adhérer à ces propos, ce qui pouvait potentiellement m'amener à en apprendre bien plus sur lui et son passé… ou bien lui annoncer partiellement la vérité, puisque je refusais encore d'accepter mes véritables origines avouées. Je réfléchissais, le regard plongé dans la couleur ambré du contenue de mon verre, le visage volontairement soucieux. Il devait sentir que j'hésitais à me confier, que j'hésitais plutôt que de s'imaginer que je ne lui disais pas la vérité. Je devais me montrer un peu plus maligne que la dernière fois avec le coup de l'alcool. Après tout, je ne l'aimais pas et ça, il l'avait clairement définit. Lui parler alors de ma vie comme si nous étions deux charmantes personnes désirant simplement faire connaissance aurait… sonné terriblement faux. Alors, je tentais le tout pour le tout, espérant provoquer chez lui une quelconque réaction intéressante.

« Peut-être, en effet. Mais il y a des choses que l'on ne révèle pas aussi facilement à quelqu'un que l'on apprécie pas. Sachez cependant que je voyage beaucoup et que je ne reste que très rarement longtemps au même endroit… Je recherche quelque chose de… très important pour moi. Quelque chose que j'ai perdue il y a déjà un bon moment et… qui m'agace énormément. Bien plus que vous, par ailleurs, si cela peut vous donner une idée d'importance. »

Les Terres Arides… j'avais effectivement déjà fait escale dans cet endroit, car je savais pertinemment qu'il y avait là-bas un moyen de trouver des démons… et que j'en recherchais un en particulier. Mais pour autant, il était assez curieux que cet alfar me demande si je provenais d'un endroit sans vie et peu accueillant. Peut-être, en revanche, cherchait-il à acquérir un œuf d'animal ailé ? Serait-il une sorte de marchand ou… de trafiquant ? Je devais creuser cette piste, même si je ne voyais pas encore dans ce cas ce qu'il pouvait bien me vouloir, d'autant que sous mon actuelle apparence, je ne ressemblais pas à ma grande sœur. Oui, si j'avais mon véritable corps, il aurait très bien pu me confondre avec elle, qui avait bel et bien eu en sa possession un de ces précieux œufs, aujourd'hui éclos en un magnifique puma ailé. Moi ? Jalouse de son familier ? Cela valait de sois. Avec un tel animal en ma possession, je ne serais plus obligée de voyager dangereusement et lentement à pieds… Je décidais alors de poser ma question, affichant une mine intriguée et inquisitrice. Je voulais en savoir plus sur lui et cela ne me semblait pas très important qu'il s'en rende compte, au contraire. Cela ne pouvait que faire avancer les choses.

« Mais en revanche… je trouve assez curieux que vous me parliez des Terres Arides. Seriez-vous, par le plus grand des hasard, intéressé par ces précieuses reliques que l'on ne peut trouver qu'à cet endroit ? Je veux bien entendue parler des œufs d'animaux ailés. Seriez-vous une sorte de... collectionneur ? Je connais le lien qui unit ceux de votre peuple aux Arts…  Ou bien êtes-vous un de ces marchands à la recherche de denrées rares et précieuses ? Dans ce cas, sachez-que je peux peut-être vous fournir quelques informations, moyennant une quelconque monnaie d'échange… »

Effectivement, je me trouvais encore particulièrement fauchée et à mes yeux, toutes les occasions étaient bonnes à prendre lorsqu'il s'agissait d'acquérir quelques pièces sonnantes et trébuchantes.  De plus, les alfars étaient réputés pour être riches, comme cet énergumène l'avait prouvé en nous offrant notre diner… Et extorquer de l'argent à un homme était pour moi comme une source de satisfaction, une pierre de plus à temple de ma vengeance envers ce genre humanoïde que je bâtissais. Alors, les coudes sur la table et ma tête posée sur mes mains, je le fixais droit dans les yeux, comme si je cherchais à pénétrer son âme… Je finirais par savoir, peut-importe les moyens que je devrais employer pour arriver à mes fins.

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Sam 07 Mar 2015, 17:13



La vérité est que nous perdons tous quelques choses un jour ou l’autre. Un morceau de sois qui nous échappe et nous manque : notre innocence, notre joie de vivre, le fait que nous ayons été heureux un jour… peut être même un être cher, celui avec qui nous ne nous voyons pas vivre. Les yeux rivés sur mon verre, je le faisais une nouvelle fois tourner du bout des doigts. Je souris en rapportant mon attention sur elle : « Effectivement, j’ai maintenant une vague idée de l’ampleur de votre agacement… ». J’avais pour habitude d’agacer les gens, je supposais que c’était ainsi, que je n’étais pas fait pour la socialisation, si ce n’était avec mes pairs. J’attendis de longues minutes, figé devant cette femme, penchant parfois la tête pour la regarder d’un autre angle et essayer de trouver quelques choses. Elle se mit alors à parler franchement, même si au fond, nous jouions au même jeu, à celui qui sera le plus malin. Je lui souris en portant mon verre à mes lèvres. « Des reliques… » Murmurais-je en posant mon verre sur la table. Je crus un instant que le temps s’était arrêté, j’étais perdu dans une réflexion qui, finalement, jamais n’avait pris fin. Que ferais-je avec les reliques d’un autre temps ? Avec ses œufs qui peuvent autant être une bénédiction qu’un cadeau empoisonné. Puis j’avais déjà mon dragon, un petit pleurnichard abandonné par sa mère, qui ne se lassera pas demain de me montrer son affection sans bornes. Je souris de plus belle : « un collectionneur… un marchant, un pillard,  je suis sens doute tout cela à la fois, ma race ne m’aurait surement pas permis une autre voie ». Arpentant du regard son visage, j’observais ses trait qui pouvaient à tout moment la trahir : « Il n’y a rien de bien précieux à mes yeux dans ces contrées hostiles, du sable, des roches, des voleurs et des assassins, rien de plus, rien de moins ». Mes paroles étaient claires, je la considérai pour le moment comme ceci.

Guerrier, meurtrier, nous le sommes tous surement un peu, mais qu’en est-il de ceux qui ne désire pas l’être ? L’ais je désirais, moi, à sept ans, lorsque l’on m’a sauvagement arraché à mes terres pour faire de moi le monstre dont la seule pensée me fait frissonner ? Étais-je destiné à devenir l’assassin que je suis aujourd’hui ? Mes doigts commencèrent à jouer sur la table en bois : « Je ne suis pas intéressé par ce que certains hommes convoitent… l’argent, le pouvoir… dites-moi plutôt, si vous pouvez me donner des informations sur ce qui se trouve dans ces terres, c’est que vous y êtes déjà allé ? » J’approchais doucement de mon but, et petit à petit, les verres s’empilaient à côté de nous. Je ne mènerais surement pas cette discussion à bout, mais qu’importe, à ce moment précis, saoul ou pas, j’étais toujours prêt à la bataille. « En dehors de ce qui est normal dans ces terres, n’avez-vous pas remarqué quelque chose d’étrange ? De mauvais ? » Dis-je en faisant tourner une pièce entre mes doigts. Si l’argent marchait mieux que l’alcool, alors très bien, fonctionnons ainsi.

L’un des hommes de la taverne se leva et vint se poser près de nous, fracassant sa chope sur la table, et s’asseyant lourdement : « Les mots : denrées rares et monnaies m’ont attiré ! » dit-il en regardant la demoiselle. Pour autant, il n’attira pas plus mon attention, si ce n’était le morceau tissu au niveau de sa main, cachant un tatouage surement infecté. Je serai le point qui était orné d’un V, marque que le luron ne manqua pas de voir.

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Mar 31 Mar 2015, 13:58

Aether qu'il m'agaçait à ne me donner aucune information, pas le moindre petit indice valable sur celui qu'il est ! Toutes ces données, n'importe quel autre alfar aurait pu me le dire, je le savais pertinemment ! Il ne m'apprenait strictement rien à son sujet et cela commençait à véritablement m'agacer, à tel point qu'il m'était de plus en plus difficile de ne pas le montrer… En revanche, le simple fait qu'il cherche tout autant à en apprendre plus sur ma personne était intéressent, intriguant, et cela m'aidait énormément à ne pas lui flanquer mon poings sur la figure tout de suite et maintenant. Il m'était antipathique, c'était une certitude, mais pas encore au delà de n'importe quel homme. En revanche, je commençait à sérieusement soupçonnée qu'il ne m'avait pas offert ce repas par pur hasard… Aurait-il reconnue en moi quelqu'un de sa connaissance ? Ou mieux, qu'il recherchait ? Si l'un de ces deux cas s'avérait être exact, cela me donnait un énorme avantage, du moins en avais-je l'impression instinctive. Et pour l'instant, peut-importe ce qu'il pouvait bien se produire entre nous, je me devais de continuer d'entrer dans son jeu, de le titiller d'informations toutes aussi vagues que celles qu'il me laissait avoir. Qui de nous deux était le chat et l'autre la souris ? J'avais hâte que le poisson morde à l'hameçon…

« Je vois… Mais vous avez tord, les œufs d'animaux ailés sont extrêmement précieux… Toutes sortes de créatures peuvent y naître… Les Terres Arides sont peut-être aussi hostiles et peu accueillantes que vous les décrivez, mais si des voleurs et des assassins ont choisis de s'y installer, alors qu'il n'y a aucune ville assez proche à piller, ce n'est certainement pas pour rien, à mon humble avis… »

En réalité, je ne connaissais de ces territoires que le peu que m'en a dit cette bonne à tout savoir de Milady. Jamais je n'avais mit les pieds là bas, et je ne savais même pas si il n'y avait effectivement aucune cité facile d'accès… Ici, c'était un véritable coup de bluff que je tentais, gardant la même expression suspicieuse et faussement courtoise que je m'efforçais de garder le plus longtemps et de prendre le plus souvent possible, malgré le fait que la compagnie de ce monsieur me mettait – je ne pouvais le nier – au fond mal à l'aise. Toute la réussite de mon entreprise résidait dans deux choses… soit par un ultime coup de chance, mes informations étaient vrais, soit l'alfar ne connaissait effectivement pas beaucoup ces contrés et prendrait donc mes informations pour véridiques. Mais si par malheur j'échouais… alors il découvrira que je ne connais absolument pas cet endroit de notre monde, et je craignais sincèrement de perdre tout intérêt à ses yeux et par la même occasion, la possibilité de découvrir véritablement celui qu'il est…

« Un alfar qui assure être ce que sa race lui permet d'être, mais n'est pas intéressé ni par l'argent, ni par le pouvoir ? Avouez que vous faite là un bien piètre représentant de votre race… »

Et cette simple remarque alla jusqu'à me faire douter de sa véritable race. Et si cet homme utilisait tout comme moi un modificateur d'apparence ? Je pouvais très bien avoir à faire à n'importe quoi ! Un bélua, un sorcier, un démon, un génie… Je me reculais instinctivement dans le fond de ma chaise, comme pour tenter de mettre de la distance entre lui et moi. Ne pas connaître son identité passe encore, mais ignorer tout de lui jusqu'à sa race m'était beaucoup plus angoissant… Car je savais pertinemment que certaines espèces humanoïdes étaient bien plus dangereuses et roublardes que d'autres… Oui, c'était une décision sage. A partir de maintenant, je me tiendrais attentive à chacun de ces mouvements, jusqu'au plus infime, et cela tant que je n'aurais pas eu la certitude qu'il n'est pas autre chose que ce qu'il prétend être ! Et puisqu'il voulait de nouveau que je parle de moi, alors je le ferais.

« Je vous l'ai dit, je voyage beaucoup. Il n'y a que peu de contrés que je n'ai pas visités jusqu'à présent… Et votre question nous fait un peu tourner autour du pot. Si brigands et meurtriers s'y trouvent, bien entendue que cet endroit respire le maléfique. Vous n'avez pas besoin de me le demander et il me semble que vous êtes également bien renseigné sur ce lieu. »

Je me sentis alors totalement idiote. A aucun moment il n'avait mentionné le fait qu'il n'y soit jamais allé par lui-même ! J'espérais alors sincèrement qu'il ne puisse démentir les maigres informations que je lui avais servi sur un plateau d'argent… ou je pouvais dire adieu à mes vérités tant recherchés… Mais je n'eus pas le loisir de m'accabler sur mon sort plus longtemps, car un autre homme nous rejoignis, attiré par nos paroles. Encore un homme, ce qui ne fit qu'alourdir un peu plus mon malaise… En revanche, si de tels mots l'avaient amenés à nous, alors il devait probablement être riche. Et qui dit richesse, dit choses à voler… Si mon marché d'échange d'informations n'avait pas eu l'air d'intéressé Aëran, peut-être en sera-t-il autrement pour celui-là. Je l'invitais donc à notre table, en prenant soin de m'en éloigner le plus possible, avant de réitérer ma proposition.

« Effectivement ! Avez-vous déjà entendue parler des Œufs d'animaux ailés ? Ce sont des denrées extrêmement rares que l'on ne trouve qu'aux Terres Arides. Mais je peux vous fournir quelques informations sur l'endroit où vous pourrez vous en procurer… moyennant quelques pièces sonnantes et trébuchantes… »

Je me dégoûtais, à mendier ainsi auprès d'un homme… mais comme pourra vous le dire tous les pauvres… la faim justifie les moyens…


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Mer 29 Avr 2015, 16:00



Je souris aux mots de la demoiselle et de l’homme. L’argent ? Comme si celui-ci s’y intéressait vraiment. Je n’eus même pas le temps de lui répondre que déjà l’homme prit la parole : « Des œufs d’animaux ailés ? Eh bien ma foi, pourquoi pas ! ». Je ris silencieusement, ce qui ne manqua pas de faire réagir l’homme : « je vous dérange peut être ? » ses sourcils n’étaient pas froncés, sa voix ne respira même pas la colère, juste la provocation, comme s’il attendait qu’une chose, que le jeu se dévoile. Il cherchait aussi la fille du message, certes, mais croyais s’en doute avoir trouvé mieux : « Je n’osais pas le dire » fis-je dans une ironie des plus parfaite. Il leva la main, demandant un verre à son tour : « Je vais donc rester un peu plus longtemps, la dame a surement énormément de choses à me dire sur ces œufs… » Un sourire se figea sur ses lèvres, peut être que finalement nous nous disputions cette femme pour les mêmes raisons. « Avec la chaleur des terres arides, votre tatouage risque encore plus de s’infecter… » Fis-je sans le regarder. Mes yeux étaient tournés vers la femme, j’essayai de lui faire comprendre le danger que nous courions maintenant, car je ne savais pas si d’autres allaient arriver. De plus, je ne comptais pas me battre pour me débarrasser de lui, surtout pas ici. Je recommandai un verre pour l’homme, il n’y avait qu’une solution, faire en sorte qu’il ne soit plus possible pour lui de se lever, même si cela était un risque pour moi.

« Vous m’offrez un verre ? » il se mit à rire en entament la première gorgé : « Quel retournement de situation ! ». La secte apprenait à paraître, mais elle ne cherchait pas des gens très intelligents pour la salle besogne de celle-ci… non, cet homme était un idiot fini que nous allions souler. Je repensais un instant à la secte, on m’avait aussi choisi pour ça, vraisemblablement. « Alors, parlez-moi de ces œufs ! » cependant, il ne sortit aucune pièce… et je ris de nouveau, posant une pièce sur la table : « Allez-y, parlez-lui de ces œufs, je rajouterai chaque fois que cela me paraîtra intéressant » après tout, je n’allais pas payer pour des informations bateau, dont tout le monde semble au courant. Non, d’ailleurs, ce n’était pas les informations que je cherchais, mais elle allait peut-être raconter son voyage en ces terres, et cela m’intéressait beaucoup. Je continuai de la regarder, de regarder ses expressions, les tics qu’elle pourrait avoir lors d’un mensonge… et du coin de l’œil, je continuer à loucher sur l'homme qui continuait de boire. Après tout, il n’avait pas l’habitude de l’alcool, dans le sens où à la secte, nous n’en avions pas. Il devait donc être ravi, se disant qu’il faisait d’une pierre deux coups.

Je ne savais si la femme comprenait ce que je faisais, mais en réalité, je m’en fichais du moment qu’elle ne m’interrompait pas dans la tâche. Il buvait vite, s’essuyant les lèvres du revers de la main, il semblait totalement ravi de la situation, et de plus il parlait à une femme… tout ce qu’il n’aurait pu imaginer, enfermé entre quatre murs dans les terres arides. Il la regardait aussi, intensément, peut-être trop. J’avais bien compris qu’elle n’aimait pas les hommes, et j’avais peur qu’elle sorte de ses gonds sans crier gare, ce qui briserait tout simplement le jeu et laisserait la porte ouverte à tous les dangers. Jetant un coup d’œil au-dessus de mon épaule, je ne vis aucun regard malveillant, mais à partir du moment où un homme de la secte était là, tout pouvait arriver.


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Mer 29 Avr 2015, 17:33

Quelque chose m'échappait complètement dans la situation actuelle, je n'étais pas assez idiote pour ne pas le remarquer. L'air environnant était devenue soudain plus lourd, plus pesant… et l'étrange réaction de l'alfar face à notre nouveau convive ne m'avait pas laissé de marbre. Il semblait se dégager de chacun d'eux une sorte de… tension électrique… et désagréable. Peu à peu, mon instinct primaire me chuchotais de plus en plus fort qu'il valait mieux pour moi que je m'éclipse de cet endroit au plus vite, et tant pis pour mon désir de réponse. Mais ma curiosité ne l'entendait pas du tout de cette oreille et me forçait à rester, à jouer le jeu et à faire semblant de ne rien comprendre à ce qui se tramait entre ces deux là. Après tout, je n'étais encore que peu familière de ces jeux de croisements de regards et de non-dit. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de fulminer quelque peu. Je me sentais idiote, comme lorsque deux personnes en face de vous se racontent une blague que vous êtes la seule personne à ne pas comprendre. En temps normal, je me serais probablement énervée ou tout du moins, je leur aurais clairement fait sentir mon mécontentement face à cette situation… Mais à défaut d'écouter mon instinct de fuite, je pouvais tout du moins lui obéir lorsqu'il m'intimait l'ordre de me montrer discrète. Et je devais dans tous les cas continuer à jouer le jeu, même si je me sentais une joueuse bien inférieure à ces deux messieurs. Oh, ce n'était pas une mauvaise estime de moi, car ce n'était vraiment pas mon genre… Disons plutôt que je savais me montrer particulièrement lucide lorsque cela se trouvait être nécessaire. Je ne pouvais aller jusqu'à dire que ma vie en dépendait, mais à mes yeux, entre ces deux étrangers, c'était tout comme.


« Bien, puisque vous semblez si bien vous entendre, je penses pouvoir vous fournir tout au moins un récit de mon passage dans cette contrée si hostile. »

Je n'étais pas ma sœur, qui ne semblait plus rien ressentir de bien depuis que je l'ai retrouvée, mais j'étais toutefois capable de mentir correctement. Je ne m'étais jamais rendue aux Terres Arides, c'était une vérité, mais Milady avait eu la gentillesse de me transmettre en détail le récit de ces aventures, partit à la recherche d'un œuf qui lui donna un magnifique Puma aux ailes rosies. Et était-ce vraiment un mensonge que de changer le personnage principal d'une histoire ? Je ne le croyais pas, non. Après tout, ce n'était qu'un nom donné à un visage, et nous avions exactement le même, dans ces moindres détails. Alors, je me penchais en arrière, m'adossant à ma chaise afin d'adopter une position un peu plus confortable. Et je fixais intensément la petite pièce posée à même la table, celle pour qui je m'adonnais à cette grotesque farce. Mes auditeurs semblaient fins prêts, il ne me restait plus qu'à entamer les festivités.

« Et bien, tout d'abord, sachez que l'on raconte que vienne sur les flancs du volcan éteint, chaque année, tous les animaux nés avec des ailes de notre monde et prêts à pondre un œuf. C'est un événement relativement rare, voyez-vous… » Je pris une petite pause, buvant une gorgée d'alcool, avant de continuer mon récit. « On raconte que ces animaux font cela en mémoire de leurs ancêtres, morts lors de la dernière éruption, fidèles à leurs maîtres. Un bien grand sacrifice. Les œufs attendraient ainsi d'être trouvés, parfois des millénaires ! Et c'est ce qui en fait leur grande richesse. »

Tout ceci n'avait pour le moment rien de bien intéressant et je n'avais fait que compter ce que tout collectionneur digne de ce nom savait. En revanche, ce qui allait suivre relevait plus de mon talent d'actrice, car c'était à la fois un mensonge et une vérité. Et quoi de mieux pour perturber les esprits que de mélanger les deux ? A ces hommes de démêler mes propos, de savoir ce qui est vrai et ce qui est faux. Et je commençais même à perdre ma méfiance naturelle pour me prendre au jeu. Je voulais les faire réagir, amasser plus de pièces, en apprendre enfin sur ces étranges personnages dont l'un portait un étrange tatouage.

« C'est ce qui m'a amenée dans cette contrée hostile, voyez-vous. J'étais en mal d'aventure et de danger. Lorsque l'on est une dame de bonne famille, il est rare que l'on vous laisse faire quoi que ce soit par vous même. Mais ma liberté enfin retrouvée, j'étais en mesure de réaliser mes rêves les plus fous et même mes cauchemars. » Je leur souris de toutes mes dents, laissant le silence s'installer quelques instants, avant de poursuivre. « J'ai ainsi fait beaucoup de rencontrer dans les terres arides, des bonnes comme de moins bonnes. Et j'ai finit par trouver l'objet de mes désirs. Une fois repartie, j'étais comme… transformée. Oui, cet endroit m'a irrémédiablement changée et je ne serais vous montrer à quel point. »

Rester vague, leur donner assez d'éléments pour désirer en apprendre plus, je ne pouvais guère faire d'avantages et j'osais que cela suffirait à creuser un peu plus leur soif de connaissance. Le nouvel étranger, quant à lui, semblait prendre du bon temps en notre compagnie… et je remarquais soudains ce qui ne m'avait pas choquée au premier abord. Il buvait trop, beaucoup trop… comme quelqu'un qui découvrait pour la première fois de sa vie les plaisirs de l'alcool…

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Jeu 30 Avr 2015, 15:18



Il ne faut pas laisser parler les femmes, jamais. Elle ne s’arrête pas et raconte les détails les moins importants. Je regardais l’homme, commandant une nouvelle chope en lui souriant à pleines dents, tandis que la femme continuait à parler de voyage, relatant également son passé, d’où elle venait. Je ne pouvais pas dire si cela était vrai, mais en cet instant, je ne pensais qu’à une chose, m’échapper d’ici, et de préférence, tout en douceur. L’homme en question commença à reprendre la parole, alléché par les propos de la femme, qui se voulait mystérieuse : « Ah oui ? Et… et qu’est-ce que c’était ? »  Ses yeux étaient tout ronds, ne lâchant pas du regard notre interlocutrice. Soufflant, je remis une pièce sur la table, faisant danser mes doigts pour lui dire d’enchainer avant qu’il ne commence à trop parler. Il se mit alors droit comme un piquet, tapant du poing sa poitrine : « Vous savez, moi, je viens d’un lieu qui vous plairez surement beaucoup ! Ou le danger rôde tout le temps ! » Il se gratta la barbe : « D’ailleurs, ça se trouve dans les terres arides… bizarre que vous en parliez… » « Elle ne veut pas savoir » fis-je rapidement, avant qu’il ne rajoute : « quoi ? Tu n’aimes pas l’endroit qui t’a formé ? ». L’alcool le mettait totalement à découvert, et moi avec,  je fis alors rouler une troisième pièce : « Continuez, je vous prie, vos discours nous tiennent en haleine » Je me demandais alors si finalement cette histoire n’allait pas me coûter un bras, et si à la fin, je ne tuerai tout simplement pas cet homme, à l’abri des regards. Oui, juste parce qu’il m’avait énervé. « Oh oui, continuez ! » dit-il en sautillant sur sa chaise : « Nous aurons tout le temps de parler de moi après ! ». Mon regard s’abattit littéralement sur lui, cet idiot, ce crétin finis.

La secte, et ses joyeux lurons. Jamais je n’aurais pensé qu’il y eu plus stupide que mes compères d’avant dans cette foutue bâtisse, mais la preuve du contraire étaient devant mes yeux à enchaîner les chopes, et à porter sa tête dans ses mains tant elle devenait lourde
. « Vous êtes la première femme avec qui je parle, vous savez ! Tu en vue d’autre toi ? » Mes yeux se posèrent sur mon verre avant de se diriger vers la femme : « Ignorez-le, c’est le mieux à faire… » Malheureusement, il ne s’arrêta pas là : « Des cheveux soyeux, une peau surement dou… » « Ferme là » fis-je en posant brutalement mon verre sur la table. « Et puis cet alcool, brûlant et me mettant dans un état… » « Pitoyable ? » Il vacilla un instant sur sa chaise : « bois et tais toi », lui intimais-je « Et vous, par pitié, continuez… » Sans doute allait-elle jouer avec ce gaillard, après tout, c’était de bonne guerre. Dans tous les cas, je commençais à croire qu’elle ne savait rien, qu’elle n’avait aucun lien. Prudemment, je regardais un peu partout, pour voir si une femme correspondait à la description, mais rien. Je soufflais en passant ma main dans mes cheveux : quelle perte de temps. Je mettais moi-même mit dans une situation désagréable.

« Vous savez… hic… je n’ai rien contre eux…. Hic… ils sont durs, cruelles, mais c’est pour notre bien… hic… hein Aëran ? » C’était fichus, vraiment fichus, d’ailleurs, je ne désirais même pas savoir comment il savait mon prénom, non, vraiment pas. Je voyais de loin mes maîtres, rancuniers jusqu’à la moelle, crier mon nom aux nouvelles recrues pour qu’ils me retrouvent et puissent m’écarteler en guise d’exemple, leur promettant une promotion en échange. Cependant, je restais silencieux, l’ignorant totalement, attendant les récits de la femme pour passer le temps, et faire en sorte qu’il tombe ivre mort sur la table. À partir de là, je sortirais d’ici avec lui, tentant de lui extorquer des informations pour le tuer ensuite, quant à la femme, je ferais en sorte d’éviter de la croiser une nouvelle fois. Cette situation était vraiment des plus comiques.  

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Sam 02 Mai 2015, 23:08

Et bien, ma fois, les choses semblaient finalement s'améliorer pour moi. Le nouveau venu savait se montrer beaucoup plus bavard que son… collègue… Et j'entrevoyais enfin la possibilité d'obtenir de croustillantes informations sur mes interlocuteurs. Mais pour le moment, il me fallait continuer de jouer le jeu, continuer à lui raconter toutes sortes d'histoires, quitte à ce que l'un deux finisse par remettre la véracité de mes propos en jeu. J'avais fini par tenir quelque chose de solide entre mes mains, et il n'était pas question que je lâche le morceau tant que je n'aurais pas eu le dernier mot ! Ils se connaissaient, c'était une évidence, et même si je n'étais pas pourvue de la finesse d'intelligence, il ne fallait pas être un Aether pour comprendre que ces deux là appartenaient à un bien étrange groupe, et qui plus est devait se trouver dans les Terres Arides. A moi maintenant de le pousser à me parler, à me révéler tous ses secrets, à la plus parfaite des fautes. L'alcool avait bien des avantages et j'espérais ne pas avoir à en manquer de si tôt…

« Et je serais enchantée d'entendre toutes vos histoires ! Mais pour vous garder en haleine, pourquoi ne pas vous raconter l'étrange spectacle dont j'ai été victime au cœur des Terres Arides ? » Je fis une courte pose, juste le temps de poser mes deux coudes sur la table et de me rapprocher d'eux. L'homme inconnu était bien trop alcoolisé pour que je le craigne, je ne risquais donc à priori rien… « Alors que je marchais en direction de la montagne, j'ai vu passer non loin de moi une bien sombre caravane… Des hommes, attachés les uns aux autres par des cordes, étaient tirés derrière d'impressionnants chevaux en armure… Et ils étaient bien encadrés, vous pouvez me croire ! Mais soudain, alors que mon regard fut attiré par un vautour, haut dans le ciel, ils disparurent ! Aucune trace d'eux ! J'ai eu beau les chercher, je ne les ai jamais retrouvés… Beaucoup m'ont fait croire à un mirage, mais moi, je suis certaine que ce n'était pas le cas… Une magie puissante a du être utilisée ! »

L'alfar réprimandais son confrère, comme c'était… si peu étrange… Mais maintenant, j'en étais absolument certaine, ils se connaissaient et étaient même surement liés… Pourtant, leurs attitudes me semblaient bien différentes… Peut-être n'étaient-ils pas aux…mêmes échelons ? Cela me paraissait même être la réponse la plus logique à ma question. La tension montait entre eux deux et la situation m'en devenait d'autant plus plaisante. Ce monsieur n'avait pas l'habitude de la présence de la gente féminine ? Parfait, il était grand temps que je sorte mes atouts personnels… Avoir été forcée de jouer la fille de joie pendant plusieurs années vous laisse de nombreuses séquelles, mais aussi une certaine expérience que je ne pouvais nier posséder… Et si celle-ci pouvait me servir à parvenir à mes fins, alors soit… Je contiendrais ma fierté et mon dégoût des hommes pour le faire. C'est ainsi que, réajustant mon décolleté que je rabaissais volontairement pour y faire apparaître la ligne entre mes deux seins, je me reculais dans ma chaise afin d'offrir à ces messieurs une vue parfaitement plongeante sur mes avantages féminins. Et si je n'étais pas du tout certaine que l'alfar y soit sensible, je pouvais parier sans craindre de perdre que ce n'était pas du tout le cas de son confrère ici présent et déjà bien éméché.

« Mais ce que j'ai pu voir et surtout faire, là bas, dépasse de loin ma rencontre avec cette caravane… Comme vous l'avez si bien souligné, l'endroit est dangereux, encore plus pour une femme aussi faible que moi… Et je n'avais personne à mes côtés pour me protéger. Ainsi, j'ai du me battre chacune des froides nuits que j'ai passé là bas contre des créatures effroyables ! Peut-être que pour de valeureux combattants comme vous, cela ne semble pas le moins impressionnant du monde, mais pour moi, ces instants où seul la lune m'éclairait feront à jamais partie de mes pires cauchemars ! Vous-êtes vous déjà battus avec un lion du désert ? De nuit et sans arme ? »

J'attendais une réponse bien précise, qui me permettrait enfin d'évaluer le potentiel de dangerosité de ces deux hommes. A coup sûr, l'alcoolique n'allait pas manquer de se vanter ou… tout du moins, d'essayer. Et même si Aëran ne disait rien, même si il tentait de le faire taire, cela n'y changerait absolument rien. Peut-être que j'allais un peu trop loin dans mes déclarations, mais je m'en fichais à présent. J'avais sous la main une faible proie, qui s'était emmêlé dans mes filets… Et ce doux agneau pouvait bien tenter de se débattre comme un forcené, il ne ferait que s'étrangler un peu plus avec ses propres paroles. Je souriais, comme la plus délicate des fleurs, mais à l'intérieur, j'avais comme l'impression que des cornes de démons me poussaient sur la tête… Comme il était plaisant de tromper, de soumettre à ma volonté ces stupides mâles qui ne savent penser autrement qu'avec cette chose hideuse qu'ils ont entre leurs jambes… Je jouissais enfin du pouvoir ! Et ces deux là n'avaient qu'à bien se tenir…

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Lun 04 Mai 2015, 16:28



C’était maintenant assez clair, cette femme relatait des aventures qu’elle n’avait surement jamais vécues… ou bien étais-je trop présomptueux pour admettre qu’elle aurait pu les vivre ? « Un lion du désert… » Murmurai-je dans un sourire. Ceci dit, cette histoire de caravane m’interpellait, peut-être cette déclaration était fausse, mais ces caravanes existaient bel et bien, trainant derrière elle bon nombre d’enfants et de prisonniers. Plongée dans mes souvenirs, la voix de l’homme me fit revenir à moi : « Un lion du désert ! Pouahah » levant un sourcil, je le regardais rire aux éclats : « Jamais vu, mais croyez-moi m’dam, hic, votre bestiau, vous le saviez dangereux, et donc vous saviez qu’il fallait s’en défendre…. Hic… peut-on dire la même chose de ceux qui nous entourent ? » Je ne savais pas si cela relaté d’une menace, ou du fait que nous tuions tous les deux des hommes, et des femmes, qui savait se défendre, mais son regard de braise me fit froncer des sourcils. Il tournait la tête vers moi : « Il faut… hic… parfois savoir tirer parti des plus mauvaises des situations…hic… quel qu’elle soit » Je baissais les yeux vers mon verre. Une phrase bien étrange, mais que serais-je advenu si l’on ne m’avait pas enlevé ? Si on ne m’avait pas entrainé ? « Une phrase pleine de bon sens… je présume ».

Mon regard se fixa sur la femme, elle avait baissé son haut, montrant ses attributs que l’homme ne manquait pas d’admirer après chaque gorgée. Je souris une nouvelle fois, elle ne perdait pas le nord. « Dans tous les cas, cette caravane me dit gravement quelque chose ! hic… » L’homme commençait à vaciller sur sa chaise, l’air déjà ailleurs. « L’alcool te monte à la tête… » « Je sais ! C’est comme ça...hic… que nous somme rentré ! » je soufflais en pestant : « Il n’y a pas de nous qui tienne » « Rentré… hic… dans la bâ… » Sa tête s’écroula sur la table, et un gros ronflement se fit entendre. Son verre s’étant renversé sur la table, l’alcool commença à imbiber sa barbe. Je posais mes deux coudes sur le rebord, soulagé : « Je crois que le décolleté n’est plus de mise… Il ne dira plus rien maintenant » un sourire se dessina sur mes lèvres : « Vous avez presque failli gagner ».

Bien, maintenant que le balourd dormait, je priais intérieurement pour ne pas qu’il se réveille.
« Je crois qu’il est temps de vous dire que vous n’êtes pas celle que je cherchais… en revanche, il l’a cherchait surement en venant ici… cette femme qui vous ressemble temps. » Je soufflais tout en lâchant : «  Et je ne crois pas du tout à vos histoires, surtout la dernière, mais je vous trouve passionnante dans un sens… vous êtes une excellente conteuse. » Je ne savais pas trop pourquoi je disais ça, car je n’en savais rien, même si j’avais vraiment un doute pour cette histoire de lion du désert. Peut-être était-ce une manière de savoir ce qui était vrai ou non, après tout, ses aventures ne m’intéressaient plus, à partir du moment où j’avais compris qu’elle n’était pas celle que je croyais avoir reconnus.

Les bruits dans la taverne n’avaient pas cessé, les rires d’homme traversaient la pièce à une allure folle, et les verres remplis d’alcool se posaient lourdement sur les table
s. « Êtes-vous vraiment allé dans les terres arides ? Y avez-vous vu les caravanes sombres dont vous parlez ? Avez-vous seulement voyagé ? »  Posant mon verre sur la table, je croisai les bras sur mon torse : « Je ne doute pas de votre force, et je ne suis pas de ceux qui rabaisse le sexe opposé, mais vous avez dit vous-même être faible, à mainte reprise d’ailleurs… ceci dit, vous vous battez avec un lion du désert ? » Je me relevai, m’accoudant à la table : « Quand à ce gros tas, il n’aurait pas hésité à vous sauter dessus dès votre sortis d’ici, et croyez-moi, il est beaucoup plus entrainé qu’un tavernier. » Elle n’allait certainement pas apprécier, c’est vrai, mais c’était une mise en garde sans arrière-pensée, sans un désir de domination. Je pensais réellement ce que je disais.

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Lun 04 Mai 2015, 21:37

Si peu de connaissances acquises pour autant d'air brassé, de salive gaspillée et de temps perdue. J'avais finalement été démasquée, Aëran n'avait pas permit à son acolyte de se trahir et de me révéler les informations que je cherchais tant à obtenir. Il fallait me résoudre à l'évidence, je n'étais pas encore au niveau. Pas à celui de ma sœur, et le simple fait de devoir me l'admettre me mettait dans un état de nerf instable. J'étais… déçu… Je ne savais toujours pas qui étaient ces hommes et j'allais probablement restée sans aucune réponses, puisque je n'étais pas "la femme qu'ils recherchaient". J'avais perdue la partie, échec et mat. Mais je restais pour autant une mauvaise perdante, qui n'hésitais pas à tenter le tout pour le tout, même au bord du précipice. Lorsque l'on a perdue sa tête, il faut savoir vivre dangereusement, prendre des risques, puisque l'on avait déjà échappé à la mort une première fois. Pourquoi pas deux ? Je rajustais mon décolleté, me donnant une allure un peu plus naturelle, et ravalait ma fierté et mes airs de fille de joie. Il étant grand temps de jouer cartes sur tables. Qu'avais-je à perdre après tout ? Rien.

«  Effectivement, je touchais au but. Mais il faut savoir accepter sa défaite, même lorsqu'elle n'est pas totale. Beau jeu. »

Je me resservis un verre  d'alcool, sans savoir, bien plus par réflexe que par nécessité. Comme on dit souvent, les hommes noient leurs chagrins dans l'alcool… Mais, chose curieuse, cette fois-ci… le liquide me brûla le fond de la gorge. J'avais ressentie… son goût. Écarquillant les yeux, je me resservis une deuxième tournée afin de vérifier que je n'avais pas rêvé. Et là encore, le rhum me fit l'effet qu'il faisait à n'importe quel mortel. Ma tête me serait-elle soudainement revenue ? Non… Impossible. Je me palpais le visage, déformé sous le sentiment de surprise, avant de constater que ma tignasse rousse se trouvait toujours sur ma tête. Et c'était effectivement le cas. Pas de cheveux noirs à l'horizon… Alors quoi ? Je posais mon regard sur l'alfar, suspicieuse… Aurait-il versé quelque chose dans ma choppe sans que je ne puisse le remarquer ? Et je continuais à me resservir, presque malgré moi, à la fois enivrée par cette sensation de vie mais aussi terrorisé par ce qu'il se passait dans mon corps.

« Merci du compliment, et je me doutais un peu que mes mensonges sont allés trop loin. Je m'appel Melody Eternam, si ce nom te dit quelque chose.  Et j'ai énormément voyagé, mais les Terres Arides ne m'ont jamais particulièrement attirée. C'est ma sœur jumelle – enfin, nous avons le même physique mais un an d'écart -  qui s'y est déjà rendue à plusieurs reprises, il me semble. »

L'alcool me donnait chaud, il fallait que ça s'arrête ! Pourtant, ma main continuait à me servir et me faire boire… Je ne la contrôlais plus ! Peu à peu, la panique monta en moi, tout comme les effets indésirables due à l'ingestion d'une trop grande quantité de boisson. C'était obligé, il devait avoir trafiquer le rhum ! Lui, l'être maléfique ! Je me servis de l'eau, en désespoir de cause… J'avais si soif ! La bouteille était vide, l'eau n'était plus que du vin. Tout était alcool. Ma tête me tournait, tout allait trop vite. J'oubliais tout, les questions de l'alfar, le lieu où je me trouvais, la précédente discussion… Tout n'était plus que beuverie ! Et je me mis à trembler. C'était la première fois que je retrouvais dans un tel état ! Un corps mort ne peut être soul ?! La magie, tout ça n'était qu'une question de magie. Je secouais mon pauvre corps de droite à gauche. Plus de tête, plus de tournis. J'arrachais alors mon pendentif de Neriel et le posait brutalement sur la table. A la place de mon visage se trouvait maintenant une étrange fumée noire et compacte, qui s'échappait de mon cou en ondulant. Mais cela avait marché, les effets de l'alcool cessèrent aussi tôt. Et c'est alors qu'avec stupeur, j'observais dans le creux de ma main une petite pierre violette, que je reconnue comme étant une améthyste, et qui brillait d'une étrange lueur…

Qu'est-ce que… Qu'est-ce que c'est que cette chose ?

Encore sonnée, je voulais des réponses, et tendit l'objet à Aëran, dans l'espoir qu'il puisse me donner une explication quant à l'origine de cette pierre et ses effets. J'étais pratiquement persuadée qu'elle était la responsable de mon précédent état d'alcoolique. J'espérais que ce dernier comprenne mon geste, puisque je n'étais plus en état physique de parler, et qu'il garderait ses propres questions sur ma propre origine de Dullahan pour plus tard.

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Mar 05 Mai 2015, 16:09



Je m’adossai à la chaise, écoutant les explications de la femme. Au moins, elle ne semblait plus mentir, se contentant de dire qui elle était… Mais ses yeux semblaient perdu quelques pars, tout comme ses pensées. Sa voix n’était pas naturelle, ses gestes vifs et maladroits. Je fronçais des sourcils, elle ne faisait que porter tout liquide à portée de main vers ses lèvres, inlassablement, comme si sa gorge ne cessait de s’assécher. « Vous vous sentez bien ? » m’inquiétais-je en dirigeant ma main vers elle. Je n’eus même pas le temps de la poser sur son épaule, qu’elle arracha son pendentif, révélant une femme sans tête, révélant sa race ainsi que ses tourments. « Quelques choses de très important... » murmurais-je en laissant tomber mon bras, me rappelant de notre ancienne discussion : « Une tête, de toute évidence… ».  Lorsque sa main se tendit vers moi, je reculai la mienne. Un peu perturbé par la présence d’une femme sans tête, mais bel et bien vivante. Les bruits de la taverne avaient cessé, les visages s’étant tout simplement tournés vers nous. « Désolé » murmurais-je en me reprenant, réalisant que, peut-être, je venais de la mettre mal à l’aise en ayant un mouvement de recule à son approche.

Prenant la pierre entre mes doigts, je la fis tourner, la regardant de tous les côtés. Je me mis alors à effectuer les mêmes gestes qui semblaient l’effrayer tout à l’heure. Je pris tout d’abord mon verre d’alcool, rien ne se passa. Je bus alors son verre d’eau, et  mes yeux s’écarquillèrent
: « Je comprends mieux votre inquiétude… » Étais-je bête ? Surement, mais je connaissais ses pierres, ses morceaux d’un Tout. Ce Tout que la secte tente en vain de rassembler pour gagner tout pouvoir. Je souris en la posant sur la table : « Des hommes m’ont déjà parlé de l’histoire de ces pierres à l’endroit d’où je viens, . Je ne suis pas assez cultiver pour dire si ce que l’on m’a raconté était vrai ou pas, si l’histoire du monde est-elle que l’on me la conté, mais si mes souvenirs sont bons, chaque pierre est comme des morceaux d’un Tout, dispersé dans le monde. Ces morceaux confèrent des pouvoirs plus ou moins conséquents à leur possesseur… et ont dit qu’en les rassemblant, un grand pouvoir nous est donné… » Prenant conscience de l’absurdité de ma déclaration, je continuai en riant : « Enfin, j’avais dix ans, il se peut que mon imagination ait déformé quelques propos » reprenant mon sérieux, je lâchai : « Celle-ci transforme surement l’eau ou les liquides en alcool… un truc comme ça » finis-je en posant les yeux sur Melody : « J’étais chargé de les retrouver… c’était finalement une quête vaine, mais je suppose que certaine personne désire tellement obtenir du pouvoir, que la notion de réalité leur est étrangère ». Je m’adossai à la chaise, continuant de regarder cette fumée, l’endroit où devaient se trouver deux yeux. Après quelques secondes de silence, je souris : « Je comprends maintenant votre rapidité à boire… » Je ne savais pas non plus si elle pouvait m’entendre, ou même me voir, mais je supposai que dans le cas contraire, elle aurait remis son pendentif. À cet instant présent, je faisais en sorte de me comporter normalement, tandis que les occupants de la taverne avaient repris leurs habitudes. Je n’osais pas engager une discussion autour de sa propre race, je n’en avais jamais vu, ni connu, mais on m’avait raconté le tourment d’une tête perdu, le fais qu’ils n’avaient plus gout à rien, qu’ils étaient morts avec un semblant de vivant. Je repris mon verre, sentant que l’alcool me montait enfin à la tête. Je souris, marmonnant : « il était temps… »  

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Jeu 07 Mai 2015, 00:20

La situation actuelle était… gênante. Ne plus avoir de tête, c'était une chose. Et lorsque l'on avait un pendentif pour se changer d'apparence, le problème en devenait bien dérisoire. Mais arracher ce même collier et se retrouver de nouveau sans visage au beau milieu d'une taverne remplit d'homme potentiellement tous alcoolisés jusqu'au dernier degrés, s'en était une autre. Le silence s'était fait d'un seul coup, et tous m'observaient. Les Dullahans étaient un peuple plutôt restreint mais encore plus… rare. Les guillotines enchantés ne couraient pas les rues et les décapitations publiques ne faisaient plus partit du spectacle populaire quotidien depuis plusieurs siècles au moins. Je me sentais telle une attraction, une bête de foire, et je n'avais à ce moment précis qu'une seule envie. Devenir invisible et disparaître le plus rapidement et le plus loin possible d'ici. Et le comportement de l'Alfar n'aidait en rien pour arranger les choses. Il avait eu peur, ou tout du moins avait-il été surpris, et cela, je pouvais éventuellement le comprendre… Mais reculer à mon approche ? Ce n'était pas parce qu'un nuage noir dansait au dessus de mes épaules que j'en étais soudainement devenue plus dangereuse, enfin !

Mais je me gardais bien de faire preuve d'agacement, pour une fois. C'était toute petite que je voulais être. Alors, sans bouger, faisant preuve de patiente comme nul fois auparavant, je l'écoutais me parler de cette pierre magique, bien que tout ce que je retenue de son charabia était quelque chose que j'avais déjà réussis à comprendre par moi-même. L'améthyste transformait les liquides en alcool. Soit, cela ressemblait bien à une farce de fae, à mon avis. Et le voilà qui se mettait aussi à boire. Le temps commençait à tourner à l'orage, me semblait-il, bien que la tension était nettement moindre depuis ce petit incident. Il savait que je n'étais pas un danger pour lui, alors l'homme n'avait plus de raisons de se montrer hostile envers moi ? C'était fort probable, mais j'étais bien trop lasse pour réagir à ses attitudes pour le moment. Disons que nous étions tous deux dans un triste état qui n'était pas propice à la querelle, c'était plus simple comme cela.

Quoi qu'il en soit, à part hocher le buste pour lui signifier que j'avais été attentive à ses paroles, je ne pouvais pas faire grand chose sans ma tête. C'est pourquoi je remis autour de mon cou le cadeau de Milady, retrouvant une apparence… de petite fille de huit ans. L'objet magique originaire d'une cité ondine était quelque peu… capricieux. De nouveau, les hommes qui avaient cessés de me dévisager – façon de parler – un temps, se retournèrent vers moi en murmurant quelques paroles qui m'étaient inaudibles… Mais à tous les coups, ils devaient se demander quel genre de créature étrange je pouvais bien être… et si il ne valait pas mieux me virer de leur lieu de tranquillité avant que je ne fasse tomber le toit de la bâtisse sur leurs têtes. Stupides mâles dégénérés de la caboche. Mais maintenant que j'avais enfin une vois, il était grand temps que je répondre à Aëran quant à la fin de son précédent monologue. Pour une simple question de politesse. Moi ? Contradictoire ? Mais non, voyons.

« Désolée de ce petit incident… Je ne l'ai même pas vue arriver dans ma main… Au fait, pour ta gouverne, je n'ai pas peur de ce gros tas, comme tu dis. Je ne suis peut-être pas forte physiquement, mais ma magie, elle, est terrifiante. »

Devais-je aller plus loin ? Lui dévoiler ce que je savais sur ma race ? Pourquoi pas, c'était un sujet de discussion comme un autre. Je repris alors une gorgée de mon eau qui n'en était plus, sous l'œil suspicieux de certains hommes qui devaient s'étonner de voir une si forte décente sur une gamine qui pourrait être leur fille. Je me fichais de leurs réactions. J'étais libre de faire tout ce que je voulais, sans maître, sans aucune loi pour me contraindre à rester où que ce soit. J'étais recherchée par toute la ville ? Aucune importance. Avec ce pendentif de Neriel, j'avais pour moi trois apparences, trois moyens de leur échapper, pour toujours. Je reposais alors mon verre un peu brutalement, mes réflexes rendus un peu plus mous par les effets négatifs de l'alcool, et repris mon exposé.

« Avez-vous déjà entendue parler des Dullahans ? J'en suis une, de ces créatures sans tête. Et nos pouvoirs sont… mortels, si je peux utiliser cette expression. Et puisque je suis dans un bon jour et que vous ne risquez pas de revoir un humanoïde comme moi avant longtemps, je suis disposée à vous donner un petit cours sur nos pouvoirs. » Je laissais le silence s'installer, seulement ponctué par le bruit de ma déglutissions, alors que j'avalais à nouveau un verre. « Nous possédons tous un panel de cinq pouvoirs, tous plus ou moins fascinants. L'un nous permet, par exemple, de nous rendre totalement immatériels. L'autre, de voir au dessus de la tête des gens qui nous entoure flotter leur nom et le temps qu'il leur reste à vivre. C'est glauque, je sais. Ensuite, je peux d'une simple parole vous forcer à m'obéir, pour peu que vous soyez plus faible magiquement que moi. Et enfin… Je peux vous montrer de quelle façon vous allez périr… et vous maudire. Effrayant, n'est-ce pas ? Nous sommes des annonciateurs de mort, des corbeaux. »

Voilà de quelle façon je me voyais, capable de bouleverser n'importe qui, simplement si celui-ci me regarde au fond des yeux. J'aimais cette sensation de puissance et de détentrice d'un savoir aussi morbide. Je me demandais si tous les Dullahans étaient comme moi, si certains ne s'étaient pas mit en tête de sauver tous ceux qui étaient prêts à mourir incessamment sous peu… Peut-être que parallèlement à ma quête de ma tête, je pouvais partir à la recherche de quelqu'un comme moi…

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Dim 10 Mai 2015, 17:19



Je ris doucement à ses dires. Certes, elle était peut être doué de magie, mais elle ne terrorisait que ceux qui étaient effrayés de leur propre mort. Buvant une nouvelle gorgée, je me gardais bien de l’offenser une nouvelle fois, nous n’étions pas là pour nous tirer sur les pattes, même si finalement, nous ne savions pas vraiment pourquoi nous étions encore là. Ceci dit, l’un de ses pouvoirs attira gravement mon attention, ma nullité en matière de magie me disait de tout de même rester prudent face à cette femme, et de ne pas me la mettre à dos. Me redressant, je me concentrai sur elle : « Effectivement, je connaissais votre existence, mais jamais en avais-je croisé… » Et c’était assez perturbant au passage… pensée que je me gardai bien de partager. Ceci dit, une femme sans tête, et donc avec l’impossibilité de jacasser… le pied ! Peut-être devrais-je trouver une de ces machines enchantées et menacer Léto avec. Cette pensée me fit rire à mon insu, et je dus mettre ma main devant mes lèvres pour ne pas montrer mon sourire compulsif. Quelques secondes passèrent, et je pris la parole : « Effrayant effectivement… vous pouvez donc voir quand mon heure viendra ? » Je ris : « Je ne veux pas le savoir finalement, j’ai l’impression qu’en prendre connaissance ne ferait que précipiter ma chute. » Je fis tourner mon verre du bout des doigts : « et savoir comment je vais mourir aussi d’ailleurs… » Sans doute la peur de mourir faisait plonger bon nombre d’hommes, et de femmes, bien plus tôt que le destin ne l’aurait choisi. Par précipitation, par ressemblance à cette scène de mort qu’on leur aurait prédit… « Vous arrive-t-il de vous tromper ? De temps, de morts… sur des détails insignifiants ? » Baissant les yeux sur l’alcool, je continuai : « Cela peut-il changer ? Le temps je veux dire… peut-on précipiter ou éviter notre mort en la repoussant ? » Ce n’était pas une question de peur, je n’étais pas terrifié par la mort, mais étions-nous condamnés dès notre naissance ? N’étions-nous jamais libres ?

Soudainement, je remontai mon regard vers elle
: « Vous êtes peut être déjà morte d’une certaine manière, mais je présume que vous pouvez une nouvelle fois mourir… pouvez-vous voir votre deuxième mort ? La prédire ? » Je fus surpris de ce soudain engouement à cette race, aussi insignifiante soit-elle, car je ne m’intéressais pas aux autres espèces qui peuplaient ces terres. Je lui souris, j’avais un réel intéressé pour elle, par ce qu’elle était, même si l’extérieure n’attirait pas mon regard, peut-être était-il temps de m’ouvrir au monde. J’étais Alfar, égoïste, essayant de tous les surpasser, rien ne devait m’intéresser si ce n’était moi et ma réussite, du moins c’est ce que l’on me fit comprendre, mais si la moitié de cette description était vraie, je n’avais pas grandi avec les miens, et j’étais semblable tout en étant totalement diffère, chargé d’idéaux qu’ils ne partageaient pas, et si personne encore ne voulait la chute de Drosera, elle n’avait pas besoin d’aide extérieur pour sombrer. Même en étant une race peu recommandable, il y avait certains principes à ne pas dépasser, des principes qui devraient être une règle pour tous, quel qu’il soit. Je soufflais, ma propre race était en perdition, disparaissant dans les tréfonds de ce monde, tellement que dans quelques décennies, la voir s’amoindrir ne me surprendrait pas, voir même disparaitre ! Qui sait ? Elle se serait elle-même détruite en se faisant la guerre, où le seul ennemi aurait été sa vanité de croire que l’indépendantisme est le seul chemin vers le sommet.


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Lun 11 Mai 2015, 16:08

Étrange que cette nouvelle situation. J'avais l'impression de vivre un rêve éveillé, où rien n'avait d'autre sens que celui que l'on voulait bien prêter aux évènements dont nous étions à la fois les victimes et les créateurs. Voilà que je parlais à cet alfar des secrets de ma race, comme si de rien n'était, comme si rien ne nous avait opposé un peu plus tôt. Notre petit jeu du chat et de la souris était terminé, alors les masques pouvaient tomber ? Ridicule ! Et pourtant… Pour ma part, c'était bien le cas, même si l'alcool devait fortement aider. Je me sentais même prête à lui parler de choses aussi futiles que mes problèmes de Famille, la malédiction des Eternam et de ce fameux sorcier qui était à l'origine de bien de souffrances pour mon frère et peut-être même ma sœur… Mais il me restait encore en moi une part de logique qui m'empêchait de commettre une telle bêtise. Personne ne devait savoir que j'étais à sa recherche, tout autant que je souhaitais avidement retrouver ma tête… même pas Romulus. Ainsi me contentais-je pour le moment de répondre aux questions d'Aëran, tout en sirotant mon verre d'eau qui n'en était plus.

« Nous sommes plutôt rare… Jusqu'ici, je n'ai croisé qu'une seule de mes consœurs et elle se prénomme Julia. Mais contrairement à moi, elle a eu la chance de retrouver sa tête… Car voyez-vous, tant que nous ne l'avons pas retrouvé, nous souffrons à chaque instant. »

Cette douleur, infernale, parfois insoutenable quand je me mettais à y penser. Mais ce n'était pas tout… Il y avait aussi le fait que nous ne pouvions plus dormir, manger… en un seul mot, vivre… Nous n'étions guère plus que des sortes de zombie, l'appétit en moins et la conscience en plus. Et même si cet état comportait tout de même de nombreux avantages, cela ne changeait rien au fait que notre volonté de nous rendre à nouveau entier ne faiblissait jamais. C'était même une obsession des plus tenaces, qui nous poussait même parfois à manipuler notre entourage pour arriver à nos fins. Et comme la nature est plutôt bien faite, elle nous avait doté du pouvoir de forcer un être humanoïde à accomplir notre volonté.

« Ce n'est jamais un choix facile que de décider de connaître le jour de sa mort mais beaucoup deviennent totalement obsédé par ce simple fait, au point que nos yeux sont sujet au trafic, faisant partit des denrées les plus chères du marché noire… Mais pour répondre à votre question, nous ne savons ni le lieu de la mort d'une personne, ni la façon dont elle va mourir… En revanche, en effet, l'horloge qui se trouve au dessus de votre tête reste toujours d'une précision redoutable, avançant ou ralentissant au moindre changement dans votre existence. Nos prédictions sont toujours exactes.  »

Pouvais-je à nouveau mourir ? A vrai dire, je l'ignorais totalement. J'avais déjà ingéré quelques poisons plutôt violents, sans grand résultat, et l'on m'avait retiré bien des organes sans que cela m'handicape plus que de raison mais… En était-il de même si l'on me tranchait le cœur ? Il ne battait plus, mais que ce passait-il vraiment lorsqu'un Dullahan retrouvait sa tête ? Est-ce que cela signifiait que je "revivais" vraiment ? Si c'était le cas, je commençais à me demander si retrouver ma tête était une si bonne idée que cela… Souffrir jusqu'à la fin des temps ou prendre le risque de mourir une fois redevenu entière ? La décision n'appartenait qu'à moi, mais je n'étais pas si pressée que cela de la prendre…

« A vrai dire… J'ignore totalement si je peux à nouveau mourir… Et lorsque j'ai affaire à une personne déjà morte, son horloge s'est arrêté à l'heure de son trépas. Tout ce que je sais, c'est qu'une fois que je retrouve ma tête, je regagne également le sommeil et l'appétit. Et je sais aussi que si, en revanche, c'est une autre personne qui me la rapporte, je suis obligée de réaliser son souhait. Et cela peut être tout et n'importe quoi ! Même devoir le servir jusqu'à la fin de sa vie. En ça, je me dois d'être extrêmement prudente… et donc méfiante.  »

Je me mis alors à réfléchir à un petit problème plus urgent. Une pierre magique, d'une certaine importance, m'était apparue. Ses pouvoirs consistaient à changer les liquides en alcool, sort qui ne m'intéressait absolument et qui s'était même avéré plutôt dangereux. En revanche, l'alfar en face de moi m'avait laissé sous-entendre clairement qu'il avait recherché dans son passé ces artefacts… Peut-être voudrait-il s'en emparer ? C'était fort probable… mais après ce que je venais de lui avouer, il n'était pas question que je ne tente pas d'assurer mes arrières un minimum. J'avais entre mes mains le moyen de lui proposer un marché, et je n'allais pas me priver de le faire…

« Mais au fait… Nous avons toujours cette améthyste sur les bras ! Et puisque vous semblez vous y intéresser, voilà le marché que je vous propose. Livrez-moi les potentielles informations que vous pourriez découvrir concernant ma race – et donc ma tête – et cette pierre, qui m'ait apparue, est à vous. Qu'en pensez-vous ? »

Je lui tandis une main, le regard franc, sans aucune arrière pensée, pour une fois. Il n'y avait aucun piège dans ce que je lui proposais. C'était du donnant-donnant. Rien de plus, rien de moins. Mais allait-il accepter ? Rien ne l'y obligeait, après tout...

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Lun 11 Mai 2015, 17:51



Finalement, nous ne saurons jamais l’entière vérité… sommes-nous libres de nos choix ? Sommes-nous contraints à suivre un chemin choisi par un autre ? Le simple fait qu’il y est une horloge au-dessus de ma tête, répond peut-être à ma question… mais au fond, je préférais oublier le temps un moment, me concentrant sur le reste des dires de la femme. Il était donc préférable qu’un Dullahans ne se montre pas, au risque d’être vendu comme vulgaire marchandise… Je pris une nouvelle gorgée d’alcool en souriant : « Votre motivation ne réside donc pas qu’à retrouver la vie… mais aussi à ne pas être asservie… la vie d’un Dullahans n’est pas de tout repos » je portais mon regard sur elle : « si je trouve une tête égarée, promis, je vous la ramènerai. »

Si les masques étaient presque tombés, le reste ne fut que plus surprenant. Offrir la pierre à un inconnue, qui dans le passé, fut contraint de les chercher au détriment de sa vie. Je ris, songeant à cette enfance, détruite par l’existence de ces pierres maudites : « Pourrait ? Si vos semblables sont aussi rares que vous le mentionner, il y a peu de chance pour que je trouve d’éventuelles informations à votre sujet à l’avenir… me demandez-vous de l’aide pour trouver votre tête ? » Fis-je en souriant : « N’avez-vous pas peur que je vous asservisse à vie, si je tombe par mégarde dessus ? » je restai un instant sérieux, avant de sourire en portant le verre à mes lèvres. Lorsque je le reposais sur la table, je continuai plus raisonnablement cette fois : « Je n’en ferai rien, ne vous en fait pas… si j’ai une quelconque information sur votre sujet ou sur votre race, je vous en ferais pars ». Je fis rouler la pierre entre mes doigts : « Je ne la désire pas nécessairement, si ce n’est dans un but qui se rapprocherait de la vengeance. Avec une pierre en ma possession, je suppose qu’un jour ils viendront à moi, et je serais là pour les accueillir. »

Le passé, une lourde enclume qui jamais ne vous quitte. « Pourquoi avoir perdu votre tête ? Pourquoi la guillotine ? » Je me demandais si les hommes, ou femmes, qui l’avaient fait, savaient pour l’enchantement ? Car finalement, ni a-t-il pas pire que la mort ? Ne plus avoir gout à la vie n’est-il pas pire ? Cela aurait-il changé quelque chose si elle avait gardé sa tête ? Je m’adossai à ma chaise en soufflant : « Je ne suis pas très subtile, veuillez me pardonner ». Un silence s’installa avant que je ne reprenne : « la Mort, quel qu’en soit la forme, m’intéresse. Surtout celle qui n’est pas entière, partielle, celle de l’âme. Je m’y intéresse pour la soigner, mais aussi pour pouvoir la provoquer, parce qu’il y a pire que la mort physique. » Comment faire quand quelqu’un est mort à l’intérieur ? Comment s’en prémunir, quand une femme, folle, vous menace de vous tuer de la pire des manières, par la mort de votre propre âme. La souffrance fut-elle qu’aujourd’hui, le simple fait d’y penser me donne des vertiges. Peut-on revivre, même si notre tête à nous est bien présente ? Quand nous sommes possédés par ces images insoutenables, envahis par des émotions étrangères ? La réponse était peut-être devant moi, je le sentais, mais je n’arrivais pas à m’ouvrir au monde, à regarder ailleurs, trop obnubiler par ma propre personne. J’essayai, mais la méfiance, l’instinct de survie, refusait l’extérieure, comme un poison insoutenable qui me rendait malade et mourant, alors je retournais à l’intérieur, refusant de ressortir.

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[Fragment de Dionysos] ★ All I'll do is drink... ♪ ★ [Reprise : PV Aëran]

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