Pour porter chance. Pourquoi avait-il dit cela ? Songeant à sa formulation curieuse, le jeune 'homme' aux cheveux argent ne remarqua que fortuitement la présence d'une autre jeune femme auprès de celle qu'il venait d'aborder dans l'espoir de se faire connaître davantage. Si certains connaissaient la signification de la couronne accrochée à sa ceinture, d'autres ignoraient que celle-ci lui avait été donnée par l'un des peuples les plus attachés à l'art, aussi sombre soit-il. Distraitement, l'Elémental de Foudre observa la demoiselle qui avait abordé son éventuelle cliente avant de détourner le regard vers le lac, alors que la jeune femme rousse examinait les différentes créations qu'il avait emmenées à l'occasion de la fêtes des Mages Blancs, dont le culte de Suris n'était guère un secret, son esprit divaguant de nouveau sur la raison pour laquelle il avait prétexté que se bijoux portaient chance. Se mettait-il à faire de la publicité mensongère ? Si c'était le cas, Yuan n'allait guère apprécier... Et Elisha non plus. Mais pourquoi Elisha ? Son regard posé sur sa cliente, mais pourtant perdu dans le vague, le joaillier titilla machinalement l'une de ses mèches argentées venue se promener devant sa pommette ornée du glyphe d'Eric le Magicien.

D'ailleurs, qu'aurait dit celui-ci devant les représentations de Suris que se permettait de vendre le jeune Eren ? Que pensaient les Magiciens, d'une manière générale, de cette initiative qu'il avait prise sans consulter la moindre personne ? Peut-être que représenter le dragon légendaire autrement que sur les broches funéraires pouvait constituer une offense... dont il se serait de toute façon royalement fiché. Comme il se fichait royalement d'un certain nombre de choses, y compris concernant son peuple. Revenant à sa réflexion première, le jeune 'homme' aux cheveux argent croisa machinalement les bras, alors que la rouquine examinait ses créations, des étoiles dans les yeux, sans qu'il ne se sente particulièrement enorgueilli de cet intérêt que portait la jeune femme à ses créations. Parfois, on pouvait légitimement se demander si l'Elémental possédait une quelconque forme d'ego... ou de bon sens. Nul doute que Xena devait s'en tirer mieux que lui sur le plan publicitaire. Comme quoi, il avait bien fait de ramasser cette Réprouvée dans une crevasse perdue du massif de la Montagne de l'Edelweiss enneigé.

L'Elémental fut tiré de ses réflexions – qui, bien que profondes, ne défilaient dans son esprit qu'en quelques secondes – par l'exclamation de la rouquine, qui examinait l'un des bracelets en argent que le jeune 'homme' exposait. L'un des sourcils argentés du jeune Eren s'arqua, mais il garda le silence alors que la jeune femme poursuivit sur sa lancée, verbalisant un intérêt manifeste, que quiconque aurait su deviner en décelant la curiosité brûlant dans ses prunelles céruléennes. Pourtant, Ercan ne se désintéressa pas totalement de ses propos, qui eurent le mérite de lui rappeler – ce qui, en soi, est un grand exploit lorsque l'on s'adresse à l'humble héritier des Eren – sa visite à Draguial, qu'il avait pourtant oubliée depuis un certain temps. A présent que la jeune femme évoquait ce lieu où il s'était rendu par curiosité, en repartant néanmoins bredouille et indécis – un peu l'histoire de toute sa vie, en somme – l'Elémental de Foudre se souvenait du château construit à taille draconique, ainsi que de l'apprentie de la propriétaire, une Elémentale qu'il n'avait que brièvement aperçue à l'occasion de sa visite.

Alyska. En effet, ce nom lui était vaguement familier. Vaguement, hein, faut pas abuser. C'en était presque miraculeux, d'ailleurs. Généralement, ce genre de détail avait tendance à sombrer dans l'oubli pour ne plus jamais émerger, ce qui, parfois, donnait lieu à quelques quiproquos étranges. Mais en l'occurrence, il semblait que la situation était inversée, quoiqu'il n'avait jamais été présenté à la rouquine. Une situation somme toute autant insolite que banale. Ecartant cette pensée singulière, le jeune 'homme' aux cheveux argent demeura parfaitement indifférent à l'annonce du titre de la jeune femme... et se renfrogna légèrement lorsque celle-ci s'attaqua de but en blanc à l'Elément qui existait en son sein.

« Nan, j'suis un poisson rouge à pois verts, répliqua-t-il, désinvolte. Ercan Eren, accessoirement, artisan joaillier. »

Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais le jeune 'homme' aux cheveux argent n'avait réussi à se sentir vraiment proche des siens que lorsqu'il s'était rendu à Aeden pour exhorter ses semblables à mettre en place un système d'éclairage astucieux pour la construction de la cité des Humains, qui pourrait un jour devenir le refuge de ses proches si le besoin s'en faisait sentir. Que la rouquine partage avec elle son Elément lui faisait tout autant plaisir que de voir un caillou sur le bord de la route, et cela ne le chagrinait pas  plus que cela.

« Je n'connais pas votre Ouroboros, Dame Alyska, mais il s'peut que j'ai commis un immense outrage en imaginant Suris se mordre la queue comme ce dragon dont vous m'parlez. »

Après tout, si elle était une passionnée, il se pouvait qu'elle soit un poil susceptible sur les détails et qu'elle n'apprécie guère les mélanges des genres, mais à vrai dire, avant de se laisser guider par la culture, le jeune 'homme' se laissait guider par son instinct et sa créativité lorsqu'il s'agissait de créer des joyaux. Si bien que son ton n'était guère celui d'un homme qui s'excuse, mais plutôt celui d'un homme qui n'en a cure, quand bien même il n'envoyait pas vraiment balader la jeune femme, juste l'histoire dont elle pouvait être garante. Mais si elle souhaitait élargir la culture du jeune Eren, libre à elle de le faire. Ou tout du moins, tenter de le faire.

Résumé:

Setho entra dans l'eau jusqu'à la taille et frissonna, cette fois-ci de froid. C'est vrai qu'elle n'était pas hyper chaude, mais il prit une inspiration, et plongea sous l'eau, avant de remonter. Il se tourna vers Nissa, qui n'était toujours pas entré complètement dans l'eau.  «Aller viens ! Elle est pas si froide quant on est dedans ! ». Il attendit, et elle ne tarda pas à plonger dans l'eau. Il rit et dit.  «Tu as l'air très proche d'elle ». Dit-il en penchant la tête sur le coté, l'air de réfléchir. Elle se mit à tourner autour de lui, et toucha ses ailes trempées. Elles l’alourdissaient, et il allait fatiguer très vite s'il restait avec.  «Elles le sont déjà, mais je crois que je vais les enlever ». Il se concentra, et les fit disparaître. Elles laissèrent des trous dans sa chemise, mais il s'en fichait pas mal. Il n'était pas très matériel lorsqu'il s'agissait de vêtements. Les seuls objets qui comptaient pour lui, c'était ceux qu'ils trouvaient durant ses voyages, ou certains qu'on lui donnait.

Il se tourna vers elle, tandis qu'elle regardait les îles au loin. Elle dit quelques dessus, puis plongea sous l'eau. Elle était assez claire pour qu'il la voit retirer sa robe. Elle sortit de l'eau, la déposa, puis revint. Elle se précipita nageant rapidement, et cria qu'elle voulait qu'ils fassent la course. Il se mit à nager pour rattraper son retard.  «Eh ! C'est pas du jeu, t'as prit de l'avance ! ». Il commença à la rattraper, et réussit à s'arrêter juste à temps, avant de lui rentrer dedans.  «Non mais depuis quand on lance un défis sans... ». Il leva la tête, tandis que Nissa faisait apparaître un ami imaginaire.  «... Le terminer ». Termina t-il en gardant la bouche légèrement ouverte. Lorsqu'il se mit à nager, il se retrouva sous l'eau, buvant la tasse. Il ressortit la tête de l'eau, et cracha. Il se remit à nager en criant.  «C'est de la triche ! ». Il avait beau être un bon nageur, il ne réussit pas à la rattraper.

La Magicienne arriva quelques temps avant lui. Il sortit de l'eau, essoufflé. Sa chemise blanche lui collait à la peau, et laissait voir son corps en dessous. Il se demandait si elle allait être choquée par ses cicatrices. Certaines pouvaient être assez impressionnantes lorsqu'on était pas habitué. Il fit la moue tandis qu'elle riait, et lâcha un soupir.  «Très drôle. Espèce de flemmarde ». Il croisa les bras, et détourna la tête, ses cheveux plaqués sur son front, mais évitait son unique œil. En attendant, il tenta, tant bien que mal, d'essorer sa chemise, et secouer son pantalon. Il leva la tête vers Nissa, et finit par s'asseoir à coté d'elle. Il plia les jambes, posant ses bras sur ses genoux. Il regarda l'eau bleuté en face d'eux, essayant d'ignorer ses souvenirs, et de profiter du moment présent. Il se sentait bien avec elle, et ne voulait pas tout gâcher simplement parce qu'il ne pouvait pas oublier ses souvenirs d’antan.

Setho tourna la tête vers la demoiselle qui lui avait posé une question assez... Compliquée pour répondre. Il soupira, et regarda à nouveau droit devant lui. Il passa une main dans ses cheveux, les rejetant en arrière. Quelques petites mèches retombèrent sur son front. Il reposa son bras sur son genoux, et entremêla ses doigts.  «Tu me pose des questions bien difficile... ». Commença t-il. C'est vrai que les questions concernant l'amour, ou que quelqu'un nous plaît, étaient sûrement les plus compliquées, surtout lorsque quelqu'un les posait à lui. Il n'était tombé amoureux qu'une fois, et avait fini par être trahit. Depuis il n'arrivait plus à faire confiance à quiconque. Il était toujours sur la défensive, et détestait baisser sa garde devant quelqu'un. En avait peur même. Voila pourquoi il était réticent avec Nissa, qu'il ne voulait pas se dévoiler. Le problème, c'est qu'elle lui ressemblait, et pouvait le comprendre, malgré le fait qu'ils ne se soient rencontrés que deux fois.

 «C'est une notion difficile à expliquer, surtout que ça dépend beaucoup de la personne qui t’attire, et de toi-même. Par exemple, tu la vois tu ressentant un bonheur que tu n'explique pas. Tu te pose des tas de questions, tu te demande ce qu'elle pense ». Il se mit en tailleur, et posa les mains derrières lui, levant les yeux vers le ciel.  «Tu peux également ressentir une passion dévorante, toujours vouloir être avec elle. Parfois tu peux même oublier tes soucis... Ta solitude... ». Il pencha la tête sur le coté, observant Nissa. Puis il finit par se coucher au sol, croisant les bras derrière la tête, et regarda les étoiles. Il était tombé dans une sorte de mélancolie, des souvenirs heureux, mais douloureux. Il avait réellement aimé Mélissa. D'une passion dévorante. Avec elle, il laissait souvent son coté démoniaque prendre le dessus. Peut-être aurait-il dut deviner qu'elle était une Démone. Mais il avait été aveuglé. Il ferma l'oeil, et oublia ses souvenirs, pour le moment en tout cas. Il le rouvrit, regardant le ciel, la chaleur de la soirée le réchauffant un peu.

Résumé:

~ Ryan semblait se prendre au jeu, tandis que Kuro continuait tant bien que mal de répliquer aux attaques de Shiro. L'Ombre, transformée en dragon, se retrouvait plus adroite que le Démon, qu'elle ne cessait de prendre par surprise, sans pour autant recevra une seule éclaboussure adversaire. Puis, Kuro se sentit tiré sous l'eau avant de remonter à la surface et de comprendre qu'il s'agissait là d'un coup venu du Vampire. Il esquissa un sourire, le Magicien au bord de la rive rigolant. Puis, les deux amis entendirent la suggestion de Ryan d'effectuer une course jusqu'à un temple. Kuro et Shiro échangèrent un regard avant que la Reine ne réponde : « Volontiers Ryan, alors : un, deux trois... C'est parti ! » L''ex-Passeuse transformée plongea sous l'eau et fonça à toute allure, son physique de grand serpent des mers lui donnant plus d'habileté qu'avec un corps humain. Kuro déclara : « Elle croit pouvoir s'en sortir comme ça... » A son tour, il se transforma subitement en murène avant d'entamer la course. Effectivement, les deux amis savaient tous deux jouer sur leur apparence, bien que les deux pouvoirs fussent différents sur le plan des atouts qu'ils offraient.

S'élançant à vive allure, Kuro en murène rattrapa avec énergie sa meilleure amie, qui comprit les intentions de son acolyte. Elle mit le turbot, oubliant complètement le but des festivités. Pour les deux amis, seuls atteindre l'objectif, en évitant à l'autre de triompher, comptait. Bien sûr, l'Ombre et le Démon ne possédaient pas tellement un esprit de compétition et ils préféraient ne jamais avoir affaire avec cette activité. Ils traversèrent à vive allure les eaux du lac, la lumière peignant le liquide de mille couleurs. Leurs écailles s'illuminaient au contact des rayons et leurs mouvements, souples et amples, créaient des variantes lumineuses. Ces couleurs dansaient sur leurs corps, telle une peinture à l'aquarelle. Finalement, ils finirent par arriver à l'îlot, où les deux amis bondirent hors de l'eau pour retrouver leurs apparences respectives. Ce fut un parfait ex æquo entre eux. Ryan les rejoignit peu de temps après, tandis que les inséparables rigolaient de cette course sous-marine.

Puis, Shiro partit s'asseoir et écouta, tout comme Kuro, les dires du dentu. Kuro acquiesça : « Oui, ça va être vachement plus beau que de la rive où on était ! » Le cornu retira ensuite sa veste trempée, afin de ne pas ressembler à un linge gorgé d'eau. Il la secoua avant d'imiter l'adolescent et de s'asseoir auprès de la Reine des Ombres, déjà égarée dans les étoiles. L'eau dégoulinant sur l'Ombre et le Démon, tous deux ouïrent les questions du garçon vampirique. L'Esprit de la Mort sourit : « Moi je pense que c'est possible, ou du moins, qu'il existe probablement un moyen pour les atteindre. Après, sont-elles, oui ou non, plus brillantes que vue d'ici, ça je n'en sais rien... Peut-être, qui sait. Kuro, une réponse à cette question ? » Elle se tourna vers son meilleur ami qui haussa les épaules : « J'en sais rien, l'astronomie, pas trop mon truc. Il faudrait peut-être se rendre au jardin du savoir pour en apprendre plus. » Kuro n'avait pas tord, bien que pour l'instant ils étaient là, tous les trois, à profiter des festivités proposées par les Magiciens et l'Ultimage. Shiro contempla les cieux. Que pouvaient-ils y avoir, une fois auprès des lumières astrales ? A quoi ressembler l'Univers ? Etait-il si grand que cela ? Elle avait entendu dire qu'aucun bruit ne vivait dans cet espace, mais peut-être n'était-ce qu'une légende. La Reine des Ombres déclara : « En tout cas, il y a de magnifiques endroits à visiter rien que sur nos terres. Dis Ryan, il y a un endroit, ou des endroits, que tu aimes bien en particulier sur nos terres ? » Posant son regard rougeoyant sur le dentu, elle attendit patiemment sa réponse.

Résumé:

Quel plaisir de prendre par surprise la manipulatrice qu'était mon ancêtre. Même si, dans le fond, je savais qu'en agissant ainsi je ne faisais qu'accroître davantage la force du lien qui avait été établi entre nous, je ne pouvais que savourer l'étonnement, même fugace, de la dame si sûre d'elle. Depuis qu'elle s'était jouée de moi au Manoir Taiji, j'avais toujours eu l'impression désagréable de danser dans le creux de sa main, alors qu'elle se plaisait à observer mes vaines tentatives de reprise de contrôle échouer les unes après les autres, ses prunelles émeraude brillant d'un éclat malsain. Alors, même si cela était d'une inutilité monstre, d'une méchanceté qui ne m'était guère caractéristique, autant en profiter pour prendre un peu de plaisir malsain dans cette relation où il me semblait pourtant avoir perdu d'avance, quoi que je fasse. Ma satisfaction ne dura cependant que le temps d'un battement de cœur, avant que Mitsuko ne reprenne la main dans ce domaine qui était le sien, alors que je m'en étais moi-même tenu à l'écart des années durant, ne cherchant guère la luxure, mais le plaisir de l'amour – quand bien même il m'était arrivé une ou deux fois de trouver auprès d'une femme le simple plaisir de la chair. Et quand bien même mes lèvres s'étaient séparées de celles de la dame aux cheveux de feu, mon étreinte ne s'était guère relâchée, tout comme mes ongles demeuraient plantés dans la chair de la Démone, mon regard la dévorant, à l'instar du désir qui me consumait.

Et malgré cette violence qui m'était inhabituelle, la dame ne riposta qu'avec une douceur encore plus effroyable que la moindre blessure physique qu'elle se serait avisée de m'infliger, le poison rongeant mes veines, les caresses exacerbant un désir déjà bien trop présent. L'air se fit brûlant, ma respiration s'accéléra, devenant audible, alors que la Démone se rapprochait davantage, mon intimité se rapprochant de la sienne par un jeu habile de jambes, son souffle chatouillant mon oreille, alors que ses lèvres déversaient un doux venin dans mon cœur et dans mon esprit, éveillant honte et désarroi, avivant colère et mépris. Une honte cuisante, un désarroi profond, une colère contre le monde entier et le mépris de celui que j'étais, qui ne pouvait cesser d'être, un homme guidé par ses instincts les plus primaires, au mépris des liens familiaux, des conventions sociales... et des convictions. Le poison de cette femme venait tant de ses ongles que de ses mots.

Mes mâchoires se crispèrent, alors que les lèvres de Mitsuko se rapprochaient de nouveau des miennes, mon regard gris acier flambant de désir se plongeant dans celui émeraude de la tentatrice, alors que je sentais le sang battre mes tempes, que l'air se faisait encore plus brûlant, malgré mes efforts pour calmer ma respiration saccadée. Et, l'instant de quelques battements de cœur, je me perdis dans les profondeurs de son regard, dans lequel je découvrais un désir aussi ardent que le mien, quoique bien plus contrôlé. Je n'avais qu'une envie, une seule : me l'accaparer. Son regard, son visage, son corps. Une envie dévorante, si frustrante qu'elle m'aurait fait hurler de rage si je n'avais pas un tant soit peu conservé de raison, malgré le supplice qui était le mien. L'excitation se transformait en torture, le frisson du désir devenait atroce alors que ses dents jouaient avec mes lèvres, et mon corps ne demandait qu'à trouver son bonheur avec celui de la créature de luxure qui se délectait de ses tortures subtiles. Nous « dansions » pour notre plus grand plaisir et pour ma plus grande douleur.

Entraîné par la dame et son poison dans la danse sensuelle, je ne pus lui résister, lorsque, d'un habile jeu de hanche, elle nous fit pivoter, m'amenant dos à cet arbre contre lequel je l'avais plaquée quelques instants plus tôt. Et si j'éprouvais un déplaisir certain en sentant nos positions s'inverser, je ne pouvais également qu'appréhender avec fébrilité les gestes de la dame. Qu'elle comble mes désirs, qu'elle fasse de cette douleur une douleur exquise... afin que je puisse la haïr et la désirer davantage. Ma main descendit sur l'épaule de la Démone, tandis que mon étreinte se faisait plus avide, ma douleur plus aiguë.

« A vouloir le monde entier... haletai-je, vous n'aurez rien... »

Malgré mon souffle saccadé, malgré le supplice, ma colère demeurait, de même que mon étreinte. Et mon regard, brûlant de désir, descendit le long du cou de la jeune femme pour plonger dans son décolleté, à l'instar de cette chaînette au bout de laquelle était dissimulé un objet ou un pendentif, derrière l'habit de la Démone.

« J'aimerais tout autant... recommencer... que vous arracher les yeux... vipère. »

Un œuf était déjà aux pieds de la Démone, mais j'en avais à peine conscience. Quant au second, que j'avais repéré quelques instants plus tôt, nul doute qu'il se trouvait au-dessus de nos têtes, mais je n'étais pas encore prêt à l'avouer à la dame, à moins que celle-ci n'ait intercepté mon regard désespéré avant que je ne me jette sur elle. La douleur était forte, le désir était maître, mais quelque part, je demeurai aussi obstiné que lorsque j'avais voulu sauver Erza des griffes de la Démone. Mâchoires crispées, je m'efforçai de nouveau à contrôler ma respiration.

« Je l'ai déjà déçue, je n'suis plus à ça près... repris-je, mes lèvres se tordant en un rictus douloureux. »

Je lui laissai le soin de deviner l'identité de celle dont je parlais, même si cela était loin d'être un mystère. La dernière fois que ma mère adoptive m'avait vu, c'était au manoir, et je ne doutais pas qu'elle eut conscience du lien qui m'unissait avec la Démone au vu de son statut divin. Elle ne m'avait pas adressé un mot, et moi-même avait suffisamment eu honte de ma déconvenue pour savoir que je n'en méritais guère plus. S'il était vrai que la déesse m'avait un jour affirmé son amour maternel, celui-ci ne me paraissait plus qu'être un vague souvenir.

« Mais laissez-moi deviner... soufflai-je. L'antidote se trouve soit là... »

Mes doigts, qui griffaient jusque-là la cuisse de la Démone, remontèrent vers l'intimité de la jeune femme, sans pour autant franchir les limites qu'imposaient ses sous-vêtements.

« … soit là. »

Ma main, étreignant l'épaule de la dame glissa le long de sa clavicule, mon index se glissant sous la chaîne dorée qui plongeait dans le décolleté de la jeune femme, la soulevant pour poursuivre son chemin plus bas, cherchant à déloger ce qui était gardé dans ce lieu sûr, qui stimulait autant mon désir que ma douleur. J'étais encore capable de tenir tête, ne serait-ce qu'un peu, à la Démone, mais pour combien de temps ?

Résumé:

Setho n'était sûrement pas aussi fort que l'affirmait Nissa. Oh, il était plus endurant, et plus fort qu'elle physiquement, ça c'était sur, mais mentalement... Il n'était pas si fort. Après tout, avec de simples visions, son esprit avait été sur le point de rupture. Même Zess avait eu la même chose, et pourtant c'était compliqué de les affectés tous les deux par des visions du futur, qui pouvait être fausses. Mais elles les avaient touché beaucoup plus que la normale, et il n'aimait pas ça. Déjà que le cristal lui murmurait de plus en plus de choses ces derniers temps, alors avec ça. *Pour qui tu te prends de dire que je suis faible ?* *Mais bien sur. Tu sais très bien que c'est en partie vrai.Si on a été tellement touché par ces visions, il y a forcément une raison*. Zess ne lui répondit pas, mais il l'entendit marmonner, bien qu'il ne comprenne pas ce qu'il ait dit. De toute façon, en ce moment, il ne s'intéressait pas vraiment à ce qu'il racontait, c'était inintéressant.

Le Réprouvé bougea la tête, se plaçant un peu mieux. Il ferma l'oeil en soupirant. Il avait beau dire qu'il devait se concentrer sur l'instant présent, plutôt agréable, son esprit dérivait toujours vers d'autres pensées. Il rouvrit l'oeil, et tourna la tête vers la jeune demoiselle, qui commençait à parler. Il releva la tête, tentant de garder le contrôle de ses émotions. Il n'avait pas envie que Zess tente à nouveau de reprendre le contrôle. Il reposa la tête sur ses bras, s'empêchant de rire de la manière dont elle essayait de s'expliquer. Il sourit, se demandant si ça première phrase était c'est réel sentiment, ou si elle ne faisait que s'embrouiller, car elle ne le connaissait pas encore.  «C'est compliqué par vrai ? De savoir ce qu'on ressent ».Surtout pour eux. Des personnes remplient d'une folie qu'ils ne pouvaient contrôler, et le fait qu'ils aient du mal à ressentir les émotions. C'était quelque chose d'assez horrible, même s'il ne le voyait pas comme ça.

Nissa se coucha à coté de lui. Il la sentait gênée, mais il ne savait pas vraiment quoi faire pour la rassurer. C'était étrange. Il avait l'habitude de s'occuper des enfants, et arrivaient toujours à les faire rire, les comprendre. C'était souvent pareil avec les adultes, mais il était dans un cas qu'il n'avait jamais rencontré. C'était un peu l'inconnu. Ca n'aurait pas du lui faire peur, car il se jetait toujours dans la fausse aux lions lorsqu'il partait à l'aventure. Mais c'était un peu différent cette fois-ci. Sur le plan sentimentale, surtout quand ça le concernait, il était vraiment largué. Pourquoi les sentiments étaient tous toujours aussi compliqués ? Heureusement pour lui, il arrivait à comprendre un peu mieux les sentiments des autres que les siens. Une bonne chose ? Pas forcément, mais bon, il ne pouvait pas changer en claquant simplement des doigts.

Il tourna la tête vers la Magicienne, et crut apercevoir une rougeur sur ses joues, dissimulée par ses cheveux qu'elle mit sur son visage. Elle se roula en boule, avant de lever les bras au ciel. Il semblerait qu'elle était en pleine bataille avec ses sentiments. Il se redressa, s'appuyant sur un bras, et lui mit un doigt sur le front.  «Et c'est moi qui réfléchit trop après ? Tu te pose sûrement un peu trop de questions ». Quelques unes de ses mèches retombèrent sur son front, des gouttes coulant de ces dernières. Il reprit son sérieux quelques secondes.  «Enfin, tu devrais faire attention aux personnes qui te plaise ». Il se remit à sourire, levant les bras et les jambes, s'étirant.  «Mais bref...». Il se coucha au sol, les membres étendus, se relâchant.  «Tu ne devrais sûrement pas écouté quelqu'un d'aussi sénile que moi. Après tout, je ne suis qu'un vieillard complètement dingue ». Il voulait détourner la conversation. Il se tourna sur le coté, repliant son coude, et posant sa tête sur son poing.  «Alors comme ça, je suis la première personne que tu rencontre en dehors de ton château ? Impressionnant, je ne m'y attendais pas ». Et un autre petit détournement. Il le disait avec un petit sourire en coin.

Résumé:

Nissa n'avait pas totalement compris ce qu'il avait sous-entendu. Certes il avait parlé de Zess, mais il avait sous-entendu également quelque chose à propos de son sujet. Setho était peut-être plutôt bénéfique, mais il avait son coté maléfique, pas simplement représenté par l'autre à l'intérieur de sa tête. Enfin, il ne voulait pas repartir sur le sujet, et l'inquiété plus qu'elle ne l'était déjà. En attendant, il riait bien de la façon dont elle essayait de cacher sa gêne.  «Tu devrais faire attention, tu vas finir par t'arracher les cheveux ». Elle ramena une nouvelle fois ses genoux contre sa poitrine, et il baissa la regard. Il aperçut ses sous-vêtements, et redressa aussitôt l'oeil pour ne pas qu'elle soit plut gênée. Lui ça ne le choquait plus, donc il ne rougit même pas. Mais, n'étant pas un voyeur, il ne profita pas de ça pour la regarder, se concentrant plutôt sur son visage. C'était le désavantage des vêtements blancs. Il suffisait d'être un peu mouillé, et en occurrence complètement ici, et on voyait à travers. Elle était jeune, et bien élevé, alors elle était gênée. Il connaissait des femmes que ça ne gênaient pas, mais justement, elle ne pouvait pas être comparée à elle.

Le Réprouvé fit mine de réfléchir. S'il lui disait son véritable âge, il se doutait qu'elle prendrait peur, et s'enfuit. Il n'avait pas envie de ça. Surtout qu'ils commençaient à devenir amis. Et peut-être plus... Lui murmura une petite voix intérieur qu'il ignora. Il se sentait heureux, et cette froide solitude le quittait, et il avait un sentiment de plénitude qui l'envahissait à la place.  «Oh tu sais, j'ai jamais vraiment tenu les comptes. Mon âge n'a jamais vraiment été important à mes yeux. Enfin, mon œil, je n'en ai plus qu'un ». Une blague vraiment nulle, mais il était un peu expert dans ça.  «Mais si tu insiste, je peux te donner une approximation, ça devrait être possible ». Il voyait le trouble de Nissa devenir de plus en plus important. Il se demandait ce qui la troublait à ce point. Lui aussi l'était d'ailleurs. Il n'arrivait pas à savoir ce qu'elle pensait, ou ce que lui-même pensait. Ca commençait à l'énerver, que son esprit soit aussi perturbé par Nissa. *Non d'un chien, manquait plus que ça... Et le pire c'est qu'il ne s'en rend même pas compte*. Murmura Zess, Setho ne l'entendant pas.

Le rouquin vit, avec un léger amusement, qu'elle le dévorait du regard, ne cessant de regarder son torse, sa chemise ne dissimulant pas grand chose. Il repoussa une mèche de cheveux qui lui tombait dans l'oeil, avant de retirer quelques brins d'herbes dans ceux de Nissa.  «Le vert à beau bien t'aller, t'en couvrir entièrement ne sert à rien ». Il souffla le brin, qu'il avait sur la main, et se redressa, s'asseyant en tailleur. Il passa ses mains dans ses cheveux, faisant des allers-retours, des gouttelettes volant dans tous les sens. Il finit par arrêter, et regarda la Magicienne, ses cheveux complètement en pétard. Maintenant il avait encore plus la tête d'un savant fou.  «Bon, j'avoue que c'est pas la meilleure façon de se coiffer ». Dit-il en riant. Il eut soudain une idée. Il bondit sur ses pieds, et dit à Nissa.  «Ne bouge pas, je reviens vite ». Il commença à marcher vers la forêt, et se retourna encore vers elle.  «C'est promis, ne t'inquiète pas ». Il partit en courant vers la forêt, mais pas bien loin. Il chercha dans les branchages, s'accrochant des branches dans les cheveux. Il en attrapa une particulière, avant de revenir vers la Magicienne en courant.  «Tu vois, je n'ai pas été long ! ». Il s'assit à nouveau à coté d'elle, et tendit la branche devant lui  «Regarde ». Rapidement, des dizaines de lucioles vinrent l'entourer. Elles étaient un peu particulières, car elles étaient de plusieurs couleurs. Il prit la main de Nissa, et l'approcha de la branche. Aussitôt, des lucioles vinrent l'entourer, voletant tout autour.

Résumé:

Setho avait du mal à remarquer les frissons de Nissa. Il n'arrivait même pas à décrypter son comportement. En fait, il faisait en sorte de ne pas les voir. Il jouait à l'autruche, car il avait peur d'être encore trahit, il avait peur de se lier à nouveau à quelqu'un. Zess en était même désespéré, et lui mettre quelques gifles le démangeait. Pas qu'il avait envie qu'il tombe amoureux, mais il avait accès au subconscient de Setho, et les pensées mielleuses qu'il entendait lui donnait envie de vomir. Si au moins il se rendait compte qu'il désirait la fille, il pourrait contrôler ses pensées. *Bon, espèce d'idiot ! Tu l'embrasse quand tu veux, parce que tu commence sérieusement à m'énerver !*. Malheureusement pour Zess, il ne l'entendit pas, trop plongé dans son monde pour l'écouter. En plus, il l'avait rejeté au fond de son esprit, histoire qu'il ne puisse plus le déranger.

Lorsqu'il montra son petit tour avec la branche, il tourna la tête vers elle, et fut heureux de la voir s'émerveiller devant les lucioles. Il avait envie de la voir sourire. C'était quelque chose d'assez idiot, mais c'était ce qu'il souhaitait en ce moment. Et puis, la voir ainsi le faisait sourire doucement, et encore plus lorsqu'elle rougit. C'était amusant de voir ses joues se tinter de rouges. Elle rit en touchant les lucioles qui finirent par les entourer. Elle finit par se mettre devant lui. Il remarqua un mouvement derrière elle, et jeta un coup d'oeil derrière. Il aperçut un petit monstre rose. Il se questionna sur ce qu'il pouvait représenté, même s'il avait une petite idée. *Non mais je rêve...*. Marmonna Zess, avant de lui crier. *C'est son désir pour toi ! Imbécile !*. Cette fois-ci, il l'entendit. D'ailleurs, il retint un mouvement de sursaut, et serra sa cheville, prit d'un pressentiment, ne sachant s'il était bon ou non. *Tu raconte n'importe quoi. C'est juste son... Affection, rien d'autre...* *Même toi tu n'y crois pas*. Lui rétorqua t-il, exaspéré de le voir autant se voiler la face. Il n'était pas idiot pourtant, mais avoir autant peur des sentiments des autres, était incroyable.

Il n'eut pas le temps de continuer sa discussion intérieur, Nissa lui tombant soudainement dessus. Surpris, il n'eut pas le temps de se retenir, et il tomba en arrière, s'écrasant dans l'herbe. Il n'osait plus bouger, une boule dans son ventre, qu'il n'avait pas remarqué jusque là, grossit, et prit de l'ampleur. Il la sentit légèrement bouger, comme pour se mettre à l'aise. Comme par instinct, il posa la main sur les cheveux de la Magicienne, et respira son odeur, fermant son œil. Il se sentait bien, et, bizarrement, n'avait aucune envie de la repousser, que se soit par la contact physique, ou même émotionnel. Il voulut lui répondre, mais ne dit rien lorsqu'il la vit s'approcher. La boule monta dans sa gorge, et il eut un mal à déglutir. Il suivit sa main, qui retira les brindilles de ses cheveux. Son souffle s'accéléra. Il releva légèrement la tête, qu'elle attira vers elle. Quant elle l'embrassa, il resta immobile, avant de se laisser emporter par l'euphorie du moment. Il resserra sa main autour de ses cheveux, posant l'autre sur son dos. Il entrouvrit les lèvres, glissant sa langue entre les siennes, savourant ce moment. Il fit un mouvement, la retournant, échangeant leur position.

Désormais au-dessus d'elle, il garda encore quelque secondes le contact avec ses lèvres, avant de se redresser. Il se recula, complètement perdu sur ce qu'il ressentait, et sur ce qu'il voulait. Il recula, toujours assis, se prenant la tête entre les mains.  «Non... Non... Non ». Il se leva, et fit demi-tour, tournant le dos à Nissa.  «Je... Je ne peux pas ! ». Il donna un coup de pied dans un cailloux, et réussit à se faire mal au pied, car il était plus gros qu'elle ne pensait. Il sautilla sur place, s'asseyant par terre, et se tenant le pied, en jurant. C'était pourtant un moment tellement agréable. Et il avait tout gâché ! Quel idiot ! Des souvenirs lui revinrent en tête. Des trahisons, des meurtres. Tout le sang qu'il avait sur les mains. Il plia les genoux, posant les coudes dessus. Il pencha la tête vers l'avant, posant les mains derrière sa nuque, avant de les ramener sur son visage. Sans le remarquer, il avait détaché son cache-oeil, qui ne tomba car il avait la main posée dessus.  «Je ne suis qu'un monstre de toute façon... ». Murmura t-il.

Résumé:

Setho entendit le froissement de la robe de Nissa qui se levait. Elle s'approcha de lui, et se colla contre lui. Il se contracta, indécis sur les réactions de son corps, et de son esprit. Il ressentait du désir pour elle, et il voyait bien qu'elle aussi. Il voulut se retourner et la prendre dans ses bras, mais se retint. Il ne pouvait pas. Une punition qu'il s'infligeait à lui-même pour ses gestes passés. Il secoua la tête, et murmura.  «Tu ne pourrais pas comprendre, tu es trop jeune ». Il ne parlait pas de son âge physique, mais plutôt de son âge mental. C'était peut-être étrange à dire, mais, d'une certaine façon, il pensait que les deux n'étaient pas liés. Nissa n'avait pas encore connu la mort, ni ne l'avait causé. Elle n'avait pas de sang sur les mains. Mais lui, avait déjà prit plaisir à en faire couler. Elle ne pouvait pas comprendre, car elle l'avait vue sous son bon jour. Zess était peut-être plus maléfique que lui, mais ils avaient chacun l'autre partie en eux. Dans un saute d'humeur, il pouvait devenir mauvais, et tenter de la tuer.

Elle se décolla de son dos, partit un peu plus loin, avant de revenir, et de, cette fois-ci, se mettre devant lui. Elle lui prit la main, et la mit près de la brindille, des lucioles venant voleter autour de lui. Mais ça n'eut pas l'effet escompter. Il lui lança un regard triste et remplit de douleur. Il gardait sa main droite plaquée sur son autre œil, car il avait sentit le lien de son cache se desserrer, et n'avait pas envie qu'elle parte en courant en voyant le trou qu'il avait à la place. Mais elle ne semblait pas l'entendre ainsi. Elle attrapa son autre main, et la tira vers elle, mettant les deux sur ses joues. Son cache-oeil tomba, mais elle ne sembla pas plus choqué que ça. Il frissonna lorsqu'elle embrassa sa paume. Il baissa la tête lorsqu'elle reprit la parole, puis la releva en la regardant dans les yeux, tandis qu'elle continuait, sérieuse. Ce qu'elle disait n'était pas faux, mais pour d'autres races. Ceux qui avaient le pouvoir de choisir leur coté, et qui n'avaient pas à regretter leurs actes car ils avaient choisis.

La Magicienne finit par s'éloigner, et s'asseoir près de l'eau. Il la suivit du regard, avant de regarder devant lui, l'oeil plongé dans le vide. Il finit par se lever et s'approcher de Nissa. Il resta derrière elle, légèrement sur le coté.  «Tu dis peut-être la vérité en ce qui concerne des êtres qui ont le choix entre le bien ou le mal. Mais par le passé, j'ai fait beaucoup de choses que je regrette, mais ce n'est que ma partie bénéfique. Ma partie maléfique aime tout ce que j'ai fait ». Il ferma son œil émeraude en soupirant, lassé de la vie. Il devenait mélancolique, et triste. Il détestait se sentir ainsi, mais c'était une phase habituelle chez lui. D'habitude, il ne le montrait pas aux autres. Il regarda au loin, perdu dans ses pensées.  «Mais il n'y a pas que ça, certaines personnes m'ont obligé à être comme ça. Le monde est cruel envers les Réprouvés. Et nous nous avons peur de lui ». Il tourna la tête vers elle.  «  Tu t'imagine peut-être que tout ce que je dis est faux, mais tu n'as pas encore vue le monde ». Il passa une main dans ses cheveux, les rejetant encore en arrière.

 « Il n'est pas foncièrement mauvais, et est magnifique, mais rien n'est tout rose ». Il s'approcha de Nissa, se plaçant devant elle. Il lui attrapa la main, et la releva, puis fit apparaître ses ailes.  « Aller vient, je te ramène là-bas ». Il la souleva, passant un bras autour de ses épaules, et l'autre sous ses genoux. Il battit des ailes, et s'envola. Il vola lentement, à une dizaine de mètres de l'eau. Il se posa à l'endroit où ils étaient au départ, et déposa Nissa au sol, puis il fit demi-tour, lui tournant le dos.  «Je suis désolé, je dois partir ». Il tourna légèrement la tête vers elle.  «Ce n'est pas contre toi ». Il déploya à nouveau ses ailes, et s'envola.

Résumé+gain: