La gueule de la bête s'abattit sur l'Orisha. Celui-ci ne pu ni bouger, ni rien faire d'autre, et son corps voltigea, comme une poupée de chiffon pour aller s'éclater contre un bloc de glace en contrebas. Il fit une chute de plusieurs mètres et en heurtant le sol, il se brisa les os. Son corps fut immédiatement désarticulé et il souffrit le martyr. Il ne pouvait plus bouger, paralysé, et ne pu même pas hurler. C'en était terminé. Cependant, il pouvait parler « Je... » ...ah non. « Je vais mourir ici... Après une vie qui me parait si courte, je vais mourir, là. J'ai enfin atteint mon but et me voilà à nouveau en bas de l'échelle, en plus mauvais état qu'au départ. Il avait raison. Il n'y a que la Mort pour moi, au bout du chemin. » Et ce fut pour lui comme une douce mélodie. Ce n'était pas si mal qu'il trépasse, qu'il ne redevienne plus personne... Que c'en soit fini. Son corps fracassé hurlait à son cœur de s'arrêter rapidement, tan ses terminaisons nerveuses étaient à bout.
Sa vision se brouilla, et avant même d'avoir pu penser fermer les yeux, il vit une femme sortir de derrière les rochers de glace. Une femme en robe s'avança vers lui. Lui l'aventurier, le voyageur agonisant, et laid. Elle s'accroupit à son chevet, et toucha délicatement sa joue, avant de dire « Tu t'es bien battu. Tu ferais un héros de qualité... Viens, prends ma main, on rentre. » Sa voix était douce, charmeuse, mais l'Orisha, dorénavant fort mais inanimé, tourna la tête et serra les poings. S'il ne pouvait pas bouger son corps, au moins, il pouvait démontrer son mécontentement. Même à l'orée de la mort, cet homme était trop fier et borné. Puis la parole lui revint, alors son ton tranchant retentit « Pourquoi j'attraperai la main qui me tuera ? Laisse-moi mourir. N'est ce pas toi qui m'a mit dans cette situation ? N'est ce pas toi qui allait abattre ton épée ? Dégage Asîlah. », « Je pense que tu n'as pas compris... Et puis tu m'es plus utile vivant que mort. Alors ferme-là, et obéis-moi, Mortel. » Elle tordit son cerveau pour qu'il tende la main. Dès qu'il la toucha, il se réveilla en sursaut.

Cocoon était assit sur le divan de l'Aether. Il était sain et sauf, et il était là où elle l'avait fait asseoir la première fois. La première scène. Une impression de déjà vu en soi. L'Orisha hallucina. Pourquoi ? La Déesse le laissa reprendre ses esprits « Je n'aurai jamais cru que tu arrives au sommet des montagnes de glace. Je te pensais plus... Faible. J'ai eu tort. Raison sur bien d'autres points cependant, mais tort sur celui-ci. Tu as combattu les Ténèbres, tu as brisé tes chaines, tu as surmonté le départ de toutes les femmes de ta vie... Peut être n'es tu pas l'être superficiel et pédant que tu veux bien refléter ? Alors raconte moi... Ca fait quoi de mourir ? » Cocoon ne parla pas. Les poings serrés sur ses genoux, il garda le silence, repensant à tout cela. Finalement, ce n'était qu'un rêve... Quelle blague... Il s'était à nouveau fait avoir, dans une illusion. Il avait pourtant un mental d'acier mais visiblement trop faible pour les Dieux. Pourtant il était un Homme puissance, et certains le savaient mais, ici, ce n'était personne. Cocoon était déçu. Déçu de lui-même, de son attitude et, finalement de ce qu'il était devenu.
L'Orishala releva la tête, alors que l'illusionniste reprit « Je t'ai envoyé beaucoup de signaux pourtant et tu ne t'en ai que peu servis. Tu es cependant loyal, je dois l'admettre. Une lettre t'a fait partir en quête d'une destinée à laquelle, pourtant, je pensais que tu ne croyais pas. Cette histoire de Ténèbres... Tout cela est finalement devenu une motivation pour toi. », « Tu t'es foutu de moi, garce... Dis-moi qui c'était dans la grotte ? Et qui est-ce qui a pu me soulever ? », « Toi, moi, un ridère, ou même peut être William, qui sait réellement ? Tu étais dans mon illusion, tu étais à ma merci. Tu as été bien trop faible pour déformer mon rêve, et tu n'as pas pu te sauver. Mais tu es du genre conciliant. Tu fais d'ailleurs partit de mes meilleures études de cas... Pour cela, j'ai besoin de te regarder encore agir. Je t'octroie l'honneur de repartir. » Il tourna ses iris vairons vers elle et la regarda avec amertume « De repartir vivant, évidemment. »

Et ce fut ce qu'il fit car après tout, le temple devenait pour lui, le nid de la Reine des vipères, et il fallait qu'il dégage de là avant de se faire bouffer. L'initiative d'y retourner ne se présentera plus. Cocoon avait définitivement renié les Dieux, et tout ce qui s'en suivait. S'il voulait un semblant de religion, il en toucherait deux mots à un ange.
Point final.

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