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 ¤ Prends ma Lanterne, nous cherchons l’Homme ce soir

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Mer 06 Juin 2012, 17:09



Nos lèvres tremperons dans le même Graal, la même Coupe.



             Un insupportable vacarme, un insipide brouhaha. Des bribes de mots, des sentences décousues, des rires rauques aux râles gras au sein d’une même pension. Voilà ce qui aiguisait son ouïe en cette soirée sans Lune. Le jeune homme était assis là, accoudé à un bar souillé d’odieuses mixtures. Il passait son index sur une gravure prisonnière du bois, les mots d’un adulte à l’écriture d’enfant : « Va pourire en Enfaire ». Il riait en silence. Le propriétaire de ces dires avait surement raison : n’étions-nous pas ici dans l’antre du Mâle ?


             Le palais de la Virilité s’était présenté au destin du poète. Alors qu’il savourait les rêveries d’une promenade, ses yeux s’étaient portés sur une bien triste mansarde. Sa porte était ouverte aux humains, aux démons, aux vampires, voire aux anges s’ils souhaitaient se convertir. Elle n’accueillait pas les nations, juste les Hommes ! Pourquoi pas les Rehlas ? Ces petits bouts de rêve étaient de chair sexuée, même si notre bohême portait en lui la finesse d’une Femme. De longs yeux fins aux pupilles d’or, reflets d’argent. Une chevelure rouquine glissée au bas des reins, guidée par le mouvement gracile de son corps. Du trait angélique au teint vampirique, il avait sculpté son être des plus belles fables.


             Neth était entré, un dessein précis illustrant ses pensées. Il devrait humer, comprendre, goûter, saisir cette Bête qui sommeillait en lui. Cet Homme qu’il était peu, qu’il n’était pas. Allons, réveille toi petit garçon, tu es adulte à présent. Un homme, un homme ! Comprends-tu ? Qu’il est grand, qu’il est solide, qu’il est puissant ! Sous les yeux effarés de ses pairs, il était parti - le pas lent – s’assoir au bar. Sortant une plume et quelques feuilles, il griffonnait à en mourir. Le Je au masculin. Il le devait. Dans ses mots, dans ses gestes ; dans sa pensée, dans son âme. Il écrirait comme un homme, aimerait et désirerait comme un homme. Oui, c’est dans l’air, la nature ! Un homme, une femme. Point.


             - « Eh l’morveux, tu fous quoi là ? T’es au bar, tu consommes. »


             L’ode gutturale de son hôte mis fin à sa frénésie. Il leva ses prunelles dorées à son égard, découvrant un faciès des plus horribles. Barbe nouée - vestige d’une faune naissante- , dents cariées pour celles survivantes, un crachat peinait à s’échapper à chaque parole dictée… Le chiffon sale qu’il tenait entre ses mains était un hymne au paradis. Le poète dégluti, retenant un haut-le-cœur.


             - « Eh bien je… Je prendrais bien un peu d’eau… Mhm… ?
- Eh, vous entendez ça ! »
Un éclat de rire général retentit dans la salle. « De l’eau, qui m’dit ! Va piquer une tête dans les quais, p’tit, parce qu’ici y’en a pas. »
- Ah ! Euh… Eh bien… un… nectar ?
- Oh, un nectar ? Ça tombe bien, c’est la spécialité d’la maison. Tu vas adorer…
- Euh, finalement…
»


             Aucun échappatoire possible, le tavernier était à l’œuvre. Qui aurait osé le contredire ? Neth posa sa tête dans le creux de sa main, réfléchissant aux Hommes, réfléchissant aux Femmes. Qu’attendent-elles du mâle ? Quels mots pour les séduire ? Une douce sérénade ou un parler franc ? Ces questions le faisaient souffrir. Le poète, le barde, l’artiste en lui n’avait su conquérir la Belle dont il s’était épris. Un petit bout de femme, une Demoiselle qui le prenait pour un enfant. A ses yeux, rien de trop crédible. Il devait donc lui écrire, exprimer ses masculins sentiments. Tronquer la tendresse pour le désir, le sourire pour l’envie. Grandir. « Ma Douce… » Trop lyrique. « Ma tendre… » Trop passionnel. « Ma très chère… » Trop possessif. « Chère… »


             - « Et v’la le ‘’Nectar’’ ma p’tite donzelle !
- Non mais je vous en prie ! Qu’est-ce qu’il vous prend de m’appeler ainsi ?!
- Rien… avec tes p’tits papier, t’as l’air toute naïve.
» Un rire moqueur s’échappa de sa gorge. « Mais t’écris à qui là ? A une femme ? Il est amoureux le p’tit bonhomme ?
- Ah vous m’agacez enfin, avec toutes vos questions ! Laissez moi tranquille…
»


             Le pauvre Rehla s’étala de tout son long pour cacher de vue la moindre feuille. Une fois son tortionnaire parti, il repris la plume entre deux lampées de poison. Odieux breuvage ! Le jeune homme grimaça, prêt à tout recracher. Noblesse oblige, il ne le pouvait pas. Finissant son verre d’une dernière gorgée, il se remis à l’œuvre sans plus attendre. « Chère »… Non, pas d’en-têtes ni de présentation. L’homme est sincère, direct et franc. Le sujet ! Un point c’est tout. « Je souffre ! Je souffre de votre cécité ! ».


             Misère, sa tête commençait à lui tourner. Était-ce là le parfum de l’amour ? Ou bien l’absinthe pervertie du nectar ? La vérité ? Quelle vérité ! Il cherchait l’homme sans vouloir le trouver.


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Mitsu
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Mitsu
Jeu 14 Juin 2012, 17:54

Si certains cherchaient l'homme, d'autres cherchaient des réponses, cherchaient un échappatoire. Mitsuko se trouvait sur le continent du matin calme, entièrement enveloppée dans une cape à capuche d'un blanc pur qui lui donnait des allures d'ange tout droit descendu des cieux. Pourtant, la jeune femme ne savait que trop bien que les anges n'étaient pas nés dans le ciel, car le ciel était la demeure de bien d'autres êtres, de bien d'autres idées et des rêves les plus fous de chacun. La déesse se demandait pourquoi elle en était réduite à n'être qu'une personne faible, bien plus fragile qu'elle ne l'avait jamais été. Oh, peut-être que lorsqu'elle était née, lorsqu'elle n'avait été qu'un tout petit bébé, aimé par ses parents, alors oui, peut-être qu'à ce moment précis elle avait été plus faible...mais ce n'était pas sûr. Elle était immortelle à présent, mais qu'était-ce que l'immortalité sinon une punition divine? Le châtiment des êtres qui avaient cru un jour être les plus puissants du monde. Une déesse, oui, elle en était une, ayant atteint par là même son objectif, mais avant de le devenir, elle avait été par deux fois reine et en ces instants passés, elle était beaucoup plus puissante qu'à présent. Car un aether en qui personne ne croyait n'était qu'un simple courant d'air, invisible pour la plupart des êtres et pouvant être enfermé à tout moment dans une simple bouteille, tels les génies qui peuplaient ce monde.

Heureusement, la jeune femme avait réussi à obtenir la fidélité d'un être, le premier chaman : Zelerion, ce qui lui permettait de survivre, de garder une apparence humaine sans pour autant pouvoir utiliser les pouvoirs immenses qu'elle avait acquis depuis son élévation. Non, elle ne pouvait que marcher dans les rues telle une humain sans pouvoir et, parfois ,elle se demandait si elle n'aurait pas mieux fait de rester à sa place à la tête des ombres au lieu de vouloir défier les dieux, au lieu de vouloir devenir la plus puissante entité jamais créée. Cela dit, elle devait toujours garder espoir qu'un jour, elle aurait tellement de fidèles qu'elle en deviendrait toute puissante. Bientôt. Car oui, Mitsuko avait des plans et l'un d'eux allait s'exécuter, lorsque Violette prendrait le contrôle de la race des humains. Pour le reste, la situation actuelle des terres du Yin et du Yang était préoccupante et elle pensait prendre une position qu'elle ferait connaître au monde. Elle chercherait celui ou celle qui était à l'origine de l'arrêt de la réincarnation, de l'arrêt du cycle de la vie, et elle le jetterait en pâture aux habitants de ces terres. Un tel individu ne méritait pas de vivre, cela allait de soi. Jamais elle ne permettrait que quelqu'un d'assez fou pour mettre sa propre vie en péril, la vie de tous les êtres du monde, non, jamais elle ne permettrait à ce dernier d'exister.

Mais, pour l'heure, la jeune femme voulait vérifier quelque chose, une expérience que beaucoup auraient jugé peut-être stupide, dénuée de sens, mais qu'elle se plaisait à réaliser. En réalité, toute sa vie, si la déesse avait eu un point faible, c'était bien l'alcool. Elle avait beau avoir voulu s'habituer à ce liquide, elle n'avait jamais réussi à en boire sans être rapidement ivre. Aussi, cela lui avait coûté beaucoup, comme de se retrouver totalement nue en compagnie du seigneur De Mallet, l'ancien roi des anges déchus, à présent disparu. Bien entendu, rien n'avait eu lieu entre eux, mais la situation avait été plutôt étrange car jamais oh grand jamais Mitsuko ne se comportait de la sorte, détestant l'exubérance et l'acte charnel qui avait eu lieu qu'une seule fois dans sa vie avec Vlad, ancien seigneur de la nuit. En réalité, sa vie la faisait sourire car chaque roi qu'elle avait côtoyé n'était maintenant plus qu'un souvenir lointain, chacun ayant disparu dans la nature. Quoi qu'il en soit, la jeune femme voulait savoir si son statut de déesse la protégeait aussi bien de la contamination des morts-vivants que de l'alcool. Elle entra donc dans le bar, cherchant une table de libre sans en trouver. La seule place semblant ne point avoir de propriétaire se trouvait à côté d'une personne dont Mitsuko ne pouvait distinguer le sexe. Elle s'approcha donc, ôtant sa capuche qui dévoila son visage blanc comme la neige entourés d'une chevelure blonde rayonnante. Appuyant doucement sur l'épaule de la fameuse personne, elle le questionna alors :

« Est ce que cette place est libre? »

Voyant que cet inconnu écrivait, elle sourit, se rappelant que cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait écrit à Edelwyn et qu'il faudrait sans doute qu'elle le fasse d'ici peu. En attendant, elle souhaitait s'asseoir, mais avant que le jeune homme ne parle, un protagoniste surement saoule depuis longtemps lui dit :

« Hep ma ptite dame! C'est à toi que ce damoiseau ou demoiselle parce qu'avec ses ch'veux on sait pas trop! Bref c'est à toi qu'il écrit? C'est que t'es bien charmante ma ptite dame, ça te dirait pas de venir avec moi derrière le bar, j'vais te faire ta fête poupée! »

Hum, que faire?
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Mar 19 Juin 2012, 22:39



       La trotteuse dansait sur le cadran de l’horloge, vulgaire lucarne d’où l’on pouvait soupçonner l’heure. Les futiles secondes lui faisaient vivre des années, si bien qu’un siècle s’était écoulé là à l’ombre du papier. Neth était artiste, écrivain et bel orateur. Sa plume chantait ses dires, pleurait ses souvenirs et dessinait les rides du Regret. Elle avait commencé à suivre gracieusement le parcours d’une ligne, chaque lettrine épousant la beauté de sa calligraphie. Mais la cadence s’accélérait ; plus elle s’ancrait sur le papier, plus ses lettres s’en trouvaient serrées. Un étau de colère et d’acharnement. Tout se précipitait, oui tout allait trop vite. Pauvre Rehla. L’amour, l’alcool, quelle Folie ! Si peu habitué, et tellement imprégné de ces sévices.


       Un gribouillage, le pâle croquis d’un visage, des mots qui se chevauchent, de l’encre qui dégouline. Quand la feuille devient torchon, ramassis de délires ; ébauche de vie, de sentiments. La sueur ruissèle sur ses tempes, il ne sait plus où il est, ni ce qu’il lui arrive. Assoiffé de paroles, il vint saisir son verre. Atroce douleur, son Graal est vide ! Et tout s’enchaine. Une main sur son épaule. Une question, une femme. « Est ce que cette place est libre? ». Puis la lubricité d’un saoulard sénile. Qui est-elle ? Qui est-il ? Et mon verre ! De grâce mon auge est vide ! Il ne comprend plus rien, laissez-le vivre enfin ! Il s’exclame, de sa voix cristalline.


       - « Les cheveux, les cheveux, mais enfin quelle sottise ! Les cheveux font l’Homme j’imagine ? Ah, vous êtes bien sots dans cette taverne… sur cette planète devrais-je dire. »


       Le Rehla se leva, faisant face à cette femme bien présente. Et soudain il la voit, ses prunelles dorées s’illuminent. Sa déesse, sa belle Amante, sa Promise ! Le nectar courbe ses lignes, transforme ses traits. C’est Elle, ce soir, à la lumière de sa lanterne vernie.


       - « Tu… tu es revenue… tu es là, enfin, c’est toi, c’est bien toi ! Assied toi, je t’en prie ! ». Il s’assit de nouveau, prenant les mains de l’Inconnue. « Tu n’as rien à craindre, je te défendrais jusqu’à la mort. Ton âme, ton corps, tes rêves, aucuns ignares de cette mansarde ne saura te toucher. Oui, oui écoutez moi bien ! Vous tous, là ! » Le jeune passionné criait à présent, levant la main de son Amie. « Oui ! Il s’agit bien de la femme que j’aime, celle à qui je dédie tous mes poèmes. Oh, ma Fleur, prends… prends mes lettres, elles te reviennent de droit. » D’un geste désespéré, il lui offrit ses feuilles chiffonnées, imbibées de moult alcools.


       - « Eh, p’tit bonhomme, t’es bien sûr que c’est elle ? Elle a pas l’air de te connaitre la demoiselle ». Le tavernier regardait Neth, l’œil coupable d’un tel crime.
- « Oooh mais vous vous trompez mon bon monsieur, c’est bien elle ! Regardez bien cette chevelure rosée !
- Mais elle est blonde ma parole…
- Vieux fou, vous confondez les couleurs. Et sa taille de jeune fille, si petite et si frêle !
- Petite ? T’es pas bien plus grand qu’elle fiston…
- Et ses yeux ! Ses yeux ! Elle est aveugle ! Elle ne voit rien. RIEN !
- Ben… elle me fixe là, non ? Ses p’tits yeux bleus…
- Rhaa, vous n’y êtes pas du tout ! Bleus ! Et puis quoi encore ?
» Il riait aux éclats, pleurant d’une même valse dans les bras de sa promise. « Oh ma Douce, pourquoi m’avoir quitté ? Pourquoi ? Je vous ai tout offert, mon cœur, mon corps ! Oui, mon corps ! Vous m’avez tout pris… Je me suis réveillé et vous n’étiez plus là… Ahhh ne me quittez plus, par pitié ne me quittez plus, Magnoliaaaaaa….. »


       
- « OH ! »


       Le cri du tavernier vint cesser toute activité dans son établissement. Les mains appuyées sur les hanches, il soupçonnait son client d’avoir l’alcool mauvais.


       - « J’te dis qu’c’est pas elle ! Tu veux une rouste pour mieux voir ? Bon sang !
- Hein ?
» Le rêve se brisa, triste retour chez les mortels. « Oh…
- Partez pas hein, ma p’tite dame, le pauvre s’est fait jarreté et ça fait des heures qu’il écrit…
- Non, elle ne m’a pas ’’jar-re-tée’’, elle est partie c’est tout…
- Rho arrête, t’étais le coup d’un soir et elle s’est barrée. Bref, tenez pour vous deux, j’paye ma tournée.
» Il se pencha vers Neth, lui laissant deviner son haleine fétide. « Allez, tourne la page, elle est mignonne ta voisine… hein ? T’as du bol, p’tit. »


       Sur la surface de chêne, le gérant vint poser un pichet rempli de doux nectar. Les deux clients étaient intimement seuls à présent, côte à côte en face du bar. Le Rehla, honteux, se recroquevilla nerveusement sur sa chaise. S’il avait su qu’il s’agissait d’une Aether... Enfin passons, la raison et l’alcool sont une douce ironie. La tête baissée, il psalmodia quelques dires.


       - « Je… je ne sais pas ce qu’il m’a pris, ma Dame. Je vous ai… ’’confondue’’. Acceptez mes excuses. » Maladroit, il lui servit un verre en guise de présent. « Non… je suis impardonnable… Faites de moi votre esclave, votre bouc-émissaire. Frappez moi fort, si vous le désirez… enfin, si vous pouviez éviter de me tirer les cheveux, je vous en serais reconnaissant. »


       Nous nous passerons, ce soir, de tous commentaires.


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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Sam 01 Sep 2012, 23:23

Un fin sourire apparut sur les lèvres rouges de Mitsuko lorsqu'elle entendit le commentaire de l'inconnu. A vrai dire, elle ne souhaitait point se battre avec un homme ce soir et les préoccupations de certains la plongeait dans la plus simple indifférence. Elle ne souhaitait répondre et, fort heureusement, le destin avait mis cet homme aux cheveux roux sur son chemin, répondant à sa place par une tirade digne d'un poète. L'Aether le considéra avec intérêt, sa curiosité éveillée à cause de quelques mots bien placés, sans doute de la répartie ou de la pure folie. Après tout, tout dépendait du point de vue. Et la jeune femme décida donc de rester ici, loin de se douter de ce qui allait lui arriver d'ici peu. C'était cela la tragédie d'être un dieu nouveau, un dieu sans expérience et sans le moindre pouvoir magique ne serait-ce que celui de pouvoir adopter une forme humanoïde. Si Mitsuko avait atteint un stade plus avancé, elle aurait pu lire l'avenir, elle aurait pu savoir exactement ce qui allait bientôt se passer, mais le futur n'était pas son esclave soumis pour le moment et elle devait donc vivre comme les mortels.

Et le Rehla commence ses tirades, prend les mains de Mitsuko, lui déclare son amour. La jeune femme n'est pas habituée, souhaite se défaire de son emprise mais n'ose pas bouger, se demandant quel dieu a pu lui faire croire à une telle mascarade. Elle regarde ses parchemins, ceux sur lesquels il a gribouillé, essayant d'écrire son ressenti. On lui dit qu'elle n'est pas la femme qu'il recherche mais l'amour rend aveugle et l'esprit perd facilement la raison lorsqu'il est plongé dans les méandres de l'alcool. La jeune femme s'étonne mais reste silencieuse et tout cesse.

« Cela ne fait rien. »

La voix cristalline de Mitsuko résonna, intentionnellement douce, s'adressant au rehla comme si rien ne s'était passé. Pourtant la jeune femme avait été étrangement tendue pendant toute la durée de l'action. Elle n'avait pas l'habitude des contacts physiques avec autrui, surtout lorsqu'il s'agissait d'un étranger. Mais le fait d'être un proche ne garantissait pas non plus de recevoir ne serait-ce qu'une caresse d'elle. La jeune femme aimait garder ses distances, approcher que lorsqu'elle l'avait décidé, séduire qu'en surface, uniquement pour obtenir ce qu'elle désirait. Auparavant, ses pouvoirs l'avaient toujours protégés, sa prestance suffisait à tenir les individus à une certaine distance, mais à présent que ses pouvoirs n'étaient que ruines et poussières, il lui était difficile de réagir aux attaques extérieure. Seulement, cet homme était entré dans sa bulle d'intimité, lui prononçant des vers qu'aucun autre n'avait osé murmurer, des vers qui ne lui étaient pas destinés.

Mitsuko se demandait ce qu'il convenait de dire à présent, totalement perturbée par ce qui venait de se produire. Elle lui tendit donc sa main comme si elle voulait le saluer mais, après un instant, finit par la retirer. C'était stupide, le jeune homme venait presque de se jeter dans ses bras, de lui déclarer sa flamme et elle elle souhaitait le saluer. Regardant son verre comme s'il s'agissait de la seule échappatoire, la jeune femme se mit à boire, cul sec, redemandant encore et toujours de ce liquide qui était censé la rendre totalement ivre. Seulement, rien ne put altérer son esprit et l'Aether finit par comprendre qu'elle était la seule à avoir une emprise sur sa conscience et que si elle voulait être saoule, elle devait simplement se convaincre de l'être. Se concentrant un instant, l'effet fut immédiat, son esprit commençant à voir la pièce bouger étrangement lorsque la jeune femme tournait un peu trop vivement la tête sur le côté, elle ne sentait même plus ses joues, comme si ces dernières avaient été anesthésiées. Était-ce vraiment sa volonté ou l'effet de tout l'alcool qu'elle avait bu? Nul ne pouvait le savoir. Toujours est-il qu'elle décida de faire ami-amie avec le rehla, posant une lourde main sur l'épaule de ce dernier avant de dire d'une voix plus rauque que d'habitude :

« Salut! Moi c'est Mitsuko... »

Puis, essayant de se lever, la jeune femme trébucha à cause de l'étrange mouvement illusoire de la pièce et se retrouva allongée par terre à côté des hauts tabourets du bar. Un homme qui l'avait entendu se présenter continua sa phrase :

« Mitsuko l'alcoolo ouais! »

Enfin, de toute manière, tout était la faute de Neth! C'était lui qui avait commencé avec sa déclaration enflammée d'abord! Maintenant, il allait falloir assumer.

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Sam 13 Oct 2012, 13:01



Le vacarme de la pièce envahissait ses tempes, si bien que le Rehla souffrait d’une migraine des plus intenses. Il toisa la jeune femme qui tentait désespérément de se présenter, courtoisie oblige. Que venait-elle de dire ? M… Mi… Miku ? Tso ! Ma Dame je vous en prie, parlez plus clairement ! Le bruit de fond s’intensifiait au grand malheur de sa tête chancelante. Les mains crispées sur son front, il observait son verre bouger tout seul.


- « ‘Pas compris… » Il tenta de se redresser, comme lui permettait son degré d’alcoolémie. « P…. par…don : Je-n-ai-pas-com-pris »


Syllabe par syllabe, il souhaitait aussi reconquérir ses belles manières. Le nectar eut cependant raison de lui. Il pervertit son âme sage et détruisit sa belle image. Adieu galanterie ! Faites place à son caché narcissisme ! Le diable s’empara de lui. Sa voix se fit presque suave, ponctuée de rires cyniques.


- « Faut dire que vous vous exprimez mal aussi. Ah les humains, vous êtes dé-biles… Bah vous me direz, les fées c’pas mieux. Elles sont totalement idiotes, elles s’extasient devant des pâquerettes. Et vous Mikoko, vous aimez les pâquerettes ? Ca sent mauvais, vous trouvez pas ? »


Il glissait petit à petit de sa chaise, jusqu’au moment fatidique où il crut bien tomber sur les planches souillées du sol. Il se rattrapa alors comme il put contre le bar, laissant sa chevelure s’imbiber de tous les breuvages qui s’y présentaient. A moitié allongé sur le comptoir, il se risqua à un coup d’œil vers son hôte d’un soir. Elle n’était plus là. La colère envahit sa voix, laissant l’alcool parler pour lui.


- « EH ! Vous pouvez rester là quand je parle ? Malpolie. Pfff… ces femmes j’vous jure. Bon, c’est pas tout… »


Il était surement temps de partir, le crut-il du moins. Il lança un pied vers le sol, mais le contact ne semblait pas aussi solide que celui d’un parquet. C’était si agréable, tout mou… si mou… Il continuait à enfoncer sa semelle au plus profond de la surface.


- « Eh tu fais quoi là ? On marche pas sur les d’moiselles ici ! »


Un des clients avait observé la scène dans la plus grande surprise de Neth qui se mit à crier en effectuant un bond sur le côté. Il s’agissait bien de la jeune femme étalée sur le ventre. Honteux, il ne souhaitait pas même réfléchir à l’endroit précis où il avait marché. La culpabilité revint avec la politesse : l’ange refit surface dans toute sa naïveté.


- « Je… je ne vous avais pas vu ! Mikutso excusez-moi, je vais vous aider à vous relever. »


Ses petits bras fébriles entourèrent sa taille, pour la soulever tout contre lui. La scène manquait indéniablement de tenue et de virilité, mais elle lui faisait maintenant face, ses mains tremblantes entourant ses épaules. Inquiet d’un si peu de réactivité, il la secoua aussi fort qu’il le put.


- « Eh ! Eh ! Réveillez vous ! Je vous ai fait vraiment mal ? Hein ? » Il regarda en direction du client qui l’avait déjà remarqué. « Eh vous ! Aidez-moi bon sang !
- Bah c’est facile, embrasse-la.
- Hein ?
»


L’homme s’amusait de la bonne poire qui se trouvait en face de lui. Il commença à hurler dans le bar les fruits de son amusement, suivit d’un bon nombre d’autres soulards.

- « Embrasse-la, embrasse-la, embrasse-la ! »


De vieux rires gras se firent entendre, tandis que Neth restait pantois devant la jolie blonde qu’il tenait à bout de bras. Comme dans les contes, n’est-ce pas ? Le Prince, la Princesse, tout ça… Cela semblait simple, et pourtant. Dans un élan d’innocence, le jeune garçon déposa un tendre baiser sur sa joue droite. Comme un enfant.


- « Vous allez mieux maintenant ? »


Il continuait à l’observer, une moue inquiète sur son visage. Il pensa un instant qu’elle sentait les pâquerettes. Au final, cela avait meilleure odeur qu’il ne l’eut pensé.


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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Dim 28 Oct 2012, 13:07

Mitsuko avait pourtant cru qu'une fois sur le sol, la pièce aurait cessé de tanguer, mais non, cela continuait, les cris et autres bruits produits par les clients du bar se répercutant sur l'asphalte, la jeune femme ayant l'impression de se retrouver en plein milieu de musiciens jouant bruyamment une musique de très mauvais goût, quoi que ce fut une insulte pour la musique d'en parler de la sorte. Dans tous les cas, étalée par terre, elle ne risquait plus de tomber plus bas. C'était tout de même gênant bien qu'ici elle ne risquait de tomber sur personne qu'elle put connaître. Après tout, que ferait des grands hommes et des grandes dames dans ce lieu malfamé. D'ailleurs, que faisait-elle ici? Elle finit par rire toute seule, toujours étalée de tout son long, ses paupières semblant lourdes. A vrai dire, un Aether n'avait pas besoin de dormir, n'avait pas besoin de manger ni de boire. Alors tout ceci n'était qu'une farce psychologique, elle était sûre que si elle l'avait voulu, elle aurait pu redevenir « sobre ». Seulement, elle ne le voulait pas, c'était plutôt amusant. D'ailleurs la seule fois où elle avait été ivre, c'était en compagnie de l'ancien seigneur déchu, Dante, et ça avait été amusant...enfin, elle avait fini par s'endormir sur la table donc...

Pensant qu'elle pourrait s'endormir là, elle commença à piquer du nez. Son esprit voguait à ce que pouvaient penser tous ces individus. Ils devaient se dire qu'elle avait dû vivre des jours malheureux pour venir ici et finir totalement ivre. C'est vrai qu'elle n'avait pas le profil d'une alcoolique...d'ailleurs l'homme avec qui elle était plus tôt non plus. Où était-il d'ailleurs? A peine s'était-elle posée cette question qu'elle sentit quelque chose d'enfoncer sur l'une de ses fesses. Voilà qu'elle servait de paillasson maintenant. Si on lui avait dit cela un jour, elle aurait sans doute rit doucement à cette plaisanterie. Comment elle qui avait été reine de deux races distinctes pouvait se faire marcher dessus par un vulgaire...un vulgaire quoi d'ailleurs? Elle se sentit hissée par l'individu. Il n'était pas viril, c'était le moins que l'on puisse dire, en quelques sortes, pas le genre d'hommes qui étaient susceptibles de l'intéresser. Et puis il avait vraiment les traits féminins... quoi que ça ne voulait rien dire, Naram non plus n'était pas l'homme le plus viril de la terre, d'ailleurs le génie semblait aussi frigide qu'un cadavre. Ah la la... c'était vraiment énervant! Peut-être que cet homme aussi était frigide? D'ailleurs que disait-il déjà? Elle l'entendait parler mais elle ne l'écoutait pas vraiment, les yeux fixés sur sa bouche qui bougeait sans cesse. Et ce n'est que lorsqu'elle le vit s'approcher, déposant un baiser sur sa joue qu'elle réagit, sa main venant violenter celle de l'inconnu sans ménagement.

« Non mais je ne vous permet pas de me toucher!! Vous savez qui je suis au moins? »

Sa voix indignée résonna dans toute la taverne faisant taire les individus présents qui se tournèrent tous pour contempler la scène. La jeune femme leur lança un regard hautain avant de s'exclamer :

« On vous a sonné peut-être? Retournez noyer vos soucis dans vos chopes messieurs avant que je m'occupe de vous! »

« Moi j'veux bien que t't'occupes de moi! »

C'était une vieille voix pâteuse qui venait de s'élever parmi la foule, un homme totalement ivre, en tout cas, plus qu'elle. Que faire? Voilà qu'avec une mauvaise tournure de phrase elle pouvait passer pour une prostituée sadique. Elle soupira. Bon, elle préférait la compagnie de l'homme qui lui avait marché dessus, au moins, il n'avait pas essayé de trop pénétrer dans son espace vital.

« Non, ce n'est pas possible, je m'occupe déjà de cet homme! Et pour tout dire, je ne suis pas ce que vous croyez! Je suis une orine! SON orine! Alors allez voir ailleurs si j'y suis vous! »

La taverne tournait toujours étrangement. La jeune femme avait la curieuse impression qu'elle était sur un bateau et elle faillit de nouveau se casser la figure, se rattrapant à la première chose qu'elle avait sous la main, c'est à dire Neth. L'enlaçant avec force pour éviter de tomber sur le côté, elle finit par lui dire :

« Ô maître! Commande et je t'obéirai! Peut-être...si t'es sage! »

Elle avait déjà fait semblant d'être une orine il y avait longtemps de cela. Ca lui avait plutôt plu, enfin, si on pouvait appeler ça comme ça. En tout cas, être ivre avait l'avantage de pouvoir faire un peu n'importe quoi, chose qu'elle avait l'intention de faire, car, après tout, on ne devenait pas déesse et immortelle tous les jours!

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Dim 10 Fév 2013, 21:28



L’air se faisait rare tandis que l’auberge accueillait en son antre toujours plus de cadavres. Les âmes s’entassaient jusqu’à ne plus trouver de places, laissant dans la salle une odeur âpre de transpiration et d’herbe fraichement fumée. Chacun se noyait dans l’alcool de la tête au pied, glissant, tombant, se bagarrant dans un ultime effort pour finir ivre, accoudé à une table, à un tonneau, à son voisin d’une nuitée. Et cette musique tonitruante, Neth n’en pouvait plus de l’écouter ! Venait-elle du dehors ou bien de la taverne ? Nul barde ou troubadour pour chanter, le Rehla renversa la tête en arrière et compris enfin que l’opéra sinistre était le fruit de ses pensées. Criarde, elle s’intensifiait et battait ses tempes à les faire exploser.

La femme le frappa avec force. Il ne sut protester. Un homme la courtisa de sa prose lubrique. Elle s’attacha et s’amarra solidement à lui dans cette sombre traversée. Craintivement, il s’écarta pour ne pas recevoir d’autre soufflet. Belle supercherie ! Elle resserra son étreinte comme s’il lui appartenait. De droit. Un petit bout de chiffon, un vulgaire jouet usé que l’on ressort lorsque le monde nous ennui. Cette idée le fit rire. Ils semblaient boire pour vivre, vivre et tuer le temps, tuer la mort pour finalement se divertir. Le jeune garçon prit Mitsuko par les épaules pour l’empêcher de chavirer. Ce soir, il serait le port d’une divinité.

De son côté leur interlocuteur n’avait pas oublié les lubies prononcées par la dame, pris entre la curiosité et l’excitation. Le sourcil droit arqué, il s’intéressa à ce Rehla qu’il semblait avoir sous-estimé.

- Alors com’ça t’as une orine ? Toi ? Un petit bout d’homme qui r’semble à rien ?
- Eh bien… Neth se doutait bien qu’il s’agissait d’un leurre, d’une protection, même si le jeu était allé un peu trop loin. Il continua sur leur lancée, la fourberie aux lèvres. Eh bien oui, c’est mon or… mon orine… Voilà, voilà…
- Et elle fait vraiment tout ce que tu veux la coquine ?
- Ben oui ! Enfin ! Euh… oui ?
Il rougit, pris dans son propre jeu. Enfin, dans les limites de la décence… Bon, nous allons partir. Hein Mitsu… Mitsu… (il chercha la fin de son nom sans grand succès) Vous êtes totalement saoule, allons-y !
- Ouais la décence… et tu l’amène chez toi hein ? Il sait s’y faire le p’tit malin…
Le saoulard fit raisonner son rire gras, s’approchant du Rehla. Elle doit être bonne au lit ton orine, j’me trompe ?
- Hein ? Bonne au lit ? Quelle idée de demander cela… « bien » au lit vous voulez dire ? Vous vous souciez vraiment de son sommeil ?

Face à son incompréhension, l’homme rit aux éclats et profita de la situation. Tandis que le jeune homme hissait le bras de l’Aether autour de son épaule, il enchaina.

- Ouais c’est important de savoir ça, demande-lui !
- Et pourquoi moi ? Demandez-lui, vous ! Quelle bien étrange question, chez moi les hommes ne sont pas si altruistes… c’est… étonnant.
- Tu es son maitre, vas-y, prends soin d’elle !
- Eh bien…
Neth fit quelques pas hors de l’auberge, éclaircissant sa voix pour mieux se faire comprendre. Il exécutait en bon galant ce qu’il pensait être une courtoisie. Eh bien Mitsu, j’espère vraiment que vous êtes « bonne » au lit, cela me ferait bien plaisir. Mais vous verrez, mon antre est confortable, je pense que votre nuit sera bien agréable…

Il sourit comme un enfant, continua son escale maladroitement. Qu'il était important de se soucier du sommeil de son hôte, Neth semblait ce soir l'avoir compris !


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Mitsu
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Mitsu
Jeu 14 Mar 2013, 01:29

« Bonne au lit? ». Mitsuko répéta ces quelques mots d'un air quelque peu dubitatif quant à cette expression qu'elle ne connaissait pas. Ciel, ses connaissances pourtant vastes trouvaient une limite et, il fallait l'avouer, ce manque de compréhension face à un langage si rustre profitait largement au pauvre Rehla qui se serait pris un soufflet sans plus tarder par la dame si elle avait su. Seulement, elle ne savait pas et la rue tanguait toujours. Mais pourquoi diable consentait-elle encore à subir cet enivrement alors qu'elle n'y était pas soumise de par les lois qui régissaient cet univers? Cela l'amusait-il autant de voir tous ces hommes qu'elle détestait plus que tout s'intéresser à elle, totalement perdus dans leur besoin d'alcool. Elle se promit, oh oui, promesse solennelle, indérogeable, éternelle, qu'elle ne se marierait jamais avec un homme rustre et alcoolique! Elle qui préférait les poètes et les rêveurs. Drôle de promesse lorsque l'on connaissait la suite de son histoire. Enfin, à ce moment précis, oui, c'était dit, jamais elle n'épouserait un homme s'adonnant à ce genre de vices, ni à un coureur de jupons! Et puis, à y repenser de plus près, cela n'avait pas besoin d'être aussi long : jamais elle ne se marierait, point. Quoi qu'il en soit, voici notre jeune femme, fausse orine pour la soirée de surcroit, quitter ce lieu mal famé en compagnie de cet homme, menteur naïf et désireux de savoir si elle était, ou non, bonne au lit. Il y a de ces questions qui sont si simples et si compliquées à la fois. Après tout, il suffisait à ses lèvres d'articuler un oui ou un non, simple, mais son esprit se demandait quelle était la solution idéale, LA réponse qui conviendrait. C'est dur quelque part lorsque l'on ne connait pas les termes du sujet d'y répondre convenablement.

« Eh bien, mon jeune ami, dont j'ai oublié le nom, je ne le sais. ». Avouer son ignorance, une chose qu'elle ne se serait pas permise si elle n'avait pas besoin de lui pour trouver son chemin. Enfin, trouver non, puisqu'il l'emmenait quelque part. Où exactement? Était-ce au moins important? Oh peut-être puisque, après tout, elle n'avait aucune envie de se retrouver dans un endroit inconnu. Son antre? Parlait-il de l'antre des marais ou de l'antre des damnés? « Vous ne voulez pas venir dans mon antre plutôt? ». Quiproquo? Non, bien sûr que non, l'esprit de ce compteur d'étoiles était sans doute bien trop innocent et celui de notre déesse nouvelle bien trop chaste. Il y avait un monde qui les séparait de ces hommes rustres qui puaient à plein nez. Le monde de la beauté, de l'élégance... bien qu'à ce moment très précis, élégance ne soit nullement un terme qui conviendrait à la jeune femme blonde. Elle réfléchit encore sur la question. Était-elle bonne au lit?

« Quant à votre question, je vais être honnête! Je pense justement que c'est à vous de me le dire! Pensez vous que je puisse être bonne au lit? En sachant que je n'ai nullement besoin de dormir. Si l'on part du principe que je n'éprouve pas ce besoin, l'on comprendra aisément que je n'ai point besoin de lit. Or, puis-je être bonne au lit sans lit? ». Un air philosophique sur le visage, elle regardait le rehla comme si elle s'attendait à voir apparaître, comme par enchantement, la réponse sur son front. Après tout, peut-être ceci était-il possible? Elle finit par lui retourner sa politesse : « Et vous, mon maître de fortune, êtes vous bon au lit? ». Question importante car, après tout, le sens de ces termes devaient être connu par cet homme à la culture ô combien incroyable. Elle l'admirait dans le fond de savoir ce qu'elle ignorait, admiration qui risquait de partir en fumée si elle apprenait l'effroyable vérité (de son ignorance, pas du sens des termes employés).

Quoi qu'il en soit, la nuit était belle, les lumières tanguaient et ils étaient deux, deux pauvres ignorants dans ce monde de brutes sans cervelle. Notons tout de même qu'à cette heure précise, et sous les magnifiques effets du liquide qu'elle avait consommé, la cervelle de notre déesse était également absente.
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¤ Prends ma Lanterne, nous cherchons l’Homme ce soir

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