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 Les Fantômes du Passé [solo-Haru]

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Mer 09 Jan 2013, 12:51

    Dans le silence des vestiges d'un prestige passé, Len écrivait d'une main tremblante sur le vieux carnet usé qui lui servait de journal intime depuis des années déjà. Quelques larmes roulaient sur sa joue pour s'éclater sur les pages jaunies et éparpiller l'encre noir en deux ou trois tâches diffuses, rendant illisibles quelques passages des écrits de la jeune femme. Dans un soupire, l'Orine tâcha de sécher ses grands yeux roses fatigués pour pouvoir griffonner encore quelques lignes. Elle se doutait qu'il était stupide de perdre ainsi son temps et son énergie à retranscrire les derniers moments de son existence, mais au fond, cela la soulageait, alors elle continuait, encore et toujours, à écrire ses pensées, son ressentiments et ce qui se passait dans ces pauvres journées d'errance. Sa vie n'avait pas été le conte de fée dont elle avait rêver. Mais elle devait faire fi de sa déception pour se concentrer sur ce qui était maintenant son essentiel et sa raison de tenir encore le dernier fils qui ne tarderait à être coupé. D'un geste des pieds, elle recula doucement la vieille chaise en bois vacillante sur laquelle elle était assise pour contempler quelques instants son fils qui dormait paisiblement sous le bureau, enroulé dans un tas de couette épaisse. Un sourire attendri et désolé flottait sur les lèvres de la jeune femme qui sentait les sanglots proches. Tout comme sa fin. Elle prit tout de même le temps d'ajouter quelques mots à son journal pour laisser Orion dormir quelques minutes de plus. Le pauvre petit était épuisé de marcher autant, de fuir et de vagabonder de continent en continent depuis sa naissance. Il ne pouvait comprendre toute la haine que ces traits si fins et adorables inspiraient.

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      « J'espère que le peuple aura oublié le visage de l'homme qui causa maux et peines, j'espère de tout cœur que tous l'effaceront de sa mémoire. Oui, je ne veux plus entretenir la mémoire de mon maître décédé car tant que son souvenir régnera, Orion, mon fils, sa réincarnation, ne pourra vivre en paix. Et c'est tout ce que je souhaite pour lui, qu'il puisse marcher dans les rues sans qu'on lui jette des regards odieux ou pire encore, qu'il puisse grandir sans qu'on soit troublé par son apparence et l'étrange ressemblance avec le Mage Noir d'autrefois. Il doit pouvoir avoir sa propre vie, mais elle sera sans moi car je sais quitter la mienne bientôt. Mais il est si jeune, il ne peut encore se débrouiller par ses propres moyens. C'est pourquoi je dois encore m'acharner à lui trouver une famille aimante, une mère douce ou un père conciliant. »
    Len passa rapidement une main dans ses longs cheveux roses, prise d'un étrange mal de crâne, elle balaya du regard les environs, soucieuse. Elle ne devait s'attarder trop dans les parages, car bien sombre était la réputation de ces lieux. Ce n'était guère le moment de sombrer dans la folie et la démence. « Je n'ai toujours pas osé entreprendre quelques explications pour faire comprendre à Orion ce qui allait bientôt se passer. Comment annoncer à un enfant si jeune et démuni que sa mère va mourir ? Il m'aime, je le sais, je suis la seule personne qu'il connaisse, et je m'en veux de l'abandonner. Malheureusement, je n'ai guère le choix, ce n'est pas de mon fait, la maladie m'a définitivement rattrapé.»

    « Maman? » Len se releva d'un bond pour s'accroupir près du petit qui ouvrait lentement les yeux. Passant avec tendresse ses doigts sur les joues roses de son fils, elle murmura doucement : « Oui mon chéri ? Tu as bien dormi ?» - « Oui maman mais j'ai mal à la tête. » - « Nous allons partir, c'est à cause de l'Université que tu as mal.» - « Pourquoi ? » - « C'est à cause de la magie. » En réalité, elle voulait lui répondre qu'elle lui expliquerait plus tard. Mais l'avenir n'existait plus pour Len, autant profiter de ces derniers instants. « Pourquoi tu pleurs, maman?» - « Rien...viens.» Elle tendit les bras pour qu'Orion vienne s'y blottir et elle se releva pour partir.

    ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

    Folie et démence qu'on prêtait à l'Université si l'on prolongeait sa visite n'était guère un problème pour Haru qui ne craignait plus de sombrer dans les méandres et les rouages de la raison troublée. Une âme déjà souillée et perdue ne pouvait plus être atteinte. Laissant glisser ses longs doigts pâles sur les murs poussiéreux, elle avançait en silence dans les couloirs interminables. Pourquoi s'était-elle rendue ici ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Peut-être voulait-elle simplement oublier, apaiser son esprit meurtri en se baladant un peu dans un lieu spécial. Aujourd'hui, comme toujours, elle avait commis quelques actes horribles et inconcevables et s'en sentait brisée, encore une fois. Arriverait-elle à faire demi-tour, à trouver un équilibre et enfin se relever ? Avec les années qui s'écoulaient, elle finissait par en douter pour ne plus y croire du tout. Pourtant, qu'elle aimerait redevenir un ange, l'une de ces créatures pures et célestes, ou même une fée, puisque c'était ainsi qu'elle était née. Mais à quoi bon aspirer à la candeur et la blancheur immaculée quand l'on était un être si souillé. Mais douce était l’espérance d'un changement, et la jeune femme ne pourrait s'empêcher de vouloir être autre, bien qu'elle ne sache si elle tiendrait à rester vertueuse si elle avait la chance de pouvoir le redevenir. D'une main, elle tenait contre son épaule Ichi qui ronronnait doucement.

    Et c'est alors qu'Haru tomba nez à nez avec une étrange demoiselle à l'allure au moins aussi frêle qu'elle, pourvue des cheveux clairs aux teintes rosées. Elle tenait entre ses bras un enfant qui devait être le sien. Par réflexe, la déchue recula d'un pas en gardant le regard rivé sur cette étrangère bien qu'elle sentait qu'elle n'avait rien à craindre d'elle. C'était une jeune mère de toute évidence effrayé et qui avait un drôle d'air maladif. Durant de longues secondes, les deux jeunes femmes se dévisagèrent, chacune plongeant ces yeux roses dans ceux de l'autre. Voilà qui était assez peu commun, Haru n'avait encore jamais croisé personne ayant des prunelles d'une teintes semblables aux siennes. « Vous..» murmura la jeune inconnue, ce qui eut le don de mettre Haru mal à l'aise et de s'éloigner davantage bien que lentement. « Vous devez m'aider. Vous devez l'aider.» Embarrassée, la jeune femme laissa son chat se dégourdir les pattes pour avoir les mains libre et passer une main dans ses cheveux noirs et sur son cou. « Pardon?» Une petite voix discrète et hésitante. « Vous devez... l'élever. S'il vous plait. Faites de lui votre fils.» Et face à la mine presque ébahi et réticente qu'affichait la déchue, Len implora doucement : « Laissez moi une chance... de m'expliquer.» Quelques secondes s'écoulèrent. Une éternité. Et Haru hocha doucement la tête avant de faire quelques pas pour s'appuyer contre un mur. Len posa Orion au sol et lui murmura quelques paroles, très certainement de ne pas bouger et de jouer avec sa peluche, avant de s'approcher pour murmurer son histoire.

    « Bien. Je m'appelle Len, et je suis une Orine. Pas la meilleure qui soit, je vous l'accorde volontiers, car je n'ai su protéger mon maître. Comme vous vous en doutez très certainement, il est mort depuis quelques temps déjà. Vous ne pouvez ignorer qui il était. Tout le monde avait son nom à la bouche, mais pas exactement pour chanter ses louages mais plutôt pour cracher sur ces actes terrifiants. Cette sombre affaire de morts-vivants qui envahirent nos contrées était de son fait. Orion Shidori était son nom, mais pitié, ne porter pas préjugé à son enfant. Mon fils a beau être son sosie et sa réincarnation, il reste un enfant, un petit enfant de quelques années qui n'a rien demandé au monde et qui ne connaît rien, qui ne comprends pas la haine qu'on lui porte naturellement. Avec une bonne éducation, il sera très certainement ce que fut mon maître lorsque je le rencontrais pour la première fois, un être profondément bon et gentil, un magicien. J'aimerais l’élever moi même, vivre à ses côtés, mais regardez moi, je ne suis plus rien, et bientôt, la mort viendra faucher mon âme. Orion ne peut vivre seul. Aidez le. S'il vous plaît. Tout est fini pour moi, s'il vous plaît, faites quelque chose pour lui. Je peux comprendre que vous n'en voulez pas comme enfant, mais au moins, cherchez lui une famille, je ne peux plus le faire. C'est ma fin, mon chemin va s'arrêter ici.»

    Haru ne savait pas vraiment quoi répondre à pareil monologue. Elle se contentait d'observer Len, sans rien dire, sans rien ajouter, et pas la moindre émotion ne venait teinter ses traits de poupée brisée. Alors qu'elle entrouvrit les lèvres bien qu'elle ne sache quoi répondre, Len s'effondra au sol, le souffle court. « Maman!» Le petit avait vu sa mère tomber et courrait vers elle, posant une main sur ses épaules. « Tout va bien mon chéri, ça va aller, ne t'inquiète pas. Je vais... rester ici quelques temps. Pars avec cette demoiselle.» Elle releva doucement la tête pour jeter un regard implorant à Haru, mimant de ces lèvres un s'il vous plaît silencieux. La gorge serrée, Haru finit par hocher une fois de la tête, sèchement. Malgré toutes les horreurs qu'elle commettait, son cœur semblait encore sensible au enfant, et la détresse de cette mère et du petit était vraiment touchante. « Mais je ne veux pas maman.» - « Il le faut.» - « Pourquoi?» - « Je … ne peux plus m'occuper de toi correctement. Je suis malade.» - « Justement, je dois rester avec toi.» Les explication entre Len et Orion furent longues et fastidieuses. Pendant tout ce temps, Haru se contentait de les observer, muette.

    Orion pleurait dans les bras de sa mère qui refrénait ses sanglots. Le visage las, les traits tendus, Haru voyait bien que la jeune Orine approchait de la fin, mais continuait à demeurer silencieuse, attendant la fin des au revoir. Ce fut à contre cœur et avec une certaine déchirance que le petit se détacha de sa mère. Haru mit Ichi dans ses bras du petit garçon avant de s'en retourner vers la jeune femme aux cheveux roses qu'elle aida à aller dans une autre pièce au allure de bureau. Et ce fut là que Len s'allongea, respirant une dernière fois à plein poumon, un sourire triste et mélancolique aux lèvres avant de fermer les yeux.

    « Orion?» - « Où est maman?» Haru se contenta de prendre la main du petit et de l'entraîner ailleurs. Elle aussi avait la gorge serré. Elle n'avait guère l'habitude de ce genre de choses et se sentait bouleversée Tout n'était pas perdu, en elle brûlait encore une flamme d'humanité et de tendresse inattendue.


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