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 L'expérience des sentiments [PV : Enyx]

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Dim 02 Déc 2012, 20:14

    « Non.» Cette réponse qui aurait pu mettre cracher au visage, sèche et ferme, détruit en quelques instants ce qui restait de mes espérances passées. Je ne m'étais autorisé à espérer et désirer depuis peu, seulement, et dans une moindre mesure. Je n'avais pas cru demander à ce qu'on me décroche un astre, mais il semblait que j'étais plus proche d'effleurer les étoiles que d'arriver à résonner Alice, qui refusait à présent mes absences répétées, mes escapades nocturnes et mes secrets qui n'en étaient guère puisque je savais qu'elle n'en ignorait pas le plus infime. Illusions perdues d'un bonheur fugace, c'est à partir de cet instant que je compris que mon existence ne serait jamais plus aussi douce qu'avant, et que j'allais bientôt être face à des choix qui mettront mon cœur à rude épreuve, et rendraient mon esprit malade encore un peu plus fou. A présent, deux poisons bien distincts me rongeaient le corps et s'évertuaient à consumer les dernières miettes d'humanité que j'arrivais à déceler en moi, me brûlaient et me dévoraient pour que je ne sois plus rien, une chose inqualifiable, à peine humaine, un monstre au visage aussi pure que l'intérieur était pourri. Mes vieux démons continuaient inlassablement leur marche funèbre en quête de destruction, et j'étais certain qu'ils auraient réussis à m'avoir, même sans l'aide de ce nouveau venin qu'était Alice. Le temps où nous nous contentions d'un rien était terminé, l'époque où le simple fait de remettre une mèche de ses cheveux noirs derrière ses oreilles suffisait à son sourire était révolue. Jamais je n'avais pensé qu'elle puisse m'en vouloir ainsi, car après tout, j'avais été on ne peut plus clair dès le début, alors qu'elle m'avait repêcher d'une noyade que je voulais. De plus, la certitude que l'amour que me portait Alice n'était que fort peu sincère dominait en moi. Elle me voulait pour elle seule, c'était un fait, mais je doutais qu'elle m'aime réellement et paisiblement, comme cette affection sucrée et délicieuse que je portais à la merveilleuse créature que je convoitais en silence. Le plus cruellement drôle dans cette histoire était que jamais je n'avais ne serait-ce émis l'hypothèse que je deviendrai un jour quelque chose qui ressemblerait à un compagnon pour Lily-Lune. Je ne désirais que sa compagnie. Pour le moment, m'avait répondu Alice à ces mots, un sourire faussement paisible sur son visage.

    Las et épuisé, je me contentais de passer nerveusement mes doigts dans mes cheveux sombres, laissant de lourdes secondes s'écouler lentement. Les yeux rivés au sol, je sentais peser sur moi le regard 'Alice, qui attendait une réponse, un geste, une simple réaction. Mais qu'attendait-elle de moi ? Je ne pouvais créer des miracles. Dans un souffle où je laissais s'échapper le semblant de force qu'il me restait, je lui murmurais : « Mais qu'est-ce que tu veux, à la fin? Qu'est-ce que je dois faire?» Ma voix était basse, et comme grave, à peine inaudible, mais Alice devait tendre l'oreille pour ne pas laisser une miette de mes paroles partir, je pouvais lui faire confiance à ce sujet. « Arrête de la voir.» Dires empoisonnées d'une belle rose qui avait vendu ces dernières pétales pour des épines et devenir ronce. J'eus un petit hoquet d'un faux rire, emplis de mépris et d'amusement malsain tandis qu'un pauvre sourire se dessinait sur mes lèvres. Je ne désirais pas lui dire de suite ce qui me me démangeait, ainsi, je commençais simplement par lui demander dans un chuchotis : « A quel point m'aimes-tu, à ton avis, Alice? » - « Au moins autant que tu l'aimes, elle» répondit-elle vite, comme je m'y attendais. Affirmation douteuse à laquelle je ne croyais guère, mais qui allait me servir lorsque j'ajoutais en levant la tête pour plonger mes prunelles d'ocres dans l'encre des siennes : « Alors, ma douce, étant donné que cela fait quelques décennies que je te sommes de me laisser en paix et de partir vivre ta propre vie loin de moi, face à tes refus répétés, me jurant que ma présence t'ait nécessaire et vitale, tu comprendras aisément ma réponse face à ta requête, n'est-ce pas? » - « Ce n'est pas la même chose.» - « Bah tiens. Cela ne m'étonne même pas de toi. Ainsi, tu veux juste que je me sacrifie pour tes beaux yeux et que je renonce à elle pour toi?» - « Autrefois, tu l'aurais fait, te sacrifier pour moi.» - « Autrefois, elle n'était pas là.» Alice fronça les sourcils. « Je veux que tout redevienne comme avant.» - « C'est impossible, maintenant, et autant parce que je ne chasserais pas Lily-Lune de mes pensées et que je continuerais à la voir dès que bon me semblera, mais aussi parce qu'avec les stupides scènes que tu me fais, il est impensable d'effacer l'ardoise.» - « Je ne veux pas te partager avec une autre.»

    Je n'en pouvais plus. Mon cœur serré se mourrait dans une lente agonie, et chaque mot que je prononçais et qui allait tout détruire, moi, Alice, et les liens d'antan qui nous unissaient. Cette mise au point était nécessaire, les prémisses avaient eu lieu au fil des jours, mais aujourd'hui risquait d'être l'apogée du point de non retour. Les prochaines phrases allaient être décisives, autant que leur réception. Et j'articulais lentement : « Me partager? Il n'a jamais été question de me partager, il aurait fallu que je t'appartienne, et cela n'a jamais été le cas. Comprends une bonne fois pour toute que je ne peux t'offrir ce à quoi tu aspires. Je ne t'aime pas. Pas comme ça, pas comme tu le voudrais, et je ne me forcerais pas alors que j'effleure quelque chose qui me plait. » Alice avait voulu paraître sobre, dure et ferme, jusqu'alors, mais elle ne put retenir deux ou trois larmes de rouler sur ses joues sans le moindre bruit. Elle dit pourtant d'une voix sûre : « Cette Lily-Lune, tu ne l'auras jamais. Elle ne sera pas à toi. Tu le regretta amèrement. Tu maudiras de l'avoir rencontré.» - « Et je suppose que tu attends ce fabuleux moment ou je tomberais des nus avec impatience.» - « Je serais là pour toi, à ce moment là.» - « Mais je crois que tu n'as pas tout à fait saisis le sens de mes paroles. Qu'elle me rejette ou qu'elle me haïsse ne changera rien, je ne t'aimerais pas autant et je n'irais pas me réfugier droit dans tes bras, me découvrant soudainement un profond amour pour toi. Nous n'avons aucun avenir, toi et moi. Aucun, jamais. Est-ce clair? Les interdits de ma vie que j'ai choisis de m'imposer sont de mon ressort, et tu n'as pas à tenter de les retourner contre moi à ton bon plaisir pour obtenir ce que tu désires. Si j'abandonnais l'idée de voir Lily-Lune, tu cesserais immédiatement de me rappeler mes fameux règles pour les combattre pour que tu m'aies en entier. Tu es vraiment pitoyable, quand tu le veux.» - « Toi tu es un monstre.» - « Au visage d'ange.» Et je ris de ce petit inversement de répliques, d'habitude, c'était moi qui me rabaissait à l'état d'abomination.

    Une seconde, puis deux, puis trois, le temps s'écoulait, et avec lui, les derniers grains de ma patience. « Je n'en peux plus» finis-je par dire. Ce n'était peut-être pas aujourd'hui aurait lieu le massacre que je redoutais, mais nous en étions à la frontière. Je me relevais donc de la grosse pierre moussue sur laquelle j'étais assis depuis bien trop longtemps et étirais vaguement mes bras, sans accorder le moindre regard à Alice, debout un peu plus loin. Je vis du coin de l'œil Ren, plaquée contre un arbre, qui ne disait rien, se contentant de nous observer, surement prête à intervenir en cas de besoin. Au moins avait-elle la sagesse de ne pas en rajouter. Je marchais lentement, glissant mes mains dans mon pantalon de toile claire, profitant de la brise qui glissait sur mon visage et ébouriffait mes cheveux. Ceux de Ren, presque aussi longs que ceux de ma Lily-Lune, volait tout autour d'elle dans une valse frénétique alors qu'elle me susurra « Ou vas tu?» - « Me promener, me défouler, me suicider, je ne sais pas encore.» Elle ne releva pas mes notes d'humour macabre. « Appelle moi si tu as besoin de moi.» Et la dépassant, je continuais ma route, contemplant sans vraiment les voir les paysages enchanteurs de la forêt au même nom, la mélodie de la nature me transportait ailleurs, je me laissais guider par un quelque chose étrange que je voulais apaisant, mais avec l'étrange sensation d'être observé, sentiment que j'avais depuis un très long moment, déjà.
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Mer 10 Avr 2013, 22:09

Dehors, la terre était caressée par les doigts pervers d’un vent insolent, charriant un froid à vous déchirer les entrailles. Et, alors que cette brise, ô combien lugubre, arrachait de bien vilains frissons aux fous qui avaient osé braver sa morsure, les moins téméraires se prenaient à rêver, bien au chaud derrière leurs fenêtres, à des jours meilleurs, des jours où le glacial hiver ne serait, enfin, plus qu’un lointain souvenir. Il fallait bien avouer qu’il y avait de quoi devenir chèvre avec des saisons qui, telles des adolescentes pré pubères, ne cessaient de se chamailler pour savoir laquelle d’entre elles durerait le plus longtemps. Triple hélas pour nous, force était de constater que le printemps devait, selon toute vraisemblance, être le faire-valoir de ses trois comparses, se laissant bousculer impunément, au grand désespoir des multitudes. Aussi, face à leurs interminables et grotesques querelles, le climat, quant à lui, paraissait en avoir sombré dans les affres de profondes dépressions. On aurait même pu penser qu’il s’était laisser aller à abuser de la bouteille tant son pas était devenu titubant, incertain, oscillant entre la démarche assurée d’un beau jour ensoleillée et la dégaine douteuse d’un dégoutant temps pluvieux.
Cependant, alors que la plupart des individus, se situant, comme vous et moi, dans une triste norme, ne cessait de s’épancher sur la question, sans jamais se lasser du constat de leur infortune, il était de ces êtres d’exception à n’accorder aucun crédit aux futilités de ce monde. J’applaudis d’ailleurs à tout rompre votre perspicacité pour avoir deviné dans l’instant qu’Enyx était de ceux-là.

En effet, loin des péripéties de la météo, même à quelques années lumière de là pour être exact, ses considérations avaient choisi leur victime parmi des sujets autrement plus appétissants. Ainsi, reclus entre quatre murs austères, quelques part dans les tréfonds de sa caverne aux horreurs, le voilà qui se consacrait, studieux, à l’écriture d’un savant ouvrage qu’il avait amoureusement baptisé « Petit précis sur le fonctionnement déréglé de vos cerveaux dérangés ». Et c’est animé d’un zèle cauchemardesque qu’il grattait inlassablement de sa plume le papier rongé par le temps, noircissant des pages et des pages de ses mots profanes. Sa concentration était telle que les lamentations incessantes d’une Carmen en manque, se frottant désespérément à sa porte dans l’attente insoutenable de sa dose, ne parvenaient pas à le détourner de sa morbide histoire. Reconnaissons bien là une volonté inébranlable, plus rigide encore que l’acier, propre aux grands esprits de ce monde, à moins que cela ne soit l’apanage des plus dérangés. Une question de point de vue sans doute…
Malgré la mortelle étreinte de ces doigts ankylosés par l’effort, il finit toutefois par daigner lâcher sa plume plus aiguisée qu’une fine lame. Il fallait croire que la pointe acérée, ruisselant d’un sang noir d’encre, n’avait déjà que trop mutilé le parchemin à son goût. Aussi, comme frappé soudainement d’une sainte bonté, le démon angélique s’était résigné à interrompre cette séance de torture, remettant ainsi à plus tard son œuvre malsaine, pour offrir un doux répit au grimoire blessé. Je gage que vous ne puissiez retenir votre surprise face à cette soudaine clémence. Je pensais, pourtant, vous avoir bien mis en garde contre vos conclusions hâtives, ne cessant de vous hurler aux écoutilles que le singulier personnage, amant passionné de la déroute, ne se montrait que sous un jour où l’on ne l’attendait pas. Il fallait être pris pour être appris, disait-on. Triple hélas pour vous, dans ce cas précis, « être pris » rimait davantage avec « être mort, le cerveau étalé sur une table d’opération, les organes rangés dans des conserves, les restes dans l’assiette de Carmen ».
C’est donc à mon grand damne que je m’en vais, une fois n’est pas coutume, précipiter Enyx dans les tréfonds de vos estimes.

Ainsi, non pas par grandeur d’âme envers un mille feuille de parchemins froissés, encore moins pour répondre aux suppliques désespérées de sa droguée de compagne, qui en avait d’ailleurs fini par se cogner la tête contre les murs dans un vain espoir d’attirer l’attention, le vilain poison avait décidé, pour l’instant, de déposer les armes. Disons qu’il était simplement désireux de s’aérer des méninges ayant bien transpirées durant si rude effort. Il ne fallait pas lui en vouloir. Mettre par écrit les réflexions empoisonnées qui avaient germé dans le chaos de son esprit viciés devait exiger des ressources titanesques. Personne ne verrait donc d’objection à cet entracte inattendu.
Un charmant divertissement, voilà précisément ce dont avait besoin notre tendre fumier, un cobaye à triturer, des organes à chahuter, ou toute autre activité saine et reposante. De plus, il fallait reconnaître qu’écrire l’avait mis en appétit. Autant donc joindre l’utile à l’agréable et envoyer sa siphonnée Carmen lui dégoter un alléchant client à se mettre sous la dent. Aussi, c’est avec son sourire le plus étincelant et le plus carnassier qu’il formula sa requête.
« Ma douce folle, si tu veux ton shoot, il va falloir le mérité, susurra-t-il langoureusement. »
Il s’accorda un instant de sadisme, ne se pressant pas, régalé de voir une Carmen en nage se pendre à ses lèvres avec la solide corde de l’impatience.
« Je te propose un marché, se décida-t-il enfin à lancer. Tu me conduis à un délicieux client à examiner et je t’envoie par les pieds au septième ciel. »
Ni une, ni deux, le sang empoisonné ne fit qu’un tour dans les veines corrodées de la magicienne. Ainsi, celle qui n’était que l’esclave incurable de sa vilaine addiction ne se fit guère prier pour accomplir sa répugnante mission. Mais, avant qu’elle ne franchisse le seuil du dispensaire de l’effroi, une voix cinglante lui asséna une dernière gifle pour la route.
« Par contre, si, par malheur, tu oses te ramener les mains vides ou charger d’un contenu sans intérêts, je te promets un sale quart d’heure qui durera une éternité. »
La menace eut l’effet escomptée et l’instant d’après, elle avait disparue.

Tiraillée entre la douce envie de combler son démoniaque gourou et le furieux désir de rentrer au plus vite pour le voir, le sentir et, peut-être, le toucher, Carmen était animée d’un feu infernal, volant, ici et là, à la recherche de la perle rare qui porterait son maître aux portes du ravissement.
Son périple n’avait déjà que trop duré lorsqu’elle trouva enfin son bonheur, quelque part dans un paysage enchanteur, une forêt qui aurait pu sortir tout droit d’un de ses trips. C’est d’ailleurs tout à fait par hasard qu’elle rencontra son trésor dans cet endroit chimérique, surprenant une dispute entre l’objet de ses convoitises et une femme qu’elle ne remarqua même pas. Dès lors, elle s’était mise à l’épier, guettant le moment où elle pourrait le prendre par la main pour ensuite retourner rapidement auprès d’un vicié Rehla qui, croyez moi, piaffais d’impatience.
Tout vient à point à qui sait attendre, m’a-t-on dit, et c’est d’ailleurs ce qu’il se passa pour l’enchanteresse détraquée. En effet, l’oiseau précieux qu’elle avait dégoté, un jeune homme irradiant d’un charme fait de mélancolie et de mystère, avait pris congé de la demoiselle avec qui il venait d’échanger quelques doux mots d’amour. Aussi, saisissant furieusement l’occasion à s’en faire mal, notre nébuleuse Carmen sorti vivement de sa cachette, se jetant littéralement sur l’infortuné personnage au point de le faire tomber à la renverse.
Cependant, force était d’avouer qu’elle n’avait pas soigné son entrée. Aussi, c’est une véritable hystérique aux bras gesticulant au dessus de la tête, des brindilles dans ses cheveux sales, la salive écumant à la commissure de ses lèvres, qui se présenta au pauvre homme. M’est avis que ce dernier ne tarderait pas à maudire à son tour le destin.
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L'expérience des sentiments [PV : Enyx]

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