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 ¤ Croque la pomme ¤ Quête PV Caleb Suellan

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Jeu 28 Juin 2012, 11:43


    C'était une journée assez nuageuse, et pourtant l'atmosphère était très lourde. Le vent qui soufflait n'apportait en rien réconfort et fraîcheur, ne véhiculant qu'une chaleur encore plus abondante. Dans cette forêt sombre, Lacie était à la recherche d'une épicerie. Toutefois elle était un petit peu perplexe, car il lui semblait que ce genre de magasins ne se trouvaient qu'en ville. Mais dans sa grande naïveté, elle s'était imaginé qu'il était tout à fait possible que ce genre de petit commerce fut établi dans les bois. Pourquoi pas après tout ? Mais visiblement la petite fée à qui elle avait demandé son chemin s'était moqué d'elle, et devait encore rire à l'heure qu'il était.
    La jeune Orine de son côté n'avait pas spécialement envie de se complaire dans le rire, car elle était totalement perdue. Bien qu'elle ait suivi les indications de la farceuse, elle avait dû se tromper, comme l'y obligeait sa grande étourderie. Si elle croisait quelqu'un, comment expliquer qu'elle portait son panier non pas pour ramasser des champignons mais pour y placer des pommes ? Enfin, ce n'était certainement pas par ici qu'elle alait justement en trouver... Lacie commençait à avoir un petit peu peur, toute seule dans cette forêt...

    Enfin toute seule... c'était ce qu'elle croyait ! En effet, depuis qu'elle avait quitté Maëlith, la jeune Orine se faisait suivre comme son ombre par un fantôme nommé Dio. Cependant, elle n'en avait absolument pas connaissance. Ce Dio la suivait actuellement, préférant passer son existence à observer la jeune fille plutôt que de jouer aux esprits frappeurs. La voir ainsi en détresse lui fendait quelque peu le cœur, mais jamais il n'avait encore osé aller lui adresser la parole. Il était bien trop timide, et croyait qu'il pourrait lui faire peur. Même dans sa détresse actuelle, il n'osait pas aller à sa rencontrer. Lorsqu'il faisait un pas dans sa direction, il reculait aussitôt. Il ignorait la raison d'une telle angoisse. Tout à l'heure il avait bien remarqué la farce de mauvais goût faîte par la petite fée, mais il n'avait pas réussi à approcher Lacie pour le lui dire. Encore maintenant, il hésitait à s'en inquiéter lui-même. Pour l'heure, cela venait certainement du fait que l'Orine ne se trouvait pas loin du Lac... Peut-être parviendrait-elle à s'en apercevoir au bout d'un moment ? Il y avait à peine une cinquantaine de mètres à faire sur la droite, et elle se retrouverait juste face à l'étendue d'eau. Cependant tel qu'il la connaissait -cela faisait un an qu'il la suivait-, la jeune fille était tellement tête en l'air qu'elle pourrait rater un bœuf dans un couloir...

    L'Ombre eut un soupire de soulagement lorsqu'il la vit dévier à sa droite. Elle allait enfin trouver le Lac de la Transparence, et sans doute exprimerait-elle une joie assez impétueuse.

    « Oh ! Un lac ! » fit Lacie, une fois qu'elle se retrouva face au magnifique paysage.

    Elle arborait un immense sourire, presque soulagée par la sérénité des lieux. Elle pourrait ainsi se reposer un peu avant de reprendre sa route. Lacie s'approche de la rive, et passa ses mains qu'elle venait de tremper dans l'eau sur son visage pâle. Quelques grandes mèches de ses cheveux tombèrent dans l'eau, ce qui l'embêta un peu lorsqu'elle se redressa.

    « Tiens... Qu'est-ce que c'est que ça ? »

    Lacie venait tout juste de remarquer le château immense qui trônait au sommet d'une très haute montagne, appartenant à la chaîne qui entouraient comme une corolle le lac. Comme il était beau ! Avec toutes ces tours, et ces remparts sans doute hauts de plusieurs dizaines de mètres ! Mais quelle taille faisait-il donc ? Combien de personnes y vivaient ?
    Lacie était assaillie de question, qui l'enthousiasmaient toutes les unes plus que les autres. A bien y réfléchir, peut-être pourrait-on la renseigner ? Si elle demandait gentiment, peut-être que les châtelains accepteraient de lui indiquer le chemin du retour.

    Une heure plus tard, après une marche bien fatigante qui lui pesait le long de ses fines jambes, elle arriva près du château. Encore quelques dizaines de mètres, et elle pourrait frapper à son immense porte. Dio, derrière elle encore une fois, était un peu essoufflé aussi. Elle était peut-être étourdie, mais elle avait du courage, cette petite !
    Soudain, Lacie entendit des bruits de pas qui se firent de plus en plus proches. Intriguée, elle regarda un peu autour d'elle. Est-ce que des domestiques rentraient au bercail ?

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Mar 21 Aoû 2012, 17:56

Je n'avais guère pour habitude de m'approprier des lieux inconnus pour me reposer, mais épuisé et las, je consentis à entrer dans une petite maisonnette à l'allure délabrée, certainement abandonnée depuis des années, après les maintes suppliques d'Alice qui n'avait visiblement qu'une envie: s'endormir sous un toit. Si vivre comme des vagabonds et errer de continent en continent ne semblait pas la déranger, peut-être aspirait-elle au fond à s'établir, à avoir sa maison, son chez soi. Une pointe de culpabilité m'assaillit, mais je la repoussais vivement et rapidement: je ne la retenais pas. Me suivre était son choix, et je l'avais longtemps poussé à se séparer de moi pour vivre sa vie, mais elle avait toujours refusé et s'entêtait à m'accompagner où que j'aille. Ses sentiments envers moi était surement la cause de cette entêtement à la limite de l'obsession. Et comme la réciprocité n'était pas de mise, je savais avoir tendance à lui accorder tout et n'importe quoi, à part l'amour qu'elle espérait tant. C'est pourquoi je poussais la porte en bois usée de la cabane bien dissimulée par les épais feuillage de la forêt dans laquelle elle se trouvait. La pénombre régnait en maitresse sur les lieux, mais Alice s'empressa de tirer les vieux rideaux jaunis par le temps et d'aérer chaque pièce. Tandis qu'elle s'activait dans tous les sens, je me contentais de marcher à travers le salon au parquet grinçant, en laissant mes doigts blêmes caresser le bois des meubles poussiéreux.

Après avoir allumer un feu, je m'assis en face de la cheminée sur un grand fauteuil. Confortablement installé, je contemplais quelques instants les flammes rougeoyantes qui valsaient frénétiquement dans de petits crépitements. J'ignore à quel moment je fermai les yeux, mais le fait est que je m'assoupis paisiblement, profitant de quelques instants de calme et de répit. Mes songes furent assez agités. Violents même, parfois. Pourtant, je ne parvenais pas à discerner ce que représentaient les formes floues aux couleurs criardes qui ondulaient dans tout les sens, comme des algues prises dans de très puissants courants marins. Silhouettes étirées et longilignes, je crus parfois reconnaître parmi les ombres le visage d'une magnifique jeune femme qui hantait certaines nuits mes songes à mon plus grand plaisir.

« Caleb ! »

Je rouvris les yeux, légèrement étonné. C'était la voix chantante et haut perché d'Alice qui avait résonné et m'avait tiré de mon sommeil. Pas un cri de détresse, seulement un appel destiné à attirer mon attention. Avec précaution, je m'étirais lentement les bras et les jambes, laissant un petit bâillement s'échapper de mes lèvres. J'entendis ma chère ondine dévaler les escaliers à vive allure puis sauter sur le fauteuil où je me trouvais. Pieds en l'air, jambes le long du dossier et tête posée sur mes genoux, elle tenait fièrement entre ses mains quelques papiers que le temps avait altéré qu'elle me présentait, souriante et rayonnante. Je laissais le coin de ma bouche frémirent et, tout en écartant une mèche de ses cheveux bruns qui tombait près de son nez, dis à ma sirène préférée:

« Je croyais que tu voulais dormir un peu, et te voilà avec quelques documents quelconque. Aurais-tu fouiller une bibliothèque ou le bureau des anciens occupants?»

« Ils ne m'en voudront pas ! » répondit-elle d'un ton léger « Mais lis ! C'est vraiment intéressant ! Une bonne aventure ! J'aimerais beaucoup aller voir ça de mes propres yeux ! »


Alors qu'elle me fourrait sa pile de papiers sous le nez, je me mis à soupirer. Elle était incorrigible. Après avoir fait des pieds et des mains pour passer un peu de temps seuls tout deux dans cette petite bicoque, voilà qu'elle me suppliait de l'accompagner dans une énième aventure dans des lieux douteux. Sans même prendre la peine de lire les écrits, je murmurais, légèrement irrité:

«Bien bien, comme vous voulez, ma Dame. Ou devons nous aller?»

« Au lac !»

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Mar 20 Nov 2012, 16:42

    Lacie fut bien déçue : il ne s'agissait que d'un bûcheron un peu bourru qui traînait par là. Lorsqu'il passa près d'elle, il marmonna dans sa barbe des dires qui restèrent inaudibles. Mais vu sa moue, il ne devait rien de dire bien aimable. La jeune fille rentra les épaule et baissa un peu la tête sans le quitter des yeux. Son joli minois ne lui servait strictement à rien dans ce genre de situations. Il passa à côté d'elle, et s'en alla plus loin, derrière la muraille extérieure du gigantesque château. Lacie soupira, et cala sa tête contre le tronc de l'arbre derrière elle, les mains posées sur les genoux nonchalamment, et jeta un regard triste vers le ciel.

    Et voilà... elle s'était encore perdue ! Quel dieu farceur lui avait fait don de cette étourderie titanesque ? Elle s'en serait bien volontiers passé. De même pour sa maladresse, et son côté parfois un petit peu stupide. Mais ce dernier point était soulevé par de mauvaises langues, d'après un jeune homme qui un jour lui avait écrit une lettre suite à des insultes. Ce garçon déclarait que la jalousie avait poussé les auteurs des insultes à humilier Lacie, de sorte qu'elle se sente dévalorisée et eux satisfait. Lui, pensait que c'était une jeune femme adorable et pleine de vie, dont le sourire avait de quoi ravir les malheureux. Sa joie de vivre était son essence, ce qui la faisait avancer, et même si elle n'était pas aussi apprêtée qu'une reine et aussi parfaite qu'une poupée, elle avait un charme évident.
    Tout cela était écrit sur du papier parchemin, et Lacie s'était alors demandée qui était l'auteur de ces compliments, qui lui avaient réchauffé le cœur en ces temps difficiles pour elle. C'était il y avait de cela quelques mois, alors qu'elle était partie de Maëlith. En des jours comme celui-ci, elle se souvenait de cet inconnu qui lui avait adressé de gentilles paroles. Peut-être n'était-ce qu'une farce, ou bien ce papier était-il destiné à une autre jeune fille... Mais l'Orine y songeait quand cela n'allait pas. Elle se disait que quelque part, quelqu'un avait pensé à elle à un moment donné. Elle qui n'avait personne, et qui errait dans le continent comme une gueuse lavée tous les jours. Lacie Hamilton n'était rien du tout en ce monde. Peut-être était-ce là ce qui devait justifier le fait qu'elle doive s'offrir à un maître ? Quelqu'un sans qui elle ne pourrait vivre ?

    Lacie ignorait si elle avait réellement ce genre d'aspirations. Mais si elle avait la possibilité de choisir son maître, elle proposerait d'elle-même son énigme, clé de sa liberté, à un homme doux et chaleureux. Peu importait qu'il soit jeune, âgé, très laid ou plus beau qu'il n'est humainement possible. Du moment qu'on lui offrait de la gentillesse et un peu d'amour, un peu d'intérêt, Lacie mettait tout son cœur à la tâche, et restait volontiers la compagnie des personnes en question. Mais pour l'heure elle n'avait rencontré personne qui fut de cette trempe-ci. Peut-être que cela n'existait pas, et qu'elle finirait esclave d'un tyran, une simple marionnette. C'était là la plus grande crainte de la mère de Lacie quand elle vit sa fille partir : elle était si manipulable qu'elle pourrait se laisser embarquer dans une histoire qui en définitive lui coûterait la vie bien facilement. Cependant, Lacie n'était pas une fille idiote. Loin de là, mais sa naïveté était à tomber par terre parfois... pour peu que le mensonge soit accompagné d'une once de conviction personnelle, la jeune Orine était capable d'y croire.

    Sur ces pensées très gaies, Lacie se leva d'un bond, s'empara de son panier, et se dirigea avec grande détermination vers l'énorme porte de bois et de métal du château noir, qui surplombait le Lac de la Transparence, au loin. D'un pas très engagé, Lacie brandit son bras tout mince, et serra sa petite main aux doigts si fins... Mais n'osa finalement pas frapper. Dépitée, elle posa sa main à plat sur le bois, et y cala son front, désordonnant quelque peu sa frange brune. Mais quelle idée elle avait eu là. Non seulement elle n'avait pas suffisamment de courage pour cela, mais le ''toc toc'' aurait été tout bonnement ridicule. Qui donc allait l'entendre.

    « ...C'est fâcheux. » fit-elle à elle-même. Sans se douter qu'une Ombre compagnon l'entendait, mais ce pauvre Dio n'avait nullement envie d'intervenir. Tel un Ange gardien, il observait et protégeait Lacie de loin. S'il se liait avec elle, sa garde sera susceptible de baisser, et il ne pourrait jamais se le pardonner.
    Lacie fit quelques pas en arrière, et de sa voix claire commença à appeler, d'un ton légèrement las :

    « N'y a-t-il personne par ici ? Envoyez-moi un signe... un indice ? …N'importe quoi ! »

    Bien entendu, elle n'entendait que le bruissement de la brise fraîche qui se levait. Voilà qui était pour le moins inconfortable comme situation. De plus, le jour déclinait de plus en plus. Ah ! La poisse l'accompagnait, une fois de plus.
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Mer 28 Nov 2012, 22:37

    Je contemplais au loin le crépuscule, avançait lentement, main dans les poches de mon pantalon de toile tandis que le vent s'engouffrait dans ma large chemise blanche. Alice, bien plus enthousiaste que moi, sautillait un peu plus loin, tournoyant tout les cinq ou six pas, comme si le vent la guidait et la berçait. Un très fin sourire étira mes lèvres, passant mes longs doigts pâles dans ma chevelure pour en écarter quelques mèches rebelles, je me perdis ensuite dans la beauté du paysage qui m'entourait. Certes, c'était simple, mais j'aimais ces tableaux à la fois sauvage, calme et paisible. Je décidais de briser le silence pour demander à ma chère sirène : « Tu ne m'as toujours pas dis ce que nous faisons dans les parages, ma belle.» Elle rit, me gratifiait d'un regard à l'éclat malicieux, et tout en se mordant les lèvres, elle me répondit en s'approchant de moi « Tu n'avais qu'à lire les papiers. Tu n'as pas voulu, alors maintenant assumes ! C'est une surprise.» Elle se blottit soudainement contre moi et glissa ses doigts dans ma chevelure sombre, entourant ma taille de son autre bras, elle engouffra son visage dans mon cou. Je baissais doucement la tête, l'observant de mes prunelles désolées, hésitant sur ce que je devais faire. Je finis tout de même par la prendre dans mes bras, entourant ses frêles épaules pour la serrer contre moi. J'aimais l'avoir près de moi, seulement, je savais que cette accolade n'avait guère la même signification pour elle que pour moi, et c'était sujet de discorde assez lourd que je préférais éviter. Après quelques secondes, elle se détacha de moi, laissant sa main dans la mienne pour que nous reprenions la marche ensemble.

    « Tu as entendu?» Je m'arrêtais soudainement, à l'affût du moindre bruit, du plus infime mouvement. « Quoi?» - « J'ai cru entendre une voix.» - « Ah? Désolée, j'étais un peu dans les nuages.» - « Tiens donc, pour changer.» - « Eh oh, non, n'inverses pas les rôles, de nous deux, c'est toi le rêveur, toujours la tête dans les étoiles.» - « Oserais-je te rappeler que je suis un Rehla, et que tout le principe réside là?» - « Ah ne parlons pas de principes, je vais m'énerver.» Je ris, sachant pertinemment qu'elle faisait référence aux règles que ma conscience et ma race m'imposaient. Le sourire aux lèvres, je frottais d'une main les cheveux de mon Ondine qui affichait une petite moue agacée tout à fait charmante. « Tu sais, si..» Je m'interrompis, apercevant un peu plus loin la fine silhouette d'une jeune femme qui semblait quelque peu perdue. Alice me jeta un coup d'œil, ce à quoi je répondis par un sourire. J'avais eu raison. Nous nous approchions tout deux, tout de même prudents, car pouvait-on réellement savoir à qui nous avions faire? Je ne m'en inquiétais pourtant pas outre mesure. Il était dur de croiser un être plus monstrueux que moi, une abomination dépourvu d'âme. Alice me contemplait, le visage fermé, l'air accusateur. Et encore une fois, je ris. Bien que je puisse lire dans les pensées et Alice non, elle devinait assez bien ce qui pouvait me passer par l'esprit et m'incitait silencieusement à arrêter. C'est donc avec un sourire que j'allais à la rencontre de la demoiselle, tâchant de répondre aux paroles que j'avais cru entendre : «Présent. Mais je n'ai aucun signe à envoyer. Est-ce que notre humble présence suffira?»

    Alice pouffa, les bras enroulés autour d'un des miens, tête posée sur mon épaule, elle observait la demoiselle et je ne relevais pas la proximité dont elle faisait soudainement preuve, comme pour bien souligner le fait que j'étais à elle. Sans m'en soucier, je continuais simplement : « Un problème, mademoiselle?» Voix suave et douce, je me montrais aussi poli que d'ordinaire, tâchant de ne pas effrayer la frêle jeune fille qui avait des allures d'oiseau effrayé. Alice serra doucement mon bras. Je savais qu'au fond, elle devait être assez irritée qu'une jolie demoiselle tente de contrecarrer ses plans. Elle devait vouloir être seule avec moi, et venir en aide à une jeune fille n'était pas dans ses projets, déjà jalouse d'une fille que je ne connaissais même pas. Je soupirais doucement, amusé. Enfin, j'essayais de l'être.
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Mar 25 Déc 2012, 22:42

    Si le lac avait été plus près d'elle, Lacie y aurait certainement lancé un galet rageusement. Ausi rageusement que possible en tout cas, car l'Orine avait très bon caractère, et ne pouvait s'énerver jusqu'à se mettre à crier, ou à se donner en spectacle. Mais ce soir, elle était frustrée. Elle qui avait envie de si belles pommes, bien rouges, bien fraîches, à la peau douce et ferme... ses chances de voir ses désirs se réaliser passaient aux oubliettes. Le patron du restaurant dans lequel elle travaillait allait être fou de rage. Malheureusement, elle ne pourrait rentrer ce soir, ou alors à une heure si tardive qu'il pourrait se demander si Lacie n'était finalement pas de petite vertu. Mais qui l'avait donc faite aussi naïve ? Est-ce que cette petite Fée riait encore de cette si bonne farce dont l'Orine était la victime ? Ah, la petite peste.

    Alors que Lacie se préparait psychologiquement aux cris de patron, et à devoir faire ses bagages dès son retour pour se retrouver de nouveau au chômage, une voix d'homme l'interpella poliment dans son dos. Aussi surprise qu'un oiseau qui n'attend pas l'Hiver, l'Orine fit volte-face, les yeux aussi écarquillés que si elle venait de croiser un ours. C'était effectivement un beau jeune homme au visage souriant qui lui proposait son aide, tel un gentleman. Quelle apparition inattendue. Lacie se détendit, et lui rendit son sourire, bien qu'elle lise clairement dans son regard une profonde mélancolie. Elle vit qu'une jolie jeune femme brune l'accompagnait, et se tenait à son bras d'une manière qui faisait songer à un jeune couple qui se promenait dans les environs. D'où sortaient-ils donc ? Est-ce que finalement, il n'y avait pas un village à quelques lieues ?

    Ce grand échalas brun qui venait d'adresser la parole à la jeune fille était d'une beauté remarquable. Lacie n'était pas du tout une groupie, mais face à un tel être, sorti de nul part en un claquement de doigts, elle avait du mal à trouver ses mots. Sagement, elle se mit à regarder à l'horizon, le Soleil qui déclinait. C'était le bon moment pour commencer à réfléchir à ses paroles.

    * Mademoiselle Lacie, tu fais attention à c que tu dis, tu ne dois pas avoir l'air idiote, ni de tomber du ciel, ne bafouille pas, ne parles pas trop bas, et pas trop vite, gardes ton sang froid, ce n'est qu'un jeune couple, ne pas paniquer !*

    Si toutefois il était possible pour l'Orine de ne pas stresser en n'importe quelle situation, comme ici. Elle avait toujours tendance à se rabaisser face aux autres, à se croire inférieure et inutile... Lacie inspira un bon coup, et déclara à toute vitesse en regardant les deux inconnus :

    « Pardonnez-moi mais sauriez vous me dire s'il y a un village dans les environs ? »

    Et elle parla trop vite. L'Orine s'en serait taper la tête contre la porte de ce maudit château. Qu'est-ce qui lui avait pris au juste de se lever ce matin ?
    Lacie soupira.

    « Enfin... non, ce n'est pas exactement cela. Je suis perdue. Mon seul point de repère actuel est ce château, et je ne peux pas rentrer chez moi. Je suis désolée de vous importuner, mais je crois que nous ne pouvons rien faire à ma situation. Mais je vous remercie, Mademoiselle et Monsieur. »

    Lacie se dirigea vers son panier, qu'elle avait laissé traîner près de la porte du château. Elle le mit à son bras, en fixant le sol, honteuse de s'être fait bernée aussi facilement par un être de la forêt. Prête à reprendre sa route, l'Orine tortilla doucement ses doigts, comme une enfant mal à l'aise, et marcha dans la direction de laquelle venait le couple. Soudainement, comme si elle était en proie à une déchargé électrique, Lacie réalisa qu'elle avait oublié de les mettre en garde :

    « Oh, j'y pense : faîtes attention à vous et à votre compagne si vous allez dans cette forêt. Elle semble assez dangereuse quand vient la nuit... Ce n'est pas un lieu prompt à une promenade en amoureux. »

    Elle sourit, et décida de s'en aller à présent. Lacie aurait pu repartir. Mais elle n'avait fait que leur tourner le dos, et ne bougeait plus. En fait, elle n'avait aucune envie de reprendre sa route vers l'inconnu. Il commençait à faire nuit, et les bruits de la forêt ne la rassurait guère. Lacie avait peur.
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