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 Moi si j'étais une Orine ... [ couronne - solo ]

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Jeu 22 Aoû 2013, 22:58

Moi si j'étais une Orine ... [ couronne - solo ] Sans_t16


Jamais Vanille n'avait cru qu'un jour elle se rendrait de façon tout à fait délibérée dans ses contrées. Les Terres d’Émeraude n'avaient rien de rebutant à ses yeux. Bien souvent elle était venue se promener dans ses immenses étendues vertes, parfois en agréables compagnies, parfois avec quelques bien vils idées derrière la tête. Ce n'était jamais réellement en toute innocence qu'agissait la flamboyante demoiselle. Et la magnifique journée qui se profilait à l'horizon ne faisait guère exception. Allongée sur le dos, dans les herbes folles, la sirène contemplait de ses mires d'un vert incomparable le bleu du ciel tout aussi pur et intense, dépourvu du moindre nuage. Dans un soupire qui aurait presque pu paraître satisfait, elle ferma les yeux. Pensive, elle se mit à réfléchir sur les raisons de sa présence ici, sur les drôles de motivations qui la poussaient à se rendre en territoire Orine avec la ferme intention de trouver le village secret. Ce n'était pas exactement une idée en l'air, comme souvent elle le faisait, une envie d'aventure dans des coins exotiques. Auquel cas, ce n'était certainement pas à Maëlith que Vanille irait pour espérer ressentir le grand frisson. Ce n'était pas non plus un espèce de caprice de gamine trop gâtée. Non, elle avait mûrement réfléchi sa décision, s'était renseigné sur le sujet avant d'enfin sauter le pas. Elle voulait dénicher la Couronne des Orines.

Bien entendu, ce n'était guère un ornement royal que Vanille convoitait, car elle n'avait que faire des bijoux, elle en possédait bien assez, mais un artefact magique d'une rareté exceptionnelle. D'après les maigres écrits qu'elle avait pu trouver, il n'y aurait que dix-neuf Couronnes en tout et pour tout sur toutes les terres du Yin et du Yang. Une pour chaque race largement peuplée de ses terres. Et la jolie sirène déjantée voulait celle des Orines. À la question « mais pourquoi ?» elle aurait simplement répondu « pourquoi pas ?». La condition des Orines la laissait pantoise. Cette race était née pour servir, pour être esclave et servante, et la plupart acceptait avec joie la laisse qu'on mettait autour de leur cou. Pitoyable et répugnant. Elle aurait préféré naître fée qu'Orine. Et pourtant, cette drôle d'espèce l'intriguait. Toutes les Orines que Vanille avait croisé étaient indéniablement de magnifiques créatures. Faîtes pour plaire à l'homme qu'elles serviraient. Et cela leur plaisait d'être convoitées et désirées pour de biens mauvaises raisons. Elles ressentaient de toute évidence le besoin insoutenable de se lier à quelqu'un. La sirène trouverait plutôt intéressant de se glisser à temps partiel dans la peau d'une de ses femmes. Elle voulait être une Orine, mais seulement pour ses petits jeux personnels, dans une optique évidemment malsaine et mue par une curiosité morbide. Cette Couronne était un bon moyen de se plonger dans une autre vie, de se créer une autre identité. C'était cruellement intéressant.

Mais un problème de taille allait peut-être lui barrer la route. Lily-Lune Araé, la Vénus. Cette Orine était du genre entêtée et colérique sous ses airs de parfaite petite poupée angélique. Et malgré sa bonne volonté pour l'amadouer, Vanille n'avait pas réussis à être assez convaincante avec elle, très certainement parce qu'elle ne la supportait pas. Ainsi, la Vénus savait qui était réellement la Dame des Abîmes. Et ce n'était pas spécialement une bonne chose. Vanille ne prévoyait pas de rencontrer une nouvelle fois Lily-Lune. Cependant, elle se doutait qu'elle n'aurait guère le choix si jamais elle s'aventurait à l'intérieur des frontières de Maëlith. La grande brune ne pourrait pas s'empêcher de fourrer son nez dans ses affaires, pour protéger ces petites chéries d'habitantes qu'elle défendait comme une lionne. Cette fille était trop parfaite pour être sincère. Quelque chose chose clochait. Et un jour, Vanille compterait bien trouver ce qui n'allait pas chez la douce Lily-Lune. Mais pas aujourd'hui, ce n'était guère son objectif et elle avait d'autres chats à fouetter. Elle avait longuement hésité avant de se décider à se mettre en chasse d'une couronne. Le choix avait été compliqué. Et elle avait finit par jeter son dévolu sur celle du Lien.

Paupières closes, Vanille prit quelques grandes respirations. Elle aimait l'air pur des Terres d’Émeraude. Et elle tenait à profiter encore quelques instants des rayons du soleil qui caressaient son visage. Elle avait le temps après tout, car elle n'était absolument pas pressée. D'autant plus qu'il lui manquait une toute petite chose avant de pouvoir aller à Maëlith, ce cher village secret qui n'était inscrit sur aucune carte. Elle avait juste besoin d'une charmante petite Orine crédule.

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Ven 23 Aoû 2013, 00:03


Le temps s'écoulait lentement. Bien trop lentement aux goûts de la Sirène, qui malgré toute la patience dont elle faisait preuve, n'appréciait guère de rester allongée sans rien faire. Le besoin d'activité, de bouger dans tous les sens et de se dépenser remontait vicieusement en elle. Elle avait besoin d'action. Mais elle devait demeurer immobile. Cela faisait partie de son plan élégamment ficelé pour berner avec d'autant plus d'aisance l'Orine qu'elle attraperait dans ses filets. Les délicieuses créatures qui constituaient cette race étaient réputées pour leur naïveté sans limite, leur gentillesse maladive et leur crédulité sans borne. Qui oserait mettre en doute les dires d'une jeune femme enceinte ? Certainement pas une Orine. La grossesse était une chose qui relevait du sacrée pour elles. Il fallait choyer les enfants, ce don du ciel. On viendrait la secourir aux moindres mots. Mais encore faudrait-il qu'une Orine passe dans les parages. Vanille n'était pas spécialement sûre d'être au bon endroit pour interception une jeune fille de l'espèce qu'elle convoitait. Après tout, elle n'avait réussis à obtenir que des indications approximatives sur l'emplacement du village. Dans des bars malfamés et auprès de clans peu fréquentables, la sirène avait rassemblé quelques informations. De nombreuses personnes spéculaient sur Maëlith et tentaient de le trouver. À force d'interroger deux ou trois personnes, elle avait finit par récolter quelques directives intéressantes. Mais ce n'était en rien une assurance de tomber sur une Orine. Vanille comptait attendre encore une heure ou deux avant d'aller plus à l'ouest.

Vanille aimait décidément user de ce pouvoir étrange qui lui permettait de prendre l'apparence de n'importe quelle race. L'on pourrait penser que c'était inutile pour certaines espèces sans réelle caractéristique physique. Et pourtant, si ce don ne changeait en rien les capacités et les pouvoirs raciaux, il modifiait légèrement l'essence et la façon dont l'on était perçut. L'Ondine pouvait aisément en user pour mieux manipuler une Orine. Mais elle devrait cesser de l'utiliser peu après avoir passer les portes de Maëlith. Car si jamais elle croisait la route de Lily-Lune Araé, la Vénus agirait avec violence en découvrant la supercherie. Elle devrait redoubler de patience dans l'enceinte du village. Car elle ne reculerait devant rien pour obtenir sa précieuse Couronne. Elle n'hésiterait pas un instant à tuer la souveraine des Orines dans l'hypothèse où celle-ci serait trop encombrante, quitte à créer un trouble diplomatique sans précédent et de déclencher des guerres. A mieux y réfléchir, le meurtre de Lily-Lune serait des plus délicieux sur bien des tableaux. Au delà d'une douce vengeance et de la satisfaction personnelle qu'éprouverait Vanille à la voir rendre son dernier souffle, la guerre qui éclaterait ensuite pourrait être très intéressante. Elle se demandait ce qui se passerait du côté des réprouvés. Zéleph avait promis de veiller sur les Orines, de les protéger tel un chevalier servant. Mais irait-il contre sa vieille amie avec laquelle il faisait des affaires ? Elle devrait lui poser la question.

Perdue dans ses pensées, Vanille passa le temps sans réellement sans rendre compte. Rêvassant en contemplant les nuages, elle voyageait dans le petit monde qui dormait au fin fond de sa tête. Mais cela ne l'empêcha pas de ressentir une présence voguer non loin d'elle. Elle aurait pu reconnaître ce genre d'aura bienveillante entre mille. Une Orine était de passage dans les parages. Vanille sourit. La partie allait enfin pouvoir commencer. « Euh … Bonjour ?» chantonna une petite voix aiguë qui respirait la sincérité et la joie de vivre. Vanille ouvrit doucement les yeux avant de se redresse, s’asseyant à genoux au sol pour contempler quelques instants la demoiselle qui lui faisait face. C'était une jeune femme qui avait entre la vingtaine et la trentaine. Elle avait des yeux gris et les cheveux clairs. « Bonjour.» répondit simplement Vanille. Que dire d'autres ? Pour l'heure, elle devait prendre toutes ses précautions. « Vous allez bien ? J'ai eu peur, j'ai cru que vous vous étiez évanouie.» Bonne comédienne, Vanille et son teint pâle sourirent faiblement. « Je vais bien. J'étais simplement un peu fatiguée.» - « Vous êtes enceinte de combien de mois ?» Elle semblait enthousiaste. « Sept. Bientôt huit.» La petite Orine écarquilla les yeux, incrédule. « Mais vous êtes toute fine avec un tout petit ventre !» - « J'ai toujours peiné à prendre du poids.» L'Orine rit. « J'aimerai vivre ma grossesse comme vous.» - « Vous êtes aussi enceinte ?» Première leçon de manipulation, se trouver un point commun de préférence sensible pour mieux berner. « Oui. » Son sourire se fana et elle perdit l'éclat qui illuminait son regard. « Cela ne se voit absolument pas !» - « C'est normal, c'est tout nouveau.» - « Et vous le savez déjà ?» - « Oui. C'est une petite particularité de ma race.» - « Oh ...» fit mine de comprendre Vanille. « Je vois. Toutes mes condoléances.» - « Merci. Je retourne donc chez moi. Mais j'y pense … Vous devriez venir avec moi ! La nuit va bientôt tombée. Certes, les Terres d’Émeraude sont à mon peuple, mais vous serez plus à l'abri à Maëlith ! Au chaud, avec un bon repas. Ce sera tellement mieux !» Il fallait savoir que les Orines étaient des femmes tout à fait accueillantes envers les personnes démunies. « Je … Je ne peux pas accepter.» - « Mais si ! Allez, venez avec moi.» Elle tendit sa main à Vanille. Celle-ci, après quelques secondes d'hésitation feintes, la saisit. « Moi c'est Willie.» - « Leena

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Ven 23 Aoû 2013, 01:36


« Dis Leena, qu'est-ce que tu fabriques dans les parages ?» La question était tout à fait innocente dans la bouche de l'Orine qui se demandait réellement ce que pouvait bien faire une femme enceinte de sept mois dans un coin aussi sauvage et naturel. Au moins, elle n'était pas tout à fait idiote, elle avait un semblant de réflexion. Même si elle ne devait pas pousser très loin ses pensées et qu'à coup sûr, elle se satisferait sans aller plus loin de ce qu'on lui servirait. Vanille lui sourit. Doucement, elle écarta de son visage quelques longues boucles rousses avant de lui répondre dans un souffle : « Je pars rendre visite à ma sœur. Elle est malade, et je suis la seule famille qui lui reste. Alors je suis partie, il y a peu, de la Cité des Mirages, pour me rendre aux Cascades Cristallines. Elle habite non loin, dans un petit village. Je crois qu'elle aime le côté paisible des lieux, la proximité avec le peuple des Fées … » - « C'est un sacré voyage.» Willie semblait admirative. « Et le faire seule ! N'est-ce pas un peu risqué dans votre état ?» - « Peu importe, je ne pourrais me résoudre à abandonner ma sœur.» - « Je comprends aisément. Par tous les Dieux, quelle situation peu enviable ! J'espère que votre sœur ne va pas trop mal.» - « Je n'ai pas à m'en plaindre. Quant à ma sœur, je ne sais pas vraiment. J'allais constater de mes propres yeux les ravages de la maladie. Je suis une bonne soigneuse cependant, je crois en moi, et en sa force. Elle s'en sortira.» - «Vous êtes courageuse ! Un rien m'effraie et me désespère. Par exemple, notre Vénus n'est pas à Maëlith en ce moment, je crois qu'elle est partie dans l'un de nos territoires annexés. Et bien cela me terrifie ! Elle nous protège tellement, moi et les miennes, qu'on a bien du mal à se passer de sa présence.» - « Ne vous inquiétez pas. Personne ne sait qu'elle n'est pas au village, non ? Tout ira bien.» Willie sourit. Vanille aussi, mais l'Orine ne pouvait se douter de ce qui enchantait la Sirène. Lily-Lune Araé n'était pas à Maëlith. Et ça, c'était réellement une bonne nouvelle.

Une heure s'écoula. Lentement, d'après Vanille qui dût supporter les incessant bavardages d'une Willie déchaînée. La Sirène se fit violence pour ne pas l'égorger et enfin la faire taire définitivement. Elle ne pouvait décemment pas éliminer la seule personne qui pouvait la mener à Maëlith. Elle déploya cependant d'énormes efforts et toute sa patience pour s'empêcher de la réduire définitivement au silence. Elle fut alors soulager d'apercevoir au loin le village qu'elle aspirait tant à visiter de fond en comble. « Bienvenue chez les Orines !» s'exclama Willie en tournoyant sur elle même. Vanille sourit. Elle approchait peu à peu de son but.

Maëlith était un beau village finement décoré dans lequel flottait perpétuellement un délicat parfum envoûtant. Vanille n'aurait cependant pas aimé vivre en ces lieux. Aussi agréable soit-il, ce monde n'était pas fait pour elle. Dans un soupire, Vanille se tourna dans son lit, tirant pas la même occasion les draps qui la recouvrait. De ses yeux verts, elle contemplait le paysage par la fenêtre, attendant avec impatience que Willie, qui était juste à côté, s'endorme. Cela ne devrait pas être long. Vanille avait glissé un petit quelque chose dans son verre durant le repas pour aider la demoiselle à faire une longue et belle nuit. Il n'y avait plus qu'à patienter quelques minutes pour que la demoiselle sombre et que Vanille puisse enfin débuter les choses sérieuses.

La lune était haute dans le ciel. Ronde et blonde, on aurait pu parier que sa lueur ferait venir quelques loups-garous en furie. Mais dans la fraîcheur nocturne, sous cette belle nuit étoilée, Vanille se sentait simplement bien. Pieds nus, elle courrait silencieusement à travers les ruelles pavées de Maëlith. Vêtue d'une longue robe blanche, elle sourit en songeant à la vision qu'elle offrirait aux Orines insomniaques. Une mystérieuse ombre, tel un fantôme, rôdait chez elles. Ce serait tellement amusant de voir la mine effrayée de ces délicates demoiselles trop sensibles. Vanille ne pourrait s'empêcher de repasser plus tard afin de leur faire la frayeur de leur vie. Pour l'heure, elle devait s'atteler à la tâche qui l'avait mener dans les parages. Elle devait trouver la Couronne du Lien.

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Ven 23 Aoû 2013, 03:16


Qu'il était complexe de tenter de retrouver quelque chose dans un lieu dont on ignorait tout. Vanille ne pouvait se permettre d'explorer Maëlith à l'aveuglette. Malgré tout le village était plutôt grand, et il lui aurait fallu bien plus qu'une nuit pour fouiller chaque demeure, chaque temple, le moindre édifice royaux et publics, les coins sauvages et plus ou moins déserts et tout ce qui traîneraient à quelques kilomètres à la ronde. La Sirène choisit de jouer la carte de la ruse et de l'intelligence, au lieu de foncer tête baissée en se laissant guider par l'instinct. Il n'y avait que très peu d'ouvrages, en général, qui parlaient des Couronnes Raciales. Ces artefacts magiques étaient bien trop précieux pour que n'importe quel livre de grands-mères en fassent l'histoire. Vanille, grâce à son statut de Reine et de de Bibliothécaire, parvint cependant à réunir quelques écrits, mais tous restaient évasifs et peu précis. Mais il y avait bien un endroit où l'Ondine était persuadée qu'elle pourrait dénicher des informations complémentaires. Vanille imaginait fort bien les Vénus, au fils du temps, amasser tout ce qui parlaient de près ou de loin à la Couronne du Lien pour enfermer le tout quelque part. En l’occurrence, en arrivant à Maëlith et tandis que Willie faisait la promotion de son village, elle avait cru voir une belle bâtisse présentée comme la Grande Bibliothèque, dont une grande partie était des archives privées et secrètes.

Vanille grimpa deux à deux d'une démarche sautillante et aérienne les escaliers interminables qui menaient à la bibliothèque. Heureusement que la demoiselle était grande sportive. Dans le cas contraire, elle aurait dû se traîner pour les dernières marches. Sa grossesse ne l'empêchait pas d'être vive, et elle arriva en pleine forme près des grandes colonnes en pierre. Agile et féline, la jeune femme se glissa à travers une fenêtre entrouverte pour atterrir gracieusement à l'intérieur du grand bâtiment plongé dans la pénombre. Elle fit quelques pas à travers l'entrée pour prendre délicatement le chandelier posé sur le petit bureau. Et elle souffla sur les mèches qui s’enflammèrent rapidement grâce au Souffle Ardent, et elle put enfin y voir un peu plus clair. Tout était calme. Quoi de plus normal après tout ? Pourquoi une Orine, même celle chargée de veiller sur les lieux, patrouilleraient une fois la nuit tombée ? Maëlith était un village secret, et les Orines avaient foi les unes envers les autres. Mais elles devraient se méfier des étrangers.

D'un pas tranquille, Vanille parcourut les allées de la bibliothèque. Elle n'avait guère espoir de trouver quoique ce soit à la vue de tous, mais elle tenait à commencer par là. Sans grande surprise elle ne trouvait rien de réellement intéressant, et finit par s'enfoncer toujours plus loin. Passant de porte en porte, elle finit par tomber sur une qui était fermée, ce qui éveilla ses soupçons. Elle se pencha légèrement en avant pour souffler doucement sur la poignée. Celle-ci devint peu à peu givrée, puis gelée. Sans détour, elle asséna un bon coup de pied pour briser poignée et serrure, pour contempler une pièce sombre et froide. À la flamme des bougies, Vanille chercha parmi les immenses étagères, grimpant parfois sur les échelles. Les lèvres pincées, elle vit que beaucoup de livres étaient écrits en une langue qu'elle ne connaissait guère. La langue des Orines ne lui était pas spécialement familière. Elle ne s'était jamais réellement intéressée à la race, et donc n'avait pas pris la peine d'en apprendre plus. Elle tâcherait de palier à ses erreurs.  

D'un geste délicat, Vanille sortit un vieil ouvrage poussiéreux pas plus épais qu'un doigt. Il s'intitulait « Recherche sur les Couronnes.» Rapidement, la Sirène le feuilleta pour déterminer si oui ou non il pouvait avoir un quelconque intérêt. Et elle sourit, persuadée qu'elle trouverait sa couronne après avoir lu quelques passages de ses vieux parchemins. Laissant glisser son dos le long d'un mur, elle s'assit par terre pour lire un peu à la lueur du vieux chandelier. Mais elle n'eut pas même le temps de finir le premier paragraphe qu'elle entendit résonner des bruits de pas. Une petite moue s'imprima sur ses lèvres. Elle ne pouvait décidément pas être tranquille plus de quelques instants, il fallait toujours qu'on vienne la troubler dans ses affaires. Elle referma vivement le petit cahier et l'engouffra dans son habitacle magique qui lui permettait d'entasser tout le bazar qu'elle souhaitait à volonté. Elle devait régler ce petit soucis passager.

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Ven 23 Aoû 2013, 18:10


« Il y a quelqu'un ?» Betty se sentait stupide de demander cela tout haut. Mais elle ne pouvait s'empêcher de poser la question fatidique, même si elle avait la désagréable sensation d'être la tragique héroïne de l'un de ses contes d'horreur que lui lisait sa mère quand elle était une jeune Orine encore adolescente. Mais elle devait se montrer forte. Nommée Archée depuis peu, elle ne voulait faillir à sa tâche qu'elle prenait avec grand sérieux. Les bras croisées, tendue et légèrement recroquevillée, elle traînait les pieds à travers toute la bibliothèque à la recherche de quelque chose d'étrange ou juste inhabituel, quoique ce soit qui ne serait pas à sa place. Elle avait déjà remarqué quelque chose qui la chiffonnait. Où était passé le chandelier qu'elle posait sur son bureau d'ordinaire ? Ce n'était qu'un détail, mais elle n'aimait guère cela. « Ouhou ? Il y a quelqu'un ?» Betty se sentait vraiment idiote. Seulement, elle se rassurait ainsi, en parlant tout haut. Et qu'avait-elle à craindre à Maëlith ? Elle se répéta en boucle durant plus de trois minutes qu'elle était simplement trop imaginative et un brin paranoïaque. Il faut dire qu'elle en avait bavé, ces dernières années. L'homme qui avait répondu correctement à son énigme était loin d'être doux, et elle avait vu des choses horribles, vécue dans la crainte. Malgré son retour au bercail, elle gardait de vieux réflexes. Et comment ne pas être heureuse de goûter un peu à une existence paisible ? Il fallait juste qu'elle se soigne un peu. Elle fit rapidement un petit tour des lieux avant de tourner les talons, pressée.

« Aaaah !» hurla-t-elle en se retournant juste après avoir fermé la porte de la bibliothèque à clef. Une main sur le cœur, elle se mit à respirer rapidement. « Mais vous m'avez fait une peur bleue !» s'écria-t-elle à l'intention de la jeune femme aux longs cheveux roux qui était assise sur les escaliers. Surprise, celle-ci se releva lentement avec un petit sourire aux lèvres. « Navrée, je n'arrivais pas à dormir, et je me suis promenée jusqu'ici pour profiter un peu du paysage.» Elle désigna d'un petit geste la magnifique vue qu'offrait le coin. « Oh oui, c'est vraiment superbe. Ouah … J'ai du mal à me remettre de cette frayeur.» - « Je ne pensais pas faire un tel effet.» - « La robe blanche n'aide pas !» - « Je mettrais quelque chose de plus coloré la prochaine fois.» - « Tiens d'ailleurs, qui êtes-vous si je puis me permettre ? Je ne crois pas vous avoir déjà vu dans les parages.» - « Non en effet, je suis de passage. J'étais fatiguée après une longue marche, et Willie m'a offert le gîte et le couvert.» - « Oh oui, je vous avais aperçut au loin.» Elles sourirent. Envolées les peurs et les doutes, Betty était confiante.

Mais au fond, elle n'avait rien à craindre de Vanille. Car la flamboyante demoiselle ne comptait pas tuer Betty. C'était bien trop risqué. Malgré tout, la douce idée de commettre un meurtre lui avait effleurer l'esprit. Et elle se serait résout à l'acte dans l'hypothèse où l'Orine n'aurait pas été si naïve et donc coopérative. Et d'après ce que Vanille avait lu dans ses pensées, Betty était une Orine nouvellement arrivée dans le Conseil des Muses. Elle pouvait être en possession d'informations utiles. Pour peu que l'on arrive à aiguiller son esprit. Bien entendu, Vanille ne comptait pas prononcer le mot couronne, cela aurait trop mis la puce à l'oreille de la jeune Orine. Idiote, certes, mais pas demeurée. Du moins, la sirène voulait le croire. Et Betty avait été si longue à faire son petit tour dans la bibliothèque que Vanille avait eu le temps de ressortir les maigres écrits récoltés pour les parcourir. Elle n'avait plus qu'à vérifier le tout. Et c'est ainsi qu'au fil de la conversation, Vanille dit, l'innocence incarnée :

« Je ne m'attarderais pas trop à Maëlith malgré la beauté des environs. Je dois réellement partir rejoindre ma sœur. Alors je ne suis pas trop énervée de ne pas dormir, je peux visiter un peu les parages. Tant pis si tout est fermé, j'aime marcher. Les allées sont belles.» - « Elle n'a pas volé son titre !» Betty sourit. « Willie m'a fait une petite visite guidée. J'ai repéré certains coins que j'aimerais visité.» - « Lesquels, par exemple ?» - « Et bien j'aimerai tout simplement voir de mes propres yeux le champ de campanules.  Passer près des cascades. Voir la grande place centrale. Et le mémorial, on le dit magnifique.» Qui surveillerait ces pensées ? Il est de toute manière très dur de les contrôler, et la jeune et tête en l'air Betty ne put s'empêcher de songer aux secrets auxquels elle eut accès il y a peu. Mais au final, elle ne craignait pas que quelqu'un s'empare de la couronne. Après tout, personne ne savait qu'elle était là ! « Oh oui. Je vous conseillerais aussi d'aller voir la Grande Bibliothèque. Mais elle est soumise à des horaires d'ouverture !» - « Je passerai demain matin, avant de partir. Pour l'heure, je vais continuer ma petite ballade nocturne. Voulez-vous m'accompagner ?» - « Ce serait avec joie mais je dois aller me coucher, je me lève sous peu pour m'occuper des archives ! Je dois faire un inventaire.» Vanille avait usé de son contrôle des émotions pour faire naître un sentiment d'urgence chez l'Orine. Elle ne devait en aucun cas lui tenir compagnie. Cela avait très bien marché. Et au moins, la sirène put apprendre qu'elle devait quitter Maëlith avant que Betty aille vérifier que tous les écrits étaient à leur place, car Vanille ne comptait pas rendre ce qu'elle avait emprunté.

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Ven 23 Aoû 2013, 22:23


Vanille fit un petit signe de la main à Betty qui s'en retournait chez elle. Souriante, la demoiselle tourna les talons pour se diriger d'un pas tranquille vers les coins sauvages de Maëlith. La Sirène n'avait nullement l'intention d'aller contempler la lune se refléter sur la surface d'un lac. Mais elle sentait peser sur son dos le regard insistant de Betty, et elle préférait attendre que celle-ci soit loin avant de se rendre là où elle souhaitait réellement aller. Le village était calme et paisible. Vanille n'eut aucun mal à savoir lorsqu'elle fut seule. Elle entendit les petits pas feutrés de Betty ainsi qu'une porte claquée. L'ondine était seule. Elle fit demi-tour et comme un chat, détala à travers les ruelles sombres pour retourner au cœur de Maëlith. Vanille ralentit l'allure lorsqu'elle aperçut les nombreux édifices aux pierres blanches. Sans avoir besoin d'avoir une carte, elle fila à vive allure pour remonter jusqu'au Mémorial. Il avait des allures de temple. Silencieux, les écritures qui parcourraient les murs semblaient s'illuminer dans la pénombre. Si Vanille pouvait lire les noms inscrits, les légendes étaient toutes en une langue qu'elle ne connaissait pas spécialement. Mais elle se promit d'apprendre à lire et écrire le langage des Orines dès son retour à la Cité Engloutie en compagnie de sa nouvelle couronne. « Clémentine.» murmura doucement Vanille dans un souffle. « Je suis là !» répondit-elle en déboulant comme un boulet de canon. Toujours aussi énergique, l'adorable gamine aux cheveux argentés se rua vers sa cousine pour encercler ses jambes de ses petits bras. La sirène baissa doucement les yeux sur la petite, tout sourire. Elle était tellement heureuse de participer à une petite manigance. Elle ne voyait pas le mal dans ces agissements, elle était simplement fière d'être avec Vanille en ce moment. « J'ai fais tout ce que tu m'as dis ! J'ai attendu, je t'ai suivis, et maintenant, je suis là.» - « C'est bien. Maintenant, suis-moi.»

Rayonnante, Clémentine tendit sa petite main à Vanille, avec dans l'idée de l'accompagner n'importe où pour peu qu'elles se promènent ensemble paume contre paume. La sirène, une petite moue aux lèvres, leva les yeux au ciel. Mais elle n'avait pas de temps à perdre dans ses enfantillages et accepta cette maigre condition.. Et elles s'enfoncèrent ensemble dans le Mémorial. « On cherche quoi, Candy ?» C'était l'horrible surnom que la petite réprouvée donnait à sa cousine. « Une porte dérobée, un passage secret, une trappe. Quelque chose qui nous permettrait d'avancer.» Sérieuse et concentrée, Clémentine scrutait les environs de ses grands yeux claires. Les minutes s'écoulèrent lentement, et Vanille laissa glisser sa main de celle de la petite fille pour s'approcher d'un mur qui lui semblait suspect. « Qu'est-ce que tu as trouvé, Candy ?» Elle ne répondit pas à la question et se contenta de laisser courir ses doigts sur la pierre fraîche. Elle crut voir un espère d'interrupteur et poussa le petit morceau de roche. Rien ne sembla se passer durant quelques secondes. Mais un bruit sourd résonna. Et Vanille trouva soudainement les parages très calme. Clémentine n'était plus là.

« Clem ? Clémentine ?» chuchota Vanille en balayant du regard les environs désespérément vide. La jeune femme soupira. Elle commençait déjà à regretter d'avoir emmener la fillette, qu'elle n'avait embarqué que pour éviter les catastrophes dans la Cité et pour éventuellement la laisser derrière elle en cas de problème. La demoiselle fit quelques pas lents droit devant elle et finit par s'accroupir devant un petit trou. Avant, il y avait une dalle à l'emplacement qu'elle contemplait. « Clémentine ?» - « Je suis en dessous ! Je suis tombée.» - « C'est ce que je constate.» - « Tu peux descendre sans risque. Il y a une échelle contre le mur, qui débute un peu plus bas.» Vanille s'assit, les jambes dans le vide, et se laissa doucement glisser, se retenant toujours à la -maigre- force de ses bras. Du bout des pieds, elle chercha la-dite échelle et se propulsa dessus lorsqu'elle l'eut trouvé, pour finir par descendre tranquillement. Il faisait sombre, mais tout n'était pas plongé dans le noir. Ainsi, Vanille put contempler Clémentine, encore par terre, qui se frottait la tête avec une petite mine bougonnante. « On avance.» - « On approche ?» Vanille hocha la tête avec un demi-sourire. Il ne restait plus qu'à dénicher cette fichue couronne, quelque part dans les sous-sols du Mémorial.

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Ven 23 Aoû 2013, 23:37


Vanille avançait d'un pas tranquille à travers les couloirs sombres des sous-sols du Mémorial. Elle voyait bien qu'il n'y avait rien dans les parages et se contentait de longer la paroi en attendant de tomber sur quelque chose de bien plus intéressant. Clémentine sautillait un peu plus loin devant elle en chantonnant une vieille mélodie ondine, ravie et loin d'être terrifiée par la pénombre des environs. En tant qu'enfant qui ne dormait jamais, la petite Réprouvée n'avait pas vraiment peur du noir. Mais un étrange pressentiment naquit doucement dans l'esprit de la jeune femme aux cheveux cuivrés. Elle sentait que quelque chose n'allait pas et que quelques problèmes allaient bientôt lui tomber dessus. Lily-Lune était loin d'être une femme stupide. Prudente, elle avait dû prévoir quelques pièges ou prendre deux ou trois précautions pour qu'on ne puisse pas trouver aussi facilement la Couronne du Lien. Un bruit sourd résonna, et Vanille se crispa. « Candy, tu as entendu ? C'était quoi ça ? Un grognement ? Il y a un ours ?» La sirène se retourna lentement pour scruter une seconde à peine le bout du tunnel. Et elle soupira. Il ne manquait plus que ça. Ce n'était pas un secret que la Vénus avait un penchant pour les animaux exotiques. Mais elle aurait osé espérer que cette garce n'en mettrait pas un ici en tant que gardien. « Cours, Clémentine.» - « Pourquoi ?» - « Alerte dragon.» Elle rit. La petite Réprouvée semblait inquiète. Sourcils froncés, elle contemplait Vanille pour déterminer si oui ou non il s'agissait d'une mauvaise blague. Et ensemble, elles se mirent à courir.

« Il est parti ?» chuchota Clémentine, recroquevillée dans un petit troue dans un mur. Elle avait les yeux rivés sur Vanille, plaquée dans une petite impasse. Doucement, elle hocha la tête. Négativement. Et le souffle lourd et saccadé de la bête se fit entendre de plus en plus proche. La Réprouvée enfouie sa tête entre ses genoux. Elle ne tenait pas spécialement à voir le monstre arriver près d'elle. Il est vrai que le dragon avait l'air peu avenant envers les étrangers. Et Vanille eut une idée. C'était un pari risqué, mais il fallait bien tenter une approche calme et paisible avant de se résoudre à griller ou à essayer de tuer une créature pareille. Vanille ferma les yeux et se concentra quelques instants. Elle usa une nouvelle fois de son don qui lui permettait de prendre l'apparence d'une autre race, de modifier son aura de telle façon à ce qu'on la croit Orine. Et lorsque ce fut chose faite, elle sortit de sa cachette pour se retrouver face à face à la bête. Elle n'était pas sûre de son coup. Mais elle n'était pas mort, c'était déjà une bonne chose. Avec un sourire aux lèvres, elle tendit une main pour que le dragon approche sa gueule. « Salut toi.» Le dragon prit quelques grandes inspirations, avant de simplement faire demi-tour. Il s'éloigna lentement sans jamais se retourner. « Wahou ! Ça a marché Candy ! Je n'aurais pas cru.» Le légendaire soutien des enfants.

Quelque peu plus tendues, les demoiselles reprirent leur route. Vanille savait que d'autres réjouissances les attendaient et elle ne tenait pas particulièrement à relâcher son attention. Clémentine, quant à elle, avait simplement peur que le monstre resurgisse. « Arrête de bouder et sois attentive. Il y a une porte au fond du tunnel. Et tant que l'on ignore ce qu'il y a derrière, on ne peut se permettre d'être dans ton état.» La petite acquiesça et releva les yeux, une lueur déterminée dans le regard. Et elle alla même jusqu'à presser le pas pour tourner la poignée. « Un labyrinthe !» s'écria-t-elle, entre étonnée et enthousiaste. Vanille la rejoint et put constater qu'en effet, les buissons d'une hauteur pharaonique ne formaient pas spécialement un couloir droit. Il n'y avait que les Orines pour installer un labyrinthe dans un sous-sol. Et il n'avait pas l'air très accueillant. Sombre, on aurait pu jurer que la végétation n'en faisait qu'à sa tête. Le bois grinçait. Sans dire un mot, Vanille entra dans le jeu infernal.

« Cours !» Une fois n'est pas coutume, ce mot était bel et bien d'actualité. Sans réellement se soucier de Clémentine puisque, pour Vanille, seule sa propre personne comptait, la sirène filait à toute allure. Quelque chose la poursuivait. Elle ne savait pas réellement ce que c'était, et à vrai dire, elle n'était pas sûre de vouloir le savoir. Cette Lily-Lune était cinglée. Quoiqu'elle est mis ici, ce n'était pas nés dans les parages. Vanille aurait plutôt parier sur l'antre des damnées, l'antre des marais ou les sous-bois maudit qui se prêtaient plus à héberger ce genre d'êtres. Elles sont folles ces Orines. Et le pire dans ce labyrinthe était qu'elles ne savaient même pas ce qu'elles devaient faire.

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Sam 24 Aoû 2013, 00:43


« Vanille !» cria Clémentine. Elle ne prenait pas même la peine d'appeler la Sirène par le petit surnom affectif qu'elle lui avait trouvé. Signe incontestable de sa peur. La jeune femme tourna vivement la tête pour chercher des yeux la Réprouvée. Elle était allongée au sol quelques mètres plus loin. D'étranges lianes s'acharnaient à lui encercler les poings et les chevilles. Durant un bref instant, Vanille hésita. Devait-elle réellement secourir son encombrante cousine qu'elle n'appréciait pas le moins du monde ? L'abandonner ici serait tellement plus facile. Sa mort la débarrasserait de bon nombre de problèmes. Un fin sourire étira lentement ses lèvres roses. L'idée était séduisante et pour le moins tentante. Mais si Vanille avait gardé la petite auprès d'elle, il y avait une raison. Elle avait un plan pour l'enfant. Et elle n'avait pas encore eu le temps de le réaliser. La laisser mourir ici et maintenant était du gaspillage. Elle aurait passé tout ce temps avec elle pour des brouilles. Son sourire se fana et dans un soupire, elle tendit un bras le long de son corps. Un poignard à l'étrange lame se trouvait à présent dans sa main. Et elle bondit comme une lionne en chasse pour débarrasser Clémentine de ses liens. Vivement, elle releva la fillette et la traîna d'une poigne de fer à travers le labyrinthe.

Où devaient-elles aller ? Au centre du labyrinthe, ou bien peut-être jusqu'au bout ? Vanille n'était pas sûre de ce qu'elle devait faire et elle n'appréciait guère cette situation. Elle aurait aimé prendre le temps de réfléchir un peu, s'arrêter de courir durant quelques instants pour lire l'avenir et les possibilités qui s'offraient à elle. Mais étant poursuivie par des créatures sans nom et fouetter par la végétation environnante pour le moins violente, elle ne pouvait se permettre ce temps de pause. Mais courir sans plan dans un lieu pareil ne rimait à rien et la Sirène avait la désagréable sensation de tourner en rond. Elle ralentit progressivement l'allure jusqu'à s'arrêter. Elle chercha des yeux l'endroit d'où elle venait et scruta ensuite l'opposé. « Clémentine, ne lâche ma main sous aucun prétexte.» Sinon, elle risquait de mourir dans d'atroces souffrances. Une perspective qui n'avait rien d'enviable. Vanille, concentrée,  se laissa envahir par sa magie et tâcha de la transmettre à sa cousine. Puis elle se mit à courir, tout droit. Et elle traversa les buissons. Elle ne s'arrêta pas avant de voir un mur et une porte. Mais elle ne s'encombra pas de politesse et passa aussi à travers les briques pour atterrir dans une nouvelle pièce.

Vanille lâcha la main de Clémentine et fit quelques pas sur le côté. « Évidemment.» lâcha la Sirène d'un ton sec. « A partir de maintenant, tu ne prononces plus un mot. La pièce est magique. Nos paroles seront importantes, alors je ne veux plus t'entendre.» Elle hocha la tête, ayant la sagesse de ne pas contredire sa cousine. Vanille, une petite moue sur les lèvres, prit entre ses longs doigts fins le morceau de papier joliment posé sur un coussin et le lit à voix haute. « Je suis meilleur que les Dieux, je suis pire que les Diables, si on me mange on meurt, les pauvres en ont et les riches en ont besoin. Qui suis-je ?» Un sablier se retourna d'un coup sans que personne n'ait touché à quelque chose et le sable commença à s'écouler. La réponse était facile. Et c'est sans hésitation que la sirène répondit : « Rien.» Plus un grain de sable ne tombait. Le temps s'arrêtait. Mais elle ne le retrouverait pas depuis le début pour les autres énigmes. De toute manière, il n'en restait qu'une. Juste deux devinettes. Tu parles d'une précaution. « Un homme arrive devant deux portes. Devant chacune des portes se trouve un personnage. Il est écrit: "si vous passez une de ces portes, vous mourrez instantanément, si vous passez l'autre, vous vivrez. L'un des deux gardiens dit toujours la vérité, l'autre ment toujours. Vous n'avez le droit de poser qu'une seule question à l'un des gardiens pour vous décider pour l'une où l'autre porte" Quelle question doit-t- il poser pour être sur de vivre ?»

Le sabre recommença à tomber doucement. Clémentine scruta Vanille, inquiète. Celle-ci réfléchie quelques instants. Et alors qu'il ne restait plus que quelques secondes, elle dit : « Est-ce que le gardien qui dit la vérité est devant la bonne porte.» Car à supposer qu'il réponde oui, s'il dit la vérité alors sa porte est celle à franchir, mais s'il ment cela signifie que le bon gardien est devant la mauvaise porte, et donc, le mauvais devant la bonne. Ainsi, la réponse oui signifiera toujours que l'on est devant la bonne porte. De la même manière, la réponse non veut dire qu'il vaut mieux se diriger vers la seconde porte. Rien ne se passa. C'était plutôt une bonne nouvelle. Vanille avança d'un pas déterminé, bien qu'en vérité elle était légèrement hésitante. Une porte était apparut. Et elle commençait à en avoir plus qu'assez des portes. Elle poussa celle-ci en espérant qu'elle serait la dernière. Il y avait un coffre. Vanille s'accroupit et l'ouvrit délicatement.

Et elle sourit. Délicatement, elle prit entre ses mains la fine couronne, ainsi que les quelques babioles qui traînaient avec. Maintenant, il ne restait plus qu'une chose à faire : fuir.
Moi si j'étais une Orine ... [ couronne - solo ] Dzf10

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Moi si j'étais une Orine ... [ couronne - solo ]

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